L’abandon à la Providence divine  

Chers grands-parents

L’abandon à la Providence divine ! Quoi de plus catholique ! Et pourtant ! Nous sommes inquiets, de plus en plus inquiets !

Tant que nous ne sommes pas au Ciel, il est normal que nous le soyons, normal que nous nous demandions si nous répondons comme il faut à l’appel de Dieu. Le saint curé d’Ars, aux portes de la mort, craignait de ne pas être sauvé. La petite sainte Thérèse tout en sachant n’avoir jamais rien refusé à Dieu, a subi longtemps la nuit de la Foi, se croyant certainement damnée ! Tant que nous ne serons pas arrivés au port, l’inquiétude – qui n’exclut pas l’abandon – fait partie de notre épreuve terrestre ! Ne soyons donc pas inquiets d’être inquiets ! Cela peut être une crainte salutaire !

A cela s’ajoutent d’autres formes d’inquiétudes grandissantes liées à notre monde.

Ce monde est générateur d’appréhensions excessives pour deux raisons principales :

  • La tendance à tout vouloir maîtriser, à exclure la moindre incertitude, à nous choquer des aléas inhérents à notre situation d’hommes, finit par nous faire tout craindre ! Les messages catastrophistes qui ont émaillé les dernières années illustrent fort bien cet état de fait.
  • L’abandon de tout principe et de toute religion qui nous fait retourner à une barbarie dont nous avait sorti notre civilisation chrétienne ! Nous nous demandons parfois si nous ne voyons pas sous nos yeux les événements précédant l’apocalypse !

Et tout est fait pour que nos jeunes ne puissent plus vivre dans la sérénité !

Alors que faire ?

Pour nous grands-parents, je vois deux voies utiles pour conseiller nos jeunes.

Premièrement, comprendre qu’une saine inquiétude est inhérente à notre situation d’homme. Il est normal de s’inquiéter de son salut éternel et de réfléchir à la manière d’agir dans ce monde opposé au Christ. Souvenons-nous que, comme le dit saint Matthieu à Timothé « tous ceux qui veulent vivre dans le Christ avec piété seront persécutés », et que tous les grands saints ont connu l’intense souffrance de la nuit de la foi en continuant à faire leur devoir quotidien.

Deuxièmement, contre-attaquons, faisons confiance à Dieu, comprenons ce qu’Il attend de nous. Et pour cela l’exemple des saints est riche !

Madame Elisabeth, dans sa prison du Temple où elle ignorait non seulement ce qui allait  lui arriver mais aussi ce que deviendraient les siens, s’exclamait : « Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrivera rien que vous n’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit mon Dieu pour être tranquille, j’adore vos desseins éternels… ».

 

Le père Calmel souvent cité, nous propose une règle : « Ce que Jésus veut de nous dans cette tornade, c’est la paix, la prière confiante, la détente dans le sacrifice quotidien, la sagesse pour garder notre vie équilibrée… ».

Et si les paroles du Christ lui-même, sur la Croix, retentissent encore dans nos cœurs : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ?1», n’oublions pas qu’Il citait alors le psaume 21, psaume de la confiance par excellence et relisons-le pour y puiser la force quand le découragement nous guette.

Que, dans cette tornade, nos maisons soient des lieux de paix dans lesquels on parle de la vie quotidienne, de la vie future, des mesures à prendre pour remplir au mieux son devoir sans nous préoccuper en permanence de ce que devraient faire les autres. Evitons de nous laisser emprisonner par les grands sujets du moment, de santé, d’argent ou autre. Agissons là où nous le pouvons, décidons de ce que nous devons faire avec sérénité et abandonnons-nous à la Providence.

Aujourd’hui comme hier, notre salut et celui des nôtres sont subordonnés à l’accomplissement de notre devoir d’état ! Partout où nous sommes, agissons autant que nous le pouvons pour établir le bien puis recherchons « d’abord le royaume de Dieu et le reste nous sera donné par surcroît ».

 

Prions sainte Anne pour qu’elle donne, dans ce monde inquiet, la sérénité et l’équilibre nécessaires à l’accomplissement de notre vocation !

 

Des grands-parents

1 Saint Matthieu (27, 46)

 

Le goût du beau

Chers grands-parents

L’éveil au beau ! Quel beau sujet pour nous, créés à l’image de Dieu « la beauté des beautés » selon saint Augustin.

Mais d’abord, qu’est-ce que le beau ? Dans une époque où l’on n’a plus le temps de contempler et, où l’enseignement de la philosophie est largement perverti par le subjectivisme, il est important de revenir aux définitions…

Dans toutes les définitions traditionnelles, il y a toujours, plus ou moins exprimée, une association du beau avec le vrai et le bien… Platon affirme que le beau « suppose le vrai » et est en réalité « la splendeur du vrai ». Aristote affirme que le beau est « ce qui réunit la grandeur et l’ordre ». Saint Augustin déclare que « c’est l’unité qui constitue, pour ainsi dire, la forme et l’essence du beau en tout genre ». Vérité, unité et ordre constituent les principes du beau… Le beau n’est donc pas une appréciation subjective mais bien un chemin vers la vérité et l’ordre.

Il est clair que dans notre monde opposé à Dieu, le beau a été l’une des premières victimes des censeurs… Le beau nous rapproche de Dieu, le laid – qui se définit souvent comme l’absence de beau – nous en éloigne… Il est donc essentiel de comprendre le beau pour nous approcher du vrai et du bien. Nous considérerons deux aspects qui nous paraissent essentiels dans ce que nous devons transmettre.

Premièrement, le beau s’apprend et s’éduque. Nos premiers parents avaient un sens inné du beau. Notre nature blessée impose de redresser ce qui a été abîmé par le péché originel. Il faut donc apprendre à voir et comprendre le beau. Il est d’ailleurs remarquable de constater que les sociétés chrétiennes étaient, pour ainsi dire, incapables de faire du laid. La plus simple de nos antiques chapelles en témoigne ! A contrario, notre société moderne semble être devenue incapable de faire du beau, que ce soit dans l’habitat, les monuments – sauf si l’on copie l’ancien – la laideur est souvent la « marque de fabrique » de l’époque moderne ! Le malheur est que nos enfants – notamment en ville – vivent au milieu de ce laid, et finissent naturellement par s’y accoutumer. Il faut donc enseigner le beau. Ce qui impose de se former soi-même au beau de façon à l’expliquer… Notre patrie a la chance de posséder un héritage d’une richesse inouïe ! Le moindre de nos villages possède souvent une église magnifique, décorée de superbes tableaux, tout en honneur du Beau infini ! De très belles revues sont publiées, montrant les belles œuvres d’artistes comme le bienheureux « Fra Angelico ». Comme grands-parents, nous avons plus de temps que d’autres pour enseigner nos petits.

Mettons-les aussi en garde contre les artistes pervers très à la mode. Si l’on compare le bienheureux Fra Angelico, auteur d’œuvres simples, élégantes élevant naturellement l’âme, à Chagall peintre franc-maçon, divorcé, se plaisant dans l’incohérence et la vulgarité, soyons capables de dire que la vertu du saint frère, alliée à une compétence exceptionnelle n’a rien à voir avec la perversion de ce malheureux Chagall. Je ne sais si Chagall avait du talent, mais je constate que son œuvre est essentiellement vulgaire, malsaine et incohérente, à l’inverse exacte du beau ! Le jugement de nos petits doit être bien guidé sur ce sujet !

 

Deuxièmement, le beau est nécessaire. Il s’agit d’un sujet grave ! Sans faire de nos petits de grands artistes – au charbonnier, il est demandé la foi du charbonnier – il est essentiel pour leur équilibre. Créés à l’image de Dieu, la beauté même, nous devons les conduire à aspirer naturellement à la beauté, Celle-ci leur est nécessaire ! Le beau est un moyen essentiel pour approcher la vérité, il est l’appréhension, par les sens, d’une grande partie de celle-ci, il vient enrichir et élever l’enseignement pédagogique que nous donnons à nos petits ! Il en est un complément nécessaire !

Nos ennemis ne s’y sont pas trompés qui ont inventé par exemple, le « réalisme socialiste » qui se voulait être une présentation de la réalité qui soit en perspective historique avec le développement de la Révolution. Toutes les œuvres (bâtiments, peintures, ouvrages d’art) de la Russie soviétique subissaient une censure contrôlant la cohérence de l’art avec les objectifs de la révolution ! Le but était d’éradiquer toute culture traditionnelle – et surtout toute transcendance – chez l’homme.

Nous devons leur montrer que, dans la société chrétienne, l’objectif était exactement inverse. Les architectes des cathédrales ont réussi à édifier des ouvrages magnifiques, enseignant les fidèles et élevant l’âme vers Dieu et qui ont défié les siècles (même, pour beaucoup, les bombardements de la 2ème guerre mondiale !) et continuent à nous enseigner la foi de nos pères. Quelles plus belles œuvres pédagogiques peut-on trouver aujourd’hui que les tympans de nos églises représentant la glorification de la Vierge, le jugement dernier ou autre. Dans quel autre lieu qu’une église romane leurs petites âmes trouveront-elles mieux à s’élever ? Sensibilisons bien nos petits à cette harmonie, aux valeurs essentielles que nous enseigne ce beau ! Habituons-les à fréquenter le beau, à se désintoxiquer du laid dont ils sont tous les jours spectateurs !

Nous avons traité particulièrement de l’architecture et la peinture religieuses mais ce sujet s’applique à tous les domaines du beau tels que la musique, la littérature, la nature, l’habillement et autre… N’encourageons pas ce qui pourrait affadir ou pervertir leur sensibilité.  Dans tous les domaines, le beau devra être privilégié.

Prions sainte Anne pour qu’elle donne, dans ce monde matérialiste, le goût du beau à nos petits !

 

  Des grands-parents

 

Les fiançailles (suite et fin)  

Chers grands-parents

Comme promis dans notre dernier envoi, bien que cela soit d’abord et peut-être uniquement le rôle des parents, il nous paraît utile de parler des conseils à donner aux fiancés.

De fait, une mauvaise compréhension de ce que sont les fiançailles, la disparition de certains usages, l’affadissement de certains principes de prudence, peuvent nuire au profit que les fiancés doivent tirer de cette riche période voire transformer ce temps en un fiasco pouvant avoir des conséquences dramatiques pour les fiancés et la suite de leur mariage.

Nous avons retenu 3 points sur lesquels il nous paraît utile d’insister.

  • Les fiançailles sont un engagement
  • Les fiançailles sont une période d’enrichissement mutuel
  • Les fiançailles sont une période de risques.

 

I – Les fiançailles sont un engagement

« Les fiançailles sont faites pour être rompues » entend-on parfois. Non ! Elles peuvent être rompues car elles ne constituent pas un engagement sacramentel définitif comme le mariage. Elles doivent l’être si les fiancés s’aperçoivent qu’ils se sont gravement trompés. Mais elles ne sont pas d’abord faites pour cela. Elles sont un temps de préparation, d’amélioration de la connaissance mutuelle. Il importe que les jeunes qui s’engagent le fassent avec prudence, après avoir pris conseil de personnes éclairées. Dans certaines familles, les fiançailles donnent lieu à une messe au cours de laquelle les jeunes s’engagent publiquement. Cela n’est pas forcément nécessaire étant donné le caractère précaire des fiançailles mais montre bien l’importance de cet engagement.

Prudence ce qui impose aux prétendants de s’assurer que les conditions d’un mariage sont pleinement réalisables. Quelle tristesse de voir parfois des jeunes de 18 ans, n’ayant ni la maturité pour choisir, ni les conditions matérielles de s’unir, s’engager secrètement, sans prendre conscience que les sincères émois qu’ils ressentent peuvent n’être que provisoires. Ces imprudences font parfois de gros dégâts, notamment chez les jeunes filles promptes à s’émouvoir1. Dieu donne les grâces pour prendre ce genre de décision quand les conditions sont réunies, notamment l’âge et la capacité à subvenir aux besoins de la future famille !

Sincérité ! C’est-à-dire honnêteté ! Les fiancés qui s’engagent le font dans un réel désir de don mutuel, ils ne jouent pas un rôle, ils doivent savoir que cette période est propice à l’idéalisation, aux illusions – surtout sur soi-même – la vie future apparaissant comme idéale avec une telle compagne ou un tel compagnon. Que penser d’un jeune qui s’engagerait sans faire les efforts nécessaires pour réussir ses études et trouver un travail.

Les fiançailles ne sont donc surtout pas une « période d’essai » pendant laquelle on fait mieux connaissance pour savoir si on va s’engager mais un engagement pendant lequel  on perfectionne sa connaissance mutuelle et on prépare sa vie future.                               

 II – Les fiançailles sont une période d’enrichissement mutuel

Plutôt qu’une suite de fêtes et de divertissements, les fiançailles sont d’abord la période où l’on complète sa connaissance de l’autre. Cela s’accompagne certainement de rencontres amicales, de sorties en commun permettant de partager sa manière de voir mais ces activités doivent être envisagées avec le sérieux de personnes qui ont décidé d’unir leurs vies.

Les fiançailles doivent être le temps des conversations, de la prière en commun, de la prise de conseils. Les jeunes doivent peu à peu se faire une idée de ce que sera la vie avec l’autre, connaître ses idées et être bien sûr de partager la même conception du mariage de la vie chrétienne et de l’éducation des enfants, le connaître avec ses qualités et ses défauts, connaître sa famille pour comprendre dans quel contexte la future famille se réalisera…

Tout cela se mettra bien entendu en place dans le mariage mais les fiançailles sont l’occasion de discussions – peut-être interminables – pendant lesquelles les jeunes peuvent réfléchir et mettre au point ce que sera leur futur ménage… Tout cela nécessite du temps. Pour que cela soit fructueux, il est nécessaire aussi de prendre du recul, les rencontres doivent être plus riches que fréquentes et nous recommandons fermement de limiter autant que faire se peut le téléphone et les textos2.

 

III – Les fiançailles sont une période de risques

Tout le monde connaît les risques que l’attirance naturelle peut faire courir à de futurs époux. Ce que l’on sait moins, ce sont les mesures et règles à adopter pour y faire face… Il est souvent d’usage de faire preuve d’angélisme « Ils savent ce qu’ils font ! » et de laisser les fiancés libres dans toutes leurs rencontres !

Pourtant, la chair est faible ! Et dans notre monde pollué par toutes sortes de spectacles et avachi par le confort, les choses ne se sont pas améliorées ! Il nous paraît utile de rappeler quelques règles minimales pour que la prudence soient respectée.

  • Rappeler la tenue. Les fiançailles n’ouvrent aucune dérogation quant à l’attitude des jeunes l’un envers l’autre. Ni étreintes, ni embrassades ! Ils peuvent se tenir par la main, rien de plus.
  • Leurs rencontres doivent se passer dans le cadre familial ou public. Ils ne doivent jamais se rencontrer dans la chambre de l’un ou l’autre ni dans des lieux totalement isolés…
  • Bien entendu, ils ne doivent jamais passer une nuit seuls dans une maison ni aller à l’hôtel ensemble !

 

Globalement, sans en revenir à la règle ancienne où ils ne devaient se voir que sous l’œil de leur mère, les fiancés doivent toujours pouvoir être vus là où ils se rencontrent. Cela les encouragera naturellement à une prudence salutaire.

Ces règles peuvent paraître sévères mais nous savons que les chutes sont nombreuses ! Un de nos amis, participant à la préparation des mariages dans le diocèse d’Evry, nous a déclaré qu’en 11 ans, il n’avait jamais rencontré de fiancés vivant dans la chasteté ! Comment s’étonner des taux de divorces !

 

Prions sainte Anne pour nos petits fiancés, qu’ils fassent de bons mariages chrétiens et nous donnent beaucoup de petits-enfants !

  Des grands-parents

 

 

1 Il y a heureusement parfois d’heureuses issues à ce genre d’engagement mais elles sont rares ! Que de casse à côté !

2 Certains fiancés se transmettent des dizaines de textos par jour ! Il est pourtant bien nécessaire, entre les rencontres de poursuivre son devoir d’état, de prendre du recul et de prier !

 

 

Les fiancailles

Chers grands-parents

Après avoir marié nos enfants, nous être inquiétés, avoir accepté de plus ou moins bon gré les choix de nos enfants, c’est à leur tour de connaître ces sujets. Qu’avons-nous à faire ? Nous nous contenterons dans cet article de parler des principes à enseigner. Le rôle essentiel étant dévolu aux parents.

S’agissant de l’attitude des parents, nous savons qu’il existe plusieurs écoles en la matière… Les uns pensent que les parents ne doivent intervenir en rien dans le choix de leurs enfants. Il faut les laisser libres, ils ont les grâces d’état pour choisir. D’autres pensent qu’ils doivent guider leur enfant dans ses choix, éventuellement s’opposer à une décision contraire à son bien.

Nous nous rangeons résolument dans la deuxième catégorie. Avec discrétion, finesse, intelligence, les parents doivent créer les conditions favorables, avertir, guider, corriger leur enfant dans ses choix.

En la matière, les principes doivent être donnés très tôt.

Il n’est pas possible pour un ou une jeune catholique d’épouser quelqu’un qui ne soit pas en règle avec les lois de l’Eglise (divorcé). Dans ce cas, il n’y aurait pas mariage et la prétendue « pièce rapportée » ne pourrait être acceptée dans la famille.

– On se marie dans sa religion. Les futurs époux doivent partager des convictions identiques garantes d’une vue commune de la vie familiale et de l’éducation des enfants1. Nous sommes convaincus que dans le mariage, on joue en partie son salut.

– On se marie dans une catégorie sociale assez proche de la sienne. Les époux doivent se sentir à l’aise dans l’une et l’autre famille et penser que leurs enfants devront s’accoutumer à vivre également dans l’une et l’autre.

– On attend que le fiancé ait une situation lui permettant de faire vivre une famille avant de s’engager.

– On demande conseil à ses parents. Là, ce n’est pas facile ! Cela exige une confiance de l’enfant dans ses parents et l’affaire n’est pas toujours évidente ! Les parents doivent, par leur discrétion, la modération habituelle de leurs jugements acquérir la confiance de leurs enfants. Nous voyons avec tristesse, des parents parler sans discrétion des fréquentations de leurs enfants, de leurs ambitions matrimoniales… au risque de perturber, voire d’interdire une vie sociale à leurs enfants… Quel infantilisme !

 

Tous ces principes doivent être enseignés aux enfants bien avant l’âge des fiançailles… Une fois qu’un enfant est engagé, il est difficile, voire impossible de faire marche arrière ! C’est tout un contexte qui doit être créé pour favoriser de bonnes rencontres à nos enfants dans des conditions favorables. Il faut savoir recevoir leurs amis, en parler librement, être discrets, leur rappeler que, s’ils n’ont pas  la vocation religieuse, le mariage est un devoir – agréable certes – mais un devoir ! Le mariage n’est pas une vocation mais la « voie ordinaire ».

Quels conseils donner à nos petits ?

En accord avec les parents, il faut rappeler quelques principes devant guider les enfants dans leur choix. L’abbé Dantec dans un ouvrage2 dont nous recommandons chaudement la lecture donne quelques critères devant guider leur choix. L’amour conjugal doit être fondé sur une estime mutuelle, une sympathie mutuelle, une confiance mutuelle et surtout un plein accord sur l’idéal de la vie et du mariage chrétiens. L’attirance mutuelle entre les jeunes gens est un sentiment difficile à maîtriser, particulièrement pour certains tempéraments. Il importe donc que le choix soit raisonnablement orienté avant qu’il ne s’empare des cœurs !

Nous n’avons pas la place de parler des conseils à donner aux jeunes pendant leurs fiançailles. C’est un sujet important dont nous parlerons dans le prochain numéro.

Prions sainte Anne de nous guider pour créer l’ambiance dans laquelle nos familles se développeront chrétiennement, prions pour que nos petits-enfants fassent ce que Dieu attend d’eux !

         Des grands-parents

1 L’Eglise tolère les mariages inter-religieux si la partie « adverse » s’engage à élever les enfants dans la religion catholique. Cependant quel abysse entre notre vraie foi et celle de fausses religions ! Quel risque pour notre salut et celui de nos enfants ! Et que dire de la tragédie des mariages avec des musulmans !

2 Fiançailles Chrétiennes, Abbé Dantec (éditions diverses)

 

Répondre à l’appel de Dieu  

Pie XI définit le but de l’éducation comme étant de « former l’homme et lui enseigner comment il doit se comporter pour aller au ciel » et donc répondre à l’appel de Dieu, ce qui est bien le sujet de ce numéro.

           Les matérialistes prendront les mêmes moyens pour « former l’homme et lui enseigner comment il doit se comporter pour » correspondre à la société matérialiste qu’on lui proposera. Georges Orwell, dans l’étonnamment prophétique « Le meilleur des mondes » imagine comment nos sociétés procéderont. Ces quelques citations illustrent bien le processus. Tous les aspects de l’éducation sont pris en compte ! C’est nous qui avons souligné les objectifs à atteindre, le reste de chaque phrase concernant les modalités.

« Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser ».

« On poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle ».

« Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif ».

« En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté »

« Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclu du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur ».

« Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels…».

 

  Comme c’est limpide ! Il s’agit donc d’empêcher de penser pour conditionner, de désarmer en supprimant la philosophie, de discréditer tout ce qui est grand et beau, de menacer ceux qui voudraient réagir et de discréditer les doctrines traditionnelles. Voilà comment, il y a près de 100 ans, Huxley imaginait la pédagogie ou plutôt le système permettant de conduire l’homme à refuser Dieu en lui donnant l’illusion de la liberté et du bonheur…

         

Comment faire pour contre-attaquer et amener nos petits à se tourner vers ce que Dieu veut d’eux ?

  Eh bien, proposons dans nos maisons un cadre permettant un développement exactement opposé à celui que décrit Huxley. Nous ne reprendrons que les sujets sur lesquels les >>> >>> grands-parents peuvent agir de manière pratique.

  Permettre de penser ! Le passage des petits-enfants dans la maison de leurs grands-parents doit leur permettre de sortir de la frénésie de la vie courante et de bénéficier d’une tranquillité suffisante pour prendre du recul. Si les grands-parents ont la chance de vivre à la campagne, organiser des activités calmes, des conversations, du silence permettant de réfléchir. Certes, la musique, les films ne sont pas en eux-mêmes des mauvaises choses mais, leur échapper périodiquement est certainement profitable. Ça sera dur ! La musique et les bavardages sont des drogues dont il est difficile de se passer !

  Montrer le sérieux de l’existence. Il existe parfois une coquetterie chez les anciens qui consiste à relativiser les règles et les idées qui régissent notre civilisation. Ne tombons pas dans cet écueil ! Nous savons que notre fidélité tient à nos convictions mais aussi aux pratiques que nous nous imposons ! Il est important de faire chaque jour ce que l’on doit ! C’est sérieux ! Là, c’est probablement – comme souvent – l’exemple qui sera la meilleure des pédagogies. Le spectacle des grands-parents rigoureux dans leurs devoirs quotidiens, leur tenue, leur présence à la prière, leur respect des règles édictées sera sûrement de nature à pousser les jeunes vers le respect de ce qui doit être. Nous ne sommes pas « au-dessus de ça » et le « jeunisme » est une gaminerie qui peut se payer cher !

  Faire preuve de personnalité. Ne pas craindre d’être « exclu du système ». Nos papes ont longuement insisté sur la philosophie « anti-Christ » du monde moderne. Tirons-en les conclusions ! Si notre société était celle de saint Louis, nous devrions craindre d’en être exclus… Elle est probablement celle de Mammon, craignons plutôt de trop nous y adapter. La vie quotidienne impose parfois des concessions en la matière. Le temps des vacances peut permettre de retourner à la vraie vie chrétienne !

         Finalement, c’est simple ! Que nos maisons soient, à l’image de la maison de Nazareth, des lieux où sont pratiquées les vertus familiales d’amour, de dévouement et de travail… Nos familles en ressortiront mieux tournées vers Dieu et nos petits répondront probablement mieux à leur vocation.

  Prions sainte Anne de nous donner l’autorité et la délicatesse pour piloter notre navire, prions pour que nos petits-enfants fassent ce que Dieu attend d’eux !

Des grands-parents