Vous avez dit, musique?

Notre monde actuel semble ignorer le silence. Que nous soyons en effet, dans un magasin, un supermarché, dans la rue ou bien chez nous, nous sommes « agressés » par toutes sortes de bruits et de musiques. L’homme voudrait-il se tenir loin de Dieu, Lui qui ne parle que dans le silence ?

Dans ce « paysage sonore », la musique tient une place importante. Mais sommes-nous capables d’apprécier cet art ? Car pour aimer, ne faut-il pas d’abord connaître ? Alors connaissons-nous la musique ? Exerce-t-elle une influence sur notre comportement ?

Commençons par définir ce qu’est la musique afin de mieux la connaître. Elle n’est pas une création ex nihilo, car elle a pour principe le son. C’est la cause matérielle, car cet art est fabriqué à partir du son. Restons avec la méthode de définition par les causes d’Aristote : qui la fabrique (cause formelle) ? Eh bien, le compositeur ! Qui mettra en forme un support : une partition, des signes, ou rien – ce sera alors ce que l’on appelle la transmission orale. Mais qui fait la musique (cause efficiente) ? Ce sont les interprètes qui la jouent sur des instruments ou utilisent leurs voix. Quel est enfin le but de la musique (cause finale) ? C’est la louange de Dieu ou le moyen de se divertir sainement.

Cette définition est un point de départ qui va nous permettre d’approfondir cet art.

Prenons tout d’abord la cause matérielle : le phénomène naturel appelé SON. Ce dernier possède quatre caractéristiques :

  • Le timbre est relatif aux harmoniques. En effet, lorsqu’on analyse un son, on s’aperçoit que certains harmoniques sont plus forts que d’autres, ce qui explique la différence entre un son de trompette et un son de piano par exemple. Le timbre correspond donc aux instruments.La hauteur est une fréquence qui se mesure en Hertz. Plus il y a de vibrations, plus le son est aigu et réciproquement. Il est peut-être utile de remarquer ici la différence entre un son et un bruit. Le son est composé de « mini-sons » très ordonnés appelés harmoniques. Quant au bruit, ses harmoniques sont diffus, il n’y a pas d’ordre, donc pas de hauteur. La hauteur est en relation avec la mélodie.
  • La durée se mesure en secondes et correspond au rythme.
  • L’intensités’exprime en décibels et représente le volume sonore. Elle se traduit en musique par les nuances (fort, doux…)

La mélodie est une succession ordonnée de sons. Elle est première car pour reconnaître un morceau, nous fredonnons sa mélodie.
Ces caractéristiques nous dévoilent un phénomène musical unique qui se présente sous trois aspects :

  • L’harmonie découle de la mélodie, elle lui est intrinsèquement liée.
  • Le rythme communique la vie à la mélodie et à l’harmonie.

Nous pouvons comparer ces trois aspects aux facultés de l’âme. La mélodie correspond aux éléments supérieurs, à savoir la raison avec son intelligence et sa volonté. Le rythme s’identifie aux éléments inférieurs, c’est-à-dire à l’appétit sensible, respectivement le concupiscible et l’irascible (sensualité / bestialité). Quant à l’harmonie, elle peut à la fois satisfaire les facultés supérieures et inférieures.

Passons à la cause finale qui nous tourne maintenant vers la vie de l’homme puisqu’elle va l’orienter.

Etant corps et âme, l’homme aura besoin autant d’une musique qui nourrit l’âme que le corps. C’est pourquoi, il a élaboré différentes musiques. Tout d’abord celle ordonnée à la prière qui est la musique liturgique. Elle a pour lieu l’église. Son plus parfait modèle est le chant grégorien. Comme il a été déjà dit, elle est celle qui loue et glorifie Dieu (cause finale). Ensuite vient la musique que l’on peut qualifier de « savante » car elle est généralement écrite. Elle sera élaborée car elle nourrit l’intelligence. Elle a pour lieu les salles de spectacle ou de concert. Enfin, nous arrivons au corps et à la sensibilité qui trouveront leur nourriture dans une musique que l’on qualifiera de « populaire » car elle est généralement transmise oralement. S’adressant au corps, elle mettra en avant le rythme. Elle peut être pratiquée en famille, avec des amis ou même sur la place publique. En effet, elle était autrefois un lien social ponctuant différents événements de la vie.

Ces trois « fonctions » de la musique sont complémentaires. Elles doivent s’harmoniser afin d’assurer l’équilibre de la nature humaine.

Après avoir vu objectivement ce qu’est la musique, nous pouvons à présent nous interroger sur ses évolutions.

Commençons par le « paysage sonore » qui nous entoure. L’homme moderne habite aujourd’hui un univers acoustique qu’il n’a jamais connu. Les bruits ont envahi sa vie. En effet, des chants d’oiseaux au marteau du maréchal-ferrant sur l’enclume puis aux roues des fiacres sur les pavés, il n’entend plus aujourd’hui que des sonneries de téléphones mobiles des marteaux piqueurs, des moteurs de véhicules…

 « La ‘pollution acoustique’ est aujourd’hui un problème mondial, nous dit Murray Schäfer en 1979 ! Le paysage sonore semble avoir atteint le comble de la vulgarité, faisant craindre aux experts la surdité universelle, si la situation n’est pas rapidement contrôlée (…) Il y a pollution sonore quand l’homme n’écoute plus, car il a appris à ignorer le bruit[1]. »

Cette première constatation nous montre que notre environnement sonore, de naturel qu’il était, est devenu artificiel voire nocif puisqu’il tendrait à « la surdité universelle. » En est-il de même pour l’art en général ? On observe qu’à la Renaissance, le règne de l’oralité s’efface au profit de la prédominance de la vision qui permet la naissance et la croissance d’un nouvel individualisme. Cette ère visuelle n’a cessé de progresser, extirpant l’art du réel pour l’attirer du sentiment au rêve et aboutir au virtuel. Salvator Dali (1904-1989) avoue lui-même cet objectif :

« Systématiser la confusion pour discréditer totalement le monde de la réalité[2]. »

La musique suit également cette progression. L’ascension de la puissance sonore, initiée par la révolution industrielle, trouve un écho dans la musique « savante » dont l’effectif orchestral ne cesse d’augmenter jusqu’aux gigantesques symphonies de Gustav Mahler (1860-1911). Sa symphonie n°8 est dite « des mille » donnant l’effectif des interprètes ! Le XX° siècle, quant à lui, suscitera un engouement pour les instruments à percussion – Ionisation, par exemple, est une pièce écrite par Edgar Varèse en 1931 pour treize percussionnistes –  et pour la dissonance voulue qui inclinent l’homme vers cette nuisance sonore.

Il en est de même pour la musique « populaire » qui évolue peu jusqu’au milieu du XIX° siècle. Le développement des voies de communication l’ouvre sur le monde. Son évolution sera sans précédent. L’apport de l’électricité lui dévoile le chemin de la puissance sonore et du bruit provoquant cette confusion dont parle Dali.

Par un schéma (cf FA 7 en pdf), relions, dans un premier temps, ce propos à nos trois aspects vus plus haut : la mélodie, l’harmonie et le rythme.

Ainsi le monde oral, où la voix véhiculait le verbe de Dieu, cède le pas au monde visuel, centré sur l’homme, capable de dire « je » depuis la naissance de l’opéra et de la musique concertante, pour enfin accéder au monde virtuel où l’homme s’enfonce de plus en plus dans l’individualisation et la subjectivité, allant vers ce qui le délecte.

Dans un second temps, voyons une autre confusion qui s’est progressivement opérée par la « défonctionnalisation » de la musique. Comme il a été démontré plus haut, l’homme a besoin de différentes musiques pour garder un équilibre. Celui-ci put se réaliser grâce au mécénat. Mais la « démocratisation » et l’émancipation de l’art au XVIII° siècle ont commencé à bouleverser les repères. La musique liturgique par exemple, se déplace vers les salles de concert. Ainsi, l’œuvre sacrée ne sera plus fonctionnelle. Elle ne fera que prendre appui sur des textes ou des faits religieux. Ce phénomène ne cessera de croître au cours des XIX° et XX° siècles. En effet, la musique vise plus à créer une ambiance pieuse, un sentiment religieux qu’à s’intégrer à la liturgie. La cause principale étant que la plupart des compositeurs écrivent aussi bien pour l’Eglise que pour le théâtre (opéra) et le concert, le tout dans un même langage musical. Par conséquent, musique liturgique et musique « savante » se confondent.

Au début du XX° siècle, certains compositeurs chercheront à renouveler leur langage « savant » en intégrant la musique « populaire » à leurs œuvres. C’est le cas de Béla Bartók (1881-1945).

La confusion arrivera à son comble avec l’invention de l’enregistrement et le développement des moyens de diffusion qui permettront d’entendre n’importe quelle musique n’importe où.

« La musique est dans une funeste décadence sans qu’on s’en aperçoive ; elle perd de jour en jour dans l’opinion publique. Des abus sans nombre s’y sont introduits, ils la menacent d’une ruine certaine, ou, au moins ils lui préparent une prochaine catastrophe. On l’enseigne mal, on ne l’étudie plus que mécaniquement ; et cet art intéressant, instructif et bienfaisant deviendra bientôt le jouet de l’ignorance[3]. »

Cette citation – tout à fait actuelle – date du début du XIX° siècle ! La lucidité de ce compositeur nous montre les travers qui conduisent la musique à n’être que « le jouet de l’ignorance. » Oui, cet art n’est plus enseigné. Pourquoi le fut-il pendant des siècles, de l’Antiquité à la Révolution ? C’est parce qu’il devait être connu afin d’être maîtrisé, car la musique, comme nous l’avons vu, influe sur notre âme. Déjà Platon avait constaté, dans La République, que des modes[4] engendrent la mélancolie d’autres la mollesse… Pour cela, il préconisait d’éviter l’introduction d’une nouvelle variété de musique car celle-ci pouvait mettre en péril l’état tout entier. La musique a donc une action sur l’individu mais également sur la société. Confucius, philosophe chinois (500 av JC) disait également :

« Si tu veux comprendre les mœurs d’un pays, écoute sa musique. »

Pour aller un peu plus loin, Hermann Hesse dans son livre les perles de verres (1972) reprend une théorie de la Chine ancienne selon laquelle il existerait des liens entre la musique et l’état :

« La musique d’une époque d’ordre est calme et sereine, et son gouvernement équilibré. La musique d’une époque inquiète est excitée et rageuse et son gouvernement va de travers. La musique d’un état décadent est sentimentale et son gouvernement est instable. »

Ces différents constats nous invitent en premier lieu à bien distinguer chaque musique par sa fonction et son lieu d’exécution puis à créer un équilibre. Nous avons besoin de toutes ces musiques, à des proportions différentes selon chacun et selon chaque âge. C’est pourquoi, dès son plus jeune âge, l’enfant doit être éduqué à ces différentes musiques, afin qu’il puisse les approfondir à l’âge adulte et ne pas s’enfermer dans les musiques commerciales que nous propose la société actuelle. Par conséquent, il est du devoir des parents d’éveiller leurs enfants à la musique « populaire » par la pratique de chants en famille, de la comptine aux chants de marins…

Pour les plus musiciens, il est primordial de restaurer le chant choral car il est la base essentielle de la musique et est totalement négligé de nos jours. Décapité à la Révolution, il fut quelque peu remis à l’honneur, mais depuis le règne de l’écoute individuelle, il a été tout naturellement écarté car il est aux antipodes de l’individualisme. Non seulement, il était le moyen d’apprendre la musique, mais également de la partager soit pour une saine détente, soit pour la louange divine.

La musique tient donc une place importante dans notre vie car nos oreilles n’ont pas de paupières ! Comme le vêtement que nous portons est plus le reflet de notre âme que la mise en valeur de notre corps, la musique que nous écoutons doit plus reposer, nourrir et élever notre âme que d’asservir notre corps.

Arnaud Chambade

[1] SCHAFER, Murray, Le paysage sonore, J.C. Lattès, 1979 / compositeur canadien né dans l’Ontario en 1933

[2] Tout sur l’art, Flammarion, p.429

[3] Anton REICHA (Prague 1770/Paris 1836), Texte inédit sur la musique comme art purement sentimental écrit entre 1810 et 1814

[4] Il s’agit d’une échelle de notes

Premier Mystère Douloureux

L’agonie de Jésus au Jardin des Oliviers.

Fruit  de ce Mystère : Le regret de nos péchés.

Là commence le grand drame de la Rédemption. Il fait nuit ; c’est après l’heure bénie où le Sacrement de l’Eucharistie a été institué. Jésus a quitté la chambre haute où pour la dernière fois il a épanché tout l’amour de son cœur dans ce grand message que nous devrions lire sans cesse. Il est parti dans la nuit ; il connaît le chemin. Voici la vallée du Cédron et ce petit bois d’oliviers si paisible. Voici maintenant l’heure où le sacrifice approche. Les disciples, las d’attendre, se sont endormis et Jésus s’est mis en prière sous ces oliviers argentés dans la nuit laiteuse et douce.

Prière de Jésus dans cette nuit, prière qui est en même temps une agonie par toute la souffrance lucide qui étreint son âme. O Vierge Marie, vous la pauvre maman anxieuse, à distance, avec les yeux du cœur, vous regardez votre bien-aimé. Vous êtes de ceux qui ne dorment pas cette nuit là. Vous voudriez tellement être proche à cette heure suprême où commence, dans la solitude qui doit durer jusqu’à la fin, la dernière étape douloureuse de la vie de votre Fils, celle pour laquelle il est venu en ce monde, l’étape dernière en haut de laquelle il n’y a plus que l’arbre de la croix pour s’y suspendre ! Dans la ville aussi, les ennemis ne dorment pas… Il y a Judas, il y a les pharisiens qui conspirent, suant de haine et d’orgueil. Seuls les amis dorment, malgré la plainte douloureuse : « Ne pourriez vous veiller un moment avec moi !… » Ils dorment. Il dort le bouillant, l’impétueux Pierre, il dort le grand jeune homme passionné qui reposait sa tête sur le cœur de son bien-aimé… Qu’elles sont peu de choses les amours humaines pour nous consoler aux heures de détresse ! N’y a-t-il pas des heures où seul peut veiller et souffrir avec nous Celui qui justement n’eut personne pour partager les angoisses de son agonie ?

Lui, il est là, seul. Il faut qu’il porte en ce moment le péché du monde, celui dont il va assumer la charge devant la justice de Dieu pour le racheter jusqu’à la dernière parcelle. Tous ces péchés qui déferlent comme une immense marée, les péchés passés, les péchés présents, les péchés à venir… « Que ce calice s’éloigne de moi ! » Il fallait qu’il fût poussé ce cri pour que nous ne nous découragions pas de pousser le même cri, pourvu que filialement nous ajoutions comme Lui, avec la même certitude d’un secours : « Père, que votre volonté soit faite ! »

C’est vers vous Vierge Marie, la mère qui avez tout connu des souffrances de votre Fils, que je me tourne afin de retirer ce fruit de la contrition sans lequel la rédemption pour moi serait inutile.

Avoir la contrition, c’est penser d’abord au rôle personnel que je joue dans ce grand drame qui commence. De cette « tragédie », je ne suis pas témoin, mais « acteur ». Ce ne sont pas les juifs de l’an 33, qui ont crucifié Jésus-Christ, ce sont les pécheurs de tous les siècles et, au milieu de cet immense cortège, je prends ma place : « je ne suis pas innocent du sang de cet homme ». Si je n’étais pas là, mes péchés y étaient, et chacun d’eux, des plus grands aux plus petits ont dû être expiés par une souffrance de Jésus… Est-ce que je le sais ? Est-ce que je sais avant mes confessions, mettre réellement ma tête entre mes mains pour regarder le Christ dans sa passion et me dire que c’est moi, moi qui suis responsable ! Ce que Jésus voyait à l’heure de l’agonie, ce n’était pas seulement Judas, le reniement de Pierre et la haine des pharisiens… c’était aussi mes péchés, ceux de mon adolescence, ceux de l’an dernier, ceux d’aujourd’hui. Mon orgueil, ma légèreté, mes négligences quotidiennes dans mon devoir, ma dureté de cœur envers mon prochain, mes coupables préférences pour moi-même… tout ce qui fait la trame de mes défaillances journalières, Jésus a dû l’expier dans la souffrance. Vierge Marie donnez-moi de comprendre « la malice du péché ». Aidez-moi, ô cœur de tendresse, qui connaissez seule la profondeur de la passion, à secouer cette apathie, cette froideur dans la contrition qui entrave mes progrès vers le bien. Obtenez-moi Vierge Marie de rompre une bonne fois avec les habitudes de péchés, de vous demander réellement pardon une fois, avec un cœur tout brûlant de ce repentir qui est une des formes de l’amour.

Avoir la contrition, c’est surtout avoir le désir de ne plus retomber dans les fautes dont on vient chercher le pardon. Il y a tant de choses dont je m’accuse -oh comme le mot est peu exact- sans avoir vraiment envie de les faire disparaître de ma vie… comme si j’en prenais mon parti. Tant de choses que j’accepte en moi-même, dans un demi-acquiescement, comme en fermant les yeux pour ne pas en voir la gravité. C’est tellement plus commode : cette petite rancune contre tel ou telle, cette négligence quotidienne d’un de mes devoirs d’état qui m’agace. Je dois à l’avance essayer de faire jaillir de ce cœur trop sec, en face de l’Amour de Dieu toujours prêt à pardonner, le sentiment profond que le pardon appelle la générosité, que chacune de ses absolutions est une grâce infinie et que si ma faiblesse n’est pas capable d’un repentir parfait, mon amour au moins doit s’efforcer de rendre ces fautes moins fréquentes, d’en avoir un regret de plus en plus grand, de marcher de plus en plus dans le chemin du perfectionnement intérieur.

O Vierge Marie, devant Jésus écrasé au jardin des oliviers sous le poids de mes fautes, donnez-moi la contrition profonde qui arrache l’âme à la médiocrité pour la lancer sur le chemin de l’amour.

Avoir la contrition c’est pénétrer aussi dans toutes les délicatesses de l’amour. Qui donc doit le plus aimer, si ce n’est celui qui a été le plus aimé ? Que m’importe au fond l’insolence, ou l’ingratitude d’un étranger ? Je l’oublie vite… Mais comme reste durable la blessure ouverte par l’ingratitude d’un ami ! Quelle stupeur devant son infidélité… A moi qui ai tant reçu en lumières et en grâces, à moi qui, comme saint Jean, ai reposé tant de fois ma tête sur le cœur de Jésus dans la communion, à moi qui comme Pierre ai cheminé tant de fois près de lui…

« Ne pouvez-vous pas veiller et prier un moment avec moi ? » Cette plainte, que Jésus n’ait pas trop souvent à me l’adresser. Que je ne sois pas de ces amis qui dorment dans leur médiocrité, alors qu’Il souffre pour eux, mais de ceux qui veillent avec générosité à ce que le mal trouve de moins en moins de complicité dans leur âme.

Vierge Marie, faites-moi progresser dans la contrition vraie, qui n’est pas une manière de se ratatiner sur soi-même et de stériliser sa vie dans la défiance malsaine de soi mais dans la contrition ardente. Donnez-moi de chercher toujours ce qui plaît à Dieu, de ne pas marchander mon effort dans la lutte contre les plus petites fautes. C’est de vous seule que je peux attendre cette grâce, et je la demande avec confiance en égrenant ces dix Ave….

D’après Paula Hoesl

Visiter une exposition

 « Sachons nous détendre pour éviter le surmenage, mais dans le choix de nos détentes, évitons énergiquement ce qui s’oppose à notre qualité d’enfants de Dieu » Abbé P. Troadec

Une visite d’exposition culturelle ou technique peut être un bon passe-temps familial pour un dimanche après-midi d’hiver ou une journée de vacances.

Si vous choisissez une exposition en vogue, mieux vaut retenir vos places et prendre un billet coupe-file. Renseignez-vous également auparavant pour resituer l’artiste ou les œuvres dans la période de l’Histoire ou la zone géographique concernée, afin que les enfants fassent le lien avec leurs acquis scolaires ou des monuments visités, et que ce qu’ils observeront, vienne en illustration de leurs connaissances. Vous pouvez aussi sélectionner une ou deux œuvres connues et leur montrer la richesse des détails, la finesse de la peinture ou de la sculpture, l’habileté de l’artiste à exprimer tel ou tel sentiment… autant de nouvelles perspectives pour ces petits yeux avides de découvertes.

Si vous choisissez une exposition technique ou « nature », au Palais de la découverte ou à la grande Galerie du Muséum d’Histoire naturelle pour les parisiens par exemple, n’hésitez pas après la visite, à donner des références sur quelques points qui vous sembleraient à clarifier : cela peut ouvrir un débat sur la notion de progrès ou d’évolution, sur les limites de l’intervention légitime de l’homme sur la nature, son accomplissement dans le travail et par l’invention, et surtout sur l’extrême diversité et richesse de la création divine…

Toutes ces notions permettent d’organiser les idées et les expériences dans un cerveau structuré, et d’épanouir les qualités de curiosité, d’émerveillement et de contemplation dans l’âme de nos enfants.

Du grand art de se tenir à table…

« Tiens-toi droit ! »

« Ne mets pas tes coudes sur la table ! »

« Ne fais pas de bruit en mâchant ! »

« Ne commence pas avant la maîtresse de maison ! »

« Laisse les dames se servir en premier ! »

« Propose de l’eau à tes voisins avant de te servir ! » … …

Est-ce que tout cela n’est pas un peu suranné, voire complètement désuet ? Ne sont-ce-pas là d’ailleurs tout simplement des petits actes ordonnés par la charité et la tempérance ?

L’art de vivre à la française, particulièrement dans la tenue à table, s’est élaboré au cours des siècles pour permettre à ce moment passé ensemble -l’un des rares qu’il nous reste – d’être agréable et harmonieux. Ces codes qui peuvent sembler désuets, contraignent les convives à maîtriser leurs appétits gourmands, leur égoïsme, leurs gestes inélégants, et leur tenue toute entière, afin que leurs voisins ne soient pas importunés et puissent passer un moment « convivial ». C’est ainsi que des conversations raffinées peuvent être engagées, sans qu’interfèrent le service des plats ou les autres détails matériels qui s’organisent d’eux-mêmes.

En effet, un repas bien rôdé, est tout à la fois la satisfaction d’une nécessité physique, celle de se nourrir, mais aussi un moment d’harmonie familiale et d’échanges intellectuels, nourritures de notre intelligence et de notre âme.

Conseiller les familles

Chers grands-parents,

Il est fort probable que nos jeunes familles ont plus de difficultés à vivre qu’hier. Les reliefs de la politique familiale d’après-guerre sont de moins en moins efficaces et la politique antichrétienne pratiquée par nos gouvernements finit par obérer de manière significative les conditions de vie de nos ménages… surtout si la maman reste au foyer…

Les besoins de l’éducation chrétienne ajoutent encore aux difficultés des familles. Outre le prix des écoles vraiment catholiques, les conduites multiples pour lesquelles les mamans ont souvent du mal à se faire aider, les cantines, la garde des petits constituent souvent une jungle dans laquelle chaque famille cherche à trouver son équilibre.

Quel peut être le rôle des grands-parents dans ces situations ?

Tout d’abord le conseil. Dans bien des cas, les parents ont du mal à définir les priorités devant présider à leurs choix d’installation, de travail et de trajets. Il paraît important de rappeler, avec la discrétion qui s’impose, quelques critères essentiels, nécessaires à l’équilibre de la jeune famille.

Premièrement, ne pas se tromper de priorité. Le père de famille doit nourrir sa famille, c’est son premier devoir, le ménage doit rester uni, les enfants doivent bénéficier d’écoles réellement catholiques. C’est dans l’ordre et l’équilibre harmonieux de ces priorités que les jeunes familles devront bâtir leur équilibre !

Le lieu du travail du père sera en général le critère qui définira le lieu d’installation de la famille. Le fait qu’il soit seul à effectuer ses trajets chaque jour, lui permet de parcourir des distances relativement importantes mais qui doivent rester raisonnables. Il faut que le papa puisse rentrer chaque jour chez lui, sans fatigue excessive !

Autant que faire se peut, il faut éviter, le « célibat géographique ». Même la loi française précise dans les règles du mariage civil que « les époux s’obligent à vivre ensemble ». L’éducation des enfants nécessite la présence des deux parents et le recours au « célibat géographique » ne doit être accepté qu’en dernière extrémité et pour un temps limité !

Enfin, les enfants doivent bénéficier d’écoles vraiment catholiques ! Cette condition sera souvent réalisée au prix de sacrifices considérables, conduisant des familles modestes à se priver de plus que du superflu… mais quelle récompense à l’arrivée ! Si la pension est la condition nécessaire pour permettre aux enfants d’être dans une école catholique, il faut consentir à ce sacrifice.

Nous avons été de nombreuses fois témoins de l’échec de belles éducations à cause de mauvais choix d’écoles !

Nous pensons que cet ordre des priorités est celui qui s’impose aux familles qui veulent mener une vie de famille authentiquement catholique !

Prions sainte Anne de nous conseiller dans ce délicat travail de grands-parents et de nous aider à orienter nos ménages vers de bonnes décisions.

Des grands-parents