La mère, miroir de Dieu

Dans son livre La Mère, Miroir de Dieu, le Cardinal Joseph Mindszenty étudie de façon détaillée la maternité et la vocation féminine, magnifiées dans les vertus de la Mère des Mères, la Sainte Vierge Marie. De multiples passages auraient pu être choisis pour ce sujet sur la maternité, et nous conseillons à nos lecteurs, et particulièrement à nos amies lectrices, de méditer elles-mêmes les pages de ce livre, condensé admiratif de la vocation éternelle de la femme, qui transcende les modes passagères, réductrices et matérialistes que l’on veut nous imposer. En guise d’avant-goût, je livre à votre réflexion ce passage décrivant l’influence de la mère, formatrice de l’âme, dès les premiers mois de son enfant :

 

Ce secret accord de deux âmes.

Qui mieux que la mère comprend l’enfant ? Il ne peut pas encore parler et, pourtant, la mère guette et devine sur son visage les désirs à peine exprimés. Rien de plus mystérieux que ce secret accord de deux âmes au-delà et en dehors des mots. Pendant ces mois qui suivent la naissance, l’enfant garde encore longtemps la nostalgie du sein maternel. Il semble que chaque jour se renouvelle le miracle de la transmission de la vie, que ces baisers que la mère lui prodigue dispensent à chaque fois un souffle de vie. Ce baiser maternel est comme l’image du baiser divin du Père à son Fils ; il nous fait pressentir les desseins insondables de Dieu et l’immensité de son amour trois fois saint. Avec le Saint Sacrement, pain de notre âme, il n’est rien de plus agréable à Dieu qu’un enfant ; l’amour humain et l’amour divin se rencontrent en lui.

 

Dans le soir qui tombe

Je ne connais pas d’image plus pure ni plus sereine qu’une mère qui se penche sur un berceau. Pendant que l’enfant gazouille doucement, la mère lui parle, elle lui parle un langage que tous deux sont seuls à comprendre, un langage tout imprégné de cette poésie du cœur que seul l’amour peut dicter. Peu à peu les mots se font musique ; la berceuse, cette fleur naïve de l’âme populaire, naît dans ces moments-là. Poètes et musiciens la rediront au monde.

Dors mon enfant.

Vois au ciel briller les étoiles,

La lune est là aussi,

Qui monte à l’horizon.

Dors dans ton berceau,

Mon enfant, dors….

Le chant s’est tu. La mère jette encore un regard pour voir si l’enfant est bien endormi ; sur la pointe des pieds elle s’éloigne ; elle retourne à son travail, mais son cœur veille auprès de l’enfant, bientôt, sans doute, il faudra qu’elle revienne. Qu’il est beau l’enfant endormi ! La mère ne peut pas se rassasier de le contempler. Son visage soucieux est devenu calme et tendre ; son sommeil, à elle, est si court et si léger, et il y a tant d’elle-même dans ce berceau !

 

Le plus riche trésor

Dans le sourire d’un enfant, c’est toute la beauté d’une aurore qui resplendit : « Le matin, quand il s’éveille, je suis transportée de bonheur ; quand je le vois ouvrir les yeux et étirer paresseusement ses petits membres, j’ai l’impression de posséder le plus riche trésor du monde. Alors je lui chante mainte chanson. N’est-il pas juste qu’il soit entouré de joie et de bonheur ? Chaque sourire, chaque regard de la mère, semble être pour lui un événement si important ! Ces premiers mois, l’enfant ne les oublie jamais. » Puis il grandit ; le temps vient où ses lèvres forment le premier mot ; son âme se reflète chaque jour davantage sur son visage. Bientôt il fait ses premiers pas ; la mère le pose à terre, elle l’appelle : et l’enfant s’essaie, hésitant d’abord, puis il s’enhardit. Que de fois il trébuche, que de fois il se blesse : et la mère le relève, souffle sur ses plaies et le console. N’est-ce pas l’image de sa vie future ? Bien des fois, il se meurtrira ainsi aux épines du chemin.

 

la mission de la mère chrétienne

C’est en devenant mère que la femme se sauvera, dit saint Paul, pourvu qu’elle persévère dans la foi, dans la charité et dans la sainteté, unies à la modestie.

Pie XII, allocution 25 fév 1942

 

Votre mission, mère chrétienne, c’est de coopérer au salut de votre mari et de vos enfants. Cherchez donc avant tout, pour eux comme pour vous, le salut, et alors, selon la promesse positive des livres sacrés, Dieu bénira vos sollicitudes, Il exaucera vos désirs. Et les assistances temporelles aussi bien que les consolations célestes ne vous manqueront jamais. (…) Que la mère s’applique à écouter la voix de Dieu, et Dieu à son tour, écoutera sa prière. Qu’elle soit fidèle à sa conscience, et Dieu sera fidèle à ses promesses. Qu’elle justifie son titre de mère chrétienne et Dieu sera son père et le protecteur de sa maison.

R.P. M-T Ratisbonne in Nouveau manuel des mères chrétiennes

 

L’éducation d’un homme commence par celle de sa mère. Napoléon

Une âme comme baignée en Dieu

L’attente d’un enfant serait le temps, j’ose le dire, d’une mortification discrète, spirituelle, sinon corporelle et à tout le moins de la sobriété la plus exacte, de la tempérance sous toutes ses formes. Ce serait aussi le temps des pensées sérieuses, des actions de grâce fidèles, des saints désirs, des prières assidues, des offrandes généreuses, des confessions bien faites, des communions fréquentes et ferventes. Il faudrait que la jeune mère tînt son âme comme baignée en Dieu dont elle contient, dont elle nourrit déjà l’ouvrage, l’image, le bien, l’enfant. Il faudrait qu’elle ne fût à son fruit qu’un temple, un sanctuaire, un autel et comme un tabernacle. Qu’elle vécût de lumière et de grâce, d’humilité, de pureté, de charité. Qu’elle s’ouvrît tout entière au Saint-Esprit et l’aspirât sans cesse de toutes ses forces. Je me demande s’il est possible d’exagérer la grandeur et l’étendue des intérêts que Dieu vous met là dans les mains, intérêts de vos enfants, intérêts de votre famille, intérêts de la patrie terrestre et de la société, intérêts de l’Église sur la terre et dans le ciel. 

Mgr Charles Gay – Conférences aux mères chrétiennes

 

Le rôle de la femme – Gertrude Von le Fort

Cette pensée « Plus une femme est sainte, plus elle est femme », vaut encore naturellement quand on la retourne : moins une femme est sainte, moins elle est femme. Le rôle de la femme, en toutes circonstances, est irrévocablement lié à son caractère religieux. Puisse la femme ne pas manquer l’heure qui vient. Le chemin du paradis ne se révèle qu’à la femme aimante dont le regard se repose en Dieu.

Gertrude Von le Fort

 

Les religieuses: de véritables « mères »

Si les religieuses contemplatives ou actives, méritent en plénitude le nom de « mères » que nous leur donnons, c’est que leur cœur a reçu de Dieu la grâce d’être, en plénitude, celles qui offrent leur vie, leur prière et leur dévouement, leur renoncement et leur activité, pour que d’autres, dans tous les domaines, reçoivent la vie, et la reçoivent en abondance. […] C’est toujours à la maternité de l’Église qu’essentiellement elles collaborent.

Marcel Clément, La femme et sa vocation