Le chef de famille

Chers grands-parents,

 

I – Le principe

           Il m’a semblé, de prime abord, que cet article s’adresserait principalement aux grands-pères. Cependant, après relecture de l’épître de Saint Paul1, je me suis aperçue de la finesse avec laquelle l’église donnait son rôle à chacun des époux. Elle ne fixe pas ce que chacun doit imposer à l’autre, mais plutôt ce que chacun doit s’imposer à soi-même pour que la famille fonctionne harmonieusement. « Maris, aimez vos femmes… femmes, soyez soumises à vos maris ». Le chef de famille existe parce que son épouse lui en laisse la place ! L’exigence est forte pour les deux époux ! Le mari doit aimer sa femme comme le Christ a aimé l’Eglise et est mort pour elle ! La femme doit être soumise en tout à son mari ! La sainteté de la famille est subordonnée à l’application de ces préceptes de l’Ecriture !

Bien sûr, l’esprit dans lequel ces prescriptions doivent être appliquées mérite d’être bien compris. La hiérarchie dans le ménage doit être comprise comme un binôme ordonné. La plupart des décisions quotidiennes sont prises en accord, parfois après discussion… l’intelligence et l’amour doivent présider aux rapports entre les époux, dans le respect du principe.

II – Et chez les grands-parents ?

  Ce modèle est-il uniquement destiné aux jeunes familles ou doit-il perdurer quand la famille se développe et que les enfants se marient ?

Il est certain que l’autorité paternelle du grand-père doit s’appliquer différemment, en particulier quand les jeunes familles prennent de la maturité. Son autorité devient moins directive, une plus grande liberté est laissée aux parents, accompagnée d’une grande disponibilité pour ses petits-enfants. On va en vacances chez les grands-parents et il y existe une liberté de bon aloi permettant à chaque famille et à chacun de s’épanouir en harmonie2.

Cependant, même dans cette situation, la structure familiale doit être maintenue. Si les grands parents laissent une certaine latitude aux enfants pour mener leur vie de famille au sein de la « grande famille », un ordre suffisant doit demeurer pour que chacun garde sa place.

Il n’y a certainement pas une seule manière de faire ! Les traditions des familles, les usages des pièces rapportées, la personnalité de chacun permettent l’épanouissement de modèles variés. Il nous semble que quelques principes de nature à structurer les choses doivent être appliqués.

Les grands-parents sont maîtres chez eux et leurs enfants viennent « pour leur faire plaisir » et nourrir la cohésion familiale. Ils doivent être délicats et vigilants à respecter les usages de la maison.

De leur côté, les grands-parents doivent veiller à ce que les familles disposent de la liberté indispensable pour s’épanouir. Chaque famille est différente et, s’il est primordial que chacun se soumette aux usages d’une vie commune harmonieuse, il peut être bien, en fonction des circonstances, de tolérer certaines imperfections pour conserver une bonne entente nécessaire à un bien supérieur. 

Les grands-parents – nous en avons déjà parlé – doivent veiller à la conservation des traditions et des usages de la famille…

Une bonne méthode est de créer un cadre permettant à la structure familiale de vivre, commençant par la prière de matin, quelques règles de vie commune (tenues, attitudes, horaires…), une attention au respect de chacun, une saine ambiance familiale et un appui constant mais généralement discret de l’autorité des parents pour permettre l’épanouissement équilibré de chaque famille.

  Prions saint Joachim et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle de chefs de famille et de nous aider à piloter au mieux notre barque.

Bon courage à tous !

 Des grands-parents

 

1 Ephésiens 5,22

2 Nous avons abordé le sujet dans le « FA N°5 » : « Les grands-parents confidents ».

 

Une belle mission

Chers grands-parents,

           Laissons la parole aujourd’hui à la jeune génération qui ose par ces lignes réclamer aux anciens le plus beau cadeau dont ils ont besoin :

           « Vous qui constatez les ravages exercés par le temps dans le champ de votre activité et qui êtes parfois tentés de vous attrister, en vous croyant inutiles, vous avez encore un beau rôle à jouer. La nature a pâli votre teint, ravagé votre front, en y creusant des rides profondes, mais elle a glissé une sorte de miséricorde dans ses ravages, en donnant à vos cheveux blancs la douceur qui atténue ses dommages. Vos yeux ne sont plus aussi vifs mais ils laissent tomber un tel rayon de bonté ; sur vos lèvres ne se dessinent plus les petits plis malicieux qui jadis, si facilement, venaient s’y accrocher ; vos mains n’ont plus de vigueur mais leur étreinte est plus chaude. Dans ce temps de congé, dans ces années de vacances lumineuses que vous ménage la Providence, oh, faites, au soir de votre vie, le geste du divin semeur, semez, semez la bonté. Donnez, donnez avant de partir, à ceux que vous aimez ce qu’il y a de meilleur en vous : un peu de votre âme. Donnez un peu du divin qui vous envahit. Soyez à cette heure où l’égoïsme triomphe, où la haine multiplie les ruines, où l’orgueil s’acharne à imposer silence à tous les maîtres, à ceux d’hier et à ceux d’aujourd’hui, soyez des semeurs de bonté et des mainteneurs de tradition. Les nouvelles générations qui s’éveillent ont besoin de vous, de votre regard bienveillant, de vos conseils pleins d’affection. Nous savons que vous priez pour chacun de vos petits-enfants sans en oublier aucun, et nous ne ferons rien qui pourrait vous décevoir. Vous êtes la voûte de la famille, le pilier qui rassure, l’image de la fidélité. Dans votre regard, nous voyons l’espérance que nous éveillons en vous et nous ne voudrions pour rien au monde vous décevoir. Vous êtes le lien entre l’éternité et la terre car votre âme, qui parle tant à Dieu, inonde de ses prières ceux qui risqueraient de brûler leurs ailes au contact du monde.

Chers grands-grands-parents, ne regrettez pas le temps passé, ne vous plaignez pas de votre faiblesse physique ou des méfaits de l’âge ; ne vous lamentez pas sur les voix de Dieu qui vous échappent : offrez et priez ! Dieu vous a laissé sur terre pour cette belle mission et il compte sur vous. Vos enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants ont besoin de vous ! Comme le soleil couchant, avant de réciter votre Nunc dimittis avec le vieillard Siméon, répandez encore sur la terre la lumière de vos rayons flamboyants. Merci pour tout ce que vous nous avez transmis, pour ce lien que vous avez créé entre ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui ; merci encore pour la paix, la bienveillance, la fidélité et la force de la vérité que vous avez su nous faire aimer. Merci toujours pour vos prières qui nous portent aujourd’hui et qui nous suivront de là-haut demain ! Nous comptons sur vous !

                  Des petits-enfants

 

Le temps de la retraite

Je ne puis vouloir la vie avec Dieu…sans rechercher la solitude…ce n’est que dans un certain retrait de mes frères que je le trouverai1.

Chers grands-parents,

Notre monde se caractérise par une recherche effrénée d’activités… Il ne faut pas s’ennuyer, il ne faut pas être seul2, c’est essentiel pour l’équilibre de l’homme moderne ! Quand on compare notre vie à celle des générations qui ont précédé la nôtre, on est frappé par l’accélération de notre rythme d’activités. Nous ne devons plus connaître l’ennui, le silence, le repos. Puis soudain, la retraite arrive et nous nous trouvons relativement seuls, sans activités obligatoires puis parfois abandonnés3.

Que penser de tout cela ?

Pour nous grands-parents, il y a certainement un équilibre à trouver. Après le « sprint » de la vie active, une certaine solitude et un certain ennui peuvent nous être utiles pour prendre du recul, nous ramener au réel et nous rappeler notre fin.

En effet, dans la troisième partie de notre vie, après l’enfance et la vie active, il nous est certainement nécessaire de nous retirer un peu (le mot « retraite » vient bien à propos), pour prendre du recul. Certes tant que la santé nous le permet, nous ne sommes pas exemptés d’agir pour aider nos ménages, d’œuvrer dans les actions paroissiales et de poursuivre une vie sociale active ! Les « seniors » ont leur place dans les œuvres paroissiales et il n’est pas interdit de voyager ! En revanche, il nous paraît néfaste d’imaginer la retraite comme un étourdissement de croisières (si nous en avons les moyens), théâtres et activités diverses… Ces moyens, bons en eux-mêmes doivent être employés avec discernement car, dans cette période de la vie où les consolations terrestres diminuent, nous avons certainement le devoir d’utiliser notre temps pour nous rapprocher de notre fin. Ce discours pourra étonner les « jeunes » retraités mais le temps passe vite et nous sommes convaincus que notre « apostolat » auprès de nos jeunes n’en sera que plus riche. Si nous voulons acquérir la sagesse nous devons parfois accepter un moment de solitude et de silence. A cet égard, nous ne résistons pas au plaisir de citer cette belle phrase du père Calmel « que saint Joseph, modèle des contemplatifs, nous obtienne la grâce du silence ; le silence où Dieu habite, où l’âme ne cesse d’être nourrie par Dieu et consolée par lui ». Le retrait momentané de nos frères peut être une nécessité. Evidemment, tout est une question d’équilibre mais nous ne pensons pas que l’idéal soit, au moment où l’on quitte la vie active de construire une nouvelle vie active nous permettant de « profiter » au mieux de notre liberté.

Pour nos jeunes, je parle des enfants, il me paraît nécessaire de lutter contre la suractivité du monde moderne, parfois amplifiée par des parents soucieux d’occuper leurs petits. Il nous est parfois arrivé d’avoir à accueillir un de nos petits enfants d’une dizaine d’années seul… Que lui faire faire ? Il va s’ennuyer ! L’expérience nous a rapidement montré qu’il n’en était rien…

Ayant la chance d’habiter la campagne, nous nous sommes aperçus qu’il était ravi de participer aux activités de grand-mère ou de suivre grand-père au potager loin de toute vidéo. Loin de se sentir en manque, l’enfant met en marche son imagination, rêve, parle, joue seul, prend du temps à réaliser un ouvrage seul… Le grand-père n’est pas forcément celui qui emmène au zoo ou au cirque ! C’est aussi celui auprès duquel on mène une vie calme et retirée, où l’on prend le temps de faire les choses – tout est éducatif – où l’on s’ennuie un peu, laissant notre imagination se développer. Nos adolescents ont une dispersion de vie que nous n’avons pas connue ! L’indispensable portable les empêche d’être là où ils sont et les rend à l’affût de tout ce qui pourrait les extraire de la réalité du moment. Peut-on mener une vie spirituelle voire tout simplement une vie personnelle dans ces conditions ? C’est le paradoxe de notre monde où l’on n’a jamais été aussi connecté ni aussi seul ! Les grands-parents par leur exemple de vie – un peu – retirée du monde peuvent servir de repère en la matière !

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle de chefs de famille et de nous aider à piloter au mieux notre barque.

Bon courage à tous !

Des grands-parents

1 P. Calmel

2 Et pourtant, entre 1990 et 2008 le nombre de personnes vivant seules à presque doublé en France !

3 85 % des résidents en EHPAD ne reçoivent qu’une visite par mois de leur famille

 

La formation de la volonté et l’abandon à la Providence

… Il suffit de regarder l’homme en homme pour sentir confusément que cet être n’habite pas en lui-même, qu’il est pour ainsi dire tombé en dessous de sa nature et qu’il doit remonter incessamment une pente1

Chers grands-parents, quoi de plus contraire à notre monde que de voir en l’homme, une créature déchue qui doit reconquérir un peu de la perfection dans laquelle il a été créé ! C’est pourtant bien la réalité de sa magnifique mission sur la terre …

Depuis le péché originel, le devoir de la famille -seule institution qui n’ait été abolie ni par le péché originel ni par le déluge- est de faire remonter ses enfants vers les hauteurs d’où ils viennent. Notre devoir de grands-parents est donc de faire de nos familles des lieux qui tirent vers le haut ! Et … comme le dit modestement un chartreux, elles deviendront alors « à peu près ce que nous désirons ».

Mais comment faire ? Comment susciter chez chacun des membres de nos familles cette volonté d’accéder à ce but supérieur qu’est la sainteté. Comment donner à chacun la volonté constante d’accéder à un but qui lui est supérieur. Et comment arriver à cet idéal ?

Il nous semble que plutôt que de se limiter à enseigner à chacun ce qu’il doit faire, il est nécessaire de générer, un enthousiasme, une passion pour le but recherché. Il s’agira d’apprendre à porter sa croix plutôt qu’à la traîner. Pour cela, après avoir enseigné la magnificence des  vérités éternelles, il nous faudra donner à nos enfants la capacité de remplir cette mission avec magnanimité. Nous avons retenu pour cela deux objectifs simples, de nature à susciter chez chacun cette capacité à remplir magnifiquement son devoir : La formation de la volonté et l’enseignement de l’abandon à la Providence divine.

La formation de la volonté.

J’ai peur que nous ne marchions vers une espèce de paradis à raz de terre où, nos pieds ne rencontrant plus d’obstacles, nos ailes n’auront plus d’emploi2.

Que faut-il pour aller au ciel ? Premièrement le vouloir ! Nous enseigne l’Eglise. Encore faut-il être capable de vouloir ! Et c’est à nos familles à former des êtres de caractère ! Pour des motifs multiples et plus ou moins légitimes, – de sécurité entre autre –  nous avons de plus en plus tendance à surprotéger nos petits et à leur effacer tout obstacle. A cela s’ajoute un amollissement psychique et physique généré par un monde ou le confort considéré comme un droit, leur évite toutes les souffrances naturelles imposées par la vie (froid, chaud, fatigue…). Sans former nos enfants au courage, nous leur apprenons à traîner leur croix !

Sans encourager les parents à l’imprudence, il faut leur rappeler que, pour s’épanouir et acquérir une véritable volonté, les enfants doivent se dépasser !  « La vie est un combat, le métier d’homme est un rude métier. Ceux qui vivent sont ceux qui se battent 4».

Encourageons nos familles  à placer leurs enfants dans des œuvres où leur seront enseignés l’engagement, la rusticité et le dépassement de soi. Les activités et mouvements ne manquent pas pour cela ! La chasse, le scoutisme, les camps de formation sont autant de lieux de nature à former la volonté de nos enfants. En outre, dans la vie quotidienne laissons-les prendre les risques nécessaires à leur formation et encourageons-les à s’engager pour de bonnes causes, à défendre leur foi dans des contextes difficiles. Leur lot sera de se battre pour leur foi… donnons-leurs les armes dès que c’est possible !

L’abandon à la Providence divine

Faire à Jésus l’honneur de ne rien craindre, à cause de lui. Ce n’est pas une question de volonté, mais d’humilité et de prière5.

La pure volonté humaine ne saurait suffire ! Le chrétien, le héros chrétien, n’acquerra la noblesse d’âme que par l’humilité et la prière ! Il devra connaître et savoir utiliser les moyens naturels pour se battre, premièrement contre lui-même mais aussi avoir la conviction que c’est Dieu qui donnera la victoire.  Toute action peut-être accomplie avec un véritable héroïsme chrétien, à condition d’être réalisée de la façon la plus parfaite possible et dans le plus grand abandon possible. Le combat entaché d’orgueil perd une grande partie de son mérite et donc de son efficacité.

La véritable action chrétienne se différenciera très vite de l’action essentiellement humaine. Dans toutes ses actions, avant l’efficacité, le chrétien cherchera sa sanctification propre. Il renoncera à de nombreux moyens contraires à sa foi et confiera chaque jour ses actions à Notre Seigneur…

 

Et nous-mêmes, donnons l’exemple de cet abandon dans la conduite de notre famille ! Nos enfants, nos petits- enfants nous verront agir, verront comment nous réagissons dans les succès comme dans les échecs et en tirerons des fruits!

 

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle de chefs de famille et de nous aider à piloter au mieux notre barque.

Bon courage à tous !

Des grands-parents

1 Gustave Thibon

2 Gustave Thibon op. cit.

3 Primat de Belgique pendant la première guerre mondiale

4 Elie Denoix de Saint Marc

5 Don Chautard « l’âme de tout apostolat »

 

La cohérence

Chers grands-parents,

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais » ainsi caricature-t-on les mauvais éducateurs qui n’ayant pas d’idéal affirmé, sont incapables de mettre en cohérence leurs convictions et leur vie.

Nous ne sommes certainement pas tous de bons pédagogues, cependant, nous, parents, grands-parents, avons reçu du créateur la noble fonction d’éducateurs, c’est-à-dire de conduire nos ménages et nos enfants sur la voie du ciel. Pour cela, l’essentiel est d’accorder nos vies, à ce que nous croyons. Par cela, moyennant une pédagogie réfléchie, nous transmettrons à nos petits ce que nous sommes.

Pour cela, nous devons avoir un élément structurant pour tout ce que nous sommes et transmettrons, un idéal.

« Un Idéal, c’est une affirmation, c’est un acte de foi, c’est une position en face de la vie. C’est un point de départ et un point d’arrivée. Un Idéal, mais c’est, à chaque instant une vue panoramique et grandiose de la vie qui peut se résumer parfois et se symboliser pour chacun par un geste ou un mot »1.

L’homme ou la femme d’idéal n’aura aucun mal à être, c’est-à-dire à mettre tous ses actes en cohérence avec sa pensée. Pour le catholique, cela consistera à destiner tous les moyens à l’accomplissement de notre idéal suprême, – être des saints – On est bien loin du monde actuel que décrivait déjà si bien Aldous Huxley en 1932 dans « le meilleur des mondes » et que nous citions déjà dans un article précédent.

« En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté »2.

Certes, l’intelligence que Dieu nous a donnée doit nous permettre d’adapter les moyens. Dans notre monde ultra connecté, si les objectifs de l’éducation restent les mêmes qu’autrefois, on ne communique plus comme on le faisait il y a 50 ans ! Certes ! Mais l’objectif doit être le même et doit être ce qui structure notre agir…

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le monde matérialiste, dans lequel nous vivons n’est pas sans cohérence ! Il est ordonné au matérialisme et par là même il est anti-Christ. On est parfois surpris de voir à quel point toutes les évolutions dites « sociétales » mode, morale, institutions évoluent au niveau mondial de manière cohérente vers un éloignement de la morale chrétienne, un refus de la soumission à la loi du Christ. C’est pourtant clair ! Un idéal matérialiste produira forcément un refus du sacrifice, une évolution sans limites vers l’esprit de jouissance, un refus de tout interdit et par là même à une évolution diamétralement opposée à la société chrétienne.

Cultivons donc l’inverse dans nos familles. Conscients de ce qu’est notre société, de l’obligation que nous avons de vivre en son sein, cultivons les vertus qui nous permettent de rester fidèles à notre idéal chrétien. Vivons dans le monde mais ne composons pas avec lui ! « Il est malaisé de composer avec le monde sans se laisser décomposer par le monde » disait Gustave Thibon.

Autant l’« idéal » matérialiste entraîne de facto aux défauts signalés plus haut, autant l’idéal chrétien entraînera dans nos familles les vertus contraires, prière, dévouement, décence, travail, acceptation des épreuves, fidélité à l’héritage familial se structureront autour de la volonté de tous de mener la meilleure vie chrétienne possible, le désir de sainteté.

Le rôle des grands-parents est là essentiel. Avec le recul qui caractérise leur position, ils devront aider leurs ménages à garder le cap. Autant on pourra être indulgent sur des erreurs ou de petites dérives, autant il sera essentiel de corriger de manière adaptée tout ce qui nuirait à la pratique de la vie chrétienne de la famille. Ce qui est secondaire est secondaire mais ce qui est important doit être considéré avec sérieux même si cela doit occasionner des frictions ! « Oui, tous ceux qui veulent vivre dans le Christ avec piété seront persécutés » dit Saint Paul à Timothée. Etonnons-nous si nous ne rencontrons pas un minimum d’opposition externe voire interne dans la mise en cohérence de notre vie familiale avec notre foi !

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements qui peut avoir une telle importance pour nos petits. Bon courage à tous !

Des grands-parents

1 Texte d’un chasseur du 1er bataillon de choc, Alsace, novembre 1944.

2 Le meilleur des mondes 1932