O Beauté Infinie

Dans la lumière blonde d’un matin de septembre, lorsque la brume s’accroche encore au fond des vallons comme un léger voile de coton,

Comment ne pas vous voir O Beauté Infinie ?

 

Dans la clarté d’un ciel de fin d’été, lorsque les constellations sont si nettes qu’il est très aisé de les retrouver sur ce bleu nuit qui clôt de velours la journée et nous donne cette grande paix du soir,

Comment ne pas vous voir Ô Beauté Infinie ?

 

Dans la simplicité et la blancheur de l’hostie que le prêtre à la Consécration, élève à notre vénération, offrande pour notre salut, de Celui qui s’est fait péché sur la Croix, et se redonne ainsi mystérieusement jusqu’à la fin des temps,

Comment ne pas vous voir Ô Beauté Infinie ?

 

Dans la bonté toute simple et lumineuse d’un sourire qui réchauffe le cœur, d’un conseil qui nous éclaire et nous fait grandir, d’un pardon spontané effaçant toute la peine, et permettant de repartir meilleur,

Comment ne pas vous voir Ô Beauté Infinie ?

 

Dans la victoire, avec Votre grâce, d’un effort qui nous a coûté, d’un détachement qu’il fallait faire, d’un acte d’abandon, alors que nous voulons bien trop humainement tout maîtriser, tout mener à notre guise,

Comment ne pas vous voir Ô Beauté Infinie ?

 

Dans toutes nos journées jalonnées de joies, de peines, d’épreuves, contrariétés et sécheresses, Vous êtes sans cesse présent. Pourtant nous vous devinons si peu alors que Votre Amour nous accompagne sans cesse et veille sur nous avec tant de tendresse.

 

Que nous sachions vous voir de plus en plus pour grandir dans votre amour, afin de Vous contempler éternellement, Ô Beauté Infinie.

 

                Jeanne de Thuringe

 

Sainte Marie, mère de Dieu

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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« Quelle est celle-ci qui s’avance, comme l’aurore naissante, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille ? » chante Salomon dans le Cantique des Cantiques.

Bien avant votre naissance, ô ma mère, les Ecritures chantaient vos louanges ! Sainte Marie ! ce qui est saint, c’est ce qui est consacré, réservé au culte divin. Et vous êtes la sainteté même, ô Marie, justement parce que vous êtes la mère de Dieu. Vous êtes le tabernacle du Très-Haut, le calice réservé par le Créateur pour recevoir Jésus avec son corps, son sang, son âme et sa divinité. Vous n’existez que pour être la mère de Dieu, du Sauveur. Le Seigneur vous a prévenue en bénédictions de douceur, il a posé sur votre tête une couronne de pierres précieuses, dit le psaume 20. C’est là toute votre raison d’être, vous avez été créée, comblée de grâces et bénie du Seigneur dans cet unique but : la rédemption, le salut des âmes.

Vous êtes la mère du Christ, vous êtes donc la mère de l’Eglise, la mère de l’humanité (c’est-à dire de tous les hommes), rachetée par Notre-Seigneur au prix de son sang ! Eve a été créée pour perpétuer le genre humain : usant mal de la liberté que le Bon Dieu lui a donnée, avec la vie terrestre elle nous a transmis la tache originelle qui nous a coupés du Ciel. Et vous, ô Marie, par votre oui à l’ange, vous avez engendré les hommes à la vie surnaturelle, vous nous avez rendu notre Père ! Quel bonheur dans le Ciel, et pour l’univers tout entier, dans ce « Fiat » de Notre-Dame ! « Toi, la gloire de Jérusalem, toi la joie d’Israël », chante encore le Cantique des Cantiques ! Marie répond à l’ange : « je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ». Et à cet instant elle devient la mère de Dieu !

Me voici à vos genoux, Sainte Marie, mère de Dieu ! Après avoir chanté vos louanges, ô Très Sainte Vierge, au commencement du « Je vous salue, Marie », je commence cette deuxième partie en vous invoquant : mère de Dieu ! Quel titre de gloire ! Mère du Tout-Puissant, et par conséquent mère toute-puissante ! Que peut refuser un enfant parfait à sa maman ? Avant de vous adresser d’humbles supplications, je veux encore une fois vous honorer de tout mon cœur, ô ma Souveraine. Avec l’aide des saints anges et de toute la cour céleste, je vous remercie d’avoir répondu avec tant d’amour à la mission >>> >>> à laquelle le Bon Dieu vous destinait, et qui vous a valu d’être couronnée reine des cieux. Grâce à vous, le Ciel nous est ouvert, non pas comme à des étrangers que l’on recueille, mais comme à des enfants de Dieu et frères de Notre-Seigneur, pour jouir sans fin de la gloire et du bonheur éternel. Je veux être digne d’une telle mère et de tant de faveurs, en m’appliquant chaque jour avec ardeur à mon devoir d’état, comme vous, par amour pour vous. Jésus, Marie, je vous aime, faites que je vous aime chaque jour davantage !

 

Germaine Thionville

 

La beauté

Dans notre époque où toutes les valeurs font l’objet d’une déstructuration systématique, il semble que même la notion de Beau ne puisse plus exister ! La Beauté apparaît comme relative, subordonnée à l’air du temps, à la mode et soumise au productivisme.

Dans tous les arts libéraux, aucun n’est épargné : peinture, sculpture, musique, architecture… Il semble que les formes artistiques nouvelles soient des avatars de l’ère post-industrielle de notre occident matériel et décadent.

Et pourtant, nous avons tout un passé fait de lignées d’artistes, anonymes ou non, qui ont contribué à enrichir notre trésor culturel occidental. En France entre autres, les productions artistiques du siècle de saint Louis, sont le reflet d’un temps où l’art était l’émanation de la transcendance. L’harmonie et la paix qui se dégagent de la statuaire souriante du XIIIème siècle, la grandeur et l’élévation des cathédrales gothiques, la plénitude des compositions musicales de cette époque, porte l’âme plus haut, vers un bonheur spirituel qui a sublimé la matière et l’objet représenté.

Il est nécessaire de nous rappeler fréquemment que nos racines plongent dans cet Occident chrétien, dont l’esthétique n’était pas la recherche de la forme ni de l’excentricité, mais un trop plein d’une vie intérieure, à la gloire de la Création. Ce n’est pas une question de passéisme ou de nostalgie d’une chrétienté révolue, mais simplement le constat que la notion de Beauté dans l’art, chez les artistes ou dans le génie artistique des civilisations, dépend principalement de la vivacité de leur respiration spirituelle.

Alors, n’hésitons pas à « respirer le Beau » afin de nous en imprégner !

 

Ma bibliothèque

ENFANTS :

A partir de 3 ans : Calendrier de l’Avent- au choix : Adoration des bergers de Ghirlandaio ou Adoration des Mages de Boticelli – Minedition

A partir de 4 ans : Le Noël des rois Mages – G. Elschner – Minedition – 2013

– Dès 5/6 ans : Jeu de 7 familles – Les fables de La Fontaine – B. Rabier – Marmaille et Cie – 2022

– Pour 12/13 ans : Galla et les amphores de Salerne – H. Coudrier – Elor – 2022

– Dès 16 ans et pour tous ceux qui s’apprêtent à devenir des chefs : L’école des chefs – P. G. Courtois  – Sainte Madeleine – 2022

 

ADULTES (à partir de 16 ans)

– Roman : Les Noellet – R. Bazin – Le drapeau blanc – 2022

– Spiritualité : L’outil de charité – R. Thévenet – La Sainte Face – 2022

Culture artistique : Apprendre à voir – S. de Gourcy – Desclée De Brouwer – 2016

Formation :  Histoire du Nouvel ordre mondial – P. Hillard – Collection L’essentiel -AFS – 2019

– Histoire : Jean de Montmirail – Cte de Lambel – Voxgallia – 2022

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Le Paradis

Tôt ou tard, les parents sont confrontés aux grandes questions de leurs enfants. Parmi elles, une survient souvent : « Papa, c’est quoi le Ciel ? ». Tâche difficile que d’expliquer à de petites intelligences ce que nous-mêmes avons tant de mal à comprendre.

 

Dans sa tête, l’enfant imagine un immense amphithéâtre. Les premières places sont occupées par la Sainte Vierge, saint Joseph, les Apôtres, saint Jean-Baptiste, son saint patron. Ils sont assis, une grande auréole brillant au-dessus du chef, portant dans leur mains les instruments de leur martyr ou symbolisant leur glorification. L’enfant est heureux d’avoir un petit strapontin dans les tribunes les plus simples. Et puis, sur une grande scène qu’il imagine pleine de lumière, entourées de myriades d’anges aux ailes immaculées, le Bon Dieu trône. Difficile de se le représenter. Heureusement, il connaît mieux Jésus. Alors, il le voit avec sa croix, ses plaies, sa couronne de gloire. Il lui sourit.

Ça a l’air bien. Puis, l’enfant fronce les sourcils et pose la question fatidique : « mais on ne va pas s’ennuyer si ça ne finit jamais ? On va rester assis comme ça tout le temps ? ». Déjà, rester assis pendant une heure de catéchisme à l’école avant la récréation est un calvaire, alors une éternité ? Cela laisse songeur.

Et pourtant… On raconte parfois l’histoire d’un moine qui s’interrogeait sur ce qu’était le Paradis. Un jour, après l’office, traversant le cloître, il aperçoit un immense rapace planant dans le ciel. L’oiseau majestueux vole, dessinant sur les nuées de longues boucles apaisées. Le moine contemple l’oiseau. Pendant ce qui lui semble un instant, le temps s’arrête. Soudain, l’oiseau disparaît. Reprenant ses esprits, le moine redescend sur terre. Mais les visages lui sont étrangers. Il y a toujours des moines, mais il n’en reconnaît pas un seul. Il questionne ses frères inconnus, et comprend que deux siècles avaient passées en un instant.

 

Alors, qu’est-ce que le Paradis ? Que répondre à l’enfant qui nous questionne ? Comment lui donner envie de tout donner, à chaque seconde de sa vie, pour y être un jour ? Comment lui donner envie d’être au premier rang et pas sur un petit strapontin au fond ?

Le Vrai, le Bon, le Beau.

 

D’abord la Vérité. Les yeux de l’enfant pétillent de joie quand nous lui révélons quelque chose de vrai, quand nous lui expliquons une vérité qu’il ignorait jusque-là. Il se sent changé et grandi. Au Paradis, il connaîtra Dieu autant que la nature humaine le permet. De façon inimaginable certes, mais déjà sur terre, il goûte à la joie de connaître. Les choses de la terre, mais plus encore, les choses du Ciel. Tous, un jour, nous avons >>> >>> soudainement compris une vérité du catéchisme que nous connaissions auparavant sans vraiment la connaître. Quel don cela fut ! Petit aperçu des torrents de vérités qui nous abreuveront au Paradis.

 

Puis la Bonté. Qui n’a jamais surpris une fois son fils ou sa fille offrir un petit sacrifice de carême, mais cette fois, sans le dire à papa ou maman ? Un petit cadeau offert à Dieu seul, dans le secret de l’âme. Un acte bon et gratuit. L’enfant goûte alors au délice de la Charité. Comme il se sent heureux d’avoir donné ! Au Paradis, il se donnera tout entier à Dieu, à chaque instant, don totalement pur. Dieu, en retour, se donnera à l’âme aimée, dans une relation de charité qu’aucun cœur humain ne peut sonder. Le petit sacrifice offert en secret donne un avant-goût de ce que sera le Paradis.

 

Enfin vient la Beauté. Elle couronne la vérité et l’amour. Certains enfants y sont plus sensibles que d’autres. L’un remarquera aussitôt le feu du ciel au couchant, les couleurs vives d’un papillon ou encore l’éclat de lune tranchant les ténèbres la nuit. D’autres devront être guidés pour contempler. Mais tous, nous devrions apprendre à s’émerveiller et l’apprendre à nos enfants. En effet, pour véritablement comprendre ce que sera le Paradis, il peut être bon de savoir contempler les perfections de la Création d’abord. Elles entraînent à contempler ensuite les perfections de la Foi qui sont les prémices de celles du Paradis. L’enfant qui sait s’émerveiller comprendra mieux la promesse du Paradis. Alors il voudra y aller vite. Comme il pousse ses frères et sœurs pour mieux voir le lièvre qui détale au bout du champ, il se fera violence pour ne pas juste avoir un petit strapontin, mais s’asseoir peut-être à côté de son saint patron, au plus près de Dieu.

 

Alors, à la question de l’enfant « Papa, c’est comment le Ciel avec le Bon Dieu ? » Il faut répondre : « rappelle-toi la joie que tu as quand tu découvres et comprends quelque chose de vrai. Souviens-toi du bonheur que tu as quand tu aimes et te sais aimé, quand tu donnes et offres un petit bout de toi-même. Enfin, remémore-toi quand tu as vu la plus belle chose de ta vie, quel émerveillement cela fut. Réunis tout cela à la fois, et multiplie-le à l’infini du Bon Dieu, alors tu imagineras mieux le Paradis. Le Paradis c’est tout cela en même temps, plus fort que tout ce que tu peux imaginer et sans que jamais cela ne s’arrête. Veux-tu y aller ? »

Il est important que nos enfants aient un profond désir d’aller au Paradis, que cela ne soit pas juste une vague idée, non, mais un vrai but dans la vie. Ainsi, ils emprunteront plus facilement le « chemin du Ciel » fait de croix et de renoncements.

Ce désir peut naître et se nourrir de l’éveil au Beau, la Beauté étant tout simplement le reflet de Dieu. En contemplant la beauté des petites choses que le Bon Dieu glisse autour de nous, nous pouvons apprendre à mieux contempler la crèche et la croix, le baptême et le martyr, la pénitence et la vertu.

« Alors mon fils, veux-tu aller au Paradis ? »

« Oh oui, je le veux, tout devant ! »

 

Louis d’Henriques