Actualités culturelles

 ¨ Honfleur (14)

A partir du 5 septembre et jusqu’au 23 novembre 2020, le musée Eugène Boudin met en avant « Les couleurs de la mer. Charles-François et Karl Daubigny en Normandie ». Précurseur du mouvement impressionniste, Charles Daubigny est l’un des premiers artistes à adopter la peinture en plein air : on lui doit de magnifiques paysages côtiers de Normandie, aux couleurs exceptionnelles. Son fils Karl, dont le talent ne démérite pas, prendra la suite de son père.

¨ Langres (52)

Grâce à l’exposition « Mille et un Orients. Les grands voyages de Girault de Prangey (1804-1892) », le musée d’Art et d’Histoire de Langres fait renaître la figure de Girault de Prangey, voyageur infatigable qui rapporta de ses expéditions des œuvres uniques : peintures, aquarelles, dessins et daguerréotypes vous plongeront dans l’atmosphère chaleureuse de l’occident méditerranéen et de l’Orient.

¨ Paris (75 014)

Le musée de la Libération présente jusqu’au 13 décembre 2020 son exposition intitulée « 1940. Les parisiens dans l’exode ». La réunion de nombreuses photographies ainsi que de quelques vidéos saisissantes permet de revenir sur cet épisode tragique de mai et juin 1940 : face à l’avancée soudaine des armées allemandes, les parisiens – et bien d’autres – se voient forcés d’abandonner leurs habitations et de fuir la capitale. Un témoignage bouleversant !

¨ Le Havre (76)

Jusqu’au 1e novembre 2020, profitez de l’exposition « Nuits électriques » organisée par le Musée d’Art Moderne du Havre. Rassemblant les œuvres de 70 peintres, l’exposition souligne le bouleversement provoqué par l’apparition de l’éclairage artificiel des villes : cette nouvelle illumination donne à voir des clartés jusque-là inconnues, véritable fascination pour les artistes.

¨ Saint Germain-en-Laye (78)

Jusqu’au 3 janvier prochain, partez à la découverte des expéditions archéologiques de Napoléon III avec l’exposition « D’Alésia à Rome. L’aventure archéologique de Napoléon III » au Musée d’archéologie nationale. Fasciné, comme beaucoup de ses contemporains, par la redécouverte de civilisations oubliées, Napoléon est le premier – et le dernier ! – chef d’Etat à faire de l’archéologie une préoccupation nationale. Il vous emmènera à ses côtés sur les traces de Jules César.

 

La maçonnerie

Commençons à approfondir la restauration d’une maison ancienne par la compréhension de la structure du bâti (ou maçonnerie) selon les matériaux propres à sa région et les techniques de construction qui en dépendent.

Pour des raisons de pratique et d’économie, la maison est bâtie avec les matériaux fournis sur place, selon un savoir empirique et l’observation du climat transmis de mémoire d’homme. C’est ainsi que personne ne se hasarde à construire aux abords d’une rivière pouvant  se transformer en un torrent furieux, en bord de mer du fait des tempêtes, ou dans un couloir d’avalanche.

  Une construction simple est composée de quatre murs extérieurs : la façade principale avec l’entrée, la façade postérieure, et deux murs latéraux appelés murs pignons. Dans les régions venteuses, ils sont orientés vers les vents dominants et le plus souvent aveugles (sans ouverture).

  A l’intérieur, nous trouvons des murs de refend, ou murs porteurs afin de consolider les planchers des étages quand la portance est trop grande.

  Dans les régions pauvres, les murs sont montés en terre comprimée, le pisé. Parfois s’ajoute de la paille hachée, il s’agit alors de la bauge. Le torchis est composé d’argile, d’eau, de paille et parfois de poils d’animaux. La chaux peut le compléter.

  Le soubassement est fait en pierres trouvées sur place, souvent trop peu nombreuses pour tout un mur mais suffisantes pour ce socle, sur lequel ensuite des pieux sont fichés comme armature. Puis le pisé, bauge ou torchis remplit les vides.

La solidité en est certaine. De beaux exemples se voient en Normandie dans le pays d’Auge, en Sologne, ou dans le Lyonnais.

  Dans la région du Nord, les constructions sont en briques cuites dans de petits fours campagnards chauffés au bois et ont le charme d’un matériau aux dimensions non standardisées.

  Enfin dans les régions plus riches où la pierre est présente, la construction est faite avec la veine de pierre locale.

  Pierre calcaire en Bourgogne, Poitou, granit en Auvergne, Bretagne et sur le V granitique qui va de l’une à l’autre de ses régions. Pierre de tuffeau tendre mais gélive (sensible au gel) en Touraine et une partie des pays de Loire. Pierre blonde de Caen, schiste dans la région de Bayeux et le nord Cotentin, en Bretagne aussi, résistant à l’humidité et d’une solidité à toute épreuve. Pierre de meulière en région parisienne, etc…

Pierre de taille quand elle est plus fine, elle est employée dans les constructions plus importantes ou plus riches comme les belles demeures de ville ou châteaux d’importance, les manoirs étant, quant à eux construits avec les matériaux locaux.

Il est possible aussi de trouver dans les maisons rurales des murs dits de blocage, constitués de deux parements qui enserrent une fourrure de terre, pierres et cailloux.

Les fondations n’existent pas, contrairement à la fondation en béton actuelle. Les murs s’élèvent sur un fond bien stable (le fond de fouille) plus ou moins profond, parfois plus large à la base, afin d’assurer aux murs une grande stabilité pour résister aux poussées horizontales des planchers ou de la charpente. Ils présentent alors ce que l’on appelle un talus ou un fruit.

Enfin un enduit ou rejointement vient finir le travail de maçonnerie.

Le rejointement vient compléter les joints entre les pierres. Il est fait au mortier de chaux jusqu’au droit des pierres entourant les ouvertures, et n’est pas creusé autour de chaque pierre, ni encore moins en ciment, comme c’est le cas actuellement.

L’enduit, quant à lui vient tout recouvrir. Les joints sont grattés pour faciliter l’accroche du gobetis (ou dégrossi) projeté à la truelle, sur lequel ensuite, se pose l’enduit. Il vient à fleur des pierres entourant les ouvertures.

Ce sont donc ces pierres d’entourage qui indiquent si la façade doit être rejointoyée ou enduite, car dans ce cas elles sont saillantes pour tenir compte de l’épaisseur de l’enduit.

  Celui-ci est composé de chaux aérienne éteinte pour le bâtiment (CAEB), mélangée avec du sable de carrière du pays, non lavé, légèrement coloré et argileux et de l’eau.

  La maçonnerie, appelée aussi gros-œuvre est le premier des corps d’état sur un chantier, déterminant tous les autres, et le plus important financièrement.

  Nous verrons la prochaine fois, comment remédier à certains désordres et nous étudierons les principes de restauration.

                            Jeanne de Thuringe

 

FOYERS ARDENTS

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Notre revue: Foyers ardents est proposée :

  • soit gratuitement sur le site  https://foyers-ardents.org/
  • soit en version papier à lire, relire, feuilleter, préter pour le prix de 20 € (prix coûtant) 6 numéros par an à commander sur le site ou par courrier à Foyers Ardents, 2 rue du Maréchal de Lattre de Tassigny 78000 Versailles

  Vous pouvez aussi commander notre premier livre :

–  le Rosaire des Mamans (méditations du Rosaire parues dans notre revue)

 Il est paru au prix de 6€ + frais de port (gratuits pour 10 exemplaires). N’hésitez pas à en profiter rapidement !

Contactez-nous par courrier : Foyers ardents, 2 rue du Maréchal de Lattre de Tassigny 78000 Versailles ou sur contact@foyers-ardents.org

 

La force dans l’éducation

           Au-delà de la vertu de force qui affermit l’âme dans son désir d’un bien pourtant difficile à atteindre, le don de force nous donne l’assurance d’accéder à ce bien. Voilà qui est fort encourageant pour des parents chrétiens : parmi les dons reçus de l’Esprit Saint le jour de notre Confirmation, se trouve celui de la force ! Nous qui avons tant besoin d’assistance et de soutien providentiels pour la bonne marche de notre famille, nous avons reçu ces secours et oublions bien souvent d’y avoir recours. Car il nous faut les demander encore et toujours à Dieu pour garder en nos âmes ce petit germe de courage et de persévérance qui nous attire immanquablement et sans aucune crainte vers Lui. Voyons comment cette force peut revêtir divers aspects pour nous aider, selon les circonstances et les moments de notre vie, dans notre devoir d’éducateur.

La force héroïque :

  Celle des renonciations, des grands choix pour la sainteté de notre famille, comme par exemple celui d’une famille nombreuse si cela est possible. Ne nous sommes-nous pas mariés pour « peupler le ciel d’élus » ? Voilà bien un premier héroïsme de générosité, surtout aujourd’hui ou l’on vous regarde avec de grands yeux dès vous avez plus de deux enfants !

Cela entraîne bien sûr quelques difficultés : de logement d’abord. Qui dit famille nombreuse, dit grand logement…et de préférence une maison…avec un jardin. Pour l’équilibre de la famille, ne vaudrait-il pas mieux s’installer en province où les loyers sont plus abordables, et la vie plus sereine ? Il est possible que la carrière professionnelle du père de famille en pâtisse un peu… Admirables sont les parents capables de quitter leur région, d’accepter un revenu moins élevé pour le bien-être de leurs enfants !

Se pose ensuite la question du choix des écoles, car nous les voulons catholiques et d’un enseignement solide…serons-nous prêts à faire des kilomètres en voiture, hiver comme été, avec toute la petite troupe, nourrisson compris ?! Le don de force rassure nos âmes, cela pourra se faire ! Et plus tard, mettrons-nous nos enfants en pension ? Si cela est le meilleur choix pour eux, nous les y mettrons ! Admirables, vous dis-je.

La force tenace :

  Elle repose sur différents principes de l’éducation que nous voulons donner, comme ne pas céder aux caprices, mettre notre menace à exécution, ne pas faire « oui » quand on a dit « non » ! Et puis toutes ces petites exigences quotidiennes qui demandent de la persévérance : apprendre à nos enfants à finir ce que l’on a commencé, à ranger ce que l’on a sorti, la régularité, l’exactitude mais aussi leur montrer comment se priver de ce qu’on aime, rendre service, obéir…ces choses que l’on apprend tout petit et pour toute la vie ! Combien de fois faut-il répéter chaque jour, reprendre, corriger, se fâcher alors que souvent l’on est fatigué ?!

La force ferme et affectueuse :

  La mère surtout a des instinct de « couvage » ! Elle serrerait volontiers contre son cœur chacun de ses petits toute la journée si elle s’écoutait ! Mais il faut se retenir pour ne pas amollir les enfants, les laisser se relever lorsqu’ils ne sont pas gravement tombés, ne pas faire à leur place lorsqu’ils en sont capables et ont besoin de cette exigence personnelle…

           Pour son équilibre affectif, l’enfant a besoin de douceur et de fermeté, cela le sécurise. Une mère empêchait toute souffrance à sa fille : « elle aura à souffrir bien assez plus tard ! » disait-elle en la cajolant. En grandissant cette petite devint tyrannique avec sa mère désespérée, la traitant plus bas que terre. On n’avait donné à cette enfant aucun sens du sacrifice ni du moindre effort !

L’affection se traduit de différentes manières en fonction des âges, mais toujours elle est faite d’échanges, de bavardages confiants… oh cela prend du temps, mais c’est aussi du temps gagné par ailleurs ! Combien d’enfants, d’adolescents surtout, se plaignent de ne pas pouvoir parler avec leurs parents : maman est toujours pressée et papa a trop de travail… Il faut prendre ce temps, se rendre disponible et écouter, parler, conseiller, tranquilliser, s’intéresser à leurs études, leurs amis…merveilleuse façon de donner son affection quand est passé l’âge des câlins !

 

La force pleine d’abandon :

 

  La plus difficile, elle nous fait méditer la force de Notre Dame debout au pied de la Croix, impuissante et douloureuse devant la souffrance de son divin Fils. Il n’y a rien de plus insoutenable que de voir souffrir son enfant, que ce soit d’une douleur physique ou morale ! Immanquablement arrivent des épreuves : maladies, accidents, déceptions, échecs, deuils… On voudrait pouvoir prendre sur soi ces douleurs de nos enfants et l’on se sent si impuissant à les soulager. Parfois même on ne peut pas leur en parler pour les aider, leur dire au moins qu’on est là…Il nous faut alors faire un acte d’offrande, tout accepter et abandonner entre les mains de la Providence avec eux et pour eux, dans un grand « fiat » en dépit de nos larmes.

Parfois nous aurons conseillé, mis en garde, et nos enfants auront fait de mauvais choix souvent irrémédiables, dont, la plupart du temps, les fruits ne se font pas attendre… Douloureux chemin de croix qu’il faut alors faire avec eux, sans passion ni colère.

 

  Quant à nous, chers amis, notre foyer est-il école d’énergie ? Nous appuyons-nous sur le don de force pour obtenir de nos enfants que, de temps en temps, et dans quelques-uns de leurs actes, ils répriment leurs caprices et consentent à sacrifier leurs désirs pour installer en eux l’habitude de vouloir le bien ? Et, entre nous, ne savons-nous pas que pour régler la vie de nos enfants, il est quelquefois nécessaire de corriger les dérèglements de la nôtre…alors force et courage !

       Sophie de Lédinghen

 

Sois forte

Il est dit de la Vierge Marie qu’elle est forte comme une armée rangée en bataille. Cette force, loin de la brusquerie, doit être tienne, à son image.

Être forte, dans le monde où nous vivons, peut être souvent compris, ou vécu comme une intransigeance, une dureté qui se raidit face au mal, une tension jusqu’à nous rompre, faisant fuir ceux qui nous entourent. Mais la force est d’abord l’énergie détournée de soi, tournée vers le bien commun et le bien suprême, pour nous faire avancer. Elle écarte l’obstacle qui empêche la volonté d’être fidèle à la raison. C’est-à-dire qu’elle nous aide à vaincre le mal qui nous effraie et nous permet de poser, avec audace des actes qui coûtent.

Pour le bien, sois forte.

 Pour être fortes, nous devons savoir où nous allons, pourquoi et comment. Sinon cette apparence de force tournera vite en exaltation de nos caprices, à la satisfaction de nos désirs égoïstes, et nous deviendrons alors peu à peu tyranniques pour notre entourage. Notre vigueur disparaitra vite, comme neige au soleil, dans les difficultés. Nous ne saurons pas défendre la vérité, celui qui souffre, et ne parviendrons pas au but fixé. Nous ne servirons pas, mais nous nous servirons.

Pour t’oublier, sois forte.

Force qui s’acquiert par les petits efforts répétés du quotidien, du devoir d’état, ce renoncement sans cesse renouvelé, besogneux, ingrat, que parfois nul ne voit. Il nous aide, dans les grandes décisions à ne pas nous contenter d’à peu près, mais à chercher la vérité, quoiqu’il en coûte, à supporter avec patience les caractères… Seul l’amour de Dieu et du prochain peut être le moteur de l’âme dans cette quête du vrai. Nos actes ont des conséquences que nous ne mesurons pas sur les autres, ni dans le temps. Nous serons responsables de bien des chutes, de bien des pleurs, de bien des erreurs, si nous n’avons pas fait, avec force, ce qui nous incombait.

Par amour, sois forte.

 La force nous aide à la juste colère, si celle-ci est nécessaire pour la défense de la foi, de la morale ou du bon sens. La force tempère ce qui peut bouillonner en nous devant la souffrance profonde, l’injustice ou l’erreur grossière, car elle nous contient. La force nous rend doux mais fermes, il faut la demander souvent, dans la prière, car elle n’est plus vraiment de mise. Nous en avons peu d’exemples dans un monde où le caprice matérialiste domine, sans souci de servir Dieu. Le chemin d’une âme, autre que la nôtre, surtout si nous en avons charge, dépend de notre force.

Pour ton prochain, sois forte.

Force de ne pas « faire comme tout le monde », de ne pas suivre les modes, de ne pas se couler dans le moule par peur de la différence. Force de dire et rappeler la vérité sans crainte, force de résister à l’autorité quand celle-ci nous conduit manifestement mal ou se montre comme un loup ravisseur. Force sans hargne, sans mauvaise colère, sans agacement. Force qui va tranquillement son chemin et reste le phare dans la tempête, car elle sait où elle va et pourquoi.

Force d’accepter la contrariété ou la croix sans révolte, même si la nature est broyée, de se relever après la chute avec courage. Persévérance humble de chaque jour, jusqu’au moment où la mort viendra nous prendre. Force qui ne vient pas de nous qui ne sommes que faiblesse.

En Notre Seigneur et Notre Dame, sois forte.

                           Jeanne de Thuringe