Les mesures des enfants d’honneur pour un cortège réussi – Les mesures pour adultes

 

Chères couturières,

Qui n’a pas expérimenté le casse-tête de la prise de mesures des enfants, tant pour la pauvre maman qui ne sait pas si la ceinture de son fils sera cousue trop serrée ou si le pantalon ne tiendra pas, que pour la couturière qui ne sait pas en réalité ce que les mamans ont réellement mesuré… !

Nous vous proposons dans ce numéro une fiche technique qui pourra servir pour les cortèges de mariage de votre entourage ou pour toute transmission de mesures à une couturière !

Nous doublons cette fiche d’une explication concernant les mesures adultes : termes, et points de repères exacts pour vous permettre de mieux comprendre les patrons, ou faire faire des tenues à la bonne taille. Pour les adultes, l’idéal reste que la couturière prenne elle-même ses mesures sur la personne mais ce n’est pas toujours possible…

Bonne lecture et à vos mètres rubans pour arrêter les déconvenues après le coup de ciseaux décisif !

Atelier couture

Cliquer pour accéder à 2024_03_Prises-de-mesures_fiche-site.pdf

 

De Pagnol à TikTok

« Le grand-père était provençal. Quand il était jeune, il chantait bellement des Noëls et plus souvent des sérénades. Il riait volontiers, et le soir, pendant la courte veillée au coin du feu, il savait raconter des histoires d’amour », écrivait Marcel Pagnol.

Le petit-fils était parisien. Il était champion sur Fifa, et le soir en rentrant, après avoir pris un paquet de chips dans le placard et être monté dans sa chambre, il savait faire des vidéos trop classes sur TikTok.

Tel est le saut générationnel entre le grand-père de Marcel Pagnol et son petit-fils. Que signifient ces deux phrases assez banales, mais qui résument en quelque sorte l’évolution de nos modes de vie ?

Ce qui saute aux yeux dans les romans naturalistes du début du XXe siècle, de même que dans les films réalisés jusque dans les années 60, c’est le lien social qui rassemblait et unissait les voisins, les familles, les habitants d’un même quartier, immeuble, village. On faisait société.

Loin de moi l’idée de vouloir ressusciter le passé, poussé par la nostalgie d’une bonne ambiance de quartier. Mais mon propos se veut plus philosophique. « L’homme, nous dit Aristote, – et cela n’a pas changé depuis – est un animal sociable raisonnable.» Il a donc besoin de vivre en société pour correspondre à sa nature et trouver le bonheur.

Or aujourd’hui, pour de multiples raisons, dans notre monde individualiste, ce lien social s’est distendu jusqu’à parfois disparaître. Nos compatriotes sont rongés par la solitude et par l’isolement derrière leurs écrans.

Et nous-même, connaissons-nous notre voisin ?

Sous prétexte que nos voisins et notre entourage sont trop différents, nous avons tendance à nous replier dans notre cercle de relations habituelles en nous disant que les autres ne peuvent rien nous apporter, que cela ne sert à rien de perdre du temps à discuter avec eux.

Et ce faisant, tout en nous plaignant de la dissolution de la société, nous avons notre part de responsabilité.

Si nous attendons que nos proches correspondent à notre idéal pour commencer à leur parler, alors restons tranquilles, il n’y a pas d’urgence !

Mais si au contraire, nous cherchons à participer au bien commun, à rendre service dans les petites sociétés dans lesquelles nous sommes naturellement implantés, entreprise, village, quartier, immeuble, famille, paroisse, quelle que soit la conformité de leurs membres avec notre idéal, alors nous aurons contribué à notre place à ralentir le délitement de la société, de la cité. En allant ainsi au contact de notre prochain, nous avons le moyen de semer facilement des graines de bonheur.

Ceci sans compter les bénéfices insoupçonnés que nous pourrons tirer pour nous-même : découverte de nouvelles personnes, entraide en cas de coup dur, etc.

D’un point de vue plus spirituel, c’est aussi montrer l’exemple et rayonner en tant que catholique. Ce sera l’occasion de prodiguer les œuvres de miséricorde temporelles et spirituelles et qui sait, de ramener peut-être des âmes à Dieu. Et ce faisant, comme un bienfait n’est jamais perdu dans ce monde ni dans l’autre, de se préparer des intercesseurs au purgatoire ou au paradis.

Alors, au lieu de nous lamenter sur les forums de la déliquescence de la société, cherchons à ancrer dans la réalité, auprès de notre entourage, les petites vertus chrétiennes. C’est non seulement un devoir politique, mais aussi une application du commandement de Dieu : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même1,» et nous découvrirons en sus comment « c’est en donnant qu’on reçoit2 » !

 Antoine

1 Second commandement de Dieu

2 Extrait de la prière de saint François d’Assise

 

Ils comptent sur nous !

Depuis l’été, les mauvaises nouvelles s’enchaînent : chute du gouvernement, émeutes révolutionnaires, capitulation des autorités devant l’ennemi, défaites multiples, absence de bonnes nouvelles, rumeurs…L’invasion continue, les habitants du village sont profondément découragés. À leur bon prêtre qui veut les faire prier le chapelet chaque jour, ils répondent : « à quoi cela sert-il ? Pourquoi continuer à allumer les cierges pour la prière ? Nous sommes abandonnés, isolés, perdus… ».

Mais ce 17 janvier 1871, Notre-Dame de l’Espérance apparaît à Pontmain : « Priez mes enfants, mon Fils se laisse toucher, il vous exaucera dans peu de temps ». La nuit même, plusieurs témoignages d’officiers et soldats allemands diront avoir vu dans le ciel, une femme les chasser. La nuit même, les Prussiens battent en retraite sans attendre une hypothétique offensive française. La région est sauvée. Les sacrifices de quelques héros comme les zouaves pontificaux de Sonis (2 septembre 1870) et la prière persévérante des fidèles ont été utiles. Quelles leçons en tirer ? En 2024, à la vue de certains évènements du monde, ne sommes-nous pas tentés par le découragement comme les habitants de Pontmain en 1871 ?

 

Croire en l’Espérance !

« Tout désespoir en politique est une sottise absolue » disait Maurras. Il en est de même dans les domaines familiaux, spirituels ou professionnels. Vous connaissez probablement l’histoire du « meilleur outil du diable1 » ? Le découragement… N’oublions-nous pas parfois que notre Dieu est un Dieu d’Amour qui s’intéresse à nous comme il nourrit les oiseaux du ciel et habille les lys des champs ? Il nous a donné son Fils aux mérites infinis, sa très sainte Mère pour être notre mère attentive à tout instant, et toute la cohorte des saints de tous les temps. Il a « inventé » la Communion des Saints, si réconfortante et si efficace où chacun peut compter sur les autres. Croyons et nous serons soutenus !

Ils ont besoin de nous !

Ne soyons pas égoïstes : malgré nos faiblesses, nous avons aussi le devoir et le pouvoir de soulager les autres. Lors d’une des apparitions de la rue du Bac à Paris2, des mains ouvertes de la Sainte Vierge sortent des rayons d’un éclat ravissant. Elle explique : « Ces rayons sont le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent. » Certains rayons cependant restent sombres : « ce sont les grâces que personne ne demande… »

Quelle tristesse si nous ratons ce potentiel, mais quel réconfort de savoir que de multiples grâces sont encore disponibles sur simple demande ! Nous, membres de l’Église Militante, sommes un maillon indispensable de la distribution des grâces sur les vivants et sur les morts. Qui les demandera si nous n’y pensons pas nous-mêmes ? Notre prière compte pour les autres. Ravivons donc en famille, notre conscience de la communion des saints. Développons la qualité de notre amour de charité et la régularité de nos actes et de nos prières, plus que leur quantité, afin de porter du fruit. C’est dans les petites choses du quotidien, portées par un amour profond, que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a acquis ces mérites qui lui ont valu le titre de Patronne des Missions.

Au-delà du quotidien, puisons dans les trésors de l’Église, notamment par notre participation fréquente à la messe. Nous y sommes explicitement associés au prêtre en particulier par ces paroles qui suivent la consécration « c’est pourquoi, nous Vos serviteurs (le prêtre), et avec nous Votre peuple saint, nous présentons à votre glorieuse Majesté cette offrande… ». Baptisés en état de grâce, nous sommes de ce peuple saint. Notre participation à la messe nous offre une possibilité de répandre les mérites infinis de Notre Seigneur sur ceux qui en ont besoin.                              

Tout commence en famille

C’est dans la famille, notre église domestique, que nous pouvons déjà faire exister une petite communion des saints : entre nous, vis-à-vis de nos parents âgés, des cousins qui en ont besoin, des défunts pour lesquels nous prions, ou avec ceux dont nous invoquons l’aide… Commençons par l’attention aux besoins de chacun : contribuer au fonctionnement de la maison, prendre des nouvelles et en donner, visiter les personnes seules ou tristes, proposer notre aide sans qu’on nous le demande : accueil d’amis de passage, bricolage ou ménage, don de vêtements ou jouets dont nous n’avons plus l’usage (et en bon état), disponibilité pour des conseils ou même des distractions, voire une aide financière dans les coups durs si nous le pouvons. Donnons aussi des intentions concrètes dans nos prières avec les enfants et dans le chapelet. Nommer les malades ou les défunts de nos familles rend concrets et motivants les sacrifices et les prières.

La communion des saints s’incarne aussi lorsque nous sommes des artisans de paix dans notre famille. D’abord entre enfants, entre époux, entre nous et nos enfants. Ensuite avec nos familles élargies autant que possible. Voyons le bien supérieur que représente l’unité de la famille, adaptons-nous au tempérament de chacun pour construire un cadre familial agréable et propice à la recherche du Royaume de Dieu et de sa justice. Gardons l’espérance dans cette communion des saints si la paix ne nous est pas donnée partout ou toujours… L’artisan de paix ne réussit pas toujours tout ce qu’il fait, mais la grâce de Dieu compensera ses imperfections involontaires.

Par ces exemples vécus en famille, nos enfants comprendront mieux la communion des saints, et pourront eux-mêmes y participer. Lisons et faisons lire les histoires de la Croisade Eucharistique pour réaliser les trésors mérités par des enfants grâce à leurs sacrifices ou leurs prières. Les enfants touchent le cœur de Dieu et de sa Mère de manière quasiment irrésistible. 

Tout restaurer dans le Christ

La famille animée de cet esprit chrétien, cellule de base de la société, est appelée à être le levain dans les sociétés qui l’entourent. Elle étendra sa sollicitude autour d’elle, pour soutenir les autres catholiques, et rayonner afin d’étendre le royaume de Dieu auprès de ceux qui ne le servent pas encore.

« Aujourd’hui, plus que jamais, ils (les laïcs) doivent prêter cette collaboration avec d’autant plus de ferveur, pour l’édification du corps du Christ, dans toutes les formes d’apostolat, en particulier quand il s’agit de faire pénétrer l’esprit chrétien dans toute la vie familiale, sociale, économique et politique3 ».

Alors, à notre mort, le Seigneur nous appellera : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître », et comme sainte Thérèse, nous pourrons passer notre ciel à continuer à faire du bien sur cette terre.

Hervé Lepère 

1 Voir l’histoire ci-après.

2 27 novembre 1830.

3 Pie XII, allocution au 2° congrès de l’apostolat des laïcs, 5 octobre 1957.

 

Les outils du diable :

Il y avait une annonce que le diable allait cesser ses affaires et offrir ses outils à quiconque voudrait en payer le prix. Le jour de la vente, les outils étaient exposés d’une manière attrayante : malice, haine, envie, jalousie, sensualité, fourberie…tous les instruments du mal étaient là, chacun marqué de son prix.

Séparé du reste se trouvait un outil en apparence inoffensif, même usé, dont le prix était supérieur à tous les autres. Quelqu’un demanda au diable ce que c’était :

Ça ! C’est le découragement ! fut la réponse.

– Eh bien ! Pourquoi l’avez-vous marqué aussi cher ?

– Parce que, répondit le diable, il m’est plus utile que n’importe quel autre. Avec ça, je sais entrer dans n’importe quel homme et une fois à l’intérieur, je puis le manœuvrer de la manière qui me convient le mieux. Cet outil est très usagé parce que je l’emploie avec presque tout le monde et très peu de gens savent qu’il m’appartient.

Il est superflu d’ajouter que le prix fixé par le diable pour le découragement était si élevé que l’instrument n’a jamais été vendu. Le diable en est toujours possesseur, et il continue à l’utiliser…

 

 

 

Sur les balcons du ciel…

Ma chère Bertille,

 Tu me disais hier combien le devoir d’état te semble lourd parfois, combien la vie quotidienne d’un catholique peut sembler austère et combien la conquête du ciel peut être ardue. Tu préfèrerais encore un vrai combat franc et net plutôt que cette vigilance perpétuelle qu’il faut avoir contre le démon qui aimerait te voir faire des compromis et des concessions à l’esprit du monde !

Il est bien vrai que si parfois le démon attaque directement et violemment les âmes, il aime aussi mener une guerre d’usure… Il fait miroiter à nos yeux la vie plus facile de ceux qui ont choisi une voie moins austère que la nôtre ; il nous allèche par le bien que l’on pourrait faire si nous rencontrions telle personne, l’apostolat, le rayonnement que l’on pourrait avoir si nous faisions telle concession… Il est très habile et sait nous prendre par nos faiblesses.

Rassure-toi ! Personne n’est à l’abri de ces tentations, cependant n’oublie jamais que du haut des balcons du ciel, des âmes qui nous aiment et veulent notre salut nous regardent et veillent sur nous ! Cette pensée pleine d’espérance nous préserve du découragement qui nous atteint certains jours quand le devoir d’état nous semble si lourd… En effet, le soir du Vendredi Saint, il n’est pas difficile à genoux devant une croix de mettre sa tête dans ses mains et, l’âme emplie d’un grand élan d’amour, de choisir de suivre le Christ sur le chemin du Golgotha, mais d’un vendredi Saint à l’autre, il est 365 jours où la croix prend l’aspect de toutes les banalités quotidiennes : un coup d’épingle par-ci, une parole vive par-là, une petite méchanceté, une humiliation, un contretemps, une bonne intention mal accueillie, et surtout la monotonie déconcertante et épuisante du devoir d’état si facile et si ennuyeux… Et c’est juste à ce moment de lassitude que la tentation d’une petite concession par rapport à la ligne de conduite fixée vient se montrer sous son meilleur jour…

C’est alors que sonne la minute du choix : que faire ? Céder une, puis deux fois, aux sirènes tentatrices ou résister avec fermeté en invoquant ces héros qui nous ont précédés et qui nous regardent de là-haut avec tant de charité ?

Beaucoup tombent et ne se relèvent pas. Beaucoup préfèrent après quelques échecs renoncer pour toujours à leur idéal de peur des hontes successives qui les attendent à chaque reniement partiel : c’est si douloureux, si humiliant de constater sa faiblesse… Le patineur novice et susceptible enlèvera ses patins et renoncera à ce sport de peur de faire rire de ses chutes maladroites ; il pourra alors se mettre sur le bord de la glace, les mains dans les poches, et rire des culbutes des autres. Son amour-propre sera sauf, mais il aura renoncé à son rêve. Le « à quoi bon » est souvent l’excuse du faible qui pleure mais c’est souvent aussi de l’orgueil dissimulé, un accord avec la médiocrité parce qu’on avait aimé l’idéal et que celui-ci au lieu de venir à notre rencontre en nous épargnant les difficultés nous a montré la Croix… Mais si malheureusement beaucoup de nos contemporains tombent, d’autres se relèvent ! Le sage pèche 7 fois le jour, dit l’Ecriture, et on oublie de dire qu’il se relève 7 fois aussi…

Ceux qui savent reprendre courageusement leur route sont nos maîtres en expérience ; ils ont le secret de la persévérance. Où la puisent-ils ? D’abord dans la fermeté de leur idéal, mais l’amour fort, est victorieux des obstacles. Et si nous n’aimons pas, Dieu nous ne trouvons pas l’énergie nécessaire pour continuer la route. C’est le grand cercle vital : il faut aimer pour agir et il faut agir pour aimer. Nous faisons des actes d’amour pour aimer Dieu et nous aimons Dieu dans la mesure des actes d’amour que nous faisons pour lui. L’idéal dans l’âme ne suffit pas : il rendait facile les victoires au début, puis l’âme s’est fatiguée et la monotonie de l’effort l’a voilé…

Où trouver la force dans ces minutes-là ?  En nous-mêmes ? Mais quand je m’appuie sur moi-même, je m’appuie sur une faiblesse bien fragile et je ne dois pas m’étonner de mes chutes ! Pourquoi oublier le grand mot prononcé par le Seigneur Jésus dans les suprêmes épanchements de son cœur après la Cène : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » ? Se sanctifier est une œuvre surnaturelle et seul, le Christ vivant peut nous donner les grâces nécessaires, Lui qui en est la source.

Invoquons ceux qui nous ont précédés, ceux qui gravirent le sommet de l’héroïsme en prouvant ainsi leur grandeur ! Grandeur morale de celui qui sait où trouver la force pour ne pas faiblir. Grandeur de l’être qui ne voulant pas se dédire, reste fidèle malgré tout à la tâche entreprise, à l’idéal cherché, et ne prétexte point, pour se libérer du fardeau, la monotonie douloureuse, les déceptions cruelles, les appels tentateurs de la vie facile, les ricanements des sceptiques. Conscience lumineuse et claire, lavée de pleurs et parfois de sang, purifiée par le sacrifice, voilà la seule vraie grandeur des martyrs, des saints, des héros obscurs, des Vendéens mourant pour leur foi au creux des bocages, des petites Sœurs cachées dans leur cloître, des missionnaires tombant à la conquête des âmes…

Les routes sont nombreuses mais le but identique et toute vraie grandeur se résume en la manière splendide dont on s’arrache à l’égoïsme pour se donner à plus grand que soi : au devoir, à l’idéal, à Dieu ! Sans nous laisser leurrer par les illusions trompeuses des fausses réputations que le monde accorde, marchons dans la vérité, sans compromis faciles, avec une conscience du devoir sans cesse plus éclairée et un désir sans cesse raffermi de rejoindre les héros qui nous ont précédés.

Et le jour où, laissant notre corps couché sous la terre silencieuse d’un cimetière, nous verrons nos yeux s’ouvrir à la vérité unique, nous retrouverons ceux qui nous ont précédés sur les balcons du ciel…

 « Permettez, sainte Vierge Marie, que je sois toute ma vie le serviteur de Dieu, et sans hésitation, le défenseur de toutes les causes saintes, à l’instar de mes ancêtres1 ! »

C’est la prière que je t’engage à réciter avec moi chaque matin car elle aide à être fidèle dans tous les combats !

Je t’embrasse affectueusement et te souhaite un saint Carême.

Anne

1 Gérard de Cathelineau

 

Le vœu à saint Yves

 Théodore Botrel (1868 Dinan – 1925 Pont-Aven)

 

Une complainte de piété, pour illustrer le thème de ce numéro.

Le recours à Saint Yves obtient la grâce du retour du marin auprès de sa mère veuve.

 

Un jour sur un gros navire
Vire au vent, vire, vire,
La veuve embarqua son gars
Le marin ne revint pas.

Fit vœu de faire un navire
Vire au vent, vire, vire,
De l’offrir à saint Yvon
Patron de ceux qui s’en vont.

Pour la coque du navire
Vire au vent, vire, vire,
La pauvre vieille aux abois
A pris son sabot de bois.

Pour le grand mât du navire

Vire au vent, vire, vire,
La misaine et l’artimon
A pris trois branches d’ajonc.

Pour les vergues du navire
Vire au vent, vire, vire,
A rompu tout aussitôt
Ses aiguilles de tricot.

Pour les voiles du navire
Vire au vent, vire, vire,
Tailla le beau tablier
Qu’elle eut pour se marier.

Pour les agrès du navire
Vire au vent, vire, vire,
Les étais et les haubans
Coupa ses beaux cheveux blancs.


Pour achever le navire
Vire au vent, vire, vire,
Le baptisa de ses pleurs
Puis y mit les trois couleurs.

Pour porter chance au navire
Vire au vent, vire, vire,
Elle planta sur l’avant
Sa petite croix d’argent.

Enfin prenant le navire
Vire au vent, vire, vire,

S’en fut le porter nu-pieds
À saint Yves de Tréguier.

Pour la veuve et le navire
Vire au vent, vire, vire,

Saint Yvon tant pria Dieu
Qu’Il lui ramena son fieu.

Le vœu à Saint Yves • Robert Perrin (spotify.com)

(Version assez « vieillotte » mais suffisante pour mémoriser la mélodie.

 Attention, certains couplets ont été supprimés, ce qui est dommage).