Salut, demeure chaste et pure – Faust

 

Mon Dieu …

Donne de quoi chanter à moi pauvre poète

Pour les gens pressés qui vont, viennent, vont

Et qui n’ont pas le temps d’entendre dans leur tête

Les airs que la vie et la mort y font.

Marie Noël

La rentrée des classes voit le retour à la maison, de la famille plus ou moins enthousiasmée à l’idée de reprendre le labeur quotidien. Mais généralement, les murs familiers sont retrouvés avec grand plaisir.

Deux extraits musicaux qui traitent du thème de la maison, avec poésie et nostalgie.

 

Salut, demeure chaste et pure

Faust

Opéra en cinq actes, création du Théâtre Lyrique en 1859. Opéra inspiré de l’œuvre de Goethe (« Faust »).

Le Docteur Faust, âgé, veut en finir avec la vie, le Diable lui propose de lui rendre sa jeunesse en échange de son âme. Le thème du salut de l’âme sera ensuite évoqué tout au long de l’opéra. L’objet de la passion du Docteur Faust, Marguerite, sera sauvée grâce à sa prière, et l’opéra se termine aussi par la vision du Docteur Faust en prières.

Ce thème, largement utilisé dans la littérature, le théâtre, est ici dramatisé et romantisé à l’extrême, avec l’incohérence propre au XIXème siècle. N’en savourer donc que les meilleurs extraits comme celui-ci qui constitue une partie du répertoire ordinaire des grands ténors.

A l’acte III, le Docteur Faust se trouve dans le jardin de Marguerite et chante cette cavatine (courte pièce vocale pour soliste ne comportant qu’une ou deux sections sans reprise) où l’objet de son amour et sa maison s’identifient l’une l’autre.

Salut, demeure chaste et pure

Salut, demeure chaste et pure

Où se devine la présence

D’une âme innocente et divine

Que de richesse en cette pauvreté
En ce réduit, que de félicité
Que de richesse
Que de richesse en cette pauvreté,
En ce réduit, que de félicité

 

O Nature
C’est là que tu la fis si belle,
C’est là que cette enfant
A dormi sous ton aile
A grandi sous tes yeux

Là, que de ton haleine
Enveloppant son âme
Tu fis avec amour épanouir la femme
En cet ange des cieux


C’est là ! Oui ! C’est là !

Salut, demeure chaste et pure
Salut, demeure chaste et pure
Où se devine la présence
D’une âme innocente et divine

Salut !
Salut, demeure chaste et pure
Où se devine la présence
D’une âme innocente et divine

 

Merci, jeunes amies – Les vêpres siliciennes

Notre citation pour juillet et août :  « Qui chante bien, prie deux fois »

Saint Augustin

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 Opéra en cinq actes, en français (livret de Scribe)

Première le 13 juin 1855 à l’Opéra de Paris, en présence de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, succès étourdissant.

   Cette œuvre commandée pour la Grande Exposition de 1855 est inspirée des soulèvements sanglants, à Palerme et Corleone, des Siciliens en mars 1282 (le soir du lundi de Pâques, quand sonnent les vêpres), contre la domination des français de Charles d’Anjou (frère de saint Louis). La Sicile reconnaîtra ensuite comme roi, Pierre III d’Aragon, substitution habilement préparée par Jean de Procida (personnage mis en scène dans l’opéra).

Il est légitime de s’interroger sur le choix de cette œuvre, commandée officiellement par la France, et dont les français sont les anti-héros. Verdi est farouchement en faveur de l’unité italienne. En brossant ce tableau d’une révolte des siciliens contre l’occupant, il s’insurge en fait contre les Bourbon-Sicile qui sont encore les souverains du royaume des Deux Siciles. Et en France, en 1855, cela fait 25 ans que la Révolution de juillet 1830 a chassé Charles X. Le choix de cette œuvre aurait-elle aussi pour clef, la reprise de pouvoir assez récente de Napoléon III sur les Bourbons ? Napoléon III étant aussi un soutien actif de Garibaldi.

Elena, fiancée à Arrigo, chante sa joie et ses espoirs de paix, la veille de ses noces. Noces qui seront immédiatement suivies du massacre des français…

Merci, jeunes amies,

D’un souvenir si doux !

Pour moi, ces fleurs jolies

Sont moins fraîches que vous.

Et l’hymen qui me lie

Est plus cher à mes yeux

Quand l’amitié chérie

L’embellit de ses vœux.

Merci, merci jeunes amies

 

Rêve divin ! Heureux délire !

Mon cœur frissonne à vos accents !

Hymen céleste ! Qui respire

Les fleurs, l’amour et le printemps !

 

Rives siciliennes,

Sur vos bords enchanteurs,

Assez longtemps les haines

Ont désuni les cœurs.

D’espérance joyeuse,

Puissé-je, ô mes amis,

Voir ma patrie heureuse

Le jour, où je le suis…

Merci, merci, jeunes amies

I vespri siciliani / Act 5: Merci, jeunes amies • Giuseppe Verdi, Renée Fleming, London Philharmonic Orchestra, Sir Charles Mackerras (spotify.com)

 

 

Veni Creator Spiritus – M-R Delalande

Notre citation pour mai et juin :  

« Il n’y pas plus de différence entre l’Evangile écrit et la vie des saints qu’entre une musique notée et une musique chantée. »

Saint François de Sales

Veni Creator Spiritus

Grand Motet pour chœurs et orchestre

            L’origine du Veni Creator, très ancienne (renaissance carolingienne), est discutée (œuvre de Raban Maur ou de saint Grégoire ou de saint Ambroise, ou même de Charlemagne)… Hymne grégorien, il est ensuite interprété sous forme polyphonique (XIVème siècle). En janvier 1579, il est notamment chanté lorsque sont nommés les premiers chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit par Henri III.

  Au XVIIème siècle, le Veni Creator est interprété sous forme baroque, par des « motets » (composition musicale à plusieurs voix et/ou instruments). Delalande arrive à Versailles en octobre 1685, le « Lully français » y restera jusqu’à sa mort en 1726. Il composera exclusivement en latin, selon l’exigence de Louis XIV, pour les messes et offices de la Chapelle Royale de Versailles et donnera au motet son expression la plus magistrale (soixante-dix-sept grands motets (ou à « Grand chœur »), et cinquante-trois petits motets). Ce Veni Creator Spiritus fut composé en 1684 et remanié en 1689.

 

Veni, creator Spiritus,
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia
Quæ tu creasti pectora.

Venez, Esprit Créateur,
Visitez l’âme de vos fidèles,
Remplissez de la grâce d’En-Haut
Les cœurs que vous avez créés.

 

Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei,
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.

Vous qui êtes appelé Consolateur,
Don du Dieu Très-Haut,
Source vive, feu, amour,
et onction spirituelle.

 

Tu septiformis munere,
Digitus paternae dexterae.
Tu rite promissum Patris,
Sermone ditans guttura.

Vous  le don septuple,

Le doigt de la droite du Père,

Vous solennellement promis par le Père

Qui faites vibrer notre voix par votre parole.

 

Accende lumen sensibus
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.

Mettez la lumière dans nos esprits,

versez l’amour dans nos coeurs

et l’infirmité de notre corps,

Soutenez-la par votre force.

 

Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.

Repoussez bien loin l’ennemi

et donnez-nous vite la paix :

qu’ainsi sous votre conduite,

nous évitions tout mal.

 

Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium;
Teque utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.

Par Vous, que nous connaissions le Père,

que nous connaissions aussi le Fils,

et qu’en Vous, l’Esprit de l’un et de l’autre,

nous croyions toujours.

 

Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula. Amen

Qu’à Dieu le Père soit la gloire,

ainsi qu’au Fils, qui des morts

Est ressuscité,  et au Saint-Esprit,

Dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

http://Veni creator, S. 14: Veni creator Spiritus • Michel Richard Delalande, Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé (spotify.com)

Oratorio pour le couronnement des princes souverains

de la chrétienté

 

Jean-François Le Sueur

 

  Compositeur chargé en 1825 de composer la musique pour le sacre de Charles X dans la cathédrale de Reims, Jean-François Le Sueur, royaliste sous la Restauration, avait été auparavant maître de chapelle des Tuileries sous l’Empire et fut aussi choisi pour le couronnement de Napoléon empereur. Et plus avant encore, professeur à l’Ecole de la Garde Nationale de 1793. Ce qui montre une singulière faculté à « retourner sa veste » …

  Nous pouvons aussi considérer qu’il s’est amélioré dans ses convictions puisque cet oratorio est composé dans ses dernières années, qu’il y rend grâce à Dieu et exalte la gloire des princes chrétiens.

« Lento sempre » :

Domine Deus

Gratias agimus tibi

Propter magnam gloriam tuam

Domine Deus

 

Seigneur Dieu

Nous vous rendons grâce

Pour votre immense gloire

Seigneur Dieu

https://open.spotify.com/search/Oratorio%20pour%20le%20couronnement%20des%20princes%20souverains%20de%20toute%20la%20chr%C3%A9tient%C3%A9%3A%20No.%209%2C%20Lento%20sempre

Compagnons, le Sauveur est né !

 

Abbé Pierre Kaelin (1913-1995),

 maître de chapelle de la cathédrale St Nicolas de Friboug

Texte de Léon Chancerel (1986-1965)

 

Refrain :

Compagnons, le Sauveur est né !

Disons, disons Allelluia

Avec eux, chantons gaiement

Chantons Jésus roi d’Orient,

Chantons Jésus, roi d’Occident.

 

C’est le Roi des rois, ah !

Disons, disons Allelluia

C’est le Berger des bergers

Compagnons, le Sauveur est né !

 

 

  1. Nous avons tout donné pour Vous

Nos agneaux, nos béliers pour Vous

Chacun donne ce qu’il peut à vos genoux

Du meilleur de son cœur pour Vous

 

 

  1. A vos pieds nos présents pour Vous

L’or, la myrrhe et l’encens pour Vous

Chacun donne ce qu’il peut à vos genoux

Du meilleur de son cœur pour Vous.

Compagnons, le Sauveur est né !