La force dans les petits détails

Bien Chère Bertille,

            Les vacances ont une fin. La rentrée approche ou peut-être est-elle déjà faite ? La routine de la vie quotidienne va reprendre et, justement avant que les mauvaises habitudes nous rattrapent c’est l’heure des résolutions. Cet été, j’ai eu le plaisir pendant quelques jours de m’occuper des enfants lors d’une réunion de famille. Ils étaient nombreux et de tous les âges. J’ai pu ainsi avoir rapidement un aperçu sur la jeunesse actuelle.

            Ce que j’aime chez les jeunes c’est leur enthousiasme pour jouer. Si tu voyais l’énergie qu’ils avaient pour se battre contre l’équipe adverse lors de grand jeux. Ils n’avaient pas peur des égratignures, des coups, des roulades par terre. Tout était bon pour sauver le trésor. Si la jeunesse mettait cette même ardeur pour défendre notre Foi, notre Trésor, le démon serait un peu moins maître sur cette terre !

            La défense de la Foi ne nécessite pas un champ de bataille comme il y en a eu à certaines époques. Notre champ de bataille à nous c’est notre vie quotidienne. Ce que j’ai souvent constaté c’est la générosité chez les jeunes filles pour commencer certaines tâches, mais aussi le manque de force pour aller jusqu’au bout du travail bien fait. La suite du programme, le manque d’énergie, la lassitude du travail pénible commencé, font bâcler rapidement le travail commencé. Les jeunes, et tout particulièrement les jeunes filles, doivent apprendre à bien faire leur travail même si c’est dans l’ombre et que personne ne le verra sauf Dieu et la petite fourmi. C’est le travail de la future épouse, et il faut s’y préparer chaque jour. Si le cœur n’y est pas, dis-toi que tu prépares la joie future de ton foyer : mari, enfants.

            Regarde la Sainte Vierge à Nazareth, elle a toujours su dire oui à toutes les petites choses et lorsque l’ange Gabriel lui demanda d’être Mère de Dieu, elle sut dire FIAT, que votre Volonté soit faite. La persévérance dans les petites choses mène à la persévérance dans les grandes.

            Dans la vie quotidienne c’est pareil, il faut prendre cette habitude d’aller jusqu’au bout de ce que l’on commence : un devoir en cours bien fait jusqu’au bout, le ménage jusqu’au petit détail que l’on ne voit pas, la lecture d’un livre en entier, bien ranger les affaires et non tout mettre dans un panier et « on rangera ça plus tard », faire son lit le matin… Souvent on fait du cache misère. Un auteur dit : « Péguy admirera un jour sa mère, rempailleuse de chaises, parce qu’elle rempaillait celles-ci à la perfection. 

Jésus peut, de la même manière, admirer le labeur quotidien de Marie. Celle-ci est vraiment la femme forte et courageuse dont parle l’Ecriture. Elle ne bâcle rien, ne se débarrasse de rien. Elle sait qu’il n’est aucune œuvre petite et méprisable, à cause de la Majesté de Celui qui les accomplit en nous. Elle aime donc le travail achevé. » Mais se pose-t-on la question : que ferait la Ste Vierge ? « Ces tâches de chaque jour, les faisons-nous bien, avec sérieux, sans rechigner sur la besogne, avec fini, mettant notre point d’honneur à parfaire les moindres choses ? »

            La seule façon pour tenir dans le temps c’est d’utiliser  la vertu de force, et cette vertu de force nous l’obtenons en nous donnant à Notre-Dame. Donne-toi généreusement au Cœur de Marie, chère Bertille : Corps, âme, biens extérieurs, biens intérieurs. C’est un dépouillement universel : « Oh l’heureux dénuement ! Oh le riche appauvrissement ! Elle peut donner à notre pauvre corps plus de force et plus de santé[1] » le dépouillement procure la richesse éternelle.  « Heureux enfants de notre bonne Mère, voyez dans quel état de merveilleuse et douce dépendance nous pouvons nous placer à l’égard de Marie. Nous pouvons tout, absolument tout lui donner. Mais sachez bien que plus vous donnerez, et plus vous vous enrichirez.[2] »

            Sur ces bonnes paroles, ma chère Bertille, je te souhaite d’être généreuse. Le monde nous attire vers l’indépendance et nous devons contrecarrer par la dépendance. Le remède c’est le Cœur de Marie. Apprends à le connaître et tu y découvriras des ressources intarissables. Je te souhaite bon courage et sois forte. Je t’embrasse bien affectueusement,

Maïwenn

[1] Jean Ladame

[2] Père Giraud

L’esprit de Pauvreté

 

« Nous sommes absolument pauvres, et la grande tromperie de l’argent est de nous masquer que nous sommes pauvres. Rien n’est naturel. Même ce que nous appelons la nature n’est pas naturel. Si nous savions regarder la vie autrement qu’avec des yeux habitués, nous y verrions un miracle constant, et nous verrions aussi notre dénuement total ; mais nous n’apercevons pas le miracle, parce que nous ne voulons voir que nous : alors, ce que nous avons comme objet de contemplation, c’est un pauvre bonhomme assez pénible et maladroit, et il faut avouer qu’il faut de la complaisance pour se régaler de ce spectacle ! J’ai connu un homme qui trouvait décourageant de devoir être, selon le mot de l’Évangile, un serviteur inutile. C’est extrêmement consolant au contraire. Quelle liberté totale l’âme trouve dans la conscience de son dénuement et de son inutilité ! Quand on croit être quelque chose, on n’est quand même jamais content : on a toujours quelque chose à demander et on ne demande jamais ce qu’il faut. Quand on sait qu’on n’est rien, on n’a plus qu’à tout demander et on a l’assurance que tout nous sera donné. Se mettre dans l’esprit de pauvreté, c’est simplement se mettre dans la vérité. »

André Charlier L’esprit de pauvreté – « Itinéraires » n°109, Janvier 1967

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Le monde est malade ; avec toute sa richesse, ce monde dépérit et va aux abîmes ; il glisse sur une pente mortelle et étouffe dans son luxe. C’est la pauvreté qui le guérira. La vie évangélique, la vie pauvre de Jésus doit briller si clairement en nous que les hommes doivent Le reconnaître en nous.

Puisse toute richesse et tout luxe ne vous être qu’ennui et chagrin et puissent toutes les privations être votre nourriture, à la pensée qu’elles sont le même aliment dont Jésus, Marie et Joseph se sont nourris avidement durant toute leur vie.

Pauvreté est pénible au corps, mais elle est richesse quand elle est supportée pour Dieu.

Père Poppe – Sous le regard de Dieu

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L’esprit de pauvreté ne sera en toi ni durable ni profond, s’il ne se base pas sur la confiance en la Providence divine. Ce n’est que si tu te confies vraiment en Dieu et en sa parole qui ne failliront jamais, que tu auras le courage de mettre de côté toute préoccupation excessive pour les affaires temporelles. Alors s’accomplira pour toi la parole de Jésus : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît »(Mt. VI, 33.)

Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine – Intimité Divine

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« A l’affamé appartient le pain que tu gardes. A l’homme nu, le manteau que recèlent tes coffres. Au va-nu-pieds la chaussure qui pourrit chez toi. Au miséreux, l’argent que tu tiens enfoui ».

Patrologie Grecque, XXXI, homélie 6

 

 

La tenue du dimanche

 

Quels que soient les goûts vestimentaires de chacun, il est une coutume à sauvegarder, qui est de « s’endimancher ». Si le mot prête désormais à rire pour beaucoup, sa réalité disparait malheureusement avec le style « casual », décontracté, qui est de mise dès le vendredi.

Une petite chose est oubliée : le Dimanche est le jour qui appartient au Bon Dieu. Et, par respect pour lui, pour l’honorer, nous nous devons de le fêter non seulement par l’assistance à la messe, qui est bien sûr le principal, mais également par une tenue vestimentaire digne de notre Créateur, plus raffinée qu’à l’ordinaire, et qui est la marque de la déférence que nous lui portons. Et cela vaut pour les hommes comme pour les femmes !

S’habiller « moins bien » le dimanche que les jours de semaine, n’est-ce pas la preuve d’une inversion des valeurs ? Dieu n’est-il pas infiniment plus important que le plus difficile de nos clients ou que notre patron lui-même ? De même pour les grandes fêtes religieuses, il est tout à fait normal de veiller à s’habiller avec davantage de soin, non pas par convenance mondaine, mais avant tout pour le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.

Et ne croyez pas que cela soit anodin : non seulement, si nous le faisons sans vanité, cela nous met dans des dispositions de piété, mais ce seul témoignage peut convertir plus d’un passant à notre insu !

Alors, surtout le dimanche, n’hésitons pas à nous montrer tels que nous sommes : des Catholiques.

Ma Bibliothèque

 

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin est) pour chaque âge de la famille.

En effet ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Il faut, dès l’enfance, habituer vos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oubliez jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

 ENFANTS :

– Livre à lire à partir de 4 ans – Blancheline – Père Castor – 2019

– Dès 6 ans : L’apprenti sorcier – G. Müller – Ecole des Loisirs – 2019

– A partir de 8 ans : Légendes bretonnes – Editions des régionalismes – 2019

– Dès 10 ans : L’histoire d’Hellen Keller – L-A Hickok – 2019

– A partir de 12 ans : Jehannot et la petite sarrasine – H. Coudrier – Elor – 2019

 ADULTES (à partir de 16 ans)

– Hagiographie : Saint Joseph de Cotignac – Elise Humbert – Chiré – 2019

– Vie chrétienne : Le mariage chrétien – Pie XII- Clovis – 2019

– Spirituel : Le don de soi – P. J. Schrijvers – Clovis – 2018

– Politique : De la Prudence – La plus humaine des vertus – M. De Corte – DMM – 2019

– Roman : Nantes Rouge – X. Cebron de Liste – Persée – 2016

 

 Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com

 

Où sera ton cœur ?

Mercato : les 10 joueurs de football les plus chers du monde !

 Bertrand regarde les titres des journaux : Politique : « Forum de Davos : le PDG de JP Morgan loue Emmanuel Macron » ; Economie : « l’homme le plus riche du monde finalise son divorce » ; « Bernard Arnault garde la tête du classement des plus grandes fortunes » ; Sport : « Top 10 des plus gros transferts de l’histoire » ; « Kylian Mbappé est toujours le joueur le plus cher au monde !» …

La société actuelle nous pousse en permanence à considérer l’argent comme un but essentiel de la vie, ou tout au moins, le critère essentiel de sa réussite, à égalité avec les plaisirs du monde. Sommes-nous atteints par une nouvelle forme de la décadence romaine : « du pain et des jeux » ? Ne faut-il pas gagner plus et « se faire plaisir ? »  

Sommes-nous indifférents au regard que la société moderne porte sur nous : « il gagne bien sa vie, il a de la chance » ou au contraire « on se demande comment il fait avec son petit boulot ».

Qui dira de nous : « c’est une personne de valeur, profonde, tournée vers les autres, qui donne envie de lui ressembler » ?

Savoir de quel côté nous penchons

Alexandre Dumas fils rappelle que « l’argent est un bon serviteur et un mauvais maître ». (La Dame aux Camélias)

Considérons-nous l’argent comme une source de puissance ou une sécurité raisonnable ?

Y pensons-nous trop souvent soit parce que nous avons peur qu’il manque, soit parce que nous avons peur de ne pas le placer au bon rendement ?

Ne pensons-nous pas trop souvent au regard des autres sur notre voiture, notre métier, notre maison ou notre garde-robe ? 

Sommes-nous un éternel insatisfait de notre salaire, envieux des voisins, ne voyant que le nombre d’euros mensuels et le titre du poste ? N’oublions-nous pas que l’employeur peut valoriser aussi des qualités relationnelles et humaines, un esprit d’initiative au-delà du strict titre du poste, une bonne humeur préférable à notre pessimisme visible… Bien sûr, si nous souhaitons légitimement négocier notre salaire, il faut parfois faire des comparaisons. Appliquons alors les règles du discernement des esprits de Saint Ignace : si nous sommes troublés au lieu d’être sereins et positifs, c’est que nous sommes tentés de perdre l’esprit de pauvreté.

Au-delà de l’argent ! 

Ces questions nous montrent bien que l’esprit de pauvreté ne va pas de soi !

Cet esprit est une attitude de l’âme et de la volonté qui doit s’appliquer à tout ce que nous possédons au-delà de l’argent, même si ces possessions sont légitimes : biens matériels, notre temps, nos goûts et même notre réputation !  Oui, cet esprit peut et doit s’exercer chaque jour quelle que soit notre aisance financière. En voici cinq exemples :

  1. Savoir donner

« Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (St Mat. VI-3). Un don, un cadeau, un service rendu doivent être vite oubliés. Acceptons les remerciements avec simplicité, sans coquetterie et passons à autre chose. C’est la meilleure manière de ne pas se dire plus tard… « quel ingrat, c’est toujours à sens unique » ou de se troubler parce qu’on n’aurait peut-être pas du donner. Donnons et oublions !

  1. Savoir demander :

Demander est plus difficile que donner ! Si l’inscription de nos enfants dans de bonnes écoles, fait peser trop de contraintes sur le budget de la famille, l’humilité et l’esprit de pauvreté nous commandent de demander des bourses, et de l’aide autour de nous, individuellement et par les divers réseaux d’entraide.

  1. Savoir rendre :

Anciens élèves qui avez tant reçus par des écoles qui sont restées bonnes, des mouvements de jeunes, des prêtres, de votre famille sachez rendre avec générosité par des dons, un soutien et de la reconnaissance visible !

Ce que nous avons reçu ne nous appartient pas, n’enterrons pas ce trésor comme un riche avare : transmettons-le !

  1. Se détacher du confort bourgeois :

La vie intérieure et le calme de la vie de famille sont indispensables. Pourtant, qui ne finit pas par s’attacher à ses petites habitudes, son train-train comme un riche à son trésor ?

Pantouflards pour certains, hyperactifs pour d’autres… Ne disons-nous pas trop souvent à nos enfants : « je n’ai pas le temps de t’écouter » au moment où eux en ont le plus besoin : lorsqu’ils rentrent de l’école et en week-end ?

Sachons accepter une idée du conjoint, ou un service à rendre à la paroisse, à l’école ou à quelqu’un qui en a besoin, sans dire « j’avais prévu autre chose ». Détachons-nous de notre temps et de notre confort parfois insensiblement égocentrique !

  1. Pauvreté spirituelle

L’esprit de pauvreté s’applique aussi dans ce domaine : il suffit de lire Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Tout est simple avec cet esprit !

Prenons conseil ! Un directeur spirituel saura nous aider à choisir les bons outils pour cultiver notre jardin spirituel, et nous éviter l’attachement à notre volonté propre.

Esprit de charité :

Soyons honnêtes, nous pouvons tous progresser sur l’un de ses cinq points… Avec cet esprit de pauvreté, qui est aussi un esprit de charité à pratiquer par chacun quel que soit son état, nous éviterons le reproche sévère de Léon Bloy : « je me suis demandé souvent quelle pouvait être la différence entre la charité de tant de chrétiens et la méchanceté des démons » (le sang du pauvre)

Au contraire, nous mériterons la promesse de Jésus-Christ pour tout ce que nous aurons fait: « ton Père qui voit dans le secret te le rendra ». 

Hervé Lepère