Tu seras un bon mari, mon fils !

           Les quatre enfants jouent dans la chambre, tout à coup, une dispute commence… Le ton monte. Marie se met à crier et à pleurer. Papa arrive donc :

– Qu’est-ce qu’il y a ? Arrêtez de crier !

– Pierre m’a tapé et il m’a tiré les cheveux.

– C’est Marie qui a commencé, elle m’a pris mon jouet et elle ne veut plus jouer avec nous.

 

  Après avoir dit quelques mots de réprimande et séparé les belligérants dans deux chambres, papa revient voir Pierre :

– Un garçon ne frappe jamais une fille même avec une fleur ! Même si elle a tort.

 

Respecter

  Ce principe de nos grands-parents reste d’actualité, et constitue un des premiers pas dans l’apprentissage du respect dû aux femmes.

  A l’adolescence, le papa sera attentif à ce que les garçons continuent à respecter leur mère en parole et en acte. Parfois, ils devront s’excuser pour une parole déplacée ou réparer leur désobéissance par un service rendu à leur mère. Plus tard, les garçons apprendront à ne pas se moquer des jeunes filles qui, certains jours, ne veulent pas sauter dans la piscine avec tous les autres ou restent réservées au milieu de l’excitation ambiante.

  La mère qui a donné la vie, le premier grand bien de l’enfant, ne cesse de renouveler son don chaque jour spécialement pendant l’enfance. Elle mérite donc respect, reconnaissance et affection. Chaque jeune fille est une mère en puissance et mérite aussi un respect spécifique.

 

Admirer

  Le papa saisira les occasions de mettre en valeur les qualités de son épouse devant ses enfants. Qualités de générosité, d’attention, d’organisation ou de créativité, de psychologie ou de courage, de profondeur et de sagesse, de pureté, de piété et de simplicité… Il saura aussi témoigner son amour à son épouse par des mots, des gestes ou des moments d’attention particuliers et réguliers. Si le père a pris l’habitude d’observer et d’entretenir son admiration pour son épouse, s’il le lui dit régulièrement, les enfants comprendront la valeur de l’admiration dans un ménage.

  Parvenu à l’âge de se marier, le jeune homme saura mieux choisir ses amies et sa future épouse. Il faudra choisir entre deux attirances. Telle jeune fille est brillante en société, elle est belle, elle a du succès et je brille avec elle. Telle autre a du charme et des qualités humaines mais reste modeste. Laquelle sera la meilleure mère pour mes enfants ? Laquelle m’aidera à aller au ciel avec eux ? Avec laquelle formerons-nous un ménage qui s’entraidera à progresser ensemble vers la sainteté et pas seulement à briller dans de belles compagnies mondaines ? Future mère ou femme objet ? Celle que j’admire saura me tirer vers le haut !

 

Comprendre les différences et écouter

  Il s’agit de grandir dans la complémentarité voulue par Dieu pour construire un foyer stable et heureux. L’éducation aide à faire découvrir cette complémentarité psychologique entre l’homme et la femme au-delà des différences physiologiques.

« Deviens un homme, mon fils ! » Sachons donner une éducation virile, développer le courage et l’autonomie des garçons, mais sans « machisme » ni esprit de supériorité. L’esprit de service, de chevalerie est une qualité à travailler.

  Une relation de confiance entre le fils et sa mère, les encouragements de la mère pour les bonnes actions de ses fils presque adultes, aideront à préparer la future relation d’un homme avec son épouse. Devenu fiancé puis époux, le jeune homme saura partager ses joies et ses peines, ses convictions et ses doutes, demander pardon et/ou conseil à son épouse.

  Jésus, Dieu supérieur à tous, a bien écouté les conseils de Marie, sa mère aux noces de Cana… Saint Joseph prenait certainement conseil auprès de sa sainte épouse, sauf lorsqu’une apparition céleste donnait des instructions spécifiques, ce qui ne nous arrivera probablement pas…

 

Aimer, c’est donner !

  « Deux caractères brillent par-dessus tout dans le mariage : unité et indissolubilité dit le catéchisme, disons d’une manière plus frappante fermeté et générosité. (…) Générosité. L’Église a toujours compris le mariage comme un don mutuel, comme la négation de l’égoïsme. Il est vrai que le mariage n’est pas un renoncement au bonheur, mais ce bonheur doit être de faire le bonheur de l’autre. Vous vous abandonnez l’un l’autre, vous vous confiez l’un à l’autre. (…) Là encore, pour qui connaît notre pente à l’égoïsme, notre tendance à nous replier sur nous-mêmes, à vivre en nous et pour nous, il y a ici du surhumain, quelque chose qui dépasse la nature. Ici encore, d’une manière ou d’une autre, il faut que Dieu intervienne. Sans Dieu, il ne peut y avoir de mariage selon Dieu. » (Abbé Berto)

  Apprendre à donner, à se donner, pour faire plaisir, c’est une leçon de bonheur si elle est répétée dès le jeune âge et entretenue tout au long de sa vie.

  « Aimer, c’est vouloir le Bien » dit la théologie. Vouloir Dieu, souverain Bien. Vouloir le Bien de son conjoint puis de sa famille et de son prochain. Le fiancé se préparera spécialement à écouter, donner, offrir le meilleur de lui-même pour être heureux avec sa future épouse. Il devra parfois combattre ses inclinations masculines à prendre et posséder.

  Régulièrement le week-end, en vacances, et pendant les grossesses, pour soulager son épouse, le père de famille n’hésitera pas à prendre en charge des tâches fatigantes : vaisselle, conduites, aspirateur, courses… Il saura aussi donner du temps, des compliments et de l’attention à son épouse.

« Les maris ne disent plus assez et ne montrent plus assez à leur femme qu’ils les aiment. S’il ne manifeste plus à sa femme son amour, ce n’est pas parce qu’il ne l’aime plus ; c’est parce qu’il ne comprend pas qu’une femme ne peut vivre sans un amour manifesté. Une des conditions fondamentales du bonheur de l’épouse (et donc du bonheur en famille) est que les maris, au cours de toute leur vie conjugale, et non pas seulement au départ, veillent à demeurer quelque peu « fiancés » ». (La vie conjugale au fil des jours- Pierre Dufoyer)

 

  Prions Notre-Dame de nous éclairer pour être des exemples pour nos fils et leur apprendre à devenir de bons maris – si c’est la vocation à laquelle ils sont appelés ou de bons conseillers s’ils sont appelés au sacerdoce. Notre Dame est la mère du bel amour – du pur amour- de la crainte de Dieu, de la science – de l’éducation et de la connaissance de Dieu-, et de la Sainte Espérance, toujours « positive » et confiante en Dieu en toutes circonstances. Elle saura nous guider et les guider !

Hervé Lepère