Un dîner entre parents,
on y partage ses expériences et ses soucis d’éducation…
- Pendant que je faisais des courses, sans que je le leur demande, mes fils Guillaume et Louis ont fait la vaisselle et rangé le garage pour me faire plaisir
- Ombeline me fait de jolis dessins avec des grands cœurs et des gros mercis !
- Séverine cueille des
fleurs dans le jardin dès qu’elle peut pour embellir la maison.
- Mon aîné, étudiant à Paris, me téléphone régulièrement pour donner des nouvelles et me remercier de mes lettres régulières.
- Mon mari m’apporte souvent des fleurs, il sait que cela me touche.
- Mon épouse a toujours un mot gentil lorsque je l’aide aux taches de la maison.
- …
- Comment faites-vous ? Mon Laurent est en plein âge ingrat…au sens propre du mot : la terre ingrate, c’est celle qui ne dédommage guère de la peine qu’on se donne, des efforts qu’elle coûte…. Jamais un sourire, une attention et des remerciements bien rares…
- Je te plains, l’ingratitude est difficile à vivre, c’est difficile de ne pas réagir brutalement, ce qui n’arrange rien.
- Parles-en avec lui, un
jour au calme, montre lui ton affection et ton envie de l’aider à progresser !
« La reconnaissance
a la mémoire courte »
disait Benjamin Constant
(1767-1830), l’ingratitude est ainsi fréquente, par négligence ou par
indifférence. Lorsqu’elle vous touche, sachez offrir la contrariété, car
« S’il fallait condamner tous les ingrats qui sont au monde, à qui
pourrait-on pardonner ? » ( J. de La Fontaine – L’homme et la
couleuvre-1668). Mais cultivez vous-même la gratitude et apprenez-la à vos
enfants.
La gratitude, c’est voir
et se souvenir des bienfaits reçus. Elle nous amène à être reconnaissants
envers Dieu, qui nous a tout donné, et envers le prochain.
Mais, si nous n’y
prenons pas garde, notre mémoire, égoïste, sera comme un tonneau des
Danaïdes qui se vide aussi vite qu’il se remplit… Tous les bienfaits que
nous recevons, sont vite oubliés, les bons évènements ignorés… et nous sommes
alors tentés par le pessimisme, la démoralisation, l’impression de solitude….
Cette tendance peut venir de notre tempérament ou de blessures de notre
jeunesse. La remarquer et l’accepter, c’est boucher quelques trous du tonneau
et remonter notre moral pour progresser !
« MERCI !»
Un Professeur de
Psychologie, R. Evans, de l’Université de Californie, l’a démontré : ces 5
lettres peuvent changer notre vie ! Lors d’une expérience de 10 semaines,
un groupe de personnes devait noter chaque soir, la liste des évènements dont
elles pouvaient être reconnaissantes ; alors qu’un autre groupe témoin ne
le faisait pas. Le groupe qui notait a été repéré comme nettement plus positif,
enthousiaste au quotidien et optimiste sur l’avenir !
Cette pratique de
s’entraîner voire s’obliger à voir et noter les évènements positifs est
recommandée dans les périodes difficiles, et même pour se guérir du burn-out (Le
Burn-Out, une maladie du don – Pascal Ide, 2015). Même si vous êtes en
forme, essayez au travail et à la maison : notez !
Faites l’exercice en
ménage régulièrement : une fois par mois, ou par trimestre, prenez un
moment au calme, à deux sans témoin: au cours d’un repas, d’une promenade
ou d’un moment réservé. Remerciez la Providence ou les personnes qui vous ont
fait du bien. Sachez aussi remarquer les
attentions de votre conjoint et lui montrer que vous y êtes sensible.
Au travail, comme les
rugosités et les aspects pénibles passent mieux lorsqu’on voit le positif,
qu’on en est fier et qu’on remercie ceux qui nous aident !
Sachez voir le Bon dans
vos enfants pour les encourager, et ne remarquez pas seulement les défauts à
corriger. Lorsque vous recevez le carnet de notes (sauf exception méritée), ou
lors de services rendus à la maison, valorisez les progrès et remerciez, vous
obtiendrez souvent plus qu’en faisant la litanie des défauts !
Tempéraments et
gratitude
Monsieur le sanguin,
vous savez vous enflammer pour remercier avec force superlatifs pour un détail…
mais un autre jour, vous allez ignorer
un gros effort de votre conjoint ou sa persévérance quotidienne !
M. le mélancolique, pratiquez plus souvent l’exercice de noter les événements positifs et ne prenez pas les choses de manières trop personnelle !
M. le flegmatique,
n’oubliez pas qu’en étant agréable à votre entourage par davantage de
visibilité dans vos attentions, et en manifestant votre joie, vous ferez
plaisir tout en gardant la paix !
M. le bilieux, enfin,
lorsque vous avez décidé ou compris quelque chose, vous passez à la suite pour
ne pas vous encombrer de détails… utilisez votre caractère pour être
persévérant dans l’attention aux émotions des autres, et au temps nécessaire
pour remercier et savourer ! Sinon, ne vous étonnez pas d’avoir des
résistances…
Les manières de
remercier sont multiples et à adapter aux personnes concernées : paroles
aimables, petits cadeaux, service en retour, mais aussi des moments de qualité
passés ensemble, des gestes de tendresse ou d’affection… Sachez vous adapter au
destinataire de votre gratitude !
La gratitude fait partie
de la charité
Etre reconnaissant
envers quelqu’un nécessite l’humilité d’accepter qu’il nous a apporté quelque
bien que nous n’aurions pas eu seul, et témoigne de la justice et de la
charité.
Ainsi, selon
Cicéron : « la reconnaissance n’est pas seulement la plus grande des
vertus, mais la mère de toutes les autres.»
Et Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus témoigne : « Ce qui attire le plus de grâces du Bon
Dieu, c’est la reconnaissance, car si nous le remercions d’un bienfait, Il est
touché et s’empresse de nous en faire dix autres….J’en ai fait l’expérience, essayez
et vous verrez ! » (Conseils et souvenirs- Sr Geneviève)
Soyez donc plus
attentifs à remercier, même pour les petites choses, et à le faire du fond du
cœur !
Hervé Lepère