Démographie et gouvernement mondial

Une relecture de La Bombe P de Paul Ehrlich (1967)

Certains écrivains sont des auteurs visionnaires, ou apparaissent comme tels, soit parce qu’ils décrivent les tendances du monde à venir, soit parce qu’ils orientent la pensée des décideurs et autres agents d’influence que sont les médias et les cercles de réflexion qui dessinent le cadre de la « pensée unique ». La Bombe P (P comme population) de Paul Ehrlich, un best-seller dont la première édition date de 1967, peut, sous beaucoup d’aspects, être considéré comme un ouvrage d’anticipation mais il a surtout exercé une influence considérable sur les décideurs et les leaders d’opinion. Au-delà de la réalisation de beaucoup de ses prédictions, le livre a orienté les mentalités occidentales en créant un lien étroit entre population, ressources et environnement avec en toile de fond une fausse conception de la liberté individuelle.

Le constat de départ de l’ouvrage est que dans une planète que l’auteur voyait à 7 milliards d’habitants en l’an 2000, des centaines de millions d’êtres humains vont mourir de faim et les survivants vont vivre dans un environnement de plus en plus dégradé en raison de la surpopulation et du gaspillage des ressources. Paul Ehrlich voit la solution dans le contrôle démographique et la gestion économe des ressources.    

L’ouvrage est inspiré par la théorie de Malthus : la population s’accroît plus vite que la production, surtout dans les pays sous-développés où la baisse de la mortalité n’a pas été compensée par une baisse de la natalité. En plus de ce déséquilibre entre population et alimentation, la détérioration de l’environnement peut avoir des conséquences encore plus graves : la surpopulation peut entraîner la disparition de certaines espèces, l’agriculture intensive est consommatrice d’engrais et de pesticides dangereux pour la santé, la teneur en oxygène de l’air diminue, la présence accrue de plomb et de mercure menace la santé, le manque d’eau se profile à l’horizon. Les deux sujets sont étroitement liés : avec une population mondiale de 500 millions d’habitants, la crise écologique pourrait être facilement résolue.

Une solution pourrait être apportée par l’accroissement de la mortalité : la famine, les maladies virales plus fortes encore que la grippe espagnole de 1918-1920, la guerre thermonucléaire, etc. pourraient faire baisser la population, mais c’est à la natalité que va s’appliquer le contrôle démographique que l’auteur définit comme la régulation consciente du nombre d’êtres humains désirables non seulement pour la cellule familiale mais aussi pour l’ensemble de la société. Cette régulation peut être obtenue par un renversement de notre système de valeurs ou bien par la contrainte.

Comme les époux veulent trop d’enfants par rapport à ce qui est collectivement souhaitable, une évolution des mentalités est nécessaire pour aller à l’encontre de ce que représente l’appel lancé par Paul VI à l’ONU en 1964 « à multiplier les pains pour approvisionner les tables de l’humanité et non pas favoriser un contrôle artificiel des naissances pour diminuer le nombre d’invités au banquet de la vie ». Pour réduire, voire rendre négatif le taux d’accroissement de la population, une administration dotée de larges pouvoirs coordonnerait au niveau mondial le contrôle démographique et la protection de l’environnement, ainsi que la gestion des ressources. Des mesures fiscales pénaliseraient les familles nombreuses en réduisant les déductions d’impôts au-delà du deuxième enfant, des primes seraient versées aux ménages sans enfant et aux hommes qui se seraient fait stériliser. Le droit à l’avortement serait garanti. L’éducation sexuelle donnée aux enfants permettrait de faire évoluer les mentalités en discréditant les messages des religions en faveur de la famille nombreuse. Les conséquences de la surpopulation sur l’environnement devraient conduire chacun à modifier son mode de vie en acceptant de rouler dans des voitures de moindre cylindrée, de manger des légumes et des fruits exposés au contact des insectes, d’utiliser des détergents moins puissants et des moyens de transport plus lents. L’aide alimentaire consentie par les pays développés serait réservée aux pays en développement qui mettraient en place un contrôle démographique.

C’est à une révision des relations entre l’homme et la nature que Paul Ehrlich appelle : le rôle fondamental de l’homme n’est plus de dominer la nature comme ce fut le cas depuis la Genèse, mais de vivre en harmonie avec elle. Une population réduite à un maximum d’un milliard d’hommes pourrait vivre avec un confort suffisant dans le millénaire à venir si les ressources étaient gérées avec soin.

Au-delà d’une conception purement matérialiste de l’homme et de la création, le catastrophisme de Paul Ehrlich pourrait a priori faire sourire. La population mondiale a atteint les 7 milliards d’habitants en 2011, certes quelques années après l’an 2000 comme annoncé dans La Bombe P, mais la planète a réussi à nourrir ses habitants supplémentaires. La situation de l’alimentation humaine est meilleure en 2020 qu’elle ne l’était lorsque le livre fut écrit en 1967 avec une population multipliée par plus de 2 en 50 ans.

Les idées défendues dans La Bombe P ont contribué à influencer les mentalités : l’augmentation de la population est aujourd’hui perçue comme un risque majeur, l’avortement est autorisé dans la plupart des pays, la contraception artificielle est généralisée dans les pays développés, même dans les milieux catholiques, l’euthanasie est, en droit ou dans les faits, de plus en plus répandue, mais ces écarts par rapport à la morale naturelle ne sont pas seulement imputables à la crainte de la surpopulation. L’attention portée à l’environnement et au prétendu danger que représente la croissance économique annonce le développement durable apparu dans les années 2000 qui tient une large place dans la politique des Etats et la gestion des entreprises, et se retrouve même dans l’encyclique Laudato Si. Il ne manque dans l’ouvrage de Paul Ehrlich que les risques que fait courir la surpopulation sur le changement climatique mais celui-ci n’a été mis en évidence que plus tard, à la toute fin des années 1970. Si Paul Ehrlich évoque l’effet de serre, c’est pour indiquer, comme on le pensait à l’époque, que celui-ci pourrait provoquer un refroidissement de la planète avec le renvoi dans la haute atmosphère de la chaleur solaire destinée à la terre…

L’épidémie du Covid 19 fut aussi l’occasion de promouvoir les effets bénéfiques d’une diminution de la population que la maladie pouvait provoquer. Les propos tenus par l’économiste français Jean-Marc Jancovici, par ailleurs membre du Siècle et de la French-American Foundation, au micro de France Info en mai 2022, sont révélateurs : « Ou bien on régule nous-mêmes [la population] ou bien cela passe par des pandémies, des famines et des conflits. » En mai 2019, il recommandait déjà de réduire la population de façon indolore en ne mettant pas tout en œuvre pour soigner les personnes âgées malades au-delà de 60 ou 65 ans. L’extension des pseudo-libertés individuelles est ici mise au service de la limitation de la population et de la défense de l’environnement. Il n’est pas impossible qu’en sens inverse, la limitation de la population et la défense de l’environnement ne soient pas instrumentalisées pour libérer les individus de la tutelle des religions et en particulier du catholicisme. 

Aujourd’hui, le sujet majeur est moins le nombre d’habitants de notre planète que leur répartition entre les continents. Avec une population européenne de 750 millions d’habitants – en y incluant la Russie – dont beaucoup viennent de l’immigration, face au continent africain d’un milliard et demi d’habitants qui devrait atteindre les quatre milliards à la fin de ce siècle, le status quo est impossible. Les sujets liés à la population n’ont pas fini d’occuper les esprits affranchis de la pensée dominante. 

 

Thierry de la Rollandière

 

Ma Bibliothèque

POUR « REUSSIR » AUPRES DES ENFANTS – P. G. Courtois – Ed. Sainte Madeleine – 2023.  Tout éducateur lira avec profit ce petit livre, fruit de l’expérience d’un grand éducateur. Ces courtes réflexions seront à méditer une à une ; elles enrichiront progressivement les pensées du lecteur qui en fera une application concrète au quotidien.

 – LA VIE DE FAMILLE – CORRESPONDANCE – L. Veuillot – Editions du Saint Nom 2015. On connaît de Louis Veuillot, son combat, on découvrira ici l’homme, l’époux, le chef de famille, le frère, l’ami. Au milieu de son quotidien familial, on découvre la force du chrétien quand il perd son épouse à 28 ans, puis trois de ses cinq filles. La mission de tous les parents sera éclairée par la lecture de ses lettres au style si pur et à la foi radieuse.

GOUTTES DE PLUIE ET DE SOLEIL – S. Cadic – Elor – 2023

Découvrez l’histoire de la famille du Hêtre qui vous fera aimer la France, son histoire et ses richesses ! A utiliser comme livre de lecture tout au long de l’année pour les CM1, CM2 ou à déguster d’une traite, ce livre empli d’aventures, de culture française et de délicatesse est à considérer comme l’un des meilleurs livres proposés aux enfants aujourd’hui.

 LA FERME – Observe et colorie – Editions courtes et longues – 2023

Une frise de plus d’un mètre de long sur carton épais offre un coloriage (avec modèles) de tous les animaux de la ferme. Une bonne occupation pour les enfants à partir de 4-5 ans.

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans – Culture, Formation).

 

La Revue « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles). Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Bras de Vénus

Ingrédients pour 8 personnes :

– 75 g de sucre

– 3 œufs

– 75 g de farine

– 1 sachet de sucre vanillé

– Sucre glace

– Confiture

Préparation :

– Mélanger le sucre en poudre avec les jaunes d’œufs et le sucre vanillé. Lorsque la composition est devenue mousseuse et blanchâtre, y mélanger avec précaution la farine et en même temps les blancs montés en neige ferme.

– Etendre la pâte sur une feuille de papier disposée sur une plaque de cuisson, en une couche d’environ un centimètre d’épaisseur.

– Faire cuire 15 min à 180°C.

– RAPIDEMENT (pour que le biscuit n’ait pas le temps de sécher) : à la sortie du four, décoller le biscuit en le retournant sur un torchon humide ; ôter le papier et garnir le biscuit de confiture ; le rouler en forme de boudin.

– Badigeonner la surface du biscuit roulé de confiture ou/et saupoudrer de sucre glace (au moment de servir pour éviter que la confiture ne fasse fondre le sucre glace si on met les deux).

– Couper les extrémités pour obtenir un plus beau gâteau !

Conseils et astuces :

Vous pouvez remplacer la confiture par de la crème au beurre, du Nutella ou autre pâte à tartiner ; cela sera bien apprécié par les enfants ! Vous pouvez aussi en faire une bûche de Noël !

 

Potimarron cuit au four

Ingrédients pour 8 personnes :

– 1 gros potimarron (selon les appétits)

– De l’huile

Préparation :

– Bien laver le potimarron ; le vider de ses graines.

– Le couper en très fines tranches.

– Déposer les tranches sur une plaque au four et mettre un bon filet d’huile sur le tout.

– Faire cuire pendant 20-25 min entre 180 et 200°C selon l’épaisseur des morceaux.

– Servir chaud avec de la viande ou du poisson.

Conseils et astuces :

Vous pouvez y ajouter du sel, du poivre, des herbes de Provence, du thym ou tout autre condiment. Ce n’en sera que meilleur !

 

Sauvegarder l’esprit de famille

Chers grands-parents,

 

« La famille est chose sacrée sur laquelle on doit toujours veiller1. »

Une famille qui prie est une famille qui vit.

Qu’est-ce que l’esprit de famille ?

C’est très probablement la façon dont ses membres s’aiment… C’est aussi certainement un ensemble de valeurs, de normes, de comportements et de traditions qui caractérisent cette famille, lui donnent sa personnalité unique et déterminent la façon dont les membres se comportent entre eux et avec les extérieurs.  Il évolue forcément au fur et à mesure que la famille change (naissances, mariages, décès…) mais garde des constantes qui en font sa personnalité.

Cet esprit se fonde sur une culture familiale, une foi, des comportements et des usages communs dans lesquels ses membres se reconnaissent.

Le sujet est particulièrement intéressant au moment où les usages, souvent altérés par l’irruption des moyens de communication modernes, ont tendance à s’uniformiser. Au paterfamilias, sûr de son autorité, gouvernant la famille, succède aujourd’hui un univers plus consensuel dans lequel la parole est plus libre et où les usages disparaissent.

Les comportements définis par des normes sociales, un milieu, une culture familiale, ont tendance à s’estomper au profit de normes plus uniformisées et décontractées…

Faut-il s’en désoler ? Certainement !

Faut-il s’adapter ? Certainement aussi !

Quoi que nous fassions, nos petits-enfants, à leur majorité, auront une indépendance infiniment plus grande que celle qu’ont eue leurs parents. Nous constatons nous-mêmes, au fur et à mesure de l’évolution du temps, que les jeunes familles sont différentes de celles que nous avons vues naître il y a quelques petites années.

Et pourtant, les principes demeurent. Les parents doivent continuer à dire ce que leur a transmis (ou devrait leur avoir transmis) la société chrétienne. Ils doivent continuer à gouverner leur famille pour permettre à leurs petits d’être de bons Français et de bons chrétiens.

Nous pensons que l’esprit de famille sera un vecteur nécessaire pour cette transmission…

Loin d’être un attachement suranné à des usages anciens, il demeurera une fidélité à ce qu’a été la famille… Il sera un ferment de fierté pour ses membres…

 

Alors, comment faire ?

Premièrement, conserver les principes… Si la famille n’est pas une petite chrétienté dans laquelle ce qui est bien est encouragé et ce qui est mal interdit, l’objectif ne pourra être atteint. Il y a des choses qui ne sont pas négociables ! Il est parfois bien de renoncer à certaines choses pour conserver l’essentiel, mais il est interdit d’autoriser ce qui porte atteinte aux principes. Nos familles doivent d’abord être catholiques ! Les parents ont le grave devoir d’y faire régner la vertu et la piété ! Ils ont le devoir grave d’y interdire tout ce qui conduit au mal… Et là, la naïveté n’a pas sa place ! A titre d’exemple, un prêtre me déclarait que 100% des enfants de moins de 18 ans ayant un smartphone étaient allés voir de la pornographie… Quelle horreur ! A-t-on le droit de laisser de tels outils dans les mains d’enfants n’ayant pas la maturité pour y résister ? Autant donner une Porsche à un jeune permis en lui enjoignant de ne pas dépasser le 90 !

Deuxièmement, – et subordonné au premièrement – conserver les usages de la famille. Quand on analyse les usages prévalant dans la société chrétienne (galanterie, signes de respect ou autre), on voit à quel point ils sont une illustration de la charité fraternelle, du respect et de l’attention à l’autre. La soumission aux usages est, en elle-même, un acte d’humilité. Combien de crises seraient évitées si chacun apprenait à être vigilant, non à ses propres désirs, mais à ce qui « doit se faire ! » Ces usages sont souvent la marque de fabrique de l’esprit de famille, et c’est bien !

La spontanéité, l’imagination sont de bonnes choses mais, la soumission à des usages communs, et l’attention à l’autre leur sont très certainement supérieures !

Dans notre société paganisée, il est nécessaire de garder cet équilibre entre le maintien des usages traditionnels et l’adaptation inévitable à l’époque. L’art de gouverner impose d’être vigilant. Le risque étant de déraper soit par laisser-aller soit par excès de rigidité !

 

Prions sainte Anne de nous éclairer dans cette tâche difficile !

Bon courage !       

  Des grands-parents