Bienheureux les cœurs purs

Dans un monde qui ressemble plus à Sodome et Gomorrhe qu’à Nazareth, nous nous devons d’être très vigilants pour ne pas nous affadir en finissant par trouver normal ce qui ne l’est pas. Il nous faut par tous les moyens et même souvent par de grands sacrifices, nous préserver et aider ceux qui nous sont confiés, à garder un œil pur !

Comment en voyant les publicités quotidiennement, en écoutant les « chansons » actuelles, en voyant tout simplement les gens vivre… comment ne pas (sans adopter la politique de l’autruche en se cachant la tête sous l’aile) se poser des questions déstabilisantes ! La loi divine est-elle trop dure pour certains ? La nature doit-elle être contrainte ?

Seuls ceux qui ont reçu une solide formation familiale, spirituelle peuvent répondre à ces questions. Seuls ceux-ci pourront garder la paix au milieu de cette épreuve et aider ceux qui les entourent à conserver un cœur pur sans accepter l’inacceptable. Prions pour que ceux qui n’ont pas eu cette grâce reçoivent la lumière et que ceux qui l’ont eue sachent résister à toutes ces tentations si faciles.

Pour « tenir bon » quelques conseils sont nécessaires. Selon les situations, ils paraîtront évidents à certains mais seront de véritables efforts pour d’autres. Le combat pour garder la pureté des sens et du cœur est une véritable guerre à mener, il nous faut connaître l’ennemi et prendre les moyens adaptés.

Donnons ici quelques pistes de réflexion …

Le combat des sens :

– Toutes ces publicités, ces « clips » qui nous agressent dans les salles d’attente mais aussi les publicités qui jaillissent « comme un diable du fond de sa boîte[1] » sur nos portables, tablettes et autres objets connectés… ,le comportement sans pudeur de certaines personnes dans les gares ou dans la rue… tout est fait pour banaliser ce que nous voudrions bannir.

– Très tôt apprenons à nos enfants à détourner le regard des publicités agressives. Notre perspicacité attentive nous apprendra à aider celui dont le regard s’y attarde à détourner aussitôt le regard.

– On évitera de s’attarder dans les lieux réputés difficiles ; il faudra même veiller à changer notre itinéraire si une route nous y fait passer quotidiennement.

– On veillera à ce que les lieux choisis pour les vacances soient sains afin que les tenues ne soient pas des motifs de curiosités pour certains tempéraments plus susceptibles d’être blessés.

– L’ouïe est agressée par ces « chansons » qui n’en ont que le nom : « Du latin cantĭo, une chanson est ce qui se chante, c’est-à-dire, tout ce qui produit des sons mélodieux. Il s’agit d’une composition en vers ou faite de telle manière qu’elle puisse être mise en musique[2] ». On remarquera qu’elle se chante et que les sons doivent être mélodieux. On les entend dans tous les magasins, souvent elles incitent à la violence ou à la débauche ; rares sont celles qui ont gardé une fraîcheur digne d’intérêt.

On veillera à donner une éducation musicale aux enfants pour les amener à découvrir les différentes mélodies et leur faire sentir la portée harmonieuse d’une œuvre ou d’une autre en établissant une comparaison entre différents morceaux (il n’est pas besoin de grandes connaissances pour comparer la mélodie de Bach et celle de Stromae…)

– Dans la vie quotidienne, les nouveaux moyens de communication sont l’occasion de relâcher notre vigilance.

Ces « sms » envoyés comme des balles de ping-pong entre jeunes ne sont-ils pas parfois aussi « juste corrects » ? Etes-vous sûrs qu’ils soient toujours convenables ? Posez à vos adolescents ces quelques questions : vous diriez-vous la même chose quand vous vous rencontrez ? Ecririez-vous ces phrases à cet (te) ami(e) si vous deviez lui envoyer une lettre?  Ces messages pourraient-ils tous être lus par  vos parents sans rougir ?

Ces familiarités rendues possibles par la facilité des nouveaux moyens de communication sont autant de moyens de faire tomber facilement vers des pratiques qui, sans être classées comme peccamineuses, sont dangereuses si on veut garder une pureté de cœur intacte. Enseignons donc à nos enfants un « langage sms » correct et adoptons-le nous-mêmes car rien ne vaut l’exemple donné.

– Ces réseaux sociaux qui inquiètent même les psychologues…

On prend conscience du mal-être profond de certains jeunes à la lecture de ces lignes, mais sommes-nous sûrs que nos enfants en sont protégés?

« D’après les retours des utilisateurs de réseaux sociaux entre 14 et 24 ans, Instagram et Snapchat sont les pires applications en matière de bien-être et de santé mentale. En cause : le culte de l’image (souvent retouchée) et l’impression de ne pas bénéficier d’une vie aussi animée que celle d’autrui.

L’étude cite le témoignage de plusieurs sondés, dont l’une qui affirme : «  Instagram amène facilement les filles et les femmes à penser que leurs corps sont loin d’être suffisamment beaux puisque les gens utilisent des filtres et modifient leurs photos pour paraître « parfaits ». » Une autre témoigne ainsi : « Cela a augmenté mon niveau d’anxiété […] Je m’inquiète toujours de savoir ce que les autres pensent de mes publications et de mes photos. [3] »

Certains me diront qu’ils ne les utilisent qu’occasionnellement, mais même dans ce cas ne participe-t-on pas à banaliser dans nos familles des méthodes qui sont porteuses de germes dangereux ?

– Personne n’ignore que tout ce qui est envoyé sur les différentes sortes de « murs » qui existent n’est en rien confidentiel. Est-ce que votre enfant y pense quand il y raconte sa dernière soirée ? Etes-vous vraiment enchantés que toutes vos activités, qu’elles soient familiales, privées et personnelles deviennent publiques ?  Ne nous cachons pas la vue : en moyenne, en 2017, les 13-19 ans passent plus de 15 heures par semaine sur internet et plus de 28 heures sur leur téléphone portable[4]. Ayons conscience que même si nous nous rendons compte que l’impureté de tous ces réseaux est un danger, nous sommes encore très loin d’avoir fait le tour de leur nocivité.

Il est à craindre que l’envahissement impur de la société nous fasse perdre petit à petit tous les repères  et les freins qui retenaient autrefois les plus faibles.

Alors résistons ! Mais non pas en nous durcissant et en nous enfermant dans un bunker ! Non ! Nous avons un rôle à jouer pour témoigner que la pureté est source de joie et de paix.

Et si, nos enfants malgré nous et malgré eux vivent dans ce monde impur, il faut qu’en premier lieu, ils aient reçu l’enseignement adéquat et que chez eux ils soient préservés de toute insanité. Que si ordinateurs et portables entrent chez vous, qu’ils soient bridés pour éviter (au maximum) de recevoir ce qui pollue l’âme. Il n’y a pas d’âge pour être perturbé par des vidéos pernicieuses, il n’y a pas d’état de vie qui ne le permette. Il n’y a pas de films « bons » pour les adultes s’ils sont à proscrire pour les enfants. N’hésitez pas à demander aux prêtres, confesseurs, ce qu’ils en pensent. Ils savent plus que quiconque le dégât que cela engendre sur les âmes.

La Rome de Néron n’était pas bien pire que la société d’aujourd’hui et les jeunes chrétiens n’étaient pas non plus protégés mais Saint Paul ordonnait pourtant : « Que la fornication, et toute impureté, ou l’avarice ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints; non plus que ce qui est déshonnête, les propos insensés, les paroles bouffonnes, toutes choses qui sont malséantes; qu’on entende plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun fornicateur, aucun impudique, aucun avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu[5]. »

Tout enfant a besoin d’une admiration et d’une confiance entière envers ses parents.

S’ils se permettent une quelconque plaisanterie de goût douteux, un langage obscène ou s’ils avouent regarder des films impurs, l’enfant perdra non seulement la confiance envers ses parents mais aussi la piété filiale.

Il en va de notre devoir de parents de préserver autant que faire se peut notre pureté et celle de nos enfants car «  malheur à l’homme par qui le scandale arrive[6]». Il ne s’agit pas de se cacher la vue, mais bien d’apprendre à vivre sans être touchés par cette ambiance malsaine.

N’oublions pas de prendre le temps de parler avec nos enfants, de provoquer des discussions pour les aider et les soutenir dans ce monde difficile… mais nous le savons, le Bien triomphera du mal !

En cette période de rentrée, demandons au Saint Esprit les grâces pour voir ce qui doit être émondé de notre éducation et prions Notre-Dame des Foyers Ardents de nous donner un amour de la pureté qui nous ouvre les portes du ciel.

                                                           MT

[1] Poésie de Paul Géraldy

[2] Le Dico des définitions

[3] Numerama ; Alexis Orsini 22 mai 2017

[4] Source : Statista ; le portail des statistiques

[5] Epitre aux Ephésiens Chapitre 5

[6] Saint Matthieu Chap.18

Les devoirs du soir (suite)

Continuons les explications commencées dans notre dernier numéro, destinées à vous aider à prendre en main avec sérénité les devoirs du soir.

 Un cadre et des méthodes de travail:

Pour être bien accompli, le travail à la maison exige des conditions propices que la vie moderne rend difficiles, hélas, avec son bruit permanent, son stress, ses longs trajets en voiture. Cependant, il est possible d’organiser sa maison en foyer d’activité laborieuse : pour cela, il est nécessaire d’imposer aux enfants, dès le bas âge, des contraintes, un règlement précis et fixe où l’improvisation et le laisser-aller n’ont pas place. C’est la règle d’or : installer un rituel « devoirs du soir » avec heure, lieu et durée identiques chaque jour.

Etre présent et montrer de l’intérêt pour les études de nos enfants avec une curiosité affectueuse.

La présence de l’adulte est garante de l’organisation et offre un cadre sécurisant qui nourrit la confiance de l’enfant. Il doit l’aider à surmonter les difficultés, sans entraver son autonomie. L’adulte n’est pas là pour prendre la place mais pour « accompagner vers une prise d’autonomie ».

S’intéresser, c’est se rendre disponible pour redevenir enfant, (partager ses émotions, ses chagrins, ses joies, ses regrets), pour élever l’enfance à sa maturité. Les enfants sont encouragés par notre enthousiasme ; si nous vénérons le travail, comme une chose sanctifiante[1], si nous aimons ces minutes de labeur quotidien, nos enfants le sentiront et n’auront pas envie de s’en débarrasser le plus vite possible car ils le prendront à cœur. Cette disponibilité, cette attention rendront les études de nos enfants très fructueuses tant au point de vue scolaire qu’au point de vue psychologique.

Bien au courant des progrès de l’enfant, les parents pourront proposer une application pratique ; une recette de cuisine, des recherches de vocabulaire dans le dictionnaire en dehors des « devoirs » proprement dits, des visites qui compléteront les acquis scolaires et leur ouvriront d’autres horizons…

Organiser un horaire régulier :

Fixer l’heure du début du travail, le temps pour l’accomplir. Ainsi l’enfant acquerra l’habitude de travailler à heure fixe en quittant aussitôt ses autres occupations quand l’heure de l’étude arrive.

Il est important aussi  de fixer la durée du travail pour éviter le « vite-fait mal-fait » de celui qui va expédier son travail pour s’en débarrasser, mais aussi pour que l’enfant ne traîne pas et ne perde pas son temps en jeux et rêveries…il y a des enfants qui passent 3 ou 4 heures là où d’autres ont terminé en 1 heure ! Bien sûr, chaque enfant a son rythme de travail (il est nécessaire de laisser à l’enfant le temps de réfléchir en évitant le « dépêche-toi ») : l’usage d’un réveil peut s’avérer utile pour certains dès le CE2 : l’enfant apprend ainsi à s’auto discipliner et à « gérer le temps ».

Créer une atmosphère de travail faite de silence et de discipline :

Le silence seul permet à l’enfant de se concentrer sur ses devoirs. Il est nécessaire d’éloigner les petits bruyants ou agités afin de permettre aux grands de travailler dans le calme. L’enfant ne doit pas parler d’autre chose tout en travaillant parce qu’on ne peut pas faire deux choses à la fois. Certains enfants ne peuvent se concentrer dans l’agitation et le bruit.

Une discipline stricte : on ne se lève pas tant que le travail n’est pas achevé pour jouer, grignoter…On apprend d’abord les leçons puis on fait la lecture et les exercices ou la dictée sur une table aussi vide que possible (on peut y placer une image pieuse dont la vue encouragera l’enfant).

Porter une vigilance attentive :

Elle ne se substitue pas à l’enfant mais le responsabilise peu à peu afin qu’il devienne autonome en CM2.

C’est à l’enfant d’ouvrir son cartable, de présenter ses livres, ses cahiers… Si nous le faisons à sa place, nous le rendons passif et cette passivité tournera en habitude. Après son travail, l’enfant range lui-même ses cahiers et livres dans son cartable ; il vérifie son matériel, taille des crayons pour le lendemain : il forme ainsi sa volonté et son sens des responsabilités.

Il importe de guider le jeune enfant en s’assurant qu’il a compris puis de le laisser faire seul peu à peu pour le rendre autonome. Laisser réfléchir l’enfant : pratiquement, ne pas apporter les réponses aux problèmes, mais lui apprendre à se poser les bonnes questions pour avancer dans son raisonnement et y répondre seul. On peut lui poser quelques questions pour provoquer cette réflexion, mais si nous intervenons à la moindre demande, ou difficulté, il ne peut s’habituer à l’effort. Ce n’est pas en lui enlevant les obstacles qu’il apprendra à les franchir. Les obstacles sont toujours source d’apprentissage. Si l’enfant affirme ne pas comprendre, obligeons-le à relire et à réfléchir de nouveau en faisant appel aux directives de la maîtresse ; il arrive que les enfants ne soient pas attentifs en classe parce qu’ils savent qu’à la maison, leurs parents réexpliquent toujours tout, ou pensent pour eux. Il y a une paresse ou un moindre effort qui s’installe alors. Si les parents sont souvent obligés de réexpliquer, il est nécessaire d’alerter la maîtresse.

S’il y a une difficulté particulière, un rendez-vous avec l’institutrice sera le bienvenu. L’enfant doit sentir cette harmonie entre sa famille et l’école à ce sujet. Des conseils mutuels peuvent être échangés.

Surmonter les crises :
Certains soirs, l’étape des devoirs tourne à la crise : la nature volage et capricieuse des enfants prend le dessus. Il faut savoir fermer les livres, passer à autre chose pour y revenir plus tard ou le lendemain.

Dans ces difficultés, il faut savoir passer le relais à un autre adulte. Le simple changement de personne ramène parfois, comme par enchantement, l’ordre et le calme.

            Voilà donc des points bien précis à mettre en application. Je sais combien des parents consciencieux ont besoin d’exemples concrets et aiment à être guidés dans leur éducation. Nous verrons en détail, dans le prochain numéro, les manières pratiques de procéder pour vous aider dès la rentrée.

            A l’aube des vacances scolaires, permettez-moi de revenir sur le fait qu’il vous faut parvenir à donner le goût du travail à vos enfants.  Les devoirs de vacances seront l’occasion de montrer aux enfants votre joie de les aider à mieux comprendre certains points qui sont restés pour eux une énigme, de leur montrer les applications pratiques au quotidien des connaissances acquises. Sachez faire de ce travail exigé un bon moment et  que l’enfant  n’imagine pas que, pour vous aussi, c’est le pensum obligatoire que l’école aurait bien pu vous éviter…

            En attendant je vous souhaite de bonnes vacances, bien reposantes !

 Sophie de Lédinghen

[1] Remarquons que le travail est un châtiment dû à la faute de nos premiers parents. Avant le péché originel, Adam et Eve œuvraient mais ne travaillaient pas au sens strict car « le travail » n’avait alors aucun caractère pénible.

Les devoirs du soir

En réfléchissant à mon prochain article, je suis tombée sur ces lignes qui vous plairont sûrement autant qu’à moi qui les avais précieusement mises de côté dans mes petits trésors à conserver…Ne me demandez pas d’où elles proviennent, ni qui les a écrites, je ne m’en souviens vraiment plus… la vieillesse, certainement ! S’il se trouvait que leur auteur venait à les trouver ici, qu’il soit vivement remercié pour leur justesse et équilibre, preuve d’une riche expérience !

                                               S de Lédinghen

 1 Un bon niveau…et du travail

 De bonnes écoles primaires vraiment catholiques hors contrat, soucieuses de répondre aux demandes des parents, dispensent un enseignement basé sur des programmes classiques. Elles donnent une formation adéquate en vue du passage en écoles secondaires qui attendent ces niveaux-là de leurs nouveaux élèves pour poursuivre leur formation au collège, puis au lycée. Les taux de réussite exceptionnels au Brevet et au Bac, la facilité avec laquelle ces élèves poursuivent leurs études supérieures, témoignent de la qualité de l’enseignement dispensé dans ces écoles tout au long de la scolarité.

Mais « qui dit qualité, dit exigence », c’est normal. L’enfant ne pourra pas acquérir un bon niveau sans un travail personnel assidu tant en classe qu’à la maison. Partout, les difficultés de plus en plus marquées dans l’apprentissage des connaissances (manque d’attention, de concentration et de  mémorisation des notions), difficultés souvent liées à l’usage fréquent de la télévision, des jeux électroniques…ont contraint bien des établissements à diminuer la quantité de travail et donc à baisser les niveaux d’exigence.

  1. Le travail…esprit du monde, esprit chrétien.

 Les familles et les écoles ont cependant à lutter contre l’influence du monde moderne hédoniste, ce que l’on appelle la «civilisation des loisirs». Autrefois, dans une vision chrétienne de la vie, le travail était à l’honneur : la vie sociale s’organisait autour des métiers avec les corporations ; la parabole des talents rappelait à chacun ce devoir primordial de «gagner sa vie à la sueur de son front», de «cultiver son jardin» sous le soleil de la grâce, pour mériter le Ciel.

Aujourd’hui, dans l’esprit de nos contemporains, le travail est un moyen, «un mauvais moment à passer»,  souvent une «corvée» pour se procurer, avec le pain de chaque jour, la jouissance des loisirs, des vacances. On travaille pour les loisirs et ceux-ci sont devenus envahissants et chronophages par leur multiplicité et leur complexité : bandes dessinées, jeux vidéo en libre-service à la maison, week-end très chargés en activités diverses et fatigantes, et couchers souvent tardifs. Or il est impossible de concilier «super-loisirs» et «super travail» ; le travail scolaire comme le travail professionnel avec ses contraintes demandent un rythme de vie régulier, ordonné où le repos et une détente équilibrée favorisent le renouvellement des forces. « Dès que l’enfant commence à penser, il faut que le travail lui paraisse comme une belle chose. Puisse-t-il voir et sentir qu’à la maison, on ne le traite jamais en ennemi, en trouble-fête ; on ne le sacrifie pas au plaisir parce qu’il est nécessaire à la grandeur de la vie, à la noblesse de l’âme. Rien n’est plus vil que de ne rien faire ou de faire des riens. Le travail grandit l’homme, nous l’aimons, le vénérons comme une chose sainte : il est source de la prospérité et du vrai bonheur parce qu’il porte en lui sa propre récompense : la sainteté du devoir accompli. » (P Charmot, Esquisse d’une pédagogie familiale) Faire aimer le travail, travail de l’esprit, travail des bras, c’est une des grandes tâches des éducateurs. Partageons avec nos enfants la joie d’une belle page écrite, d’un devoir réussi, d’une poésie bien apprise, bien récitée. Soutenons l’enfant dans ses efforts pour vaincre les difficultés ; éveillons les énergies, les richesses mises en lui par la grâce, pour le stimuler, l’encourager dans son travail !

  1. Le rôle du travail à la maison

 Le but de ce travail est principalement de mémoriser les notions étudiées en classe dans la journée ; après la coupure du trajet et du retour à la maison, l’enfant «repasse» ses leçons, ses tables, accompagnées parfois d’un exercice écrit d’application. De plus, pour certaines matières scolaires qui exigent des exercices répétitifs journaliers, l’école s’appuie sur la famille : ainsi pour les pages de lecture, les exercices de dictée, les opérations. Le travail varie selon les classes : en CP, et en CE, les leçons sont déjà «rabâchées» et quasiment sues en sortant de classe. La mémorisation doit se faire aisément parce que les éléments ont déjà été mis en place dans l’intelligence et la mémoire avec rigueur. En CE2 et surtout en CM1, les leçons plus longues ne sont pas apprises en classe, mais les élèves, rompus aux exercices de mémoire, devraient les assimiler très vite. Par contre, dans ces classes, un exercice plus ardu de vocabulaire ou de raisonnement est parfois demandé aux élèves le soir.

Voici les temps de travail prévus par les établissements sérieux en primaire :

15 min en CP, 15 à 30 min en CE1, 30 à 45 min en CE2, 45 à 60 min en CM. Dans les pensionnats primaires, les élèves terminent leur travail en une heure d’étude. Si les enfants dépassent trop largement ces durées préconisées, il y a bien lieu de revoir soit la quantité de travail demandé, soit la façon de travailler de l’enfant : celui-ci a peut-être tendance à la nonchalance ou à la rêverie ; ou bien il a de mauvaises méthodes de travail. Les capacités personnelles d’acquisition de chaque enfant infèrent aussi sur ce temps de travail. Les parents devraient signaler  à l’institutrice si l’enfant passe systématiquement beaucoup trop de temps sur son travail car il y a un risque de fatigue, d’usure nerveuse, de découragement. Deux excès sont à éviter de la part des parents : juger les devoirs inutiles ou trop lourds ; exiger toujours plus et ajouter quantité d’exercices… Avant le travail, un bon quart d’heure de détente est nécessaire pour l’équilibre nerveux en arrivant à la maison, surtout après un long trajet. Après le travail, une vie équilibrée, une bonne détente, des occupations matérielles sont nécessaires : le R.P. Charmot fait remarquer que les enfants réfléchis et rêveurs ont besoin d’appliquer leur intelligence à des travaux matériels pour garder leur équilibre ; c’est alors le moment d’aider Papa dans les activités de bricolage, ou Maman dans ses innombrables activités domestiques. Les plus petits ont besoin de jouer plus longtemps que les grands : après un temps de détente adapté à leur âge, il est normal que les enfants aident à la marche générale de la maison par de petites responsabilités : ce cadre robuste donnera la santé, l’équilibre nerveux et les saines habitudes de l’esprit et de la volonté.

                                     SL

A SUIVRE……

Dans le prochain numéro : un cadre et des méthodes de travail ; manières de procéder.

Comment faire un bon Carême en famille

Avec le Carême, nous entrons dans le temps de la Rédemption. Jésus est venu nous sauver. Son œuvre de Rédemption commence par la prédication de la vérité qui va nous éclairer ; or Ses toutes premières paroles sont un appel à la conversion : « Les temps sont accomplis, le royaume de Dieu est proche : convertissez-vous et croyez à l’évangile »(Mc 1,15)
Se convertir, se repentir, faire pénitence….quelle exigence ! Notre-Seigneur n’y va pas « par quatre chemins », Il va droit au but…et insiste même : « Si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous… » (Luc 13,3)
Par le péché originel, notre nature a été blessée, défigurée ; et cette blessure se traduit par une inclination au mal. Cette inclination nous appelle sans cesse au combat spirituel ! Depuis le péché originel notre âme est restée affaiblie dans sa volonté, c’est pourquoi elle doit maintenant continuellement faire effort pour résister au mal et faire le bien.
Ce temps liturgique nous montre maintenant Jésus au désert, pour 40 jours de prière et de pénitence avant de commencer sa vie publique de prédication.
Nous Le voyons aussi aux prises avec Satan, venu Le tenter…Nous comprenons alors pourquoi l’Eglise a fait du Carême un temps plus particulièrement consacré au combat spirituel…
Nos armes ne sont ni charnelles, ni matérielles, elles sont spirituelles !
Pour faire un bon Carême en famille, 3 moyens nous sont indiqués par l’Eglise : prière, pénitence, générosité. Continuer la lecture de « Comment faire un bon Carême en famille »

Mon enfant ne triche pas qu’aux jeux

    Depuis quelques jours la maman d’Anne la trouvait un peu mal à l’aise…mais, depuis hier soir, elle en connait la raison car sa fille lui a avoué qu’elle avait regardé sur la copie de sa voisine pendant le devoir de Français…

Quel soulagement pour cette maman de constater que sa fille a confiance en elle et lui a livré ce qui ne va pas. Cela prouve aussi que la petite a le sentiment d’avoir mal agi, sa conscience en est troublée. Oui, voilà une bonne chose, car combien d’enfants, aujourd’hui, ne savent même pas que ce n’est pas bien de copier, que le simple fait de «regarder »sur son voisin soit mal ? Comment voulez-vous? Tout autour d’eux, ils voient les autres le faire…Comment sauraient-ils que c’est mal si personne ne le leur a dit? On aurait tendance alors à dire que ces enfants ne sont pas tout à fait fautifs de tels agissements… Attention ! Ce n’est pas parce qu’ils ignorent qu’une chose est mal… qu’ils ne font rien de mal! Continuer la lecture de « Mon enfant ne triche pas qu’aux jeux »