Ombre légère…

Dinorah, ou le pardon de Ploërmel

Notre citation pour mai et juin :                                      

                          « Vu le soin ménager dont travaillé je suis,

Vu l’importun souci qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets desquels je me lamente,
Tu t’ébahis souvent comment chanter je puis. »

Joachim du Bellay – Les Regrets (1558)

 

Ombre légère qui suit mes pas,

Ne t’en va pas ! Non, non, non !

Fée ou chimère, qui m’est si chère,

Ne t’en va pas, non, non, non !

Courons ensemble, j’ai peur,

Je tremble quand tu t’en vas loin de moi !

Ah ! Ne t’en va pas !

 

A chaque aurore je te revois !

Ah ! reste encore, danse à ma voix !

Pour te séduire, je veux sourire, je veux chanter !

Approche-toi !

Viens, réponds-moi, chante avec moi !

 

Ecoute bien, Ah ! Réponds ! Ah ! c’est bien.

Ah (trilles) ….

La la la (trilles)

Ombre légère …

 

Sais-tu bien qu’Hoël m’aime, (bis)

Et qu’aujourd’hui même

Dieu va pour toujours,

Dieu va pour toujours bénir nos amours !

Le sais-tu ? Le sais-tu ? Le sais-tu ?

Mais tu prends la fuite ! Pourquoi me quitter ?

Quand ma voix t’invite, pourquoi me quitter ?

Pourquoi, pourquoi me quitter ?

La nuit m’environne

Je suis seule, hélas !

Ah ! Reviens, sois bonne ! Reviens, reviens, reviens !

Ah ! C’est elle ! Ah c’est elle,

Ah !  Méchante, est-ce moi que l’on fuit ?

 

Ombre légère…

La la la … (trilles)

Ah ! Danse ! Reste avec moi !

 

 

« Dinorah ou le pardon de Ploërmel » de Giacomo Meyerbeer, est un opéra comique, donné pour la première fois le 4 avril 1859. L’action se situe en Bretagne et met en scène une jeune fille, Dinorah, abandonnée par son fiancé Hoël. Dinorah en a perdu la raison. (Hoël reviendra et demandera pardon à Dinorah. Elle recouvrera la raison et ils se marieront).

 

L’extrait « de la folie » présenté ici, met en scène l’héroïne, lors d’un clair de lune, dialoguant avec son ombre et lui apprenant à chanter et à danser.

 

Cet air est célèbre, un véritable défi pour les soprani colorature : la folie doit être exprimée autant que les formidables performances vocales exigées. Un air des plus « redoutables » du répertoire de la musique française.

https://open.spotify.com/intl-fr/track/5V1yOYmsddYWjq1pqQrwxz

 

Fondant aux noix

 

Ingrédients pour 6 personnes :

– 3 œufs

– 170 g de cerneaux de noix

– 110 g de beurre

– 130 g de sucre

– 30 g de farine

– sucre glace

 

 

Préparation :

-Hacher les cerneaux de noix. Préchauffer le four à 180°C. Dans une terrine, travailler 100 g de beurre et le sucre (si le beurre sort du frigo, le passer 10 secondes au four micro-ondes).

– Incorporer la poudre de noix, la farine et les œufs un à un. Beurrer un plat allant au four (pas trop grand, ce gâteau est meilleur s’il est assez épais). Verser la pâte et enfourner pour 30 minutes.

– Laisser tiédir le fondant avant de le démouler, et saupoudrer de sucre glace.

 

Conseils et astuces :

Initialement cette recette est faite au format familial mais ces petits gâteaux individuels accompagneront très bien café ou thé.

 

Cake aux poireaux et aux lardons

Ingrédients pour 6 personnes :

– 12 cl de crème fraîche liquide

– 100 g de gruyère râpé

– 3 œufs

– 150 g de farine

– 1 sachet de levure chimique

– 8 cl d’huile

– 300 g de poireaux

– 150 g de lardons ou de jambon

 

Préparation :

– Faire revenir les lardons dans une poêle jusqu’à ce qu’ils commencent à dorer et laisser refroidir.

– Peler les poireaux et les couper en lamelles après les avoir bien lavés. Faire revenir les poireaux dans l’huile en remuant fréquemment puis ajouter un peu d’eau pour qu’ils soient bien tendres. Transvaser dans une passoire et laisser refroidir.

– Casser les œufs dans un saladier, les battre en omelette, puis incorporer progressivement la farine et la levure en fouettant le mélange jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse. Verser la crème, puis l’huile en continuant à remuer, ajouter le gruyère râpé, donner quelques tours de moulin à poivre et mélanger.

– Préchauffer le four à 180°C. Incorporer les poireaux bien essorés, les lardons à la pâte. Mélanger à nouveau, puis verser le tout dans un moule à cake beurré et fariné ou dans un moule souple. Enfourner et faire cuire 45 minutes en couvrant de papier d’aluminium si la surface se colore trop rapidement.

 

Conseils et astuces :

– Recette qui peut se faire également avec des oignons.

– Se mange plutôt chaud avec une salade.

 

Mes tasses sortent du lave-vaisselle et ne paraissent pas propres…

 

 

Hélas, les tasses utilisées pour prendre du thé ou du café finissent tôt ou tard par s’incruster de tanin. Et celui-ci laisse alors apparaître des traces brunâtres d’assez mauvais effet …

Pour y remédier, vous pouvez utiliser du bicarbonate de soude (saupoudrer sur une éponge humide, frotter et rincer en abondance).

Il est également possible d’employer du vinaigre blanc additionné d’eau bouillante, en laissant agir quelques minutes (à renouveler en cas de tâche tenace).

La porosité des porcelaines et céramiques explique ces incrustations, et plus les boissons sont chaudes, plus les incrustations sont facilitées.

 

N’hésitez surtout pas à partager vos astuces en écrivant au journal !

 

Sous le regard de Dieu

On peut s’intéresser à de multiples sujets, prendre parti pour de multiples causes, leur consacrer l’essentiel de son temps et de son énergie ; aller même jusqu’à leur sacrifier son existence : la nature, la misère du monde, les injustices, la patrie, la famille, l’art… Connaîtra-t-on pour autant le véritable enthousiasme ? Au mieux apparaîtra-t-on comme quelqu’un de concerné, de passionné, d’exalté, voire de fanatique. Il se peut bien qu’alors, on finisse par desservir la cause dont on se croyait l’avocat.

L’enthousiasme n’apparaît pour de bon que lorsqu’on considère cette cause du point de vue de Dieu. On la sert alors avec aisance et légèreté, dans la joie contagieuse qu’apporte Son regard. Lorsque saint François, par exemple, compose le Cantique des créatures, il se distingue éminemment d’un militant contemporain de l’écologie de l’esprit, si convaincu soit ce dernier ! Car il porte un enthousiasme simple, véritable et plein de compassion pour cette nature, qu’il considère comme l’œuvre de son Père et non pas comme une cause politique plus honorable qu’une autre.

À bien y regarder, donc, si l’on considère l’étymologie, il ne devrait y avoir d’enthousiasme que catholique : s’enthousiasmer, n’est-ce pas être saisi de cet irrépressible amour de Dieu qui fait les saints ? Catholique ne signifie-t-il pas universel ? D’un crépuscule à l’autre et d’un hémisphère à l’autre, le monde devrait donc retentir d’hymnes incessants et de cantiques chaleureux, la joie des uns contaminant l’indifférence des autres inlassablement, comme sur la pente se déverse l’eau fougueuse du torrent.

En lieu et place de cela, on s’enthousiasme pour des slogans, le temps que s’époumonnent les candidats d’une campagne électorale ; pour des podiums, le temps que s’effilochent sur les écrans les étapes d’une compétition sportive ; pour des feux d’artifice ou des hymnes militaires, le temps que s’étire une fête républicaine ; pour des batailles remportées ou perdues ça et là, le temps que dure une guerre. Triste réalité d’un monde vraiment attristant !

Nous devons donc chaque jour apprendre, malgré cette tristesse, à considérer ce monde que domine le péché avec enthousiasme, c’est-à-dire du point de vue de Dieu. Le cœur de l’homme est ainsi conçu, en effet, qu’il ne peut se réjouir infiniment que pour ce qui l’habite et le fonde, c’est-à-dire pour Celui qui l’a créé : Dieu Lui-même. Et ce, quelles que soient les effets de sa nature blessée. Tout autre enthousiasme est en réalité une forme altérée, voire corrompue, de la joie à même de combler toutes ses attentes.

Voilà pourquoi, s’il peut être louable, en temps de Carême, de rompre avec l’addiction des écrans ou de renoncer à sucrer son café, cela ne devient véritablement enthousiasmant que si cela s’accomplit dans le souci délibéré de plaire à Dieu.

L’enthousiasme est ainsi l’élément qui confère sa qualité autant aux petits dons anodins que nous accomplissons chaque jour qu’aux sacrifices plus importants qu’exige parfois l’existence. Tel est le secret de la « petite voie » qui réunit admirablement la périlleuse existence d’un courageux missionnaire comme saint Théophane Vénard à celle, humblement cloîtrée, d’une carmélite comme sainte Thérèse de Lisieux : jusqu’à son lit de mort où la veillait mère Agnès, celle-ci considéra comme son frère en charité celui qui mourut de la main d’un impitoyable bourreau, décapité au >>> >>> Viêt Nam : « Je ne m’appuie pas sur mes propres forces, mais sur la force de celui qui a vaincu les puissances de l’enfer et du monde sur la croix », écrivait le premier à sa sœur Mélanie. « Je ne compte pas sur mes mérites, n’en ayant aucun, mais j’espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même, c’est Lui seul qui, se contentant de mes faibles efforts, m’élèvera jusqu’à Lui », renchérissait la petite Thérèse1.

Y a-t-il une limite à l’enthousiasme ? Il semble que non, puisque toutes choses, même les plus affligeantes, même les plus terribles, peuvent être considérées du point de vue de Dieu. Il en va ainsi de la mort. Lorsque saint Polycarpe fut contraint soit de renier Jésus-Christ, soit de monter au bûcher, il n’eut d’autre choix que de considérer ce bûcher du point de vue de son Seigneur et s’écria : « Puissé-je être admis aujourd’hui en Ta présence comme un sacrifice gras et agréable, comme Tu l’avais préparé et manifesté d’avance, comme Tu l’as réalisé, Dieu sans mensonge et véritable. Et c’est pourquoi pour toutes choses je Te loue, je Te bénis, je Te glorifie, par le grand Prêtre éternel et céleste Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé, par qui soit la gloire à Toi avec Lui et l’Esprit-Saint maintenant et dans les siècles à venir. » Il y a loin, on le voit, de l’exaltation pour le martyre affichée par les fausses religions, qui n’est qu’un fanatisme spectaculaire, un délirant suicide, à cette considération mesurée, lucide et amoureuse, choisie et non subie, de sa propre mort sous le regard de Dieu.

Il est certain que plus on s’approche de Dieu, plus l’objet de nos enthousiasmes évolue. Ainsi la modeste fille d’un pharmacien de Lucca comme santa Gemma Galgani, toute consciente de son indignité et emplie de ferveur pour le chemin spirituel que Jésus lui ouvrait, commença-t-elle par faire la charité aux pauvres qu’elle croisait dans la rue en allant à l’école avant de se passionner pour le salut des âmes et d’adorer finalement la Croix, jusqu’à s’offrir en victime d’holocauste un samedi saint.

Les saintes et les saints nous ont ainsi offerts  d’enthousiasmants exemples de charité, si on apprend à les considérer eux aussi du point de vue éclairant de Dieu. Dès lors, quel que soit notre cheminement, l’objet de tous nos enthousiasmes finira donc inévitablement par être Dieu Lui-même, dans sa nature éminemment Trinitaire et légitimement adorable. C’est pourquoi le modèle de tous nos enthousiasmes ne peut être in fine que la Très Sainte Vierge, dont il est admirablement écrit : « Celui que les cieux ne pouvaient contenir, vous l’avez enfermé dans votre sein2. »

G. Guindon

 

1 Gabriel Emonnet, Deux athlètes de la foi : Théophane et Thérèse, Téqui, janvier 1988

2 Petit Office de la Vierge, Matines, Leçons, 1er Répons.