Music for a while – « Oedipus » 1692

Notre citation pour novembre et décembre :  

« Toute la nature me semble si pleine de Dieu :

le vent qui souffle dans les grands arbres,

les petits oiseaux qui chantent,

 le beau ciel bleu, tout cela me parle de Lui. »

Sœur Elisabeth de la Trinité

 

En ce mois de novembre, nous commémorons nos chers défunts avec l’Espérance du repos éternel pour eux, par la grâce de la miséricorde divine.

L’extrait choisi ici vient illustrer, a contrario, toute la violence des croyances antiques. Cette composition musicale de 1692, destinée à accompagner la pièce de Dryden et Lee, « Oedipus », nous évoque la figure d’Alecton, une des trois Erinyes ou « Furies » de la mythologie, chargées d’exécuter la sentence des juges. Alecton, la troisième des furies, ne laisse aucun repos aux criminels, elle ne respire que la vengeance. Elle est représentée armée de vipères, de torches et de fouets, avec la chevelure entortillée de serpents.

Ces déesses « Furies » de l’Antiquité étaient très respectées et même redoutées.  C’est à peine si l’on osait lever les yeux sur leurs statues…

Écrit initialement pour voix et continuo, le morceau existe avec de nombreux arrangements différents, notamment pour clavier seul, et pour violon et clavier.

Music for a while
Shall all your cares beguile.
Wond’ring how your pains were eas’d
And disdaining to be pleas’d
Till 
Alecto free the dead
From their eternal bands,
Till the snakes drop from her head,
And the whip from out her hands.

 

La musique un moment,
Trompera tous vos tourments.
Vous vous étonnerez de voir vos douleurs soulagées,
Et ne daignerez être satisfaits,
Jusqu’à ce qu’Alecto libère les morts
De leurs liens éternels ;
Jusqu’à ce que les serpents tombent de sa tête,
Et le fouet de ses mains.

https://open.spotify.com/search/Purcell%3A%20Music%20for%20a%20While%20%E2%80%A2%20Henry%20Purcell%2C%20Dawn%20Upshaw

« Un glaive de douleur te percera le cœur »

Depuis le péché de notre premier père, la souffrance est la loi des hommes. Elle atteint les pécheurs et elle atteint les justes. Mais ceux-ci, s’ils ont assez de foi, trouvent une consolation au milieu de leurs souffrances. Quel catholique ignore que celle que le Bon Dieu a chargé tout spécialement de porter soulagement à ceux qui souffrent, est Marie, celle que l’on invoque sous le vocable de « Consolatrice des affligés » ? Marie que Dieu s’était réservée pour devenir la mère de son propre Fils, et qu’Il n’a pourtant pas préservée de dures souffrances.  « Un glaive de douleur te percera le cœur » lui avait prédit le vieillard Siméon

 Les douleurs de Notre-Dame

Si Dieu préserva cependant la Vierge Marie des douleurs de l’enfantement de son Fils, Il n’épargna pas ses souffrances lors de la fuite en Égypte pour sauver la vie de son petit enfant-Dieu qu’Hérode voulait massacrer ; puis lors de la recherche éperdue de son Jésus égaré, et enfin retrouvé au temple au bout de trois longs jours d’inquiétude. Et encore, durant les trois années de sa vie publique, quand il savait combien, dans sa solitude, elle pensait sans cesse à lui, se réjouissait de ses succès, s’affligeait de ses douleurs ; il savait aussi comment les supplications et les immolations que sa mère offrait sans cesse au Père fécondaient mystérieusement son œuvre : les pécheurs se convertissaient plus facilement, les âmes généreuses se donnaient plus entièrement parce que là-bas, dans son étroite chambre de Nazareth, Marie priait Dieu pour le succès de son grand fils Jésus.

Vint le moment du sacrifice suprême. Jésus voulut que sa Mère fût près de lui. Le Christ expirant et la Mère des Douleurs au pied de sa croix… Union visible entre le Crucifié et sa Mère, qui n’était que l’image d’une autre union bien plus intime, d’une union qui associait Marie non seulement aux souffrances mais à la mission même de son Fils. Ce fils, Dieu l’avait envoyé dans le monde pour racheter l’humanité, et il devait la racheter de concert avec sa Mère : il serait Rédempteur, elle serait Corédemptrice.

Pourquoi cette union dans la douleur et le sacrifice ? Car Jésus voulut que sa Passion, infiniment efficace en elle-même, le fût davantage grâce au concours de sa Mère. Il avait décidé qu’elle serait aussi notre Mère. Pour cela, il fallait qu’elle nous enfantât à la vie surnaturelle.

Le salut gagné dans la douleur

Toute autre mère donne le jour à son enfant dans la douleur. Toute vie commence ainsi sous le sceau de la souffrance qui devient aussi promesse d’enfantement faite à nos douleurs.

« Étonnante décision de la Miséricorde, car enfin la mort eut pu n’être que mort, et la douleur que destruction de la vie au profit de la mort dont elle est l’avant-garde. Il fallait un Créateur  >>>  >>> passionné de création, un Père passionné de miséricorde pour que, de la douleur et de la mort, nées du péché, rejaillisse la vie1. »

Ainsi avons-nous l’assurance que douleur et vie sont liées l’une à l’autre de telle manière que de l’une jaillira l’autre. Le ton est donné : dans notre vie naturelle, comme dans notre vie spirituelle, nous aurons à souffrir, à lutter contre bien des obstacles, bien des fatigues, des agacements, des épreuves terrestres plus ou moins lourdes, pour finalement « nous enfanter » au bonheur éternel promis par Dieu, s’Il nous en juge dignes.

Ainsi la mère, à l’heure redoutée de l’enfantement, se sent-elle à la fois triste d’avoir à souffrir, mais si heureuse de donner un nouvel enfant au Dieu vivant. Souffrance et joie amplement partagées moralement par son époux tout désemparé.

La première fois que nous arrive ce merveilleux événement, nous croyons naïvement en une chose accomplie : un être neuf est né de nous, c’est fait. Il nous semble maintenant destiné à vivre pour son compte, le plus pénible de notre tâche nous paraît achevé, quoi que nous n’ignorions pas qu’il faudra veiller.

Quelle erreur ! C’est ensemble, maintenant, et pendant de longues années que le père et la mère continueront d’enfanter dans la douleur. La vie de l’enfant exigera miette à miette leur propre vie où l’inquiétude est entrée avec l’amour de cet enfant fragile. À ses parents de le conduire à travers les écueils qui guettent la vie de son corps, et bientôt celle de son âme. Ils ne le feront pas sans risques, sans souffrances, ni sans déchirements. Plus tard pourront venir des heures difficiles où leur enfant sera en peine ou en danger au point de beaucoup les affecter. À eux de consentir un nouvel enfantement spirituel dans la souffrance et la prière.

Ne nous disons jamais « je ne peux rien pour lui » puisque nous pouvons au moins souffrir, et offrir cette souffrance pour sa délivrance. Et si nos douleurs n’écartent pas tel mal de ceux pour qui nous les offrons, n’allons pas les croire stériles ! Il existe d’invisibles libérations qui ne sont pas moins belles, et gardons confiance en notre divin Père de qui nous vient la promesse : « Tu enfanteras dans la douleur. »

Aux heures de doutes, ou de lassitude, tournons-nous vers Marie. Déposons au creux de son Cœur Douloureux non seulement nos maux et nos tourments, mais aussi nos joies et nos espoirs. Livrons à la meilleure des Mères ce qui nous pèse, autant que nos secrets les plus doux. Qu’y a-t-il de meilleur que le cœur aimant et consolant de notre bonne Mère du Ciel ; que craignons-nous, alors qu’elle nous a annoncé « À la fin mon Cœur Immaculé triomphera » ?

Doux cœur de Marie, soyez notre salut !

Sophie de Lédinghen

 

1 Rozenn de Montjamont

 

 

Le Cœur Immaculé de Marie expliqué aux enfants

« Je vous salue, pleine de grâce ! » Voilà comment l’archange Gabriel s’est adressé à la Sainte Vierge, le jour de l’Annonciation, lorsqu’il est venu lui demander si elle voulait devenir la maman de Jésus. On se rappelle que la grâce est cette vie surnaturelle qui fait de nous les enfants de Dieu le jour de notre baptême, et par laquelle notre âme devient le temple de la très Sainte Trinité (Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint Esprit). Et bien, la Sainte Vierge est remplie de la grâce, et cela dès le premier instant de son existence. Son âme n’a jamais été souillée par le moindre péché, et le Père, le Fils et le Saint-Esprit habitent en elle plus qu’en aucune autre créature. Il fallait bien une maman sans tache, toute pure, pour enfanter le Fils de Dieu. Un peu comme le tabernacle, tout tapissé d’or et magnifique, reçoit et abrite Jésus-Hostie. C’est pourquoi l’ange adresse à la Vierge Marie ces belles paroles : « Je vous salue pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes ! »

 

Ainsi la Sainte Vierge est la plus merveilleuse des créatures, celle qui est la plus aimée de Dieu. Et nous devons nous réjouir de penser qu’elle est notre Maman du Ciel car c’est par elle que nous recevons la vie de la grâce et que nous devenons enfants de Dieu. Il n’y a pas d’autre moyen : toute grâce nous vient par Marie. Voilà pourquoi nous devons l’aimer de tout notre cœur, et pourquoi elle nous aime comme une maman ! Voyons comment elle nous l’a rappelé à Fatima.

Le Cœur Immaculé de Marie

En 1917, dans un petit village du Portugal, la Sainte Vierge est apparue plusieurs fois à trois jeunes bergers (Lucie, François et Jacinthe) pour leur dire que Jésus veut établir dans le monde la dévotion à son Cœur ImmaculéQu’est-ce que cela veut dire « Immaculé » ? Cela signifie « sans tache ». En effet, dans le cœur de Notre-Dame, il n’y a absolument aucune tache de péché. La Sainte Vierge a toujours aimé le Bon Dieu de tout son cœur et de toutes ses forces jusqu’au dernier soupir de sa vie. Et elle L’aime encore plus aujourd’hui, dans le Ciel. Elle n’a donc jamais offensé le Bon Dieu, et elle ne l’offensera jamais.

Le Cœur Douloureux de Marie

Mais Notre-Dame n’a pas seulement parlé de son Cœur aux trois jeunes bergers, elle le leur a aussi montré, tout entouré d’épines qui semblent s’y enfoncer. Ces épines représentent les péchés des hommes, qui offensent Dieu et causent beaucoup de peine à la Sainte Vierge. Le Cœur de Marie est donc aussi un Cœur Douloureux, un Cœur qui souffre beaucoup.

La dévotion au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie

La Sainte Vierge s’adresse alors à Lucie : « Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. A qui embrassera cette dévotion à mon Cœur Immaculé, je promets le salut, et ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs placées par moi pour orner son trône. »         

    Mais que veut dire avoir la dévotion envers le Cœur Immaculé de Marie ? Cela signifie que nous devons l’aimer de toutes nos forces, comme la petite Jacinthe qui disait : « J’aime tant le Cœur Immaculé de Marie, c’est le Cœur de notre petite Maman du Ciel ! » Nous devons l’aimer au point de lui donner tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes, nous devons nous consacrer totalement, et pour toujours, au Cœur Immaculé de Marie. Plus tard, lorsqu’elle sera devenue religieuse, Lucie expliquera bien cela : « Établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie veut dire amener les gens à une totale consécration… C’est dans cet esprit de consécration que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. »

 Alors, faisons ou renouvelons notre consécration au Cœur de notre bonne Mère du Ciel, donnons-nous tout entiers à elle pour lui prouver notre amour, et tâchons de lui faire toujours plaisir en évitant tout péché, en offrant des sacrifices pour réparer les offenses, obtenir la conversion des pécheurs et consoler son Cœur Douloureux, et en récitant tous les jours notre chapelet.

En retour, la très Sainte Vierge nous aimera d’un amour tout particulier. « Vous vous êtes consacrés au Cœur Immaculé de Marie, au Cœur de notre bonne Mère du Ciel ! écrivait un jour sœur Lucie. Comptez sur ce Cœur maternel qui, au Ciel, palpite d’amour pour ses enfants qui l’aiment sur la terre ! »

Sophie de Lédinghen

Consécration de la famille au Cœur Immaculé de Marie

Ô Vierge Marie, nous consacrons aujourd’hui notre foyer et tous ceux qui l’habitent à votre Cœur Immaculé. Que notre maison soit comme celle de Nazareth, une demeure de paix et de bonheur simple, par l’accomplissement de la volonté de Dieu, la pratique de la charité et le plein abandon à la divine Providence. Veillez sur tous ceux qui l’habitent : aidez-les à vivre toujours chrétiennement, enveloppez-les de votre maternelle protection et daignez, dans votre bonté, ô Vierge Marie, reformer au Ciel notre foyer d’ici-bas consacré à jamais à votre Cœur Immaculé. Ainsi soit-il.

 

 

 

 

 

Une petite jupe à bretelles pour l’hiver !

Chères couturières,

Ces jolis vêtements en velours milleraies fleurissent dans tous les magasins… A notre tour de vous proposer un patron de jupe à bretelles. Vos petites filles seront bien équipées pour l’hiver !

Ce patron est adaptable à la taille de votre enfant, de 1 à 8 ans ; c’est un intemporel de jupe d’enfant qui peut se décliner de plein de façons en fonction de vos envies. 

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Bonne couture !

Atelier couture

 

Actualités culturelles

  • Île d’Yeu (France)

Face à des tempêtes hivernales de plus en plus fréquentes et violentes, l’île d’Yeu subit une érosion progressive de ses côtes qui dévoile de nombreux sites archéologiques jusque-là insoupçonnés (en particulier sur la plage de la Petite Conche). En effet, la ligne littorale ne cesse de reculer face aux attaques des vagues qui emportent parfois jusqu’à plusieurs mètres de sable. C’est ainsi qu’ont été mis à jour quatre sites archéologiques sur l’année 2024 seulement : d’abord un cimetière de naufragés composé de 19 tombes médiévales, puis un site de l’époque gauloise avec des restes évidents de banquet, suivi d’un ensemble de petits menhirs de l’époque néolithique ; la dernière découverte consiste en un monument funéraire composé de plusieurs tombes dans lesquelles reposent des individus datés d’environ 1 600 ans avant J.-C. L’enjeu est de taille car il s’agit de repérer les sites assez rapidement après qu’ils aient été dévoilés par la mer : dans le cas contraire, les nouvelles attaques des vagues risqueraient d’emporter les vestiges au large.

 

  • Jérusalem (Israël)

C’est dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem qu’a été découverte une magnifique pierre d’autel lors de travaux de rénovation du lieu. Disposée dans un couloir, la dalle de 3,50 mètres de large était recouverte de graffitis réalisés par les pèlerins. Ce n’est qu’en la déplaçant en vue de travaux de rénovation que l’on a réalisé que la face tournée vers le mur était ornée : on y distingue des motifs de marbre incrustés, de style cosmatesque. Si l’on en croit les experts, il s’agirait du panneau frontal de l’autel réalisé par les Croisés en 1149 afin de célébrer le jubilé de la conquête de Jérusalem (1099) sur les Sarrasins. Le panneau retrouvé ne représente que les deux-tiers de l’œuvre d’origine, ce qui signifie que l’on se trouve face au plus grand autel médiéval connu. Le style cosmatesque, majoritairement pratiqué en Italie et plus précisément à Rome, pourrait faire penser que les artisans du pape lui-même auraient eu leur part dans la confection de l’autel.

 

  • Paris (France)

Le chantier de fouilles archéologiques entrepris sous Notre-Dame de Paris ne finira décidément jamais de nous surprendre ! Aurait-on en effet retrouvé là le corps du poète Joachim du Bellay ? Découverts en 2022 à la croisée du transept, deux sarcophages de plomb du XVIe siècle ne cessaient de questionner les archéologues ; leur emplacement ainsi que le matériau utilisé laissaient supposer que l’on avait affaire à des personnages importants. Mais si l’épitaphe du premier sarcophage ne laissait pas de doute quant à l’identité de son occupant (chanoine Antoine de La Porte, mort en 1710), le second conservait son mystère.

A la suite de deux ans de recherches sur la dépouille, l’institut médico-légal du CHU de Toulouse a affirmé qu’il s’agissait d’un cavalier d’environ 35 ans atteint d’une méningite chronique tuberculeuse ; l’homme avait été autopsié et embaumé, traitement réservé à la noblesse. Or, Joachim du Bellay, mort en 1560 à l’âge de 37 ans, était lui-même atteint de tuberculose ; si l’on en croit ses poèmes et sa correspondance, il souffrait également de migraines et de surdité, signes habituels d’une dégénérescence de la tuberculose en méningite chronique (ce qui restait rare). De plus, le poète avait réalisé à cheval le trajet de Paris à Rome, ce qui expliquerait la déformation de son bassin. Si l’on savait que du Bellay avait été enseveli sous Notre-Dame, on n’avait néanmoins jamais retrouvé son corps… Beaucoup de coïncidences qui ne mènent cependant pas encore à une certitude absolue !

 

  • Paris (France)

Depuis le 14 juillet dernier, l’hôtel national des Invalides accueille en son sein un nouvel espace muséal nommé « Les Invalides, entre histoire et mémoire ». Inauguré seulement le 9 septembre 2024, le nouveau parcours se penche sur l’histoire du site, depuis sa fondation par Louis XIV, jusqu’à la création du Musée de l’Armée en 1905, en passant par Napoléon. Couvrant un espace d’environ 400 m2, il présente les moments clés de l’histoire des Invalides, rappelant sa vocation première d’accueil des soldats malades et blessés et mettant en lumière les grandes figures du lieu. Un espace immersif permet également de voir le site sous un jour tout nouveau. Septième musée français le plus fréquenté, l’hôtel des Invalides possède l’une des plus importantes collections militaires au monde. Il y manquait néanmoins une présentation historique du lieu : voilà qui est chose faite !