Grandeur de la mission procréatrice

   « Mais Onan savait que cet enfant ne serait pas pour lui, aussi, quand il s’unissait à la femme de son frère, il se retirait et se souillait à terre pour ne pas donner de descendance à son frère. En agissant ainsi, il déplut à Yahvé qui le fit mourir lui aussi.[1]»

            Le péché solitaire ou onanisme[2] est certainement, à l’adolescence, la faute responsable de la perte de l’état de grâce, la plus répandue. Si l’effet de surprise peut constituer une excuse réelle au début, il ne peut plus ensuite être admis comme une raison qui exonère du péché et du péché grave. L’adolescent sent qu’il fait mal. Mais l’attrait du plaisir découvert est puissant de telle manière que nul péché ne tourne plus rapidement à l’habitude vicieuse. Ce sont des générations entières qui sont ravagées les unes après les autres par ce mal dissimulé qui atteint l’homme dans ce qu’il y a de plus intime et qui l’enchaîne parfois pour très longtemps. Le mariage lui-même ne l’en délivre pas toujours. Or, aujourd’hui, l’aggravation de cette lèpre morale de la jeunesse, déjà si terrible, provient de l’extrême facilité à trouver, grâce aux écrans, toutes les images les plus dégoûtantes qui soient. Voilà pourquoi nous voulons souligner, dans cet article, la malice de ce péché, par opposition à la grandeur de la mission procréatrice (I). Nous évoquerons ensuite les moyens à prendre pour ne pas y tomber ou en sortir (II). Enfin, nous nous interrogerons sur la légitimité de conserver la propriété ou l’usage d’appareils électroniques, s’ils constituent des occasions prochaines de péché. (III).

I – Grandeur de la mission procréatrice et péché solitaire :

Nous croyons que de nombreux adultes auraient du mal à expliquer pourquoi l’onanisme est un péché. Et, s’ils ne savent que bredouiller, il n’est pas étonnant que leurs enfants demeurent dans un brouillard encore plus épais. Pourtant, il est certainement capital de le savoir pour en mesurer la turpitude et en avoir horreur. Gageons que si chacun se rendait compte de la perversité de ce péché, cette connaissance serait à elle seule un puissant remède pour ne pas y tomber ou pour en sortir.

Dieu, notre créateur, nous a pourvus de la puissance de transmettre notre nature humaine. Il a dit à Adam et Eve : « Croissez et multipliez-vous » et Il les a dotés de la semence de vie. C’est une incomparable dignité qui fait de l’homme et de la femme des procréateurs. S’ils ne créent pas l’enfant qu’ils engendrent car Dieu seul est créateur, ils agissent en vue de disposer la matière en laquelle Dieu infusera l’âme. D’un point de vue naturel, c’est la plus élevée des puissances dont l’homme soit pourvu.

Or il est facile de comprendre avec quel respect l’homme traite toute semence que ce soit. La semence, c’est l’espérance ; la semence, c’est la vie. Le paysan ne l’enfouira pas dans le sol qu’après avoir soigneusement travaillé la terre, pour qu’elle puisse lever. Il ne la dissémine pas à tout vent ; il ne la gaspille pas ; il sait bien qu’elle est son trésor et qu’elle conditionne l’avenir.

Est-il donc besoin de dire avec quel religieux respect doit être traitée la plus noble de toutes les semences, celle qui porte en elle l’espérance de la vie humaine ? Ce que portent en eux-mêmes les hommes et les femmes, c’est tout ce qui permet la perpétuation de la race humaine, la conception de nouvelles personnes, c’est l’éminente aptitude de coopérer à la création et, dans l’espérance du sacrement de baptême, d’offrir à Dieu de nouveaux enfants régénérés par son Sang.

Attardons-nous encore un instant sur l’incomparable grandeur de cet ordre que Dieu a voulu, qui n’a pas été remis en cause par le péché originel, et qui élève l’homme et la femme, dans l’institution du mariage, à devenir les  coopérateurs de Dieu dans son art créateur ! Qui prend conscience de cette dignité ne peut que magnifier la munificence divine envers ses créatures humaines et découvrir en même temps avec quel respect il doit considérer cette prérogative.

C’est de cette hauteur qu’il faut maintenant considérer la sévérité avec laquelle Dieu punit le péché d’Onan qui se retirait et se souillait en répandant sa semence à terre. En se conduisant de la sorte, Onan dispersait dans la boue la plus précieuse de toutes les semences, celle qui fait les hommes. Il gaspillait ce trésor contenu dans ses reins, et la déversait à terre comme si c’eût été de l’eau sale. Il manifestait en cela tout l’aveuglement de son cœur, sa méconnaissance coupable du don de la vie. Son refus de donner à la femme de son frère, qui était veuve, des enfants, alors que la loi juive du lévirat le lui imposait, exprimait sa désobéissance et son égoïsme. Il traitait comme rien, comme un excrément, cette puissance de vie que Dieu a remise aux hommes.

Il importe de faire donc comprendre à l’adolescent, à un moment donné, que le liquide séminal ne doit vraiment pas être considéré comme les autres sécrétions ou excrétions du corps humain. A la différence de tous les autres qui sont des déchets, il porte au contraire en lui-même une puissance procréative. Telle est sa nature voulue par Dieu. Dès lors, tout acte volontaire qui va contre cette fin, qui empêche d’y parvenir, est un acte contre-nature. Et c’est en cela que consiste le péché.

Certes, Dieu a associé un plaisir naturel à l’acte d’union de l’homme et de la femme. Mais ce plaisir n’est légitime que dans la mesure où il est précisément joint à un acte qui, dans l’union conjugale, est ordonné aux fins du mariage. En dehors du mariage, dans le célibat, la recherche de ce plaisir, dissocié de toute espérance procréatrice, est comparable à l’excès du gourmand qui ne mange pas pour vivre mais qui vit pour manger. Mais il faut dire que le mal est ici beaucoup plus grave car le plaisir dérobé est obtenu au mépris des lois procréatrices.

II – Remèdes au péché solitaire

Comme nous l’avons déjà dit, il nous semble que beaucoup d’adolescents sentent bien que le péché solitaire est un péché et un péché grave mais ont du mal à l’expliquer. Leur fournir cet éclairage est cependant  nécessaire pour qu’ils ne  finissent pas par se révolter contre un interdit qu’ils ne comprennent pas. Le bénéfice d’une explication bien franche permet en même temps de souligner la grandeur de la vocation humaine. Dieu a remis aux êtres humains la puissance de perpétuer la race humaine. Il appartient aux hommes de discerner la noblesse de la matière que permettra l’œuvre procréatrice.

De cet exposé, il résulte clairement que l’homme ne doit pas utiliser sa semence pour une autre fin que celle que Dieu lui a donnée. Toute déperdition volontaire du liquide séminal s’oppose donc à l’ordre divin en matière évidemment grave.

La chasteté parfaite est donc l’état normal dans lequel doivent demeurer tous ceux qui ne sont pas liés par le mariage.

On ne cachera pas aux adolescents que les combats qu’ils doivent mener dans ce domaine sont plus ardus que beaucoup d’autres. Il faut qu’ils le sachent et qu’ils s’attendent à devoir utiliser des moyens un peu vigoureux. On ne leur demande pas, comme l’ont fait Saint Benoît ou Saint François d’Assise, de se jeter dans des buissons d’épines quand les tentations se font violentes … Mais on peut, par exemple, leur dire que sortir de son lit pour marcher un peu en priant, le temps que s’apaise la violence de la chair, est souvent le seul moyen pour en venir à bout.

Il faut encourager les adolescents, les engager à la réception fréquente des sacrements de la confession et de la Sainte Eucharistie, leur recommander une dévotion mariale bien présente tous les jours, depuis les trois « Je vous salue Marie » du matin à ceux du soir en passant par le chapelet. La joie des premières victoires qu’ils remportent sur eux-mêmes les stimulera pour combattre avec plus de détermination. Le beau triomphe de la pureté et de l’état de grâce n’est pas si éloigné qu’ils le pensent souvent.


III – L’aggravation provoquée par la multiplication des écrans.

Nous l’avons dit : la lèpre du péché solitaire n’est malheureusement pas un phénomène nouveau. Mais il est absolument clair que la connexion rendue possible à chaque instant, par tant d’individus, en groupe ou solitaires, de jour comme de nuit, dans le métro ou sous les draps, à tous les films et à toutes les images, constitue une tentation prochaine et facile d’une excessive gravité. La recherche des illustrations érotiques et pornographiques ne prend que quelques instants. Toute la débauche la pire s’obtient en deux ou trois clics. Et voilà le bain excitateur dans lequel se trouvent alors plongés ces millions d’adolescents qui avaient déjà tant de mal à résister auparavant à la tentation du péché solitaire.

Soyons nets : la connexion sur internet des téléphones portables constitue un danger pour le plus grand nombre. Il faut, hélas, admettre que beaucoup d’adultes sont aujourd’hui dans l’obligation d’avoir ce branchement pour des motifs professionnels. Mais, il n’en va pas de même pour les adolescents. Leur donner cette connexion, alors qu’ils n’en ont pas réellement besoin et qu’ils sont sujets aux chutes contre la pureté consiste à les mettre en occasion prochaine et NON nécessaire de péché grave. Or se placer soi-même ou a fortiori, placer ses enfants en une occasion prochaine de péché grave, lorsqu’il n’y a pas un motif proportionné, est péché grave. Les parents doivent en avoir conscience et les confesseurs refuser l’absolution lorsque, de façon répétée, des adolescents viennent s’accuser de péchés solitaires consécutifs à la vue de mauvaises images sur leur téléphone portable alors qu’ils n’ont aucune raison nécessaire pour être connectés et qu’ils refusent de se déconnecter. Et cette conséquence ne vaut pas seulement pour les adolescents mais pour tous ceux qui récidivent dans ces péchés alors qu’ils n’ont aucune nécessité d’être connectés.

Conclusion

Il va sans dire que l’éducation des enfants, avant l’adolescence, est déterminante. Une maman faible, qui cède aux caprices de ses bébés, qui n’oblige pas à terminer ce qu’il y a dans une assiette, qui se montre excessive dans ses caresses, qui ne cherche pas la formation réelle au caractère, prépare des adolescents mous. Ces malheureux, nullement préparés aux combats contre eux-mêmes dans ces petites choses, auront le plus grand mal à remporter ces batailles plus rudes de l’adolescence. On ne dira jamais assez le rôle fondamental que joue la mère de famille dans la formation des hommes. Mamans, n’agissez pas sans réfléchir sur la portée de vos actions et de vos réactions sur vos bébés et vos petits. Demandez conseil et priez.

Papas, investissez-vous dans l’éducation de vos enfants pour agir de concert avec vos épouses. Alliez la fermeté à la bonté.

Père Joseph

[1] Gen.38, 9-10

[2] Nous n’entrerons pas dans certaines distinctions suivies par quelques auteurs.

L’économie familiale

Chers amis,

S’il est un sujet de conflit récurrent dans les familles, c’est bien la question d’argent. Un seul salaire exige souvent un véritable tour de force pour parvenir à payer toutes les charges qui s’accumulent. L’inquiétude, voire l’angoisse du lendemain, lancinante à souhait,- revenant à chaque fois qu’il faut donner sa carte bancaire- devient vite la mère de disputes aigres douces… Et si vous réservez avec soin ces discussions à vos tête-à – tête – car vos enfants ne doivent jamais être témoins de votre discorde- il n’en reste pas moins que ces soucis vous rongent !

Certains de nos articles sont là afin de vous aider et de vous donner des idées pour assainir des situations difficiles. Revenez déjà à notre numéro sur l’esprit de pauvreté et vous saurez dans quel esprit il nous faut vivre cette « épreuve » qui ne lâche pas certains de nos foyers.

Qui comprendra l’angoisse de cette maman qui sait qu’elle est à découvert et qui pourtant doit bien aller faire ses courses de la semaine ? Qui supportera le regard un peu méprisant de cette amie qui prend pour une « radine » celle qui n’acceptera pas d’aller prendre un petit café au coin de la rue ou de participer au cadeau de départ d’une voisine ? Régulièrement ces petites humiliations blessent les cœurs de celles qui se souviennent avec bonheur des jours faciles où leur paye tombait tous les mois, n’ayant pour but que de servir « d’argent de poche » à une célibataire. Mais s’il est vrai que c’est la mère de famille qui, le plus souvent, fait les courses incompressibles, reconnaissons aussi combien il est dur pour le papa de ne pouvoir se permettre aucun achat : même cette planche avec laquelle il aimerait tant bricoler…

Nos articles s’adresseront aujourd’hui à ceux qui peinent pour gérer leur budget -et que quelques petites idées aideront au quotidien-, mais aussi à ceux qui ne connaissent pas ces soucis et qui découvriront ici comment accomplir délicatement une œuvre de charité en faisant preuve de générosité.

Profitez donc de cette lecture pour faire le point aussi bien sur l’esprit de pauvreté, sur la petite vertu d’économie que sur la noblesse de cœur; avivez en vous la vertu de charité en changeant de regard sur ceux qui peinent et examinez comment discrètement venir en aide aux plus démunis. Il y a beaucoup de vrais pauvres qui se cachent autour de nous ; nul n’est besoin d’aller dans les pays du Tiers-Monde pour soulager de grandes détresses. Ne perdez pas une occasion de faire œuvre de miséricorde, avec discrétion bien sûr et surtout beaucoup d’amour : « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ».

D’autre part,  notre aumônier, le Père Joseph, avec son cœur de prêtre soucieux des âmes en péril, a traité dans ce numéro d’un sujet délicat.  Il faut bien avouer qu’à l’heure où sont traités à l’Assemblée des sujets tels que la GPA et la PMA, à l’heure où les plus hautes autorités dénaturent les actes les plus nobles, à l’heure où les sujets les plus graves et dont on ne parlait, il y a encore quelques temps qu’avec respect, sont bafoués, méprisés et tenus pour nuls, il est temps pour nous d’oser dire et redire que la loi de Dieu n’a pas changé, que les actes qui touchent à la procréation sont des actes d’une portée supérieure. En effet à force d’entendre dire les pires insanités d’un ton superficiel et dégagé, on pourrait se laisser prendre à relativiser la portée et la conséquence de ce qui était prêché jusqu’alors. Il nous faut donc appeler les choses par leur nom et utiliser cet article pour prévenir ou guérir les âmes de ceux qui en ont besoin sans fausse pudeur en se souvenant de notre responsabilité d’éducateur. Cependant afin que ces feuilles ne tombent pas entre les mains des plus jeunes, nous avons choisi de les insérer en format séparé afin que vous puissiez les retirer facilement de la Revue posée sur la table du salon.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous guide et nous soutienne. Qu’elle donne à ceux qui ont le courage de devenir pauvres volontairement en donnant la vie généreusement ou en choisissant des écoles hors contrat, la force et l’abnégation  nécessaires pour vivre le quotidien avec le sourire et dans la paix des enfants de Dieu.

 

Marie du Tertre

Les tables de salon…

Vous le savez, notre revue est destinée aux adultes, mais nous savons qu’elle est bien souvent déposée sur la table du salon afin que chacun puisse y lire la page qui l’intéresse au gré d’un temps calme…

Aujourd’hui nous préférons imprimer le Mot du Père Joseph en feuillets détachés; cependant nous attirons votre attention sur ce fait que les parents lisent leur revue avant de la laisser entre toutes les mains afin de vérifier que leurs enfants (selon leur âge) y trouveront un bénéfice. Il y va de votre responsabilité.

Les nappes de l’autel

L’autel est vêtu, comme une table, comme un tombeau, par souci de protection, par souci de beauté et parce qu’il représente le Christ.

Pour la célébration de la messe, trois nappes sont requises. Trois nappes et non une seule, pour parer au grave inconvénient qui pourrait résulter de la chute du calice et de l’effusion du précieux sang. Les nappes suggèrent celles dont la table de la Cène a dû être couverte. Elles figurent le saint suaire dont le corps du Christ fut entouré lors de sa sépulture.

Extraits de « La messe expliquée aux fidèles » M. l’abbé Joly – Ed. Clovis

Tapis à langer

Chères amies,

Pour reprendre en douceur en ce mois de rentrée nous vous avons préparé un petit tutoriel pour faire ou renouveler la housse de votre tapis à langer. Ce peut être aussi une jolie idée de cadeau de naissance si vous prenez comme base les tapis les moins chers du commerce que vous personnaliserez avec notre cousette.

Les mesures sont celles d’un tapis de grande surface standard soit environ: 73cm de longueur, 43cm de largeur, et entre les boudins 43cm de longueur, 21cm de largeur.

Tuto tapis à langer tuto

Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à coudre pour nos chers tous -petits !

Le style Louis Philippe

            Lorsque la Restauration prend fin en 1830, le roi Louis Philippe instaure une monarchie constitutionnelle rompant avec les principes ancestraux de la monarchie française. Cet avènement correspond aussi à celui de la révolution industrielle et de la montée en puissance de la bourgeoisie d’affaire, qui désormais impose cette évolution aux fabricants de meubles. L’aristocratie ne sera plus désormais commanditaire, et dès lors, l’élégance à la française qui avait tant fait pour le rayonnement artistique de notre pays, décline peu à peu.

La volonté de cette époque est à un mobilier de belle apparence mais à prix raisonnable et solide. Le développement de l’industrie permet donc la fabrication de meubles en série grâce aux nouveaux procédés mécaniques.

            Les formes restent très proches de celles du mobilier Restauration mais tendent à plus de lourdeur pour des meubles robustes, simples, confortables et pratiques qui sont parvenus jusqu’à nous sans souci.

            La marqueterie est très rare, les décors du meuble sont davantage obtenus par le jeu de bois clairs : citronnier, houx, buis qui se détachent sur un fond sombre, placage de palissandre ou d’acajou. Ce dernier est très prisé, sombre et plutôt violet, là où précédemment on lui préférait des tonalités plus blondes. Le noyer sert abondamment pour les productions de qualité courante, et le bois noirci se développe beaucoup, pour atteindre son apogée sous Napoléon III.

            Les sièges ont des dossiers ajourés à croisillons ou colonnettes, mais aussi garnis pour être confortables. Le fauteuil bureau très répandu, est le symbole du chef d’entreprise bourgeois, tandis que la chaise basse à dossier haut est celle des soirées familiales au coin du feu et prend donc le nom de « chauffeuse ».

            Les pieds avant sont souvent en balustre, en fuseau, en console tandis que les pieds arrières sont en sabre ; les roulettes se répandent beaucoup.

         Louis-Philippe ayant passé plusieurs années avec sa famille en Angleterre, le style anglais influence son style et certains meubles semblent sortir tout droit des ateliers d’outre-Manche comme les guéridons à fut central renflé dont le plateau peut basculer ou certaines chaises qui possèdent des filets de cuivre sur de l’acajou et sont très élégantes.

            Autre influence : celle du style médiéval en vogue sous la Restauration. Celui-ci perdure non seulement sur les meubles mais aussi les portes, murs, plafonds et fenêtres à vitraux.

            Puis cette influence cède le pas peu à peu au style Renaissance, créant un style néo-Renaissance, dit aussi Henri II, qui sera très répandu dans le mobilier de salle à manger ou de cabinet de travail.

              Enfin le XVIIème siècle et même le XVIIIème inspireront le style Louis Philippe. C’est ainsi que triomphe le bois noirci avec incrustation de bronze doré pour imiter le style Boulle emprunté au règne de Louis XIV (cf. Foyers Ardents numéro 8 ) et des sièges d’apparat en bois doré pour des appartements des fils de Louis Philippe, directement inspirés de sièges Louis XV ou Louis XVI.

            Mais parallèlement à ce déploiement de copies des siècles précédents, il existe aussi une note de fraîcheur donnée par la mode des jardins d’hiver (« ancêtres directs de nos vérandas) avec un mobilier léger d’inspiration naturelle, dans le goût romantique pour la nature, qui débouchera ensuite sur notre mobilier de jardin tel que nous le connaissons.

En conclusion, un style dont les exigences ne sont plus celles de l’Ancien Régime ni même de l’Empire, avec la perte d’un ton raffiné au détriment de la mécanisation et de la fabrication en série. Cependant les ébénistes font preuve dans les meubles de luxe d’une très grande qualité d’exécution.

            Le style suivant, Napoléon III continuera sur cette lancée, mais avec profusion de tissus, tentures, passementerie jusqu’à atteindre la démesure.

                                                                                                                                                     Jeanne de Thuringe