Rome éternelle

 

Nul n’a tenté comme elle de rassembler tous les hommes ; nul n’a mieux réussi à les rassembler sans les confondre, à les unir en un corps, au lieu de les abandonner en une masse si bien qu’en un temps où nous voyons le monde s’écrouler et s’abîmer, il suffit de revenir à Rome, pour retrouver les secrets qui permettent aux sociétés, quelles qu’elles soient, de vivre ou de revivre.

M-Madeleine Martin

 

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Quand j’ai vu Rome pour la première fois, quand j’ai vu cette Rome auguste et que j’en eus respiré l’indéfinissable parfum, alors j’ai su que je pouvais aimer et que j’aimerais. Qu’est-ce donc que le parfum de Rome ? Telle que le Christianisme l’a faite, Rome est la ville des âmes. Elle a une langue que toutes les âmes entendent. Pas une pierre dans Rome qui ne dise quelque chose et quelque chose de grand. Par l’inscription qu’elle porte, par la place qu’elle occupe, elle est une lumière, une poésie. 

Louis Veuillot – Parfums de Rome

 

Les combats de l’Eglise gagnés d’avance

Dans ses membres, qui sont humains, l’Église s’est souvent montrée fragile et vulnérable. Mais, toujours, elle manifesta la force divine qui l’habite et lui donna de résister aux assauts les plus terribles, de conquérir des continents entiers, d’enfanter des héros et des saints.

Jusqu’à la fin des temps, l’Eglise de la terre sera en guerre, sans cesse assaillie, toujours sur le qui-vive pour défendre l’honneur de Dieu, la vérité et les âmes. Il est bien juste qu’elle soit appelée l’Eglise militante. Cependant, en comparaison des combats de la terre, ceux de la sainte Eglise ont une particularité : ils sont gagnés d’avance.

La Résurrection de Notre-Seigneur fut bien le point de départ d’une croisade glorieuse. Or, précisément, la crise la plus terrible que l’Eglise eut à subir ne fut-elle pas celle du Vendredi Saint ? Y eut-il jamais un jour plus dramatique que celui où Dieu lui-même fut condamné à mort par ses pauvres créatures ? Y eut-il une heure plus tragique pour la vérité et pour le bien que celle de la nuit du Golgotha ? Néanmoins, de ce combat, le Christ et son Eglise sortirent victorieux. L’Eglise a déjà vécu et surmonté la plus terrible de ses tempêtes. Depuis lors, Jésus-Christ allait prolonger ses conquêtes sur le péché et sur le diable par le ministère de son Epouse. L’histoire de l’Eglise ne serait désormais que le rayonnement dans le temps du triomphe de Pâques.

Fort de cette certitude, le chrétien se bat avec ardeur, certes, mais avec une mentalité de vainqueur, avec la sérénité de celui qui sait la victoire assurée. 

  1. J-D Fabre

 

La langue de l’Eglise

Des éléments de la langue latine ancienne, façonnée et disciplinée par les mains de l’Église, sortit une langue nouvelle, belle des grâces de la jeunesse, brillante des ardeurs de la foi, douée des promesses de l’éternité et courant à la conquête du monde. Des martyrs lui donnèrent la fermeté, des docteurs inspirés lui donnèrent l’élévation, des orateurs y firent passer la foi qui brûlait leurs âmes. C’est ainsi que se forma cet idiome merveilleux qui a reçu et qui conserve tout ce qu’il y a de vérité sur la terre, qui est la langue même que l’Église parle à Dieu. 

Monseigneur Gaume, prélat du Nivernais

 

Heureuse l’Eglise!

La barque qui sillonne aujourd’hui le lac de Génésareth nous représente l’Église battue par les flots du monde. Le Seigneur s’endort afin de ménager aux justes l’épreuve dont ils triompheront, afin de laisser aux pécheurs l’espace et le temps de faire pénitence.

Heureux en effet les chrétiens ! Heureuse l’Eglise contre qui tous les efforts combinés de ses ennemis seront impuissants ! Dirigée par le gouvernail de la foi, l’aiguille infaillible de sa boussole tournée vers l’étoile des mers, elle poursuit sa course sur la vaste étendue des flots. Les anges sont aux rames. Les cœurs des saints couronnent le pont de ce glorieux navire. Au milieu d’elle, comme un mât inébranlable, est élevé l’arbre salutaire de la croix. L’Esprit-Saint enfle les voiles de son souffle, et que le vent de l’erreur soit déchaîné ou que le ciel soit serein, il ne le conduit pas d’une manière moins assurée au port du repos éternel.

Ludolphe le Chartreux – Vie de Jésus-Christ

 

Treizième station

« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.

Dans le recueillement de ma chambre ou d’un oratoire, je m’applique à fermer mes oreilles à toutes les sollicitations de la vie quotidienne, et même au chant des oiseaux dans le jardin : je ne veux perdre aucune miette de mon cœur à cœur avec mon Père bien-aimé, et pour cela je fais surtout le silence dans mon âme. Dieu parla à Elie dans une brise légère, et pas dans la tempête !

Treizième station : Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère

Composition de lieu

Qui n’a jamais vu dans une église, ou au moins sur une image, la Pieta, cette poignante représentation de la Sainte Vierge tenant le corps de son Fils sans vie entre ses bras ? La mère douloureuse contemple son enfant, et embrasse ses plaies bénies. Autour d’elle, les saintes femmes et saint Jean se sont approchés en larmes, ils n’ont pas encore compris quelle victoire leur Maître venait de remporter.

Corps de la méditation

Pécheur, pauvre fou ! Peux-tu regarder sans frémir la mère des douleurs, portant son fils inanimé entre ses bras ? Le vieillard Siméon ne mentait pas, quand il a promis à Marie, toute jeune maman, qu’un glaive de douleur lui transpercerait le cœur. Quelle souffrance horrible, celle d’une maman à laquelle on a ôté la vie de son fils !

Marie, à ce moment-là, est bien la seule à garder encore la Foi. Qui pourra la consoler ? Tous ceux qui l’entourent sont pécheurs, et sont donc coupables de la mort de Jésus. Saint Jean-Baptiste et saint Joseph, les âmes les plus pures de la terre après elle, viennent de pénétrer au Paradis, dont Notre-Seigneur a ouvert les portes il y a quelques instants. Tous les amis de Jésus sont dans le >>> >>> désarroi le plus complet, le Saint-Esprit n’est pas encore venu illuminer leur âme pour les aider à saisir le grand mystère de la Rédemption.

Jésus s’est fait « pécheur » pour moi, pour réparer mes péchés. Et voilà Notre-Dame qui le tient dans ses bras, et elle m’appelle à venir, malgré mon indignité, pour me confier à elle. Jésus, avant de mourir, a dit à saint Jean : « Fils, voici ta mère… » Saint Jean, c’est moi, et tous les pécheurs qui accepteront cet ultime cadeau de Jésus. La sainte Vierge a suivi Jésus tout le long du chemin de croix, elle est restée trois heures au pied de cette croix où elle a cueilli chacune de ses dernières paroles, comme un testament sacré. Et la voici notre mère.

Colloque

Priez pour moi Sainte Mère, tout particulièrement à l’heure de ma mort. Restez au pied de ma croix, qu’en vous regardant je reprenne courage, et qu’après ma mort ce soit dans vos bras que je sois présenté devant l’éternel juge. Ainsi je ne craindrai rien. Mais en attendant, laissez-moi contempler, avec un regret profond et ma reconnaissance éperdue, toute l’étendue de mon péché sur le corps de votre divin Fils exsangue. Vous m’avez donné Jésus, et voilà comment je vous le rends ! O Marie, implorez pour moi la miséricorde de mon divin Père, et donnez-moi le courage de chercher à réparer toutes les offenses qui sont faites chaque jour à votre Cœur Immaculé.

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère, et je vous aime… »

Germaine Thionville