La flamme du foyer

Juché sur son cheval, au sommet de la butte, le sultan Muhammed XI Abu Abdallah se retourna et contempla Grenade, sa ville perdue, sa mosquée magnifique, ses jardins beaux à faire pâlir ceux de l’antique Babylone, ses remparts orgueilleux, sa population abandonnée, ses richesses livrées : tout désormais était tenu par les armées catholiques de Ferdinand et Isabelle de Castille. L’homme éclata en sanglot. Sa mère, Fatima, lui lança un reproche resté célèbre : « Ne pleure pas comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme.» La colline qui recueillit le sanglot du Sultan porte depuis le nom El ultimo suspiro del Moro – le dernier soupir du Maure.

Ce matin du 25 août 1248, embarqué sur la nef qui l’emmène vers l’Orient pour libérer Jérusalem sous le commandement du saint roi, le chevalier ne détache pas son regard de la côte qui s’éloigne. La houle ne parvient pas à tromper la tristesse qui envahit son âme. Dieu seul sait quand il reviendra, s’il revient un jour. Il pense à son donjon, à sa femme qui tiendra la forteresse et le domaine en son absence. Il se souvient ce qu’elle lui murmura dans le creux de l’oreille tandis qu’il hésitait à revêtir la croix : « Je préfère un époux loin de moi pour servir Dieu et son roi qu’un époux près de moi qui rechigne à servir. Porte la croix, rejoins le roi à Sète, pour la gloire de Dieu et l’honneur de ton nom. » Alors sa tristesse s’évanouit, le courage affermit son bras. Il se retourne et regarde l’horizon. Au loin, là-bas, la Terre Sainte aux mains des impies aimante tout son être.

Les collines de Torfou sont prises. Les Bleus gagnent du terrain. Cette journée du 19 septembre 1793 sonne la défaite du peuple de Vendée. Les hommes tombent sous les coups du redoutable Kléber. Soudain, c’est la débandade. Les hommes refluent dans le désordre, ils fuient, vers les bois. Les femmes de Tiffauges sont là et leur barrent la route : « Que faites-vous ? Lâches, pleutres ! Retournez au combat, où nous irons à votre place.» A force d’exhortations, les hommes retournent au combat. La victoire des Vendéens fut décisive.

Il revient aux hommes de tenir la cité pour le salut des âmes : conquérir la paix, défendre face aux ennemis, donner sa vie, par le sang ou par le service, pour le Bien Commun. L’histoire regorge d’hommes qui modifièrent le cours des évènements, voire qui l’inversèrent. Les bons, suscités par la Providence, pour le salut des âmes : des saints, des rois, des chevaliers, des soldats, des médecins, des maires, des universitaires, des militants, des avocats, des juges, des paysans, des laïcs et des clercs. Les mauvais, permis par la Providence, pour répandre l’erreur et le vice et empêcher le salut des âmes. Mais qui aujourd’hui aurait le courage de certains de nos aïeux : partir deux, trois, cinq ans en croisade ? Sortir de la tranchée au coup de sifflet, sous le feu ennemi, pour quelques arpents de terre ? Faire rempart de son corps devant la milice de la République venue faire les inventaires pour spolier les églises de nos villages ? Et au-delà de ces situations particulières, qui a le vrai courage de s’affirmer chrétien en toute situation ? De ne jamais raser les murs ? D’aimer Dieu quoiqu’il en coûte, dans chacun des petits actes de nos courtes vies ?

Lors d’un discours à l’occasion de la béatification de sainte Jehanne d’Arc, saint Pie X nous adresse un vibrant reproche : « Que l’on n’exagère pas par conséquent les difficultés quand il s’agit de pratiquer tout ce que la foi nous impose pour accomplir nos devoirs, pour exercer le fructueux apostolat de l’exemple que le Seigneur attend de chacun de nous : Unicuique mandavit de proximo suo. Les difficultés viennent de qui les crée et les exagère, de qui se confie en lui-même et non sur les secours du ciel, de qui cède, lâchement intimidé par les railleries et les dérisions du monde : par où il faut conclure que, de nos jours plus que jamais, la force principale des mauvais c’est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens. »

La mollesse des chrétiens… Comme ces mots tancent notre âme ! Soyons honnêtes, le courage a abandonné l’Occident ! Les vieux pays d’Europe, chrétiens jadis, apostats aujourd’hui, ne sont désormais plus peuplés que de pères de famille peureux, préférant changer les couches de leurs bébés et faire rouler une poussette sur le chemin du square que de faire claquer les bannières de chrétienté dans les rues de Paris, que de faire leur signe de croix au travail avant le déjeuner, que de quitter une pièce quand un triste comique se moque de notre sainte religion, que d’accepter avec honneur et abandon les sacrifices quotidiens d’un travail difficile, que de proposer la venue du prêtre à son voisin qui s’approche de la mort, que d’ouvrir un livre ardu pour se former l’esprit.

Pères de famille catholiques, la France fille aînée de l’Eglise, pays chrétien irrigué par la grâce, mourra si vous abandonnez le champ de bataille, non pas celui des rêves épiques d’adolescent, mais celui où Dieu vous a placé, là, autour de vous, tout de suite. Et vous, mères de famille catholiques, ne retenez pas votre mari chez vous, n’en faites pas un domestique. Soyez la flamme du foyer, l’âtre chaleureux où il fait bon revenir après l’âpre combat. Soyez la flamme du foyer qui revigore l’âme de votre mari et de vos fils pour qu’ils soient des hérauts portant haut la flamme de l’âme apostolique dans la cité. Derrière chaque homme, il y a une mère ou une épouse qui lui donne le souffle pour soulever les montagnes.

Que nos maisons soient le cénacle, quarante-neuf jours après Pâques, afin que demain, dans un grand souffle de vent, le Saint-Esprit suscite une Pentecôte familiale. Courage, Dieu est avec nous, il y a tant d’âmes à sauver ! La nôtre en premier lieu.

 

 Louis d’Henriques

 

Tarte à la rhubarbe et aux spéculoos

 

Ingrédients pour 6 personnes :

1 rouleau de pâte brisée, 1 kg de tiges de rhubarbe, 150 g de sucre en poudre, 125 g de spéculoos, 30 g de beurre, 2 cuillères à soupe de cassonade, 20 cl de crème fraîche (chantilly).

Préparation :

– Epluchez les tiges de rhubarbe et coupez-les en tout petits tronçons. Mettez-les dans une casserole avec le sucre en poudre et faites cuire pendant 10 minutes à feu vif (à couvert pendant les 5 premières). Laissez refroidir puis écrasez bien à la fourchette pour faire une compote. Egouttez.

– Préchauffez le four à 180°C. Etalez la pâte brisée accompagnée de son papier sulfurisé dans un moule à tarte et piquez le fond avec les dents d’une fourchette.

– Emiettez grossièrement les spéculoos et recouvrez-en le fond de la tarte. Versez la compote par-dessus en lissant la surface, parsemez de petites noisettes de beurre et saupoudrez de cassonade. Enfournez à mi-hauteur et laissez cuire 35 minutes.

– A la sortie du four, démoulez avec précaution sur un plat de service.

 

Conseils et astuces :

– Les spéculoos peuvent être remplacés par des petits beurres.

– Servez tiède avec de la crème chantilly ou une boule de glace à la vanille. Vous l’apprécierez d’autant plus !

 

Palmiers jambon-fromage

Ingrédients pour 12 palmiers :

1 pâte feuilletée, 1 petite boîte de concentré de tomates, 4 tranches de jambon, 150g de gruyère râpé.

Préparation :

– Etalez la pâte et recouvrez de concentré de tomates.

– Disposez les tranches de jambon sur la pâte et parsemez de fromage râpé.

– Roulez un premier côté de pâte bien serré, jusqu’à la moitié. Puis, faire de même avec l’autre côté. Mettez au frais pendant 30 minutes à 1’heure. Préchauffez le four à 180°C.

– A l’aide d’un couteau bien aiguisé, coupez la pâte en tranches pour obtenir des palmiers, puis disposez les sur une plaque à pâtisserie et enfournez pour 10 à 15 minutes de cuisson.

– Sortez du four, décollez les palmiers de la plaque et servez chaud.

Conseils et astuces :

Très bonne recette pour un apéritif en famille pendant les vacances d’été !

 

Aiguiser des ciseaux

PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE …

 Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !

Une rubrique qui tente de vous aider dans vos aléas domestiques.Vos ciseaux vous agacent. Vous vous impatientez, la coupe devient difficile, imprécise, inélégante, le bout des lames est grippé… Va-t-il falloir jeter vos vieux compagnons de route qui vous ont bien rendu service ?

Que nenni ! Prélevez une feuille d’aluminium, et en avant ! Coupez la feuille en deux, en quatre, en huit, en seize, et plus encore. Comme lorsque vous étiez enfant, et que vous appreniez à vous servir de ciseaux. Et progressivement, vous allez constater que la coupe s’améliore. C’est reparti pour un tour avec vos efficaces et vieux ciseaux…


N’hésitez surtout pas à partager vos astuces en écrivant au journal !

 

Une complémentarité équivoque

La complémentarité entre l’homme et la femme a été si bien pensée et voulue par Dieu qu’on la retrouve, active, à chaque étape de l’histoire humaine :

  • Complémentarité entre Adam et Eve dans le péché et la chute,
  • Complémentarité entre le Christ et sa Mère dans l’œuvre de Rédemption,
  • Complémentarité entre Joseph et Marie dans la famille et la parentalité.

1. La chute

Le récit de la Genèse montre bien que le serpent est venu tenter l’homme et la femme séparément, individuellement et avec un même argument : celui de la désobéissance à Dieu. C’est le désir d’égaler Dieu dans sa toute-puissance qui fit tomber Ève (« Vous serez comme Dieu, connaissant le Bien et le Mal ») : cette proposition du serpent, en faisant d’elle dans le couple l’initiatrice de cet affranchissement, lui offrait l’occasion de prendre l’ascendant sur Adam, inversant l’ordre de la création qui l’avait fait naître d’une de ses côtes. Adam, de son côté, n’hésita pas une seconde à manger le fruit défendu que lui proposait Ève, pensant échapper à la colère de Dieu par son statut, sans songer un seul instant qu’être créé directement par Lui à partir d’une poignée d’argile n’est pas plus méritant que de l’être, comme le fut Ève, à partir d’une de ses côtes. Chez l’un comme chez l’autre, le même orgueil, la même inconséquence et la même irresponsabilité lorsque l’une accuse le serpent, l’autre sa compagne, sans envisager qu’ils auraient pu trouver la force de résister à la tentation en pratiquant la vertu d’obéissance que Dieu attendait d’eux. Cette complémentarité se retrouve dans le châtiment qui leur est infligé : l’une devra souffrir pour transmettre la vie, l’autre suer pour subvenir à leur besoin. On comprend qu’une complémentarité harmonieuse entre l’homme et la femme ne pourra advenir à nouveau sans une réconciliation personnelle de l’un et de l’autre avec Dieu Lui-même.

2. La rédemption

Restaurer la ressemblance avec le Père, telle est l’œuvre de Rédemption à laquelle la nouvelle Ève et le nouvel Adam doivent collaborer. Comme Marie donne toute son humanité à son Fils, Jésus comble sa Mère de sa Divinité, et tous deux réparent dans leur obéissance le péché qui était entré dans le monde par la désobéissance du couple initial. (Voir Saint Irénée, Contre les Hérésies, III, 22-24). A travers cette œuvre, chaque homme et chaque femme se voit en proposer le salut, à condition de se reconnaître pécheurs et d’être sincèrement pénitents. Chacun peut retrouver, du Fils, la Paternité (« Nul ne vient au Père que par Moi »), de Marie, la Maternité (« Homme, voici ta Mère »). Cette complémentarité entre Jésus et sa Mère se retrouve dans celle entre le Christ et son Église, et se perpétue dans l’action réparatrice des sacrements qu’elle donne à l’humanité pècheresse au fil de chaque année liturgique.

3. La sainte famille

Les tribulations de la Sainte Famille nous montrent que c’est encore à travers cette complémentarité que se joue le destin de l’humanité. La chasteté dans le mariage chrétien n’est rien d’autre, en effet, que la restauration de la complémentarité de chaque sexe avec Dieu, elle-même aussi nécessaire à la perpétuation de l’espèce que l’acte de procréation lui-même. Voilà qui donne tout son sens à la préparation au mariage chrétien, préparation à laquelle le démon s’est attaqué avec virulence à travers la libération sexuelle, l’émancipation des volontés, le culte de l’égalitarisme, la célébration de l’avortement, de l’union libre et de l’homosexualité, les revendications à la procréation assistée sous toutes ses formes, la théorie du genre enseignée à des enfants en guise de catéchisme, etc… Dans tous les cas, c’est bien la Paternité et la Maternité qu’incarne la Sainte Famille qui sont visées, outragées et niées, par la fureur de l’orgueil et la démence de l’athéisme. Nous parvenons sans doute au stade ultime de cette fuite en avant avec les projets du transhumanisme et de la cybernétique, où se retrouvent associés les rêves fous d’une procréation maîtrisée par la science et d’une intelligence asservie à la technologie ; c’est-à-dire, dans toute son abomination, le consentement de nations jadis catholiques au mensonge initial du vieux serpent.

4. « Une Ethique révisable »

La réflexion philosophique des encyclopédistes du XVIIIe siècle concernant la nature de l’homme et de la femme postulait encore une égalité et une complémentarité entre eux (égalité quant à « leur nature commune », complémentarité quant à leur « fonction »). Mais pour les actuels apprentis-sorciers des NBIC1, la procréation, fondement de cette complémentarité naturelle, devient une affaire dont il faut redéfinir les fondements moraux afin de pouvoir mettre la main définitivement dessus. C’est pourquoi la liquidation de toute foi en la Surnature constitue le mot d’ordre des concepteurs d’une nouvelle bioéthique, où ne subsistent que les droits de l’individu, lui-même, si possible, réduit à des formes de dépendance psychologique, sexuelle et mentale déterminées par la loi. Dans le chapitre « Questions d’éthiques » qui clôt l’ouvrage qu’il signa avec le mathématicien Alain Connes, le neurologue Jean Pierre Changeux plaidait, il y a déjà trente ans, pour une « morale naturelle, rationnelle et révisable2 ». Les comités internationaux de bioéthique sont ainsi chargés de légitimer cette fameuse et universelle réinitialisation des esprits, cette réforme de l’entendement3 qui puise ses racines dans la haine de Dieu, de l’Église et du catholicisme millénaire. Alain Graesel, grand maître de la Grande Loge de France de 2006 à 2009 et président de la Confédération internationale des Grandes Loges Unies d’Europe depuis 2010, déclarait à ce sujet en 2016 :

« Les problèmes philosophiques, éthiques et humains qui vont se poser sont considérables et aucune réponse appropriée n’existe à ce jour. Nous sommes pratiquement au point zéro en ce domaine. Les maçons de toutes obédiences ont là un thème de réflexion riche de perspectives4. »

C’est donc la conception même de cette complémentarité, certes rendue équivoque par le péché originel, mais qui appartient fondamentalement au Bien commun, qui se trouve aujourd’hui remise en cause et menacée. Elle doit donc être expliquée, préservée, transmise et entretenue. Quant aux idéologies mortifères et aux lois contre-nature qui la contestent, tout homme sensé ne peut que les combattre. Qui, mieux que chaque catholique, peut se positionner correctement dans le combat politique à mener ? Car la victoire face à de tels ennemis ne se réalisera pas hors de l’Eglise du Christ, ni sans l’assistance des Cœurs Sacré de Jésus et Immaculé de Marie.

 

G. Guindon

1 Acronyme de nanotechnologies, biotechnologies, sciences de l’information, sciences cognitives

2 Jean Pierre Changeux et Alain Connes, Matière à pensée, Odile Jacob, 1989

3 Le mot est de Spinoza dans son Tractatus de intellectus emendatione, 1660. Reprenant la tradition rabbinique, il appelait de ses vœux une « emendatio intellectus » (une réforme de l’entendement), fondée sur la confiance dans la puissance de l’esprit humain pour la résolution des plus hautes questions, sans le secours d’une grâce surnaturelle. Il s’agissait d’extirper tout appel à une forme de transcendance, en réduisant le champ acceptable de la connaissance au seul domaine de ce que les sciences physique et mathématique peuvent démontrer de la réalité.

4 GLDF : introduction à la conférence de Jean-Pierre CHANGEUX Transhumanisme, l’homme augmenté,  le 9 avril 2016 à Paris.