Le naturalisme

Le naturalisme est cette philosophie qui prétend expliquer le monde et le cours des événements sans qu’il soit nécessaire de recourir au surnaturel. Il s’agit d’un a priori : même si Dieu existe, Il n’intervient pas dans l’existence des hommes.

L’historien naturaliste en sera, par exemple, amené à chercher à expliquer l’épopée de sainte Jeanne d’Arc à l’aide de considérations seulement humaines. Inutile de dire que ses efforts sont particulièrement vains. La disproportion qui existe entre les raisons qu’il donne et l’extraordinaire au quotidien de notre héroïne nationale saute aux yeux de tous ceux qui ne sont pas prisonniers de cet a priori naturaliste.

Il est tout à fait possible de trouver des penseurs atteints par le naturalisme qui sont cependant lucides sur de nombreuses questions que pose le monde contemporain. Nous en trouvons à nos côtés pour dénoncer la démence de la théorie du gender et de la sexualisation non fondée sur la biologie. Certains sont très actifs pour s’exprimer contre la tyrannie mondialiste, les fantasmes du réchauffement climatique ou du transhumanisme. Nous pouvons nous en réjouir, utiliser avec avantage leur réflexion et mener des combats avec eux.

Cependant, leur faiblesse essentielle dans ces batailles, consécutive à leur erreur naturaliste, sera leur rejet ou leur méconnaissance de la dimension surnaturelle des combats. Ils ne croient pas, comme l’a écrit saint Paul, que « ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Dominations, contre les Souverains de ce monde des ténèbres, contre les Esprits du mal qui sont dans les régions célestes1

Une telle méconnaissance de l’ennemi et de sa puissance est fatale dans un combat. Elle entraîne l’inadaptation des armes qu’on emploie. En effet, après avoir désigné les démons comme étant nos adversaires les plus redoutables, saint Paul n’a pas de mal à nous convaincre de nous munir de « la panoplie de Dieu, afin qu’au jour mauvais vous puissiez résister, mettre tout en œuvre et demeurer debout. Debout donc ! Avec aux reins la vérité pour ceinture, avec la justice pour cuirasse, et pour chaussures aux pieds l’empressement à propager l’Evangile de la paix. Avec tout cela, prenez le bouclier de la Foi, grâce auquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais. Recevez aussi le casque du Salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu2. » Mais, nos malheureuses victimes des erreurs naturalistes ignorent autant les ennemis que les armes appropriées que Dieu nous a fabriquées pour combattre dans son armée.

Ajoutons que, trop souvent, ces erreurs ont contaminé et contaminent encore des catholiques plus ou moins profondément. Certains d’entre eux admettent en théorie l’existence des anges déchus mais vivent comme s’ils n’existaient pas. D’autres ont le souci de s’en protéger dans leur vie privée ou familiale mais semblent ne plus s’en souvenir dans les combats politiques. Ce qui les a amenés dans le passé ou les amène encore présentement à mener leurs luttes dans une atmosphère naturaliste, sans se confier à Dieu, sans s’appuyer sur la grâce, sur la prière, sur les sacrements. Et il y a certainement là l’explication de l’insuccès de beaucoup d’entreprises aux buts naturellement sains mais qui furent oublieuses de la dimension religieuse du combat.

Voilà pourquoi il est salutaire de nous replacer sous la protection de saint Michel à qui nous pouvons adresser cette belle prière :

« Archange Saint Michel, priez pour nous.

Prince de la milice céleste,

Recevez-nous parmi vos soldats.

Vengeur des droits de Dieu, armez-nous

chevaliers de sa cause sainte.

Porte-étendard des armées du Christ, gardez-nous de rougir de sa croix.

Vainqueur de Satan, faites que nous ne reculions jamais devant lui.

Ange des batailles, assistez-nous dans les combats de la vie.

Ange de la paix, restaurez en nous l’ordre divin.

Prévôt du paradis, introduisez-nous dans la lumière éternelle.

Ange gardien du peuple des Francs, venez à son aide,

bénissez son épée, sauvez-le de toute « grande pitié »

et que, guidé par vous, il reste à jamais le fils aîné de l’Église

 et le bras de Dieu dans le monde.

Ainsi soit-il. »

 

R.P. Joseph

 

Saint Michel, protégez-nous!

Chers amis,

« Il y a grande pitié au royaume de France.» Comment ne pas entendre résonner ces paroles de l’archange saint Michel à sainte Jeanne d’Arc, dans la triste période où se trouve plongé notre pays ? Mais comme elle nous l’a promis : « En nom Dieu, les hommes d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire1.» C’est donc dans la confiance et l’espérance que nous implorons sans relâche ces grands protecteurs de la France. L’Eglise elle-même nous fait invoquer le chef des milices chaque fois qu’en face des droits de Dieu se dressent les puissances de l’enfer, et c’est plus spécialement contre les entreprises de la franc-maçonnerie dans le monde que Léon XIII eut l’inspiration, en 1884, de demander à tous les prêtres de réciter après leur messe basse les trois Ave Maria, le Salve Regina et la supplication à saint Michel. Pie XI a spécifié que cette supplication serait adressée à saint Michel pour la conversion de la Russie.

Nous avons choisi, en ce millénaire de la pose de la première pierre de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel, de retracer cet évènement et de faire davantage connaître et révérer ce grand archange et nos anges gardiens. Nous avons aussi souhaité présenter certains dangers qui menacent nos familles et dont, sans nul doute, saint Michel saura nous protéger.

Patron protecteur de nombreuses professions :  épiciers, policiers, soldats, boulangers, pâtissiers, tonneliers, parachutistes, saint Michel est celui qui incarne les forces du bien contre celles du mal, il défend les âmes contre les démons à l’heure de la mort et les conduit vers leur juge.

Plusieurs fois dans l’histoire française, on relève l’intervention de saint Michel pour protéger notre pays : Charles Martel, Pépin le Bref, Charlemagne, Philippe-Auguste, saint Louis, sainte Jeanne d’Arc, Bayard, Anne d’Autriche, tous l’ont invoqué et saint Michel a toujours répondu en bénissant le royaume de France. Le roi Louis XIII a promis de faire célébrer le premier mardi de chaque mois, à perpétuité, une messe en son honneur, « pour la sécurité et la prospérité du Royaume ». Les évêques de France lui ont consacré leur pays le 19 mai 1912, aussi, n’hésitons pas à l’invoquer régulièrement, tout particulièrement en ce mois de septembre qui lui est consacré !

Demandons-lui aussi de donner :

– à nos chefs de famille, la force nécessaire pour diriger les leurs dans le droit chemin, sans jamais faiblir ;

– à nos mamans, l’humilité afin qu’elles acceptent de se soumettre à l’autorité de leur époux et qu’elles soient de saintes mères ne succombant pas aux tentations de  mollesse ou de compromis dans l’éducation ;

– à notre jeunesse, le courage d’accomplir la volonté de Dieu en donnant toujours le meilleur d’elle-même sans demi-mesure, ni abandon !

Que ceux qui ont beaucoup reçu ne démissionnent pas devant l’ampleur ou la rugosité de leur devoir.

« Les volontés fléchissent et les courages chancellent : Archange victorieux, ranimez nos ardeurs et communiquez-nous la flamme qui fait les âmes justes et les peuples vaillants ! Veillez tout spécialement sur nos foyers, où la foi et l’innocence subissent de si rudes assauts, et commandez à Satan d’y respecter la paix et la vertu2. »

Que saint Michel en ce mois de septembre « repousse en enfer Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde ! »

Que Notre-Dame du Rosaire en ce mois d’octobre, nous soutienne dans notre combat personnel pour garder foi et fidélité sans concession car « Messire Dieu premier servi ! »

Marie du Tertre

 

Couples fondateurs

Il est de nombreux exemples dans l’histoire des hommes, qu’elle soit politique, artistique ou religieuse, où nous trouvons des « couples-fondateurs », assemblés pour le succès de telle cause ou pour la création de telle institution.

Beaucoup de grands hommes ont leur inspiratrice secrète, telle Madame de Maintenon pour Louis XIV, ou leur muse créatrice, telle Cassandre pour Ronsard, qu’ils le reconnaissent ou non. Et l’influence féminine, si elle n’agit pas directement, sait susciter les plus belles destinées, comme les plus féroces batailles. Nous ne pouvons citer ici toutes les muses artistiques des grands peintres, mais les livres d’histoire de l’art sont remplis de portraits féminins évocateurs de l’inspiration créatrice des égéries de tous les siècles.

De même, les plus grands destins féminins, ont souvent été soutenus par les œuvres d’hommes de qualité, citons seulement l’œuvre de réforme du Carmel de sainte Thérèse d’Avila, docteur de l’Eglise, qui a été prolongée et confortée par saint Jean de la Croix.

On retrouve également ces binômes dans les œuvres conjointes de saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal, de saint Vincent de Paul et sainte Louise de Marillac, de saint Pierre Fourier et de la bienheureuse Alix Le Clerc. Comme si la sainteté de l’un, et son rayonnement, trouvaient écho et leur plein épanouissement dans une œuvre féminine jumelle.

De la même façon que l’homme et la femme sont complémentaires dans la parentalité, nombre de grandes réalisations humaines ont eu besoin pour leur engendrement de « parents spirituels », d’un homme et d’une femme qui ont mis leurs compétences en commun pour œuvrer de concert à l’expansion du bien. C’est, somme toute, une autre façon d’obéir au précepte de la Genèse, donné par le Créateur à Adam et Eve en commun : « Croissez et multipliez ! »

 

Housse de coussin

Chères couturières,

Aujourd’hui, c’est la réalisation d’une housse de coussin que nous vous proposons !

Rapides à confectionner et d’un niveau en couture très facile, ces housses vous permettront d’assortir vos coussins à votre canapé, de décorer la chambre de votre enfant, ou tout simplement de remplacer les housses usées en un tour de main !

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N’hésitez pas à nous faire un retour et bonne cousette !

Atelier couture

 

 

 

L’Etape par Paul Bourget

L’Etape fait partie des premiers romans de la seconde partie de la carrière littéraire de Paul Bourget (1852-1935). Cette dernière commence au tout début du XXe siècle au moment de son retour au catholicisme qu’il avait abandonné à l’adolescence. Sa conversion lui a permis, après qu’il eut étudié les maladies de l’âme, d’en indiquer les remèdes. Hostile au scientisme et à l’incroyance, il prône le retour au catholicisme et s’en prend à la démocratie qu’il accuse de niveler élites et fortunes, d’opposer les classes sociales entre elles et de former des caractères individualistes, ambitieux et aigris. Paul Bourget prend également position en faveur des écoles catholiques, attaquées par le gouvernement de l’époque, qu’il considère comme indispensables à la cohésion nationale et à la morale. Dans ses romans, il s’affiche comme un défenseur de l’ordre social, pour la famille, contre le divorce (dans Le Divorce), pour l’ancienne noblesse (dans L’Emigré) et n’admettra qu’une mobilité sociale progressive dans son roman intitulé L’Etape, publié en 1902.

L’Etape est considéré comme l’archétype de l’œuvre de combat. Le professeur Joseph Monneron, libre penseur, anticlérical, promoteur des principes de la Révolution française, est malheureux dans son ménage mal assorti et déçu par ses enfants. Son fils aîné, Antoine, fréquente les courses et les lieux de plaisir et, pour se procurer de l’argent, en arrive à faire des faux en écritures. Sa fille, Julie, se laisse séduire par un ami de ses frères, Adhémar de Rumesnil, et tire un coup de revolver sur son amant qui l’a abandonnée enceinte. Son dernier fils est un gamin vicieux et mal élevé. Seul le second de ses enfants, Victor, montre une âme élevée mais, fils d’un père anticlérical et jacobin, il est porté vers des idées religieuses qui sont odieuses à celui-ci. De plus, il s’est épris de Brigitte, fille du philosophe catholique Ferrand qui a été autrefois condisciple de son père à l’Ecole normale supérieure. A la fin, l’honnêteté intellectuelle de Joseph Monneron va lui faire admettre la valeur et la générosité de Victor et ne pas s’opposer au bonheur de son fils. Entre temps, le professeur Ferrand va expliquer à son ancien camarade, et c’est la thèse du roman, la cause profonde de ses malheurs. Fils de paysans, Joseph Monneron a voulu s’élever trop vite dans l’échelle sociale pour atteindre une situation à laquelle aucune hérédité, aucune tradition, aucune éducation ne l’avait préparé, au risque de brûler les étapes.

Cette thèse du roman qui lui a donné son titre a, il faut le reconnaître, plutôt mal que bien affronté l’épreuve du temps, au moins dans son côté le plus péremptoire. Fort heureusement, elle ne représente pas, à supposer qu’elle l’ait jamais représenté, l’aspect le plus intéressant de l’ouvrage. Le roman est très bien construit et le lecteur se laisse facilement prendre au jeu de l’intrigue. Paul Bourget y fait preuve de ses qualités d’analyse psychologique de ses personnages. Pour le lecteur du XXIe siècle qui observe les conséquences de la déchristianisation des cadres de la société depuis la fin du XIXe siècle, la description de la famille Monneron montre, au-delà de la réussite universitaire du père de famille, la faillite des illusions rousseauistes des doctrinaires de la Révolution de 1789 et les limites d’une morale qui se refuse à admettre un fondement transcendant. La mauvaise appréhension de la réalité qui en résulte entraîne de nombreuses déconvenues dans l’éducation des enfants. La grandeur d’âme et la générosité des héros catholiques du roman forment un vif contraste avec les traits moins flatteurs des personnages non catholiques. Le roman contient également une description intéressante de la société parisienne du début du siècle dernier et fait aussi croiser le lecteur avec un abbé démocrate qui essaye, avec une bonne foi à toute épreuve, de réconcilier le catholicisme avec les principes de 1789, ainsi qu’avec le fondateur d’une université populaire, type intéressant du juif idéaliste absorbé par des rêves de régénération sociale.

Paul Bourget rejette le déterminisme physiologique d’Emile Zola et explique la psychologie des individus par leur vie intérieure. Pour lui, la vie n’apparaît incohérente qu’aux esprits incapables d’identifier les causes de leurs comportement. Cette anatomie morale, si on poussait ce concept jusqu’à son point extrême, réduirait à peu de choses le rôle de la liberté et de la volonté des personnes et contribuerait à rétablir le déterminisme que l’auteur entend combattre. Les personnages de L’Etape peuvent en ressortir très, voire trop construits, ce qui donne une certaine visibilité mais peut-être un peu de lourdeur à ce qui peut légitimement apparaître comme un parti-pris du romancier. L’ouvrage souligne enfin le rôle essentiel joué dans la société par la famille que l’auteur conçoit comme un relais indispensable entre la Nation et les individus qui la composent. 

 

Thierry de la Rollandière