La fidélité dans les petites choses

« Ce que Jésus veut de nous dans cette tornade, c’est la paix, la prière confiante, la détente dans le sacrifice quotidien, la sagesse pour garder notre vie équilibrée… » Père Calmel

Nous sommes tous admiratifs des saintes Jeanne d’Arc ou Thérèse de l’Enfant-Jésus, des martyrs et de tous les héros qui nous montrent la perfection chrétienne… Serions-nous capables d’en faire autant ? Serions-nous capables d’être martyrs ? La question est vaine ! Pour le moment, rien de tout cela ne nous est demandé !

« C’est bien, bon et fidèle serviteur. Parce que tu as été fidèle dans les petites choses, entre dans la joie de ton Maître. » (Saint Matthieu, 15, 23).

Notre devoir est beaucoup plus accessible ! Nous devons accomplir chaque jour ce que le pape Pie XI appelait le « terrible quotidien ».

Notre véritable préoccupation doit donc se limiter à la question suivante… Suis-je fidèle à mes devoirs de chrétien, de père, de mère, de fils ou de fille, d’étudiant, d’employé, de patron, de malade, de bien portant ? Là est la question ! Le terme « terrible quotidien » employé par le Pape, montre bien l’acharnement nécessaire pour répondre positivement à cette question !

Nous devons nous poser cette question parce que les obligations liées à notre état de vie sont très exactement l’expression de la volonté de Dieu sur nous ! Et c’est bien comme cela que peut se définir notre devoir d’état. C’est tout simplement porter courageusement la Croix que Dieu nous demande de porter chaque jour !

Ne voyons pas seulement la Croix dans les épreuves ! Elle se trouve partout, plus ou moins lourde selon les domaines, et doit être portée partout avec l’aide de Dieu !

Nous aurons chaque jour les grâces nécessaires pour remplir ces devoirs et c’est par cette attitude héroïque que nous nous préparerons au dernier héroïsme !

Aujourd’hui, le problème de fond est très probablement celui de savoir accepter ce devoir. Il n’y a rien de plus contraire à notre société, essentiellement régie par des droits et des contrats (le triste « contrat social » de Rousseau). La négation de Dieu a totalement fait oublier que, dans l’exécution de notre devoir d’état, c’est d’abord à Dieu que nous obéissons.

Bien sûr, dans l’état de vie provisoire où nous sommes, nous travaillons pour nos enfants, notre patron, nos amis, notre société. Cependant, c’est premièrement pour faire la volonté de Dieu que nous prions et travaillons. Ne méprisons pas le quotidien en considérant que, dans une société opposée au Christ, seul le minimum est requis. Ne trouvons pas d’excuses ! Quelle que soit notre place, nous devons remplir de notre mieux notre devoir là où Dieu nous a placés. Pour notre salut, notre créateur a décidé de nous faire vivre dans cette   époque, cette condition et ces épreuves. Ne récriminons pas ! Faisons partout le mieux que nous pourrons ! C’est comme cela que le Seigneur modèlera notre âme pour lui donner sa forme éternelle !

Ne subissons pas ! Soyons vigilants pour remplir avec attention les devoirs de notre état avec nos talents, nos faiblesses de tempérament, les péchés passés qui nous ont parfois engagés dans des chemins de traverse …

Où que nous soyons, il y a du bien à faire ! Ne cédons pas aux discours du moment qui pourraient nous faire croire qu’à chaque devoir est lié un bénéfice ! Ne maquillons pas notre paresse en cédant à la tentation cherchant à nous faire croire qu’il n’y a rien à faire !

« De nos jours plus que jamais, la force principale des mauvais c’est la faiblesse et la  lâcheté des bons, et tout le nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens », disait saint Pie X pour fustiger les couards !

Pour les grands-parents, c’est probablement par l’exemple que nous agirons le mieux, surtout quand la vieillesse réduit nos capacités d’agir concrètement ! Faisons donc preuve, devant nos petits, de dévouement, d’exactitude dans nos comportements et d’honnêteté dans nos devoirs ! Montrons-leur à quel point le devoir se trouve aussi dans les petites choses !

« La fidélité aux petites choses, c’est ce qui nous garantit la fidélité dans les grandes. C’est Notre Seigneur qui l’a dit », disait un saint évêque. Faisons nôtre cette héroïque devise ! Nous accomplirons très certainement ainsi la volonté de ce que Dieu veut pour nous et donnerons un bel exemple à nos petits…

Sainte Anne, priez pour nous !

Des grands-parents

 

La joie dans le devoir d’état

Comment garder la joie au milieu du devoir d’état ? Nous pouvons trouver des éléments de réponse dans le Traité de la joie chrétienne du Père Antoine de Lombez.

 En voici quelques extraits :

« On exige souvent trop de soi-même : on s’efforce ; on s’impose des devoirs arbitraires, et on les remplit avec une excessive rigidité. On est quelquefois excédé ; n’importe, on veut achever sa tâche. De là l’accablement et la tristesse, l’humeur et le dépit. Vous avez souvent entendu dire de certaines dévotes, qu’elles sont plus inquiètes que les gens du monde. Vous les trouverez plus sages, plus réservées, plus équitables, plus sobres, plus retenues, plus appliquées à leurs devoirs que ne le sont les femmes du monde : leur aigreur, à certains moments, ne vient que des scrupules ou de l’excès de leur application (….).

On s’efforce et on est abattu ; on aime le travail, on s’y livre avec excès ; on souffre quelque besoin ou quelque douleur qu’on veut supporter sans se donner les secours et les soulagements qui se présentent. Si c’était par une véritable inspiration de la grâce, à la bonne heure, Dieu nous conserverait la joie au milieu de la peine. Mais souvent la propre volonté est satisfaite, et la joie est perdue. Le prophète-roi conservait ses forces pour servir Dieu ; et nous devrions à son imitation conserver toujours la liberté de notre âme, pour nous élever à Dieu, et la force de notre corps, pour travailler à son service.

Variez vos occupations, faites succéder la prière au travail, et la lecture à la prière. C’était la maxime des anciens solitaires et c’était ce qui les mettait en état de rester toute leur vie dans de vastes déserts. Tout, hors le devoir rigoureux, doit céder à la liberté intérieure, à la paix et à la joie. 

Chaque exercice de piété en particulier est louable, mais tous réunis nous accableraient sans nous sanctifier. Tous les aliments sont bons ; mais l’excès est nuisible. Le bon régime est d’en prendre toujours moins qu’on en pourrait digérer, et la bonne conduite en matière de pratique arbitraire, est de s’en imposer toujours moins qu’on en pourrait remplir, ou du moins de les laisser sans scrupule dès qu’on s’en trouve fatigué. De cette manière on les fait sans dégoût, on les reprend sans répugnance, on les remplit beaucoup mieux, et un air de contentement nous accompagne partout. Là où est l’esprit de Dieu, là règne la liberté et la joie, et là où est l’esclavage, là domine la tristesse. Surtout il faut s’abstenir des austérités excessives, qui en détruisant la santé nous font perdre la joie et le goût même des saints exercices. Si vous vous apercevez, dit saint Anselme, que l’austérité de votre vie intéresse votre santé, modérez-la ; car il vaut mieux faire quelque chose avec la joie que donne la bonne santé, que d’être obligé de tout abandonner, ou que de s’acquitter mal, quand le tempérament sera ruiné, de ce que vous faites toujours bien quand vous le faites avec joie.

 

Deus vult

Le petit garçon regarde son cahier d’analyse et lit pour la centième fois la phrase qui lui résiste : « Le chevalier vacilla et tomba par terre.» « terre » …  Quelle est la fonction de ce mot ? Hum … on dirait bien un complément, mais complément de quoi ? Il y a plein de compléments ! Si on lui demandait son avis, Paul dirait qu’il y a beaucoup trop de compléments… Alors, complément du nom ?  Complément d’objet ? Pas sûr, et puis, la terre, ce n’est pas un objet. Et puis pourquoi il tombe ce chevalier ? Le coup était-il si fort ? Il est vrai que son adversaire semble coriace. C’est certain, il va perdre le tournoi. L’exercice de la joute n’est pas aisé : tenir la lourde lance, droite, viser l’adversaire, diriger le cheval, à toute vitesse, affronter sa peur, ne pas détourner le regard … 

 

« Allons Paul, concentre-toi enfin ! On ne va pas y passer la nuit quand même !» La voix de maman le rappelle à l’ordre. Ah oui, c’est vrai ! Quelle est la fonction du nom « terre » ? Car c’est bien un nom n’est-ce pas ? « terre » … Comme la Terre Sainte. Paul pense à son cours sur les croisades. Tous ces chevaliers qui partirent en bateau, à l’autre bout du monde, pour combattre les Arabes et délivrer le Tombeau du Christ. Comme sur l’immense fresque de la Salle des Illustres au Capitole, à Toulouse. Son papa l’y avait emmené le mois dernier. Il avait beaucoup aimé la grande fresque :  Urbain II, sur son destrier, défile dans la ville, précédé par les saintes reliques de l’évêque Saturnin, portées en triomphe. Sur les murailles et dans les rues, toute la ville se tient debout, en fanfare, sous les bannières et les oriflammes. Les chevaliers en armes s’apprêtent à suivre la sainte procession : la ville se lève pour partir défendre Jérusalem. Le comte de Toulouse précède les hommes en armes, la foule crie d’une seule voix. « Paul, je monte habiller ta petite sœur. Quand je reviens, je veux que tu aies terminé tes devoirs. »

Mais Paul est déjà parti avec les Croisés. Il a embarqué dans les hautes nefs et navigue sur la mer, toutes voiles dehors. Il galope dans le désert au pied des murs de la Cité Sainte, le sable fouette son visage, le fracas du fer répond aux cris des ennemis dans la mêlée. Paul tient la ligne avec les Français, son écu et son épée à la main. Couvrant le tumulte de la bataille, Godefroy de Bouillon harangue ses chevaliers.

« Paul, de qui te moques-tu ? Ça fait trente minutes que tu es sur ton analyse. Eh bien tant pis pour toi, ferme ton cahier, tu expliqueras à la maîtresse que tu préfères rêvasser plutôt que faire tes devoirs. Si elle te met un 0, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même ! »

 

Ne sommes-nous pas tous un peu comme Paul ? Parfois, nous rêvons de grandes et belles choses, mais nous négligeons notre devoir d’état. Il est tellement plus facile d’être un saint demain qu’un bon chrétien aujourd’hui, d’être le meilleur employé de l’entreprise l’année prochaine qu’un employé loyal maintenant, d’être l’entrepreneur à succès de la prochaine décennie que de s’acquitter d’abord des engagements déjà pris. Le Bon Dieu n’attend pas de nous que nous soyons des martyrs demain si des hordes païennes hostiles venaient à envahir nos églises un jour, Dieu veut que nous soyons des martyrs des petites choses du quotidien, des petits devoirs qui incombent à notre état, à notre situation actuelle.

 

Pourtant, nous le savons ! Les héros et les saints, grands dans les grandes choses, ont d’abord été grands dans les petites choses. Mieux que cela, nous savons que la Charité n’a pas de limite. Sa mesure est Dieu, sa mesure est l’infini. La Charité doit animer chacun de nos actes, plus notre Charité sera grande, plus nos actes seront grands, même les plus insignifiants, comme passer le balai, apprendre une leçon de grammaire, rédiger un rapport de vente ou enduire un mur de plâtre. Chacun selon sa place. Ainsi croissent les belles fleurs du jardin de Dieu. Parfois, Dieu en cueille une, lui demandant un acte héroïque. Mais cela, c’est la décision de Dieu et non la rêvasserie de l’homme.

 

Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous savons ce que le Bon Dieu attend de nous. Cette résolution que nous avons lâchée, reprenons-la avec vigueur. Ce défaut qu’on traîne depuis des années et son cortège de péchés qu’il entraîne, quand nous attèlerons-nous à le combattre ? Ces tâches quotidiennes qui nous agacent et que nous cherchons à éviter ou à retarder, aimons-les ! Faisons-les avec courage. Elles sont le moyen que Dieu met à notre disposition pour nous sanctifier. Dieu, dans sa sagesse, nous demande d’accomplir ces tâches, quotidiennes, liées à notre profession, à notre place dans la famille, à notre âge, à notre vocation. Il ne nous demande pas d’être courageux dans une vie parallèle, il nous veut aimants et dociles dans cette vie-là, la vie réelle, et aucune autre.

 

Alors, Dieu veuille que Paul cesse de rêver et s’attache à son analyse grammaticale, voilà la Croisade voulue par Dieu pour Paul. Elle comporte aussi sa noblesse, sa sainteté dès lors qu’elle est faite avec Charité. Nous, si notre devoir d’état n’est plus scolaire, nous savons quels sont nos devoirs de père ou mère de famille, d’époux, d’employés, d’homme ou de femme, chacun selon son état, là où Dieu nous a placés. Mettons toute la Charité possible dans notre agir, même dans les choses les plus insignifiantes. Voilà notre Croisade ! Et si les fleurs de son jardin sont belles, Dieu veuille en faire un bouquet, de la manière qu’il Lui plaira et quand Il le voudra. Deus vult !

 Louis d’Henriques

 

Le petit cheval dans le mauvais temps

Georges Brassens (1921-1981)

Le petit cheval dans le mauvais temps,
Qu’il avait donc du courage !
C’était un petit cheval blanc,
Tous derrière, tous derrière,
C’était un petit cheval blanc,
Tous derrière et lui devant.

Il n’y avait jamais de beau temps
Dans ce pauvre paysage,
Il n’y avait jamais de printemps,
Ni derrière, ni derrière.
Il n’y avait jamais de printemps,
Ni derrière, ni devant.

Mais toujours, il était content,
Menant les gars du village,

A travers la pluie noire des champs,
Tous derrière, tous derrière,
A travers la pluie noire des champs,
Tous derrière et lui devant.

 

Sa voiture allait poursuivant
Sa belle petite queue sauvage.
C’est alors qu’il était content,
Tous derrière, tous derrière,
C’est alors qu’il était content,
Tous derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps,
Un jour qu’il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc,
Tous derrière, tous derrière,

Il est mort par un éclair blanc,
Tous derrière et lui devant.

Il est mort sans voir le beau temps,
Qu’il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière, ni derrière
Il est mort sans voir le beau temps,
Ni derrière, ni devant.

Le petit cheval • Georges Brassens (spotify.com)

 

Choisir un tissu grâce à un détail : le grammage !

Chères couturières,

Choisir un tissu est tout un art. Choisir un tissu adapté à un patron ou un patron adapté à un tissu est une difficulté pour les débutantes comme pour les expérimentées, qui peut décourager les bonnes volontés ! Nous voulons vous présenter dans cet article un outil technique qui va vous permettre de choisir des tissus (souvent à distance), avec un petit peu plus d’assurance d’avoir choisi le bon coupon ! Une viscose un peu épaisse fera une belle jupe fluide non transparente, une viscose légère ne fera pas mieux qu’un foulard ou devra être doublé en toutes circonstances…

Vous y trouverez des ordres de grandeur et l’usage des différents tissus. Une bonne fiche de référence à imprimer et mettre en couverture de votre classeur à patrons, à ressortir avant tout achat compulsif de tissu !

Bonne lecture !

Atelier couture

 

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