En avant! Ultreïa!

Pendant ces vacances, pourquoi ne pas reprendre son bâton de marcheur, et refaire en famille une randonnée d’un ou de plusieurs jours sur le chemin de saint Jacques, ou sur la route de Rome ou du Mont-Saint-Michel ? C’est l’occasion de faire un « exploit familial » qui restera dans les annales, et de se retrouver avec le minimum vital, loin de la « pauvreté du confort ». Il n’est pas nécessaire de partir longtemps, assez pourtant pour que la remise en route soit fructueuse tant physiquement que moralement.

La logistique et l’itinéraire peuvent être étudiés avec les plus grands, car c’est vrai que ces quelques jours de vacances nécessitent une bonne organisation, tant pour faire garder les plus petits, que pour trouver un rythme de marche qui convienne à tout le monde. On peut également choisir de faire 2 équipes, une de bons marcheurs, et une autre qui ne fait qu’une partie du circuit. Mais à ce moment-là un véhicule, voire deux, sont nécessaires, et il devient intéressant de se regrouper avec une autre famille d’amis ou de cousins.

Les possibilités d’itinéraires sont très variées, et permettent de s’imprégner des paysages de notre douce France, et de se débrancher du quotidien pour retourner à l’essentiel et à la prière.

Alors, comme le disent les jacquaires : « Ultreïa ! », « En avant ! ».

LE VIEUX GRAND-PÈRE ET LE PETIT-FILS.

Il était une fois un pauvre homme bien vieux, qui avait les yeux troubles, l’oreille dure et les genoux tremblants. Quand il était à table, il pouvait à peine tenir sa cuillère ; il répandait de la soupe sur la nappe, et quelquefois même en laissait échapper de sa bouche. La femme de son fils et son fils lui-même en avaient pris un grand dégoût, et à la fin ils le reléguèrent dans un coin derrière le poêle, où ils lui donnaient à manger une chétive pitance dans une vieille écuelle de terre. Le vieillard avait souvent les larmes aux yeux et regardait tristement du côté de la table. Un jour, l’écuelle, que tenaient mal ses mains tremblantes, tomba à terre et se brisa. La jeune femme s’emporta en reproches : il n’osa rien répondre et baissa la tête en soupirant. On lui acheta pour deux liards une écuelle de bois dans laquelle désormais on lui donnait à manger.

Quelques jours après, son fils et sa belle-fille virent leur enfant, qui avait quatre ans, occupé à assembler par terre de petites planchettes. « Que fais-tu là ? lui demanda son père.

— C’est un auget, répondit-il, pour donner à manger à papa et à maman quand ils seront vieux. »

Le mari et la femme se regardèrent un instant sans rien dire, puis ils se mirent à pleurer, reprirent le vieux grand-père à table, et désormais le firent toujours manger avec eux, sans plus jamais le rudoyer.

L’attention à tous

Nous avons traité partiellement de ce sujet dans plusieurs de nos articles précédents « les grands-parents confidents », « les grands parents éducateurs » et autres. Il nous paraît utile de regrouper en un seul article ce rôle d’attention particulier que les grands parents peuvent avoir auprès de leurs petits.

L’image des grands-parents accueillants, aimables, toujours souriants est bien ancrée dans notre imaginaire. Ils sont souvent vus comme un peu détachés, bénéficiant de l’éducation donnée par les parents pour accueillir « facilement » leurs petits-enfants. Cette image de bienveillance est certainement bonne mais insuffisante. Si l’implication des grands parents doit être bien différente de celle des parents, elle se doit néanmoins d’être réelle !

Nous avons retenu trois domaines principaux dans lesquels le rôle des grands parents est essentiel : l’éducation à la piété, l’affection et la transmission.

Dans la galopade de notre monde, les grands-parents sont encore ceux qui ont un peu de temps et nous pensons que, plutôt que de le consacrer à des voyages ou des distractions, c’est à leur famille qu’ils doivent principalement le réserver[1]. La retraite peut être pour eux, un temps privilégié pour la prière et la méditation. En plus de la préparation de leur éternité, ce recueillement, qui apportera de grandes grâces à leur famille aura le mérite de l’exemplarité. Chacun de leurs petits-enfants doit faire l’objet de prières quotidiennes et occasionnellement plus marquées dans les événements la vie de chacun : neuvaine avant la première communion, prières pour un examen, des soucis de santé ou pour obtenir une grâce particulière… Les enfants doivent savoir que leurs grands-parents prient spécialement pour eux. Le fait de les voir tout confier à Dieu sera plus efficace que de longs discours sur la piété.

Cette unité de prière est bien entendu la meilleure preuve d’affection que les grands-parents peuvent donner à leurs enfants. Elle doit être complétée par des marques d’affection montrant concrètement qu’on les aime. Enthousiasme dans l’accueil de leurs petits, petits cadeaux ou délicatesses pour la moindre occasion – en tentant de garder une certaine équité- « perte » de temps avec eux pour les écouter, faire des petits travaux avec eux –cuisine, jardinage, bricolage, jeux – gazouiller avec les plus petits, lire des histoires… ce temps passé ne sera pas perdu car il permettra au grands-parents de connaître individuellement leurs petits et aux petits-enfants de se sentir aimés. Bien entendu, cette attention ne devra pas être excessive, les petits-enfants devant apprendre à jouer seuls et entre cousins et les grands-parents ne devant pas être transformés en « esclaves ». Cette communication permettra aussi aux grands-parents de définir en permanence et dans un contexte détendu, les justes limites de l’éducation. Nous avons déjà parlé, dans un article précédent du rôle des grands-parents dans la transmission des valeurs de la famille. Il ne nous paraît pas inutile de revenir dessus. Loin de chercher à tout prix à être à la page pour être mieux compris, les grands-parents devront être les garants des usages et vertus de la famille. Par leur exemple constant, par leur souci de préserver les usages qui font la richesse de la famille, ils donneront aux petits le sentiment fort d’appartenir à une lignée qu’il aura du mal à trahir. Les enfants doivent avoir conscience de la richesse que constitue leur famille et de leur devoir de la conserver.

Le cadre privilégié dans lequel se déroulent les rencontres entre grands-parents et petits-enfants permet bien souvent de transmettre toutes ces valeurs dans une atmosphère de joie et d’affection.

La prière, le temps consacré aux enfants, le maintien des usages permettront sûrement aux enfants de s’épanouir dans une ambiance sereine et affectueuse. Les parents n’ont pas toujours le temps de « perdre du temps » pour leurs enfants. Peut-être les grands peuvent-ils combler partiellement ce vide.

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements. Bon courage à tous !

Des grands-parents

[1] Ce qui n’interdit pas, bien sûr, de légitimes escapades !

Transmettre

                 Comme l’arbre ne peut produire de fruits s’il n’est solidement enraciné et nourri de la sève, tu ne peux transmettre que reliée à tes racines ancestrales.

                Il est de bon ton aujourd’hui de vivre le monde comme un immense village où se promener sans fin à la recherche d’autres cultures, au risque de s’éloigner de la sienne, conduisant à ne plus savoir comment la transmettre.

                Tu n’es pas née dans ta famille par hasard mais parce que le Seigneur de toute éternité, et dans Sa Sagesse t’a voulue là, dans les circonstances choisies.

                Point n’est besoin de rêver à d’autres parents ou à une autre lignée, plus simple ou plus prestigieuse, qui ne serait pas tienne.

                Apprends à recevoir humblement le sang qui coule dans tes veines avec ses faiblesses sans doute, mais aussi ses forces enrichies à travers les générations du courage et des vertus acquises, pour généreusement à ton tour, le transmettre.

                Avec les yeux du cœur, loyalement, regarde ce que tu as reçu, attentive à tout à ce qui te précède pour arriver à ton existence, comme tu es, avec ta personnalité et ton visage. Tu seras peu à peu remplie de gratitude et découvriras, avec joie, de plus en plus de beautés intérieures chez les tiens, de souffrances parfois cachées, dépassées ou offertes avec magnanimité.

                Cette chaîne ancienne, remplie d’Histoire et d’anecdotes, vient jusqu’à toi. Tu es un maillon, qui à son tour transmet avec le meilleur de lui-même, en reconnaissance, ce qu’il a reçu.

             Issue d’un terroir, chaque famille a son caractère, son originalité, ses coutumes que les générations ont patiemment enrichies sous l’influence de la grâce. Si par hasard ce n’est pas le cas, ne leur en veux pas mais apporte ta pierre à l’édifice pour corriger, réparer et transmettre.

             Regarde avec grande tendresse et respect les aînés, écoute-les, même si tu connais déjà le récit entendu cent fois. Si tu y fais attention, tu y découvriras une saveur nouvelle. Laisse les raconter encore, cela leur fait tant de bien…

             L’Evangile ne nous est-il pas répété chaque année aux mêmes dates pour que nous nous en imprégnions et en vivions ?

             Il en est de même des traditions familiales à transmettre.

             Profite des aînés : grands-parents, parents, supérieurs, personnes âgées visitées, prêtres et religieuses tes aînés dans la foi. Reçois pleinement. Prends le temps d’aller les voir, les écouter, leur rendre service en remerciement de ce que tu reçois.

             Un jour ils ne seront plus et tu regretteras de ne pas voir pris le temps, manquant ainsi leur affection, leurs conseils et leurs encouragements.

             Sois aussi fille de l’Eglise, ne te laisse pas gagner par tout ce qui l’affaiblit ou la salit, même insidieusement, mais donne-toi pour la défendre avec fierté, afin que le Règne de Son Epoux, dans les âmes, soit transmis.

                                                                                                                                                                            Jeanne de Thuringe

Actualités culturelles

 Moulin (01) :

« Habiller l’opéra, costumes et ateliers de l’Opéra de Paris », à l’occasion des 350 ans du centre national du costume de scène. Jusqu’au 3 novembre. cncs.fr

 Chartres (28) :

Chaque soir jusqu’au 12 octobre, de la tombée de la nuit à 1h00 du matin, explorez la ville en suivant le parcours « Chartres en lumière » et découvrez ses sites incontournables mis en lumière et en musique. chartresenlumière.com

Merville (31) :

Fêtes galantes nocturnes et théâtrales autour, et dans le château éclairé à la bougie, sur fond de scènes projetées d’Histoire de France. Jusqu’au 1er août. Labyrinthedemerville.com

 Château ducal de Cadillac (33) :

« Henri IV, un roi dans l’Histoire », jusqu’au 29 septembre, avec des collections du château de Versailles.

Blois (41) :

« Ainsi Blois vous est conté » tous les soirs dans la cour du château. Véritable festival d’effets spéciaux, ce spectacle son et lumière s’empare de l’architecture grandiose des lieux, avec les voix de grands artistes. Jusqu’au 23 septembre. Chateaudeblois.fr

 Château royal de Blois (41) :

« La dure vie des petits princes de la Renaissance » à travers 150 objets et témoignages touchants. Blois détaille le quotidien de l’enfant et de son entourage au XVIe siècle. Jusqu’au 1er septembre. Chateaudeblois.fr

 Cathédrale de Cahors (46) :

Année jubilaire jusqu’au 8 décembre pour les 900 ans de la cathédrale, immense reliquaire de la Sainte Coiffe. On ignore trop souvent la présence de la sainte relique de Cahors : St Jean, devançant st Pierre dans le tombeau du Christ, y découvrit les linges qui avaient entouré le corps de Jésus et en avaient gardé la forme mais étaient vides. Parmi ces linges figurait une sorte de coiffe qui recouvrait la tête du mort. La coiffe serait arrivée à Cahors soit offerte par Charlemagne, soit, ce qui est plus probable, rapportée de Terre Sainte par l’évêque Géraud de Cardaillac en 1113.

Le Faouët (56) :

« Des peintres entre terre et mer de Faouët à Concarneau ». Exposition relatant combien la Bretagne a inspiré les peintres des XIXe et XXe siècle. Jusqu’au 6 octobre.

Paris (75) :

Au musée du Louvre « Broderies de tradition byzantine en Roumanie, du XVe au XVIIe siècle autour de l’étendard d’Etienne le Grand » jusqu’au 29 juillet (aile Richelieu, salle 505). Une très originale qualité d’art.

Le Havre (76) :

Une découverte en photos des « Abeilles, une histoire naturelle », leur organisation et leur relation avec l’homme autour de la quête du miel. Jusqu’au 10 novembre. Museum-lehavre.fr

 Versailles (78) :

Galerie des carrosses aux écuries royales, de 12h30 à 18h30 du mardi au dimanche. Magnifique collection ! (gratuit)

Château de Breteuil (78) :

Dans l’un des joyaux de la Vallée de Chevreuse, de très belles collections de meubles et tableaux, la réplique (unique) du collier de « l’affaire », des scènes historiques créées par le musée Grévin, une collection d’attelages …et de belles mises en scènes des contes de Perrault pour les plus jeunes ! Puis, promenade dans le jardin à la française avec son labyrinthe et sa glacière du XVIIe siècle…