Restaurer une maison ancienne

Les peintures et revêtements intérieurs

           Après s’être occupé du gros œuvre (maçonnerie), et du second œuvre (menuiserie), c’est une joie d’arriver à la décoration intérieure qui va donner toute sa chaleur à la maison pour la rendre accueillante.

           Autrefois, dans les maisons de campagne, les murs étaient badigeonnés à la chaux pour éloigner les insectes, la chaux ayant un pouvoir désinfectant. Cela nécessitait un badigeon régulier chaque année, et la décoration n’était pas la première des préoccupations de ceux qui peinaient aux travaux agraires.

  Dans les maisons de plus d’importance, à partir du XVIIème siècle, nous pouvons trouver des tentures de cuir, ou des tapisseries sur un mur enduit.

  A partir du XVIIIème, du « papier peint » provenant de Chine, dit papier chinois, est introduit en France par la compagnie des Indes. Peint à la main sur du papier de riz, il représente des fleurs, papillons, paysages ou scènes de la vie quotidienne.

  Puis du papier bleu velouté ou « tontisse » provenant d’Angleterre fait fureur, avant que la France ne prenne le relais vers 1760 avec Jean-Michel Papillon qui réalise de ravissants dessins à la plume et au lavis, puis Jean-Baptiste Réveillon qui a l’idée de poudre de laine collée sur du papier et qui invente le rouleau. Ce sont des guirlandes et des fleurs, puis après la découverte d’Herculanum et Pompéi des dessins « à l’antique ».

 

  Au XIXème siècle, c’est la passion du papier peint avec les grands panoramiques de Zuber, représentant des scènes bucoliques, portuaires ou exotiques avec les voyages dans les Colonies.

           

  Lorsque votre maison contient de telles merveilles, parfois découvertes au hasard de travaux, il faut, autant que faire se peut, les conserver.

  Si vous souhaitez ce type de papier, il est possible de se procurer des panoramiques auprès de maisons de papiers peints spécialisées.

  Les papiers peints se posent sur du plâtre (ou du placo), pas sur de la chaux. Il en existe de diverses sortes : classiques à encoller et poser sur le mur, intissés plus épais où la colle se met directement sur le mur puis le papier ensuite, vinyles (légèrement plastifiés) pour les pièces humides.

 

  Pour le choix des couleurs de votre intérieur, tant en peinture qu’en papier peint, voici quelques règles qu’il est important de connaître :

  1) Pour créer un fil directeur dans la maison, évitez de passer d’une pièce à l’autre avec des couleurs heurtées ou qui n’ont rien à avoir entre elles, au risque de fatiguer l’œil et de ne pas créer une atmosphère harmonieuse et donc reposante.

Ainsi utilisez les mêmes tons clairs pour les soubassements ou plinthes et portes dans toutes les pièces si vous avez des couleurs différentes sur les murs.

  2) Il ne faut pas employer de peinture laquée (brillante) mais de la peinture mate ou « veloutée » sur les murs et satinée ou veloutée sur les boiseries.

  Surtout ne pas peindre les briques ou les pierres, ou les carrelages comme hélas, cela s’est fait, car ce sont des matériaux nobles. Pour les terres cuites, il faut les passer à l’huile de lin chaude à laquelle on ajoute un peu de siccatif pour accélérer le séchage, puis on peut les cirer à la cire naturelle incolore tous les deux ans. Il existe actuellement des badigeons de chaux ou des chaux teintées avec bien des nuances, de la peinture à base d’argile aux teintes très naturelles.

 

  3) Le choix des couleurs doit se faire en tenant compte de la réceptivité pour renvoyer la lumière.  Celle-ci se reflète de seulement 1% sur le noir, 85 pour le blanc, 70 pour le crème, 60 pour le jaune, 55 pour le vert pale, moins s’il est foncé, 45 pour le bleu et 14 pour le rouge.

 

  4) Les tons neutres créent un ensemble indémodable et cohérent, ils peuvent être utilisés comme fond pour des couleurs vives, et créent une fluidité. Les couleurs claires agrandissent l’espace tandis que les couleurs fortes, foncées donnent aux pièces de l’intimité et de la chaleur, en rétrécissant l’espace.

  Les pièces orientées au nord donnent une lumière froide et peu douce, il peut être difficile d’y créer un sentiment d’espace, autant les rendre alors intimes. Les pièces orientées au sud bénéficient de lumière chaude toute la journée et peuvent supporter sans souci des teintes vertes ou bleues qui ne paraîtront jamais trop froides, et même rafraîchiront les atmosphères du sud. Les teintes, dans les pièces à l’ouest sont plus froides le matin que le soir. Enfin à l’est, la lumière paraît souvent un peu bleutée toute la journée. Il faut donc éviter les tons froids.

 

  Voici les adresses que nous pouvons vous conseiller :

– Zolpan, dans plusieurs villes de France, qui offre un très bon rapport qualité/prix de peintures très agréables à appliquer, et de papiers peints. Ils peuvent reproduire une teinte existante sur modèle. Certains sont distributeurs « Farrow and Ball », peintures anglaises de grande qualité, et peuvent vous en fournir les teintes dans leur propre gamme.

– La Seigneurie, Tollens distributeur des peintures Flamant aux très belles nuances avec notamment une gamme de gris bleu dans l’esprit gustavien.

– Etoffe.com qui présente une gamme très importante de papiers peints. Les papiers anglais sont très nombreux, de tous styles et de belle qualité.

– Certaines grandes maisons françaises rééditent des papiers peints dans l’esprit du XVIIIème, parfois imprimés « à la planche », à l’ancienne, mais sont très onéreux : Lelièvre, Pierre Frey (avec les collections Le Manac’h), Papiers peints de Paris.

 

  Il est bon de faire des essais de peinture par petites touches pour ne pas se tromper. Les magasins de papiers peints prêtent les liasses avec des échantillons assez grands, sur plusieurs jours pour vous permettre de voir la lumière du matin et du soir dans la pièce en vue.

  Nous avons terminé ce que nous pouvions vous conseiller sur la restauration d’une maison ancienne.

 Nous vous souhaitons une maison accueillante et qui vous ressemble dans laquelle ceux qui vivent et ceux qui y passent auront de la joie à être.

Jeanne de Thuringe

Notes : planches tirées du livre « La maison de pays » de René Fontaine

 

Pour les couturières : du savon et de l’amidon !

PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE …

 Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !

Une rubrique qui tente de vous aider dans vos aléas domestiques.

            Peut-être déjà connu de nos lectrices couturières, mais peut-être bon aussi à rappeler ?

Prélevez vos restes de savon très fins et laissez-les sécher. Ils seront alors idéals pour reporter vos patrons sur du tissu, marqueront aussi bien que la craie et s’élimineront sans difficulté d’un revers de main ou à la vapeur. Gratuit, efficace, anti-gaspillage… Rien que des avantages.

 

  Lorsque vous employez des tissus fins, légers, glissant donc difficiles à travailler, pensez à les vaporiser d’amidon en bombe. Cela rigidifiera la matière et vous facilitera grandement le travail pour tailler les pièces à coudre.

 

Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

 

Ciboulette

Opérette en trois actes (1923) de Reynaldo Hahn

Le Chœur des maraîchers

Maraîchers et maraîchères :

Nous sommes les bons maraîchers

De Pantin, Montretout, Chaville :

Nous arrivons tous à la file

A l’heure où chacun se défile,

Et rentre en bâillant se coucher ;

Nous sommes les bons maraîchers.

Françoise

Vous êtes, vous les maraîchers,

Mais nous sommes les maraîchères,

Et chacun sait qu’un maraîcher

C’est moins beau qu’une maraîchère.

Le rire prompt, l’âme légère,

On nous craint pourtant à Paris,

Car, quand nous sommes en colère,

Nous organisons la vie chère.

Françoise, les maraîchers

Et le légume est hors de prix.

Auguste

Nous sommes les bons maraîchers,

Françoise

 Mais nous sommes les maraîchères.

Auguste

 C’est des beaux gars, les maraîchers.

Françoise

 C’est moins beau que les maraîchères.

Auguste

Mais que feraient sans maraîchers, les maraîchères ?

 

Françoise

 Que deviendraient sans maraîchères, les maraîchers ?

Auguste

 Par bonheur, chaque maraîchère a toujours eu son maraîcher.

Françoise

 Donc vivat pour les maraîchères

Auguste

Et hourrah pour les maraîchers

Les maraîchers

Hourrah !  

Les maraîchers

Vivat !

Auguste

Allons, assez de disput’s, assez de façons, Et chantons tous à l’unisson :

Françoise, Auguste, les maraîchers et les maraîchères

Nous sommes les bons maraîchers de Pantin, etc.

https://open.spotify.com/search/nous%20sommes%20les%20maraichers

Il y a Parole et paroles  

           À l’heure où la guerre de l’information fait rage, l’expression biblique « La Bonne Parole » prend tout son sens. Dans la cité malade, quelle est la bonne Parole ? Où se trouve la bonne information ?

 

           Quand on sait à quel point un être humain est constitué des informations qu’il emmagasine, aussi bien sur un plan génétique, biologique qu’émotionnel ou intellectuel, on saisit pourquoi, depuis le Commencement, la guerre eschatologique se déroule essentiellement sur ce terrain, crucial, de la parole. Et l’on comprend pourquoi toutes les forces politiques et financières contemporaines concentrent leurs efforts maléfiques sur ce terrain privilégié de l’information.

 

  Mais il y a Parole et paroles. L’une, la Parole de Dieu dit la Vérité sur Sa Création. L’autre, la parole du père du mensonge essaie de la travestir, de la trafiquer, de la subordonner, de la détruire.

 

  Il faut, vous dira-t-on, sauver l’économie. Sauver la République. Sauver la démocratie. Sauver la France. Sauver la famille. Sauver l’homme. Sauver la planète… Sauver, sauver, sauver… Ils voudront bientôt sauver Dieu Lui-même… Jamais pourtant, tous ces sauveurs de fête foraine vous parleront de sauver votre âme.

 

  « L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur », rappelle dès l’ouverture de ses Exercices Spirituels saint Ignace de Loyola. « Et, par ce moyen, sauver son âme… »

Dans la cité malade, il n’est pour l’âme qu’un Sauveur, c’est Jésus-Christ, Fils du Père dans l’Esprit.

 

  Tous ces sauveurs si pressants feraient bien de se souvenir que derrière chacune de leurs initiatives, le vieux serpent les a toujours attendus pour les mordre plus profondément encore, au cœur de leurs illusions et de leurs utopies. Le vieux serpent qui ne songe qu’à perdre, jamais sauver.

  Perdre son âme, c’est égarer dans le commerce avec le monde l’usage de ses trois principales facultés qui sont, comme le rappelle sainte Catherine de Sienne dans cette magnifique oraison, la mémoire, l’intelligence, la volonté :

 

Dans ce jardin intérieur,

était enfermé l’homme, ô Père éternel.

Tu l’as extrait de ta pensée

comme une fleur à trois rameaux,

qui sont les trois facultés de l’âme :

mémoire, intelligence et volonté1.

 

  Notre mémoire, en tant que faculté vivante de notre âme, sert à entretenir, par la prière et l’oraison, la Memoria Dei au plus profond de notre être. L’intelligence nous a été donnée pour comprendre la nature trinitaire de Dieu, par l’étude, la lecture et la méditation, afin d’échapper à toute forme de propagande ou de divertissement venus du dehors. Notre volonté nous engage à désirer louer et servir Dieu, à recevoir ses sacrements, à espérer le Ciel plutôt que d’attendre le bonheur de la terre, à prier pour la persévérance finale, pour soi et pour les siens…

 

  Si nous comprenons que nous sommes sur Terre pour sauver notre âme, alors ne souillons pas notre mémoire, notre intelligence et notre volonté. Remplissons notre devoir d’état tout en les gardant sauves de tout commerce adultère avec cette société. Comprenons que sauver son âme revient tout simplement à ne pas la perdre, c’est à dire détourner notre consentement intérieur de tous les experts en damnation dont l’unique préoccupation est d’égarer notre mémoire, de corrompre notre intelligence et d’anesthésier notre volonté.

C’est un combat avant tout intérieur, quotidien, qui engage toute notre âme, et dont Jésus-Christ, notre Seul Seigneur et notre unique gouvernement, nous assure qu’il est déjà gagné dès lors que nous plaçons en Lui notre espérance et laissons agir sa Charité. C’est un combat extérieur, ensuite, qui nous oblige à affiner chaque jour notre discernement pour démêler le vrai du faux dans l’information dont la société nous abreuve jusqu’à la nausée. Alors seulement peut commencer un combat politique vraiment éclairé, parmi la multitude des débats, des leçons, des plaintes, des mensonges répandus par le monde, sur les pages de ses magazines, ses affiches, ses écrans…

 

  Car la seule nouvelle qui pèse est celle de Jésus-Christ-Rédempteur, la seule vraiment nourrissante dont il vaille la peine de distinguer la présence, afin d’ajuster au mieux à elle-seule nos comportements parmi nos semblables, nos prochains. La Parole faite chair, et non l’information.

 

Roland Thévenet

 

 

Grandir et mourir

           L’âge de la majorité et des responsabilités d’adulte a beaucoup varié selon les siècles, tant il est vrai qu’il était déterminé par les fluctuations de l’espérance de vie, selon les générations.

           Même s’il est difficile d’avoir des données précises sur la démographie au Moyen-Age, par exemple, on sait qu’au XIIIème siècle encore, un enfant sur trois meurt avant l’âge de 5 ans. En 1100, l’espérance de vie est de 20 ans seulement, alors qu’elle atteint 35 ans et plus au XIIIème siècle !

  La vie était courte, et ne pouvait donc être gâchée. Tous les instants comptaient : au Moyen-Age,  « l’omniprésence de la mort est indéniable. La question du salut demeure un fait urgent et permanent », comme l’écrit Patrick Sbalchiero1. Il fallait apprendre à grandir très vite, prendre sa part de travail dès le plus jeune âge pour faire vivre sa famille, se montrer un homme avant l’âge de 10 ans, guerroyer dès qu’on le pouvait. Nécessité faisait loi.

  Mais aussi était-on aidé par la grande spiritualité qui entourait la vie quotidienne : beaucoup de vocations, beaucoup d’églises ; avant 1328, il y avait au moins une église ou chapelle pour 200 habitants, ce qui veut dire au moins autant de desservants !

  Apprendre à grandir était surtout, apprendre à bien mourir, en ayant accompli la vocation pour laquelle nous étions faits.

  Nous ne sommes plus tout à fait dans les mêmes conditions, la vie est beaucoup plus facile pour nos jeunes, et c’est peut-être pourquoi, ils ont tant de mal à « grandir »… Mais le but à atteindre est toujours le même !

 

1 in Des hommes pour l’éternité – Artège – 2020