Les trois biens du foyer chrétien

Chers amis,

            A l’aube de cette nouvelle année, nous tenons à partager avec vous quelques extraits d’un des discours du pape Pie XII adressé aux foyers chrétiens[1]. Ce pape, décédé il y a 60 ans, nous a laissé des enseignements très riches et toujours d’actualité. Ici les trois dons des mages sont comparés aux trois biens précieux que tout foyer doit offrir à Dieu : la fidélité conjugale, la grâce sacramentelle et les enfants.

« La fidélité conjugale est votre or, ou plutôt un trésor meilleur que l’or du monde entier. Le sacrement du mariage vous donne les moyens de posséder et d’accroître ce trésor ; offrez-le à Dieu, pour qu’il vous aide à le mieux conserver. (…) Ainsi la fidélité conjugale est la base et la mesure de tout le bonheur du foyer domestique. Pour assurer la solidité et la splendeur de l’union conjugale, la fidélité doit comme la recouvrir et l’envelopper tout entière. L’or, pour conserver sa beauté et sa splendeur, doit être pur. De même la fidélité entre époux doit être entière et sans tache ; si elle commence à s’altérer, c’en est fait de la confiance, de la paix et du bonheur de la famille. Et si la fidélité se corrompt, leur or, dirons-nous avec Ezéchiel[2], se change en ordure ; tout le trésor de leur belle concorde se décompose en un désolant mélange de soupçons, de méfiance et de reproches, qui aboutissent souvent à des maux irréparables. Voilà pourquoi votre première offrande au divin Nouveau-né doit être la résolution d’une constante et vigilante fidélité à vos engagements conjugaux.

Les Mages apportèrent à Jésus l’encens parfumé. (…) Vous aussi, époux chrétiens, vous avez dans le sacrement de mariage à présenter à Dieu une offrande riche d’un suave parfum. Ce parfum, qui répandra dans toute votre vie une délicieuse odeur et qui fera de vos tâches journalières mêmes les plus humbles autant d’actes capables de vous procurer au ciel la vision intuitive de Dieu, cet encens invisible mais réel, c’est la vie surnaturelle de la grâce. (…) Vous devenez par là plus riches encore que les Mages. L’état de grâce est plus qu’un parfum suave, intime et pénétrant, qui donne à votre vie naturelle un arôme céleste ; c’est une véritable élévation de vos âmes à l’ordre surnaturel qui vous rend participants de la nature de Dieu. Avec quels soins ne devez-vous donc pas conserver et accroître pareil trésor ! En l’offrant à Dieu vous ne le perdez pas ; vous le confiez au gardien le plus vigilant.

Les Mages enfin, désireux d’honorer en Jésus non seulement le Roi et le Dieu, mais aussi l’homme lui présentèrent le don de la myrrhe. (…) En vos enfants, vous verrez revivre et agir, souvent avec les mêmes traits du visage et de la physionomie morale, et spécialement avec leurs traditions de foi, d’honneur et de vertu, la double série de vos ancêtres. C’est en ce sens que la myrrhe conserve, perpétue, renouvelle incessamment la vie d’une famille, arbre au tronc robuste et au feuillage luxuriant dont chaque génération forme une branche. (…)

Les indéniables difficultés que procure une belle couronne d’enfants, surtout en nos temps de vie chère et dans les familles peu aisées, exigent du courage, des sacrifices, parfois même de l’héroïsme. Mais, pareille à l’amertume salutaire de la myrrhe, l’amertume temporaire des devoirs conjugaux avant tout préserve les époux d’une source funeste de ruines pour les familles et les nations : elle les préserve de fautes graves. En outre, ces difficultés mêmes, courageusement affrontées, leur assurent la conservation de la grâce sacramentelle et une abondance de secours divins. Elles éloignent enfin du foyer domestique les éléments qui l’empoisonnent et le désagrègent, tels que l’égoïsme, la constante recherche de ses aises, l’éducation fausse et viciée d’une progéniture volontairement restreinte. Que d’exemples autour de vous vous montreront qu’il y a dans les efforts accomplis par les parents pour entretenir une descendance saine et nombreuse, éclose au foyer sous le regard de Dieu, une source même naturelle de joie et de mutuel encouragement.

Voilà les trésors que vous avez reçus de Dieu et qu’en cette semaine de l’Epiphanie vous pouvez vous-mêmes offrir au céleste Enfant de la crèche avec la promesse de remplir courageusement les devoirs du mariage. »

Ce saint temps de l’Epiphanie nous offre une belle occasion de méditer profondément ces paroles !

Que Notre-Dame des Foyers Ardents veille sur vous durant toute cette nouvelle année.

Marie du Tertre

[1] Discours aux foyers chrétiens du 10 janvier 1940

[2] Ez 7, 19

ACTE DE CONFIANCE EN DIEU Saint Claude de LA COLOMBIERE (1641-1682)

Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes : « Pour moi, mon Dieu, je dormirai et me reposerai dans la paix que je trouve en Vous ; parce que Vous m’avez, Seigneur, affermi d’une manière toute singulière dans l’espérance que j’ai en Votre divine bonté » (Ps IV, 9-10).
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur, les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de Vous servir, je puis même perdre Votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : « Pour moi, mon Dieu, je dormirai et me reposerai dans la paix que je trouve en Vous… ».
D’aucuns peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents, d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières : « Parce que Vous m’avez, Seigneur, affermi d’une manière singulière dans l’espérance… » : pour moi, Seigneur, toute ma confiance c’est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne : « Sachez que jamais personne qui a espéré dans le Seigneur n’a été confondu dans son espérance » (Eccl. II, 11).
Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être, et que c’est de Vous, ô mon Dieu, que j’espère : « C’est en Vous, Seigneur, que j’ai espéré ; ne permettez pas que je sois confondu à jamais » (Ps. XXX, 2).
Je connais, hélas! Je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espérerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance.
Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous. Ainsi, j’espère que Vous me soutiendrez dans les tentations les plus violentes, que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il !

Vis le jour d’aujourd’hui!

Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi.
Vis le en Lui.

Le jour de demain est à Dieu ; il ne t’appartient pas.
Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui.
Demain est à Dieu, remets le lui.

Le moment présent est une frêle passerelle.
Si tu le charges des regrets d’hier, de l’inquiétude de demain,
la passerelle cède et tu perds pied.

Le passé ? Dieu le pardonne.
L’avenir ? Dieu le donne.
Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui.

Prière trouvée sur une petite sœur du Sacré-Coeur tuée en Algérie le 10 novembre 1995

Notre-Dame de la Confiance – Soyez Joyeuse!

Notre Dame de la Confiance

Jésus, tout enfant a pu avoir comme nous, ses petites craintes, ses petites frayeurs. Que faisait-il alors ? Sans doute il regardait sa Mère, et quand il avait trouvé le regard de Marie, aussitôt il était calmé et pacifié. Ainsi en est-il de notre vie morale ; quand nous sommes inquiets et troublés, quand il nous semble que « c’est dur » et que tout va de mal en pis, quand nous sommes tentés et que la tentation se prolonge, nous devons, nous aussi, regarder Marie. Son regard nous apaisera. Mais il faut la regarder avec foi. Je crois que, Mère de Jésus, elle est aussi ma Mère. Ô Marie, puisque vous êtes ma Mère, vous voulez tout me donner ; et vous pouvez tout m’obtenir, puisque vous êtes la Mère de Dieu ! Ainsi à la moindre difficulté, nous devons regarder Marie avec foi et confiance. Elle nous donnera le calme et le courage. Quelle que soit notre situation, toujours elle intercède pour nous. Sachons jeter les yeux sur elle ! Aimons à invoquer Notre Dame de la Confiance !

Sous le regard de Dieu – Dom Bélorgey

Soyez joyeuse !

Qu’on ne pleure pas chez vous, du moins quand vous êtes là ! Vous avez le devoir de répandre la joie. Vous l’aurez toute votre vie. Le secret ? On a dû vous le dire : c’est de s’oublier dans la distribution du bonheur. La devise n’est pas facile à suivre. C’est celle du sacrifice fréquent, et il semble, à qui la lit seulement, qu’une vie ainsi commandée ne va pas sans tristesse. Mais ceux qui ont pu observer ces mères, ces sœurs aînées, de qui rayonne tout le bonheur d’une famille, ont reconnu qu’elles étaient joyeuses, d’une joie très supérieure à celle du monde, et qu’il ne comprend pas. Partout où il y a un foyer heureux, il y a une femme qui est ainsi oublieuse de soi. Et les foyers semblables ont été, jusqu’ici, nombreux en pays de France.

René Bazin- Pages écrites pour Le Noël, février 1914

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« Toute âme qui s’élève, élève le monde. » Elisabeth Leseur