Homme et femme Il les créa

 

Pour une meilleure perception de la portée de cet article, nous recommandons vivement de lire l’article publié dans FA n°41. ( https://foyers-ardents.org/2023/09/11/contre-limpurete-et-ses-ravages-toute-une-education/).

Cet article veut être un complément mettant l’accent sur les différences entre les garçons et les filles dans les mécanismes sous-tendant la sexualité, dont la connaissance est un préalable indispensable à la noble mission d’éducation. Il est publié paradoxalement après le précédent, qui contient pourtant des notions qui lui sont subordonnées, car il nécessite, pour être mieux compris, les éléments déjà développés sur les éléments communs aux deux sexes.

 Contrairement à l’idéologie indifférentialiste du moment, si, en droit comme aux yeux de Dieu l’Homme et la Femme sont parfaitement égaux, les différences de leurs corps – jusqu’au fonctionnement de leurs cerveaux – engendrent une asymétrie de leurs modes de pensée, donc d’action. Le prométhéen projet féministe n’est en cela pas seulement un effet de mode mais bien la dernière étape d’un plan de déconstruction proprement satanique et annoncé de longue date. Dès l’enfance, cette différenciation se marque et l’éducation doit respecter cette nature sous peine de produire des adultes à la personnalité claudicante.

La vision, talon d’Achille du garçon

Le professeur André Bergevin1, spécialiste des facteurs neuropsychologiques sous-tendant les conduites, prouve et analyse l’instinct sexuel masculin comme étant lié à la vision, principalement des formes féminines. Ce fonctionnement du cerveau masculin, qui s’étend à d’autres domaines que la sexualité, explique la curiosité extrême des petits, bien plus bouillonnante chez les garçons. On comprend donc que ce mécanisme automatique doit être éduqué par la tempérance et la retenue du regard. Qu’on ne s’y méprenne pas, cette curiosité naturelle est nécessaire, elle permet la connaissance du réel et constitue un moteur puissant pour pousser l’homme à devenir la porte du foyer vers l’extérieur et les connexions sociales.

Chez la femme, il en est autrement. Statistiquement, il est prouvé2 que la structure de ses connexions cérébrales est bien moins dichotomique que chez l’homme, et lui permet d’idéaliser davantage son environnement. Plus englobante, sa pensée est prédominante dans ses actions, et contrairement au sexe opposé, elle est moins sujette au principe de « stimulus déclencheur » dans le cadre de sa sexualité. Concrètement, pour elle, le plaisir sexuel sera bien moins recherché pour lui-même que comme confirmation d’un bien-être affectif.

Cela s’observe, en négatif, dans les motivations des malheureuses qui peuvent parfois tomber dans l’addiction à la pornographie : je peux citer des témoignages de femmes qui, tout en étant écœurées par les images qu’elles vont voir, y reviennent afin d’y retrouver l’impression (fausse !) de tendresse et d’affection dont certains traumatismes de la vie les ont privées. Mais dans ce domaine, si la sécrétion de dopamine aura à terme le même effet addictif que chez l’homme, l’absence de stimulus visuel limitera la profondeur du mal, et le phénomène d’addiction aura moins d’emprise, car très largement dû à l’attirance du regard.

 

Est-ce à dire que les filles sont peu partie prenante dans ce fléau ?

Non, bien sûr, mais d’une manière différente. Elles en sont à la fois victimes et causes. Victimes en tant qu’êtres profondément spirituels, car elles sont réduites à devoir se conformer à un stéréotype que l’indifférentialisme voudrait libérateur, lorsqu’il n’est qu’un rabaissement à quelques courbes et parties de corps rendues désirables par le seul mécanisme instinctif et – disons-le – prédateur, du cerveau masculin. Victimes en tant qu’êtres de cœur, car on leur refuse par cette dégradation d’être désirées pour elles-mêmes, tant elles sont enjointes par l’idéologie du moment à se conformer aux codes de la pornographie. Causes parce que souhaitant se soustraire à cette prédation, elles l’amplifient en ne voulant voir en l’homme qu’une femme aux instincts incontrôlés.

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>>> Ni féminisme, ni angélisme

Je m’explique : que ce soit dans le féminisme ou dans l’angélisme, on retrouve cette crainte de se confronter à l’altérité. Cela se traduit dans le premier cas par une impudicité outrancière, qui aura le double effet pervers d’exciter les sens masculins, et finalement de réduire encore davantage la femme à ce qu’elle refuse légitimement d’être considérée. Dans le deuxième cas, plus présent dans les milieux catholiques, la méconnaissance du caractère masculin amène la jeune fille à lui signer un blanc-seing quant à sa vertu, transposant par naïveté la primauté du spirituel (qui est plus spécifiquement féminine) sur de simples amis dont la bonne éducation et la retenue ne sauraient annihiler les instincts naturels. Ils sauront contenir extérieurement les effets de ces derniers, qui feront alors leurs ravages dans leurs âmes. Ne soyons pas naïfs pour autant, cet angélisme est bien plus humain qu’il n’y paraît, car grâce à cette capacité qu’elle a de ressentir ce qui n’est pas dit, la jeune fille aura vite l’intuition que son attitude lui attire regards et attentions, ce qui ne fera que l’ancrer dans son attitude.

Loin de moi l’idée de rejeter la faute sur l’un ou l’autre. Ces mécanismes ne sont rien d’autre que des phénomènes très naturels que nous voyons à l’œuvre partout chez les animaux, et l’être humain fait partie du règne animal : la femelle fait sa danse nuptiale dans le but de déclencher chez le mâle l’instinct reproductif qui assurera la perpétuation de l’espèce. On retrouve par ailleurs cet échange dans les deux excès cités plus haut. Dans l’un, l’Homme n’est qu’un corps, dans l’autre il n’est qu’esprit.

Apprendre à se compléter de manière harmonieuse

Ce développement quelque peu philosophique est nécessaire avant de revenir dans le monde concret : l’Homme (avec un grand H) est corps et esprit. Il est homme et femme. Loin de les opposer, leurs différences sont autant d’occasions de se compléter de façon harmonieuse, et de se porter vers le Bien de sorte que leur union est infiniment plus que la somme des deux.

Les deux écueils précédents sont abordés sous l’angle de la féminité car ils aboutissent à la même impasse chez l’homme : son effacement comme être spirituel par l’exploitation de son mécanisme sexuel instinctif. La solution apparaît alors clairement : tout d’abord la connaissance de l’autre, puis une véritable charité qui vise à se fournir l’un à l’autre les moyens permettant de s’accomplir en ce qu’il/elle est.

Nous sommes faits à l’image de Dieu, Lui qui, Esprit procédant d’un Père pur esprit et d’un Fils charnel, a voulu par l’image de l’altérité des sexes, reproduire cette perfection afin de nous signifier d’où nous venons. L’antidote à ce monde que nos ennemis appellent de leurs vœux et de leur actes, c’est l’autorité paternelle.

La paternité est indispensable à l’épanouissement de la femme, en lui créant l’environnement sécurisant dont elle a besoin afin de donner la pleine mesure de sa générosité et des puissances de son cœur. Et ce faisant, elle construira pour l’homme le foyer dont il a besoin afin d’enflammer son énergie au service de causes nobles.

 

Eduquer les enfants à la retenue

Abordons maintenant l’éducation des sexes, qui va au-delà d’une simple éducation sexuelle. L’autorité paternelle, entre autres effets, aura pour bienfait d’éduquer les enfants à la retenue, retenue du regard et des appétits charnels pour les garçons et retenue dans le paraître et les sentiments pour les filles, les préparant ainsi dès le plus jeune âge à considérer l’autre sexe en ce qu’il est, afin plus tard de l’aider à devenir ce à quoi il est appelé. Lorsque l’on parle d’appétit charnel, il n’est pas question uniquement de sexualité : la gourmandise (on ne mange pas n’importe quand, et on mange de tout à table), le confort (on ne paresse pas avec une BD vautré dans son lit, on ne s’étale pas sur des chaises longues au soleil…), la possession (on n’est pas tenu d’acheter immédiatement le jeu que notre enfant réclame à cor et à cri) sont autant d’entraînements efficaces pour les luttes qu’il aura à mener plus tard. Et pour nos filles, l’image paternelle doit préfigurer ce qu’elles rechercheront dans leur futur époux. La relation père-fille a cela d’unique qu’elle permet à la jeune fille d’obtenir affection et tendresse sans avoir à passer par la case séduction, et que l’amour qui lui sera prodigué sera naturellement dédié à sa personne intégrale, corps et âme. C’est aussi grâce à l’authenticité de cette relation que nul mieux que le père ne peut conseiller sa fille sur la retenue de son attitude et de ses sentiments.

 

La pudeur

La retenue est une autre façon de parler de pudeur : pour citer le professeur Bergevin, « la pudeur féminine n’est pas autre chose qu’une réponse à cette tendance masculine innée de ne la prendre que pour un corps3 ». Autrement dit, bien plus qu’une honte, il s’agit d’une incitation pour l’homme de considérer la femme d’abord en son âme et sa personne, sachant qu’elle a aussi un corps.

La pudeur masculine est différente, et concerne davantage la relation qu’il entretiendra à l’égard des jeunes filles, prouvant par son regard et sa retenue dans ses effusions qu’il considère avec respect la personne féminine, refusant de l’offenser par la réduction à l’état de corps pour laquelle le sien est programmé. Dans une formule très schématique, je dirais que la pudeur féminine avertit « que la femme n’est pas qu’un corps » quand le garçon devra alerter « qu’il n’est pas qu’une âme ».

 

Pour l’éducation, le combat culturel allié au combat spirituel

Ces considérations psychologiques peuvent sembler très théoriques, mais elles sont indispensables pour guider une saine éducation à la pureté. Lues à l’aune des dangers de notre époque, elles mettent en exergue le fait que le combat est général, autant personnel et spirituel que social et civilisationnel, tant le vice a infiltré la plupart des codes de conduite, des jeunes comme des adultes. On pourrait d’ailleurs étudier avec précision les effets que ce phénomène produit dans les milieux catholiques traditionnels, dont les murs moraux sont d’efficaces remparts contre la déferlante, mais ne sauraient empêcher des infiltrations insidieuses. Certes, c’est Dieu qui donne la victoire, mais la lutte nous revient, et ôtons de nos têtes la tentation de recettes magiques qui permettraient de résoudre le problème sans mouiller la chemise. Il est temps. Grand temps.

 

Odoric Porcher

 

1 A. Bergevin, Révolution permissive et sexualité, François-Xavier de Guibert, 2003. Beaucoup de notions de ce texte sont issues de cet ouvrage de référence, dont je ne saurais que trop conseiller la lecture !

2 Voir les travaux de Roger W. Sperry, prix Nobel de médecine, sur les rôles de hémisphères cérébraux droit et gauche et leur répartition (majoritaire sans être exclusive) chez l’un et l’autre sexe.

3 A. Bergevin, Révolution permissive et sexualité, op.cit., p. 82.

 

Des moufles et une écharpe

Pour préparer l’hiver

Chères couturières,

La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue !

Heureusement, le temps de l’automne n’est pas terminé et nous laisse encore quelques semaines pour couvrir nos tout-petits ou préparer de chaleureux petits cadeaux de naissance.

La sieste commence ? Hop hop, à nos machines, pour un ouvrage accessible à toutes.

Nous vous présentons les explications et le patron pour réaliser des moufles et une écharpe en 1 et 2 ans. A réaliser idéalement dans une polaire bien chaude…

Bonne couture !

Atelier couture

https://foyers-ardents.org/category/patrons-de-couture/

 

Marie ma exaucée…

Un ex-voto du passé

À l’intérieur de la chapelle de la Vierge de Fourvière à Lyon, le vingtième ex-voto en comptant du bas sur le deuxième pilier droit arrête le regard : Marie ma exaucée. Comme beaucoup d’autres, il date du Second Empire. Gravée dans le marbre, la faute d’orthographe n’est pas sans en rappeler une autre, tracée avec du sang en 1991, le fameux Omar m’a tuer, et tant d’autres vilénies qui farcissent copies d’élèves, colonnes de journaux, menus de restaurants ou affichettes publicitaires, tant les « ma » pour des « m’a » et les « tuer » pour les « tué », sans compter les « mon » pour les « m’ont » et autres barbarismes sont encore légions au XXIe siècle.

Marie ma exaucée : il y a donc, se dit-on tout d’abord, comme un marqueur de classe ou d’ignorance dans la disparition de l’apostrophe. La faute provient-elle du graveur ou de la commanditaire de cette plaque ? On pourrait s’en tenir là si ne résonnait pas dans l’énoncé une sorte de franchise et de probité qui le rend presque poétique : je ne sais plus quel linguiste rappelait que toute faute individuelle de langage, si choquante soit-elle, est souvent motivée par une signification en partie consciente du sujet qui la commet, à la manière d’un acte manqué. Le regard s’attarde à nouveau sur le propos, au tiers supérieur du pilier : Marie ma exaucée.

On songe que ce ma pourrait aussi bien être un déterminant possessif, et qu’ainsi ce serait fort joli : Marie ma exaucée, comme Marie ma bien-aimée. Dans cet emploi, exaucée serait un participe passé substantivé, juxtaposé au prénom de la Vierge ; évidemment cela contrarie l’intention première de l’ex-voto puisque c’est Marie qui a exaucé le vœu de la personne qui le fit graver. Or Marie sujet ne peut devenir objet du vœu. Mais en même temps, cela renforce le lien de familiarité, d’intimité, voire de dévotion qui s’exprime alors.

En effet, se souvient-on, Marie ne fut-elle pas, elle aussi, exaucée ? Si l’on en croit le splendide Magnificat, nulle personne ne le fut même davantage qu’elle ! La faute nous fait aussitôt passer d’un vœu exaucé, celui de la personne qui commanda l’ex-voto, à un autre, celui de la fille d’Anne et de Joachim.

 

Une faute poétique

Certes, c’est sans compter sur la règle qui veut que devant un nom féminin commençant par une voyelle, pour éviter un hiatus disgracieux, on emploie les formes masculines (mon, ton, son, au lieu de ma, ta, sa : ma femme, mais mon épouse). Il eût donc fallu graver dans ce cas Marie mon exaucée.

Mais la faute, justement, prend un caractère poétique qui commence à me charmer.

J’imagine cette lyonnaise de la deuxième partie du XIXe, une mère de famille à la fois pieuse et bonne-vivante, dans le genre de celles qui faisaient leur marché sur le quai Saint-Antoine et qu’on voit sur les tableaux de petits maîtres régionaux dans certaines brocantes. Longue jupe de coton, corsage à rayures, fichu noué, chaussures entre la sandale et le sabot, dans cette époque où l’on allait encore à pied.

Et puis son garçon soudain saisi d’une mauvaise grippe, ou quelque chose de plus grave encore du côté de l’époux. Alors on se tourne vers Marie ; Marie, Mère de l’esprit de famille, recours dans la douleur, Mère de toutes les grâces, que l’on prie pour les siens. On prie un jour, neuf jours, s’écoulent deux, trois neuvaines… Et voilà que tout finit par s’arranger. Le garçon guérit, le mari se relève… J’imagine les longues visites qui précédèrent l’heureux dénouement, les montées à Fourvière comme disaient alors les petites gens de Vaise ou de Saint-Jean, dans cette chapelle emplie d’histoires de familles murmurées, devant ce haut retable baroque où trône encore cette Vierge en bois vêtue d’étoffes chatoyantes. Je crois l’entrevoir remerciant, repentante et agenouillée dans la fumée des cierges d’antan, son chapelet coulant entre ses doigts, cette femme d’un autre temps devant l’autel.

Pour qui veut bien lire et s’attarder, il y a tout cela, plus même, dans cette faute.

Le garçon, un compagnon un peu lourdaud qui d’une main rugueuse la grava définitivement, cette faute d’orthographe, dans l’atelier d’un faubourg, songeait probablement à sa belle à lui, sa bien-aimée, une petite Marie du quartier qu’il épouserait bientôt, quand son ciseau passa de « m’a » à « ma »… Marie ma exaucée. Après, c’était trop tard ! Le patron a fermé les yeux en se disant que ce n’était pas si grave, que ça passerait… Il faut imaginer aussi le moment où un prêtre maigre et sérieux finit par découvrir la faute. Au prix que coûtait le marbre, on jugea que ce n’était pas si grave, que le Seigneur, c’est bien connu, ne regarde pas le degré d’instruction de ses ouailles lorsqu’Il juge les intentions. Et on fixa quand même cet objet de reconnaissance parmi les autres, qui demeure, le vingtième en partant du bas sur le deuxième pilier droit, comme le témoignage d’une certaine France que nous aimons.

 

Beauté du français

Toute faute d’orthographe étant, au même titre qu’un trope, un écart, n’est-elle pas aussi, d’une certaine façon, une figure poétique ? Dans ses Études de style, le philologue Léo Spitzer rudoie cette « linguistique behavioriste, antimentaliste, mécaniste, matérialiste, qui voudrait faire du langage ce qu’il n’est pas : un agglomérat sans signification de choses inertes, un matériel verbal mort, des habitudes des paroles automatisées ». Un langage de simple communication, dirait-on à présent, au service de l’IA qui porte bien son nom d’artificiel et n’a pas fini d’abuser les crédules.

Car l’intelligence artificielle ignorera toujours la signification interne que prennent les mots, les figures de style et jusqu’aux fautes d’orthographe de chacun. Quel plaisir, quel réconfort de retrouver ce qu’elle manifeste à travers les époques de la belle polysémie propre à notre langue, sur les piliers bruissants d’autrefois, qui soutiennent, à Lyon, la chapelle de Fourvière.

Avec cet ex-voto insolite, en effet, nous nous trouvons à la croisée d’une prière et d’une mémoire, d’une histoire singulière qui s’efface et d’une civilisation qui perdure, d’un dire aussi beau que maladroit, celui qui témoigne que Marie est la protectrice des familles et la garante du pardon entre les hommes.

 

« Marie, exaucée,

m’a exaucée.

Marie ma exaucée… »

 G. Guindon

 

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois.

« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.

A genoux au pied du crucifix, je fais le silence autour de moi, puis dans mon cœur, afin que vous trouviez la place libre et que vous puissiez y faire votre demeure, ô très sainte Trinité ! Soyez avec moi tout le temps de cette méditation, et restez en mon âme pour toujours.

 

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois.

 Composition de lieu

Ecrasé par le poids de sa lourde croix, qui vient approfondir les plaies douloureuses de la flagellation et du couronnement d’épines, Notre-Seigneur s’effondre. Il tombe dans la poussière, sa tête heurte une pierre avant d’être à nouveau frappée par la croix qui tombe au-dessus d’elle, enfonçant un peu plus la sanglante couronne dans sa chair bénie.

 

Corps de la méditation

Quelle humiliation pour Notre-Seigneur, cette première chute ! Lui, le Fils de Dieu, gît à terre, le visage maculé de sang et de poussière. Il n’est plus rien aux yeux des hommes, qui le regardent avec dégoût et mépris. Mon Jésus, je vois bien que votre chute est là pour me rappeler les miennes, ces premières fois où j’ai refusé de vous servir par paresse ou par lâcheté, ou bien parce que je me croyais trop fort ! « Que celui qui est debout prenne garde de tomber, » dit saint Paul (1Cor,X,12) ! À présent je sais que je suis faible et méprisable, et que je ne peux rien sans votre secours.

C’est bien le poids de mes fautes qui vous accable et vous fait ainsi tomber. Et vous vous relevez sans une plainte, sans m’abreuver de reproches, moi qui si souvent cherche des excuses à mes mauvais agissements : le caillou sur la route, le petit frère qui fait trop de bruit, le camarade un peu vif… je cherche à diminuer ma faute en accablant ceux qui m’entourent.

Mais je vous regarde vous relever avec courage, levant les yeux au Ciel vers votre Père afin d’obtenir pour votre nature humaine la force d’aller jusqu’au bout de votre mission. A mon tour je me relève, avec votre grâce, et je veux reprendre avec ardeur le chemin qui mène au ciel. Je veux, comme vous, étreindre à nouveau la croix qui sera l’instrument de mon salut.                         

Colloque

Sainte Vierge Marie, vous étiez vous aussi sur le chemin du Calvaire, voulant accompagner votre Fils béni dans son sacrifice rédempteur. Je vous offre la douleur et l’humiliation de mes premières chutes, afin d’obtenir par votre intercession un plus grand regret de mes fautes et la force de m’en relever. Mon Saint Ange, venez à mon aide, aidez-moi à garder l’innocence de mon baptême ou à la retrouver bien vite auprès du saint tribunal de la Pénitence. « C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; je ne serai pas confondu à jamais ; dans votre justice, délivrez-moi. » (Ps XXX ;2)

 

Germaine Thionville

 

Union, respect, amour mutuel, volonté.

 

On mesure l’union d’une famille à sa capacité à traverser ensemble les étapes difficiles.

Clément Auray

Le respect, c’est la douceur de l’ordre, dans la famille, c’est la plus vitale condition du bonheur.    

Eugène Chapus

Ayez un même sentiment, un même amour mutuel, une même âme, une même pensée. Point de disputes, point de vaine gloire. Que chacun, par humilité, regarde les autres comme supérieurs à soi. Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus.

Ph 2,2-5

Les parents indisciplinés ne sont pas, ne peuvent pas être des éducateurs. Ils auraient besoin, dit-on, de conférences pédagogiques. Sans doute pour connaître la vérité. Mais ils ont encore plus besoin de volonté pour accomplir la vérité connue. Ce n’est pas tant la science du devoir qui leur manque que le courage.

Père F. Charmot