Les tables de multiplication 

 

Pour faire suite à notre article (FA 40) : Au secours ! Mon enfant ne comprend rien en cours de calcul !

La page Soutien Scolaire propose les conseils d’un ancien instituteur qui nous offre le fruit de son expérience.

Pourquoi se battre avec les tables de multiplication ?

Chaque année le cauchemar des mamans des petits primaires recommence !

Vous trouverez ici la méthode qui, faisant visualiser à l’enfant ce qui lui est demandé, lui permettra de comprendre vraiment les tables et de ne pas seulement les réciter par cœur. Cela évitera bien des blocages !

Cliquer pour accéder à Soutien-scolaire-Apprentissage-des-Tables-de-multiplication.pdf

 

La réforme du mourir

Depuis quelques décennies, la pratique de la crémation a suivi une courbe exponentielle dans notre pays, au fur et à mesure que la pratique religieuse allait décroissant parmi sa population. Le corps a été ainsi érigé en objet de narcissisme et de séduction, la pudeur des yeux et la modestie des tenues ont été considérées comme des notions désuètes, voire provocatrices ; on a même institué en argument d’autorité la liberté de disposer de son corps dans toutes les revendications dites sociétales, de l’avortement à la pratique d’orientations sexuelles les plus diverses, sapant ainsi les fondements de la morale : en parallèle, le corps a été livré au marché de la pornographie et à la nécessité d’être sans cesse technologiquement « augmenté » pour demeurer le plus longtemps possible performant.

Objet érotisé vivant, rendu dérisoire aussitôt mort : sommes-nous éloignés de la représentation de la mort d’Atala que le peintre Girodet pérennisa sur sa toile en 1808 ! La continuité millénaire que le rite funéraire assurait entre le « temple du Saint-Esprit » et « ce je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue1 », pour beaucoup de nos concitoyens, a volé en éclat : sous l’effet d’une apostasie massive, une conception inédite de la mort s’est ainsi imposée, une véritable « réforme du mourir » s’est mise en place.

La mort dédramatisée 

Crémation, humusation, aquamation, cryomation… Nombreuses sont les réjouissances post-mortem dont les propagandistes de cette réforme du mourir vantent partout les intérêts hygiéniques ou environnementaux. Quels arguments un catholique peut-il opposer aux partisans de ces nouveaux procédés, particulièrement à ceux qui y recourent par simple suivisme, sans prendre le temps de considérer les enjeux qui se cachent derrière ?

Ces traitements innovants témoignent d’une conception résolument matérialiste du cadavre humain qui participe d’une dédramatisation de la mort : il semble donc vain d’alléguer directement des arguments théologiques face à des gens qui ont perdu la foi. D’ailleurs, ce qu’a pu avoir d’effrayant, pour une succession de générations, l’idée d’un Jugement particulier ; de réconfortant l’assurance de la prière des survivants et l’espérance en la Résurrection des Corps, tout cela s’est estompé devant la représentation, souvent fort sentimentalisée, que chacun se fait de l’Au-Delà, dans une société liquide qui perd toute mémoire à force de déprécier toutes traditions.

À ces Français qui considèrent que le conseil évangélique de laisser les morts en paix. n’est qu’un conditionnement insupportable, séculaire et suranné issu de gens d’Eglise eux-mêmes endoctrinés, on peut tout d’abord rappeler que la première loi sur la crémation, promulguée en 1887, ne correspondait à aucune demande ni nécessité sociale, mais fut une œuvre maçonnique. Pensent-ils ainsi être libérés de toute influence et de tout endoctrinement en suivant des préceptes élaborés en loges? Ont-ils réfléchi à ce que suppose le passage de l’Église à une telle contre-Église, se sont-ils jamais renseignés sur les desseins des nouveaux clercs entre les mains desquels ils confient le souvenir qu’ils laissent d’eux-mêmes à leurs enfants ?

La mort idéalisée 

Mais le catholicisme, c’est de l’histoire ancienne, devant les promesses du « New Age » le feu purificateur et la fusion dans le Grand Tout cosmique, vous diront-ils ! Mieux vaut se fondre dans l’éther lumineux que de pourrir dans l’obscurité d’un cercueil !  Leur expliquer alors que si, dans les spiritualités orientales, la crémation est bien un rite traditionnel de purification qu’encadre une vénérable tradition, détachée de son contexte religieux initial et encadrée par aucun célébrant, la « cérémonie » à laquelle ils livrent leur dépouille n’est qu’un grossier simulacre consumériste. Bien loin de tout idéal de transmigration de l’âme, la crémation ne représente, en France, qu’une simple technique, un simple procédé de traitement des corps qui se trouvent incinérés comme des vêtements usagés, traités tels de simples déchets, de l’aveu même des agents funéraires.

Soit ! Mais ne vaut-il pas mieux disparaître d’un seul coup en fumée que pourrir dans le sol, dévoré inlassablement par des vers ? « Le four crématoire, raille à ce sujet le polémiste catholique Léon Bloy, plus rassurant que le Requiem, est autrement plus expéditif2En un mot, puisque toute personne issue du néant est fatalement vouée à y retourner, ne vaut-il pas mieux s’y résoudre sans tarder, en évitant le désolant dépérissement de la matière ? Certes. Mais puisque la création d’un corps est un processus lent dans le ventre maternel, pourquoi lui refuser sa décomposition dans celui de la terre, qui obéit parallèlement à cette même lenteur ? Pourquoi imposer à ce corps qui nous fut si solidaire durant notre vie une si immédiate désintégration? Que signifie vraiment cette façon d’être « pressé » jusque dans l’Au-delà, sinon une lutte sans réelle signification ontologique contre le cycle normal de la vie et de la mort ?

La mort privatisée 

À quoi bon, poursuivront-ils, embarrasser ses descendants, peut-être éparpillés aux quatre coins du monde, de la nécessité de visiter une tombe inévitablement creusée quelque part, dont il faut de surcroît financer et la location et l’entretien ? Ils vous diront que ces vicissitudes sont bien contraignantes dans la société cybernétique où tout bouge, tout s’interpénètre, dans laquelle plus personne ne s’enracine ni ne se souvient. Dispersées dans l’air, les cendres sont partout ! Plutôt que de devoir se déplacer soi-même, pourquoi ne pas autoriser les familles à transporter les urnes funéraires de leurs défunts au gré de leurs inévitables déménagements ? À l’ère du portable et du portatif, ne serait-ce pas plus pratique ? Avec la multiplication de ces procédés funéraires, nous nous dirigeons de plus en plus vers une privatisation de la mort, une mort à la carte, si j’ose dire. Or, sous l’effet d’un tel libéralisme, la conscience de constituer une cité peut vite partir en fumée. Le cimetière, historiquement pensé comme une communauté de morts prolongeant celle des vivants, laisse la place à une multitude de columbariums, de jardins du souvenir, ou autres centres de la métamorphose. On remarque d’ailleurs que si tout un chacun est libre de se rendre à n’importe quelle messe d’enterrement pour prier, les cérémonies funéraires post-modernes se déroulent à huis-clos et sur invitation, chacun dans l’esseulement des familles face à leur deuil.

 

Une « réforme du croire » ?

Restent les arguments hygiénistes allégués par les promoteurs de ces procédés apparemment novateurs : la plupart de nos compatriotes ne perçoivent pas la manipulation ésotérique qui se cache derrière ce qu’on leur présente comme une démarche militante, écoresponsable et autres éléments de langage incessamment martelés. Ces prétendues innovations cachent en réalité la volonté de retour à l’Antiquité panthéiste ou païenne, retour dont chaque cadavre ainsi traité constitue le meilleur agent publicitaire pour conditionner les esprits.

Leur dire, pour finir, que c’est bien la notion de « personne », à laquelle ils sont si attachés de leur vivant, qu’en rejetant la tradition chrétienne, ils remettent dangereusement en cause. En dépit de tous les sophismes ou arguties des philosophies cherchant à justifier ces pratiques douteuses, il est clair que leur propagande vise à détruire l’intégrité spirituelle de la personne en favorisant une forme de croyance de masses post-mortem. Réformer ainsi des pratiques millénaires d’ensevelissement des corps, cela revient à abolir la distinction entre les règnes et les espèces et en mettant l’accent sur de douteuses transitivités homme/animal/végétal, et un non moins douteux continuum animé/inanimé. Dans ces conceptions de la mort, Dieu Lui-même, devenu Grand Tout Cosmique fusionnel, n’est plus non plus appréhendable dans une relation de personne, et c’est bien ce qu’in fine recherchent les « réformateurs du mourir » : cultiver les conditions d’une « réforme du croire ».

Car c’est aux vivants qu’en définitive cette « réforme du mourir » s’adresse, afin de modeler leurs comportements aux exigences et aux desideratas des dirigeants de la société nouvelle. Laisser se pérenniser de telles pratiques, c’est se faire complice de la déconstruction conjointe des personnes, de l’héritage, de l’univers culturel, politique et chrétien de notre pays. Pour tout catholique, c’est donc un acte de charité que de s’en prémunir, d’en prémunir les siens et de lutter contre la banalisation de ces techniques et des symboles qu’elles incarnent, dans toute la mesure de ses moyens.

G. Guindon

1 Bossuet, Sermon sur la mort

2 Léon Bloy, Exégèse des Lieux communs (LXXI), 1901

 

Les gloires de Marie

Il est de nombreux auteurs qui ont célébré les gloires de Marie et la joie de l’avoir pour Mère. Le Cardinal Joseph Mindszenty nous en cite quelques-unes dans son livre : La Mère, miroir de Dieu :

« Il est consolant de pouvoir dire que Marie prie pour nous : « Deux blanches mains jointes dans une prière pour moi ! Les lèvres de la Mère la plus belle, la plus pure disent une prière pour moi ! Ce cœur sans péché bat pour moi ! »

Tous, nous connaissons la main secourable de Marie. Placée dans le monde de la grâce et de l’amour, elle sait, mieux que chacun de nous, ce qu’une âme pèse devant Dieu. Ce qu’elle a dit à Sainte Bernadette est aussi vrai pour nous : « Le bonheur que je te donnerai n’est pas de cette terre. »

Dans la foi catholique, Marie n’est pas simplement une parure belle mais inutile ; elle n’est pas seulement la matérialisation du mot de Goethe : « L’éternel féminin nous attire. » C’est à elle que le christianisme doit sa force et son élan victorieux. Marie fait partie intégrante du christianisme au même titre que le Christ : on ne peut séparer la Mère de l’Enfant.

 

Honorer Marie, c’est dire avec le grand missionnaire saint Léonard : « Ma santé, ma raison, ma foi, c’est à vous, Marie, que je les dois. Ma pensée, ma volonté, mes sentiments, tout cela je le dois à votre secours. De tout mon cœur, de toute mon âme, je ne peux que répéter : Marie est mon secours. Et si j’obtiens mon salut éternel, je le devrai encore à Celle qui est maîtresse de moi-même. »

 

Lorsque nous vénérons Marie, nous remplissons le vœu le plus cher de l’Eglise, nous suivons l’exemple des saints ; nous ne faisons qu’un avec le sens, avec la pensée du monde catholique pour qui, après Dieu, Marie est tout.

En vérité, si l’on a célébré Marie, si on l’aime, si on la supplie, si les peuples et les siècles lui rendent hommage, ce n’est pas pour Jésus une offense, mais une joie ; pour nous, c’est une promotion. Quel bonheur, pour nous catholiques, d’avoir dans la Vierge Marie une Mère ! Célébrons-la sans fin de ce que Dieu a fait en elle de grandes choses ! »

 

De l’Europe à l’Union Européenne (suite)

Nous avons laissé la construction européenne en 1957 avec la signature, le 25 mars de cette année-là, au Capitole à Rome, entre les six Etats membres qui étaient alors parties au traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) de deux nouveaux traités dont l’un sera promis à un grand avenir le traité de Rome, qui va créer la Communauté économique européenne (CEE) et un autre traité créant la Communauté européenne de l’énergie atomique (EURATOM) qui ne connaîtra que des développements très limités.

Le premier traité, couramment appelé traité de Rome, va créer entre les six Etats membres qui l’ont signé (Belgique, Allemagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) un marché commun, c’est-à-dire un espace dans lequel va être progressivement mise en œuvre la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux, sans droit de douane, ni restriction de circulation.     

Pour l’application du traité, des institutions dites « communautaires » sont mises en place. Nous retrouvons dans le traité de Rome l’architecture triangulaire qui existait déjà dans le traité ayant créé la CECA avec au sommet la Commission dont le siège est à Bruxelles et à la base, pour exercer le pouvoir législatif, le Conseil des ministres, composé de représentants des Etats membres, qui siégera à Bruxelles et à Luxembourg suivant les périodes de l’année, et une assemblée représentant les peuples des Etats qui va siéger de façon itinérante entre Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg. La Cour de justice qui siège à Luxembourg va régler les différends entre les institutions de la CEE et entre celles-ci et les Etats membres, et assurer l’unité d’interprétation des règles communes. Après l’échec de la Communauté européenne de défense en 1954, les rédacteurs du traité ont pris soin d’éviter toute apparence de création d’un pouvoir supranational. Le nom de l’organe exécutif est révélateur : la Haute-Autorité du traité CECA fait place à une Commission dont l’intitulé est plus modeste. Les compétences de l’Assemblée sont seulement consultatives, ce sera le cas jusqu’en 1985, et le pouvoir décisionnaire appartient aux représentants des Etats qui siègent au Conseil. Si le principe de l’élection de l’Assemblée européenne au suffrage universel direct est inscrit dans le traité, son application est renvoyée à une décision ultérieure des Etats membres prise à l’unanimité. Cette règle de l’unanimité va s’appliquer de façon systématique pour les décisions prises par le Conseil des ministres pendant une longue période de transition.

Curieusement, c’est dans le domaine du droit que le traité de Rome va le plus loin dans un sens fédéral. Les institutions vont se montrer très prolifiques en créant des normes pour assurer la mise en place du marché commun. Le traité donne à la Commission le pouvoir de proposer deux types de législation : le règlement qui, une fois adopté, s’applique directement, sans formalité, dans les institutions et dans les Etats membres, et la directive qui doit, pour être applicable, faire  l’objet d’une transposition dans le droit interne de chacun de ceux-ci. La Cour de justice va dès 1964 donner au droit européen une dimension supranationale en interprétant de façon extensive la règle de la supériorité du traité sur la loi. Ce principe de droit international public, qu’illustre la maxime Pacta sunt servanda, a pour conséquence qu’en cas de conflit entre une loi nationale et un traité, les stipulations de ce dernier l’emportent sur la première. Les tribunaux français l’appliquaient de façon restrictive en considérant que le principe ne s’appliquait pas si le traité était contraire à une loi nationale postérieure à celui-ci. La Cour de justice a déclaré que l’ordre juridique traité par le traité de Rome, lequel inclut les règlements et directives pris pour son application, l’emportait sur toute législation nationale, fût-elle constitutionnelle, antérieure ou postérieure à celui-ci. Après avoir résisté pendant quelques années, la Cour de cassation en 1975 et le Conseil d’Etat en 1989 finiront par s’incliner. En 2004, le Conseil constitutionnel français donnera à cette jurisprudence de la Cour de justice un caractère quasi absolu. La conséquence est qu’un règlement européen, voire un simple règlement de la Commission en cas d’habilitation de celle-ci à légiférer, l’emporte sur une disposition de la Constitution qui lui serait contraire. Seule, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe vérifie la conformité des textes européens à la constitution allemande mais ne les censure pas en pratique.

Dans sa pratique décisionnelle, la Cour de Luxembourg va favoriser l’application du droit européen au détriment du droit national en retenant l’interprétation la plus maximaliste possible des traités et des actes qui en sont dérivés. Elle va baser son argumentation non pas sur la lettre du traité mais sur les objectifs que celui-ci poursuit, à savoir la création d’une union sans cesse plus étroite des peuples européens, au point que l’on a pu parler d’interprétation téléologique, c’est-à-dire en fonction des finalités. Un exemple illustrera ce propos. A l’époque où l’avortement et l’incitation à avorter étaient interdits dans la République d’Irlande, des étudiants irlandais ont été poursuivis devant des tribunaux irlandais pour avoir apposé une publicité en faveur d’un avortement pratiqué en Grande Bretagne alors dans la Communauté européenne. Bien que le droit pénal en général et l’interdiction ou l’autorisation de l’avortement en particulier ressortent de la compétence des Etats, les étudiants ont invoqué pour se disculper la contrariété d’une telle interdiction avec les traités européens. La Cour Suprême irlandaise a saisi la Cour de justice de Luxembourg qui a estimé que la restriction de la publicité en faveur d’un « service » tel que l’avortement était contraire au traité mais, pour limiter les conséquences de sa position transgressive, a toutefois admis que les Etats pouvaient décider de l’interdire dans les cas où la publicité créerait un trouble à l’ordre public. 

Dans les années qui suivent l’entrée en vigueur du traité de Rome, l’évolution institutionnelle de la CEE va être marquée par l’élargissement et l’approfondissement. 22 nouveaux pays entre 1973 et 2013 vont rejoindre la Communauté puis l’Union européenne alors que le Royaume-Uni en sort effectivement en 2020. Cet élargissement va renforcer le poids des institutions par rapport à celui des Etats, ceux-ci auront, en effet, plus de mal à imposer leurs vues à l’égard des institutions. L’approfondissement va résulter de la signature en 1985, sous l’impulsion de Jacques Delors alors président de la Commission, de l’Acte unique européen qui poursuivra l’achèvement du marché intérieur en 1992 avec la libre circulation des hommes, des marchandises, des services et des capitaux. Les compétences de la Commission seront renforcées pour assurer cet objectif et, en contrepartie, le Parlement européen verra également les siennes augmenter. En 1992, le traité de Maastricht (ou Maëstricht) va créer l’Union européenne avec une monnaie unique, une citoyenneté européenne qui donnera le droit de vote aux élections municipales aux étrangers ressortissant d’un Etat membre et une nouvelle extension des compétences du Parlement qui va devenir co-législateur quasiment à égalité avec le Conseil des ministres. 

La ratification du traité de Maastricht sera difficile et va poser dans le domaine public la question de la souveraineté des Etats à l’égard de l’Union européenne. Nous y consacrerons un prochain article.

Thierry de la Rollandière

 

Prière de Mère Marie-Joseph de la Miséricorde

Si vous abandonnez par le plus sévère châtiment, les coupables à leur propre esprit, je tremble, Ô mon Dieu, que les maux de votre Eglise, déjà si grands, ne soient encore qu’à leur commencement. C’est pour prévenir, Seigneur, de si grands effets de votre colère que je viens mettre sous vos yeux tous ceux qui vous ont outragés. On amenait aux pieds du Sauveur des malades qui n’y venaient pas d’eux-mêmes, et dans son infinie bonté, Il les guérissait… Vous êtes encore, et vous serez toujours notre Sauveur. Votre bonté n’est point altérée. Je vous présente donc les malades qui méconnaissent leur état et ignorent ce que vous m’inspirez. En leur nom, je vous demande pardon des crimes de la France, j’en fais l’aveu authentique. Je déplore surtout ces horribles sacrilèges qui ont outragé votre divinité et votre sainte humanité à la face du ciel et de la terre. En leur nom, je m’écrie : nous avons péché contre le ciel et contre vous, nous ne sommes plus dignes d’être appelés vos enfants. Que l’aveu et le repentir des plus criminelles offenses vous engagent à laisser tomber quelques gouttes de votre sang précieux sur les coupables. Qu’il arrose désormais la France pour la laver et la purifier. Qu’il y fasse germer la foi, l’obéissance à vos lois Saintes, et surtout l’amour de Jésus-Christ, que j’implore avec ardeur dans son auguste et très saint sacrement. Ô amour, puissant amour, cette France infortunée vous demande par ma bouche la grâce de sa conversion, le pardon de ses forfaits et le secours de son infinie miséricorde. Ne soyez pas sourd à mes prières, Dieu, trois fois saint et mille fois bon ; nous vous en supplions au nom et par les mérites de Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 Louise-Adelaïde de Bourbon Condé +1824