Les fiançailles (suite et fin)  

Chers grands-parents

Comme promis dans notre dernier envoi, bien que cela soit d’abord et peut-être uniquement le rôle des parents, il nous paraît utile de parler des conseils à donner aux fiancés.

De fait, une mauvaise compréhension de ce que sont les fiançailles, la disparition de certains usages, l’affadissement de certains principes de prudence, peuvent nuire au profit que les fiancés doivent tirer de cette riche période voire transformer ce temps en un fiasco pouvant avoir des conséquences dramatiques pour les fiancés et la suite de leur mariage.

Nous avons retenu 3 points sur lesquels il nous paraît utile d’insister.

  • Les fiançailles sont un engagement
  • Les fiançailles sont une période d’enrichissement mutuel
  • Les fiançailles sont une période de risques.

 

I – Les fiançailles sont un engagement

« Les fiançailles sont faites pour être rompues » entend-on parfois. Non ! Elles peuvent être rompues car elles ne constituent pas un engagement sacramentel définitif comme le mariage. Elles doivent l’être si les fiancés s’aperçoivent qu’ils se sont gravement trompés. Mais elles ne sont pas d’abord faites pour cela. Elles sont un temps de préparation, d’amélioration de la connaissance mutuelle. Il importe que les jeunes qui s’engagent le fassent avec prudence, après avoir pris conseil de personnes éclairées. Dans certaines familles, les fiançailles donnent lieu à une messe au cours de laquelle les jeunes s’engagent publiquement. Cela n’est pas forcément nécessaire étant donné le caractère précaire des fiançailles mais montre bien l’importance de cet engagement.

Prudence ce qui impose aux prétendants de s’assurer que les conditions d’un mariage sont pleinement réalisables. Quelle tristesse de voir parfois des jeunes de 18 ans, n’ayant ni la maturité pour choisir, ni les conditions matérielles de s’unir, s’engager secrètement, sans prendre conscience que les sincères émois qu’ils ressentent peuvent n’être que provisoires. Ces imprudences font parfois de gros dégâts, notamment chez les jeunes filles promptes à s’émouvoir1. Dieu donne les grâces pour prendre ce genre de décision quand les conditions sont réunies, notamment l’âge et la capacité à subvenir aux besoins de la future famille !

Sincérité ! C’est-à-dire honnêteté ! Les fiancés qui s’engagent le font dans un réel désir de don mutuel, ils ne jouent pas un rôle, ils doivent savoir que cette période est propice à l’idéalisation, aux illusions – surtout sur soi-même – la vie future apparaissant comme idéale avec une telle compagne ou un tel compagnon. Que penser d’un jeune qui s’engagerait sans faire les efforts nécessaires pour réussir ses études et trouver un travail.

Les fiançailles ne sont donc surtout pas une « période d’essai » pendant laquelle on fait mieux connaissance pour savoir si on va s’engager mais un engagement pendant lequel  on perfectionne sa connaissance mutuelle et on prépare sa vie future.                               

 II – Les fiançailles sont une période d’enrichissement mutuel

Plutôt qu’une suite de fêtes et de divertissements, les fiançailles sont d’abord la période où l’on complète sa connaissance de l’autre. Cela s’accompagne certainement de rencontres amicales, de sorties en commun permettant de partager sa manière de voir mais ces activités doivent être envisagées avec le sérieux de personnes qui ont décidé d’unir leurs vies.

Les fiançailles doivent être le temps des conversations, de la prière en commun, de la prise de conseils. Les jeunes doivent peu à peu se faire une idée de ce que sera la vie avec l’autre, connaître ses idées et être bien sûr de partager la même conception du mariage de la vie chrétienne et de l’éducation des enfants, le connaître avec ses qualités et ses défauts, connaître sa famille pour comprendre dans quel contexte la future famille se réalisera…

Tout cela se mettra bien entendu en place dans le mariage mais les fiançailles sont l’occasion de discussions – peut-être interminables – pendant lesquelles les jeunes peuvent réfléchir et mettre au point ce que sera leur futur ménage… Tout cela nécessite du temps. Pour que cela soit fructueux, il est nécessaire aussi de prendre du recul, les rencontres doivent être plus riches que fréquentes et nous recommandons fermement de limiter autant que faire se peut le téléphone et les textos2.

 

III – Les fiançailles sont une période de risques

Tout le monde connaît les risques que l’attirance naturelle peut faire courir à de futurs époux. Ce que l’on sait moins, ce sont les mesures et règles à adopter pour y faire face… Il est souvent d’usage de faire preuve d’angélisme « Ils savent ce qu’ils font ! » et de laisser les fiancés libres dans toutes leurs rencontres !

Pourtant, la chair est faible ! Et dans notre monde pollué par toutes sortes de spectacles et avachi par le confort, les choses ne se sont pas améliorées ! Il nous paraît utile de rappeler quelques règles minimales pour que la prudence soient respectée.

  • Rappeler la tenue. Les fiançailles n’ouvrent aucune dérogation quant à l’attitude des jeunes l’un envers l’autre. Ni étreintes, ni embrassades ! Ils peuvent se tenir par la main, rien de plus.
  • Leurs rencontres doivent se passer dans le cadre familial ou public. Ils ne doivent jamais se rencontrer dans la chambre de l’un ou l’autre ni dans des lieux totalement isolés…
  • Bien entendu, ils ne doivent jamais passer une nuit seuls dans une maison ni aller à l’hôtel ensemble !

 

Globalement, sans en revenir à la règle ancienne où ils ne devaient se voir que sous l’œil de leur mère, les fiancés doivent toujours pouvoir être vus là où ils se rencontrent. Cela les encouragera naturellement à une prudence salutaire.

Ces règles peuvent paraître sévères mais nous savons que les chutes sont nombreuses ! Un de nos amis, participant à la préparation des mariages dans le diocèse d’Evry, nous a déclaré qu’en 11 ans, il n’avait jamais rencontré de fiancés vivant dans la chasteté ! Comment s’étonner des taux de divorces !

 

Prions sainte Anne pour nos petits fiancés, qu’ils fassent de bons mariages chrétiens et nous donnent beaucoup de petits-enfants !

  Des grands-parents

 

 

1 Il y a heureusement parfois d’heureuses issues à ce genre d’engagement mais elles sont rares ! Que de casse à côté !

2 Certains fiancés se transmettent des dizaines de textos par jour ! Il est pourtant bien nécessaire, entre les rencontres de poursuivre son devoir d’état, de prendre du recul et de prier !

 

 

Les fiancailles

Chers grands-parents

Après avoir marié nos enfants, nous être inquiétés, avoir accepté de plus ou moins bon gré les choix de nos enfants, c’est à leur tour de connaître ces sujets. Qu’avons-nous à faire ? Nous nous contenterons dans cet article de parler des principes à enseigner. Le rôle essentiel étant dévolu aux parents.

S’agissant de l’attitude des parents, nous savons qu’il existe plusieurs écoles en la matière… Les uns pensent que les parents ne doivent intervenir en rien dans le choix de leurs enfants. Il faut les laisser libres, ils ont les grâces d’état pour choisir. D’autres pensent qu’ils doivent guider leur enfant dans ses choix, éventuellement s’opposer à une décision contraire à son bien.

Nous nous rangeons résolument dans la deuxième catégorie. Avec discrétion, finesse, intelligence, les parents doivent créer les conditions favorables, avertir, guider, corriger leur enfant dans ses choix.

En la matière, les principes doivent être donnés très tôt.

Il n’est pas possible pour un ou une jeune catholique d’épouser quelqu’un qui ne soit pas en règle avec les lois de l’Eglise (divorcé). Dans ce cas, il n’y aurait pas mariage et la prétendue « pièce rapportée » ne pourrait être acceptée dans la famille.

– On se marie dans sa religion. Les futurs époux doivent partager des convictions identiques garantes d’une vue commune de la vie familiale et de l’éducation des enfants1. Nous sommes convaincus que dans le mariage, on joue en partie son salut.

– On se marie dans une catégorie sociale assez proche de la sienne. Les époux doivent se sentir à l’aise dans l’une et l’autre famille et penser que leurs enfants devront s’accoutumer à vivre également dans l’une et l’autre.

– On attend que le fiancé ait une situation lui permettant de faire vivre une famille avant de s’engager.

– On demande conseil à ses parents. Là, ce n’est pas facile ! Cela exige une confiance de l’enfant dans ses parents et l’affaire n’est pas toujours évidente ! Les parents doivent, par leur discrétion, la modération habituelle de leurs jugements acquérir la confiance de leurs enfants. Nous voyons avec tristesse, des parents parler sans discrétion des fréquentations de leurs enfants, de leurs ambitions matrimoniales… au risque de perturber, voire d’interdire une vie sociale à leurs enfants… Quel infantilisme !

 

Tous ces principes doivent être enseignés aux enfants bien avant l’âge des fiançailles… Une fois qu’un enfant est engagé, il est difficile, voire impossible de faire marche arrière ! C’est tout un contexte qui doit être créé pour favoriser de bonnes rencontres à nos enfants dans des conditions favorables. Il faut savoir recevoir leurs amis, en parler librement, être discrets, leur rappeler que, s’ils n’ont pas  la vocation religieuse, le mariage est un devoir – agréable certes – mais un devoir ! Le mariage n’est pas une vocation mais la « voie ordinaire ».

Quels conseils donner à nos petits ?

En accord avec les parents, il faut rappeler quelques principes devant guider les enfants dans leur choix. L’abbé Dantec dans un ouvrage2 dont nous recommandons chaudement la lecture donne quelques critères devant guider leur choix. L’amour conjugal doit être fondé sur une estime mutuelle, une sympathie mutuelle, une confiance mutuelle et surtout un plein accord sur l’idéal de la vie et du mariage chrétiens. L’attirance mutuelle entre les jeunes gens est un sentiment difficile à maîtriser, particulièrement pour certains tempéraments. Il importe donc que le choix soit raisonnablement orienté avant qu’il ne s’empare des cœurs !

Nous n’avons pas la place de parler des conseils à donner aux jeunes pendant leurs fiançailles. C’est un sujet important dont nous parlerons dans le prochain numéro.

Prions sainte Anne de nous guider pour créer l’ambiance dans laquelle nos familles se développeront chrétiennement, prions pour que nos petits-enfants fassent ce que Dieu attend d’eux !

         Des grands-parents

1 L’Eglise tolère les mariages inter-religieux si la partie « adverse » s’engage à élever les enfants dans la religion catholique. Cependant quel abysse entre notre vraie foi et celle de fausses religions ! Quel risque pour notre salut et celui de nos enfants ! Et que dire de la tragédie des mariages avec des musulmans !

2 Fiançailles Chrétiennes, Abbé Dantec (éditions diverses)

 

Répondre à l’appel de Dieu  

Pie XI définit le but de l’éducation comme étant de « former l’homme et lui enseigner comment il doit se comporter pour aller au ciel » et donc répondre à l’appel de Dieu, ce qui est bien le sujet de ce numéro.

           Les matérialistes prendront les mêmes moyens pour « former l’homme et lui enseigner comment il doit se comporter pour » correspondre à la société matérialiste qu’on lui proposera. Georges Orwell, dans l’étonnamment prophétique « Le meilleur des mondes » imagine comment nos sociétés procéderont. Ces quelques citations illustrent bien le processus. Tous les aspects de l’éducation sont pris en compte ! C’est nous qui avons souligné les objectifs à atteindre, le reste de chaque phrase concernant les modalités.

« Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser ».

« On poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle ».

« Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif ».

« En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté »

« Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclu du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur ».

« Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels…».

 

  Comme c’est limpide ! Il s’agit donc d’empêcher de penser pour conditionner, de désarmer en supprimant la philosophie, de discréditer tout ce qui est grand et beau, de menacer ceux qui voudraient réagir et de discréditer les doctrines traditionnelles. Voilà comment, il y a près de 100 ans, Huxley imaginait la pédagogie ou plutôt le système permettant de conduire l’homme à refuser Dieu en lui donnant l’illusion de la liberté et du bonheur…

         

Comment faire pour contre-attaquer et amener nos petits à se tourner vers ce que Dieu veut d’eux ?

  Eh bien, proposons dans nos maisons un cadre permettant un développement exactement opposé à celui que décrit Huxley. Nous ne reprendrons que les sujets sur lesquels les >>> >>> grands-parents peuvent agir de manière pratique.

  Permettre de penser ! Le passage des petits-enfants dans la maison de leurs grands-parents doit leur permettre de sortir de la frénésie de la vie courante et de bénéficier d’une tranquillité suffisante pour prendre du recul. Si les grands-parents ont la chance de vivre à la campagne, organiser des activités calmes, des conversations, du silence permettant de réfléchir. Certes, la musique, les films ne sont pas en eux-mêmes des mauvaises choses mais, leur échapper périodiquement est certainement profitable. Ça sera dur ! La musique et les bavardages sont des drogues dont il est difficile de se passer !

  Montrer le sérieux de l’existence. Il existe parfois une coquetterie chez les anciens qui consiste à relativiser les règles et les idées qui régissent notre civilisation. Ne tombons pas dans cet écueil ! Nous savons que notre fidélité tient à nos convictions mais aussi aux pratiques que nous nous imposons ! Il est important de faire chaque jour ce que l’on doit ! C’est sérieux ! Là, c’est probablement – comme souvent – l’exemple qui sera la meilleure des pédagogies. Le spectacle des grands-parents rigoureux dans leurs devoirs quotidiens, leur tenue, leur présence à la prière, leur respect des règles édictées sera sûrement de nature à pousser les jeunes vers le respect de ce qui doit être. Nous ne sommes pas « au-dessus de ça » et le « jeunisme » est une gaminerie qui peut se payer cher !

  Faire preuve de personnalité. Ne pas craindre d’être « exclu du système ». Nos papes ont longuement insisté sur la philosophie « anti-Christ » du monde moderne. Tirons-en les conclusions ! Si notre société était celle de saint Louis, nous devrions craindre d’en être exclus… Elle est probablement celle de Mammon, craignons plutôt de trop nous y adapter. La vie quotidienne impose parfois des concessions en la matière. Le temps des vacances peut permettre de retourner à la vraie vie chrétienne !

         Finalement, c’est simple ! Que nos maisons soient, à l’image de la maison de Nazareth, des lieux où sont pratiquées les vertus familiales d’amour, de dévouement et de travail… Nos familles en ressortiront mieux tournées vers Dieu et nos petits répondront probablement mieux à leur vocation.

  Prions sainte Anne de nous donner l’autorité et la délicatesse pour piloter notre navire, prions pour que nos petits-enfants fassent ce que Dieu attend d’eux !

Des grands-parents

 

Aider à grandir

Vaste programme !

           Le sujet pose à nouveau le rôle des grands-parents dans l’éducation de leurs petits-enfants.

           Nous avons déjà exprimé, dans plusieurs articles précédents que, si les grands-parents pouvaient avoir un rôle, celui-ci devait rester discret, et surtout venir en complément de celui des parents. C’est une affaire délicate car il y a forcément des différences de conception dans la conduite de l’éducation…

  Croître, c’est évidemment apprendre mais c’est aussi – et peut-être surtout – réfléchir, partager, méditer, prendre du recul. On ne grandit pas si on ne médite pas ce qu’on a appris et si on ne le confronte pas à la réalité.

  Il nous semble que la position singulière des grands-parents et les conditions dans lesquelles ils reçoivent leurs petits-enfants leur permettent d’apporter un plus pour les « faire grandir ».

  D’une part, parce qu’ils bénéficient du recul donné par l’expérience et que l’éloignement des contingences immédiates de l’éducation leur offre des opportunités que n’ont pas toujours les parents.

  D’autre part, parce que leur position peut leur permettre une certaine connivence qui peut faciliter le passage de certains messages.

  En effet, bien souvent, la nécessité impose aux parents d’utiles contraintes qui canalisent leur système d’éducation. Dès le retour de l’école, le goûter, les leçons, le dîner… laissent peu de temps pour prendre du recul. Les conversations sont souvent limitées par la nécessité de « s’occuper des petits » ou de respecter les horaires tandis que les conversations avec les professeurs traitent essentiellement du niveau scolaire plutôt que de l’accroissement de la maturité de l’enfant. L’enfant engrange mais n’a pas assez le temps de maturer… Bien entendu, l’enfant progresse quand même car tout est lié mais les priorités sont souvent inversées.

  En revanche, la situation avec les grands-parents se présente différemment. Le temps des vacances présente des situations moins commandées par la nécessité et permet donc de « prendre du temps » pour faire les choses. Les règles de vie sont généralement adaptées et permettent de parler avec les grands dans un esprit de confiance et de liberté, difficile à créer au quotidien par les parents. Dans cet esprit, le recul, le moindre souci de l’immédiat, le changement de milieu, permettront différentes activités et surtout d’utiles conversations qui n’accroîtront peut-être pas significativement le nombre de connaissances des enfants mais les mettront en perspective. Une complicité avec les grands-parents – qui restera respectueuse bien entendu – permettra une pédagogie davantage fondée sur les encouragements que sur la contrainte et pourra participer à transmettre plus facilement un état d’esprit.

  Une fois de plus, nous observons que la position – en deuxième échelon – des grands-parents leur permet de compléter, de perfectionner l’éducation donnée par les parents.

  Pour finir, l’exemple n’étant pas la « meilleure des pédagogies, mais la seule », les grands-parents présentent le modèle de vie achevé et prouvent, par leur exemple, le bien fondé des messages qu’ils transmettent.

 

Des grands-parents

 

La retraite, enfin !

Oups ! la retraite !

           Il y a mille et une manières d’aborder la retraite… Pour certains ce « retrait » de la vie professionnelle constituera une libération leur permettant de se consacrer – enfin ! – à leur passion, pour d’autres, ce sera le grand saut dans le vide, la crainte de l’ennui, la vie en permanence à deux, la déprime, pour d’autres enfin, la possibilité de bénéficier d’un repos « bien mérité ! ».

 

Qu’en penser ?

  Nous ne donnerons pas de recettes ! Chacun a son tempérament, sa santé, sa vie familiale, ses conditions de vie et les situations sont difficilement comparables. Nous nous bornerons donc à énoncer quelques principes de bon sens qu’il nous paraît utile de rappeler. La retraite ne constitue pas la fin de la vie active mais le début d’une nouvelle vie de dévouement, d’engagement et de vie intérieure.

La retraite n’a plus la même signification qu’hier. Autrefois, elle arrivait tard, à un moment où la santé du retraité déclinant, il lui était bien souvent nécessaire de se reposer… Aujourd’hui, à 65 ans, on est encore jeune et on a encore un rôle à jouer dans sa famille et dans son milieu social.

 

  De fait, dans leur famille, les jeunes ou moins jeunes retraités sont souvent, jusqu’à ce que la mort les sépare, le point de stabilité sur lequel les générations suivantes peuvent s’appuyer. Nos jeunes ménages vivent dans un monde « déconstruit », galopent, manquent de recul pour comprendre ce qui se passe et comment ils doivent vivre… Ayons le souci de leur montrer ce qu’est un ménage, un vieux ménage. « L’exemple n’est pas la meilleure des pédagogies, c’est la seule » disait le général de Maud’huy1. Nos « vieux » ménages doivent pouvoir leur montrer un modèle leur donnant envie de continuer à bâtir leur famille.

 

Alors comment faire ?

  D’abord, considérer que, à 65 ans2, le temps n’est pas encore venu de se retirer. Il nous reste encore une bonne décennie d’énergie pendant laquelle nous pourrons agir de manière active sur notre famille et notre environnement. Pas d’égoïsme à deux, l’heure du repos n’est pas encore venue !

 

  Dans la famille, donnons toujours l’exemple d’un ménage uni, pieux, actif, tourné vers les autres, prêt à rendre service à l’un ou l’autre pour une naissance, une conduite scolaire, un travail de couture, un coup de fil, une lettre, un déjeuner du dimanche, l’accueil des familles pour les vacances… Nous avons plus de temps, utilisons-le ! Il est même probable que cette résolution nous aidera à trouver ce nouvel équilibre que nécessite la retraite ! Nous connaissons quelques ménages – peu nombreux heureusement – pour lesquels la retraite a constitué une étape douloureuse, dans laquelle il a fallu se réhabituer l’un à l’autre. Quel dommage ! Il s’agissait peut-être de personnes ayant cru trop tôt que le temps du repos et du confort à deux était arrivé !

 

  Il en va de même pour la vie sociale. Nos paroisses, nos conseils municipaux (si nous habitons à la campagne), nos associations, manquent de volontaires dévoués. Nous avons moyen d’y agir pour le bien commun, de mener une action politique au sens propre, de nature à élever notre société. Prenons des responsabilités ! Nous avons certainement une expérience utile à faire fructifier ! Faisons notre devoir et donnons aux générations suivantes l’exemple de l’engagement. Nous y trouverons certainement des ennuis… mais aussi la joie du devoir accompli et, par l’exemple donné, nous continuerons à conduire nos enfants et petits-enfants vers le bien.

 

  Même s’il n’est pas encore temps de se retirer complètement, profitons bien entendu du temps libre supplémentaire dont nous bénéficions pour approfondir notre vie spirituelle. La fin du travail professionnel nous donne certainement le temps de commencer la journée par une méditation, de faire une retraite ! Si nous avons la chance d’habiter près d’une paroisse, nous aurons peut-être le loisir d’aller à la messe en semaine ! Le choix du lieu de repli doit, si possible, tenir compte de ces facteurs. Nous-mêmes et toute notre famille en bénéficieront…

 

Des grands-parents

1 Général commandant une armée pendant la guerre de 1914, 1er commissaire national des scouts de France.

2 Nous avons pris l’âge moyen de départ à la retraite.