Dieu les bénit : Soyez féconds, dit-il, multipliez,
remplissez la terre et soumettez-la1.»
L’homme et la femme, différents mais complémentaires…
Non, l’homme n’est pas une femme et la femme n’est pas un homme.
Selon Serge Abad-Gallardo2, ancien vénérable maître franc-maçon, la Franc-maçonnerie veut « voir émerger un homme nouveau, androgyne, qui déciderait de sa vie comme de sa mort ».
La différence entre les hommes et les femmes, évidente depuis toujours, nécessite d’être maintenant démontrée, tant est prégnante la déconstruction des humains mise en œuvre par de nombreuses instances de la société (Education nationale, presse, lois…).
Il me semble que, dans l’histoire de l’humanité, il n’avait jusque-là jamais été utile de « prouver » cette différence et cette complémentarité entre les humains. Toutes les perversions en la matière existent sans doute depuis le péché originel, mais nier la différence et la complémentarité des sexes n’est devenu un sujet que très récemment. C’est dire jusqu’à quelle folie l’éloignement volontaire de Dieu a pu conduire les hommes !
Cette « réalité irréfutable3 » combattue par des sophismes ridicules sur le choix de son genre est devenue presque difficile à défendre tant il est parfois humiliant de ne proférer que des évidences…
La volonté d’aller contre l’ordre divin, qui est en l’occurrence l’évident ordre de la nature, est manifestement diabolique. Pourquoi nier que l’homme est l’homme et la femme la femme ? Pourquoi aller jusqu’à faire des exposés sur ce sujet dans des écoles maternelles si ce n’est pour détruire l’homme tel que Dieu l’a créé ?
Le catholique sera peu enclin à verser dans de telles perversités mais devra rester prudent quant aux évolutions qui y conduisent !
Pendant les siècles de chrétienté, et même de civilisation pour les nations non chrétiennes, tout différenciait l’homme de la femme… La tenue vestimentaire, le rôle dans la société – même si Jeanne, chef de guerre, ou Blanche de Castille, régente, jouèrent des rôles propres aux hommes – les comportements reflétaient le rôle de chacun dans la société. Il s’agit maintenant d’uniformiser à marche forcée le rôle de chacun. Ainsi n’est-il pas choquant de voir parler sérieusement le grand patron d’une multinationale de l’importance qu’il accorde à la « parité » dans son entreprise.
La volonté de destruction de cet ordre voulu par Dieu s’inscrit méthodiquement dans notre monde « post-chrétien ». Et cette idéologie s’impose de force ! Cela commence à se faire dans l’Education Nationale par la perverse idéologie du « genre », ou dans l’administration par la nouvelle dénomination de parent 1 et parent 2, ou encore dans la parité dans les institutions, tout cela partant de théories fumeuses fondées sur quelques exceptions biologiques très rares chez les humains4. Les exemples fourmillent et finissent par nous influencer nous-mêmes !
Alors que faire ?
D’abord parler clairement ! Cette théorie contredit tellement le bon sens qu’il est facile de la démonter ! Ensuite, conserver cet héritage de la civilisation qui en tout différencie les hommes des femmes !
Cela commence par la tenue ! En évitant les tenues viriles pour les femmes et les tenues « efféminées » pour les hommes. Nous sommes toujours consternés de voir nos garçons vêtus de couleurs « féminines ».
Ensuite la vie courante ! S’il est normal que les garçons aident à la cuisine et que les filles aident au chargement du bois, il est bien que, globalement, chacun ait son rôle défini dans la vie courante !
Et si on le peut, orienter nos enfants vers leur vraie vocation. Il est bien que les épouses restent au foyer et que les maris aient un travail rémunéré. Certes, les nécessités financières peuvent imposer des infractions à cette règle mais si on peut éviter…
Prions sainte Anne de nous aider dans notre délicate mission !
Des grands-parents
1 (Gen 1, 28)
2 Serge Abad-Gallardo, ancien vénérable maître franc-maçon, Valeurs Actuelles N° 4511 du 11 au 17 mai 2023
3 Eugénie Bastié, Sauver la différence des sexes , Gallimard
4 Théories bâties à partir d’exceptions à laquelle nous répondrons avec humour par une citation d’Audiard « Il existe aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre ! »
pour soulager mon épouse de temps en temps… Je ne peux pas arrêter de regarder mes messages professionnels, ni le week-end ni le soir…Ensuite, comme un adolescent qui mûrit, il faut juste essayer et persévérer sans se décourager lorsque l’expérience n’est pas réussie du premier coup.Invoquons les grâces du sacrement de notre mariage, mettons-nous à genoux et animons la prière familiale. Nous saurons faire avec notre style. La grâce de Dieu passera !Prenons un livre d’images ou d’histoires avec les enfants ou des Lego : en nous mettant à leur portée nous les rendrons heureux de ces moments en commun et leurs réactions nous guideront. Aidons à la vaisselle ou au soin des enfants et nous apprendrons. Que faire si notre épouse « est plus habile, plus intelligente, plus expérimentée, plus énergique que nous ? Ou même si elle est plus pieuse que nous ? Ne doit-elle pas à ce moment au moins reprendre la direction spirituelle de la famille ? Qui dans la Sainte Famille était plus intimement lié à Dieu : saint Joseph ou Marie ? La réponse est claire, et malgré tout Marie s’est soumise à saint Joseph2 ».Mesdames, attention à ne pas tomber dans l’excès en voulant être une femme parfaite, une épouse modèle, ou une cheftaine attentionnée. Celle qui se précipite au-devant de son mari et de tous ses désirs, celle qui anticipe tout, toute seule et toujours. Certes, il est bon d’aller au-devant des besoins de son mari (ou de son épouse). Mais le mari aussi a besoin de se sentir « bon à quelque chose » dans la vie de famille ! S’il se sent « bon à rien » parce que vous ne savez pas l’impliquer, lui donner l’occasion d’exprimer son amour dans la vie de famille malgré ses maladresses, comment quittera-t-il ses restes d’adolescent ?Notre persévérance, avec le soutien discret mais réel de notre épouse, nous fera progresser étape par étape, dépouiller le vieil homme et revêtir l’homme nouveau. Ainsi, le père de famille pourra jouer pleinement son rôle, parfaitement complémentaire de celui de son épouse : tête du foyer, chef de famille, source de vie pour son entourage, exemplaire et disponible3. Ainsi, le père sera source de joie et de paix pour ceux qui l’entourent et pour lui-même. La grâce de notre mariage est notre certitude. Sachons y recourir souvent ! Hervé Lepère
Ressemblez-vous parfois à Guillaume ? Son épouse lui reproche régulièrement son esprit de contradiction. Elle s’agace de voir son intolérance envers ceux qui ne pensent pas comme lui, son hypersensibilité toujours prête à voir un casus belli dans la moindre intervention des beaux-parents, son énervement face aux réactions des enfants ou aux exigences de leurs professeurs, son silence farouche derrière une revue ou l’ordinateur…Ce type d’attitude est une cause fréquente de difficultés en ménage, il vient rarement de défauts d’adultes mais est souvent le signe d’une adolescence mal dépassée1.Souvenons-nous : « Les comportements variés de l’adolescent tirent leur explication du besoin foncier de protéger, d’affirmer, d’affermir une personnalité naissante. L’opposition de l’adolescent aux idées des autres est une manière maladroite de poser sa personnalité ; et quand on ne le laisse pas s’exprimer, son mutisme est une autre façon de s’opposer. Jaloux de son autonomie, il se garde des influences et des pressions : des radars ultra-sensibles le préviennent de toute tentative d’incursion d’une volonté étrangère. Le non-conformisme de ses manières trahit son ombrageuse volonté d’indépendance, et quand il lui faut se plier aux « usages », la mauvaise humeur proclame que son âme, elle du moins, ne plie pas .» Examinons-nous. Bien sûr, notre psychologie juvénile est dépassée depuis longtemps, mais sommes-nous totalement dépouillés de comportements adolescents dont l’habitude fut parfois prise au début du mariage pour protéger notre personnalité restée fragile ?Il ne s’agit pas seulement de comportements attardés, c’est notre personnalité profonde qui peut rester adolescente, cachée derrière un « personnage » exerçant une fonction sociale. Pour la majorité des hommes, l’engagement social, la prise de responsabilités familiales et professionnelles est l’étape nécessaire pour progresser en maturité. Pour certains hélas, cela devient un jeu de rôles, un bal masqué avec ses postures, son vocabulaire, ses tics, son décor. Qui se cache vraiment derrière l’homme d’affaires (intègre !), le paroissien (modèle !), le militant (inlassable !) ? On devient excessif pour se rassurer alors qu’on se dupe soi-même. Mais la vie de famille n’est pas un bal masqué ! Les enfants en particulier ont vite fait de repérer les défauts de la cuirasse et les fausses moustaches, les vertus postiches. Le foyer devient inconfortable pour le père adolescent attardé, mais encore davantage pour sa femme et ses enfants. Il faut donc casser cette personnalité artificielle et ce jeu de rôles, ou ce qu’il en reste encore chez nous, pour devenir vrais. Rien n’est perdu même après plusieurs années de mariage ! Bien sûr, ce sera un effort réel mais l’amour et la grâce vont réussir le miracle. Comment y arriver ? La première étape est de prendre conscience de ce qui reste adolescent en nous : écoutons notre épouse, nos vrais amis. Détectons les moments où nous manquons >>> >>> de confiance en nous, où nous n’osons pas, où nous nous retirons du jeu – non par une décision réfléchie – mais par confort.Je ne sais pas jouer avec les enfants, leur raconter une histoire, diriger la prière… J’ai peur de me tromper en bricolant… Je n’ai pas le temps de faire le lit ou la vaisselle, ou de donner les bains
1 Citations et plusieurs adaptations : Henri Caffarel, Aux carrefours de l’amour. 2 Abbé Ludger Grün, Le vin de Cana – Vivre du sacrement de mariage.3 Abbé Troadec, La Famille Catholique.
Diffusez votre RevueSi vous connaissez des personnes susceptibles d’être intéressées par notre revue, adressez-nous un mail en précisant leur nom, leur adresse, leur adresse mail et leur numéro de téléphone ; nous leur enverrons un numéro gratuit dans les mois qui viennent. Parlez de nous dans vos lieux de messes, proposez un envoi gratuit et/ou une affiche. Nous serons heureux de faire connaître gratuitement notre revue.
pour soulager mon épouse de temps en temps… Je ne peux pas arrêter de regarder mes messages professionnels, ni le week-end ni le soir…Ensuite, comme un adolescent qui mûrit, il faut juste essayer et persévérer sans se décourager lorsque l’expérience n’est pas réussie du premier coup.Invoquons les grâces du sacrement de notre mariage, mettons-nous à genoux et animons la prière familiale. Nous saurons faire avec notre style. La grâce de Dieu passera !Prenons un livre d’images ou d’histoires avec les enfants ou des Lego : en nous mettant à leur portée nous les rendrons heureux de ces moments en commun et leurs réactions nous guideront. Aidons à la vaisselle ou au soin des enfants et nous apprendrons. Que faire si notre épouse « est plus habile, plus intelligente, plus expérimentée, plus énergique que nous ? Ou même si elle est plus pieuse que nous ? Ne doit-elle pas à ce moment au moins reprendre la direction spirituelle de la famille ? Qui dans la Sainte Famille était plus intimement lié à Dieu : saint Joseph ou Marie ? La réponse est claire, et malgré tout Marie s’est soumise à saint Joseph2 ».Mesdames, attention à ne pas tomber dans l’excès en voulant être une femme parfaite, une épouse modèle, ou une cheftaine attentionnée. Celle qui se précipite au-devant de son mari et de tous ses désirs, celle qui anticipe tout, toute seule et toujours. Certes, il est bon d’aller au-devant des besoins de son mari (ou de son épouse). Mais le mari aussi a besoin de se sentir « bon à quelque chose » dans la vie de famille ! S’il se sent « bon à rien » parce que vous ne savez pas l’impliquer, lui donner l’occasion d’exprimer son amour dans la vie de famille malgré ses maladresses, comment quittera-t-il ses restes d’adolescent ?Notre persévérance, avec le soutien discret mais réel de notre épouse, nous fera progresser étape par étape, dépouiller le vieil homme et revêtir l’homme nouveau. Ainsi, le père de famille pourra jouer pleinement son rôle, parfaitement complémentaire de celui de son épouse : tête du foyer, chef de famille, source de vie pour son entourage, exemplaire et disponible3. Ainsi, le père sera source de joie et de paix pour ceux qui l’entourent et pour lui-même. La grâce de notre mariage est notre certitude. Sachons y recourir souvent ! Hervé Lepère
Ressemblez-vous parfois à Guillaume ? Son épouse lui reproche régulièrement son esprit de contradiction. Elle s’agace de voir son intolérance envers ceux qui ne pensent pas comme lui, son hypersensibilité toujours prête à voir un casus belli dans la moindre intervention des beaux-parents, son énervement face aux réactions des enfants ou aux exigences de leurs professeurs, son silence farouche derrière une revue ou l’ordinateur…Ce type d’attitude est une cause fréquente de difficultés en ménage, il vient rarement de défauts d’adultes mais est souvent le signe d’une adolescence mal dépassée1.Souvenons-nous : « Les comportements variés de l’adolescent tirent leur explication du besoin foncier de protéger, d’affirmer, d’affermir une personnalité naissante. L’opposition de l’adolescent aux idées des autres est une manière maladroite de poser sa personnalité ; et quand on ne le laisse pas s’exprimer, son mutisme est une autre façon de s’opposer. Jaloux de son autonomie, il se garde des influences et des pressions : des radars ultra-sensibles le préviennent de toute tentative d’incursion d’une volonté étrangère. Le non-conformisme de ses manières trahit son ombrageuse volonté d’indépendance, et quand il lui faut se plier aux « usages », la mauvaise humeur proclame que son âme, elle du moins, ne plie pas .» Examinons-nous. Bien sûr, notre psychologie juvénile est dépassée depuis longtemps, mais sommes-nous totalement dépouillés de comportements adolescents dont l’habitude fut parfois prise au début du mariage pour protéger notre personnalité restée fragile ?Il ne s’agit pas seulement de comportements attardés, c’est notre personnalité profonde qui peut rester adolescente, cachée derrière un « personnage » exerçant une fonction sociale. Pour la majorité des hommes, l’engagement social, la prise de responsabilités familiales et professionnelles est l’étape nécessaire pour progresser en maturité. Pour certains hélas, cela devient un jeu de rôles, un bal masqué avec ses postures, son vocabulaire, ses tics, son décor. Qui se cache vraiment derrière l’homme d’affaires (intègre !), le paroissien (modèle !), le militant (inlassable !) ? On devient excessif pour se rassurer alors qu’on se dupe soi-même. Mais la vie de famille n’est pas un bal masqué ! Les enfants en particulier ont vite fait de repérer les défauts de la cuirasse et les fausses moustaches, les vertus postiches. Le foyer devient inconfortable pour le père adolescent attardé, mais encore davantage pour sa femme et ses enfants. Il faut donc casser cette personnalité artificielle et ce jeu de rôles, ou ce qu’il en reste encore chez nous, pour devenir vrais. Rien n’est perdu même après plusieurs années de mariage ! Bien sûr, ce sera un effort réel mais l’amour et la grâce vont réussir le miracle. Comment y arriver ? La première étape est de prendre conscience de ce qui reste adolescent en nous : écoutons notre épouse, nos vrais amis. Détectons les moments où nous manquons >>> >>> de confiance en nous, où nous n’osons pas, où nous nous retirons du jeu – non par une décision réfléchie – mais par confort.Je ne sais pas jouer avec les enfants, leur raconter une histoire, diriger la prière… J’ai peur de me tromper en bricolant… Je n’ai pas le temps de faire le lit ou la vaisselle, ou de donner les bains
1 Citations et plusieurs adaptations : Henri Caffarel, Aux carrefours de l’amour. 2 Abbé Ludger Grün, Le vin de Cana – Vivre du sacrement de mariage.3 Abbé Troadec, La Famille Catholique.
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Ce type d’attitude est une cause fréquente de difficultés en ménage, il vient rarement de défauts d’adultes mais est souvent le signe d’une adolescence mal dépassée1.
Souvenons-nous : « Les comportements variés de l’adolescent tirent leur explication du besoin foncier de protéger, d’affirmer, d’affermir une personnalité naissante. L’opposition de l’adolescent aux idées des autres est une manière maladroite de poser sa personnalité ; et quand on ne le laisse pas s’exprimer, son mutisme est une autre façon de s’opposer. Jaloux de son autonomie, il se garde des influences et des pressions : des radars ultra-sensibles le préviennent de toute tentative d’incursion d’une volonté étrangère. Le non-conformisme de ses manières trahit son ombrageuse volonté d’indépendance, et quand il lui faut se plier aux « usages », la mauvaise humeur proclame que son âme, elle du moins, ne plie pas .»
Examinons-nous. Bien sûr, notre psychologie juvénile est dépassée depuis longtemps, mais sommes-nous totalement dépouillés de comportements adolescents dont l’habitude fut parfois prise au début du mariage pour protéger notre personnalité restée fragile ?
Il ne s’agit pas seulement de comportements attardés, c’est notre personnalité profonde qui peut rester adolescente, cachée derrière un « personnage » exerçant une fonction sociale. Pour la majorité des hommes, l’engagement social, la prise de responsabilités familiales et professionnelles est l’étape nécessaire pour progresser en maturité. Pour certains hélas, cela devient un jeu de rôles, un bal masqué avec ses postures, son vocabulaire, ses tics, son décor. Qui se cache vraiment derrière l’homme d’affaires (intègre !), le paroissien (modèle !), le militant (inlassable !) ? On devient excessif pour se rassurer alors qu’on se dupe soi-même.
Mais la vie de famille n’est pas un bal masqué ! Les enfants en particulier ont vite fait de repérer les défauts de la cuirasse et les fausses moustaches, les vertus postiches. Le foyer devient inconfortable pour le père adolescent attardé, mais encore davantage pour sa femme et ses enfants.
Il faut donc casser cette personnalité artificielle et ce jeu de rôles, ou ce qu’il en reste encore chez nous, pour devenir vrais. Rien n’est perdu même après plusieurs années de mariage ! Bien sûr, ce sera un effort réel mais l’amour et la grâce vont réussir le miracle.
Comment y arriver ? La première étape est de prendre conscience de ce qui reste adolescent en nous : écoutons notre épouse, nos vrais amis. Détectons les moments où nous manquons de confiance en nous, où nous n’osons pas, où nous nous retirons du jeu – non par une décision réfléchie – mais par confort.
Je ne sais pas jouer avec les enfants, leur raconter une histoire, diriger la prière… J’ai peur de me tromper en bricolant… Je n’ai pas le temps de faire le lit ou la vaisselle, ou de donner les bains pour soulager mon épouse de temps en temps… Je ne peux pas arrêter de regarder mes messages professionnels, ni le week-end ni le soir…
Ensuite, comme un adolescent qui mûrit, il faut juste essayer et persévérer sans se décourager lorsque l’expérience n’est pas réussie du premier coup.
Invoquons les grâces du sacrement de notre mariage, mettons-nous à genoux et animons la prière familiale. Nous saurons faire avec notre style. La grâce de Dieu passera !
Prenons un livre d’images ou d’histoires avec les enfants ou des Lego : en nous mettant à leur portée nous les rendrons heureux de ces moments en commun et leurs réactions nous guideront. Aidons à la vaisselle ou au soin des enfants et nous apprendrons.
Que faire si notre épouse « est plus habile, plus intelligente, plus expérimentée, plus énergique que nous ? Ou même si elle est plus pieuse que nous ? Ne doit-elle pas à ce moment au moins reprendre la direction spirituelle de la famille ? Qui dans la Sainte Famille était plus intimement lié à Dieu : saint Joseph ou Marie ? La réponse est claire, et malgré tout Marie s’est soumise à saint Joseph2 ».
Mesdames, attention à ne pas tomber dans l’excès en voulant être une femme parfaite, une épouse modèle, ou une cheftaine attentionnée. Celle qui se précipite au-devant de son mari et de tous ses désirs, celle qui anticipe tout, toute seule et toujours. Certes, il est bon d’aller au-devant des besoins de son mari (ou de son épouse). Mais le mari aussi a besoin de se sentir « bon à quelque chose » dans la vie de famille ! S’il se sent « bon à rien » parce que vous ne savez pas l’impliquer, lui donner l’occasion d’exprimer son amour dans la vie de famille malgré ses maladresses, comment quittera-t-il ses restes d’adolescent ?
Notre persévérance, avec le soutien discret mais réel de notre épouse, nous fera progresser étape par étape, dépouiller le vieil homme et revêtir l’homme nouveau.
Ainsi, le père de famille pourra jouer pleinement son rôle, parfaitement complémentaire de celui de son épouse : tête du foyer, chef de famille, source de vie pour son entourage, exemplaire et disponible3.
Ainsi, le père sera source de joie et de paix pour ceux qui l’entourent et pour lui-même. La grâce de notre mariage est notre certitude. Sachons y recourir souvent !
Hervé Lepère
1 Citations et plusieurs adaptations : Henri Caffarel, Aux carrefours de l’amour.
2 Abbé Ludger Grün, Le vin de Cana – Vivre du sacrement de mariage.
Que deux êtres aussi différents que l’homme et la femme arrivent à s’ajuster en une entité vivante, le couple : voilà bien un des miracles du mariage. Ce n’est qu’à la longue qu’on se rend compte de la profondeur de leur différence. Homme et femme n’ont pas seulement des idées différentes, mais ils pensent et ressentent tous les éléments de leur vie selon un mode différent.
Cette opposition psychologique est fondée en partie sur leurs fonctions biologiques. La femme qui conçoit et forme en elle un enfant, qui l’allaite, l’éduque et le construit pas à pas pendant des années, est douée d’une compréhension naturelle pour ce qui est vivant, animé, personnel.
L’homme, en revanche, confie son germe à la femme et ne s’occupe plus de son développement. En revanche, il est appelé à construire une habitation pour sa famille, à lui procurer la nourriture, à la défendre. Son orientation est donc avant tout technique, son objet étant les choses inanimées qu’on peut partager et ajuster à volonté. Son œuvre, il peut la faire et défaire une douzaine de fois afin de la perfectionner toujours plus. L’homme « classique » sera l’artisan, l’inventeur, l’explorateur, le chevalier sans peur et sans reproche. Son désir de perfection le rendra souvent révolutionnaire, tandis que la femme a un trait conservateur. Elle conserve la vie !
En raison de leurs fonctions propres, l’homme et la femme ne verront donc pas la vie sous le même aspect. La femme a une tendance à regarder les objets inanimés comme des êtres vivants tandis que l’homme, lui, cherche à démonter le « mécanisme intérieur » des êtres vivants. […] L’homme a une logique uniforme pour toute chose […]. Pour lui, deux fois deux font quatre, en tout temps et sous toutes les latitudes. La femme, elle, voit dans chaque personne un être unique, qui doit être compris comme tel et qu’on ne peut assimiler à aucun autre. Elle a l’esprit de finesse et trouve que la logique reste toujours à la surface. Aussi pour elle, deux fois deux ne font jamais exactement quatre. Ce n’est pas un manque de logique comme le croient volontiers les hommes, mais une mathématique appliquée à la vie, qui est l’élément de la femme. Tous les biologistes savent en effet que dans le règne du vivant, deux fois deux ne font jamais exactement quatre.
Or ces deux modes de pensée de l’homme et de la femme s’appliquent aussi à la manière dont ils éprouvent leur propre vie. La femme est une unité indissoluble de corps, d’âme et d’esprit. Un souci, une émotion, se traduiront très vite chez elle par un trouble physique, tandis qu’une fatigue ou indisposition physique aura tout de suite une répercussion psychologique. L’homme fait des cloisons étanches entre le corps, l’âme et l’esprit c’est pourquoi il ne se connaît jamais aussi bien que la femme, il se frappe davantage quand son corps est malade, il ne comprend pas ses rêves et a peur du mystère de la Vie. La femme, qui est douée de cette compréhension naturelle de la vie et des personnes, est plus sûre d’elle que l’homme. Inversement l’homme ressent, plus ou moins consciemment, un certain sentiment d’infériorité à son égard. C’est pourquoi l’épouse avisée tâchera toujours d’atténuer ce sentiment d’infériorité chez son mari, en lui faisant confiance, en l’admirant, en l’inspirant de son intuition et de son sentiment vital. Inspirer veut dire insuffler à quelqu’un ce qu’il n’a pas.
Voilà quelques traits de caractère des deux êtres qui s’affrontent dans le mariage. Cela signifie qu’ils vont avoir quelque peine à s’entendre, qu’ils vont se reprocher leur « manque de compréhension » ou leur « manque de logique ». Peut-être même qu’ils n’arriveront jamais à se comprendre « parfaitement ». Mais est-ce nécessaire, au fond ? […] Point n’est besoin de se comprendre jusqu’au fond pour s’aimer, pour se compléter, pour former un couple. Aussi bien ces quelques explications n’ont pas pour but d’augmenter nos connaissances psychologiques afin de permettre une pleine compréhension entre mari et femme : à cela des volumes ne suffiraient pas. Elles voudraient simplement montrer au mari que si sa femme pense tout autrement que lui, ce n’est pas par « bêtise », mais parce qu’elle est d’essence différente. Et elles voudraient consoler la femme sur « l’incompréhension » de son mari en lui montrant que la fonction de celui-ci n’est pas de la comprendre parfaitement mais de l’aimer en chevalier.
Dans le couple, dans l’ « être conjugal », le mari est le « chef », c’est-à-dire la tête, la femme est le « cœur »1. Leurs fonctions respectives se distinguent et se complètent en parfaite analogie avec ces deux organes. Le mari regarde et écoute au loin, il parle au nom du couple, il dirige la marche commune ; la femme nourrit et réchauffe toute la famille, sa présence bienveillante est partout ; là où elle manque, on ressent un vide mortel. Mieux chaque époux acceptera sa propre fonction, plus il jouira de la fonction de son conjoint.
La différence entre homme et femme se traduit même dans notre attitude envers Dieu. En effet, Dieu n’a pas créé d’être asexué, mais il a créé l’homme et la femme et il leur parle à chacun différemment. En lisant la Bible, on est frappé de voir combien souvent Dieu « envoie » un homme. Il envoie Moïse, il envoie Gédéon, il envoie Nathan et tous les prophètes ; enfin il envoie Jésus, son Fils, et celui-ci envoie ses disciples « comme des brebis parmi les loups ». Or il n’est jamais dit que Dieu envoie une femme, bien qu’il y ait eu des prophétesses et même, si nous pensons à Déborah, des femmes qui s’entendaient mieux à la guerre que les hommes.
Cet être sans cesse porté au dehors de lui-même, qui cherche toujours à se dépasser, à créer du nouveau, qui poursuit une image intérieure et cherche à la réaliser coûte que coûte, cet être qui est toujours prêt à renier ce qu’il a fait pour inventer du meilleur, cet être fier et inquiet, destructeur et constructeur de villes – l’homme -, Dieu s’en sert pour ses plans. L’homme est comme une flèche dans la main de Dieu. Sa liberté consiste à accomplir Sa volonté. Car tant qu’une flèche repose à terre, elle n’est pas libre, ce n’est que quand elle est envoyée, quand elle vole en l’air qu’elle est vraiment libre. Ainsi en est-il de l’homme.
La femme, au contraire, assiste à la création de Dieu dans son propre sein, dans son enfant. « Elle conserve sa Parole et la repasse dans son cœur.» Sa grande œuvre est simplement de dire oui à Son appel. « Me voici : je suis la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole ! … »
Toutes les énigmes ont des solutions. L’énigme de la femme pour son mari, celle du mari pour sa femme, trouvent leur solution à l’instant où nous nous rendons compte qu’elles ne sont qu’une petite facette d’un grand mystère. Et qu’en vivant le mystère de notre mariage, en le vivant dans tous ses détails quotidiens et charnels, nous participons au grand Mystère dont il est l’image et qui est tout notre salut.
« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?
La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.
Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !
Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. Sa méditation, même hors du temps du Carême, est source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.
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Je me recueille quelques instants, et je me mets en votre présence, ô très Sainte Trinité. Je veux rentrer en mon âme comme en un sanctuaire, pour y adorer Votre Divine Majesté, et méditer avec fruit ce moment de la douloureuse Passion de mon Sauveur.
Deuxième station : Jésus est chargé de sa croix.
Composition de lieu
Au milieu des cris de haine de la foule et des invectives des soldats romains, je vois mon doux Sauveur recevoir sur ses épaules ensanglantées par la flagellation, le patibulum, cette lourde poutre de bois sur laquelle seront clouées ses adorables mains.
Corps de la méditation
Le prince des ténèbres se frotte les mains en ricanant : ce Jésus n’est finalement pas si puissant qu’il paraissait : il a suffi d’une nuit de supplices pour le transformer en loque humaine, et à présent, le voilà qui marche, lourdement chargé, vers le supplice réservé aux criminels et aux esclaves. Dans quelques instants, il perdra la vie, après avoir perdu tout honneur, sur son gibet. Quel aveuglement pour celui qui fut l’ange de la lumière, le plus beau et le plus intelligent de ses compagnons ! Il ne voit pas la victoire qui se dessine dans la souffrance, il n’imagine pas un seul instant son Dieu descendre aussi bas pour nous racheter. Il ne comprend pas, en un mot, ce qui pousse Notre-Seigneur à accomplir tout cela : l’Amour !
O bon Jésus, vous prenez votre croix, vous l’embrassez, vous l’aimez, malgré les souffrances indicibles qu’elle vous procure ! Cette croix, c’est le sacrifice sublime de votre honneur et de votre vie, pour réparer nos péchés. C’est la preuve de votre amour, pour votre Père et pour nous. Pour votre Père, dont la perfection demandait justice pour nos fautes, et pour nous dont vous avez pris l’humanité pour racheter notre faiblesse. Seul un Dieu pouvait réparer l’offense faite à Dieu !
La croix, c’est l’arme invincible de notre salut, qui depuis ce jour du Vendredi Saint, a largement fait ses preuves : « Par ce signe, tu vaincras », a lu Constantin dans le ciel un jour de grande bataille. Par ce signe les démons sont chassés, les péchés pardonnés. Nous commençons et nous terminons notre journée par le signe de la Croix, acte de Foi, d’Espérance et de Charité tout en un.
Colloque
O Bon et très doux Jésus, cette croix est mon seul espoir, car c’est le moyen que vous-même avez choisi pour que les portes du Paradis me soient à nouveau ouvertes ! Donnez-moi de comprendre un peu plus l’Amour qui vous a porté à ce sacrifice suprême, et de vous rendre avec reconnaissance tout l’amour que peut contenir mon pauvre cœur. Ma chère Maman du Ciel, et vous mon saint Ange, je me tourne vers vous afin que vous présentiez à mon divin Sauveur ma vie et mon honneur, que je lui offre tout entier et sans retour, par amour.
Le 15 avril 2019, chacun vivait avec émotion le terrible incendie qui ravageait Notre-Dame, assistant impuissant à la chute de sa flèche s’écroulant au fond du brasier ardent. Les réactions des autorités politiques et religieuses ne se firent pas attendre et, comme souvent, il y eut polémique, précisément à propos de sa reconstruction. Pourtant, avant de reconstruire, il faut évaluer l’ampleur des dégâts et nettoyer les lieux. Et c’est là qu’interviennent l’INRAP (Institut National d’Archéologie Préventive), le LRMH (Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques), épaulés par de nombreux spécialistes archéologues, historiens ou historiens de l’art de l’Université ou du CNRS. Les ruines fumantes de Notre-Dame devinrent alors un chantier archéologique à ciel ouvert dont l’étude des gravats, devenus vestiges archéologiques, nous dévoile aujourd’hui une part des secrets de cette cathédrale de plus de 800 ans.
Une hauteur sous voûte record à l’époque :
Paradoxalement, Notre-Dame, qui attire foule de visiteurs et de fidèles chaque année, a rarement été étudiée, au point que des zones d’ombres demeurent, notamment autour de la prouesse architecturale qu’elle représente. La hauteur des voûtes atteignant les 33,50 m dans la nef, et réputée la plus haute de son temps, demeurait, jusqu’à l’incendie, une énigme. Les portions de voûtes tombées au sol ou partiellement effondrées livrèrent quelques explications en la matière. Véritable manteau de pierre, ces voûtes d’ogive sexpartites de 12 à 15 cm d’épaisseur sont étonnamment fines. Par comparaison, celles de la cathédrale Saint-Étienne de Sens, première cathédrale où la voûte d’ogive sexpartite est utilisée, avoisinent les 30 cm d’épaisseur, soit le double. Plus lourde, la voûte ne peut donc s’élever aussi haut et se contente d’atteindre les 30 m de hauteur. L’architecte anonyme de Notre-Dame de Paris a donc réussi la prouesse d’amincir les voûtes pour dépasser de peu le record de hauteur de l’époque, record qui sera battu ensuite par les cathédrales de Bourges, Amiens et Beauvais.
Le puzzle du grand arc doubleau :
Les blocs de pierre tombés au sol, notamment les claveaux composant les arcs doubleaux de la nef, révèlent également les gestes des tailleurs de pierre, les outils utilisés ainsi que l’organisation générale du chantier de construction. Ainsi, afin de limiter les erreurs d’assemblage, chaque face des claveaux était gravée d’une croix ou d’un autre signe qui permettait de reconnaître facilement la face de pose de la face d’attente, visible jusqu’à la pose de la pierre suivante. Les tailleurs de pierre produisaient les blocs en série, mais prenaient soin de préciser leur ordre d’installation aux ouvriers. De même, la taille des pierres impliquait la réalisation d’encoches, utiles pour maintenir avec des perches en bois les arcs une fois montés durant le temps de séchage. Grâce à ces indices minimes, les archéologues sollicités pour le chantier de reconstruction réalisèrent un puzzle géant du grand arc doubleau écroulé de la nef et surent, après maints rebondissements et aidés des nouvelles technologies, redonner sa place à chaque claveau en vue d’une réutilisation pour la reconstruction de l’édifice.
Une charpente du XIIIe siècle, témoin de la sylviculture médiévale :
Principale victime de l’incendie, la charpente médiévale, rare survivante du XIIIe siècle, a maintenant volé en fumée. En chêne, elle tenait sa résistance et sa structure aux connaissances médiévales en matière de sylviculture. Contrairement à une idée répandue, les bâtisseurs médiévaux n’ont pas déforesté l’Europe entière pour les besoins de leurs constructions. Bien au contraire, les forêts étaient cultivées en fonction des besoins. Il s’agissait alors de produire des chênes jeunes et fins, adaptés aux besoins des charpentes médiévales. Ceux-ci étaient cultivés en taillis comme la forêt de Gabor (Tarn) en présente encore. Un gros chêne initial était d’abord coupé au ras du sol, puis de cette souche renaissaient 3 à 5 rejets, qui poussaient ainsi ensemble, en compétition et sans lumière latérale. Ils poussaient donc très vite très haut pour avoir de la lumière et ne pouvaient développer de branches latérales en raison de la densité du peuplement de la forêt. En 50-60 ans, il était ainsi possible d’obtenir des arbres jeunes et droits, à partir desquels pouvaient être débitées des poutres solides, longues et de 10 m sans nœuds. Une forêt de 3 à 4 hectares suffisait donc pour approvisionner un chantier.
Puis les arbres, une fois abattus, étaient taillés a minima à la hache en suivant le fil du bois, c’est-à-dire que le cœur du chêne était préservé et que ses sinuosités étaient respectées de manière à conserver la solidité de l’ensemble. Les poutres obtenues étaient ainsi parfois courbes, mais demeuraient robustes et surtout, en raison de la jeunesse de l’arbre abattu, étaient flexibles et résistantes au vent, qualité nécessaire pour une charpente particulièrement pentue comme celle de Notre-Dame. Une véritable osmose existait donc entre les techniques de production, l’ouvrage final et la nature elle-même.
Et sous le sol ?
Le nettoyage entrepris après l’incendie fut évidemment l’occasion d’observer de plus près les vitraux, notamment la superbe rose occidentale qui après nettoyage a retrouvé un éclat oublié. Mais après s’être intéressé au plafond et à tous ses ornements, le chantier archéologique fut l’occasion de fouiller le sol sous le dallage de la croisée du transept, et d’y découvrir non seulement le sarcophage en plomb d’un chanoine du XVIIIe siècle, mais aussi les vestiges de l’ancien jubé médiéval. Celui-ci, probablement érigé vers 1230, représentait la Passion du Christ. Finement sculpté et peint, il clôturait le chœur. Détruit au XVIIIe siècle, ses différentes composantes furent alors précieusement déposées, comme ensevelies au pied du chœur par respect pour leur caractère sacré. Les 500 blocs retrouvés permettront sans doute dans l’avenir de reconstituer au moins en partie ce jubé médiéval qui, jusque-là, ne nous était connu que grâce à des témoignages postérieurs.
La catastrophe de l’incendie hante encore les esprits, et, en attendant la phase finale de sa reconstruction, chacun se demande si Notre-Dame sera toujours la même. À son chevet depuis 2019, toute une équipe de spécialistes a scruté son corps meurtri par les flammes et c’est ainsi que Notre-Dame, avant de renaître tel un phénix, nous livre en brûlant une partie de ses secrets. Son histoire n’est pas encore terminée.