La force de l’Amour!

           Lorsque Louis-Marie avait éprouvé ses premiers sentiments pour Julie, son amour naissant lui avait donné des ailes : il avait mis son point d’honneur à bien réussir la fin de ses études, à trouver un bon travail et à approfondir sa vie spirituelle pour être plus digne d’elle. Ils sont maintenant mariés depuis quelques années, et leur amour réciproque reste une motivation essentielle dans les efforts de chaque jour.

L’amour rend fort

   La Force, ce don qui nous inspire de l’énergie et du courage pour vivre chrétiennement en surmontant tous les obstacles est une qualité de la volonté. Pour orienter et guider la volonté, rien de tel qu’un haut idéal moral et spirituel ! Tous les éducateurs le savent et cherchent à développer l’amour de cet idéal chez les enfants et les adultes.

  L’amour continue à nous donner des ailes toute notre vie, au-delà de la période de découverte des premières années ! Louis-Marie puise dans l’amour de son épouse et de ses enfants, le sens de l’engagement dans son travail avec des responsabilités ou des contrariétés parfois lourdes à porter. Il y trouve aussi la persévérance dans les efforts vers la vertu pour corriger ses défauts (et cela dure toute la vie !).

  Son amour se concrétise dans les attentions de chaque jour, les services pour alléger le travail de son épouse, le temps passé avec les enfants même lorsque la fatigue ou l’égoïsme l’attirent vers internet ou son journal.

  Par amour, le bon mari sait respecter son épouse, s’unir à elle par un vrai don mutuel en évitant l’esprit de possession et pratiquer l’abstinence lorsqu’elle est souhaitable.

  Par amour, il sait envisager le positif en toute chose, y voir l’action de la Providence avant de s’inquiéter des incertitudes ou des épreuves.

Ainsi, le père aide sa famille à aller de l’avant. Il fait le pari de la confiance par amour : confiance envers son épouse, confiance envers les enfants. Il éloigne toute pensée de jalousie qui blesserait cet amour et pèserait sur l’ambiance de la famille.

  Une traduction de saint Paul, apparemment moderne mais théologiquement juste1, nous montre quelle force doit porter notre amour en famille : « l’amour est patient, serviable, sans envie (…) il ne s’emporte pas (…), il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Cor-XIII). Quel programme à mettre en pratique !

Plus fort pour bien aimer

            S’adapter au tempérament de chacun pour trouver le bon moment et la bonne manière de se parler peut réclamer un effort. Par expérience, nous savons tous les effets négatifs d’une parole, d’un silence ou d’une attitude maladroite, au mauvais moment… Le père de famille essaiera de faire attention à ce point. Cet effort d’adaptation montrera son amour à son épouse et à ses enfants et les fera tous grandir.

Il faut de la force et de la persévérance chaque jour pour rassurer, donner confiance, encourager, protéger, organiser une vie régulière afin que la paix règne dans la famille malgré les incertitudes ou les épreuves qui peuvent secouer notre tempérament.

  « Tu t’apercevras bientôt, je crois, (qu’en raison des imperfections humaines et des difficultés qui en découlent), l’amour, bien qu’il soit un don, doit aussi être appris, particulièrement lorsque tu t’efforceras de l’intégrer dans votre vie quotidienne qui n’est pas vécue dans un château de contes de fées mais au milieu des pressions, des problèmes et des épreuves quotidiennes2. »

Avoir la force d’intégrer notre amour dans la vie quotidienne, voilà le secret pour développer cet amour ! Cette règle s’applique à l’amour humain, comme à l’amour de Dieu.

A contrario, il est évident que la faiblesse détruit l’amour. Nous appelons faible, un mari ou un père inconstant dans l’épreuve, tombant trop facilement dans les tentations. L’amour impur rend faible, esclave des passions charnelles. Il est un faux amour.

Apprendre la force de l’amour

   Quels que soient notre âge et l’état de notre famille, apprenons la force qui nous aidera à mieux aimer et utilisons notre amour pour développer notre force de caractère ! Plus nous pratiquerons la force par amour, plus la force deviendra une habitude. Cette habitude libèrera notre volonté qui pourra s’employer, par un nouvel élan, à conquérir des qualités nouvelles et toujours plus élevées.

La force, qui est une qualité de la volonté, ne doit pas être confondue ni avec l’entêtement, ni avec l’énergie. Elle ne se conquiert que lentement et doit être éclairée par l’intelligence sur les buts à atteindre.

La rentrée scolaire peut être une bonne occasion de prendre quelques résolutions pour développer notre force par amour : amour de notre épouse, de la famille, de Dieu.

Au-delà des services ou des signes d’amour que nous pouvons mettre à notre programme, souvenons-nous que l’Eucharistie est appelée « le Pain des Forts » ! Quoi de mieux pour progresser, que la communion chaque dimanche, et pourquoi pas une messe en semaine cette année ? Une messe par amour de notre famille, ainsi confiée au Bon Dieu ; une messe pour mieux accomplir notre rôle de père ! 

Hervé Lepère

 

1 La Charité se résume en ce commandement : tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain….

2 Au creuset de l’amour, Alice von Hildebrand-2002

 

 

Célibat géographique ou déménagement?

           Marc, marié avec 3 jeunes enfants, ingénieur en bureau d’étude, hésite : son entreprise lui propose une mission d’un an pour mettre au point son matériel sur une base militaire, dans une ville agréable mais à 500 km de son domicile actuel… Doit-il faire confiance à son chef qui a intérêt à ce qu’il accepte, mais ne peut pas garantir un poste précis à son retour ? Et puis, son épouse n’est pas enthousiaste…

Marc a récemment acheté une maison. Dans la grande ville où il réside, il bénéficie d’une bonne école catholique, d’un réseau d’amis…  Son épouse n’est pas une aventurière, elle fréquente de nombreuses amies, quelques œuvres associatives … Partir seulement 1 an ? Se fatiguer à chercher un logement, faire la classe à l’aîné des enfants, n’avoir la messe que les dimanches, mais pas en semaine ? Marc hésite à refuser le poste, car il a besoin de progresser pour sa motivation professionnelle et pour nourrir sa famille qui grandira encore. Alors, peut-être partir en célibat géographique ? Revenir en train chaque week-end ? Son épouse sensible, fera-t-elle face avec les 3 enfants ? Tout se mélange dans sa tête : comment trier tous ces arguments pour ou contre ? Il prend conseil.

La séparation des époux est mauvaise, sauf exceptions

Toute la semaine, mari et femme séparés sont sous pression, pressés d’accomplir leurs devoirs professionnels ou de soin des enfants. Le mari rentre tard le vendredi : comment se réincorporer dans la vie de famille qui a continué sans lui ? Chacun a une lourde liste de choses à régler pendant le week-end qui ne sera donc pas un temps de détente. Le mari veut reprendre en main les enfants, et son épouse peut avoir l’impression qu’il lui reproche ainsi de ne pas avoir été à la hauteur. Parfois, c’est l’épouse fatiguée qui demande de serrer la vis… Comment garder la complicité légitime du père avec ses enfants, l’écoute, les conseils, les échanges ? Comment réagir lorsque l’épouse souhaite qu’ils aillent dîner chez des amis le samedi, en laissant les enfants ? Ou au contraire, lorsqu’un des adolescents est invité à l’extérieur ?

Ceux qui ont vécu en célibat géographique le disent : en raison de la distance, des rythmes et contextes de vie différents, un déphasage permanent s’installe et fait souffrir durement. L’unité des époux, donc de la famille, est mise en danger et personne ne sort indemne lorsque la vie commune reprend.

Les enfants ont besoin de parents visiblement unis, attentifs voire admiratifs l’un pour l’autre, pour être épanouis et se sentir en sécurité : ils souffriront davantage de la séparation que d’un déménagement.

Seuls le soir, le mari ou l’épouse peuvent chercher des compensations (sorties, amitiés, internet, coucher tardif) ou perdre le moral, succomber à la langueur, aux récriminations, ou à la tristesse.

Pie XII , dans son discours aux jeunes époux du 15/07/1942, nous alerte sur ce thème de la séparation: « C’est une épreuve, c’est une douleur, certes ; mais c’est encore un danger : le danger que l’éloignement prolongé accoutume peu à peu le cœur à la séparation et que l’amour se refroidisse et baisse, selon le triste proverbe « loin des yeux, loin du cœur » (…) La tentation viendra de ceux qui vous entourent : on voudra, dans une intention louable et sans éveiller le moindre soupçon, vous consoler, vous réconforter ; cette compassion sincère et votre courtoise reconnaissance soumettront votre tendresse à une dangereuse épreuve, la feront fléchir et grandir ; les intérêts matériels ou moraux du foyer, des enfants, de l’absent lui-même uniront leurs voix pour vous presser de recourir à des conseils, à des appuis, à des aides. Cette rencontre de l’empressement le plus loyal et le plus désintéressé et de votre confiance la plus sincère et la plus honnête pourra furtivement insinuer l’affection dans votre tendre cœur. »

Célibat géographique : LA question essentielle

Est-ce vraiment notre devoir de choisir le célibat géographique et de laisser l’épouse avec les enfants ? Ou est-ce une forme de confort ? Cette question est primordiale : si c’est vraiment un devoir, c’est à dire la volonté de Dieu, alors les grâces d’état seront présentes. Sinon, le danger est majeur.

Il peut y avoir de bonnes raisons à la séparation : dans une période difficile, le père de Padre Pio1 s’est expatrié deux fois pour payer les études de ses enfants, pendant que son épouse gérait seule la petite ferme de Pietrelcina. Un officier affecté sur un poste qui l’obligerait à être en déplacement hors de son domicile 4 nuits chaque semaine ne fera pas déménager son épouse. 

Mais souvent, les motifs d’éviter un déménagement, certes fatigant, ne sont-ils pas remplis de prétextes ? Des tentations sous apparence de bien :

¨ Les bonnes écoles…  mais en primaire, au pire, on peut s’organiser pour des cours par correspondance ; et en secondaire la pension est une bonne solution.

¨ La messe… il faudra peut-être faire quelques km en plus, vers une église moins jolie…

¨ Le déménagement est fatigant, Paris fait peur parce qu’on sera plus à l’étroit, que faire si on est propriétaire ? Ce sont de vrais sacrifices matériels, mais pour un bien plus noble : l’unité familiale.

¨ Le travail éventuel de l’épouse… occasion de changer ? ou d’arrêter temporairement ?

¨ La difficulté du poste : si l’autorité légitime nous croit capable de réussir et nous le propose, ne refusons pas l’effort, ou la progression de carrière !

¨ Les amis et les cercles…c’est l’occasion de se faire de nouveaux amis !

Sachons voir les bénéfices d’un déménagement :

Un déménagement nous sort de la routine qui peut endormir notre vie familiale ou professionnelle, et même notre âme. Retrouvons la joie des petits enfants face à la découverte de nouveaux horizons, de nouveaux amis. Un déménagement est une occasion de prendre de nouvelles habitudes.

Dans notre cas réel, Marc a finalement déménagé avec sa famille. Les essais de son matériel ont duré deux ans au lieu d’un. Il est revenu ensuite dans sa grande ville, avec un travail encore plus intéressant.

Chaque membre de la famille avait gagné en confiance en soi, en capacité à affronter l’incertitude de l’avenir ! Si c’était à refaire, ni son épouse ni lui n’hésiteraient ! L’unité familiale qui aurait souffert de la séparation s’est trouvée renforcée : ils avaient vécu une aventure ensemble.

Que faire si le devoir impose la séparation ?

Des règles fortes pour une vie régulière sont nécessaires.

La vie spirituelle doit être renforcée par les deux époux, pour que la grâce compense l’anomalie de la séparation : le chapelet quotidien est vital, une messe en semaine et la méditation quotidienne sont des atouts majeurs. Enfin, les époux peuvent se coordonner pour prier à la même heure, à distance. « Souvenez-vous que, si Dieu a élevé le lien nuptial à la dignité de sacrement, de source de grâce et de force, il ne vous y donne pas la persévérance sans votre propre et constante coopération. Or, vous coopérez à l’action de Dieu par la prière quotidienne, par la maîtrise de vos penchants et de vos sentiments (surtout s’il vous fallait vivre quelques temps séparés l’un de l’autre), par une étroite union au Christ dans l’Eucharistie, le pain des forts, de ces forts qui savent, au prix de n’importe quels sacrifices et renoncements, maintenir sans tache la chasteté et la fidélité conjugales. » (Pie XII, discours aux jeunes époux, 15/07/1942)

Des photos et souvenirs, au foyer comme dans le logement temporaire de l’époux, des images pieuses ou objets familiers entretiendront le lien du souvenir et de l’affection.

Le contact fréquent entre époux, au téléphone, pas seulement par mail ou whatsapp aura pour but de garder l’unité à travers un gros effort d’écoute de la part du mari. Écouter l’épouse partager ses joies et ses soucis, ses émotions et ses pensées. S’intéresser aux enfants, réfléchir ensemble mais avec une attention accrue pour celle qui est sur le terrain ! Le père aura intérêt à écrire à ses enfants de temps en temps, ou à leur parler au téléphone : il montre ainsi qu’il pense à eux ! Si le retour chaque week-end n’est pas possible, les époux échangeront quelques lettres : elles sont plus appropriées que les réseaux sociaux pour partager les vraies joies et peines, des confidences mutuelles, des projets, des intentions ou pensées qui peuvent s’élever à des considérations spirituelles qui les grandiront.

Il faut préserver ou organiser des moments de qualité, entre époux et en famille, chaque week-end et plus spécialement lors de vacances ou à la fin de la période de séparation. Certains militaires après une mission de 6 mois en opérations, organisent un beau voyage en famille pour se retrouver et pour créer des souvenirs positifs qui domineront sur ceux de la séparation.

Enfin, il est vital de savoir s’arrêter, avant que l’usure ne soit trop forte, donc de reconsidérer régulièrement l’évolution des circonstances qui dictent le devoir, et de chercher toutes les occasions de revenir à une situation normale.

L’unité de la famille, clé de sa sainteté

La famille catholique est le reflet de la sainte Trinité : les parents (image de Dieu le Père), les enfants, l’unité de la famille (représentant l’Esprit Saint, qui unit les autres personnes). Prenons bien conseil pour discerner notre vrai devoir lorsque cette unité est mise en danger par une séparation afin de préserver ce commandement : « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. »

 « Que nulle séparation de temps ou de lieux, chers jeunes époux, ne relâche le lien de votre amour, ce lien que Dieu a béni, que Dieu a consacré. Restez fidèles à Dieu, et Dieu gardera votre amour immaculé et fécond. » (Pie XII – 15/07/1942)

Hervé Lepère

 

1 Le Padre Pio est évidemment saint mais sa messe n’est pas célébrée dans les lieux de culte de la FSSPX et des chapelles amies en raison des doutes qui pèsent sur la procédure des canonisations revue après le Concile.

 

 

L’honneur de servir

           Nous sommes en Août 2050, les petits-enfants sont en vacances et leur grand-père Henri raconte sa guerre de 2020…

« L’ennemi COVID-19, un virus, a attaqué la France et de nombreux pays. Nous avons été enfermés avec vos parents, qui avaient votre âge, dans notre maison pendant plusieurs semaines sans pouvoir sortir. Imaginez-vous ? L’école, le travail du papa, le fonctionnement de la maison, les distractions, et même la vie religieuse : tout à la maison, tous ensemble, tous les jours !

C’est la guerre, avait dit le président. La guerre, ça révèle les caractères, la qualité des hommes et la qualité des chefs ! Ce qui est vrai dans les conflits militaires, a été vrai dans cette guerre particulière, et dans nos familles.

Ce confinement a rendu plus visibles les défauts ou tentations de chaque famille : les échanges avec nos amis et la réflexion nous ont aidés à progresser dans les mois suivants.

La proximité permanente a montré chez certains des tensions entre époux, ils ont travaillé leur unité par la prière, l’attention mutuelle, la recherche des points à admirer chez l’autre, l’oubli ou le pardon des défauts.

Les familles où les enfants faisaient la loi et submergeaient leurs parents, où les crises de nerfs jaillissaient plusieurs fois par jour, se sont inspiré de la règle monastique de saint Benoît pour établir quelques règles de vie.

D’autres, adeptes du chacun pour soi, dans sa chambre ou sur son portable…ont redécouvert la joie des contacts personnels père/fils et père/fille, et les activités communes.

La tentation de s’accrocher aux écrans plusieurs fois par jour a été vaincue par un esprit de sacrifice et de prière, et par la joie des activités et discussions en famille. 

Tous, nous avons reçu une leçon d’humilité et de courage : aucune famille, aucun père de famille n’était parfait sur l’ensemble de ces sujets…. Avec d’autres pères de famille, nous avons donc réfléchi et travaillé à notre rôle de pères de famille : « l’honneur de servir ! »

Le père a pour but de servir le Bien Commun

Être père, c’est plus qu’un métier ! On exerce son métier pendant la journée, on est père quand le travail est fini. Être père, c’est une joie ; ou bien c’est une mission. C’est aussi une responsabilité quelquefois désagréable. C’est donc beaucoup plus et beaucoup moins qu’un métier. C’est plus noble et moins absorbant.  Comme tout chef l’est pour son groupe, le père est missionné pour le Bien Commun de la famille. Il a charge d’âmes, il est l’image de Dieu le Père, du Christ qui aime l’Église et donne sa vie pour Elle, c’est le Bon Pasteur.

Selon la noblesse du but que le père donne à sa famille, l’avenir des enfants sera influencé : en fera-t-il des saints en visant le ciel ? ou des matérialistes en visant d’abord la réussite scolaire et financière ?  

Pour viser le ciel, le père sait montrer et pratiquer l’équilibre entre les quatre dimensions obligatoires de son devoir d’état : Dieu, le travail, la famille, le service de la Cité. Si la pratique de ces quatre dimensions est obligatoire, leur proportion varie bien sûr selon les personnes et les circonstances.

L’ambition est immense et nous semble dépasser nos possibilités ?

Croire et vouloir, c’est pouvoir !

Ce principe recommandé par un grand éducateur, le père Gaston Courtois (1897-1970), fait écho aux pratiques des grands hommes : « Pour venir à bout des choses, le premier pas est de les croire possibles » disait Louis XIV. Un chef qui ne croit pas au succès est battu d’avance.

En effet, ce principe est enraciné dans la nature psychologique de l’homme, c’est aussi une vérité dans l’ordre spirituel : « Aide-toi, le Ciel t’aidera ». Pour l’appliquer, le père cultivera les vertus d’humilité pour demander conseil, de force et de persévérance pour le mettre en œuvre, de douceur pour entraîner les siens.

Proximité et bienveillance

Pour l’enfant et l’adolescent, le père est longtemps celui qui sait, qui possède la science et la sagesse ; celui qui décide, qui possède la force et la volonté. L’enfant lui fait confiance et se livre à lui si le père sait l’écouter. Le père a la charge de cette jeune intelligence et de cette liberté novice. Le métier de père est donc surtout celui d’éducateur.

Être éducateur, c’est faire surgir de chaque être humain, toutes les vertus cachées dont il est capable afin de l’amener à se surpasser lui-même pour réaliser tout ce que sa mission attend de lui.

Le père devra voir, au-delà des défauts de son enfant, qui forment écran, les qualités profondes dont il faut lui faire prendre conscience pour qu’il s’applique à les mettre en valeur.

Pour cela, il devra prendre le temps d’écouter, de s’intéresser à ses activités, de parler, même s’il n’a pas de message particulier à passer et même s’il ne se sent pas très doué pour cet exercice. L’enfant sentira qu’on s’intéresse à lui, à son bien, et lorsqu’il en aura besoin, il saura se dévoiler. 

Ne soyons pas de ces chefs tout prêts à faire des reproches ou punir mais qui ne trouvent jamais une parole d’encouragement ou de félicitation sous prétexte que les enfants n’ont fait que leur devoir ! Faire son devoir n’est pas toujours facile, et l’enfant a besoin de se sentir soutenu par ceux qui ont pour mission de le guider.

Avec les enfants, comme avec notre épouse, un mot maladroit, un manque d’égards, une expression dure ou méprisante peuvent semer aujourd’hui une rancune qui ressortira en colère plus tard.

La fermeté pour faire respecter les règles de vie commune, établies avec notre épouse, et connues de manière explicite par tous, n’empêche pas la douceur dans la mise en œuvre.

Honneur et joie de la mission de père

L’autorité du père ne doit être ni étouffante ni laxiste. Ne soyons pas comme les pharisiens à l’exigence formelle tout extérieure, mais soyons des hommes de Dieu, de vrais chefs spirituels dans notre famille.

Le meilleur des pères, avec humilité, se fait aider par d’autres : son épouse, l’école catholique, les chefs scouts, les prêtres.

Être père, c’est aussi être voué au sacrifice. Le père renonce pour ses enfants à bien des petites satisfactions, il accepte de petites entraves à sa liberté, à son temps, à ses loisirs ; et la somme de ces humbles offrandes finit par être grande. Mais surtout, le père ne peut pas ne pas souffrir par ses enfants et pour eux. Peut-il prévoir les plans de Dieu ? Même si les grandes épreuves lui sont épargnées, il ne peut achever son œuvre sans dépouillement et sans souffrance. Il faut souvent qu’il renonce à ses rêves, qu’il accepte que ses enfants soient autres que ce qu’il avait désiré : c’est une purification de l’amour. S’il constate chez son enfant, l’apparition d’un défaut, il l’aidera par le conseil, mais l’aide la plus efficace sera le sacrifice personnel et la prière.

La vie du père est une vie de don, et d’un don sans mesure. Elle doit être lumineuse et transparente. À travers le père, Dieu resplendit.

Qui a bien compris l’honneur d’être père ne s’arrêtera plus sur la voie montante. Le père élève vers Dieu le chant de la bénédiction et de la reconnaissance, et sur sa famille humaine, par la main du père descend à son tour la bénédiction de Dieu.

Hervé Lepère

 

 

Règles d’or

           Un samedi, Bernard prend le temps de discuter avec ses deux grands adolescents :

– Carole, tu devrais faire attention à tes tenues de moins en moins correctes ! Ta mère et moi ne vous avons jamais donné ce genre d’habitudes vestimentaires…

– M’enfin, papa, vous n’avez pas fini de me surveiller. Vous êtes excessif ! Il ne faut pas être coincé.  Je ne suis plus à l’école chez les mères !

– Je ne vois pas le rapport….

– Oh, maman et vous, vous nous avez toujours dit que tout cela était exagéré et qu’on ferait ce qu’on voudrait plus tard…

En effet, quelques années plus tôt, Bernard ou son épouse donnaient systématiquement raison à Carole qui se plaignait souvent du règlement de l’école des religieuses concernant les tenues vestimentaires.

– Quant à toi, Marc, tu arrives à un âge où ce serait bien que tu parles régulièrement avec un prêtre qui t’aidera à progresser et répondra à tes questions. Tu as passé ton bac et n’as plus le soutien d’une bonne école catholique.

– Vous me faites bien rire… lequel ?

– Bien, celui avec lequel tu penses pouvoir discuter le mieux, en confiance.

– Y’en a pas un pour racheter l’autre ! D’ailleurs c’est vous qui le dîtes, chaque dimanche après la messe : leurs sermons sont rasoirs, hors sol… leurs conseils inapplicables, ils ne sont pas dans la vraie vie comme nous…. Pas vrai ?

– …. (Silence éloquent)

 

Bernard et son épouse vont maintenant regretter amèrement leurs comportements et paroles des années passées, incohérents avec les objectifs de leur éducation qu’ils voulaient catholique.

Règles d’or:

 La cohérence dans l’éducation donc entre la famille, l’école, l’église.

Les parents doivent soutenir toute autorité à laquelle les enfants ont affaire, sinon c’est leur propre autorité qui sera mise en cause. Plus tard, l’enfant devenu adulte risque de graves déconvenues par son incapacité à accepter les directives de son patron au travail, ou celles de l’Eglise Catholique….

 Ne jamais critiquer les abbés, professeurs, grand-parents, parrains ou marraines…devant les enfants ! Si un problème existe, ce qui arrive, en parler en ménage puis en privé avec l’autorité concernée. Il s’agira d’aborder le sujet avec bienveillance, dans le but de se comprendre et de s’ajuster à la psychologie de l’enfant, pour son progrès.

 Mais maman, papa m’a permis…

Papa bricole au sous-sol, maman est dans la cuisine…les jeunes enfants cherchant un privilège exceptionnel trouvent la faille- le manque de cohérence- entre les deux parents pour l’obtenir : des gâteaux en plus, l’autorisation de sortir un jeu, de regarder un film, de partir chez un ami voisin….une autorité désunie ou un manque de coordination vont aboutir à une éducation laxiste qui va créer des enfants-rois, capricieux ou faibles, une perte de repère des enfants, et parfois des querelles entre époux. Il faut s’entendre en ménage avant la demande d’un enfant, sur des règles communes, et prendre le temps de vérifier en cas de doute. Maman appelle papa qui monte cinq minutes dans la cuisine, ou maman descend au sous-sol si elle sait son mari occupé à un travail qu’il ne peut interrompre…

Une fois les règles établies ou les réponses données, la persévérance dans la durée est vitale : ne pas contredire un ordre précédent, ne pas dire oui un jour et non le lendemain même lorsqu’on est fatigué.

« L’inconstance dans l’autorité fait sa faiblesse » (Fr. Charmot)

« Si l’enfant s’aperçoit que l’éducateur ne fait que substituer ses propres caprices aux siens, il n’aura nulle confiance en cette autorité » (Ph. Ponsard)

Une stratégie d’éducation

 

           Dès les fiançailles, au début du mariage et régulièrement ensuite, les parents partageront leurs observations pour mettre en œuvre de manière cohérente l’éducation catholique de leurs enfants, et le progrès de leur propre union matrimoniale.

Travaillons la cohérence des moyens utilisés : école, paroisse, groupe scout, réseau d’amis, règles familiales… avec l’objectif de faire de nos enfants des personnes équilibrées, aimables, droites, donnant le meilleur d’elles-mêmes et visant à la sainteté par une vie chrétienne profonde.

Il sera nécessaire de se resynchroniser, par des temps de discussion au calme le week-end, le soir, en balade ou au restaurant sans les enfants, et régulièrement par une retraite.

Les tentations du libéralisme, le confort du matérialisme, les mirages de l’idéalisme théorique nous guettent tous. A deux, avec le conseil de bons amis et de bons prêtres, nous saurons détecter les inévitables imperfections de notre éducation et nous ajuster.

La cohérence, reflet de l’unité de Dieu

 Dieu Trinité est l’Unité même, sans aucune imperfection ni inconstance. Il nous appelle à Lui ressembler, et Le rejoindre au Ciel dans une union parfaite avec Lui. Cette union commence sur la terre et se développe par notre vie spirituelle et les sacrements.

L’exemplarité des parents dans leur vie spirituelle personnelle et en ménage sera donc une source de la cohérence dans leur éducation et dans toute leur vie. Elle sera aussi pour leurs enfants, une preuve de l’importance de la vie spirituelle. Pratiquez vous-mêmes ce que vous prêchez, si vous voulez être écoutés et imités ! Quel impact lorsque l’enfant voit son père à genoux chaque jour pour prier avant de partir travailler !

L’affection mutuelle entre époux, par des attentions réciproques et la paix du ménage seront également un exemple puissant de la vérité de l’amour terrestre reflet de l’Amour éternel de Dieu.

« Ce ne sont pas nos conseils que les enfants emporteront dans la vie, mais nos exemples » (J. Cappe).

Hervé Lepère

 

 

 

 

Epargner pour le Bien commun familial

          Béatrice et Gérard ont la chance de pouvoir épargner une partie de leurs revenus (FA 18). Si nous sommes dans la même situation, que faire ? Bien gérer notre argent est en effet un devoir : les enfants de lumière doivent être habiles pour le Bien Commun de leur famille. Ils doivent imiter le bon serviteur de l’Evangile dans le domaine temporel, comme dans le domaine spirituel : le serviteur qui a gardé son argent dormant a été blâmé. Celui qui a doublé sa mise, de 5 à 10 talents, est félicité. Il a nécessairement investi son argent dans des affaires légitimes pour obtenir ce résultat. Ne laissons donc pas toutes nos économies dormir, l’inflation les grignoterait peu à peu.

Première priorité : la résidence principale

Après le mariage, où lorsque notre vie est stabilisée, acheter sa résidence principale est une priorité : nous ne savons ni le jour ni l’heure de notre mort… Une épouse qui se retrouve brutalement veuve avec 3 ou 4 jeunes enfants, avec la perte des revenus du mari, sera plus en sécurité si elle n’a pas à payer son logement. Lorsque nous empruntons pour acheter, nous souscrivons obligatoirement une assurance décès. En cas de décès, l’assurance rembourse la totalité de l’emprunt restant et la veuve devient donc pleinement propriétaire sans frais ! Empruntons donc au maximum raisonnable.

D’ailleurs, il vaut mieux se constituer un capital physique en remboursant son emprunt, que de payer un loyer. Nous aurons la jouissance de ce capital et pourrons le transmettre plus tard à nos enfants.

La finalité première est ici la sécurité de la famille. Ne nous inquiétons donc pas des fluctuations de l’immobilier -il ne monte pas toujours- mais lorsque nous vendons pour racheter un autre bien, tout le monde est dans le même cycle de prix et personne n’est ainsi désavantagé. L’essentiel est de choisir un bien de qualité dans un environnement de qualité.

Motivations et objections à l’emprunt ?

Lorsqu’on achète un logement et que les taux d’intérêts sont assez bas, l’emprunt est nécessaire pour pouvoir acheter et bon car il contribue à la sécurité de la famille en cas de décès. Pour un bien durable coûteux, comme une voiture, l’emprunt est également légitime si les taux sont modérés. Dans tous les cas, il faut que le remboursement soit raisonnable vis-à-vis des capacités et de la psychologie de la famille, qu’il ne soit pas cause de disputes parce que la charge est trop pénible !

En revanche, le crédit à la consommation est à proscrire. Le taux d’intérêt est souvent usuraire (10% ou plus). Ainsi, le taux des crédits renouvelables des banques, ou des cartes de paiement des grands magasins est facilement de 18% et masqué derrière des avantages de fidélité… Anticipons nos besoins pour ne pas collaborer à ces abus ! Le crédit à la consommation est souvent cause de problèmes en ménage : il est un signe qu’on se cache les difficultés ou les tentations.

Seconde priorité : valoriser son épargne

Comme le bon serviteur, nous devons investir notre argent dans l’économie réelle pour le faire fructifier.

Lorsqu’on n’est pas soi-même entrepreneur, le mieux est d’investir dans des actions. L’action est une part de propriété d’une société.

L’argent ainsi confié à l’entreprise sert à la développer et à faire vivre des familles qui y travaillent, en apportant des produits de valeur à leurs clients, contribuant ainsi au bien commun naturel.

L’actionnaire participe à la création de valeur de l’entreprise et aux risques associés. Il est légitime qu’il soit rémunéré par des dividendes, qui sont une part des bénéfices. En outre la valeur de l’action peut augmenter lorsque la performance et les perspectives de l’entreprise sont bonnes. Dans un portefeuille d’actions équilibré, en moyenne sur une période de 10 ans, le cumul des dividendes et des plus-values font doubler la somme investie. 

Motivations et objections à l’actionnariat ?

Ces gains seront bien utiles pour constituer l’apport personnel nécessaire à l’achat immobilier, ou pour les besoins futurs de la famille (scolarités, mariage des enfants, aider les vieux parents ou donner aux œuvres, transmettre à ses enfants et petits-enfants).

Si l’Eglise interdit la spéculation et l’abus de puissance (l’usure au sens de taux d’intérêts abusifs ou injustifiés), compte tenu de l’organisation pratique de la société civile avec ses entreprises qui ont en partie remplacé l’artisanat individuel, l’Eglise permet l’investissement dans l’économie réelle, dans le respect des règles morales traditionnelles.

Le Code de Droit Canon régit les affaires de l’Eglise latine.  Le code de 1917 dit au N°1543 : Si une chose fongible est donnée à quelqu’un en propriété et ne doit être restituée ensuite qu’en même genre, aucun gain à raison du même contrat ne peut être perçu ; mais dans la prestation d’une chose fongible, il n’est pas illicite en soi de convenir d’un profit légal, à moins qu’il n’apparaisse comme immodéré, ou même d’un profit plus élevé, si un titre juste et proportionné peut être invoqué.

Et Pie IX dans Quadragesimo Anno- 1931 : Il n’est pas interdit à ceux qui produisent d’accroître honnêtement leurs biens ; il est équitable, au contraire que quiconque rend service à la société et l’enrichit profite, lui aussi, selon sa condition, de l’accroissement des biens communs, pourvu que, dans l’acquisition de la fortune, il respecte la loi de Dieu et les droits du prochain, et que, dans l’usage qu’il en fait, il obéisse aux règles de la foi et de la raison.

Conditions de réussite de l’actionnariat

La condition de réussite d’une entreprise, donc du gain pour l’actionnaire est d’abord d’avoir de bons dirigeants, puis une bonne stratégie et une vision à long terme, enfin de bons produits bien positionnés pour satisfaire de bons clients sur ses marchés. Une autre condition de gain est de placer à long terme – 5 ans au moins – et de ne pas paniquer en cas de fluctuation. Attention, le fameux CAC 40 ne représente que les fluctuations des cours de bourse, sans tenir compte des dividendes versés par les entreprises qui représentent pourtant 50% des gains ! Nous devons éviter des mouvements trop fréquents d’achat ou de vente sinon nous ratons les vraies opportunités de croissance réelle et nous misons sur des gains de spéculation, ce qui serait de la mauvaise gestion, incohérente avec notre morale.

En pratique

Si nous travaillons dans une bonne entreprise, utilisons au maximum les dispositifs d’épargne salariale investis en actions de l’entreprise. La somme que nous investissons est abondée (complétée gratuitement) par l’entreprise ce qui augmente le gain. La somme est bloquée pendant 5 ans, mais le déblocage anticipé est permis en cas de mariage, naissance ou achat immobilier. Le dispositif est donc très souple.

Nous allons garder une épargne de précaution sur un livret A ou autre, qui peut se débloquer en cas d’urgence. Au-delà de cette précaution, celui qui dispose de 1000 € d’économies et qui est capable d’économiser 1000€ par an ou 100€ par mois, peut contacter une société de gestion indépendante ou un conseil en gestion de patrimoine (CGP). Mieux vaut se faire aider par des professionnels car c’est un métier compliqué de sélectionner les bonnes entreprises ! Choisissons un intermédiaire qui fait faire à ses clients ce qu’il fait pour lui-même ! Pour le choisir, prenons conseil par le bouche à oreille et jugeons l’arbre à ses fruits sur une période de 5 ou 10 ans. Préférons ces acteurs indépendants aux banques ou assurances qui vont nous proposer des placements grand public en fonction de leur politique commerciale du moment, et non pas d’une connaissance personnalisée de notre situation.

Se méfier des rêves et rester dans le réel

Restons concrets, dans l’économie réelle, et méfions-nous des promesses trop brillantes telles que :

¨ Des rendements garantis ou des taux de gain trop élevés : ces sont les signes de « produits structurés », spéculatifs, souvent avec des frais cachés.

¨ Des gains fiscaux (spécialement sur l’immobilier) : ils couvrent souvent des mauvais produits, difficiles à revendre ou à louer, dans des quartiers peu favorables.

¨ Des SCPI -société civile de placement immobilier. Les parts de SCPI sont trop liées aux fluctuations de l’immobilier et des taux d’intérêts. Le placement n’est pas liquide donc difficile à ajuster au besoin, et les frais sont souvent élevés.             A l’opposé, les actions qui sont hébergées dans un compte PEA -plan d’épargne en actions- peuvent être échangées pour s’adapter aux évolutions des cours.

¨ Des placements à l’étranger

L’investissement en immobilier locatif est à réserver à des biens proches de la résidence principale, et à ceux qui ont épuisé les autres priorités. Il est souvent source d’ennuis : temps pour gérer et entretenir, risque sur les locataires, taxes très élevées sur les revenus et les successions.

Soyons volontaires mais raisonnables !

Le caractère raisonnable des placements, comme des emprunts, dépend de leur nature, de leur objectif mais aussi de notre psychologie. Restons dans des limites qui nous conviennent pour ne pas devenir désagréables en ménage ou avec nos amis, ne plus penser qu’à l’argent et au succès, ou devenir inquiet. Une fois la décision prise, apprenons à nous détacher des évolutions instantanées et à accepter un certain risque. Sachons aussi consommer nos économies lorsqu’un achat immobilier ou une bonne cause le demande, quitte à revenir épargner plus tard.

La sagesse consiste à se rappeler en permanence les principes de St Ignace dans ses Exercices Spirituels : l’homme doit en faire usage (des choses de la terre), autant qu’elles le conduisent vers sa fin (l’Amour de Dieu, et le Ciel), et il doit s’en dégager autant qu’elles l’en détournent.

Notre but doit être de favoriser le Bien Commun de la famille en améliorant sa sécurité, qui facilite la paix de l’esprit, et en préparant son avenir de notre mieux  – Aide toi, le Ciel t’aidera -, dans la confiance en la Providence de Dieu.

Hervé Lepère