La souffrance

          Chers grands-parents,

 « Si nous ne sommes pas des saints, ce n’est pas que les croix nous manquent, mais l’amour qui leur donne la beauté, le mérite et la fécondité ».  Le Christ nous enseigne lui-même que c’est en portant notre Croix que nous nous sauverons. Mais comme cette vérité est difficile à admettre ! Certes nous savons, comme nous l’enseigne l’Imitation, qu’il « faut nous résoudre à souffrir si nous voulons aimer le Christ et le servir toujours » et « qu’une vie sans croix est une vie sans amour 2» ! Mais comment accompagner ceux qui souffrent !

Et pourtant, toutes nos familles sont et seront marquées par l’épreuve. Qu’elle touche à la santé, à l’orientation des enfants, aux difficultés psychologiques ou matérielles (maladies physiques ou psychiques, absence d’enfant, chômage, échecs de toutes natures, difficultés d’éducation…). Quoi que nous fassions, la souffrance nous accompagnera toujours. Il y a certes des périodes heureuses mais fatalement, il faut savoir en accepter de plus difficiles. A nos âges de grands-parents, nous avons souvent eu à supporter des épreuves et en avons quelque expérience mais, comment accompagner la souffrance de nos enfants et petits-enfants.

Il nous a semblé que cet accompagnement pouvait, dans l’ordre chronologique, suivre trois voies : compatir – soulager – expliquer.

Compatir :

« Quand on dit que l’on est atteint d’un cancer, chacun à quelque chose à vous dire. Il y a les injonctions à se battre, … avoir un mental d’acier, … les copains qui vous disent combien vous êtes un modèle de force… Bien peu prennent le temps de vous dire simplement  »  je suis désolé de ce qui t’arrive … » ». Voilà ce que conseille sagement un « coach » lambda sur internet. « Pleurez avec ceux qui pleurent » nous ordonne saint Paul. Il ne s’agit pas de sensiblerie mais de partage de la souffrance. Rien n’est plus dur pour un éprouvé que de voir sa peine incomprise, de constater que les autres l’ignorent ou pire, n’y voient que douilletterie ou faiblesse. Quelle que soit la souffrance, accompagnons nos enfants, montrons que nous comprenons leur douleur, que nous souffrons et prions avec eux ! Compatir c’est à dire « souffrir avec ». Le Christ le premier a voulu partager notre condition d’homme avec nos inquiétudes et nos souffrances.

Soulager :

Bien sûr ! Tout ce qui peut être fait raisonnablement pour soulager la peine ou la douleur doit être fait. Que ce soit par une aide matérielle, des médicaments ou tous autres moyens, nous devrons être présents pour aider à supporter une douleur devenant difficilement supportable.

Expliquer :

C’est la partie la plus délicate de notre mission. La Croix fait partie du plan Divin mais il est bien souvent héroïque de l’accepter sans réticences. Face à la souffrance, chacun a son cheminement propre. C’est avec une grande délicatesse qu’il faudra, si nécessaire, enjoindre le souffrant à la résignation et à l’union au Christ. A expliquer que toute souffrance – même la plus petite – est faite pour être unie au sacrifice de la Croix. Cette résignation est tellement contraire à l’esprit du monde qu’elle aura souvent du mal à être acceptée !

Il vaut certainement bien mieux parler de la vertu rédemptrice de la souffrance avant que celle-ci n’arrive. Sans préparation, il sera bien plus difficile de faire accepter l’épreuve au moment où celle-ci se produira. Le sacrifice de la Croix et les vies de saints nous montrent de nombreux exemples prouvant la nécessité de la Croix pour notre salut et même parfois pour note bonheur terrestre.

Prions saint Joachim et sainte Anne, attristés de ne pas attendre d’enfant, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements qui peut avoir une telle importance pour nos petits. Bon courage à tous !

Des grands-parents

 

1 Père Mateo (1875 – 1960), prêtre péruvien miraculé, promoteur de l’intronisation du Sacré Cœur dans les familles, auteur « Jésus Roi d’Amour ».

2 Sainte Catherine de Sienne.

 

 

Revenir au sérieux!

Chers grands-parents,

Dans « le meilleur des mondes », Aldous Huxley[1] prévoit, dès 1932, avec une lucidité déconcertante l’évolution presque fatale d’un monde fondé sur les principes athées et matérialistes : « En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. … Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels…»

Si Huxley ne peut être considéré comme un maître à penser pour notre époque, il faut reconnaître que ce constat de l’évolution quasi nécessaire vers la légèreté est d’une vérité criante ! Finalement, seule, la légèreté permet à l’homme de supporter une vie dans laquelle la destinée éternelle est niée.

Légèreté, publicité, condamnation de tous ceux qui voudraient résister… Comment ne pas voir dans notre monde la réalisation de ce programme. Le péché originel, la tentation, le péché personnel n’existent plus… nos pauvres programmes télévisés, internet, les différents réseaux refusent toute censure qui s’apparenterait à un retour à l’ordre moral ! Un standard nouveau est défini, qu’il faut obligatoirement suivre : la légèreté. Elle doit être dans tout ; les attitudes, les tenues, les pensées, les conversations, tout doit être léger, rien ne doit être grave.

Par contagion, même nos familles catholiques sont imprégnées de cet esprit de légèreté. De manière sans doute moins marquée que dans le monde laïc, nous sommes nourris par le bain dans lequel nous trempons. Il est pourtant essentiel de s’en libérer si nous voulons mener la vie de famille heureuse et épanouie à laquelle nous sommes destinés.

Alors que faire ?

Et bien, revenir au sérieux !

Cela veut-il dire que nos familles doivent mener une vie monacale ? Certainement pas ! Le sérieux n’exclut pas la joie, une certaine spontanéité et des relations simples.

Nous proposons aux grands-parents de jouer tout simplement leur rôle de grands-parents, chefs de famille, réglant le fonctionnement de leur maison. Nous avons parlé précédemment des relations privilégiées qui peuvent exister entre les grands-parents et leurs petits-enfants, cela ne les exclut pas ! Mais ils doivent se rappeler qu’ils sont d’abord les parents des parents, les anciens, les sages, ceux qui transmettent et définissent les règles de la maison. La grand-mère peut et doit être aimante avec ses petits, c’est certain !  Elle doit cependant représenter pour eux une référence en matière de respect et d’autorité ! Soyons des grands-parents respectables ! Il est trop facile de se faire aimer par la démagogie. Trop facile de considérer que « les grands-parents sont faits pour gâter les petits », « qu’enfin on peut s’en occuper sans avoir le souci de les éduquer ! » Il est certainement mauvais pour l’enfant, pour sa structuration mentale, d’avoir une image faible de la hiérarchie familiale. Le grand-père, la grand-mère ne sont pas des amis qui gâtent, mais ceux qui savent, qui transmettent, qui soutiennent dans le bien, qui éventuellement corrigent.

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements qui peut avoir une telle importance pour nos petits. Bon courage à tous !

Des grands-parents

1 Comme le note Epiphanius, auteur d’ouvrages de références, Huxley, franc-maçon, pouvait se servir des plans des loges pour l’avenir, afin de « prophétiser » !

Nouvelles technologies

Chers grands parents,

           Notre monde est matérialiste… le bonheur y a été défini, par des principes étrangers à la chrétienté, comme subordonné à la richesse matérielle… pourtant, la porte étroite est très certainement étrangère à cette accumulation de biens ! De plus en plus, le confort et surtout les technologies de l’information, apparaissent comme des biens dont nos contemporains ne pensent plus pouvoir se passer « raisonnablement ». Face à cette profusion de moyens qui semble s’imposer de manière apparemment inéluctable, quelle peut être notre place de grands-parents dans la formation de la vertu de nos petits dans ce domaine ?

Pour comprendre cette place, il faut d’abord analyser les causes et mesurer l’empreinte de ce matérialisme sur nos familles… nous nous orienterons particulièrement dans cet article sur la façon de traiter de l’irruption des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Depuis plusieurs siècles, chaque génération a dû faire face à des progrès, ou plutôt des « nouveautés » auxquelles  nos familles ont dû s’adapter ou s’opposer selon les cas. L’arrivée de la télévision, il y a maintenant près de deux générations, en est une illustration particulièrement instructive. Entre les rares familles qui l’ont refusée, celles qui l’ont limitée et celles, plus nombreuses, qui l’ont laissé envahir leur espace, les débats ont été virulents et les choix variés !

Ce qui caractérise notre époque est certainement la profusion soudaine de ces moyens et la manière nécessaire dont ils s’imposent dans nos foyers ! Aujourd’hui, on ne peut plus se passer du portable ou d’internet… De la carte grise à la déclaration d’impôts, tout se traite par internet ! Un père de famille en vacances doit pouvoir communiquer avec son travail par ces moyens modernes… Alors que faire ?

Il y a plusieurs décennies, bien avant l’arrivée de l’internet et du portable, le père Calmel exprimait clairement l’aspect nuisible de la « surcommunication » dans l’un de ses ouvrages : « A cause de moyens techniques nouveaux de communication entre les hommes, à moins d’une grande vigilance et d’une ascèse nourrie par la prière, la dissolution de toute vie personnelle est devenue un danger à l’échelle de la planète. » Plus loin il demandait à Notre Dame « cette réconciliation, non pas avec le temps, mais avec la vie que le Seigneur me demande de vivre en ce temps ». Il nous semble que ces deux phrases résument bien la question et l’orientation que doit prendre la réponse.

Le père Calmel expose la gravité de la situation ; il s’agit de la dissolution de « toute vie personnelle » c’est-à-dire de toute vie intérieure et donc de toute vie chrétienne ! Il propose une solution axée sur trois domaines : la vigilance, l’ascèse et la prière. Seule cette solution permettra à nos familles de mener la vie que le Seigneur leur demande de vivre « en ce temps ». Nous traiterons donc sommairement de ces trois domaines.

  • La vigilancecar ces moyens de communications ne sont pas anodins. Si c’est l’usage des moyens qui les rend bénéfiques ou nuisibles, mettre internet entre les mains d’un enfant est comme mettre un bulldozer entre les mains d’un enfant de 5 ans,  lui demander d’en faire bon usage puis s’étonner qu’il ait détruit la maison ! Nos familles doivent donc être informées des risques que présentent ces technologies par l’accès illimité qu’elles donnent à des informations inutiles voire des perversités presque inévitables… Le sujet doit être abordé en famille avec gravité !
  • L’ascèse, tant il est vrai que se passer de ces moyens exige une véritable ascèse ! Nous ne pensons pas que le mot soit excessif. Il faut une bonne dose d’héroïsme pour leur résister ! Il est nécessaire donc d’apprendre aux enfants à s’en passer le plus possible en en limitant l’accès autant que faire se peut (interdire l’accès à internet seul, avant tel âge et limiter les horaires par exemple), en imposant un accès public (l’ordinateur connecté étant placé dans un lieu de passage).
  • La prièrequi n’exclue évidemment pas les moyens pratiques ! Elle les accompagne ! Les grands-parents doivent prier pour que ces moyens ne pervertissent pas leur vie familiale et doivent, par leur exemple, encourager leurs enfants et petits-enfants à prier pour choisir la voie que Dieu leur demande de prendre dans ce domaine !

Les nouvelles technologies, par les facilités qu’elles apportent et par la mauvaise orientation que leur donne notre monde « Anti-Christ » sont un réel danger pour nos familles ! Nous avons bien conscience de n’avoir pu apporter de recettes mais seulement des éléments de réflexion car nous pensons qu’il est capital que les grands-parents aient réfléchi à ce sujet d’actualité. La nouveauté du temps est qu’il n’y a plus de sanctuaire préservé…

Puisse sainte Anne nous aider à faire les bons choix qui conduirons nos familles à la sainteté…

Des grands-parents

L’attention à tous

Nous avons traité partiellement de ce sujet dans plusieurs de nos articles précédents « les grands-parents confidents », « les grands parents éducateurs » et autres. Il nous paraît utile de regrouper en un seul article ce rôle d’attention particulier que les grands parents peuvent avoir auprès de leurs petits.

L’image des grands-parents accueillants, aimables, toujours souriants est bien ancrée dans notre imaginaire. Ils sont souvent vus comme un peu détachés, bénéficiant de l’éducation donnée par les parents pour accueillir « facilement » leurs petits-enfants. Cette image de bienveillance est certainement bonne mais insuffisante. Si l’implication des grands parents doit être bien différente de celle des parents, elle se doit néanmoins d’être réelle !

Nous avons retenu trois domaines principaux dans lesquels le rôle des grands parents est essentiel : l’éducation à la piété, l’affection et la transmission.

Dans la galopade de notre monde, les grands-parents sont encore ceux qui ont un peu de temps et nous pensons que, plutôt que de le consacrer à des voyages ou des distractions, c’est à leur famille qu’ils doivent principalement le réserver[1]. La retraite peut être pour eux, un temps privilégié pour la prière et la méditation. En plus de la préparation de leur éternité, ce recueillement, qui apportera de grandes grâces à leur famille aura le mérite de l’exemplarité. Chacun de leurs petits-enfants doit faire l’objet de prières quotidiennes et occasionnellement plus marquées dans les événements la vie de chacun : neuvaine avant la première communion, prières pour un examen, des soucis de santé ou pour obtenir une grâce particulière… Les enfants doivent savoir que leurs grands-parents prient spécialement pour eux. Le fait de les voir tout confier à Dieu sera plus efficace que de longs discours sur la piété.

Cette unité de prière est bien entendu la meilleure preuve d’affection que les grands-parents peuvent donner à leurs enfants. Elle doit être complétée par des marques d’affection montrant concrètement qu’on les aime. Enthousiasme dans l’accueil de leurs petits, petits cadeaux ou délicatesses pour la moindre occasion – en tentant de garder une certaine équité- « perte » de temps avec eux pour les écouter, faire des petits travaux avec eux –cuisine, jardinage, bricolage, jeux – gazouiller avec les plus petits, lire des histoires… ce temps passé ne sera pas perdu car il permettra au grands-parents de connaître individuellement leurs petits et aux petits-enfants de se sentir aimés. Bien entendu, cette attention ne devra pas être excessive, les petits-enfants devant apprendre à jouer seuls et entre cousins et les grands-parents ne devant pas être transformés en « esclaves ». Cette communication permettra aussi aux grands-parents de définir en permanence et dans un contexte détendu, les justes limites de l’éducation. Nous avons déjà parlé, dans un article précédent du rôle des grands-parents dans la transmission des valeurs de la famille. Il ne nous paraît pas inutile de revenir dessus. Loin de chercher à tout prix à être à la page pour être mieux compris, les grands-parents devront être les garants des usages et vertus de la famille. Par leur exemple constant, par leur souci de préserver les usages qui font la richesse de la famille, ils donneront aux petits le sentiment fort d’appartenir à une lignée qu’il aura du mal à trahir. Les enfants doivent avoir conscience de la richesse que constitue leur famille et de leur devoir de la conserver.

Le cadre privilégié dans lequel se déroulent les rencontres entre grands-parents et petits-enfants permet bien souvent de transmettre toutes ces valeurs dans une atmosphère de joie et d’affection.

La prière, le temps consacré aux enfants, le maintien des usages permettront sûrement aux enfants de s’épanouir dans une ambiance sereine et affectueuse. Les parents n’ont pas toujours le temps de « perdre du temps » pour leurs enfants. Peut-être les grands peuvent-ils combler partiellement ce vide.

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements. Bon courage à tous !

Des grands-parents

[1] Ce qui n’interdit pas, bien sûr, de légitimes escapades !

Le travail des épouses

Chers grands-parents,

Les grands-parents sont bien placés pour savoir que si, en la matière, les principes sont immuables, les évolutions de la société et les situations particulières de chacun rendent difficile une présentation sereine des choses. Il nous semble nécessaire, avant d’aborder le rôle des grands-parents, de rappeler quelques principes donnés par le magistère de l’Eglise et d’y opposer les objections que lui propose notre époque.

Le magistère[1] de l’Eglise

De nombreux papes ont parlé du rôle essentiel de la femme dans son foyer. Nous avons retenu deux citations de papes « modernes », Pie XII et Paul VI qui chacun illustrent un aspect essentiel du rôle de la femme au foyer.

Ainsi, Pie XII dans son « message aux époux » de 1942 insistait sur le rôle irremplaçable de la femme au foyer et sur les conséquences de son éloignement de celui-ci : « C’est la femme qui fait le foyer et qui en a le soin, et jamais l’homme ne saurait la remplacer dans cette tâche. C’est la mission qui lui est imposée par la nature … pour le bien même de la société. Entraînez là, attirez-là hors de sa famille par un de ces trop nombreux appâts qui s’efforcent à l’envi de la gagner et de la retenir : vous verrez la femme négliger son foyer. Et qu’arrivera-t-il sans cette flamme ? L’air de la maison se refroidira, le foyer cessera pratiquement d’exister et il se changera en un précaire refuge de quelques heures ; le centre de la vie journalière se déplacera pour son mari, pour elle-même, pour les enfants ».

Plus récemment, Paul VI, dans son message aux femmes de 1966 reprenait cette idée du rôle irremplaçable de la femme au foyer pour la préparation de l’avenir : « Epouses, mères de famille, premières éducatrices du genre humain dans le secret des foyers, transmettez à vos fils et à vos filles les traditions de vos pères, en même temps que vous les préparerez à l’insondable avenir. Souvenez-vous toujours qu’une mère appartient, par ses enfants à cet avenir qu’elle ne verra peut-être pas. »2 

Le rôle essentiel de l’épouse dans l’éducation des enfants et dans la « permanence » de la maison revient dans presque tous les messages aux parents depuis que l’éclatement de la cellule familiale est devenu un phénomène répandu

La pensée féministe

La brièveté de cet article ne nous permet de citer qu’un exemple, celui de Simone de Beauvoir, oh combien représentatif de ce qui est passé pour une folie à l’époque mais est devenu la référence aujourd’hui. Le rôle de la femme n’est pas à la maison, la référence de la femme n’est pas dans sa maternité ou sa féminité mais dans sa capacité à faire ce que font les hommes. Pour caricaturer – si peu – ce courant de pensée, nous dirons que « la femme est un homme comme les autres »3. Après avoir décrit la maternité comme une aliénation, S de Beauvoir nie tout instinct maternel. Selon elle, l’amour maternel n’est qu’une pure création « L’amour maternel n’a rien de naturel » n’hésite-t-elle pas à dire. Il faut donc libérer la femme de ses enfants et, par conséquent adapter la société à cette réalité « Dans une société convenablement organisée, où l’enfant serait en grande partie pris en charge par la collectivité, la mère soignée et aidée, la maternité ne serait absolument pas incompatible avec le travail féminin.

Au contraire : c’est la femme qui travaille — paysanne, chimiste ou écrivain — qui a la grossesse la plus facile du fait qu’elle ne se fascine pas sur sa propre personne ; c’est la femme qui a la vie personnelle la plus riche qui donnera le plus à l’enfant et qui lui demandera le moins ». Cette femme qui travaille sera donc devenue comme un homme « C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète ». Force est de constater que ces pensées folles sont maintenant la référence. La « société convenablement organisée » voit le jour. Toutes les réformes dites « en faveur de la famille » n’ont pour objet que d’inciter voire de contraindre les épouses à travailler. Les femmes au foyer sont dévalorisées « Je dis souvent: présentez-moi une femme parfaitement éduquée qui aurait 7, 8 ou 9 enfants » a déclaré le président Macron à la tribune de l’ONU le 26 septembre 2018, sans que cela déclenche le moindre scandale sur les ondes.

Que faire ?

Tout cela est clair mais, que faire alors que certaines d’entre nous ont dû travailler et que certaines de nos filles ou belles filles ont besoin de travailler ?

  • Tout d’abord, connaître, savoir que le travail des femmes est une volonté féministe « anti-Christ » visant à nuire au rôle essentiel de la femme que de nombreux papes ont magnifié.
  • Ensuite, comprendre et expliquer … Les mères au foyer témoignent de la joie qu’elles ont à se consacrer à leurs enfants mais aussi de l’abnégation que cela impose. Aujourd’hui, pour beaucoup de jeunes mères, rester au foyer relève de l’héroïsme. Le ménage sera plus pauvre, l’épouse sera dévalorisée et aux antipodes de la pensée actuelle et même dans certain cas exclue socialement. Si les choses doivent êtres dites – ce qui n’est pas opportun dans tous les cas – ce sera, comme toujours, de manière positive, avec la délicatesse et la mesure qui siéent à des grands-parents quand ils parlent à des familles constituées…
  • Enfin aider… Vous retrouvez là notre constante position quant au rôle des grands-parents vis-à-vis de leurs jeunes ménages. Si vous le pouvez, aidez ces mères au foyer en étant toujours prêts à les accueillir pour leur permettre de remplir au mieux leur belle mission.

Daigne Sainte Anne nous donner la foi, l’intelligence et la finesse pour transmettre à nos familles l’amour du devoir. Des grands-parents