L’oraison
L’oraison est une école où l’âme apprend des choses que ni les livres ni les hommes ne savent dire ; […] c’est le port où elle se réfugie pour échapper aux tempêtes ; c’est la tour où elle monte pour embrasser l’horizon et juger de toutes choses sur le plan de l’éternité ; c’est la table où elle refait ses forces ; c’est le rendez-vous où l’attend Celui qu’elle désire et qu’elle aime ; c’est sa sauvegarde pour atteindre la vie éternelle. L’oraison est à la vie chrétienne ce que la racine est à l’arbre. […] De même l’âme tire de Dieu, par l’oraison, la grâce dont elle a besoin pour croître dans la vertu, résister aux tentations, accomplir les bonnes œuvres. Coupez la racine, et l’arbre meurt. Ôtez l’oraison, il n’y a plus de vie religieuse, mais seulement des gestes extérieurs et de vaines apparences, que n’anime aucun zèle véritable, aucune charité, aucun désir de plaire à Dieu.
Dom J. de Monléon
Le silence
Le silence… c’est le plus grand plaisir,
le chant le plus parfait, la plus haute prière…
Silence, ami profond qu’on écoute se taire…
Arrêt des boniments. Trêve des éloquences.
Evasion d’entre les paroles. Vacances.
Délassement délicieux. Cerveau guéri
de tous les coups dont il était endolori
par tous les bruits que font les gens qu’on rencontre,
et qui ne cessent de parler pour ou contre… »
Edmond Rostand
La prière
Vous viserez donc à conserver votre foi en faisant acte. Il faut pour cela vous tenir au contact de votre Dieu par un esprit de prière et un esprit sacramentel qui le complète. […] Prière du matin, prière du soir : deux bornes milliaires pour la route accidentée de la vie. Prière d’élan au départ ; prière de repli, de contrôle, d’apaisement et de reprise éventuelle au moment de l’étape.
Ce monde est comme un voile tendu sur l’autre monde : la prière écarte le voile. Ce monde est comme une île loin des rives éternelles : la prière jette le pont. Tandis que le troupeau humain trotte sur la route poudreuse, ne regardant rien au-delà de son nuage lourd […], et le ruban de la route à deux pas, et l’herbe, l’homme de prière respire l’air des hauteurs ; il regarde vers l’horizon ; il songe aux buts derniers où l’action trouve sa raison d’être […], uni au Christ qui nous relie en la sainte société du divin, il rend ses devoirs et attend les divines réponses.
A.D. Sertillanges « Jeunes de France »
Prier sans relâche
L’âme qui a sans cesse en vue la gloire de Dieu et l’honneur de son nom ; qui, dans tout ce qu’elle fait, s’attache à lui plaire ; qui s’efforce d’aimer ce qu’Il aime et de détester ce qu’Il déteste, celle-là accomplit sans aucun doute le précepte de Notre-Seigneur et prie sans relâche.
Dom J. de Monléon