Les gloires de Marie

Il est de nombreux auteurs qui ont célébré les gloires de Marie et la joie de l’avoir pour Mère. Le Cardinal Joseph Mindszenty nous en cite quelques-unes dans son livre : La Mère, miroir de Dieu :

« Il est consolant de pouvoir dire que Marie prie pour nous : « Deux blanches mains jointes dans une prière pour moi ! Les lèvres de la Mère la plus belle, la plus pure disent une prière pour moi ! Ce cœur sans péché bat pour moi ! »

Tous, nous connaissons la main secourable de Marie. Placée dans le monde de la grâce et de l’amour, elle sait, mieux que chacun de nous, ce qu’une âme pèse devant Dieu. Ce qu’elle a dit à Sainte Bernadette est aussi vrai pour nous : « Le bonheur que je te donnerai n’est pas de cette terre. »

Dans la foi catholique, Marie n’est pas simplement une parure belle mais inutile ; elle n’est pas seulement la matérialisation du mot de Goethe : « L’éternel féminin nous attire. » C’est à elle que le christianisme doit sa force et son élan victorieux. Marie fait partie intégrante du christianisme au même titre que le Christ : on ne peut séparer la Mère de l’Enfant.

 

Honorer Marie, c’est dire avec le grand missionnaire saint Léonard : « Ma santé, ma raison, ma foi, c’est à vous, Marie, que je les dois. Ma pensée, ma volonté, mes sentiments, tout cela je le dois à votre secours. De tout mon cœur, de toute mon âme, je ne peux que répéter : Marie est mon secours. Et si j’obtiens mon salut éternel, je le devrai encore à Celle qui est maîtresse de moi-même. »

 

Lorsque nous vénérons Marie, nous remplissons le vœu le plus cher de l’Eglise, nous suivons l’exemple des saints ; nous ne faisons qu’un avec le sens, avec la pensée du monde catholique pour qui, après Dieu, Marie est tout.

En vérité, si l’on a célébré Marie, si on l’aime, si on la supplie, si les peuples et les siècles lui rendent hommage, ce n’est pas pour Jésus une offense, mais une joie ; pour nous, c’est une promotion. Quel bonheur, pour nous catholiques, d’avoir dans la Vierge Marie une Mère ! Célébrons-la sans fin de ce que Dieu a fait en elle de grandes choses ! »

 

De l’Europe à l’Union Européenne (suite)

Nous avons laissé la construction européenne en 1957 avec la signature, le 25 mars de cette année-là, au Capitole à Rome, entre les six Etats membres qui étaient alors parties au traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) de deux nouveaux traités dont l’un sera promis à un grand avenir le traité de Rome, qui va créer la Communauté économique européenne (CEE) et un autre traité créant la Communauté européenne de l’énergie atomique (EURATOM) qui ne connaîtra que des développements très limités.

Le premier traité, couramment appelé traité de Rome, va créer entre les six Etats membres qui l’ont signé (Belgique, Allemagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) un marché commun, c’est-à-dire un espace dans lequel va être progressivement mise en œuvre la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux, sans droit de douane, ni restriction de circulation.     

Pour l’application du traité, des institutions dites « communautaires » sont mises en place. Nous retrouvons dans le traité de Rome l’architecture triangulaire qui existait déjà dans le traité ayant créé la CECA avec au sommet la Commission dont le siège est à Bruxelles et à la base, pour exercer le pouvoir législatif, le Conseil des ministres, composé de représentants des Etats membres, qui siégera à Bruxelles et à Luxembourg suivant les périodes de l’année, et une assemblée représentant les peuples des Etats qui va siéger de façon itinérante entre Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg. La Cour de justice qui siège à Luxembourg va régler les différends entre les institutions de la CEE et entre celles-ci et les Etats membres, et assurer l’unité d’interprétation des règles communes. Après l’échec de la Communauté européenne de défense en 1954, les rédacteurs du traité ont pris soin d’éviter toute apparence de création d’un pouvoir supranational. Le nom de l’organe exécutif est révélateur : la Haute-Autorité du traité CECA fait place à une Commission dont l’intitulé est plus modeste. Les compétences de l’Assemblée sont seulement consultatives, ce sera le cas jusqu’en 1985, et le pouvoir décisionnaire appartient aux représentants des Etats qui siègent au Conseil. Si le principe de l’élection de l’Assemblée européenne au suffrage universel direct est inscrit dans le traité, son application est renvoyée à une décision ultérieure des Etats membres prise à l’unanimité. Cette règle de l’unanimité va s’appliquer de façon systématique pour les décisions prises par le Conseil des ministres pendant une longue période de transition.

Curieusement, c’est dans le domaine du droit que le traité de Rome va le plus loin dans un sens fédéral. Les institutions vont se montrer très prolifiques en créant des normes pour assurer la mise en place du marché commun. Le traité donne à la Commission le pouvoir de proposer deux types de législation : le règlement qui, une fois adopté, s’applique directement, sans formalité, dans les institutions et dans les Etats membres, et la directive qui doit, pour être applicable, faire  l’objet d’une transposition dans le droit interne de chacun de ceux-ci. La Cour de justice va dès 1964 donner au droit européen une dimension supranationale en interprétant de façon extensive la règle de la supériorité du traité sur la loi. Ce principe de droit international public, qu’illustre la maxime Pacta sunt servanda, a pour conséquence qu’en cas de conflit entre une loi nationale et un traité, les stipulations de ce dernier l’emportent sur la première. Les tribunaux français l’appliquaient de façon restrictive en considérant que le principe ne s’appliquait pas si le traité était contraire à une loi nationale postérieure à celui-ci. La Cour de justice a déclaré que l’ordre juridique traité par le traité de Rome, lequel inclut les règlements et directives pris pour son application, l’emportait sur toute législation nationale, fût-elle constitutionnelle, antérieure ou postérieure à celui-ci. Après avoir résisté pendant quelques années, la Cour de cassation en 1975 et le Conseil d’Etat en 1989 finiront par s’incliner. En 2004, le Conseil constitutionnel français donnera à cette jurisprudence de la Cour de justice un caractère quasi absolu. La conséquence est qu’un règlement européen, voire un simple règlement de la Commission en cas d’habilitation de celle-ci à légiférer, l’emporte sur une disposition de la Constitution qui lui serait contraire. Seule, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe vérifie la conformité des textes européens à la constitution allemande mais ne les censure pas en pratique.

Dans sa pratique décisionnelle, la Cour de Luxembourg va favoriser l’application du droit européen au détriment du droit national en retenant l’interprétation la plus maximaliste possible des traités et des actes qui en sont dérivés. Elle va baser son argumentation non pas sur la lettre du traité mais sur les objectifs que celui-ci poursuit, à savoir la création d’une union sans cesse plus étroite des peuples européens, au point que l’on a pu parler d’interprétation téléologique, c’est-à-dire en fonction des finalités. Un exemple illustrera ce propos. A l’époque où l’avortement et l’incitation à avorter étaient interdits dans la République d’Irlande, des étudiants irlandais ont été poursuivis devant des tribunaux irlandais pour avoir apposé une publicité en faveur d’un avortement pratiqué en Grande Bretagne alors dans la Communauté européenne. Bien que le droit pénal en général et l’interdiction ou l’autorisation de l’avortement en particulier ressortent de la compétence des Etats, les étudiants ont invoqué pour se disculper la contrariété d’une telle interdiction avec les traités européens. La Cour Suprême irlandaise a saisi la Cour de justice de Luxembourg qui a estimé que la restriction de la publicité en faveur d’un « service » tel que l’avortement était contraire au traité mais, pour limiter les conséquences de sa position transgressive, a toutefois admis que les Etats pouvaient décider de l’interdire dans les cas où la publicité créerait un trouble à l’ordre public. 

Dans les années qui suivent l’entrée en vigueur du traité de Rome, l’évolution institutionnelle de la CEE va être marquée par l’élargissement et l’approfondissement. 22 nouveaux pays entre 1973 et 2013 vont rejoindre la Communauté puis l’Union européenne alors que le Royaume-Uni en sort effectivement en 2020. Cet élargissement va renforcer le poids des institutions par rapport à celui des Etats, ceux-ci auront, en effet, plus de mal à imposer leurs vues à l’égard des institutions. L’approfondissement va résulter de la signature en 1985, sous l’impulsion de Jacques Delors alors président de la Commission, de l’Acte unique européen qui poursuivra l’achèvement du marché intérieur en 1992 avec la libre circulation des hommes, des marchandises, des services et des capitaux. Les compétences de la Commission seront renforcées pour assurer cet objectif et, en contrepartie, le Parlement européen verra également les siennes augmenter. En 1992, le traité de Maastricht (ou Maëstricht) va créer l’Union européenne avec une monnaie unique, une citoyenneté européenne qui donnera le droit de vote aux élections municipales aux étrangers ressortissant d’un Etat membre et une nouvelle extension des compétences du Parlement qui va devenir co-législateur quasiment à égalité avec le Conseil des ministres. 

La ratification du traité de Maastricht sera difficile et va poser dans le domaine public la question de la souveraineté des Etats à l’égard de l’Union européenne. Nous y consacrerons un prochain article.

Thierry de la Rollandière

 

Prière de Mère Marie-Joseph de la Miséricorde

Si vous abandonnez par le plus sévère châtiment, les coupables à leur propre esprit, je tremble, Ô mon Dieu, que les maux de votre Eglise, déjà si grands, ne soient encore qu’à leur commencement. C’est pour prévenir, Seigneur, de si grands effets de votre colère que je viens mettre sous vos yeux tous ceux qui vous ont outragés. On amenait aux pieds du Sauveur des malades qui n’y venaient pas d’eux-mêmes, et dans son infinie bonté, Il les guérissait… Vous êtes encore, et vous serez toujours notre Sauveur. Votre bonté n’est point altérée. Je vous présente donc les malades qui méconnaissent leur état et ignorent ce que vous m’inspirez. En leur nom, je vous demande pardon des crimes de la France, j’en fais l’aveu authentique. Je déplore surtout ces horribles sacrilèges qui ont outragé votre divinité et votre sainte humanité à la face du ciel et de la terre. En leur nom, je m’écrie : nous avons péché contre le ciel et contre vous, nous ne sommes plus dignes d’être appelés vos enfants. Que l’aveu et le repentir des plus criminelles offenses vous engagent à laisser tomber quelques gouttes de votre sang précieux sur les coupables. Qu’il arrose désormais la France pour la laver et la purifier. Qu’il y fasse germer la foi, l’obéissance à vos lois Saintes, et surtout l’amour de Jésus-Christ, que j’implore avec ardeur dans son auguste et très saint sacrement. Ô amour, puissant amour, cette France infortunée vous demande par ma bouche la grâce de sa conversion, le pardon de ses forfaits et le secours de son infinie miséricorde. Ne soyez pas sourd à mes prières, Dieu, trois fois saint et mille fois bon ; nous vous en supplions au nom et par les mérites de Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 Louise-Adelaïde de Bourbon Condé +1824

 

Les dons des mages

Les Mages apporteront à la crèche l’or, l’encens et la myrrhe. Ce sont les dons les plus intimes qu’une âme virginale puisse apporter à Jésus-Christ.

Votre or, c’est votre amour.

En ce beau temps de Noël, purifiez-le, réservez-le totalement à Jésus.

Votre encens, c’est votre oraison. Que personne ne la trouble, ne l’arrête. Portez l’Enfant-Dieu dans vos bras, portez-le continuellement ; portez-le partout où vous allez, à tous ceux et celles que vous rencontrez.

Votre myrrhe, c’est votre mortification. En ce temps de Noël et pour honorer les souffrances de l’Enfant-Jésus incapable encore de parler, ne vous plaignez jamais en rien et de personne.

Donnez cet or, cet encens, cette myrrhe, abondamment, généreusement, sans compter. 

Don Eugène Vendeur. La Vierge chrétienne dans la famille.

 

Etoile de la mer

Méditons ensemble cette belle prière de saint Bernard :

Où que tu sois, ô mortel, si tu es battu par les vagues de cette mer secouée par des vents mauvais, ne détourne pas ton regard de la lumière de cette étoile,

Bien souvent nous nous lamentons jusqu’au désespoir de ce qui nous arrive, de la crise de l’Eglise ou de la société dans laquelle nous vivons. Notre-Dame n’a pas vécu dans une époque facile : l’amour de Dieu transformé par les pharisiens en préceptes pesants et compliqués, un pays sous le joug romain, l’exil dans l’Egypte païenne et lascive, enfin l’annonce de sa vive souffrance à venir : le glaive de douleur… Une vie pauvre, cachée, avec un époux au dur travail, sans éclat.

Pourtant jamais elle n’a désespéré de Dieu, et paisible, s’en remettait en tout à Sa providence, restant tout abandonnée et digne dans l’épreuve.

Notre-Dame, aidez-moi à vous regarder et vous imiter.

 

Si tu veux échapper aux dangers, si tu es secoué par les flots de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance, de l’envie, regarde l’Étoile, invoque Marie.

Quand la jalousie, l’impatience, le désir de montrer qui nous sommes, trouvent une place dans nos cœurs, ou du moins essaient de s’y loger, ils sont nos ennemis puisqu’ils nous détournent de la Charité. Nos pensées mauvaises, nos paroles dures ne nous font pas grandir, nous faisons du mal parfois difficile à rattraper.

Avant de nous précipiter avec nos réactions trop humaines, posons-nous un instant, voire longtemps si la tentation est bien violente. Prions Notre-Dame et demandons-lui de nous éclairer. Nous serons tout étonnés du calme qui revient et de la solution qu’elle peut nous montrer, même si nous devons nous faire violence…

Notre-Dame, aidez-moi à vous regarder et vous imiter.

 

Si la colère, l’avarice, les tentations de la chair menacent, comme des vents furieux, la barque de ton âme, regarde Marie, invoque Marie.

Quand l’esprit du monde, avec toutes ses convoitises, nous séduit et nous aveugle au point de nous faire prendre une mauvaise route, quand nous tournons et retournons un problème sans y voir de solution, lorsque nous pressentons un possible danger qui nécessiterait de quitter des fréquentations aux fruits incertains.

Lorsque notre intelligence n’y voit plus, passant et repassant sans cesse des idées contradictoires, supplions Notre-Dame d’y voir clair. Elle viendra à notre secours sans tarder et remettra tout en place.

Notre-Dame, lumière des égarés, éclairez-moi.

 

Au milieu des périls, des angoisses, des doutes, que ta prière et ta pensée ne s’éloignent jamais de ton cœur et de tes lèvres.

Pour vivre avec Notre-Dame, prenons ou conservons l’habitude du chapelet quotidien, et de réciter ses litanies ou d’assister à la messe les jours de ses fêtes,

Que ces journées mariales nous soient une joie et un cœur à cœur avec notre Mère du Ciel.

Qu’elle occupe nos pensées et notre cœur comme un tout petit enfant qui n’a d’yeux que pour sa mère et lui montre sans cesse son affection.

Notre-Dame, en vous aimant, faites-moi aimer votre Fils davantage.

 En pensant à Elle, tu ne te perdras pas. En te confiant à Elle, tu ne mourras pas. Si Elle te tient dans sa main, tu ne tomberas pas ; sous sa protection, tu n’as rien à craindre.

      Jeanne de Thuringe