Calendrier vaccinal.
Après un rappel historique des origines de la vaccination et de l’intérêt que celle-ci a pu présenter dans la limitation des épidémies voire dans l’éradication transitoire de certaines maladies, il pourrait être intéressant d’évaluer la part que la vaccination a pris dans notre existence et de mesurer s’il y a lieu de lui donner autant d’importance que la société moderne voudrait lui accorder.
Mais pour cela, il faut auparavant tenter de comprendre le mécanisme de la vaccination et de s’intéresser également à un problème central qui est celui de l’immunité.
La résistance à une agression par des agents microbiens suppose que l’organisme possède différents facteurs dont les principaux sont des anticorps ou immuno globulines sécrétés par de gros lymphocytes, les mastocytes, après un premier contact avec un antigène ou agent infectieux.
Lors de la vaccination, il y a injection de virus ou de bactéries atténués ou inactivés : c’est ce premier contact avec l’agent toujours pathogène, mais qui a perdu sa virulence, qui permet de fabriquer les anticorps spécifiques.
Cette première réponse de l’organisme prend un certain temps, environ trois semaines, mais l’information est stockée dans des lymphocytes dits « mémoire » qui agiront très rapidement lors d’un second contact avec le même antigène c’est-à-dire quand les virus ou bactéries vivants, vecteurs effectifs de la maladie, pénétreront dans l’organisme. Celui-ci, déjà « prévenu » par le contact antérieur avec l’antigène, n’aura aucune difficulté à réenclencher la cascade événements capable d’aboutir à la fabrication des anticorps neutralisant virus et bactéries.
Ainsi si une maladie n’apparaît pas dans un organisme, ce n’est pas par état de quiescence intérieure mais parce qu’il existe, à l’échelon cellulaire, une véritable guerre immunologique rendue possible parce que l’organisme possède les moyens de cette défense.
Ces moyens ne sont pas apportés par la vaccination comme quelque chose d’extérieur ; ils existent déjà de manière naturelle dans tous les organismes normalement constitués, indépendamment de toute vaccination.
L’intérêt de la vaccination – dans son principe – est d’activer cette machinerie de défense pour la rendre rapidement opérationnelle sur les terrains d’agression ; elle n’invente rien de nouveau mais elle se sert des moyens dont l’organisme dispose déjà, en lui-même, pour les mobiliser à bon escient et surtout rapidement, en cas de besoin.
Donc rien que de très intéressant et bénéfique pour le corps humain, a priori, si l’on s’en tient aux principes énoncés.
Maintenant si l’on regarde ce qui se passe en réalité dans notre société, on se rend compte que la vaccination a pris une importance considérable ; il ne s’agit plus de vacciner certains sujets exposés à des conditions particulièrement pathogènes, mais on vaccine tout le monde, même ceux qui ne sont pas exposés aux agents infectieux et on les vaccine pour le cas où ils se trouveraient un jour en contact avec eux…C’est, me dira-t-on, un principe de précaution…Mais la prévention doit-elle s’étendre à ce point-là… ?
De plus on vaccine de plus en plus jeune, à partir de deux mois, alors que le système immunitaire n’est pas mature puisqu’il faut attendre trois mois de vie pour cela. Dans les trois premiers mois de la vie, il est bien connu que c’est la mère qui apporte des anticorps à l’enfant qu’il ne peut fabriquer lui-même, par le moyen de l’allaitement maternel.
Pour avoir une idée de cette pléthore de vaccinations, il m’a paru intéressant de faire un tour d’horizon du panorama des vaccins et de regarder le calendrier vaccinal :
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2 mois |
4 mois |
5 mois |
11 mois |
12 mois |
16-18 mois |
6 ans |
11-13 ans |
25 ans |
DTP |
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+ |
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+ |
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+ |
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ROR |
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Coqueluche |
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Haemophilus Influenzae B |
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Pneumocoque |
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Méningocoque C |
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Hépatite B |
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Le seul vaccin obligatoire jusqu’à présent est le DTP : Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite : 1er vaccin à deux mois, rappel à 4 mois, à 11 mois puis à 6 ans, à 11-13 ans, à 25 ans puis tous les 10 ans.
Sont facultatifs les vaccins contre :
- Rougeole-Oreillons-Varicelle (ROR) : vaccination à 12 mois ; rappel à 16-18 mois.
- La Coqueluche : vaccin à 2 mois, rappel à 4 mois, à 11 mois, à 6 ans, à 11-13 ans, à 25 ans.
- L’Haemophilus Influenzae : vaccin à 2 mois ; rappel à 4 mois et à 11 ans.
- Le Pneumocoque : vaccin à 2 mois, rappel à 4 et 11 mois.
- Le Méningocoque C : vaccin à 5 mois et à 12 mois.
- L’Hépatite B : vaccin à 2 mois, rappel à 4 et à 11 mois.
- La tuberculose (BCG) : vaccin à 1 mois
- Le Papillomavirus : vaccin à 11 et 13 ans ; rappel à 14 ans.
- La Grippe : vaccin sup à 65 ans
- Le Zona : vaccin sup à 65 ans
Sur le tableau du calendrier vaccinal, si l’on additionne les vaccins facultatifs mentionnés aux vaccins déjà obligatoires, on parvient au nombre de 11 vaccins entre 2 mois et 15 ans.
Si l’on tenait compte des rappels il y aurait 23 injections différentes, ce qui poserait des problèmes pratiques, d’où le regroupement en plusieurs vaccins associés dans une seule injection.
Pour les vaccinations facultatives qui vont devenir obligatoires comme l’hépatite B et le Méningocoque C, un rattrapage de vaccin peut être envisagé jusqu’aux âges de 15 et de 24 ans.
Le ministère a fait savoir que les vaccinations n’entraînaient pas de coût supplémentaire pour les familles ; actuellement tous les vaccins obligatoires sont remboursés à 100% ; les autres sont pris en charge par les complémentaires et pour ceux qui n’ont pas de mutuelle, des centres de vaccination gratuite restent accessibles.
Quant aux réfractaires, le ministre de la Santé, Agnès Buzyn a fait savoir que son objectif n’était pas de sanctionner mais les sanctions pourront exister et elles seront fortes : les parents récalcitrants risqueront jusqu’à six mois de prison et 3750 euros d’amende. La clause d’exception un temps évoquée par le ministre ne semble plus d’actualité. (BFM TV 1er/09/2017).
Pour en terminer et conclure pour le moment sur cette question, la multiplicité des vaccinations que l’on veut imposer à nos familles et son caractère obligatoire, sera-t-elle bénéfique à notre santé ou bien ne sera-t-elle pas la cause d’un dérèglement complet de notre immunité ? La question est posée et aucune étude sérieuse ne permet pour le moment d’y répondre, le problème étant difficile à aborder sereinement car trop d’intérêts financiers sont en jeu pour remettre en cause le bien-fondé de ces vaccinations de masse.
Par contre, il est dès à présent possible de constater l’émergence d’effets indésirables ou secondaires liés à l’utilisation des vaccins et cette question sera envisagée dans le prochain bulletin.
Dr. N. Rémy