Saint Ambroise et Théodose

           Saint Ambroise (340-397) osait affirmer : « L’empereur est dans l’Eglise et non au-dessus d’elle1. » Il mit toute son âme à convaincre l’empereur Théodose le Grand de demander pardon à Dieu pour sa faute. En effet, en 390, ce dernier massacra des milliers d’innocents à Thessalonique. Ambroise l’excommunia et lui indiqua qu’il ne pourrait entrer dans la basilique, ni communier qu’après avoir fait pénitence pour son péché : « en vous humiliant par la pénitence, vous imiterez la conduite des saints2. » Après un mois de débats intérieurs, ayant eu affaire à toutes les supplications contraires de ses courtisans, le jour de Noël, le chef de l’empire romain revêtit les habits du pénitent et parcourut à pied les rues de Milan jusqu’à la cathédrale où l’accueillit Ambroise. Il y pleura publiquement son péché. « Ce que des citoyens ordinaires n’osent faire, l’empereur osa le faire : il fit publiquement pénitence ; après quoi pas un jour ne passa sans qu’il regrettât sa faute3.

  C’était le renversement complet de la pyramide sociale antique. Un siècle plus tôt, les évêques étaient encore exécutés dans les amphithéâtres par des empereurs.

« La soumission de Théodose fut un des moments les plus frappants et les plus chargés symboliquement de la civilisation occidentale. (…) Ambroise, fidèle à ses devoirs de prêtre – devoirs d’enseignement, de sanctification et de gouvernement-, transforma ainsi la conscience des Occidentaux de manière unique pour près de 2000 ans4. »

1 Saint Ambroise de Milan, Sermon contre Auxence dans Patrologia latina, vol.217

2 Saint Ambroise de Milan, première lettre à Théodose

3 Saint Ambroise de Milan, oraison funèbre de Théodose Ier.

4 W.J. Slattery – Comment les catholiques ont bâti une civilisation.

 

 

Le pardon chez les non-catholiques

           « Le royaume de Dieu est semblable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs » (Mat.18). Ainsi commence la parabole de la clémence du maître et de la méchanceté du serviteur : le maître remet au serviteur sa dette mais ce dernier, aussitôt après, fait jeter en prison son compagnon. Le pardon est nécessaire pour être justifié devant Dieu qui, bien qu’infiniment miséricordieux, n’est clément envers nous qu’en fonction du pardon que nous avons accordé aux autres. De cette nature miséricordieuse de Dieu découle logiquement une place centrale du pardon dans les sociétés chrétiennes, contenu tout simplement dans la vertu maîtresse de Charité. Pardonner implique en effet l’amour : ainsi le chrétien pardonne par amour pour Dieu, et par amour pour son prochain. Mais le pardon n’en reste pas moins une vertu naturelle, c’est-à-dire que l’on peut l’observer parfois même chez les païens. Aussi il peut être intéressant de se pencher sur la conception du pardon qu’ont les principales religions et philosophies non catholiques, en cherchant à déterminer si ces formes de pardon sont réelles ou apparentes. Ce rapide tour d’horizon commence par le protestantisme et l’athéisme, puis l’islam, et enfin le bouddhisme.

 Le protestantisme et l’athéisme

Le protestantisme et l’athéisme ont en commun qu’ils reposent tous deux sur un individualisme et un relativisme profonds, ce qui se traduit par une conception du pardon assez similaire puisque la notion même de faute est remise en question. Pour le protestant, les péchés commis sont comme recouverts par la grâce de Jésus-Christ mort sur la Croix. Cette grâce de Jésus Rédempteur n’efface pas les fautes mais les éclipse auprès de Dieu. Il s’ensuit donc qu’il n’est pas besoin de demander pardon, d’autant plus que s’ajoute le principe de la prédestination : le sort éternel de chaque homme est déjà fixé, quel que soit le bien ou le mal qu’il ait fait durant sa vie. Il n’y a pas de participation de l’homme à son salut. Le protestant ne peut donc pas pardonner à son prochain par amour pour Dieu, puisque Dieu lui-même ne lui pardonne pas réellement mais ne fait que détourner les yeux du mal qu’il commet. Le pardon protestant n’est alors que le résultat d’un calcul entre les avantages et les inconvénients qu’il y aurait à être clément, ou alors le simple fait d’une bienveillance naturelle à pardonner le mal. Alors que le catholique pardonne parce qu’il aime le prochain malgré son péché, le protestant est plutôt indifférent à son prochain. 

  L’athéisme semble pousser encore plus loin cette négation de la faute, tout d’abord en affirmant haut et fort l’inexistence du spirituel et donc du Bien et du Mal, qui ne deviennent que des constructions sociales variant au fur et à mesure des âges et des territoires, mais aussi en érigeant en principe suprême la liberté de chacun. Le pardon prend alors le sens de « tolérance », ce dernier terme étant lui-même dénaturé : la tolérance moderne, apparue sous les Lumières, accepte tout sans porter de jugement, sans chercher à discerner le bien du mal, tandis que la vraie tolérance consiste à supporter un mal jusqu’à ce que les conditions nécessaires à son élimination soient rassemblées. En partant du principe rousseauiste que l’homme est bon par nature, mais qu’il est corrompu par la civilisation, tout homme est par avance absous de ses fautes, ou tout au plus victime de la société. Non seulement on en vient à banaliser le mal, mais l’effet pervers qui se cache derrière est sa généralisation à tous les niveaux de la société : puisque j’excuse l’autre du mal qu’il fait, il est obligé de fermer les yeux à son tour sur mes propres écarts. L’athée ne peut donc réellement pardonner parce qu’il ne reconnaît l’existence ni du bien, ni du mal. La seule faute à ses yeux est l’atteinte à ses libertés individuelles. Le doux philanthrope se change alors en bourreau vengeur, prêt à sacrifier sur l’autel de la Liberté quiconque viendrait la menacer : « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté ! » Pardonner est alors impossible, et même complètement impensable.

L’islam

A contrario de la conception moderne du pardon que nous venons de voir, l’islam reconnaît la réalité et la gravité du péché, opposé à un certain état de justice, et donc la nécessité du pardon. Il distingue fautes majeures (méritant l’enfer) et mineures, comme le catholicisme distingue péchés véniels et mortels. Le croyant doit alors obtenir le pardon de Dieu par une contrition intérieure et une volonté de ne plus pécher, et par l’exécution de rites expiatoires comme les ablutions et le Hajj1 : « Quiconque accomplit le Hajj pour le plaisir de Dieu […] reviendra du Hajj lavé de tous ses péchés, comme s’il venait de naître2. » ; « Quiconque fait ses ablutions parfaitement, ses péchés sortiront de son corps, même du dessous de ses ongles3. » Cependant l’accent est plus mis sur l’accomplissement du rituel extérieur que sur la contrition réelle des fautes, d’autant que ceci est favorisé par l’absence de ministre qui accorderait le pardon des fautes : le croyant est seul face à Dieu et est certain d’être pardonné, du moment qu’il accomplit les ablutions, les prières quotidiennes et le Hajj.

On retrouve cette ambigüité des textes de l’Islam lorsqu’il s’agit du pardon entre musulmans ou avec les « infidèles ». Dans le premier cas, le Coran met en avant la concorde et l’harmonie qui doit régner entre les musulmans et prône un pardon général, tout en autorisant la loi du Talion : « Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation4. » Le pardon n’est pas une règle comme dans le catholicisme, même s’il est fortement conseillé. Concernant les « infidèles », on se retrouve encore une fois avec d’un côté un appel général au pardon (« Allah est Pardonneur et Miséricordieux », C. 5/98), et de l’autre une exhortation au châtiment, notamment contre les « Associateurs5 », c’est-à-dire les Chrétiens.  Pour eux, pas de pardon possible : « Ceux qui ont mécru parmi les gens du livre, ainsi que les associateurs, iront au feu de la géhenne. Ils y seront éternellement. Ceux-là sont les pires de la création » (98.6) ; « Et tuez-les où que vous les rencontriez […] » (3.152). Ces dernières sourates étant les plus récentes, elles ont force de loi et viennent abroger les sourates plus anciennes. Il n’y a donc pas de pardon absolu et sincère en Islam, puisque le rite extérieur suffit à purifier le croyant et que le pardon d’Allah ne concerne pas tous les hommes.

Le bouddhisme

  Qu’en est-il du bouddhisme, philosophie ô combien admirée aujourd’hui pour la paix et l’harmonie universelle qu’elle enseigne ? Son message de compassion et de pardon universel, la Karuna, séduit en effet beaucoup de nos contemporains, mais la réalité qu’il cache a de quoi faire frémir. Le bouddhisme aspire à la paix totale, au Nirvâna (le « Grand Vide »), mais est confronté sur terre à la souffrance inhérente à l’être humain. Partant du constat que la souffrance est liée au désir, il propose tout simplement de mettre fin au désir et donc à l’être, puisque l’homme est constamment en recherche du bonheur. Le bouddhiste ne doit donc en aucun cas attacher de l’importance au mal que l’autre lui fait, et le laisser passer comme si de rien n’était. S’il pardonne, ce n’est que pour « briser le cycle de la haine » et éviter de se faire du mal avec des pensées de vengeance ou de la rancœur. Il n’y a donc pas pardon, mais indifférence à l’offense.

Du côté du « pécheur », il n’y a pas de pardon non plus puisqu’il n’existe pas de Dieu. Chaque acte mauvais reçoit sa punition dans les différentes réincarnations de l’être via le Karma : il est donc inutile de demander pardon à qui que ce soit. Pardonner n’est plus alors un acte réparateur qui permet de maintenir la concorde entre les membres d’une même société, mais uniquement un acte de profond égoïsme qui a pour but d’anéantir les passions personnelles et de fondre toujours plus l’être dans le Grand Vide. En fin de compte, c’est la mort de l’humanité en germe.

  « Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Pardonner implique la connaissance du Mal, du péché qui dresse l’homme contre Dieu, mais aussi un amour réel de l’autre que seule enseigne la religion catholique. Le catholique pardonne avant toute chose parce qu’il a été lui-même l’objet du pardon de Dieu, mort sur la croix. Il n’y a pas de place pour un quelconque calcul humain ou pour un faux altruisme, qui n’est en réalité qu’égoïsme. Si l’on trouve des actes héroïques de pardon dans les autres religions, seul le catholicisme a pu donner ces légions de martyrs et de saints, prêts à pardonner à leurs bourreaux. Face à cela, combien sont vides de sens la tolérance et l’altruisme modernes !

 

« Pardonnons de bon gré afin d’être pardonnés. Témoignons de l’indulgence en passant sur les offenses. Aimons-nous les uns les autres, du pardon soyons apôtres. Honorons nos frères et nos sœurs, et l’amour sera vainqueur ».(Psaume 86:5)

 

Un animateur du MJCF

 

 

Tintin au pays des soviets (suite)

           Un Scrabble Géant ou plutôt l’inverse d’un Scrabble, tel était l’atelier de l’usine de la pensée moderne où nous avions laissé notre reporter s’infiltrer subrepticement par une porte dérobée.

 

           A l’entrée de cet atelier se présentaient des mots bien définis dont le sens était clair et univoque. Leur signification était communément admise et quasi inchangée depuis des siècles. Ces mots allaient être alors soigneusement triés par des mains expertes :

– D’un côté, les mots usés, trop peu utilisés pour qu’ils puissent être utiles d’une quelconque manière. Ils  étaient en quelque sorte jetés dans les oubliettes des médias et des écrivains, seuls les vieux dinosaures continueraient à les employer.

– De l’autre côté, on préparait des mots ou expressions à sanctifier. Une fois leur sens transformé, ils devaient pour toujours être accompagnés de leur cortège ininterrompu de salamalecs et de louanges proférés par les grands parleurs publics du Soviet suprême, tous remplis de la solennité et de la gravité due à de telles célébrités daignant sortir de leurs bouches enfarinées. Parmi ces mots sacrés, il eut le temps d’apercevoir quelques échantillons : « Démocratie », « Liberté », « Modernité », « Egalité », « Mixité », « Ecologie », « Justice », « Accueil », « Ouverture » ou encore « Etat de droit ». Ces quelques échantillons, pour peu nombreux qu’ils soient, étaient assez représentatifs. Toujours utilisés dans un contexte positif et associés à des pensées positives. Si bien que d’une idée neutre ou amorale qu’ils étaient censés décrire à l’origine, ils en devenaient associés au Bien à tel point que l’on pourrait résumer toutes ces idées en un seul mot : Bien.

A cette première étape du procédé qui sacralisait ces mots, était ajoutée l’étape du miroir. En effet, en opposition à ces concepts on associait un contraire, lui aussi vidé de son sens et résumé à un idée : Mal, ou au moins renvoyant à un concept négatif. Par exemple, face à « l’Egalité » : Bien, se présentaient « les Inégalités » d’autant plus terribles qu’elles étaient employées au pluriel. Face à « l’ouverture » : Bien, se présentait la scandaleuse et ignoble « Fermeture ». D’aucuns disent d’ailleurs que les fermetures Eclair vont changer de nom pour devenir des ouvertures Eclair !

  Continuant son cheminement le long de la ligne de production et de transformation des mots et du langage, notre infiltré arriva à l’étape de diabolisation où d’autres mots spécialement sélectionnés subissaient un traitement thermique très agressif les rendant durs et cassants. Ces termes étaient très efficaces pour décrédibiliser un adversaire ou détruire une idée en surface.

  Ces mots tels que « fascisme », « populisme », « autoritaire », « conservateur », « nationaliste », « figé », ou encore « réfractaire au changement » devaient systématiquement être utilisés dans des contextes négatifs. Pour plus d’efficacité lors de leur emploi, il était fortement recommandé par le fabriquant de les accompagner du suffixe « isme » et d’un ou deux mots annonciateurs. Ainsi, chez une personne autoritaire (déjà pas brillante), on constatera plutôt une « inquiétante dérive autoritariste » (encore plus dangereuse). Quitte même à changer complètement le sens, une personne « populaire », deviendra très vite « populiste » pour peu qu’elle ne soit pas populaire aux yeux du Soviet suprême, mais attention à ne pas sombrer dans le complotisme. Oui, cela va maintenant de soi, le complotisme est très sombre, à moins qu’il ne s’éclaircisse suite aux récentes polémiques sur les couleurs de peau et la lessive.

  Ainsi la première partie de l’atelier travaillait à prendre d’antiques mots innocents et à les transformer en un seul mot et son contraire : BIEN/ PAS BIEN.  On parvenait finalement à la suppression de ces mots, puisque les idées qu’ils décrivaient originellement n’avaient plus de moyen de s’exprimer.

La deuxième partie était plus innovante et créative. En effet, on y fabriquait de nouveaux mots auxquels on associait un sens plus ou moins flou, permettant aux utilisateurs de parler de concepts difficiles à faire assimiler au grand public, sans qu’il soit capable de comprendre de quoi il s’agit vraiment, mais en le conditionnant de telle sorte qu’il puisse saisir immédiatement si cela est bon ou mauvais. Ainsi, les derniers concepts tout récemment sortis de la chaîne de production, que notre reporteur put apercevoir au passage : « inclusif », « 4.0 », « digitalisation », « avant gardiste », « bio », « écocitoyens ». C’était la chaîne des bons.

Et sur la chaîne des mauvais ou plutôt du « PAS BIEN » : « climatosceptique », « passéiste » ou encore « négationniste », « écocide », « immobilisme ».

  C’est à ce moment que notre ami, intrigué et voulant à tout prix comprendre à quoi pouvaient bien servir ces produits fabriqués en masse, enfila une blouse qui traînait et s’enhardit à aller discuter avec un ouvrier présent sur la ligne. Se présentant comme un petit nouveau tout juste arrivé, il engagea la conversation avec son nouveau collègue qui lui dit sur le ton de la confidence :

« C’est une belle chose la destruction des mots, chaque année, de moins en moins de mots et le champ de la conscience de plus en plus restreint. La Révolution sera complète quand la langue sera parfaite. A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. En effet, une opinion inexprimable avec des mots est une opinion que l’on ne peut pas penser. Et si par hasard, quelqu’un n’était pas d’accord avec l’opinion répandue par le Soviet suprême, les mots pour exprimer sa pensée lui manqueraient et toute révolte serait par le fait même inconcevable donc impossible. »

 

  Un peu déprimé par cette discussion somme toute très Orwellienne avec son camarade de l’heure, notre reporteur, encore très « passéiste », s’enfuit de nouveau dans la nature pour y reprendre son souffle. C’est alors, en voyant un bourgeon poindre sous l’écorce d’un vieux chêne, que ces quelques mots de Péguy lui revinrent en mémoire et lui rendirent sa bonne humeur : « Et ma petite Espérance n’est rien que cette promesse de bourgeon qui s’annonce au fin du commencement d’avril ».

 

Antoine

 

Actualités culturelles

 ¨ Nogent-sur-Seine (10)

Jusqu’au 7 mars 2021, le musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine propose une rétrospective sur « Les sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin ». Un retour intéressant sur ces artistes qui, autour des années 1880, ont décidé de sculpter les différents métiers. Environ 150 œuvres incarnant les ouvriers avec leurs outils et leurs techniques : une belle occasion de louer le bon travail, ou encore de dénoncer certains abus dans la condition ouvrière.

 ¨ Aix-en-Provence (13)

Du 19 septembre 2020 au 14 février 2021, ne manquez pas l’exceptionnelle exposition « Pharaon, Osiris et la momie » présentée au musée Granet d’Aix-en-Provence. Une occasion unique d’en apprendre plus sur la civilisation égyptienne, grâce à une présentation ludique et pédagogique. Plongez-vous dans cette fascinante Egypte : découvrez plus de 200 objets issus des collections du musée Granet – qui détient l’une des plus importantes collections d’art égyptien ancien – et de prêts d’autres musées – dont le Louvre.

¨ Chartres (28)

Grande nouvelle ! Depuis le mois d’octobre dernier, vous pouvez admirer à la cathédrale de Chartres le nouveau reliquaire du voile de la Sainte Vierge. Réalisée par Hubert Le Gall, cette belle vitrine dorée et bleue (le bleu de Chartres !) possède un dispositif permettant une meilleure protection contre l’humidité : en effet, le reliquaire du XIXe siècle que l’on pouvait admirer jusqu’à ce jour n’était pas assez étanche, ce qui menaçait la relique. Une occasion de perpétrer encore le miracle de cette présence de la Vierge à travers son voile, présent à Chartres depuis le IXe siècle.

 ¨ Melun (77)

Jusqu’au 28 février 2021, « Les gendarmes crèvent l’écran » à la gendarmerie de Melun ! C’est là que vous pourrez découvrir l’évolution du statut des gendarmes dans le cinéma au cours des ans : de simple personnage d’arrière-plan à personnage principal avec Cruchot ou encore Marleau, il y a un grand pas. Cette exposition est également l’occasion de se pencher sur la façon de présenter la gendarmerie et ses missions à travers les différents films.

¨ Versailles (78)

Rendez-vous avant le 14 mars 2021 au château de Versailles pour découvrir « Hyacinthe Rigaud ou le portrait Soleil ». Pour la toute première fois, une rétrospective est consacrée à Hyacinthe Rigaud, cet artiste emblématique du portrait du roi Louis XIV. Eclipsé par son chef-d’œuvre monumental, Rigaud est ici remis en lumière, lui qui symbolisait au XVIIe siècle toute la grandeur du genre du portrait. Un parcours passionnant présentant les différents portraits et autoportraits du peintre, ainsi qu’un retour sur sa technique toute particulière : c’est bien à lui que l’on doit le renouveau du genre du portrait.

 

 

Notre Père qui êtes aux cieux (suite)

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

   Avant de méditer sur la deuxième partie du Notre Père, penchons-nous encore une fois sur cette première partie pour bien nous imprégner de ces demandes que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous fait répéter plusieurs fois par jour :

  Quand je prononce cette première moitié du Notre Père, je fais un acte de Foi et d’adoration en ramenant toute chose à lui, ce qui marque bien la différence avec la deuxième partie de cette belle prière. « Rendez à César ce qui est à César, a dit Notre-Seigneur… et à Dieu ce qui est à Dieu ! » Tout en moi se tourne vers lui, et je montre à ce moment mon désir de conformer mon être et ma vie avec ce que le Bon Dieu attend de moi. Si je ne l’ai pas encore appris au catéchisme, je comprendrai bientôt que Dieu m’a créé pour l’adorer, l’aimer et le servir comme un père, dans le but d’aller au Ciel le rejoindre un jour. Alors, pour bien commencer, je me remets bien à ma place de créature, devant le roi du Paradis, et je fais un acte d’humilité. Vous êtes tout, ô mon Dieu, et je ne suis rien. Vous êtes au Ciel, et moi ici-bas, que votre nom soit sanctifié et le mien oublié pour n’être plus qu’un instrument dans vos mains afin que votre volonté soit faite, vous qui êtes le Roi. Oui, vraiment, je ne suis rien, et vous êtes tout, et pourtant vous voulez que je participe à votre gloire ! Quel cadeau !

 

  Que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite… c’est impératif, la Création n’a pas le choix que d’honorer ainsi son Créateur ! Le Bon Dieu m’a fait libre, oui, mais je comprends déjà, même si je ne suis qu’un enfant, que la liberté ne donne pas tous les droits. Si la liberté est de faire tout ce que j’ai envie, comme par exemple de réveiller toute la maison à 5h du matin avec la trompe de chasse de mon grand-père, pourrai-je supporter d’être à mon tour ennuyé par ma sœur jouant sans cesse les mêmes notes sur son harmonica ? Non, la liberté est bien autre chose que le droit de faire mes trente-six volontés. C’est la possibilité de choisir comment je vais aimer Notre-Seigneur chaque jour un peu plus. Et ce « Notre Père » me donne une route à suivre, un plan bien simple de la route qui mène au Ciel.

 

  Dans les trois demandes que je fais à chaque Notre Père, je veux soumettre toute ma volonté, tout mon être à la volonté du Bon Dieu, car il sait bien mieux que moi ce dont j’ai besoin, et ce que je peux faire pour lui plaire. O mon Dieu, transformez mon cœur afin que je ne vive que par vous, et pour vous ! Que la Sainte Vierge Marie, qui n’a jamais déplu au Seigneur, soit mon guide et mon modèle dans l’accomplissement de mon devoir d’état. Mon saint ange, gardez-moi bien sur le chemin qui mène dans ce beau royaume qu’est le Paradis.

Germaine Thionville