Trilles, roucoulades et trémolos…

                  Il est un spectacle gracieusement offert par la Création, et qui passe inaperçu à la plupart de nos contemporains. Tous les matins, au lever du jour, un concert délicieux nous est proposé par les oiseaux de nos parcs et jardins qui, s’il n’a pas la luxuriance des concerts tropicaux, peut réjouir l’oreille et l’âme de nos enfants.

  Alors cet été, n’hésitez pas à les lever un peu plus tôt pour leur faire profiter des 10 petites minutes de vocalises matinales de nos amis les oiseaux. Entre trilles, roucoulades et trémolos, faites-leur admirer l’art vocal et l’harmonie d’ensemble de ces artistes, qui n’émettent aucun son dissonant. Et si vous avez des siffleurs amateurs dans votre progéniture, qu’ils n’hésitent pas à leur répondre sur le même mode, pour les stimuler et les attirer patiemment jusque sur le rebord de votre fenêtre…

 

Au hasard des chemins

Après quinze allers-retours entre ma chambre et mon salon, dix regards en quinze minutes sur l’écran de mon téléphone pour être sûr de ne pas me perdre, cinq cigarettes et deux verres de whisky « pour la route », on ne sait jamais, un détour par la cuisine peut être très demandeur en énergie, me voici enfin arrivé à destination, le cœur en fête, je vais retrouver un ami.

Au diable me criez-vous, tu n’as donc pas respecté le confinement ! Rassurez-vous, nous nous saluons de loin. Je le retrouve à chaque fois que je passe dans mon couloir et il arrive toujours en même temps que moi, ami fidèle, il me sourit dès que je lui souris, toujours aimable, le regard clair, nous avons beaucoup de similitudes.

La conversation démarre instantanément.

– Regarde-toi, cette mine défaite, mal rasé, décoiffé, qu’est-ce qu’il t’arrive ?

– Tu ne t’imagines pas, me voici prisonnier de ma chambre, confiné, loin de ma famille, plus d’amis à rencontrer, plus de voyages, plus de sport et même plus de travail, ma liberté s’est envolée !

– En effet, c’est un coup dur, toi qui as toujours vécu et grandi dans l’aisance, la technologie et les moyens de distraction multiples et à volonté, tout-tout-de-suite et à portée de main. Te rends-tu compte que tu fais partie de la génération la plus gâtée matériellement de l’histoire de l’humanité ? Regarde le condensé de puissance que t’offre ton téléphone, en quelques clics, tu peux avoir accès au savoir immense engrangé par les générations précédentes et par tes pairs, tu peux acheter une voiture, visiter une maison, programmer tes prochaines vacances, faire tes courses, contacter tes amis, découvrir d’autres pays, d’autres langues et même travailler, sans quitter ton fauteuil ! Cela ne te suffit-il pas, ou as-tu aussi perdu ton téléphone ?

– Non heureusement il est avec moi !

– Alors que te manque-t-il ?

– Tu ne comprends donc pas : notre liberté s’est envolée ! Pour la première fois de mon existence, des éléments extérieurs sont assez graves pour faire voler en éclat non seulement mon organisation personnelle, mais aussi celle de toute la société. Tout a été chamboulé, les rendez-vous les plus coûteux ont été reportés, les entreprises ont fermé, des gens sont au chômage. On apprend que des centaines de personnes décèdent tous les jours à cause de ce petit virus un peu partout dans le monde. Des milliers de milliards de dollars sont mobilisés pour tenter de ralentir la crise économique… Je ne pensais pas cela possible !

– Que cela nous arrive à nous, les hommes des sociétés les plus développées de l’histoire de l’humanité comme tu dis. Nous qui étions assurés et réassurés contre tous les risques imaginables, alors que les progrès de la médecine et de la technologie nous faisaient déjà miroiter un Homme immortel. Nos sociétés dans lesquelles la mort avait quasiment disparu du paysage. Voilà que tout s’écroule en trois jours !

– Oui l’Homme pensait s’être enfin rendu parfaitement maître de la nature et de son destin qu’il avait progressivement pris en mains, l’ayant ôté de celles de Dieu qui ne lui servait d’ailleurs plus à rien et qu’il avait décidé d’oublier progressivement.

– Et nous prenons conscience peu à peu que nous ne sommes pas les dieux que nous pensions être, qu’il peut arriver quelque chose à nos sociétés, à notre confort, que nous n’ayons prévu et que tout cela peut s’effondrer d’un claquement de doigts tel un château de cartes.

– C’est un formidable coup de semonce, une alerte envoyée par Dieu, sonnerait-il la fin de la récréation pour les apprentis sorciers que nous sommes ?

– Es-tu prêt toi à vivre ainsi privé d’une part de ta liberté, des biens matériels, voire de ton téléphone ? Ou vas-tu devenir fou ?

– Non, mais comment veux-tu être prêt ?

– Je pense déjà que cela doit nous faire prendre conscience de l’ampleur des richesses matérielles dans lesquelles nous vivons et d’apprendre à être capables de nous en passer pendant quelque temps. En effet, à nous, comme à la société entière, elles sont comme un énorme poids attaché à notre âme qui nous empêche de nous élever spirituellement en occupant sans cesse notre esprit.

Ensuite, prenons de la hauteur par rapport aux petits malheurs qui nous arrivent et exerçons notre grandeur d’âme. Comme disait P. Claudel, « La jeunesse n’est pas le temps des plaisirs mais celui de l’héroïsme ». Soyons conscients de notre bonheur d’enfants de Dieu et cherchons à le partager et à améliorer celui de notre entourage par la joie communicative. Que peut-il nous arriver de grave si ce n’est de perdre notre âme ? Alors confions-là à la Sainte Vierge, elle saura nous guider.

N’ayant rien de mieux à ajouter aux paroles inspirées de mon ami, la conversation prit fin.

Je remerciais alors mon miroir d’avoir convié cet ami et nous nous séparâmes partant tous deux dans la même direction. Pour ma part, je repris mon long voyage à destination de mon canapé pour méditer tout cela … Quant à lui, je ne sais où il s’en est allé.

Charles

 

Le coeur d’une jeune fille française

 Chère Bertille,

           Je sais l’amour que tu as pour ton pays la France. Dans notre société qui tend à se mondialiser, qui veut faire perdre les particularités de chaque nation et du coup les valeurs propres de sa population, il faut tendre encore plus à être de vraies jeunes filles françaises.

Ce qui nous caractérise toutes les deux, c’est notre jeunesse. Si l’on regarde les grandes saintes jeunes filles françaises : sainte Geneviève, sainte Jeanne d’Arc, sainte Odile, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, elles avaient toutes une grande dévotion en Notre-Dame. Notre-Dame a modelé notre pays, la France, par ses multiples apparitions et toujours elle est apparue comme une jeune femme : Lourdes, la Salette, la Rue du Bac, Pontmain…. Par-là elle nous encourage à garder notre esprit de jeunesse. Oui la jeunesse est un état d’esprit et non une période délimitée par l’âge. La vraie jeunesse est d’ordre spirituel. Sous le regard de Dieu nous ne vieillissons pas. Regarde le prêtre, quel que soit son âge, il monte à l’autel de Dieu qui réjouit sa jeunesse : « Introïbo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat juventutem meam ».

Si nous voulons rester jeunes, il faut être spirituelles. La jeunesse que tu fréquentes est blasée, triste. Elle a perdu tout sens et tout but à la vie. Pose lui la question : pourquoi vis-tu ? On te répondra : pour gagner de l’argent, pour le plaisir. Quel Idéal ! Un rien peut détruire l’idéal qu’elle essaye de construire chaque jour et qui la rend encore plus triste. Notre Idéal, il faut le placer en Dieu, là est notre trésor. C’est lui qui nous maintiendra jeunes. Le mot « Idéal » est synonyme de vocation, réaliser le plan de Dieu qu’Il a pour chacune d’entre nous.

Pour se construire, la jeunesse a besoin de modèles, c’est pourquoi les mamans prennent soin de raconter aux enfants les beaux exemples de ceux qui se sont dépassés pour Dieu, tels les Saints. Et la lecture de telles vies est toujours enthousiasmante. Le plus bel exemple que la jeune fille peut avoir, est la contemplation et l’admiration de la Sainte Vierge. “Qu’elle se mette à l’école de Marie, qu’elle la regarde, qu’elle la contemple, qu’elle entre en Elle, dans son Cœur, et qu’elle se laisse transformer. Marie a porté Jésus dans son sein. C’est là qu’il a été formé, et c’est là que nous devons retourner pour nous laisser former, pour que le Christ grandisse en nous1.”

A l’image de la Vierge, la jeunesse doit être pure et vraie. Le monde sait qu’en s’attaquant à la pureté, il détruit la jeunesse. Alors il faut construire un rempart encore plus solide. L’être pur n’a pas besoin de se cacher, de se dissimuler, ou de mentir. Les jeunes d’aujourd’hui sont “masqués”. Ils cachent ce qu’ils sont par leur apparence.

Ma chère Bertille, si tu veux construire quelque chose de solide, il faut t’asseoir sur des bases qui ne soient pas superficielles mais profondes. En étant chaque jour là où tu dois être tu seras heureuse.

On peut aussi admirer la disponibilité de la Sainte Vierge, dès sa jeunesse. A 16 ans elle accepte de devenir la mère de Dieu. Quelle responsabilité. Elle n’a pas peur, car elle sait être dans le plan de Dieu. Comme sainte Thérèse : « l’unique chemin, c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son père ».

Du fait que nous soyons jeunes filles françaises, nous devons aussi remplir notre rôle. La France est fille aînée de l’Eglise. Elle doit cette place au nombre de saints qu’elle a enfantés, qu’elle a nourris et qu’elle a donnés au monde. Elle le doit aussi à son esprit missionnaire. Quel rayonnement la France a eu sur le monde : Elle possédait plus de la moitié des missionnaires du monde entier. La jeune fille a sa place dans cette œuvre. Sainte Thérèse a bien été nommée patronne des missions du fond de son Carmel. Alors continuons, à notre humble place, de rayonner, soyons missionnaires dans notre pays, afin qu’il retrouve sa Foi d’autrefois et le rayonnement qu’il avait.

Ma chère Bertille, je te souhaite de cultiver cet esprit de jeunesse chrétienne française. Je termine cette lettre par ces mots du futur Pape Pie XII lors de l’inauguration de la Basilique de sainte Thérèse de Lisieux, afin qu’ils t’encouragent chaque jour: « Quand je pense au passé de la France, à sa mission, à ses devoirs présents, au rôle qu’elle peut, qu’elle doit jouer dans l’avenir, en un mot, à la vocation de la France… comme je voudrais crier à tous les fils et filles de France : Soyez fidèles à votre traditionnelle vocation ! Jamais heure n’a été plus grave pour vous en imposer les devoirs, jamais heure n’a été plus belle pour y répondre. Ne laissez passer l’heure, ne laissez pas s’étioler des dons que Dieu a adaptés à la mission qu’il vous confie ; ne les gaspillez pas, ne les profanez pas au service de quelque autre idéal trompeur, inconsistant ou moins noble et moins digne de vous ! »

Anne

1 Le sacerdoce du Cœur, Jo Croissant p.140

 

 

 

Amandine – Gnocchis

Recette de l’Amandine

Pour 4 à 6 personnes :

– 100 gr de poudre d’amande 

– 100 gr de sucre

– 2 œufs 

Mélanger le tout et mettre dans un moule flexipan 

Four thermostat 160 degrés pendant 20 min

 

Recette de gnocchis

Pour 6 personnes :

– 500 gr de pommes de terre absinthe

– 150 gr de farine 

– 1œuf

– 8 gr de sel fin

– Noix de muscade râpée

Faire une purée avec les pommes de terre sans ajouter de lait

Ajouter la noix de muscade 

Verser la farine en pluie hors du feu

Mélanger le tout puis ajouter l’œuf

La pâte doit être bien lisse 

Façonner un rouleau régulier que vous détaillez en morceaux 

Formez de petites boules 

Roulez les petites boules obtenues sur le dos d’une fourchette afin de les marquer

Faire bouillir de l’eau et plonger les gnocchis jusqu’à ce qu’ils remontent à la surface.

Egouttez-les et faites-les revenir dans une poêle avec du beurre. 

 

La magnanimité

« La magnanimité, écrit La Rochefoucauld dans ses Maximes, est assez définie par son nom; néanmoins on pourrait dire que c’est le bon sens de l’orgueil, et la voie la plus noble pour recevoir des louanges. » Cette vision de la magnanimité comme une recherche des honneurs par l’accomplissement de grandes choses est assez universelle. Peut-on y voir alors la « vertu » des gens du monde, cachant sous ce beau nom leur soif immodérée des honneurs ?  Peut-on être chrétien et exercer cette vertu, sans nuire à l’humilité ? Faut-il ne la réserver qu’aux saints et aux héros ? Il paraît ici primordial de retrouver le sens exact de l’honneur, objet de la magnanimité, puis de voir si une harmonie est possible entre la magnanimité et les autres vertus.  

La difficulté première, lorsque nous considérons la grandeur d’âme, est de cerner précisément ce qu’elle recherche. Si nous arrivons à mettre en lumière ce but, alors nous pouvons vraiment avoir sur elle un regard juste. Ses détracteurs comme ses plus ardents défenseurs tombent d’accord pour lui donner l’honneur comme objet, mais avec une nuance majeure. La Rochefoucauld avance que la magnanimité a pour but la louange, tandis qu’Aristote et saint Thomas voient plutôt en elle l’accomplissement d’un acte digne de louanges. Cela entend que cet acte peut ne pas être reconnu par les pairs et donc rester ignoré, malgré sa grandeur.

  Mais comment quelque chose de grand peut-il rester caché ? Aristote nous répond ainsi : il faut distinguer deux sortes de grandeurs, l’une relative et l’autre absolue. La grandeur relative consiste à accomplir de petites choses, mais d’une manière excellente. La grandeur absolue, elle, réside dans l’accomplissement d’une grande chose de manière excellente. Mais qu’entendre par « d’une manière excellente » ? Il ne s’agit pas ici de savoir-faire ni de technique, mais bien de vertu, considérée selon son degré d’intensité. C’est ce degré de vertu qui va rendre « digne de louanges » l’acte posé, quel qu’en soit l’éclat. Par exemple, la grandeur de sainte Jeanne d’Arc combattant à la tête des armées et faisant sacrer le roi à Reims est plus éclatante que celle de saint Joseph travaillant seul dans son atelier de charpentier. Est-ce dire que sainte Jeanne d’Arc soit plus grande, plus magnanime que saint Joseph ? Bien sûr que non, car même si leurs actes diffèrent par leur grandeur visible, ils se rejoignent par la vertu qui les anime : faire ce qui est bien d’une manière excellente. Et c’est justement cela le sens de l’honneur : rechercher l’excellence dans toutes nos actions. C’est l’attitude pleine de noblesse des chevaliers qui se refusent à toute bassesse pour accomplir jusqu’au bout leur devoir, c’est aussi celle du père et de la mère de famille qui se sacrifient chaque jour pour leurs enfants et pour le bien commun de leur famille. Que leurs actes soient reconnus ou restent dans l’ombre n’enlève rien à leur grandeur, bien au contraire : les actes cachés sont souvent plus méritoires car privés de la louange des hommes, qui certes peut être souhaitable et légitime, mais qui vient souvent tenter notre orgueil et rendre notre vertu intéressée. Le magnanime est d’autant plus grand qu’il travaille dans l’ombre, inconnu du grand public, car « le véritable héroïsme est la constante fidélité dans une vie humble et cachée1 ». Pour le commun des hommes, la magnanimité est cet héroïsme dans les actes de chaque jour, qui pousse à agir de la manière la plus parfaite qui soit, la plus digne d’honneur, mais sans désirer les honneurs. Le magnanime fonde le choix de ses actes sur la louange que les gens de bien pourraient lui octroyer plutôt que sur les honneurs futiles du plus grand nombre. Il suffit qu’une seule personne estimable (un conjoint, un ami ou même Dieu) connaisse sa vertu pour que son âme soit comblée. Il n’y a ici rien de commun avec la concupiscence des honneurs qui est celle des gens du monde.

  Comment la magnanimité s’articule-t-elle avec les autres vertus ? Chaque vertu est l’occasion de faire preuve de grandeur d’âme :

« Comme il n’y a pas une seule vertu sans grandeur, chaque vertu semble rendre les hommes magnanimes dans la chose spéciale qui les concerne2 ». On peut en juger d’après le portrait que dresse Aristote du magnanime : « Toujours guidé par la générosité, il ne veut recevoir de bienfait que pour en rendre à son tour de plus grands. Loin de rechercher ce qui rapporte, il préfère le désintéressement à l’utilité. Il ne se permet aucune bassesse, il réprouve l’injustice, ignore le mensonge, évite même toute plainte. Et cela non pas pour une vaine satisfaction d’amour propre, mais par amour du bien et de la vertu ». Vouloir le bien par-dessus tout implique une vraie pureté d’intention, une certaine sagesse, une grande générosité, un souci constant de la justice et bien sûr un vif amour du bien, c’est-à-dire, chez le chrétien, la Charité. La magnanimité va faire appel à la force pour vaincre les obstacles, à la tempérance pour résister à la facilité, mais aussi à l’Espérance qui l’assure d’une juste récompense et du secours de la grâce, et même de l’humilité, qui lui fait s’appuyer sur la force de Dieu et ne pas présumer de ses propres capacités.

  Privée de l’humilité, la magnanimité peut se transformer en trois excès. Il s’agit de la présomption, de l’ambition et de la vaine gloire3. La présomption fait viser plus haut que ses capacités réelles et tend à accorder à ses seules forces le succès d’un acte. L’ambition cherche à accomplir de grandes choses d’abord pour les honneurs, les louanges : c’est la conception que, même dans nos sociétés chrétiennes, de grands hommes ont pu avoir. La vaine gloire, elle, consiste à se glorifier de choses banales, sans éclat. A l’opposé de ces trois excès se trouve également un défaut : la pusillanimité qui, sous des faux airs d’humilité, n’entreprend rien de grand par paresse ou par orgueil, ne voulant pas risquer l’échec. Ces quatre vices sont indignes de l’homme de bien. Ce dernier s’estime à sa juste valeur, c’est-à-dire simple serviteur de Dieu n’ayant qu’une unique mission : faire tout le bien qu’il peut en fonction de ses capacités, en toute fidélité et humilité.

  Loin de rechercher les honneurs, la magnanimité cherche donc la plus grande perfection dans chacun de ses actes, qu’ils soient discrets ou éclatants, sans se mettre en avant. Elle est contenue dans chacune des vertus bien qu’elle en soit distincte. Les chrétiens qui, sans paraître en rien remarquables, vivent de cette vertu, sont sur le chemin de la sainteté. Pour l’acquérir il n’est pas besoin de la chercher dans les livres d’histoire, ni dans les monuments édifiés à la gloire des grands hommes : cette magnanimité-là est bien souvent teintée d’orgueil et de vanité. On la trouve dans l’ombre du devoir d’état, dans la simplicité de la tâche quotidienne accomplie pour l’amour de Dieu. Faire avec excellence de petites tâches est bien souvent plus difficile qu’en faire de grandes ; l’humble sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est devenue le modèle de la sainteté des temps modernes, elle, la « Martyre du devoir d’état ».

« Tout ce que vous faites, ne serait-ce que ramasser une aiguille, faites-le pour l’amour de Dieu ».

R.J.

1 Général de Sonis

2 ARISTOTE, Morale à Eudème, III

3 P. SINUEUX, Initiation à la théologie de Saint Thomas