La beauté

Dans notre époque où toutes les valeurs font l’objet d’une déstructuration systématique, il semble que même la notion de Beau ne puisse plus exister ! La Beauté apparaît comme relative, subordonnée à l’air du temps, à la mode et soumise au productivisme.

Dans tous les arts libéraux, aucun n’est épargné : peinture, sculpture, musique, architecture… Il semble que les formes artistiques nouvelles soient des avatars de l’ère post-industrielle de notre occident matériel et décadent.

Et pourtant, nous avons tout un passé fait de lignées d’artistes, anonymes ou non, qui ont contribué à enrichir notre trésor culturel occidental. En France entre autres, les productions artistiques du siècle de saint Louis, sont le reflet d’un temps où l’art était l’émanation de la transcendance. L’harmonie et la paix qui se dégagent de la statuaire souriante du XIIIème siècle, la grandeur et l’élévation des cathédrales gothiques, la plénitude des compositions musicales de cette époque, porte l’âme plus haut, vers un bonheur spirituel qui a sublimé la matière et l’objet représenté.

Il est nécessaire de nous rappeler fréquemment que nos racines plongent dans cet Occident chrétien, dont l’esthétique n’était pas la recherche de la forme ni de l’excentricité, mais un trop plein d’une vie intérieure, à la gloire de la Création. Ce n’est pas une question de passéisme ou de nostalgie d’une chrétienté révolue, mais simplement le constat que la notion de Beauté dans l’art, chez les artistes ou dans le génie artistique des civilisations, dépend principalement de la vivacité de leur respiration spirituelle.

Alors, n’hésitons pas à « respirer le Beau » afin de nous en imprégner !

 

Ma bibliothèque

ENFANTS :

A partir de 3 ans : Calendrier de l’Avent- au choix : Adoration des bergers de Ghirlandaio ou Adoration des Mages de Boticelli – Minedition

A partir de 4 ans : Le Noël des rois Mages – G. Elschner – Minedition – 2013

– Dès 5/6 ans : Jeu de 7 familles – Les fables de La Fontaine – B. Rabier – Marmaille et Cie – 2022

– Pour 12/13 ans : Galla et les amphores de Salerne – H. Coudrier – Elor – 2022

– Dès 16 ans et pour tous ceux qui s’apprêtent à devenir des chefs : L’école des chefs – P. G. Courtois  – Sainte Madeleine – 2022

 

ADULTES (à partir de 16 ans)

– Roman : Les Noellet – R. Bazin – Le drapeau blanc – 2022

– Spiritualité : L’outil de charité – R. Thévenet – La Sainte Face – 2022

Culture artistique : Apprendre à voir – S. de Gourcy – Desclée De Brouwer – 2016

Formation :  Histoire du Nouvel ordre mondial – P. Hillard – Collection L’essentiel -AFS – 2019

– Histoire : Jean de Montmirail – Cte de Lambel – Voxgallia – 2022

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Le Paradis

Tôt ou tard, les parents sont confrontés aux grandes questions de leurs enfants. Parmi elles, une survient souvent : « Papa, c’est quoi le Ciel ? ». Tâche difficile que d’expliquer à de petites intelligences ce que nous-mêmes avons tant de mal à comprendre.

 

Dans sa tête, l’enfant imagine un immense amphithéâtre. Les premières places sont occupées par la Sainte Vierge, saint Joseph, les Apôtres, saint Jean-Baptiste, son saint patron. Ils sont assis, une grande auréole brillant au-dessus du chef, portant dans leur mains les instruments de leur martyr ou symbolisant leur glorification. L’enfant est heureux d’avoir un petit strapontin dans les tribunes les plus simples. Et puis, sur une grande scène qu’il imagine pleine de lumière, entourées de myriades d’anges aux ailes immaculées, le Bon Dieu trône. Difficile de se le représenter. Heureusement, il connaît mieux Jésus. Alors, il le voit avec sa croix, ses plaies, sa couronne de gloire. Il lui sourit.

Ça a l’air bien. Puis, l’enfant fronce les sourcils et pose la question fatidique : « mais on ne va pas s’ennuyer si ça ne finit jamais ? On va rester assis comme ça tout le temps ? ». Déjà, rester assis pendant une heure de catéchisme à l’école avant la récréation est un calvaire, alors une éternité ? Cela laisse songeur.

Et pourtant… On raconte parfois l’histoire d’un moine qui s’interrogeait sur ce qu’était le Paradis. Un jour, après l’office, traversant le cloître, il aperçoit un immense rapace planant dans le ciel. L’oiseau majestueux vole, dessinant sur les nuées de longues boucles apaisées. Le moine contemple l’oiseau. Pendant ce qui lui semble un instant, le temps s’arrête. Soudain, l’oiseau disparaît. Reprenant ses esprits, le moine redescend sur terre. Mais les visages lui sont étrangers. Il y a toujours des moines, mais il n’en reconnaît pas un seul. Il questionne ses frères inconnus, et comprend que deux siècles avaient passées en un instant.

 

Alors, qu’est-ce que le Paradis ? Que répondre à l’enfant qui nous questionne ? Comment lui donner envie de tout donner, à chaque seconde de sa vie, pour y être un jour ? Comment lui donner envie d’être au premier rang et pas sur un petit strapontin au fond ?

Le Vrai, le Bon, le Beau.

 

D’abord la Vérité. Les yeux de l’enfant pétillent de joie quand nous lui révélons quelque chose de vrai, quand nous lui expliquons une vérité qu’il ignorait jusque-là. Il se sent changé et grandi. Au Paradis, il connaîtra Dieu autant que la nature humaine le permet. De façon inimaginable certes, mais déjà sur terre, il goûte à la joie de connaître. Les choses de la terre, mais plus encore, les choses du Ciel. Tous, un jour, nous avons >>> >>> soudainement compris une vérité du catéchisme que nous connaissions auparavant sans vraiment la connaître. Quel don cela fut ! Petit aperçu des torrents de vérités qui nous abreuveront au Paradis.

 

Puis la Bonté. Qui n’a jamais surpris une fois son fils ou sa fille offrir un petit sacrifice de carême, mais cette fois, sans le dire à papa ou maman ? Un petit cadeau offert à Dieu seul, dans le secret de l’âme. Un acte bon et gratuit. L’enfant goûte alors au délice de la Charité. Comme il se sent heureux d’avoir donné ! Au Paradis, il se donnera tout entier à Dieu, à chaque instant, don totalement pur. Dieu, en retour, se donnera à l’âme aimée, dans une relation de charité qu’aucun cœur humain ne peut sonder. Le petit sacrifice offert en secret donne un avant-goût de ce que sera le Paradis.

 

Enfin vient la Beauté. Elle couronne la vérité et l’amour. Certains enfants y sont plus sensibles que d’autres. L’un remarquera aussitôt le feu du ciel au couchant, les couleurs vives d’un papillon ou encore l’éclat de lune tranchant les ténèbres la nuit. D’autres devront être guidés pour contempler. Mais tous, nous devrions apprendre à s’émerveiller et l’apprendre à nos enfants. En effet, pour véritablement comprendre ce que sera le Paradis, il peut être bon de savoir contempler les perfections de la Création d’abord. Elles entraînent à contempler ensuite les perfections de la Foi qui sont les prémices de celles du Paradis. L’enfant qui sait s’émerveiller comprendra mieux la promesse du Paradis. Alors il voudra y aller vite. Comme il pousse ses frères et sœurs pour mieux voir le lièvre qui détale au bout du champ, il se fera violence pour ne pas juste avoir un petit strapontin, mais s’asseoir peut-être à côté de son saint patron, au plus près de Dieu.

 

Alors, à la question de l’enfant « Papa, c’est comment le Ciel avec le Bon Dieu ? » Il faut répondre : « rappelle-toi la joie que tu as quand tu découvres et comprends quelque chose de vrai. Souviens-toi du bonheur que tu as quand tu aimes et te sais aimé, quand tu donnes et offres un petit bout de toi-même. Enfin, remémore-toi quand tu as vu la plus belle chose de ta vie, quel émerveillement cela fut. Réunis tout cela à la fois, et multiplie-le à l’infini du Bon Dieu, alors tu imagineras mieux le Paradis. Le Paradis c’est tout cela en même temps, plus fort que tout ce que tu peux imaginer et sans que jamais cela ne s’arrête. Veux-tu y aller ? »

Il est important que nos enfants aient un profond désir d’aller au Paradis, que cela ne soit pas juste une vague idée, non, mais un vrai but dans la vie. Ainsi, ils emprunteront plus facilement le « chemin du Ciel » fait de croix et de renoncements.

Ce désir peut naître et se nourrir de l’éveil au Beau, la Beauté étant tout simplement le reflet de Dieu. En contemplant la beauté des petites choses que le Bon Dieu glisse autour de nous, nous pouvons apprendre à mieux contempler la crèche et la croix, le baptême et le martyr, la pénitence et la vertu.

« Alors mon fils, veux-tu aller au Paradis ? »

« Oh oui, je le veux, tout devant ! »

 

Louis d’Henriques

 

Apprendre à voir le beau !  

Une enfant admire une poupée Barbie : « elle est trop belle ! »  Une maîtresse moderne s’extasie devant un gribouillage d’enfant aux couleurs agressives : « bravo, c’est très beau ! »

Un jeune homme remarque une silhouette élancée et apprêtée : « elle est belle ! » C’est peut-être une jolie fille, mais s’il s’avère que c’est une pimbèche ou une précieuse, dirons-nous encore qu’elle est belle ? De tous temps, la femme a été le symbole de la beauté. Mais croyons-nous les magazines qui réduisent la beauté féminine à un physique et à son rituel de beauté : maquillage, soins et parfums ?

Ne laissons pas nos enfants croire que la beauté est une question d’émotion, que des goûts et des couleurs, on ne peut pas discuter, car c’est une question personnelle. Dire que le Beau tient seulement à l’opinion que chacun s’en fait, revient à dire que le Beau n’existe pas.

Ce n’est pas parce qu’un aveugle ne le voit pas que le paysage n’est pas beau, ni parce qu’un ignorant n’en saisit pas le sens qu’un poème est moins beau !

Il nous faut donc ouvrir notre regard à la lumière et éduquer notre intelligence pour voir et aimer le Beau.

 

Voir la beauté dans des genres variés

La beauté d’un paysage n’est pas la même que celle d’une démonstration mathématique, d’un acte de générosité, ou d’un être humain. On parlera même d’une belle récolte, d’un beau chahut ou d’une belle mort…

Quel est le point commun ? En s’inspirant de la tradition Thomiste, disons que plusieurs éléments sont nécessaires pour faire une chose belle : sa perfection (ou plénitude) par rapport à sa finalité, l’harmonie ou les proportions dans la variété des aspects qui la composent, la splendeur ou l’éclat de sa forme : notre intelligence aime la lumière et l’intelligibilité.

Ainsi une maison qui remplit visiblement sa finalité d’être le foyer chaleureux où l’on se retrouve, un lieu qui favorise le repos, et un lien agréable avec son environnement, exprimera une certaine harmonie. Si elle a un certain éclat, sans excès, la maison sera belle.

En revanche, les quartiers modernes aux immeubles composés comme des assemblages irréguliers de cubes de béton, construits par ceux qui pensent que « la maison est une machine à habiter » (Le Corbusier) ne génèrent ni beauté ni bien-être ! Leurs inventeurs se sont trompés de finalité, l’harmonie est absente, le matérialisme utilitariste domine.

« Le Beau, c’est la splendeur de la perfection, ou si l’on aime mieux, la splendeur de l’idéal »1.

 

Apprendre le Beau à l’extérieur

Nous comprendrons progressivement ces notions abstraites lors de visites culturelles ou de promenades dans la nature. Ainsi, nous saisissons bien la plénitude d’une cathédrale. La cathédrale est tout ce qu’elle doit être et possède tout ce qu’elle doit avoir : la capacité de rassemblement, l’hébergement des saintes espèces. C’est le lieu du sacrifice, de la prière, du culte, du mystère, de la prédication… Elle est construite pour la gloire de Dieu et exprime la piété d’un peuple.

Elle nous transporte de l’harmonie et du symbolisme de ses lignes, de son plan et de ses proportions, de sa décoration instructive (vitraux ou statues), de sa lumière ou de sa pénombre qui aident à la prière et au recueillement.

De l’extérieur, elle est un haut lieu de la ville qui attire les regards. Surabondante plénitude, pleine d’harmonie et de splendeur qui en fait sa beauté2.

Apprenons progressivement à nos enfants à voir ces différents aspects : plénitude par rapport aux finalités, harmonie, splendeur. Prenons-nous aussi le temps de regarder et d’apprendre à observer, à élargir les horizons !

Bien sûr chacun a ses dons, ses compétences, son caractère propre et sa forme de culture personnelle. Certains seront plus à l’aise pour mettre en valeur les merveilles de la nature, pour reconnaître les arbres à leurs feuilles ou les pics montagneux à leur profil, d’autres face aux œuvres d’art, à la musique, à la littérature ou aux sciences… Commençons à la maison, chacun à notre place.

 

Apprendre le Beau à la maison 

L’enfant baigne dans l’atmosphère de la maison. Il s’en imprègne. Jour après jour son intelligence est marquée par ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il dit à la maison. Elle est ainsi fortifiée, assouplie, rassurée ou hélas faussée, racornie.

De l’extérieur, l’enfant rapporte beaucoup de faux trésors : publicités, chansons, attrait des jeux vidéo, fascination pour des vedettes sportives ou musicales, pour des camarades qui osent ce qu’on ne fait pas à la maison… Il faut lui apprendre à trier, à voir et à choisir la beauté : beauté des œuvres matérielles, beauté du travail bien fait, beauté des vertus et de l’amour.

Pour cela rien de tel qu’un climat d’équilibre et de joie, un cadre aimé et harmonieux, quelques belles choses selon les moyens de chacun, des conversations animées et proportionnées aux âges et aux circonstances. Tout ceci, avec sérénité, soutiendra la recherche et l’effort vers le Beau, mais aussi le Vrai et le Bien.

« Quand le Beau vient joindre son éclat séduisant au Vrai et au Bien, l’un et l’autre ne gagnent-ils pas plus aisément, plus sûrement notre cœur ? »1.

C’est pour cela que la peinture de Fra Angelico nous paraît si belle : « d’une manière qui ne cesse de nous étonner, l’œuvre de Fra Angelico est à la fois plus ancrée dans la réalité humaine, que celle, souvent très idéalisée et très statique de ses prédécesseurs, et beaucoup plus immatérielle (…) Dans sa peinture comme en théologie, la grâce n’ignore ou ne détruit pas la nature, elle la couronne ». « Telle est la gloire de Fra Angelico d’être le peintre qui pour le plaisir de nos yeux et surtout le bonheur de nos âmes nous aura entrouvert le ciel pour nous le faire voir »3.

Les hommes ont besoin de l’enthousiasme du Beau pour surmonter les défis qui se posent à eux. Le Beau est une voie d’accès à la réalité la plus profonde de l’homme et du monde, et ainsi à Dieu. Donnons du Beau à nos enfants et à nos contemporains !

    Hervé Lepère

 

La Passacaglia della vita (La passacaille de la vie)

Notre citation pour novembre et décembre :  

« “Si tu veux savoir ce que nous croyons, viens voir ce que nous chantons « “

Saint Augustin

Le texte de cette passacaille (danse ancienne), quelque peu désespéré, est mis en relief par l’accompagnement cadencé des instruments. Le propos du compositeur semble vouloir étourdir le danseur comme s’il souhaitait lui faire oublier le tragique de l’existence… Car Landi n’évoque ici aucune perspective de Salut. Néanmoins ce texte peut être médité comme un avant – propos à une réflexion chrétienne sur notre vie.

La Passacaglia della vita (La passacaille de la vie)

Attribuée à Stefano Landi

Oh come t’inganni

se pensi che gl’anni

non han da finire,

bisogna morire. (3)

Oh, comme tu te leurres

si tu penses que les années

ne doivent pas finir ;

il faut mourir.

 

 È un sogno la vita

che par sì gradita,

è breve gioire,

bisogna morire

Non val medicina,

non giova la china,

non si può guarire,

bisogna morire (3)

La vie est un rêve

qui semble si doux,

c’est court de se réjouir ;

il faut mourir.

À rien ne sert la médecine,

inutile est la quinine,

on ne peut pas guérir ;

il faut mourir.

 

Non vaglion sberate,

minarie, bravate

che caglia l’ardire,

bisogna morire.

Dottrina che giova,

parola non trova

Che plachi l’ardire,

bisogna morire (3)

Rien ne valent regrets,

bravades, menaces,

Se fige l’audace ;

il faut mourir.

Doctrine apprise

ne trouve pas le mot

qui apaise nos peurs ;

il faut mourir.

 

Non si trova modo

di scoglier ‘sto nodo,

non val il fuggire,

bisogna morire.

Commun’è statuto,

non vale l’astuto

‘sto colpo schermire,

bisogna morire. (3)

Il n’y a pas moyen

de défaire ce nœud,

Ne vaut pas la peine de fuir,

il faut mourir.

Commun est le sort,

L’astuce ne sert pas à

se prémunir de ce coup,

il faut mourir.

 

La morte crudele

a tutti è infedele,

ognuno svergogna,

morire bisogna.

È pur o pazzia

o gran frenesia,

par dirsi menzogna,

morire bisogna.(3)

La mort cruelle

à tous est infidèle,

Honte à chacun ;

Mourir, il le faut.

C’est aussi de la folie

ou une grande frénésie

de se dire des fariboles ;

Mourir, il le faut (3)

 

Si more cantando,

si more sonando

la Cetra, o Sampogna,

morire bisogna.

Si muore danzando,

bevendo, mangiando ;

con quella carogna

morire bisogna (3)

On meurt en chantant,

on meurt en jouant

la Cithare, ou Cornemuse ;

Mourir, il le faut.

On meurt en dansant,

en buvant, en mangeant ;

avec cette misérable chair

Mourir, il le faut (3).

 

I Giovani, i putti

e gl’Huomini tutti

s’hann’a incenerire,

bisogna morire.

I sani, gl’infermi,

i bravi, gl’inermi

tutt’hann’a finire,

bisogna morire

 

Les Jeunes, les enfants

et tous les hommes,

Doivent retomber en poussières,

il faut mourir.

Les sains, les infirmes,

les bons, les faibles

tous doivent finir ;

il faut mourir.

 

E quando che meno

ti pensi, nel seno

ti vien a finire,

bisogna morire.

Se tu non vi pensi

hai persi li sensi,

sei morto e puoi dire :

bisogna morire ….

Et lorsque tu y penses

Le moins, en ton âme

tu viens à finir,

il faut mourir.

Si tu n’y penses pas,

tu as perdu la raison,

tu es mort et tu peux dire :

il faut mourir.