Scènes de ménage

« Il n’a pas levé le petit doigt pour l’aider ! »

 

           Anne est particulièrement énervée, elle vient de faire un gros marché, et son mari Vincent l’a laissée vider seule le coffre de la voiture pourtant bien plein, sans offrir spontanément son aide ! Seulement, Anne n’a rien demandé à Vincent et c’est bien dommage car cela l’empêche d’avoir recours à une des grandes ressources dont peuvent disposer les femmes : un appel au sentiment chevaleresque qui repose au fond du cœur de la plupart des hommes… C’est toujours un merveilleux cadeau d’avoir un mari attentif aux besoins de son épouse en venant toujours spontanément à son aide. Mais on ne peut pas non plus toujours exiger un mari constamment à l’affut… Vincent est souvent touché dès qu’Anne lui dit combien elle a besoin de lui, et si elle lui avait dit « Chéri, s’il te plaît, peux-tu m’aider à porter ces sacs si lourds ? » bien sûr qu’il l’aurait fait ! Il ne s’agit pas là de feindre la fatigue pour « manipuler » Vincent, mais de faire preuve d’un peu de simplicité. La plupart des hommes, au fond d’eux-mêmes, sont serviables.

Malheureusement, l’attitude hostile de certaines femmes a beaucoup nuit à l’expression de ce noble trait masculin. Bien des hommes ont éprouvé le mordant de la compétition féminine et en ont conclu que, si les femmes doivent prendre les vices masculins (l’agressivité, la brutalité ou la rudesse), une conduite chevaleresque à leur égard perd tout son sens… Alors, mesdames, n’hésitez pas à gentiment faire appel à l’assistance dévouée de vos maris !

« Elle laisse aller sa toilette à la maison »

   Voici Hélène qui, durant ses fiançailles, passait beaucoup de temps devant son miroir afin d’être la plus jolie possible pour son fiancé.

A présent qu’elle est mariée, elle s’habille n’importe comment lorsqu’elle est chez elle, mais fait beaucoup d’efforts pour être attirante quand elle sort.

Saint François de Sales recommande bien aux femmes pieuses d’être convenablement apprêtées, mais cela ne signifie pas qu’elles doivent être esclaves de la mode ou en fassent trop. Il y a une façon de s’habiller qui peut être attrayante, voire élégante, mais en même temps simple et modeste. Et puis, il ne faudrait pas ne soigner son apparence que pour les invités ou les personnes que l’on voit à l’extérieur, et se laisser aller lorsqu’on est seule avec son mari !

Dès qu’on est marié, chacun devrait s’efforcer de se montrer toujours sous le meilleur jour, tant physiquement que spirituellement. Je connais une maman qui prend le temps de se recoiffer chaque soir avant le retour de son mari… Même les maris qui, avec le temps, finissent aussi par se laisser souvent un peu aller dans leur tenue ou leur comportement. Cette délicatesse que l’on se doit l’un à l’autre doit durer toute la vie !

« Ça le rend furieux quand je dis « toujours » … »

   Tout allait bien, quand soudain Laurence a tout bouleversé avec ce mot qui paraît bien anodin, mais qui, en réalité, est explosif : « toujours ». On peut l’utiliser à propos de choses sans importance, « Tu laisses toujours traîner tes clés ! » ou l’employer à l’occasion de reproches plus graves, « Tu veux toujours qu’on aille chez tes parents plutôt que chez les miens ! ».

Et, comme son jumeau « jamais », « toujours » cause toujours des problèmes ! Pourquoi Laurence dit-elle « toujours » alors qu’en réalité elle veut dire souvent ou parfois ? Elle ne reconnaît donc pas que Michel fait souvent ce qu’il faut sans qu’elle s’en aperçoive, ou qu’il a du moins courageusement essayé de se corriger, mais sans y parvenir complètement.

Comme nous sommes prompts à reconnaître les défaites, mais non les victoires ! En insistant ainsi sur les échecs, Laurence décourage Michel, surtout s’il s’agit de choses sérieuses. Proclamer haut et fort que Michel retombe toujours dans une faiblesse, alors qu’en réalité il fait peut-être tout son possible pour l’éviter, peut l’amener à une terrible conclusion : « Que j’essaye ou non de m’améliorer, ça ne fait aucune différence pour Laurence. J’abandonne ! »

Il est bien plus affectueux d’éviter de manifester sa contrariété, ou au moins, de remercier Michel des réels progrès qu’il a accomplis : « Tu as si gentiment veillé à ranger tes clés ces derniers temps, que je suis surprise, ce matin, de les retrouver dans le salon ! ».

Cette remarque empreinte de reconnaissance, enlève la note glaciale d’un jugement.

L’affection doit sans cesse guider nos paroles et nos comportements en ménage, afin que nos différences ne deviennent pas des obstacles mais au contraire, qu’elles nous aident sur la voie de la perfection.

             Sophie de Lédinghen

 

 

 

Les pieds sur la terre, les yeux dans le ciel

           Qui n’est jamais resté à contempler un arbre immense, au tronc fort et puissant, les racines enfoncées dans le sol, affleurant sous l’humus, et les branches hautes, déployant un riche manteau de feuilles abreuvées de lumière ? Qui n’a jamais contemplé ces arbres immenses sous le vent, chahutés par les bourrasques qui parfois arrachent les feuilles, font ployer les branches, mais l’arbre tient ! Il tient car il a ses racines enchevêtrées dans la terre. Pourquoi l’arbre monte-t-il ? Parce que la lumière le nourrit. Le sol lui donne l’eau et les minéraux. Mais c’est la lumière qui le nourrit. C’est elle qui lui permet de fabriquer sa substance. L’arbre, le seul être qui se nourrit de lumière… Si d’autres arbres plus grands l’empêchent d’accéder à la lumière, l’arbre meurt. Il meurt de faim. Toute sa force, ses racines, son bois dur, sa résistance au vent, tout cela concourt à une fin : boire la lumière.

  Qui n’a jamais laissé ses yeux courir le long d’un pilier de cathédrale, depuis sa base jusqu’au chapiteau, et au-delà, les nervures de pierre qui courent le long de la voûte et s’embrassent à son sommet ? Quelle force émane de ces pierres, empilées les unes sur les autres, droit vers le ciel ! Pour lancer la clef de voûte dans les hauteurs, pour la faire voler au-dessus de la nef, pour la faire naviguer sur le ciel, il faut un pilier fort, un pilier puissant. Il a les pieds dans la terre, ses fondations ancrées dans le roc, pour s’élever vers le ciel et porter des murs fins, ouverts par de large baies qui boivent la lumière. Cathédrale de lumière, portée par des piliers qui permettent aux vitraux d’inonder la maison de Dieu de sa clarté, comme le tronc permet aux feuilles de boire la lumière.

  Il y a dans ces deux images une image de la force ! Le pilier de cathédrale, comme le tronc de l’arbre, est fort et puissant. A les regarder, ils portent la terre elle-même. Ils s’ancrent dans le sol, dans notre monde terrestre pour s’élever vers le ciel. Ils font de la terre leur support, leurs racines, mais c’est la lumière qui les nourrit, c’est la lumière qu’ils cherchent, c’est après elle qu’ils soupirent. Et pour la rejoindre, ils se plient aux lois éternelles : le pilier est droit, le tronc est droit, sans cela, ils chuteraient. Le pilier est plein, faits de pierres taillées et jointes entre elle, sans cela il s’effrite sous le poids de la voûte et ne traverse pas les siècles. Les lois des poids et des masses, les lois des matériaux, les lois de l’eau et de la vie, les lois éternelles, voulues par Dieu, sont le chemin, la route, la direction au bout de laquelle brille la lumière.

La force est humble. Elle part de la terre, de l’humus, de là où nous sommes, de là où Dieu nous a placé. Elle est enracinée. Point de rêves, point de mythes, une simple réalité pure et belle. La force ne peut s’acquérir en dehors du plan du Dieu. La force est tournée vers Dieu. La force trouve sa source en Dieu.

La force est patiente. La force s’acquiert peu à peu, avec persévérance : pierre après pierre, le pilier monte. Année après année, le tronc s’épaissit, ajoutant une ligne de vie aux cernes accumulées. Effort après effort, petit renoncement après petit sacrifice, nous montons vers la lumière.

La force est obéissante. Elle suit les lois éternelles, elle suit le plan de Dieu. Si elle veut s’astreindre des lois, elle faillira. La force n’est pas vanité, n’est pas indépendance. Elle s’inscrit dans un tout : le père de famille, la mère, l’enfant, le prêtre, comme l’arbre dans la forêt ou le pilier dans la cathédrale, à sa place, construisent un tout à la gloire de Dieu.

Soyons des piliers de pierre, soyons des troncs d’arbres immenses, pour trouver la lumière et honorer Dieu.

          Louis d’Henriques

 

Actualités culturelles

 ¨ Honfleur (14)

A partir du 5 septembre et jusqu’au 23 novembre 2020, le musée Eugène Boudin met en avant « Les couleurs de la mer. Charles-François et Karl Daubigny en Normandie ». Précurseur du mouvement impressionniste, Charles Daubigny est l’un des premiers artistes à adopter la peinture en plein air : on lui doit de magnifiques paysages côtiers de Normandie, aux couleurs exceptionnelles. Son fils Karl, dont le talent ne démérite pas, prendra la suite de son père.

¨ Langres (52)

Grâce à l’exposition « Mille et un Orients. Les grands voyages de Girault de Prangey (1804-1892) », le musée d’Art et d’Histoire de Langres fait renaître la figure de Girault de Prangey, voyageur infatigable qui rapporta de ses expéditions des œuvres uniques : peintures, aquarelles, dessins et daguerréotypes vous plongeront dans l’atmosphère chaleureuse de l’occident méditerranéen et de l’Orient.

¨ Paris (75 014)

Le musée de la Libération présente jusqu’au 13 décembre 2020 son exposition intitulée « 1940. Les parisiens dans l’exode ». La réunion de nombreuses photographies ainsi que de quelques vidéos saisissantes permet de revenir sur cet épisode tragique de mai et juin 1940 : face à l’avancée soudaine des armées allemandes, les parisiens – et bien d’autres – se voient forcés d’abandonner leurs habitations et de fuir la capitale. Un témoignage bouleversant !

¨ Le Havre (76)

Jusqu’au 1e novembre 2020, profitez de l’exposition « Nuits électriques » organisée par le Musée d’Art Moderne du Havre. Rassemblant les œuvres de 70 peintres, l’exposition souligne le bouleversement provoqué par l’apparition de l’éclairage artificiel des villes : cette nouvelle illumination donne à voir des clartés jusque-là inconnues, véritable fascination pour les artistes.

¨ Saint Germain-en-Laye (78)

Jusqu’au 3 janvier prochain, partez à la découverte des expéditions archéologiques de Napoléon III avec l’exposition « D’Alésia à Rome. L’aventure archéologique de Napoléon III » au Musée d’archéologie nationale. Fasciné, comme beaucoup de ses contemporains, par la redécouverte de civilisations oubliées, Napoléon est le premier – et le dernier ! – chef d’Etat à faire de l’archéologie une préoccupation nationale. Il vous emmènera à ses côtés sur les traces de Jules César.

 

La maçonnerie

Commençons à approfondir la restauration d’une maison ancienne par la compréhension de la structure du bâti (ou maçonnerie) selon les matériaux propres à sa région et les techniques de construction qui en dépendent.

Pour des raisons de pratique et d’économie, la maison est bâtie avec les matériaux fournis sur place, selon un savoir empirique et l’observation du climat transmis de mémoire d’homme. C’est ainsi que personne ne se hasarde à construire aux abords d’une rivière pouvant  se transformer en un torrent furieux, en bord de mer du fait des tempêtes, ou dans un couloir d’avalanche.

  Une construction simple est composée de quatre murs extérieurs : la façade principale avec l’entrée, la façade postérieure, et deux murs latéraux appelés murs pignons. Dans les régions venteuses, ils sont orientés vers les vents dominants et le plus souvent aveugles (sans ouverture).

  A l’intérieur, nous trouvons des murs de refend, ou murs porteurs afin de consolider les planchers des étages quand la portance est trop grande.

  Dans les régions pauvres, les murs sont montés en terre comprimée, le pisé. Parfois s’ajoute de la paille hachée, il s’agit alors de la bauge. Le torchis est composé d’argile, d’eau, de paille et parfois de poils d’animaux. La chaux peut le compléter.

  Le soubassement est fait en pierres trouvées sur place, souvent trop peu nombreuses pour tout un mur mais suffisantes pour ce socle, sur lequel ensuite des pieux sont fichés comme armature. Puis le pisé, bauge ou torchis remplit les vides.

La solidité en est certaine. De beaux exemples se voient en Normandie dans le pays d’Auge, en Sologne, ou dans le Lyonnais.

  Dans la région du Nord, les constructions sont en briques cuites dans de petits fours campagnards chauffés au bois et ont le charme d’un matériau aux dimensions non standardisées.

  Enfin dans les régions plus riches où la pierre est présente, la construction est faite avec la veine de pierre locale.

  Pierre calcaire en Bourgogne, Poitou, granit en Auvergne, Bretagne et sur le V granitique qui va de l’une à l’autre de ses régions. Pierre de tuffeau tendre mais gélive (sensible au gel) en Touraine et une partie des pays de Loire. Pierre blonde de Caen, schiste dans la région de Bayeux et le nord Cotentin, en Bretagne aussi, résistant à l’humidité et d’une solidité à toute épreuve. Pierre de meulière en région parisienne, etc…

Pierre de taille quand elle est plus fine, elle est employée dans les constructions plus importantes ou plus riches comme les belles demeures de ville ou châteaux d’importance, les manoirs étant, quant à eux construits avec les matériaux locaux.

Il est possible aussi de trouver dans les maisons rurales des murs dits de blocage, constitués de deux parements qui enserrent une fourrure de terre, pierres et cailloux.

Les fondations n’existent pas, contrairement à la fondation en béton actuelle. Les murs s’élèvent sur un fond bien stable (le fond de fouille) plus ou moins profond, parfois plus large à la base, afin d’assurer aux murs une grande stabilité pour résister aux poussées horizontales des planchers ou de la charpente. Ils présentent alors ce que l’on appelle un talus ou un fruit.

Enfin un enduit ou rejointement vient finir le travail de maçonnerie.

Le rejointement vient compléter les joints entre les pierres. Il est fait au mortier de chaux jusqu’au droit des pierres entourant les ouvertures, et n’est pas creusé autour de chaque pierre, ni encore moins en ciment, comme c’est le cas actuellement.

L’enduit, quant à lui vient tout recouvrir. Les joints sont grattés pour faciliter l’accroche du gobetis (ou dégrossi) projeté à la truelle, sur lequel ensuite, se pose l’enduit. Il vient à fleur des pierres entourant les ouvertures.

Ce sont donc ces pierres d’entourage qui indiquent si la façade doit être rejointoyée ou enduite, car dans ce cas elles sont saillantes pour tenir compte de l’épaisseur de l’enduit.

  Celui-ci est composé de chaux aérienne éteinte pour le bâtiment (CAEB), mélangée avec du sable de carrière du pays, non lavé, légèrement coloré et argileux et de l’eau.

  La maçonnerie, appelée aussi gros-œuvre est le premier des corps d’état sur un chantier, déterminant tous les autres, et le plus important financièrement.

  Nous verrons la prochaine fois, comment remédier à certains désordres et nous étudierons les principes de restauration.

                            Jeanne de Thuringe

 

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