Rencontrer Dieu

« L’âme de foi ne rencontre pas seulement Dieu dans l’oraison, mais, Le voyant en toutes les créatures, elle Le trouve en toutes choses et peut ainsi maintenir son contact avec Lui, même au milieu des affaires. L’esprit de foi lui fait pénétrer l’opacité des créatures et des évènements, au-delà desquelles elle voit toujours Dieu. (…) Savoir reconnaître et rencontrer le Seigneur en chaque créature -même en celles qui nous heurtent, nous offensent, nous font souffrir – en chaque évènement – jusqu’aux plus désagréables, pénibles, déconcertants – est un grand secret de vie intérieure. Alors le monde devient un livre ouvert qui porte à chaque page, écrit en grands caractères, un nom unique : Dieu. En face de Dieu, de sa volonté, de sa permission, de ses plans, tout devient secondaire et l’on comprend combien il est sot de fixer le regard sur les créatures, alors que celles-ci ne sont, pour ainsi dire, que le voile qui nous cache le Créateur. (…) Dans mes rencontres avec le prochain, je puis m’habituer à saluer le Seigneur présent en chaque créature ; dans mes devoirs d’état, les ordres de mes supérieurs, je puis voir l’expression de la volonté de Dieu ; dans toutes les circonstances, grandes, petites ou même minuscules, qui me causent de l’ennui, de la gêne, de la souffrance, un redoublement de travail ou le changement de mes plans, il faut que j’apprenne à voir autant de moyens dont Dieu se sert pour me faire exercer la vertu : patience, générosité, charité. »

Intimité divine – Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine.

 

Le veuvage

           « Pierre a été mis hors du temps ; il ne saurait donc plus être question de vieillesse, et, puisqu’il est uni à mon âme, la vie terrestre eut été moins féconde en tendresse, en confiance, que cette vie présente, toute spirituelle, infiniment nourrie et active. T’aimer toute la vie, est-ce la mort qui m’en empêchera ? Quand elle a été posée comme un sceau divin, une consécration définitive sur notre amour, quand elle m’a révélé une nouvelle vie de fervente et constante union dans le domaine mystique, sous le regard de Dieu ? Est-ce ton absence apparente à mon amour, quand je te sens si près de moi, vivant en moi, rayonnant à travers moi ?

Vais-je regretter de ne plus prier à tes côtés quand nous sommes incessamment unis dans la louange ? Quand après avoir rêvé l’union parfaite, nous sommes consommés dans l’unité par le Christ-Jésus ?

Vais-je regretter l’appui de ton bras et l’étreinte de ta main bénie quand je suis toute environnée de ton esprit, de tes conseils intérieurs, du soutien que me donne l’assurance de ton bonheur ; soutien et force contre lesquels rien ne prévaut, bouclier de lumière, rempart de joie, citadelle de paix, capable d’essuyer tous les assauts du monde, parce que ta béatitude est une réalité vivante, infinie, éternelle et qu’elle est la réalité de ma vie.

O mon amour, mon très doux ami, toi que j’aimais avec un cœur de vingt ans, voici que maintenant – et parce que tu as été transporté dans le Paradis éternel – mon cœur aura toujours vingt ans, l’amour en renouvellera la jeunesse, l’amour qui hait le temps, le rejette et le méprise. »

Mireille Dupouey (Cahiers)

 

Les exorcismes du baptême

De nos jours, de nombreux baptêmes sont conférés sans que soient réalisés les exorcismes. Ce mot fait peur car il est mal compris. On sait pourtant que, depuis le péché originel, le démon a toute puissance sur l’enfant tant qu’il n’est pas baptisé. C’est pourquoi l’Eglise recommande aux parents de baptiser les enfants « aussitôt que possible». Renseignez-vous auprès de vos parrain et marraine pour savoir si vous les avez reçus ou s’ils ont bien été administrés à vos enfants et n’hésitez pas à vous rapprocher d’un prêtre qui peut, quel que soit l’âge et dans l’intimité faire les « compléments du baptême ».

« Le rite de baptême des enfants a lui aussi été abîmé. Il a été bouleversé au point qu’en a presque été éliminé l’exorcisme contre Satan, qui a toujours eu une très grande importance pour l’Église, une importance telle qu’on l’appelait l’exorcisme mineur » expliquait l’exorciste officiel du Vatican, Don Gabriele Amorth. En effet, le nouveau rituel du baptême supprime, entre autres, plusieurs rites préparatoires au baptême, notamment le triple exorcisme qui arrache avec autorité l’enfant à l’influence de Satan. Ces exorcismes ont une efficacité propre, distincte de celle du baptême proprement dit.  « Il faut donc, dit saint Thomas, les administrer après coup à ceux qui, baptisés dans l’urgence, n’ont pu les recevoir2».

« Le rite du souffle (avec l’injonction : Sors de cet enfant, esprit impur, et cède la place à l’Esprit-Saint Paraclet) et les deux exorcismes solennels – qui ordonnent au démon non seulement de sortir, mais de s’éloigner du futur baptisé- écartent efficacement les mauvais esprits. Les rites du sel, de la salive, de l’imposition des mains et des signes de croix contribuent à rendre réceptif aux mystères du salut3».

 

[1] Droit canon 1917 – Chap. 5 – Art. 770

[1] Saint Thomas D’Aquin, III, q.71, a.3.

[1] Catéchisme catholique de la crise de l’Eglise – Abbé M. Gaudron – Ed. du Sel

 

Restaurer une maison ancienne

           Après l’histoire des styles à travers les âges, qui je l’espère, vous aura donné l’amour du savoir-faire français et mieux permis de comprendre l’adéquation entre le style et son époque, nous allons nous intéresser au bâti et aux différents aspects qui le composent.

           Avant de songer à acquérir une maison ancienne, qui presque toujours nécessite des travaux – il est rare d’en trouver une totalement restaurée avec goût – la question est de savoir si vous avez les moyens financiers et humains d’entreprendre sa restauration. Même remarque pour la reprise de la maison familiale dans le cadre d’une succession.

  En effet, il y a toujours des surprises, et il est très vite fait de voir son budget exploser. En outre cela nécessite temps (plusieurs mois ou plutôt années), poussière et inconfort parfois. Le fait d’être adroit de ses mains est un gros atout mais il faut connaître ses limites et ne pas « avoir les yeux plus gros que le ventre ».

  Il existe hélas plusieurs exemples d’acheteurs rêvant de faire revivre un vieux château, une grosse ferme et qui y ont laissé leur équilibre familial avec des dégâts humains irréversibles.

Quand ce n’est pas une revente précipitée, les quelques économies englouties…

  Cela étant précisé, il s’agit ensuite de faire la différence entre rénovation et restauration.

  Dans le cas de la rénovation, il s’agit de créer du neuf avec du vieux, en utilisant souvent les matériaux modernes sans grand discernement par méconnaissance du bâti ancien, gommant la spécificité de l’ancien et engendrant des désordres à venir…

  Dans celui de la restauration, il s’agit de remettre le bâtiment dans son aspect original, – ou du moins faire en sorte que rien ne se voit pour avoir le sentiment que cela a toujours été ainsi – et de respecter les matériaux anciens les laissant vivre comme ils l’ont toujours fait depuis des siècles pour parvenir jusqu’à nous. Cela n’empêche pas d’y mettre le confort moderne, ni la fonctionnalité conforme au mode de vie actuel.

  Il existe une harmonie, une osmose entre le terroir et son bâti. De ce fait, reprendre une maison ancienne, implique d’avoir des notions claires afin d’éviter des erreurs lourdes de conséquences. Nous verrons cela au fur et à mesure de nos articles, en tâchant de vous expliquer les raisons techniques et de vous aider à vous poser les questions importantes.

  Tout d’abord, il est essentiel d’observer la région, son climat, son sol, l’aspect des constructions anciennes qui la peuplent, afin de pouvoir œuvrer dans le respect de la maison que vous avez.

  Nos anciens connaissaient parfaitement leur terroir et les conditions qui le régissaient. S’ils n’ont pas laissé beaucoup d’écrits, ils ont laissé un écrit vivant que sont ces constructions où chaque détail a son importance et la première chose à faire est donc de ne pas se précipiter.

  Il faut vivre dans sa maison, en y laissant passer au moins les quatre saisons, donc une année avant d’envisager tel ou tel travail (sauf bien sûr urgence). Cela permet de s’habituer aux lieux, à la circulation entre les pièces, de prendre « ses marques » et de juger de la luminosité qui est la sienne selon les mois. Temps d’attente et d’observation qui permet de se faire l’œil, tant chez soi, qu’en se promenant pour voir des édifices semblables, plus modestes ou plus importants mais dont l’harmonie est évidente. Il s’agit d’apprendre à lire sa maison comme on lit un tableau, et pour cela il faut du temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est important de se rapprocher d’associations de préservation du patrimoine, de visiter sa région afin de ne pas faire d’erreurs, et de se constituer un réseau d’artisans passionnés, compétents… et abordables. Un bon artisan vous en indiquera toujours d’autres de même valeur que lui, qu’il aura pu croiser sur les chantiers ou avec lesquels il travaille tout simplement.

  Si les Vieilles Maisons Françaises (VMF), vmfpatrimoine.org, ont vocation à accompagner les propriétaires dans leur restauration par des aides financières, conseils patrimoniaux et à défendre le patrimoine auprès des pouvoirs publics, les Maisons Paysannes maisons-paysannes.org axent davantage sur l’apprentissage des savoir-faire anciens régionaux par des stages réguliers. Chacune de ses associations possède une délégation départementale auprès de laquelle se rapprocher, et qui pourra vous indiquer des artisans dont la compétence a été prouvée.

  Il existe aussi dans chaque département un architecte du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), pour accompagner gratuitement les particuliers dans leurs démarches de restauration.

La Fondation du Patrimoine de votre département, fondation-patrimoine.org, peut vous obtenir aide financière ou réduction fiscale pour les travaux extérieurs respectant le bâti propre à la région. Le but est de préserver l’unité architecturale locale.

Nous verrons la prochaine fois, la structure du bâti en lien avec les matériaux propres à sa région et les techniques de construction.

Jeanne de Thuringe

 

Que votre nom soit sanctifié…

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

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Prononcer le nom du Bon Dieu, c’est reconnaître qu’il n’a ni commencement ni fin, « Dieu est, cela suffit », comme disait saint François d’Assise. « Tourne ton regard vers Dieu, admire-le, réjouis-toi de ce qu’il est, toute sainteté. Rends-lui grâce à cause de lui-même. » Voilà en résumé, ce que veut dire cette parole du Notre Père : que votre nom soit sanctifié. Je ne suis qu’une pauvre créature, mais Jésus veut que, à ma place d’enfant, je glorifie son Père des Cieux.

Chaque matin, dès mon réveil, je me tourne vers le Bon Dieu, et avant de lui demander des forces pour la journée, je l’adore, c’est mon premier devoir. Et je l’admire dans sa Création, qui est la preuve la plus évidente de son existence. Je l’admire dans les nombreuses grâces qu’il me donne tout au long de ma journée, comme le plus patient et le plus attentif des pères. Un mot pour l’appeler, « Mon Dieu ! » – comme je dirais « Papa ! » – et le voilà qui vient à mon secours dans les tentations, pour me donner la force de triompher du mal. 

Quand je prononce ce nom avec amour, je m’incline devant la grandeur et la perfection du Bon Dieu, qui veut que je l’appelle « Père ». Sur terre, mon père a un nom, Monsieur xxx, mais quand je lui parle, je dis « Papa ». Même s’il est bien Monsieur xxx, il veut que je l’appelle ainsi car il a une affection toute particulière pour moi qui suis son enfant. Pour le Bon Dieu, c’est la même chose, il veut que je l’appelle Père, car c’est ce qu’il est vraiment. Alors quand je prononce ce doux nom de « Père », avec quelle tendresse je dois l’utiliser, quelle affection me lie à celui à qui je dois la vie, et qui m’a arraché des griffes du démon en envoyant son Fils, Jésus, mon frère, mourir sur la Croix pour m’ouvrir les portes du Ciel.

Chaque signe de la Croix me donne l’occasion de glorifier le nom du Bon Dieu : « au nom du Père… », chaque « Gloire soit au Père » aussi. Le deuxième commandement nous dit : « tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect ». Je prends la résolution de m’appliquer tout particulièrement à ces deux prières, afin d’honorer ce nom.

Nul ne peut résister à ce nom. Pendant sa Passion, le Fils de Dieu lui-même, Jésus, répond aux princes des prêtres, qui l’adjurent, au nom du Dieu vivant, de leur dire s’il est vraiment le Messie. Il gardait jusque-là le silence, mais cette adjuration l’oblige à parler !

Peut-être que je comprends mieux à présent l’importance de ne pas utiliser ce nom trop légèrement, et la nécessité de réparer par un acte d’amour quand j’entends quelqu’un jurer ou blasphémer.

Sainte Vierge Marie, vous qui l’avez prononcé tant de fois, faites que ce nom soit constamment sur mes lèvres, que je n’oublie pas « notre Père » toujours prêt à se pencher vers moi pour soulager ma peine et m’aider à avancer sur le chemin du Ciel. Et je vous demande de tout mon cœur que le jour de ma mort, ce soit le dernier que je prononce, avec le vôtre : Mon Seigneur et mon Dieu !

Germaine Thionville