Compagnons de cordée

Début juillet à Chamonix, arrivé par le train de la veille, j’élabore mes plans pour les jours suivants. Accoudé à la balustrade du balcon, une paire de jumelles sur le nez, il s’agit d’évaluer l’état des parois rocheuses pour planifier les sorties réalisables en ce début de saison, l’hiver a été long et neigeux… Je laisse planer mon regard d’une paroi à l’autre  quand soudain il s’arrête sur une cordée. Deux alpinistes se lancent à l’assaut du grand couloir en direction du refuge du Goûter.

Quel spectacle ! La voie est délicate, mais les deux hommes se complètent admirablement, les gestes sont comptés, et l’on devine qu’ils se comprennent à demi mots. Quand l’un bute dans une passe délicate, l’autre prend le relais, passe en tête et ouvre la voie découvrant ainsi de nouveaux espaces à son compagnon.

Soudain, celui qui est en tête perd pied, il glisse d’abord lentement puis plus vite le long de la paroi, va-t-il emporter son compagnon ? Non, son ami, car il s’agit de cela, est suffisamment bien amarré au rocher, voilà qu’il parvient à enrayer la chute et à remonter progressivement l’ami bien cher à qui il vient de sauver la vie… Un regard profond, sans un mot, ils se sont compris.

La montée reprend, précautionneusement d’abord puis plus rapidement, enfin,  les voilà arrivés au refuge où nos deux amis passeront la nuit avant de reprendre leur ascension vers le sommet tant espéré…

Telle est l’amitié dans la vie. Pouvoir  compter sur un bon compagnon de route avec qui partager les bons moments et les difficultés, animés de la même foi et tendus vers un même but, quelle chance et quelle richesse. Il saura t’aider à discerner, à trouver la bonne voie, ses conseils ne te donneront pas la solution, mais t’aideront à la trouver. Dans les coups durs, si tu perds pieds et que tu as l’impression de glisser vers l’abîme sans fond, il sera là pour te rattraper et te remettre délicatement sur la voie du  ciel. Si c’est un véritable ami, tu sais que tu peux toujours compter sur lui, il est prêt à tout entendre car il t’aime, c’est ton ami. Et à son tour, si c’est lui qui traverse des difficultés, alors tu seras toujours là pour lui. De pareilles amitiés sont des dons de Dieu, mais elles se construisent et s’entretiennent le long de la rude ascension de la vie. Si tu as  un tel trésor alors ne le gaspille pas et fais le prospérer en l’approfondissant. Si tu n’en as pas encore trouvé, alors cherche à en créer. Ce genre d’amitié profonde et sincère ne se fait pas en un jour et demande que tu sois prêt à te livrer, à donner de ta personne et à donner ta confiance. Cependant, ne livre pas les clefs de ton âme à n’importe qui de peur qu’il ne l’entraîne dans le précipice. Sois précautionneux dans tes choix, mais généreux aussi. Il te sera rendu au centuple.

Charles

Merci

     Assise sur le vieux banc de pierre de la maison aimée, mes yeux découvrent le jardin comme un monde enchanté, où Vous avez mis, Mon Dieu toute la beauté des couleurs, toute l’harmonie des formes, un équilibre inégalé.

     Merci pour la beauté paisible de ces soirs d’été où les conversations familiales se prolongent tard, de plus en plus bas à mesure que s’avance la nuit, contemplant les étoiles s’allumant l’une après l’autre pour dessiner les constellations, avec plus tard en août celles qui filent et font faire des vœux aux enfants.

     Pour ces réunions, où les liens se resserrent et la tendresse s’exprime.

     Pour le rire perlé des enfants, les souvenirs des anciens maintenant l’esprit de famille de mille souvenirs, qui après leur départ seront transmis dans la lignée.

     Merci pour le bruissement des feuilles dans la brise vespérale, le crépitement de la pluie d’orage après la chaude journée, les éclairs, symbole de Votre Toute Puissance, les reflets de la mer, le bruit du ressac, la splendeur des cimes encore enneigées, l’odeur de l’herbe coupée et de la terre humide, des confitures dans la vieille cuisine.

     Pour les fruits mûrs, cueillis avant qu’ils ne passent et les bonheurs glanés au fil du jour.

     Merci pour la beauté des calvaires le long de nos chemins, les fêtes mariales qui illuminent l’été,

      Pour vos églises, cloîtres et abbayes que nous avons le temps de contempler, où la fraîcheur reposante nous invite à prier en ces lieux sanctifiés par ceux qui y vécurent la règle ancestrale,

     Et dont le regard clair nous suit encore malgré le vent de l’histoire.

     Pour les sacrements reçus où Vous nous donnez foi, espérance et charité.

     Merci de votre amour qui nous guide pas à pas et que nos vies trop rapides ne savent plus deviner.

     Pour la rose du matin perlée de rosée, le bouquet dans la maison, les amis qui viennent à passer, le sourire d’un inconnu, l’aide inattendue,

     Pour le chant des oiseaux et le jeu d’un piano,

     Pour le feu de bois qui éclaire la nuit,

     Pour la joie simple qui nous comble tout à coup, nous soulevant vers celle qui ne finira pas.

     Merci pour la croix donnée, inexplicable qui vient briser nos rêves et nous laisse découragés.

     Alors qu’elle n’est que l’expression de Votre Amour pour nous faire grandir malgré tout, et nous donner mieux encore,

     Sûrs de Votre main qui nous guide, avant que tout ne s’éclaire dans un éblouissement.

            Merci pour ceux qui sur notre route, la main sur l’épaule nous entraînent à continuer malgré la peine et le poids du jour offrant leur sourire apaisant.

          Merci pour les âmes qui souffrent et gisent sur le chemin, pour lesquelles Vous voulez notre main secourable.

          Qu’elle soit celle qui offre le verre d’eau, soigne les blessures et partage la peine, au nom de Votre Amour, par nos pauvres natures à qui Vous avez tout donné.

                                                                                              Jeanne de Thuringe

Et des citations pour nourrir vos pensées d’été…

  • Etre dans le vent, est une ambition de feuille morte. G Thibon
  • La chute n’est pas un échec. L’échec, c’est de rester là où on est tombé. Socrate
  • On a deux ou trois fois dans sa vie l’occasion d’être brave et presque tous les jours celle de ne pas être lâche. René Bazin
  • Toute ascension se nourrit d’une douleur dépassée. Monter, c’est surmonter. Gustave Thibon
  • La racine plonge dans la terre ; le cerveau plonge en Dieu, c’est-à-dire dans l’infini. (Victor Hugo)
  • Quoiqu’il arrive j’ai toujours le sourire

Je prends la vie du bon côté

Car je me dis qu’il peut arriver pire

Et ça suffit pour me mettre en gaîté.

  • Sourire est si facile, et cela arrange tant de choses ! Guy de Larigaudie
  • Un père vaut plus qu’une centaine de maîtres d’école. G Herbert
  • Le cœur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon. H de Balzac
  • Oh ! l’amour d’une mère ! Amour que nul n’oublie !

 Pain merveilleux qu’un Dieu partage et multiplie !

 Table toujours servie au paternel foyer !

 Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier ! Victor Hugo

  • Que Dieu nous accorde la sagesse de percevoir ce qui est juste, la volonté de le choisir, la force de le défendre en toutes circonstances.

« SPECIAL VACANCES ! » Quelques visites pour les beaux jours …

  • Moulins (03) :

Au musée du Chablais, jusqu’au 16 septembre. Le Centre national du costume offre un univers imaginaire à l’occasion de l’exposition « Contes de fées ». Cncs.fr

  • Blois (41) :

« Ainsi Blois vous est conté », jusqu’au 23 septembre. Son et lumière spectaculaire où la technologie et les effets spéciaux magnifient la grandeur des lieux. Spectacle à ne pas manquer ! Châteaudeblois.fr 

  • Chaumont sur Loire (41) :

Le festival international des jardins, jusqu’au 4 novembre. Toute l’imagination et le talent de jardiniers, paysagistes et scénographes. Domaine-chaumont.fr 

  • Maincy (77) :

Jusqu‘au 6 octobre le Château de Vaux-le-Vicomte propose à ses visiteurs, tous les samedis soirs, la visite du château et des jardins éclairés à la bougie ! Redécouvrez ces jardins à la française de Le Nôtre, et l’architecture merveilleuse de Le Vau sous la lumière vacillante de 2000 chandelles…A 23h00 un feu d’artifice d’or et d’argent clôt chacune de ces soirées. Vaux-le-Vicomte.com

  • Valloire (74) :

Concours international de sculptures géantes sur paille et foin du 3 au 8 juillet. Certaines œuvres atteignent plus de 7mètres de hauteur faites de 600kg de foin, 400kg de paille et 75m de grillage… Valloire.net 

  • Mozac (63) :

Les jardins de Portabéraud se mettent à l’heure vénitienne les 7 et 8 juillet à l’occasion de l’événement « les costumés de Venise », un enchantement ! Châteaudeportaberaud.com 

  • Ploëzal (22) :

« La fabuleuse odyssée des épices » jusqu’au 30 septembre. L’exposition retrace cette histoire des routes des épices et leurs usages depuis l’Antiquité. Un voyage au long cours varié et passionnant. Larochejagu.fr 

  • Brest (29) :

« Rade en fête » du 13 au 22 juillet : embarcations variées en balade sur une mer intérieure qu’est la rade de Brest, mais aussi baptême de plongée sous-marine, démonstration de sauvetage en mer… Idéal pour une belle journée iodée en famille ! Brest-terres-oceanes.fr 

  • Sarzeau (56) :

« Les journées du vent », du 13 au 15 juillet, festival de cerfs-volants aussi variés que colorés pour amuser grands et petits. Penvins-cerf-volant.org

  • Séricourt (62) :

« Séricourt terre d’aventure », du 1er juillet au 30 août, quand les jardins se transforment en parcours-jeu. Jardindesericourt.com

…et pour les jours de pluie :

  • Vizille (38) :

« Heurs et malheurs de Louis XVII, arrêts sur images », du 29 juin au 1er octobre 2018 au Domaine de Vizille, Musée de la révolution française, tous les jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h sauf le mardi.

  • Nantes (44) :

« Nous les appelons  Vikings », du 16 juin au 18 novembre 2018 au Château des Ducs de Bretagne, Musée d’Histoire de Nantes, tous les jours, sauf le lundi de 10h à18h.

  • Versailles (78) :

« Des jardins et des dieux » du 12 juin au 16 septembre, exposition du peintre trop méconnu Jean Cotelle (1646-1708) au château de Versailles, Grand Trianon, tous les jours sauf le lundi de 12h à 18h30.

  • Paris (75008) :

« Les impressionnistes à Londres, artistes français en exil » du 21 juin au 14 octobre 2018, au petit Palais, Musée des beaux-arts de la Ville de Paris. Tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h.

Un peu de joie dans un monde triste

Chère Bertille,

Tu me faisais part dans ta dernière lettre de la tristesse du monde dans lequel tu vis maintenant.  Oui ce monde contemporain morne, triste, individualiste, qui sombre dans le péché, a besoin de la jeune fille chrétienne. « La tristesse est comme une plaie universelle qui affecte toutes les puissances de son âme et toutes les parties de son corps.[1] »

Mais toi, Bertille, as-tu déjà pensé que tu pouvais avoir ton rôle à jouer pour redonner la paix au monde ?

Pas besoin d’attendre d’être maman ou religieuse, ma chère Bertille pour penser avoir une action sociale. Tu peux d’ores et déjà aider à reconstruire l’édifice qui s’effondre.

Je t’entends déjà me dire, « comment veux-tu que je rayonne sur ce monde, je ne compte pas faire de la politique…. Comment puis-je avoir un impact sur la société ? »

Tout simplement par ta joie. La joie est une des principales qualités de la femme. Souvent on la compare à un rayon de soleil au sein de son foyer, qui illumine toutes les âmes, ou encore à une flamme : celle qui pétille dans l’âtre et qui réchauffe tous les cœurs. Ne sommes-nous pas le « sel de la terre » ?

Tel doit être notre rôle : réchauffer le monde par notre joie.

Regarde autour de toi : dans le bus ou le métro, quand tu rencontres une troupe de collégiens ou de lycéens qui cherche à se faire remarquer par leurs bruits et leurs éclats de rire. Est-ce ça la vraie joie ? Cette excitation où l’on ne sait plus pourquoi l’on rit, ou quand on cherche juste à se faire remarquer ? Je pense que tu te doutes bien que là n’est pas la joie chrétienne.

A Noël quand tu considères tous ces cadeaux qui font la joie des enfants et des plus grands. Tu sens bien que les gens comblés sont heureux le temps d’ouverture du paquet et de la découverte puis,  les jours passant il ne reste plus rien. Joie matérielle, joie bien éphémère. Regarde tous ceux qui possèdent le portable dernier cri, une superbe voiture neuve, ou la belle maison qui fait envier tout le monde, sont-ils plus heureux ?

La vrai joie chrétienne n’est pas superficielle, matérialiste, ou excitée. Elle vient du dedans, elle est toute intérieure. Comme toute joie elle a une source, mais celle-ci est intarissable. Elle vient de Dieu. La joie est la vie de l’âme.

Eh oui la joie chrétienne est une joie spirituelle qui déborde. Tu t’en rends compte, je pense, en regardant tes camarades étudiantes et si tu as la chance d’être née dans une famille chrétienne, d’avoir appris la Foi sur les genoux de ta maman, ou d’avoir déjà découvert ce qu’est l’Espérance. Quoi qu’il puisse arriver tu sais que quelqu’un t’aime au Ciel et qu’il est allé jusqu’à mourir sur la Croix pour toi. Que tu as une maman au ciel qui veille sur toi avec un Cœur maternel et tendre.

Ce n’est pas le cas de la plupart de nos concitoyens. Sois indulgente avec eux, ils n’ont rien reçu. Mais toi qui as  reçu ces grâces, montre-leur ce qu’est la vraie joie. C’est le plus facile des apostolats. Pas besoin de parler. Où que tu ailles, on ne peut te retirer cette arme.

Si quelqu’un te dit un jour : « Toi tu es toujours joyeuse, ça fait du bien… », sache que tu es sur la bonne voie !

Ma chère Bertille, va à la source, puiser cette joie, dans l’Eucharistie. Même étudiante prends le temps d’aller régulièrement à la messe en semaine pour communier et crois-moi, ta joie chrétienne débordera naturellement. «  La véritable et souveraine joie dit Saint Bernard est celle qu’on goûte en Dieu et que personne ne peut nous ôter, puisque nous avons Dieu dans notre cœur, là où il la renouvelle sans cesse. » Alors tu réchaufferas les cœurs qui t’entourent, et ton action sera proprement féminine.

Je te souhaite de bonnes vacances et je t’embrasse bien affectueusement.

Maïwenn

[1] Traité de la joie de l’âme chrétienne. Père de Lombez O.F.M.