Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes : « Pour moi, mon Dieu, je dormirai et me reposerai dans la paix que je trouve en Vous ; parce que Vous m’avez, Seigneur, affermi d’une manière toute singulière dans l’espérance que j’ai en Votre divine bonté » (Ps IV, 9-10).
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur, les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de Vous servir, je puis même perdre Votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : « Pour moi, mon Dieu, je dormirai et me reposerai dans la paix que je trouve en Vous… ».
D’aucuns peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents, d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières : « Parce que Vous m’avez, Seigneur, affermi d’une manière singulière dans l’espérance… » : pour moi, Seigneur, toute ma confiance c’est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne : « Sachez que jamais personne qui a espéré dans le Seigneur n’a été confondu dans son espérance » (Eccl. II, 11).
Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être, et que c’est de Vous, ô mon Dieu, que j’espère : « C’est en Vous, Seigneur, que j’ai espéré ; ne permettez pas que je sois confondu à jamais » (Ps. XXX, 2).
Je connais, hélas! Je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espérerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance.
Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous. Ainsi, j’espère que Vous me soutiendrez dans les tentations les plus violentes, que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il !
Catégorie : FA-006
Vis le jour d’aujourd’hui!
Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi.
Vis le en Lui.
Le jour de demain est à Dieu ; il ne t’appartient pas.
Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui.
Demain est à Dieu, remets le lui.
Le moment présent est une frêle passerelle.
Si tu le charges des regrets d’hier, de l’inquiétude de demain,
la passerelle cède et tu perds pied.
Le passé ? Dieu le pardonne.
L’avenir ? Dieu le donne.
Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui.
Prière trouvée sur une petite sœur du Sacré-Coeur tuée en Algérie le 10 novembre 1995
Notre-Dame de la Confiance – Soyez Joyeuse!
Notre Dame de la Confiance
Jésus, tout enfant a pu avoir comme nous, ses petites craintes, ses petites frayeurs. Que faisait-il alors ? Sans doute il regardait sa Mère, et quand il avait trouvé le regard de Marie, aussitôt il était calmé et pacifié. Ainsi en est-il de notre vie morale ; quand nous sommes inquiets et troublés, quand il nous semble que « c’est dur » et que tout va de mal en pis, quand nous sommes tentés et que la tentation se prolonge, nous devons, nous aussi, regarder Marie. Son regard nous apaisera. Mais il faut la regarder avec foi. Je crois que, Mère de Jésus, elle est aussi ma Mère. Ô Marie, puisque vous êtes ma Mère, vous voulez tout me donner ; et vous pouvez tout m’obtenir, puisque vous êtes la Mère de Dieu ! Ainsi à la moindre difficulté, nous devons regarder Marie avec foi et confiance. Elle nous donnera le calme et le courage. Quelle que soit notre situation, toujours elle intercède pour nous. Sachons jeter les yeux sur elle ! Aimons à invoquer Notre Dame de la Confiance !
Sous le regard de Dieu – Dom Bélorgey
Soyez joyeuse !
Qu’on ne pleure pas chez vous, du moins quand vous êtes là ! Vous avez le devoir de répandre la joie. Vous l’aurez toute votre vie. Le secret ? On a dû vous le dire : c’est de s’oublier dans la distribution du bonheur. La devise n’est pas facile à suivre. C’est celle du sacrifice fréquent, et il semble, à qui la lit seulement, qu’une vie ainsi commandée ne va pas sans tristesse. Mais ceux qui ont pu observer ces mères, ces sœurs aînées, de qui rayonne tout le bonheur d’une famille, ont reconnu qu’elles étaient joyeuses, d’une joie très supérieure à celle du monde, et qu’il ne comprend pas. Partout où il y a un foyer heureux, il y a une femme qui est ainsi oublieuse de soi. Et les foyers semblables ont été, jusqu’ici, nombreux en pays de France.
René Bazin- Pages écrites pour Le Noël, février 1914
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« Toute âme qui s’élève, élève le monde. » Elisabeth Leseur
La vaccination (1)
Lors de la rentrée scolaire, c’est pour certains parents, un casse-tête d’essayer de se souvenir quelles sont les vaccinations qui ont été faites à leurs enfants, qui sont toujours actives et quelles sont celles qu’il va falloir renouveler.
Les vaccinations sont intégrées à la vie scolaire de nos enfants, puisque depuis l’apparition de la vaccination rendue publique, ce sont les enfants qui en bénéficient les premiers ; elles ont laissé à certains quelques souvenirs douloureux ou désagréables ; elles sont aussi l’objet actuellement de controverses en raison de la composition des vaccins et de l’association d’adjuvants toxiques.
Aussi l’occasion m’est-elle donnée de faire un retour sur ce qu’est la vaccination et quel est son intérêt.
La vaccination est basée sur le déclenchement d’une immunité dans le corps humain à la suite de l’injection dans le corps de substances potentiellement pathogènes : ce sont des bactéries ou des virus dont l’activité a été atténuée pour permettre l’apparition de l’immunité sans entraîner de maladie.
Ces virus et bactéries, à l’état « libre », sont naturellement responsables de troubles laissant de graves séquelles ou pouvant provoquer la mort: diphtérie, tétanos, poliomyélite, rougeole, rubéole… En l’absence de vaccination, dans les siècles passés, les gens présentaient ces maladies soit de façon isolée soit lors d’épidémies. Ce fut le cas d’une maladie particulièrement grave appelée la Variole.
La variole ou petite vérole est une maladie connue depuis l’Antiquité, qui a refait surface au XVIIième siècle sous forme d’épidémies qui ont fait à chaque fois des milliers de victimes. C’est une maladie infectieuse très contagieuse, due à un virus, caractérisée par une éruption de taches rouges devenant des vésicules puis des pustules. Il en existe plusieurs formes et l’on distingue :
- la variole majeure : qui est une variole typique provoquant chez des sujets non vaccinés un taux de létalité d’environ 20 à 50 % ;
- la variole hémorragique ou noire entraînant des lésions hémorragiques de la peau et des muqueuses ; Émile Zola a pu écrire à son sujet : « Beaucoup avaient la variole noire. Ils se remuaient, criaient dans un délire incessant, se dressaient sur leur lit, debout comme des spectres[1] » ;
- la variole maligne : forme très grave de variole hémorragique responsable des décès précoces.
Lors de la guerre de 1870-1871, l’armée française a compté en 6 mois, 125 000 cas de variole avec 24 000 morts, alors que l’armée prussienne (qui était vaccinée) n’a compté que quelques dizaines de cas[2].
Dès le XVIIième siècle, différentes techniques ont été utilisées pour essayer de protéger la population dans différents endroits du monde :
- dépôt de pus ou de squames varioliques sur la muqueuse nasale des enfants en Chine ;
- administration sous-cutanée d’un exsudat de plaie (liquide suintant) prélevé chez un patient présentant une forme bénigne de variole, en Perse, dans le Caucase et dans certaines régions d’Afrique ;
- inoculation intra-dermique de pus variolique desséché dans l’empire Ottoman puis en Europe.
L’objectif poursuivi à l’époque était de provoquer le développement d’une infection bénigne chez l’individu « inoculé » afin de lui provoquer une protection contre la variole.
Au XVIIIième siècle, un médecin anglais Edward Jenner (1749 – 1823) constata que le contact régulier de fermières avec le virus de la variole bovine ou « vaccine », entraînait qu’elles ne contractaient jamais la variole. Se basant sur cette observation, il poursuivit ses expérimentations et prouva en 1796, que le pus de la vaccine introduit par scarification (incision superficielle de la peau) dans l’organisme humain, le protège de la variole.
Jenner énonce le principe de l’atténuation des germes par passage d’une espèce animale à une autre. La vaccination est née, avec le sens que nous lui connaissons.
Au XIXième siècle, Louis Pasteur (1822 – 1895), Docteur en Sciences, fait porter ses travaux sur le rôle des microbes dans la survenue de maladies infectieuses et démontre que le choléra de la poule est bien une maladie contagieuse provoquée par une bactérie. Il fabrique le premier vaccin atténué artificiel.
En 1881, il énonce le principe de la vaccination : « Des virus affaiblis, ayant le caractère de ne jamais tuer, donnent une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle. »
En 1881, il parvient à isoler, purifier et inactiver la souche de l’agent contagieux de la rage, à partir de cerveaux d’animaux morts de cette maladie. En 1885, il prépare avec succès le premier vaccin humain à virulence atténuée contre la rage. Une commission d’enquête internationale confirme l’efficacité du vaccin antirabique. Autour de lui, une véritable école de pensée scientifique est fondée et l’Institut Pasteur apparaît en 1888, avec une vingtaine d’implantations en Europe et Outre-Mer.
L’œuvre de Pasteur est poursuivie dans le monde :
1921 : vaccin BCG contre la Tuberculose ;
1923-24 : contre la Diphtérie et le Tétanos ;
1927 : contre la Fièvre Jaune ;
1954 : contre la Poliomyélite.
En 1958, l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, décide de vacciner contre la variole toutes les populations vivant en pays d’endémie et annonce l’éradication mondiale de la variole en 1976.
Après ces quelques mots sur l’origine des vaccins, nous verrons dans un prochain numéro ce qu’il en est du calendrier vaccinal, son intérêt mais aussi ce qu’il faut savoir des vaccins proposés aujourd’hui.
Dr N. Rémy
[1]Zola, Débâcle, 1892, p.501.
[2]Enc. Sc. Techn.,t. 101 973, p.786.
Histoires des styles
Qui n’a pas un jour visité une brocante ou un vide grenier, perplexe devant les affirmations péremptoires du vendeur assurant que : « Si, si, le meuble est d’époque (mais laquelle…?), vous faites à ce prix-là une très bonne affaire ! »
Soit dubitatif, vous n’achetez pas, soit vous vous laissez séduire et effectivement vous êtes l’heureux propriétaire d’un bel objet, soit… vous attendez le prochain vide grenier pour le revendre… !
Voici donc pour vous aider une petite histoire des styles au fil des numéros de Foyers Ardents.
Au Moyen Age, les objets domestiques étaient surtout pratiques, destinés à remplir leur office. De plus pour la noblesse et pour le roi, ils étaient déplacés au gré des châteaux.
Nous trouvons donc :
– des coffres de rangements légèrement sculptés,
-des tables sous forme de plateaux posés sur des tréteaux (d’où l’expression dresser la table),
– des bancs ou des tabourets en bois,
– des lits en bois avec des matelas de paille (les paillasses), de crin ou de laine, fermés par des rideaux pour garder le chaud et l’intimité puisque plusieurs membres de la famille dormaient dans la même pièce.
Les chaises dites cathèdres, inspirées du siège de l’évêque dans la cathédrale, sont en bois avec un haut dossier. Elles sont réservées aux personnages importants et influents. Leur confort est très relatif ; il est juste apporté par un « carreau », simple coussin mis là pour l’occasion.
Dans la même catégorie nous trouvons la chaire, le banc à dos et le banc à ciel qui sont des sièges nobles. Le dossier en est souvent travaillé, sculpté, voire tendu de tissus précieux.
Descriptions données par les textes d’époque et représentations sur tableaux nous en donnent une idée puisqu’étant en bois, ils ont tous disparu. Seuls subsistent ceux qui furent fabriqués en métal : le trône de Dagobert et le siège épiscopal de Bayeux.
Au XVème siècle, la vie devient plus sédentaire. C’est la naissance de la queue d’aronde (assemblages à pièces triangulaires), et des meubles à panneaux avec des cadres assemblés par des tenons et des mortaises. Ceux-ci permettant la dilatation des bois ou leur rétractation selon l’humidité et évitant ainsi les fentes.
Au début du XVIème siècle, la chaise à bras apparaît, appelée caquetoire sous le règne de François 1er : c’est l’ancêtre du fauteuil moderne. Celui de la chaise s’appelant la chaise à femme sans accotoir. Le musée de la Renaissance à Ecouen en possède de magnifiques exemples.
Petit à petit l’influence italienne se fait de plus en plus sentir avec frontons, pilastres, têtes d’animaux, et des formes inspirées des ployants de l’antiquité. Cependant les meubles du Moyen-Age subsistent : escabeau, tabouret, coffres. Les coffres de mariage sont richement sculptés avec des symboles d’abondance et de fidélité.
Nous découvrirons dans notre prochain numéro le changement profond qui se fera dans le mobilier à partir du XVIIème siècle.
Jeanne de Thuringe