« L’OBEISSANCE EST LA SAINTETE DES ENFANTS» (Saint Pie X)

Rien de plus insupportable qu’un enfant qui se fait répéter 5 ou 6 fois le même ordre avant d’aller l’exécuter en traînant les pieds, en protestant, n’en faisant que la moitié, pour bien signifier qu’il n’est pas d’accord. Ce n’est pas cette obéissance-là qui plaît à Dieu !
C’est à nous d’habituer nos petits à obéir « tout de suite », « avec le sourire », et « jusqu’au bout » : l’obéissance, c’est la meilleure manière de ressembler à Jésus.
Parce que nous sommes créatures de Dieu, nous dépendons de Lui : il est donc normal de nous soumettre à Sa volonté, de Lui obéir.
Loin d’être un maître tyrannique, Dieu est un Père infiniment bon, qui nous aime et veut toujours notre bien. Lui obéir, c’est Lui faire confiance, sûrs que tout ce qu’Il veut pour nous est pour notre bien.
Pour des enfants, l’obéissance est la soumission à la volonté de leurs parents, de ceux qui parfois les remplacent (grands-parents…) et de ceux à qui les parents les confient (professeurs, chefs scouts…). Ce qui justifie que nos enfants nous obéissent, c’est que nous sommes auprès d’eux les représentants de Dieu : Il nous les a confiés pour que nous les élevions vers Lui. Nous obtiendrons d’autant plus facilement l’obéissance de nos enfants que nous donnerons nous-mêmes l’exemple de la fidélité à nos devoirs d’état.
Nous avons tous du mal à obéir, renoncer à notre volonté propre va à l’encontre de nos mauvaises tendances, séquelles du péché originel : faute d’orgueil et de désobéissance. C’est ce qui explique la forte réticence que nous éprouvons à nous soumettre à la volonté d’un autre !
Ne nous étonnons donc pas des oppositions rencontrées au fil des journées avec nos enfants, par exemple pour rester et s’appliquer à leur travail, alors qu’ils aimeraient aller jouer dehors…quitter leur jeu ou leur lecture pour rendre service… renoncer à ce qui leur faisait envie, parce que maman l’a défendu.

Faire obéir, c’est exercer la volonté de notre enfant :
Dans ses premières années, le petit n’a pas la notion de ce qui est bon ou mauvais pour lui : ses parents sont là pour le guider, veiller sur lui, le conduire : l’obéissance est alors indispensable, et si des parents ne savent pas se faire obéir d’un tout petit, qu’ils soient sûrs qu’il n’obéira jamais. Pour lui, l’obéissance est l’occasion d’exercer sa volonté, et c’est ce qui, peu à peu, le rendra libre. La soumission n’est pas pour faire de nous des robots ou des esclaves, mais des personnes libres, agissant dans la confiance.

Evolution de l’obéissance en fonction de l’âge de l’enfant :
C’est à nous de définir pour les enfants, d’abord ce qui est « permis » et ce qui est « défendu ». Ensuite, ce qui est « bien » ou « mal ». Ne cherchons pas à toujours tout expliquer : un enfant doit obéir parce que sa maman l’a demandé.
1. Les premiers mois, ne pas céder aux caprices.
Période capitale à ne pas manquer ! Et qui commence dès les premiers jours.
« Le nouveau-né va très vite intégrer qu’il a un « pouvoir », celui de mobiliser sa mère en hurlant. Celle-ci va donc devoir elle-même s’éduquer à maîtriser ses émotions et apprendre à reconnaître si le nouveau-né souffre vraiment…ou s’il a réellement besoin de se nourrir, s’il a peur…ou s’il fait du cinéma pour être pris dans les bras […]
C’est inouï ce qu’un nouveau-né est intelligent ! […] Et c’est extraordinaire de voir à quel point il peut être « manipulateur », notamment vis-à-vis de sa maman, tant qu’on ne lui a pas fait comprendre que, à ce petit jeu, il ne gagnera pas !
Il y a une manière de lui parler, une manière de le prendre dans ses bras (plus de douceur…ou plus de fermeté), une manière de le regarder, de lui sourire…ou de lui faire les gros yeux, qu’il va très vite savoir interpréter » (Yannick Bonnet « Les neuf fondamentaux de l’éducation »)

2. De 6 mois à 2 ans et demi : des limites, des contraintes à respecter.
Bébé à quatre pattes découvre le buffet de la salle à manger, la clé l’intéresse beaucoup : il la touche, la tourne…Maman regarde discrètement, amusée. Mais bientôt Bébé va vouloir ouvrir la porte…il faut bien aller explorer l’intérieur du buffet.
Alors maman intervient : « NON », un « non » très calme, mais très ferme. Tout surpris il s’arrête, regarde maman, et tend la main à nouveau. Un deuxième « non », plus catégorique devra l’arrêter dans son mouvement. A la troisième tentative, la maman devra déplacer son petit bonhomme loin du lieu de la tentation, avec quelques jouets pour faire diversion.
Mais l’attrait du « fruit défendu» est déjà fort ! Bébé ne tarde pas à revenir…Même scénario. Sachez résister sans relâche, sérieusement. Il ne mettra pas longtemps à comprendre qu’il faut obéir quand maman dit « non ». Et il saura qu’il faut renoncer à l’exploration du buffet. Surtout ne vous laissez pas « avoir à l’usure » !
A cet âge, pour habituer l’enfant à obéir, il faudra quelquefois un regard sévère, une tape légère, ou une petite fessée suivant les cas…mais toujours adouci aussitôt après, quand les choses sont rentrées dans l’ordre, par un geste d’affection.

3. A partir de 3 ans, le « non » sera remplacé par la notion du « permis » et du « défendu ».
Le schéma sera le même, les occasions plus nombreuses. Si ces mots « permis » et « défendu » ont un sens pour l’enfant, s’il les respecte, le reste de l’éducation en sera grandement facilité les années suivantes. A noter aussi que si les bons « plis » ont été pris avec l’aîné, son exemple facilitera la formation des plus jeunes.
4. Jusqu’à 6 ans, un « pli » à prendre : l’habitude d’obéir.
L’obéissance est une habitude à prendre particulièrement importante, comme celle de se laver et s’habiller, de bien se tenir à table, dire sa prière, rendre service…

5. L’obéissance dans la confiance à partir de 7/8 ans.
L’âge de raison est l’âge de l’éveil du sens moral ; on peut alors, quand la situation le permet, expliquer rapidement, de temps à autre, pourquoi telle chose est mal, telle autre bien. Le côté « contrainte » laisse alors la place à une éducation plus positive et constructive, dans l’amour et la confiance. L’enfant de 8/11 ans a confiance en ceux qu’il aime et surtout dont il se sent aimé. « J’obéis parce que Papa et Maman savent ce qui est bon pour moi.»

6. L’obéissance librement consentie : à partir de 15 ans.
Une fois passée la période d’opposition systématique, l’adolescent comprend peu à peu que ce qui lui est demandé -ou refusé- l’est pour son bien. Son obéissance devient alors intérieure, librement consentie, adhésion de sa volonté à la Volonté divine : il devient responsable de ses actes, vraiment libre.
Dans le même temps le rôle de ses parents devient davantage celui de conseillers, tout en conservant un devoir de mise en garde.

Différentes manières d’obéir :

On peut exécuter un ordre « en traînant les pieds »…ou le faire « de bon gré » et de bonne humeur, en y apportant son consentement intérieur.
De même pour une interdiction qui a été faite : l’accepter est une marque d’humilité.
Mais obéir nonchalamment, en grognant…est-ce vraiment obéir ? L’enfant apprendra que la bonne obéissance est « prompte, joyeuse, entière ».
Il y a aussi plusieurs manières de désobéir : refuser ce qui nous est demandé par ennui ; enfreindre une interdiction donnée ; …faire semblant de « ne pas avoir entendu » !

Et si l’enfant n’obéit pas ?

Lorsque le cas se présente, il faut avoir prévu comment réagir face à certaines résistances et comment y remédier. Ce qui amène à étudier la possibilité d’une sanction qui sera, selon les cas, punition ou récompense. Sans en abuser, ce moyen sera surtout adapté à chaque enfant et à son tempérament.
Néanmoins cela reste, dans certains cas, un moyen nécessaire dans une éducation bien conduite. Disons seulement que toute sanction doit être juste, effective, calme et, surtout pour les plus petits, immédiate.

Se faire obéir, oui, mais dans la confiance. Ce n’est que par cette confiance que nous pourrons obtenir de nos enfants l’obéissance sereine que nous leur demandons, ce qui suppose qu’ils se sentent aimés. Ils puiseront aussi la force d’obéir en prenant Jésus pour modèle dans la prière et les sacrements.

Réfléchissons sur ces paroles de Notre-Seigneur à sa confidente Sainte Marguerite Marie : « J’aime l’obéissance, et sans elle on ne peut Me plaire. Ne fais rien sans l’approbation de ceux qui te conduisent, afin que satan ne puisse te tromper, car il n’a pas de pouvoir sur les obéissants. »

Sophie de Lédinghen

L’éducation de la pureté

Nous abordons aujourd’hui un sujet qui paraît souvent difficile aux parents. Tachons de le faire avec simplicité et naturel pour que chacun en comprenne l’importance.
Ecartons dès maintenant deux excès : certains ne veulent pas aborder ce sujet avec leurs enfants et laissent faire l’école, les prêtres mais aussi peut-être les voisins ; d’autres se sentent complètement libérés et, sous couvert d’être décomplexés, parlent de ces sujets délicats à tort et à travers et ne sont pas gênés de laisser leurs enfants regarder des films indécents ou de les abandonner sans restriction pour pianoter sur leur clavier. Nous voulons vous aider à aborder ce sujet sans passion et trouver avec vous la meilleure solution pour enseigner à vos enfants ce qu’ils doivent savoir.

Aujourd’hui il est bien évident que pour différentes raisons (maturité plus précoce, tentations en tous genres, manque de pudeur généralisé), nos enfants se trouvent plus que jamais confrontés à des situations qui vont les pousser à s’interroger. Il serait vraiment malvenu de vouloir leur cacher une réalité, qui, de toutes les façons les agressera un jour ou l’autre et, le plus souvent, sous un jour négatif. Ils se poseront des questions sur leur origine et cela est naturel. Les enfants qui n’auront pas été éclairés par leurs parents au moment nécessaire chercheront et trouveront une réponse mais celle-ci sera sans doute incomplète, brutale ou avilissante. Mieux vaut donc aborder nous-mêmes le sujet car c’est un devoir grave pour les parents de veiller à l’éducation de la pureté de leurs enfants. Cette réponse doit être loyale et progressive, elle assurera un climat de confiance entre l’enfant et ses parents et maintiendra une relation saine et équilibrée lors de l’adolescence.
Naturellement les fillettes seront averties par leur maman de ce qui les rendra jeune fille ; le papa ne manquera pas de parler à ses garçons des transformations qu’ils ressentiront.
Rappelons qu’il est important que les enfants ne dorment pas dans la chambre de leurs parents et que les filles aient une chambre séparée de celle des garçons. Nous avons déjà précisé que douches et bains seront pris séparément et qu’une tenue décente sera adoptée par tous quelque soit l’heure de la journée.
Il faut aider l’enfant dès le plus jeune âge à maîtriser sa sensibilité et sa volonté sinon il aura beaucoup de difficultés pour dominer ses impulsions. « Insistons sur la nécessité d’inculquer progressivement à l’enfant la pratique d’une certaine ascèse. L’enfant a besoin d’une certaine mortification de sa sensualité s’il veut la maintenir sous le contrôle de sa volonté. »

Quand parler ?
« En vérité, il vaut mieux parler un an trop tôt qu’une heure trop tard »
Le silence des parents est une cause de déformation de conscience et celui qui n’aura pas reçu des explications risque bien de voir le mal là où il n’est pas et de ne pas le voir là où il est.
La prudence demande de choisir le moment de parler avec la plus grande attention. L’enfant sera seul, dans un moment calme, sans crainte d’être dérangé par les frères et sœurs. Il faudra privilégier un jour où il n’y a pas eu de réprimande grave et où les cœurs sont ouverts. Une maman connaît instinctivement ces instants choisis.
Il est difficile de donner un âge précis ; pour les filles, étant donné les transformations physiques, il est d’usage de donner les premières indications au moment de la rentrée en classe de 6ème ; pour les garçons cela dépend davantage de leur développement. Cependant on ne peut établir de règle absolue car chaque cas est différent ; des parents vigilants et suffisamment proches de leur enfant sentiront le moment venu. Un départ en camp, un contact avec un cousin plus averti, un danger pressenti provoquera une information plus précoce. Même à l’intérieur d’une famille on ne peut pas décider à l’avance d’un âge requis ; c’est tout l’art de l’éducateur qui s’adaptera à chacun.
Naturellement, vous avez compris qu’étant donné la délicatesse des termes à choisir et à adapter pour chacun des enfants, il est impossible de laisser l’école enseigner les vérités de la vie à leurs enfants. Depuis bien longtemps l’Eglise demande que cet enseignement soit fait par les parents qui ont pour cela grâces d’état et de manière individuelle. On comprend aisément qu’une instruction faite en classe ne peut être adaptée à la sensibilité de chacun et risque de provoquer des questions ou des réflexions malséantes de ceux qui « en savent davantage ». De plus comment être sûr que cet enseignement sera fidèle à la loi divine ? Plutôt que de prémunir la jeunesse contre les périls des sens et de former la volonté, ne risquerait-on pas plutôt de provoquer les tentations ?
Attention, certains s’illusionnent en pensant que parce qu’ils ont donné « l’enseignement », ils ont fait leur devoir et que leurs enfants seront ainsi préservés de tout mal ! Loin s’en faut ! L’éducation de la pureté va bien au-delà d’un « enseignement » mais doit suivre et diriger, par une véritable éducation, l’enfant atteint par le péché originel. Ce n’est pas seulement un enseignement (d’ailleurs d’un contenu nécessairement assez limité) dont il a besoin mais d’une véritable aide spirituelle et morale pour vaincre la sensualité et ne pas se laisser aller à toutes les faiblesses de sa volonté. Et cela ne sera pas sans une éducation quotidienne avec les grâces de la prière, de l’exemple et de l’éducation de la volonté.

Que souhaitons-nous pour nos enfants, si ce n’est le meilleur ?
« Nous voulons former des enfants au regard clair, des âmes saines dans des corps sains, des garçons et des filles qui se respectent et qui se fassent respecter, avertis mais non hypnotisés des tentations et des dangers possibles, conscients du plan d’amour de Dieu sur eux et des exigences que réclame la collaboration à ce plan. »
Ne nous faisons pas une montagne d’une vérité qui doit être dite simplement sans honte et sans vulgarité. La réalité est belle, voulue par Dieu (et non pas seulement permise). Il faut juste dire les choses le plus naturellement possible, en insistant sur la grandeur de l’amour qui a inspiré le plan divin jusque dans les détails et en leur précisant qu’ils doivent garder ce beau secret pour eux. Ceci en leur faisant bien comprendre l’importance de la pudeur et de la discrétion.
On pourra s’aider d’un livre pour se conforter (celui conseillé dans : Ma bibliothèque par exemple, mais aucun livre ne sera parfaitement adapté à votre cas) car n’oublions pas qu’« il faut adapter les conseils au style de la famille » et aussi à la personnalité de chacun. Nous ne pouvons pas vous donner de « phrases type » à dire à chacun, c’est à chaque parent de trouver les bons mots à dire au bon moment. Mettons l’enfant à l’aise et ne prenons pas un air solennel ni embarrassé ; laissons ouverte la discussion en lui expliquant bien qu’il pourra revenir vers nous dès qu’il aura une question.
Profitons-en pour l’avertir qu’il devra rester sur ses gardes quand il rencontrera des personnes (enfants ou adultes) qui auront un comportement douteux, des plaisanteries ou des gestes malsains. Ce genre de situation est extrêmement fréquent (même en des lieux qui semblent protégés) et il faut que l’enfant sache qu’il doit venir vous en parler.
C’est le moment aussi de donner une explication sur ce qu’il est indispensable pour un enfant de dire aux adultes et qui n’a rien à voir avec le « rapportage ». En effet trop souvent des âmes sont abîmées parce que certains n’ont pas la connaissance du devoir de se confier dès que le sujet est grave.

Grimpons sur la montagne et ne restons pas juste à nous appesantir sur des préoccupations hygiéniques ou médicales : l’homme n’est pas un simple animal mais « un être moral qui se doit de lui-même de dominer ses appétits. »

La pudeur porte fermement à donner au corps le respect qui lui est dû comme membre du Christ et comme temple du Saint Esprit. »
Pour enseigner cette grande vertu à nos fils et à nos filles n’oublions pas la valeur de l’exemple qui est principal. « Pour conserver intacte cette chasteté, ni la vigilance, ni la pudeur ne sont suffisantes, utilisons ces secours qui dépassent nos forces naturelles : la prière, les sacrements de Pénitence et de l’Eucharistie et une dévotion ardente envers la Très Sainte Mère de Dieu. »
Nos explications doivent toutes être imprégnées d’esprit de foi. Sachons montrer le plan divin sur toutes ces questions. Dieu a fait du mariage un sacrement et « les gestes conjugaux réalisés en état de grâce et selon la rectitude de leur nature deviennent pour les conjoints, source de grâce et de mérite pour le ciel. »

Prions le Saint Esprit afin que tous ces sujets soient clarifiés par le regard de Notre-Dame, sous un angle noble et pur, avec droiture et noblesse.

MT

Pour aller plus loin, vous trouverez sur notre site, dans la rubrique Dossier, une étude approfondie sur ce sujet réservée aux éducateurs et aux parents.

Le quinze août 

 Que le souvenir de la plus belle fête de l’été ne nous quitte pas en ce temps de rentrée,

Qu’il nous aide à confier l’année qui s’ouvre à notre Mère du Ciel !

 

Comme nous aimons à célébrer l’Assomption de Notre-Dame !

Nous ne croyons pas seulement que son âme est montée au ciel,

Mais nous confessons aussi qu’elle s’y est élevée avec son corps.

Et ce dogme de notre Foi nous donne de salutaires leçons.

 

Nous y voyons d’abord la délicatesse de Dieu trois fois saint,

Qui accomplit toutes choses avec poids, nombre et mesure.

Il n’a pas accepté de laisser un temps, hors de son Paradis,

Cette chair immaculée qui fut le tabernacle vivant de son Verbe.

 

Mais l’Assomption de la Vierge Marie nous est aussi le précieux signe

De cette autre vérité à laquelle nous adhérons fermement :

Le jour adviendra aussi de la résurrection de notre propre chair.

Notre âme et notre corps seront réunis pour l’éternité.

 

Le Dieu qui a voulu que les hommes soient corps et âme

N’anéantira pas la moitié de ce que nous sommes.

Selon que le corps aura été l’instrument du bien ou du mal

Il sera récompensé ou châtié avec son âme à jamais.

 

Considérons donc que les corps des saints se trouveront admis,

Comme celui de la Très Sainte Vierge Marie, en présence de la Sainte Trinité.

Cette unique pensée ne devrait elle pas nous suffire

A nous garder désormais de tout péché et de toute impureté ?

 

Oserons-nous encore utiliser à des fins peccamineuses

Nos membres, destinés un jour à paraitre devant Dieu ?

Tremblons de devoir brûler dans le feu purificateur

Parce que nous n’aurons pas vécu comme nous l’aurions dû.

 

Quelle folie de risquer l’Enfer ou même seulement le Purgatoire

Pour des futilités et des folies qui ne nous servent de rien.

Quel scandale surtout de préférer le péché au Dieu de toutes bontés

Et d’outrager Celui qui nous convie dans sa royale demeure !

 

Ô Notre Mère si douce, qui êtes parvenue dans le Paradis,

Que tous nos désirs soient seulement de vous y rejoindre !

Nos corps et nos âmes prosternés au jour de votre Fête

N’attendent leur Salut que de votre auguste Médiation.

 

Père Joseph

 

L’initiation des enfants aux mystères de la vie

  1. DOSSIER : L’initiation des enfants aux mystères de la vie 

    I.  L’éducation sexuelle des jeunes est une éducation chrétienne à la chasteté.

Que nous dit l’enseignement de l’Église de l’éducation en général, puis de l’éducation aux mystères de la vie ?

Le Pape Pie XI définit ainsi l’essence et l’importance de l’éducation chrétienne : – « Il est donc de suprême importance de ne pas errer en matière d’éducation, non plus qu’au sujet de la tendance à la fin dernière, à laquelle est intimement et nécessairement liée toute l’œuvre éducatrice », et le pape d’expliquer : « En fait, puisque l’éducation consiste essentiellement dans la formation de l’homme, lui enseignant ce qu’il doit être et comment il doit se comporter dans cette vie terrestre pour atteindre la fin sublime en vue de laquelle il a été créé, il est clair qu’il ne peut y avoir de véritable éducation qui ne soit tout entière dirigée vers cette fin dernière. Mais aussi, dans l’ordre présent de la Providence, c’est-à- dire depuis que Dieu s’est révélé dans son Fils Unique, qui seul est « la Voie, la Vérité, la Vie », il ne peut y avoir d’éducation complète et parfaite en dehors de l’éducation chrétienne[1]. » Dans le même document, le pape met en relief la nature du sujet de l’éducation qui est l’homme tout entier, « déchu de son état originel mais racheté par le Christ et rétabli dans sa condition surnaturelle de fils adoptif de Dieu, sans l’être pourtant dans les privilèges préternaturels […] Il faut donc, dès l’âge le plus tendre, réprimer les inclinations déréglées de l’enfant, développer et discipliner celles qui sont bonnes ». En particulier, le pape mentionne l’importance de développer l’intelligence par la foi, et de fortifier la volonté par la grâce « sans quoi il sera impossible de dominer les mauvaises inclinations et de mener à son terme et à sa perfection l’action éducatrice de l’Église ».[2]

Nous devons déjà conclure que l’éducation doit dans toutes ses parties être ordonnée à la fin de l’homme, c’est dire que la morale chrétienne doit être son guide et sa règle.

Si cela est vrai en général, on doit particulièrement l’affirmer par rapport à l’éducation aux mystères de la vie. Dans la même encyclique, le pape Pie XI dit ceci : – « Si, en matière aussi délicate (l’éducation sexuelle), compte tenu de toutes les circonstances, une instruction individuelle devient nécessaire, en temps opportun, et de la part de qui a reçu de Dieu mission d’éducateur et grâce d’état, il reste encore à observer toutes les précautions que connaît si bien l’éducation chrétienne traditionnelle»[3]. Pour être convaincant, le pape cite le cardinal Antoniano qui explique que nous sommes si faibles que ce qui nous est présenté comme remède devient occasion et excitation à ce même péché ; il précise alors que l’on ne doit pas donner dans tous ses détails les procédés de la génération humaine de crainte qu’au lieu d’éteindre l’incendie on l’enflamme davantage. L’auteur conseille de s’en tenir à ce qui permet de faire entrer dans l’âme la vertu de chasteté et de fermer la porte aux vices.

Le pape, et avec lui l’Église, entend bien la nécessité de l’explication des lois de la vie mais ceci doit être par amour de la vertu[4]; ce doit être pour garder à tout prix la pureté de l’enfant[5], pour l’aider à observer le précepte du Seigneur qui ne souffre aucune exception  à aucune époque, toujours observable[6] par l’aide de la grâce et de la pudeur.[7] Voilà l’orientation qui devra guider tous parents et éducateurs dans ce domaine : l’éducation sexuelle[8] ne sera couronnée de succès que dans la mesure où elle sera dans le prolongement de l’éducation morale à la chasteté. Cette éducation n’a d’autre but que de protéger et fortifier la pureté des jeunes ; du but doivent alors découler les moyens appropriés.

A cela, ajoutons un argument de raison qui nous permettra de comprendre pourquoi l’éducation  sexuelle  s’identifie  à  l’éducation  de  la  chasteté  chrétienne.  Tout d’abord, rappelons-nous la définition de l’éducation que nous avons citée du pape Pie XI, à savoir qu’elle consiste essentiellement à enseigner à l’homme ce qu’il doit être et comment il doit se comporter pour obtenir la vie éternelle. Ceci revient à dire que l’éducation se ramène à apprendre le bon usage de ses facultés soit spirituelles, soit sensibles ou corporelles. En effet, l’homme devient ce qu’il doit être par son opération, qui est l’usage de ses puissances. Si nous appliquons cela en particulier à l’éducation sexuelle, il faut dire alors que cette éducation consiste à apprendre à l’homme comment il doit user de sa puissance générative en vue de sa fin dernière et surnaturelle pour laquelle il a été créé. Or, ceci est précisément la définition de la chasteté qui est la vertu morale consistant à régler « suivant la raison, l’usage des fonctions sexuelles et de toute délectation charnelle[9]».  Au sens chrétien de l’expression, l’éducation sexuelle n’est autre que l’éducation à la chasteté.

Pour être clair, nous devons distinguer nettement l’éducation sexuelle, qui est une éducation morale, de l’enseignement scientifique des fonctions sexuelles, qui est une éducation intellectuelle, objet de la biologie. Certes, l’éducation morale va requérir la découverte des lois physiologiques mais dans une certaine mesure seulement, selon les nécessités de la fin recherchée. Confondre ces deux choses est désastreux pour l’éducation des enfants, il nous faut donc traiter de cette erreur en particulier.

II Le naturalisme dans l’éducation sexuelle

 Il s’agit en effet du naturalisme, puisque l’on prétend pouvoir répondre aux besoins des enfants et adolescents en leur donnant la seule connaissance intellectuelle, comme si l’homme, dans son état actuel, était capable par les seules forces de sa raison, de soumettre toutes ses puissances inférieures selon l’ordre de sa fin ultime. C’est ce qu’affirment les naturalistes eux-mêmes : « – ce qui fait l’originalité de notre système pédagogique, c’est qu’il est fondé sur la foi en la valeur suprême de l’homme, sur cette croyance que l’homme se suffit à lui-même, n’est soumis qu’à lui seul, est à lui seul capable d’aménager sa vie, de dominer le monde qui l’entoure.[10] »

Dans le domaine de l’éducation sexuelle, cela va se traduire par un enseignement exclusif des lois physiologiques de la génération humaine, supposant que l’enfant soit capable après cela, de régler son comportement dans ce domaine. Le naturalisme ne tient donc aucunement compte du péché originel, qui mit le désordre dans les puissances de l’homme ; il néglige de même l’action de la grâce divine, sans laquelle l’homme ne peut être sauvé, d’une part, et d’autre part, sans laquelle il ne peut même observer parfaitement la loi naturelle ; en outre, il exagère démesurément l’importance et la portée, dans la vie, de l’élément sexuel, faisant perdre ainsi de vue la vraie fin primordiale du mariage qui est la procréation et l’éducation de l’enfant, et le grave devoir des époux vis-à-vis de cette  fin[11].

Le Pape Pie XII dénonçait déjà cela en 1953 : « – Nous pensons à l’éducation sexuelle complète, qui ne veut rien taire, rien laisser dans l’obscurité. N’y a-t-il pas là une surestimation pernicieuse du savoir ? » Le pape s’empresse alors de rappeler la doctrine traditionnelle en disant qu’il « existe aussi une éducation sexuelle efficace, qui, en toute sécurité enseigne dans le calme et l’objectivité ce que le jeune homme doit savoir pour se conduire lui-même et traiter avec son entourage [12]» ;  pour cela on mettra l’accent sur la maîtrise de soi et la formation religieuse, d’ailleurs, comme dans toute l’éducation.

Quant au mépris de la grâce, le même pape s’adressait ainsi aux pères de famille français : «- cette littérature (publications chrétiennes qui mettent la sexualité à nu), pour l’appeler ainsi, ne semble tenir aucun compte de l’expérience générale d’hier, d’aujourd’hui et de toujours, parce que fondée sur la nature, qui atteste que, dans l’éducation morale, ni l’initiation, ni l’instruction, ne présente de soi aucun avantage, qu’elle est, au contraire, gravement malsaine et préjudiciable si elle n’est fortement liée à une constante discipline, à une vigoureuse maîtrise de soi-même, à l’usage, surtout, des forces surnaturelles de la prière et des sacrements. [13]» « La grosse erreur, ici, est de ne pas vouloir admettre la fragilité native de la nature humaine, de faire abstraction de cette autre loi, dont parle l’Apôtre, qui lutte contre la loi de l’esprit ; de méconnaître les leçons de l’expérience montrant à l’évidence que, spécialement chez les jeunes gens, les fautes contre les bonnes mœurs ne sont point tant un effet de l’ignorance intellectuelle que surtout de la faiblesse de la volonté, exposée aux occasions et privée des secours de la grâce.[14] »

L’erreur du naturalisme en ce domaine va donc consister à donner un simple enseignement scientifique au lieu de donner une véritable éducation, laquelle, en donnant les moyens et en montrant les dangers, conduit le jeune à sa fin.

Voyons maintenant comment ce naturalisme va détourner l’acte conjugal de sa fin primordiale qu’est la procréation et les devoirs qui en découlent.

« Si l’on ne montre pas dans quel contexte moral, naturel et surnaturel, doit se situer l’ordre physiologique, l’initiation sexuelle est négative : elle laisse un vide ; pourquoi garçons et filles n’essaieraient-ils pas de mettre en mouvement, sans plus attendre, une physiologie tellement admirable… si l’amour se ramène en fin de compte à un ensemble psycho-physiologique. [15]»

C’est ainsi que l’élément sexuel va être désormais voulu pour lui-même ; ce sont les naturalistes eux-mêmes qui l’affirment : « -Il ne peut y avoir d’éducation sexuelle sans informer les jeunes des possibilités que leur offrent la médecine et la science  pour prévenir la grossesse ; Il n’y a pas de possibilité d’épanouissement de la vie sexuelle sans pouvoir enfin dissocier la reproduction de la vie sexuelle. C’est la condition, non pas suffisante mais indispensable pour parvenir à une amélioration de la vie affective de la femme surtout, de l’homme aussi… [16]» Nous voyons là comment la vie sexuelle est prise pour elle-même, coupée de sa fin.

Nous voyons alors les conséquences : « Une grande partie de la signification de l’acte sexuel est passée dans le JEU. L’acte sexuel, lorsqu’il n’est plus tourné vers la procréation, n’ouvre-t-il pas à l’homme un nouveau terrain de JEU aussi désintéressé que n’importe quelle activité ludique ? Si l’amour n’est qu’un jeu, pourquoi ne pas prendre du plaisir avec n’importe quel partenaire ? Pourquoi ne pas  jouer  entre  gens  du  même sexe ?[17] »

C’est pourquoi l’on va imposer « l’initiation publique et scolaire des enfants aux problèmes de la vie, prétexte pour accréditer l’érotisme, la contraception, la licence des mœurs, le rejet de la simple honnêteté [18]».

Il ne faut pas se tromper sur l’origine d’une telle déviation. Disons seulement qu’au  début  du  XXème    siècle,  la  Franc-maçonnerie  lançait  la  mode  d’une  initiation  sur   les maladies vénériennes… sous prétexte de lutter contre elles[19]. De même, Pierre LENORT montre dans son livre : « L’Église Catholique en Pologne », comment l’usage de l’initiation sexuelle par le communisme est pour détruire la moralité d’un peuple de longue civilisation chrétienne ; par la dépravation des mœurs chez les jeunes, on veut extirper les « préjugés religieux ».

Le plus triste est que cette manière impudique d’évoquer les mystères de la vie a pénétré les milieux catholiques. En 1951, le Pape Pie XII s’en plaignait déjà auprès des pères de famille français : « – On reste atterré devant l’intolérable effronterie d’une telle littérature ; alors que, devant le secret de l’intimité conjugale, le paganisme lui-même semblait s’arrêter avec respect, il faut en voir violer le mystère et en donner la vision (sensuelle et vécue) en pâture au grand public, à la jeunesse même. Vraiment, c’est à se demander si la frontière est encore suffisamment marquée entre cette initiation, soi-disant catholique, la presse ou l’illustration érotique et obscène, qui, de propos délibéré, vise la corruption ou exploite honteusement, par vil intérêt, les plus bas instincts de la nature déchue. [20]»

 Nous devons constater la divergence très nette entre la conception catholique de cette initiation et celle du naturalisme, répandue par les ennemis de l’ Église. Et pour cause. L’une croit à la présence d’une âme immortelle en l’homme, destinée au ciel, mais blessée par le péché originel ; par conséquent, nécessité de la grâce et de l’abnégation de soi pour correspondre au plan divin tel qu’il est inscrit dans la nature et révélé par l’ Église ; L’autre conception croit « en la valeur suprême de l’homme », petit dieu qui se suffit à lui- même et dont l’idéal est l’affirmation de soi, son épanouissement par soi-même, sans autres contraintes . Opposition radicale qui va se retrouver dans la réalisation pratique de cette initiation.

III Comment éduquer chrétiennement les enfants aux mystères de la vie ?

Il nous reste à voir la réalisation pratique de cette éducation à la chasteté, spécialement pour ce qui concerne l’instruction des lois physiologiques avant la puberté[21].

  1. Qui doit le faire ? Qui ne doit pas le faire ?

Cela revient à ceux qui ont mission de Dieu pour éduquer l’enfant avec les grâces d’état[22]. Il y a tout intérêt que ce soient les parents car ils sont censés mieux connaître  leurs enfants, et cela fait grandir la confiance[23]. Il faut noter la carence dans l’éducation parentale aujourd’hui, au plus grand détriment de l’enfant[24]. Les éducateurs et confesseurs devraient alors veiller en collaboration avec les parents à ce que l’enfant soit bien formé moralement dans ce domaine.

Il faut absolument éviter que l’enfant reçoive ces choses de la part de mauvaises compagnies, ou dans des recherches occultes (livres, internet,…), ou encore dans un  enseignement public à l’école. Tous ces moyens seront nécessairement inadaptés à sa force morale. De plus, ce qui est reçu en secret excite la passion, la curiosité, et les plus grands désordres.

2. Quand le faire ? Quand ne pas le faire ?

« Il vaut mieux parler un an trop tôt qu’une heure trop tard[25]. »

Il s’agit en effet de préserver à tout prix l’innocence baptismale des enfants[26]. Pour cela, il faut impérativement devancer la puberté de l’enfant de telle sorte qu’il puisse envisager objectivement et religieusement les changements qu’il éprouvera dans son corps. De plus, l’évocation de ces questions ne seront pas occasion de tentation car les passions ne sont pas encore éveillées. C’est donc aux parents de veiller au moment opportun, au plus, après les premiers signes de la puberté.

On devra aussi procéder à cette explication dans toutes les occasions où le sujet est évoqué et source de curiosité chez l’enfant, quel que soit son âge ; par exemple : une nouvelle grossesse de la maman, un scandale dans l’entourage, une révélation inopportune de mauvaise compagnie[27]… On veillera aussi à l’atmosphère propice et au moment de la journée pour aborder ces questions[28].

Le confesseur peut aussi interroger en confession dès qu’il aperçoit les signes de la puberté, enquêtant prudemment pour savoir si l’enfant est capable d’éprouver les impressions sexuelles (la nuit, par exemple), et de le prévenir du champ de bataille que cela va être pour lui maintenant[29].

Le principe général est que l’enfant doit toujours être en paix sur ces questions ; quel que soit son âge, on devra toujours répondre à ses questions, de telle sorte que son imagination soit en paix et n’aille pas chercher ou imaginer toutes sortes de choses malsaines. C’est pourquoi, il faut réprouver absolument le silence absolu et perpétuel sur ces questions sous prétexte d’une fausse pudeur qui est au plus grand détriment de l’âme des enfants et adolescents, car, bien qu’innocents et irresponsables des actes qu’ils pourraient faire (parce que dans l’ignorance de la moralité), ils prendraient des habitudes matériellement peccamineuses qui ne tarderont pas à devenir des péchés formels. De plus, l’enfant s’interroge nécessairement, même si cela ne se voit pas, il lui faut alors une parole chrétienne et sage, que ne cherche que le bien de son âme[30].

3.Comment le faire ?

Pour trouver une réponse satisfaisante, il suffit de lire dans la Catéchèse du Mariage   du Père BARBARA, l’annexe de l’Abbé JACQUEMET, p. 617-628 ; lire aussi L’éducation chrétienne par Mr. l’ Abbé DELAGNEAU dans le Marchons droit n° 44 ; enfin, on peut conseiller avec grand profit l’Initiation des enfants et des adolescents à la vie par Pierre DUFOYER.

  • Caractères généraux

  Cette éducation doit être progressive selon l’évolution physique et morale de l’enfant ;pour cela, elle doit être nécessairement individuelle, afin d’être bien adaptée à l’enfant et aussi, afin que l’intimité de la conversation le mette en confiance, et qu’il puisse poser des questions.

Elle doit être encore imprégnée de foi, c’est-à-dire que l’on ne montrera en fait que l’ordre providentiel que Dieu a établi entre l’homme et la femme pour la procréation.

Avant d’être physiologique, cette éducation doit être sentimentale, humaine, sociale et religieuse, de telle sorte que l’enfant ait une vue totale de la procréation, ainsi que de nobles et surnaturels sentiments, avant de le faire avancer dans le terrain miné de son corps blessé par le péché originel. Les enfants doivent être exhortés, et par là, convaincus de l’importance de la chasteté ; on ne manquera pas de leur faire admirer la chasteté consacrée[31].

Enfin, ce sera délicat, on emploiera des paroles chastes, inspirées de la pudeur chrétienne, de telle sorte que cette éducation ne soit jamais une occasion de tentation.

  • Ce qu’il faut dire.

Il faut dire ce qui est naturel et honnête ; ce qui est mal et dont on doit préserver  l’enfant, en montrant pourquoi tel acte est un péché et comment empêcher les occasions ; mais il ne faut jamais décrire les moyens de faire le mal, seulement en inspirer l’horreur (contraception, homosexualité, mariage à l’essai,…)

On trouvera dans les ouvrages des exemples de discours à tenir. Notons seulement trois points capitaux. Tout d’abord, dire que la chair est égoïste, alors que la continence fait la grandeur d’âme ; c’est en luttant contre l’impatience de la vie qui veut se communiquer que l’on peut acquérir la force qui fait un homme[32].Enfin, bien expliquer la différence entre l’amour véritable qui est humain et noble, et l’attrait sexuel, qui n’est que l’instinct animal de rapprochement entre l’homme et la femme, après la puberté. La raison doit dominer cet instinct. Notons que les modes vestimentaires impudiques ne font qu’exciter cet attrait sexuel, mais aucunement le véritable amour[33].

  • Comment répondre aux questions.

 Il faut toujours y répondre mais de façon adaptée à l’enfant. Cependant, ces réponses doivent toujours être vraies, ne jamais mentir ou raconter des histoires fausses (ex : les enfants naissent dans les choux), elles doivent être loyales, et complètes, c’est-à-dire, pas seulement physiologiques (même pas du tout avant l’approche de la puberté),  elles doivent toujours être humaines et chrétiennes. En général, s’en tenir à l’aspect providentiel (c’est Dieu qui donne les enfants) et social (le papa est le pourvoyeur et le protecteur de la famille),  cela doit suffire aux petits enfants.

Avec le secours de l’Immaculée, tout est possible !

Vierge très pure et très chaste, priez pour nous et pour nos enfants !

Un frère capucin

Bibliographie :  

– L’éducation : les Enseignements Pontificaux ; Solesmes

 – Tempérance et Chasteté : P. HUGUENY OP. éd. Lethilleux.

 – Catéchèse catholique du mariage : P. BARBARA

 – L’éducation chrétienne : Abbé A. DELAGNEAU. Marchons droit n° 44

-Initiation des enfants et des adolescents à la vie : par Pierre DUFOYER, 1956, éd. ESR.

– L’éducation sexuelle, qu’en penser ? : l’Action scolaire 1970

– Esquisse d’une pédagogie familiale : François CHARMOT, éd. Clovis

 – Amis du Clergé : 1923, 12 avril p. 225

[1]  Doc. Pont. N° 243 PIE XI, Divini illius Magistri

[2] Doc. Pont . n° 278 PIE XI, op. cit.

[3] Doc. Pont. n° 283 op. cit.

[4] Doc. Pont. n° 584    

[5] N° 220, 663

[6] N° 583-584

[7] N° 700, 222, 306, 414, 697, 699

[8] Au sens restreint de l’enseignement des lois physiologiques (sens diminué que l’on entend communément aujourd’hui)

[9] Théologie Morale VITTRANT n° 1030

[10] BUISSON dans son Dictionnaire de pédagogie (cité dans Esquisse d’une pédagogie familiale p. 287).

[11] Catéchèse du Mariage, P. BARBARA n° 313 et 580

[12] Doc. Pont. N° 640

[13]  Doc. Pont. N° 572

[14]  Doc. Pont. PIE XI, n° 282

[15] Action scolaire, 1970, p. 14

[16] Action scolaire p. 21-22

[17] Action scolaire p. 22

[18] Action scolaire p. 24

[19] Cf La conjuration anti-chrétienne de Mgr. DELASSU

[20] Doc. Pont. N° 570

[21] Nous ne donnons que les grandes lignes ; voir les ouvrages cités en notes pour avoir tous les conseils et exemples pratiques, qui sont en général…excellents.

[22] PIE XI Divini illius Magistri n° 283

[23] Initiation des enfants...par Pierre DUFOYER p. 14

[24] L’Action Scolaire p. 14-15

[25] Catéchèse du mariage p. 620

[26] Tempérance et charité, du P. HUGUENY p. 14

[27] DUFOYER p. 18 etc…

[28] DUFOYER p. 23

[29] P. HUGUENY p. 15-16

[30] Amis du Clergé 1923, p. 226, 2° colonne

[31] Catéchèse du Mariage p. 282-283

[32] Catéchèse du Mariage p. 621-622 ; Marchons droit n° 44 p. 85-86

[33] Catéchèse du Mariage p. 624-628

 

MERCI A NOS MARIS !

Editorial

Comment, à une époque où tous les repères se perdent, ne pas montrer notre reconnaissance à ceux qui nous entourent chaque jour de leur présence et de leur amour ; ceux qui sont là, dans les bons et mauvais jours et sans qui nous ne saurions pas être des femmes, des épouses et des mères ?  Merci à nos maris !

Merci d’être des hommes !

Aujourd’hui où il est de bon ton d’adopter un comportement tiède empli d’un discours banal et d’une attitude conciliante, merci d’être des hommes aux caractères trempés qui savent d’où ils viennent et où ils vont ! Merci d’être des chefs qui montrent la route à suivre !

Merci à vous qui avez cette lourde charge de subvenir seuls aux besoins familiaux pour nous laisser la place qui nous revient, nous permettant de nous ressourcer afin de savoir nourrir les esprits et les âmes.

Merci à vous qui veillez à ce que votre tenue extérieure reflète votre vie intérieure. Notre place de femme, telle que Dieu l’a voulue dans sa création est d’être présente avec notre féminité, notre rayonnement intérieur pour éclairer la vie en général. Nous vous sommes donc reconnaissantes de savoir garder votre dignité d’homme qui nous aide à conserver une allure féminine ne remettant pas en cause notre honneur et inspirant le respect par l’éloge de la beauté et la noblesse de notre fonction.

Merci de nous aider à répandre l’amour auprès de ceux qui nous entourent, l’amour de Saint François d’Assise qui donne la paix :

« Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie.[1] »

Merci d’être des époux vertueux !

Merci à nos époux d’être notre facteur d’équilibre, de nous rappeler régulièrement la voix de la raison, de nous être complémentaire, comme Dieu l’a voulu. Vous savez prendre du recul, anticiper, ne pas vous laisser surmonter par une sensibilité à fleur de peau…

Merci de nous permettre de garder ces instants de paix pour apprendre à écouter, ces temps de silence pour entendre les besoins de ceux qui sont autour de nous. Notre retrait du monde actif, (que nous côtoyons pourtant) nous permet de nous extraire de l’ambiance lourde pour faire resplendir dans notre famille l’odeur de la paix et du Bien.

Merci de nous tranquilliser quand notre cœur bat la chamade.

Merci de nous guider pour que nous trouvions chacune le moyen de nous épanouir dans de multiples missions où le don qui nous aide tant à recevoir, nous permet d’aider chacun à garder l’espérance quand le ciel est bleu et quand il est noir.

Merci d’être de bons pères !

Quelle abnégation vous montrez, toujours disponible après une journée de travail intense, pour vous abstraire de tous vos soucis et vous pencher sur un berceau ou jouer au ballon…

Merci de parvenir à trouver l’équilibre entre la bonté et la justice, la générosité et l’indulgence, l’autorité et la liberté. Vous avez l’art de rassurer mais aussi d’ouvrir les portes sur la vie extérieure.

Avec votre regard de père, vous analysez les besoins de chacun et vous êtes là, avec votre recul et votre amour paternel pour orienter notre action. Comme un capitaine, vous savez voir loin,  gouverner par temps calme, prévoir les tempêtes et les houles tout en tenant  la barre.

Quand nos fils, devenus hommes, quittent leur voix d’enfant pour adopter un ton légèrement protecteur avec nous, c’est à vous que nous le devons car vous avez su leur imposer naturellement le respect et l’amour qu’ils doivent à leur maman.

Différents mais complémentaires.

Merci d’être là à nos côtés, car si notre présence est indispensable pour donner l’amour maternel, la vôtre l’est pour apporter la sécurité et la droiture.

Nous encourageons, vous remettez sur le bon chemin,

Nous protégeons, vous accompagnez sur la route.

Notre complémentarité, nos dons reçus, selon ce pour quoi nous sommes faits, nous permettent de nous sanctifier et de nous soutenir mutuellement pour mener toute notre famille au ciel.

Grâce à vous nous pouvons pleinement remplir notre vocation de maman.

Nous pouvons prendre le temps d’observer nos enfants avec nos yeux de mères,

 de sentir les dangers avec nos cœurs de mères,

d’éveiller les âmes avec nos âmes de mères

et nous pouvons faire grandir la famille dans la confiance et la sérénité.

Etre deux nous permet de comparer nos analyses, nous laisse jouer chacun notre partition sur les cœurs de nos enfants afin que les accords soient parfaits pour les aider à réaliser le plan que Dieu a prévu pour chacun d’eux.

Vous avez le recul nécessaire et l’expérience du monde extérieur ; nous avons un « sixième sens » qui nous avertit et nous permet de distinguer en chacun de nos enfants les trésors qu’ils renferment. Quand les situations difficiles se présentent, vous nous permettez de relativiser ; quand les épreuves sont là, vous nous aidez à repousser la peur de l’échec, à voir le positif sans nous décourager et à lâcher prise quand cela est nécessaire.

On dit souvent que c’est sur les genoux des mamans que s’éveillent les âmes de nos petits et leur vocation ; c’est nous qui sentons le moment de susciter en eux la générosité, la bonté, la patience, la force d’âme, le courage mais c’est grâce à vous que nous y parvenons car comment pourrions-nous avoir cette disponibilité permanente, cette écoute incessante si nous ne pouvons bénéficier que du « cinq à sept », souvent difficile, pour donner tout ce que notre cœur renferme ?

Il est vrai que certaines mamans sont obligées de faire double journée pour des raisons essentielles et si celles-ci sont vraiment vitales sous le regard de Dieu, Il leur donnera les grâces nécessaires (mais uniquement dans ce cas) ; les autres se privent de tant de merveilles ! Car être « toute à tous », « donner sans compter », pratiquer les œuvres de miséricorde, n’est-ce pas là ce pour quoi notre cœur est fait ? Le monde ne serait-il pas plus heureux si on laissait les femmes donner, à la mesure de leur cœur ? (mais nous en reparlerons).

            Et si certains hommes trouvent en lisant ces pages, qu’ils ne méritent pas ces remerciements, alors qu’ils reprennent espoir! Le mariage est une voie de sanctification pour chacun et les grâces reçues le jour du Mariage doivent être demandées chaque jour pour nous aider à gravir ensemble les marches du ciel. Elles ne nous sont jamais refusées !

En tout état de cause : Merci à vous d’être là et de rester « de vrais hommes », dignes de ce nom, cela nous aide à demeurer« de vraies femmes » pour que l’équilibre soit maintenu et répande son rayonnement dans la joie et la paix de Dieu.

Merci de nous aider à comprendre et à aimer notre place de « soleil de la maison » avec ses multiples facettes, de donner de la valeur à notre devoir souvent ingrat et méconnu, parfois dans l’ombre, alors que comme un foyer ardent, nous réchauffons les cœurs et les âmes !

Merci de nous offrir chaque jour tout votre amour !

Merci de nous permettre d’être là tout simplement,

pour aider et soutenir,

pour écouter et consoler,

pour guérir et apaiser,

pour partager les bonheurs et les joies,

pour entraîner, pousser, rattraper, guider chacun dans l’escalier qui mène vers le ciel !

Merci de donner à nos enfants cette sécurité de savoir que leur maman est toujours présente à la maison pour maintenir la flamme car dans notre monde violent et agressif cela n’a pas de prix !

Et si parfois nous avons oublié de vous dire tout cela ou nous n’avons pas osé, veuillez accepter dans ces quelques lignes notre reconnaissance, cette perle cachée au fond de notre cœur et qui ne nous quitte pas !

                                                                                                                            Marie du Tertre

[1] Prière de Saint François d’Assise