Dieu a radicalement
modifié le regard du monde sur la femme en faisant de l’une d’entre elles, sa
Mère. Penchons-nous aujourd’hui sur la mission qu’Il nous a confiée.
Les sociétés païennes, les civilisations non chrétiennes se sont montrées souvent très dures envers les femmes. Mais le Christ, dès le début de sa vie publique les considéra, tout comme les hommes, en personnes humaines, aptes à recevoir son message. En tout premier lieu, c’est à sa Mère qu’il réserva une place toute particulière lors de sa vie cachée et jusqu’au Golgotha.
C’est l’Eglise qui,
la première, considéra que la femme était un être à part entière. L’histoire ne
le renia pas, on sait qu’il y eut des Abbesses, des princesses envoyées en
ambassade par le Pape, des régentes ou des reines, et même de simples
religieuses auprès desquelles des évêques n’hésitaient pas à demander
conseil…
Toujours artisan de
paix, l’Eglise sanctifia l’union des époux et réclama, en tant que matière du
sacrement le « oui » de la
femme – avec celui de l’homme – lui reconnaissant ainsi la faculté d’exercer sa
liberté. Elle mit l’accent sur la complémentarité dans le foyer, mettant
l’homme à sa place de chef de famille et réservant à la femme la responsabilité
d’en être le cœur.
Dans l’Evangile,
les femmes ont compris le message du Christ et plusieurs même le suivirent
jusqu’au tombeau. Nombreux sont les prénoms féminins qui illustrent le
martyrologe, trace indélébile et témoignage de ces âmes, semences de
chrétienté.
L’Eglise se servit
de la puissance de l’épouse croyante sur le cœur de son mari afin de convertir
les peuples païens. Ce furent les femmes et les vierges chrétiennes qui
civilisèrent les barbares en faisant passer le christianisme dans les mœurs. On
connaît Clotilde, Geneviève, Radegonde mais souvenons-nous aussi de toutes celles qui vivaient dans
l’ombre, agissant seulement par leur exemple, leur bonté, leur puissance de don
et leur beauté d’âme.
Aux époques
troubles, elles apparaissent animées du souffle de Dieu : Catherine de
Sienne traverse les Alpes pour arracher le Pape à son exil d’Avignon ;
Colette de Corbie court les routes pour adjurer pape, cardinaux, monastères, de
travailler à la réforme urgente de l’ordre de Saint François. Ces femmes n’ont
pas peur. La force de Dieu est en elles.
Dieu ne parle qu’à
travers les âmes limpides et claires, c’est pourquoi Il se sert si souvent des
« bergères » :
Geneviève, Jeanne, Bernadette, Thérèse. « Quand Dieu veut parler à la France, il fait monter des prés, sortir des
bois, jaillir des sources, une jeune fille…[1] »
N’oublions pas non
plus celles qui à l’intérieur de leur maison maintiennent la foi. Elles
« plantent » inlassablement l’Eglise au cœur de leur mari, de leurs
enfants. Elles sont des apôtres entre le foyer et la table. Au-dessus de la
cheminée familiale, il y a le Christ qu’on prie en famille, matin et soir. Tout
en salant la soupe, elles enseignent à leurs enfants le catéchisme et donnent
la foi qui vit en elles, comme elles ont donné leur lait. Elles prêchent par
l’exemple, elles prient et offrent pour leurs enfants. C’est la force de la
Communion des Saints. Comme sainte Thérèse, « je marche pour un missionnaire », marchons nous aussi,
offrons, prions pour notre Sainte Eglise. Ayons des âmes de
missionnaires !
« Si tu ne peux être un
firmament dans le ciel, sois une étoile dans ta maison », dit le proverbe. Bien souvent
la seule façon pour nous de participer concrètement et efficacement à l’œuvre
de l’Eglise est l’accomplissement parfois héroïque et souvent répétitif de
notre devoir d’état quotidien. C’est ainsi que Sainte Sylvie veillait sur le
futur Saint Grégoire le Grand, que Maman Marguerite forma Don Bosco, que
Marguerite Sarto développa l’âme de celui que l’on nommerait Saint Pie X…
C’est ainsi que se forgea la chrétienté… Tous ces martyrs, ces confesseurs,
ces saints, ces docteurs de l’Eglise, ces papes, ces saints rois qui
transformèrent le monde et participèrent au rayonnement de l’Eglise eurent de
saintes mères, fidèles à leur devoir d’état.
Nous sommes des héritiers
L’Eglise révèle à
toutes les générations le trésor de vérité qu’elle a reçu de son époux. Elle
transmet un capital avec toutes ses richesses : son enseignement divin, sa
sagesse politique, sa culture intellectuelle et scientifique, son patrimoine
artistique, son rayonnement par les Croisades et l’expansion de ses missions,
l’équilibre de vie enseigné à tous. Elle nous livre aussi le sang de ses
martyrs, l’exemple de ses saints, l’héroïsme de ses âmes inconnues, les larmes
de beaucoup, et les vertus des anciens.
A nous donc de
recevoir cet héritage dans son ensemble, sans trier ce qui nous convient ou
non… Il nous faut assimiler ce qui nous est transmis et en vivre au quotidien
en puisant dans l’exemple de nos ancêtres qui ont appartenu à cette grande
famille qu’est l’Eglise. A nous de faire fructifier les talents que nous avons
reçus comme l’explique l’Evangile[2]. Car un bon héritier, loin
de conserver pour lui tous ses biens, a les yeux tournés vers l’avenir et
transmet à ses descendants le trésor qu’il a perçu en l’accroissant
encore !
Montrons notre reconnaissance à
cette Mère qui a tant fait pour nous, aimons-la dans son épreuve et
apportons-lui, à notre niveau, notre soutien, notre réconfort et notre
prière ; tel est notre devoir.
Marguerite-Marie
[1] Marie Noël
[2] Saint Mathieu Chapitre 25