Pas de chance ? Quelle chance !

Il est 21h vendredi soir gare du Nord, Jean vient de manquer le train qui devait l’amener, le temps d’un week-end, faire du bateau avec des amis sur la côte normande, c’était le dernier train de la journée ! « C’est le RER qui était bloqué, encore un abruti qui a coincé les portes.» Jean sombre dans la morosité, c’est toujours comme cela, pour une fois qu’il pouvait faire du bateau. Il n’a jamais de chance de toutes les façons et cela tombe toujours sur lui ! Il met ses mains dans les poches, reprend le RER et s’enferme tout le week-end dans son appartement à ruminer son malheur pendant que ses amis voguent sur les eaux tourmentées de la Manche.

Pierre lui aussi devait se rendre à ce week-end, mais il venait en voiture depuis Angers et sa voiture vient de tomber en panne sur l’autoroute, fumée blanche, joint de culasse HS, dépanneuse et garagiste, et bonjour la facture ! Le week-end en bateau tombe à l’eau ! Il a de la chance, cela aurait pu se produire le week-end dernier alors qu’il se rendait dans le sud au mariage de son frère. C’était un super mariage d’ailleurs, il y a rencontré du monde et notamment une chic fille qui habite Angers aussi. Tiens au fait, vu que le week-end bateau est annulé, pourquoi ne pas l’inviter ce soir à prendre un verre avec des amis, ce sera l’occasion de faire plus ample connaissance…?

Ainsi va la vie, injuste me direz-vous ! Mais quelle différence entre la poisse de Jean et la chance de Pierre. Dans les faits, aucune ou presque, en réalité, uniquement la réaction de l’un ou l’autre envers des évènements contraires et contrariants, envers les petites épreuves de la vie.

L’un a pris l’habitude de voir le verre à moitié plein, de s’estimer heureux avec ce qu’il a et ce que la Providence lui envoie, l’autre est focalisé sur ce qui ne se passe pas bien, sur la difficulté de sa vie et le poids de ses épreuves.

Quelle différence cela fait-il ?

Pierre est capable face à un évènement contraire d’essayer de trouver une solution, s’il n’y en a pas, de tirer parti de cet évènement pour aller de l’avant et essayer autre chose. Très vite il a trouvé comment occuper intelligemment son week-end et comment progresser dans la vie. Il a revu Germaine plusieurs fois et quelques mois après ils se fiançaient.

Jean reste bloqué, obnubilé par la difficulté ou la contrariété, il la rumine, ce qui le rend incapable de lever la tête et de regarder à côté pour tirer partie des opportunités que lui offre la Providence. S’il avait levé les yeux, il aurait vu dans le métro cette affiche de concert gratuit à Notre-Dame nouvellement restaurée, il y serait allé et aurait pu s’émerveiller devant la pureté des voix d’enfants qui emplissaient le vaisseau millénaire éclatant de blancheur. Cela lui aurait peut-être donné envie de reprendre le chant qu’il pratiquait étant enfant. Il serait rentré dans ce chœur déjà renommé à Paris et y aurait rencontré Juliette qui aurait pu devenir sa femme. Mais non, il rumine encore car son RER a été retardé par un « #&$!# » qui, c’est certain, n’a fait cela que pour l’empêcher de faire ce week-end.

Pierre a vraiment toujours de la chance, même quand il n’en a pas, et en plus, il gagne des grâces et des mérites pour le Ciel car il se laisse porter par la Providence et accueille avec joie et gratitude les petites épreuves qu’elle lui envoie, légèrement et « facilement » il se dirige vers le Ciel. Quelle chance !

Jean a vraiment toujours la poisse, il en devient triste, mais qu’a-t-il fait au Bon Dieu ? Il récrimine et marmonne, il en vient à perdre l’espérance et petit à petit, c’est même sa foi qui faiblit. C’est vraiment la double peine. De pas de chance en mal chance il en vient à trainer vers l’Enfer les mains dans les poches, c’est vraiment pas de chance !

Sommes-nous plutôt Pierre ou sommes-nous plutôt Jean ? Certainement tous un peu des deux même si notre tempérament nous pousse naturellement plus vers l’une ou l’autre de ces caricatures peintes pour l’occasion. Mais sachons si besoin nous réveiller et redresser la barre pour saisir notre chance et reprendre la vie du bon côté !

Antoine

Wokisme quand tu nous tiens : Quand le sujet du genre s’invite dans la réservation d’un billet de train

Un récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) nous invite à nous pencher sur le sujet du genre. Pour nous, cette question ne devrait pas en être une puisque nous nous référons au texte de la Genèse « Homme et femme il les créa ». Il, c’est Dieu, bien sûr et cela devrait nous conduire à arrêter ici le présent article.  La CJUE – qui siège à Luxembourg, à ne pas confondre avec la Cour européenne des droits de l’homme dont le siège est à Strasbourg, et qui statue aussi sur ce type de sujet – aborde le sujet d’une manière différente. La question à laquelle devait répondre la CJUE dans sa décision du 31 janvier 2025 portait sur la compatibilité avec le droit européen de la pratique de la SNCF consistant à demander à ses clients d’indiquer leur « civilité », autrement dit s’ils souhaitent se faire appeler « Monsieur » ou « Madame », lorsqu’ils réservent un billet de train sur l’application SNCF Connect. L’association Mousse, qui se présente comme fer de lance des justiciers LGBT+, s’est émue de cette question qu’elle juge inquisitoire et susceptible de donner lieu à des actes discriminatoires de la part de l’entreprise ferroviaire.

Le fondement juridique invoqué par l’association pour s’insurger contre cette demande ainsi faite aux clients de décliner leur « identité de genre » est le « Règlement (UE) 2016/769 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation des données » plus connu sous le nom de RGPD. Pour l’association plaignante, obliger les clients à cocher la case « Monsieur » ou « Madame » serait en contradiction avec le principe de « minimisation des données » figurant à l’article 5 du RGPD, la mention de la « civilité » n’étant pas nécessaire à l’achat d’un titre de transport.       

L’association a saisi la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) qui a rejeté la réclamation au motif que la personnalisation de ses relations commerciales avec les usagers justifiait pour la SNCF la mention du genre de la personne. La décision de la CNIL a été déférée au Conseil d’Etat par l’association requérante. En juin 2023, le Conseil d’Etat, avant de statuer sur cette question jugée pour le moins délicate, a préféré saisir la CJUE à titre préjudiciel et a décidé de surseoir à statuer en attendant la réponse. Celle-ci est arrivée avec l’arrêt Mousse contre la SNCF rendu le 31 janvier 2025, qui donne en grande partie raison à l’association requérante sans toutefois mettre un terme à la disputatio car elle renvoie l’affaire au Conseil d’Etat avec de nouvelles questions. 

La Cour commence par affirmer que le principe de la minimisation des données personnelles collectées en vue de mettre en œuvre un traitement automatisé des données implique que celles-ci « soient adéquates, pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées ». Le RGPD prévoit bien quelques dérogations au principe dont la nécessité du traitement pour l’exécution du contrat, ainsi que les « intérêts légitimes » du responsable du traitement. La Cour écarte, en l’espèce, la première possibilité de dérogation car le recueil de la « civilité » n’est pas « objectivement indispensable » à l’exécution du contrat de transport. Quant au second motif de dérogation basé sur l’intérêt légitime du responsable de traitement qu’est la SNCF, la CJUE invite le Conseil d’Etat à vérifier que la demande d’indication de  l’identité de genre satisfait à trois conditions : précision, nécessité et respect des droits fondamentaux. La Cour fait entendre les doutes qu’elle nourrit sur la troisième condition compte-tenu du risque de discrimination fondée sur l’identité de genre. Les juges n’ont pas explicité le risque de discrimination encouru et nous ne pouvons que nous fier à leur autorité pour le considérer comme réel et sérieux. La CJUE recommande d’abandonner les appellations « Monsieur » et « Madame » et d’« opter pour une communication reposant sur des formules de politesse génériques inclusives » sans lien avec l’identité de genre présumée des clients. La Cour ne donne malheureusement pas de précisions sur ce que pourraient être ces formules de politesse mais les considère, et c’est après tout l’essentiel, « moins intrusives » pour les personnes transgenres ou non binaires.

Cette décision de justice, qui s’impose à toutes les juridictions de l’Union européenne et à laquelle aucune législation d’un Etat membre, fût-elle constitutionnelle, ne saurait faire obstacle, peut avoir pour conséquence la suppression des cases « Monsieur » et « Madame » dans tous les formulaires des organismes publics et privés lorsque la « civilité » ne constitue pas une donnée « objectivement indispensable » à la finalité du traitement.

Au-delà du caractère risible de cette polémique, le droit et la pratique décisionnelle des institutions européennes continuent ainsi à servir de cheval de Troie aux activistes en se fondant sur une vision extensive et déformée des droits individuels et en exaltant la lutte contre les discriminations qui sert de point d’appui au wokisme. Le Conseil d’Etat répondra-t-il aux questions posées par la CJUE de façon à donner raison à la SNCF ? C’est malheureusement loin d’être sûr tant les élites judiciaires, mais pas seulement elles, de notre pays sont gagnées par l’idéologie woke. Il n’est même pas certain que la SNCF ne veuille, en fin de compte, y céder.

Quelques jours avant cet arrêt de la Cour de Luxembourg, de l’autre côté de l’océan Atlantique, le président Trump, dans le discours inaugural de son second mandat le 20 janvier dernier, rappelait l’évidence biologique selon laquelle « Il n’y a que deux genres, le masculin et le féminin ». L’énoncé d’une telle évidence est devenu transgressif aux yeux des Européens dont les pays s’enfoncent dans une décadence institutionnellement organisée. Nous pouvons au contraire espérer voir dans ce rappel une promesse de renouveau.     

 

Thierry de la Rollandière

 

Ad Petrum : San Pietro al Monte de Civate

Au sommet d’une montagne escarpée sur la commune de Lecco en Lombardie (Italie du nord), se tient l’inaccessible abbaye romane de San Pietro al Monte de Civate. Uniquement accessible via un chemin de randonnée d’une heure minimum sur un dénivelé de 300m, c’est une véritable ascension qu’il faut réaliser pour atteindre cette abbaye bénédictine reculée, en haut de la montagne, dont la fondation remonte au VIIIe siècle.

Origines du monastère 

C’est au dernier roi des Lombards, Desiderius, que la légende attribue la fondation d’un monastère bénédictin en 772, sur la montagne de Civate, en reconnaissance pour la guérison miraculeuse de son fils Adelphe, devenu aveugle au cours d’une chasse au sanglier. Recueilli par un ermite installé en haut de la montagne, il est guéri miraculeusement par l’eau d’une source qui coulait à côté de son ermitage.

Le premier édifice, érigé à la demande de Desiderius, est par la suite intégralement reconstruit au XIe siècle à l’initiative d’Arnulphe, évêque de Milan. Nommé par l’empereur germanique et non par le pape, il fut d’abord déposé pour simonie avant de devenir lui-même un grand réformateur au service du pape Urbain II. Il fit le choix de se retirer à Civate à la fin de sa vie, en pénitence pour l’expiation de ses péchés. A cette occasion, l’axe de l’église est inversé. L’abside et donc l’autel sont déplacés à l’ouest, tandis que l’ancienne abside est transformée en narthex, espace d’accueil pour les pénitents et les catéchumènes, aménagé, dans la plupart des édifices paléochrétiens et médiévaux.

Les peintures murales

Le complexe monastique est actuellement composé de l’église abbatiale elle-même, de l’oratoire Saint-Benoit, autour duquel les moines étaient ensevelis, et de quelques vestiges des bâtiments monastiques aujourd’hui transformés en gîtes à destination des pèlerins et des randonneurs. Après sa construction au XIe siècle, elle est ornée de peintures murales d’une qualité remarquable, dont une large part nous est parvenue, notamment dans le narthex, à l’entrée de l’église.

A l’extérieur, au-dessus du portail, une traditio legis et clavium accueille le pèlerin. Rappelant le pouvoir de lier et délier les péchés donné à saint Pierre par le Christ lui-même, elle présente le Christ au centre, en train de donner les clefs à saint Pierre et la loi, sous forme d’un parchemin, à saint Paul, car Pierre et Paul ne vont jamais l’un sans l’autre.

Une fois rentré, le pèlerin se voit « arrosé » par les quatre fleuves du Paradis, représentés de façon allégorique sous la forme de petits hommes déversant le contenu de leurs outres en direction du sol, et donc du pèlerin qui vient de franchir le seuil de l’église. Sur la portion de voûte précédente, le Christ, accompagné de l’Agneau, trône au centre d’une enceinte quadrangulaire à douze portes, la Jérusalem Céleste. A ses pieds une source jaillit, c’est la source de Vie, Fons Vitae, en référence au baptême. Dans le livre qu’il tient de sa main gauche sont inscrits les mots latins : Qui sitit veniat (Apo 22, 17), « Que celui qui a soif vienne ». Avoir la volonté de se laver de ses péchés semble la condition sine qua non pour pénétrer dans l’édifice. A droite sur le mur, probablement en référence à l’histoire personnelle d’Arnulphe, le pape saint Marcel réintègre les lapsi, ces chrétiens, dont des évêques, qui, au cours des premiers siècles, avaient abandonné la foi par peur des persécutions politiques de Dioclétien.

La nef a en grande partie perdu son décor peint. Seul subsiste le récit magistral du chapitre 12 de l’Apocalypse, relatant le combat de la femme contre le dragon. Placé sur le mur oriental, juste au-dessus de l’entrée, il n’est donc visible qu’en sortant. Enfin, dans les absidioles latérales, respectivement dédiées aux anges et aux saints, et qui encadrent l’entrée, les peintures présentent les différents ordres angéliques et les différentes catégories de saints.

Aller à Saint-Pierre 

L’occupation monastique des lieux fut courte. Dès le XIIe siècle, en raison d’un conflit opposant l’empereur germanique Frédérique Barberousse à la commune de Milan, siège de l’évêché, les moines s’installent dans la vallée. Seuls quelques-uns d’entre eux demeurent dans la montagne pour accueillir les pèlerins de passage. Le sanctuaire conserve malgré tout sa vocation pénitentielle. Chacun monte à Saint-Pierre pour renouer avec Dieu et se laver de ses péchés, d’où la « douche » imposée à l’entrée par les quatre fleuves du Paradis.

Il y est également beaucoup question des clefs de saint Pierre, en rapport avec le sacrement de pénitence puisque la traditio legis représentée au-dessus du portail, réapparaît au-dessus de l’autel, sur la face orientale d’un imposant ciborium mi-sculpté, mi-peint. Le nom de Civate lui-même viendrait du latin clavis, désignant les clefs. Enfin, le monastère revendique la garde des précieuses reliques à savoir les clefs de saint Pierre, particulièrement imposantes, en fer forgé, même s’il est évident que saint Pierre ne reçut pas littéralement les clefs du Paradis et qu’il est peu probable que le Paradis dispose littéralement de telles portes. Mais on comprend l’idée, les clefs rappellent avant tout le pouvoir de lier et délier les péchés accordé à saint Pierre et dont chaque pécheur en quête de rémission espère la délivrance.

Conclusion 

Le chemin escarpé qu’il faut gravir, parfois sous des tonneaux de pluie, montre bien qu’aujourd’hui comme hier la rémission de ses péchés ne s’obtient pas confortablement depuis son canapé. L’ascension de San Pietro al Monte de Civate dans un esprit de pénitence est évidemment acte de volonté en plus d’être une épreuve physique. Mais quelle joie devait animer le cœur des pèlerins lorsqu’à la satisfaction d’être parvenus au sommet, s’ajoutait la délivrance de l’âme qui reçoit le pardon de ses péchés. Chacun y renouait avec Dieu, enthousiasmé c’est-à-dire littéralement rempli de Dieu comme au jour de son baptême.

Une médiéviste

 

Les oligo-éléments (suite) L’arthrite

 

L’arthrite est une affection inflammatoire qui touche les articulations. A la différence de l’arthrose, elle n’est pas due à une usure mécanique mais à un processus infectieux et inflammatoire le plus souvent.

La douleur d’arthrite est de type inflammatoire, nocturne, d’intensité maximale au réveil, peu influencée par l’effort ou le repos. Elle se traduit par une raideur articulaire et une tuméfaction diffuse avec une gêne à la mobilisation de l’articulation touchée.

 

Si elle concerne une seule articulation, c’est une mono-arthrite ; si elle touche plusieurs articulations, c’est une polyarthrite.

Suivant son évolution, elle peut être :

aiguë : si le début est brutal, rapide, avec des signes inflammatoires, de la fièvre et une difficulté importante à mobiliser l’articulation concernée.

subaiguë : si les signes sont moins brutaux et moins intenses.

chronique : si l’évolution dépasse trois mois.

 

Les causes sont :

Infectieuses : dues à une porte d’entrée traumatique, comme une blessure due à une localisation d’un germe d’une autre infection du corps, comme les bactéries, les virus, les parasites ou les mycoses.

Microcristallines : c’est le cas de la goutte et de la chondrocalcinose.

Rhumatismales : dans le cas de polyarthrite rhumatoïde ou de spondylarthrite ankylosante.

Ou suite à des poussées inflammatoires sur une arthrose.

 

Le traitement :

Il a deux objectifs :

– Diminuer l’inflammation

– Diminuer la douleur

Arthrite non rhumatoïde :

En phase aiguë ou subaiguë :

– Manganèse-Cuivre : une prise par jour pendant deux à trois mois.

– Cuivre : une à deux prises par jour pendant 15 jours.

– Potassium : une prise par jour pendant deux à trois mois.

 

Poussées d’arthrite sur arthrose existante

Même traitement que pour l’arthrose.

 

Polyarthrite rhumatoïde et Spondylarthrite ankylosante :

Traitement de fond :

Cuivre Or Argent : une prise par jour pendant 6 mois puis tous les deux jours ensuite.

Manganèse-Cuivre : une prise par jour pendant six mois puis en alternance avec le Cu Or Argent.

Magnésium et Potassium : en alternance un jour sur deux.

 

Lors des poussées inflammatoires :

– Cuivre Or Argent : une prise par jour pendant un mois.

– Manganèse-Cuivre : une prise par jour pendant un mois.

– Cuivre : 2 à 3 prises par jour pendant quinze jours.

 

Arthrites inflammatoires post-streptococciques :

Cuivre Or Argent : une prise par jour le premier mois, puis une tous les deux jours ensuite.

Cuivre : 2 à 3 prises par jour pendant trois semaines.

 

Conclusion :

L’arthrite est une affection difficile à traiter parce qu’elle est provoquée par des causes multiples, infectieuses ou microcristallines, ou bien parce qu’elle survient au cours de maladies rhumatismales plus complexes. Mieux vaut prendre conseil de spécialistes pour obtenir un diagnostic précis et un traitement allopathique adapté ; cependant, les oligo-éléments ont une place dans le traitement de la douleur et de l’inflammation.

Dr Rémy

 

Peur de vivre ou peur d’aimer ?

Henri Bordeaux1, auteur catholique du XXe siècle, nous a laissé un magnifique roman, La peur de vivre. En transposant ce récit en notre XXIe siècle, on peut se demander si là n’est pas ce mal dont notre monde meurt aujourd’hui.

Peur du lendemain certes, de ces jours noirs que l’on nous annonce quotidiennement, mais pire encore car « La peur de vivre, c’est de ne mériter ni blâme, ni louange. C’est le souci constant, unique de sa tranquillité. C’est la fuite des responsabilités, des luttes, des risques, de l’effort. C’est de refuser à la vie qui les réclame sa peine et son cœur, sa sueur et son sang. Enfin, c’est de prétendre vivre en limitant la vie, en rognant le destin2. »

La vie n’est pas ce petit bonheur tranquille, confortable, aussi éloigné que possible de toute secousse, saupoudré d’amitiés belles et moins belles qui nous donnent l’impression d’avoir une vie bien remplie. Elle n’est pas non plus un temps au cours duquel, pour apaiser notre conscience, nous aurons consacré le temps minimum à notre prière du soir et du matin, à la messe du dimanche, aux nécessiteux ou à quelques oboles mais qui, si l’on prend le temps de l’analyser un jour de lucidité et parfois bien tard, n’est en fait qu’une fuite et un abrutissement pour ne pas voir l’essentiel…

« Donner » et « se donner »

« Donner » ? Nombreux sont ceux qui font preuve de générosité : maraudes, dons, entraide, secours aux handicapés… Sans tous ces petits gestes, le monde deviendrait un véritable enfer tant l’égoïsme ferme les cœurs, aigrit et rend jaloux. Certes ces actes sont très méritants pour le ciel « car c’est en se donnant que l’on reçoit3 ». Tout cela est excellent et prépare les cœurs au grand don mais ce serait dommage d’en rester là. Et d’ailleurs ne connaissez-vous pas aussi beaucoup de gens très généreux et qui pourtant ne connaissent pas Dieu ? 

Et « se donner » ?

C’est plus que l’aumône qui nous est demandée : c’est la divine charité dont le nom veut dire : amour. C’est notre cœur qu’il faut donner ! Comprendre que l’on ne pourra dire « j’ai vécu » que lorsque l’on aura accumulé de ces richesses que rien ne peut vous prendre : un amour, une sagesse, une espérance et même une douleur féconde… quelque chose enfin dont on aura enrichi l’étoffe de sa vie pour en confectionner la tenue nuptiale qui nous ouvrira la porte du paradis.

« Profite de ta jeunesse et vis ta vie ! »

Qui, mieux que celui qui aime Dieu, va « vivre sa vie » parce qu’il en comprend mieux le prix et qu’elle nous apparaît comme une chose splendide et précieuse entre toutes ; parce qu’il a à la fois le sens de la fugacité des jours éphémères et de leur durée dans le prolongement éternel ; parce qu’il a, non seulement le droit mais le devoir strict de charger chacune des minutes d’une vie intense d’âme pour donner, à ces riens qui passent, une valeur éternelle ; parce qu’il a l’obligation rigoureuse de développer en lui intelligence, cœur, esprit, aptitudes naturelles pour ne pas avoir peur devant la redoutable phrase : « Celui qui a reçu un talent doit en rendre deux. » Parce que ceux qui rejettent les charges de la vie, finalement se suppriment ces joies ; et ceux qui, au contraire, loyalement, noblement, généreusement accueillent les devoirs, même lourds, agrandissent leur cœur et trouvent au fond de ces tâches – qui peuvent sembler si monotones – un épanouissement, une vitalité, une joie à faire périr de jalousie tous les blasés de la terre s’ils pouvaient seulement en soupçonner l’existence.

« La vie, ce n’est pas la distraction et le mouvement du monde. Vivre c’est sentir son âme, toute son âme, c’est aimer de toutes ses forces toujours jusqu’à la fin et jusqu’au sacrifice. Il ne faut craindre ni la peine, ni les grandes joies, ni les grandes douleurs, elles sont la révélation de notre nature humaine4 », explique Madame Guibert à une jeune femme épouse errante et délaissée.

Vivre sa vie, c’est grandir, c’est aimer, c’est faire œuvre belle et durable. C’est s’épanouir soi-même, atteindre son développement total en laissant derrière soi une tâche, petite peut-être, mais bien faite. Et qui le peut mieux que celui qui aime et qui veut vivre pleinement sa foi ?          

Se donner, c’est renoncer

« La grande aventure, celle où les risques sont les plus grands, celle où l’on dépense le plus d’héroïsme, où l’on fait les découvertes les plus merveilleuses, c’est celle de la vie de tous les jours vécus en profondeur5. »

Il est de grandes heures dans la vie où l’on doit poser des choix ; une et même deux bonnes retraites permettent de les réaliser sous le regard de Dieu et avec le secours de conseils avisés. Une fois ceux-ci définis, c’est le moment d’aller de l’avant, sans regarder en arrière, sans questions inutiles, sans regret ni amertume. Si nous avons pris Dieu comme témoin de nos résolutions, Il nous aidera à accomplir la mission qu’Il nous a confiée jusqu’au bout.

Ces choix réclament le sacrifice ; c’est une réalité dont il faut être conscient, mais s’ils sont réalisés avec foi, enthousiasme et joie, ils seront, soyons-en convaincus, de grande valeur pour le ciel.

Qui sait si le renoncement d’une maman à un poste professionnel prestigieux, pour rester au foyer dans son humble tâche ménagère et quotidienne ne lui méritera pas de donner un jour un enfant à Dieu ?

Qui sait combien d’âmes seront sauvées par ce jeune homme à l’avenir prometteur qui se retire à l’ombre d’un cloître ?

« Celui qui ne prend pas la haute mer ne comprendra jamais la joie profonde d’avoir largué les amarres et de ne s’appuyer sur rien que sur Dieu, plus sûr que l’océan6. »

Beaucoup méconnaissent l’idéal, plus nombreux encore sont ceux qui reculent devant lui. Il leur manque le feu sacré ; c’est ce feu-là qui brûle au cœur de l’être passionné et le lance sans arrêt à la conquête de son idéal, lui fait surmonter les difficultés. Voilà pourquoi Lacordaire disait : « Un homme sans passion est un homme de rien. » C’est ce que l’Eglise appelle le zèle qui entraîna les cœurs des saints vers Dieu et vers les âmes sans que rien, ni en eux-mêmes, ni dans les autres, fût capable de les retenir. C’est ce zèle qui a donné aux héros et aux saints l’unité de leur vie, plût à Dieu que comme les saints, sans rien voir d’autre, sans écouter les paroles contradictoires, nous allions à notre but unique, le regard tendu, sans dévier jamais, sans retourner en arrière, sans piétiner lamentablement ! Soyons des passionnés c’est-à-dire des cœurs ardents, dévorés d’amour, prêts à vivre d’un seul idéal et à puiser en lui la force d’aller jusqu’au bout du chemin que Dieu nous a tracé.

Le ciel est avec nous

– Relisons les vies de sainte Thérèse, de saint François, de saint Vincent de Paul ; elles nous livrent le secret de l’héroïsme qui est, non dans l’acte mais dans la générosité qui l’accomplit. Nous y trouverons le secret de la fidélité à soi-même, le respect de la voix intérieure, celle de la conscience et de ses exigences. A force de contempler les sommets, on se met un beau jour en route pour les atteindre car l’admiration est un ferment de force et on finit par ressembler à ceux qu’on aime. Vivons donc en familiarité avec les héros et avec les saints.

– Contemplons la vie de Notre-Dame, elle qui a été mère en perfection et en plénitude : « Elle s’est contentée d’accomplir son humble tâche de mère et d’épouse, sans autre souci que de très bien faire son devoir d’état, si peu reluisant et si obscur, dans la plénitude d’amour du moment présent. Et de cette Femme ne dira-t-on pas : c’est le plus magnifique apôtre que la terre ait jamais porté7 ? »               

– Notre-Seigneur, lui-même, nous a tout donné. Il nous a donné sa Mère, Il nous a donné l’Eglise, Il nous a laissé ses dons :

  • le don de crainte, qui nous aide à nous abandonner entre les mains de Dieu avec confiance,
  • le don de force qui apporte le courage chrétien de la régularité et de la persévérance « en tenant son cœur fixé au ciel8, »
  • le don de piété qui se traduit par l’inspiration de la douceur,
  • le don de conseil qui nous met sous l’influence du Saint-Esprit par ses inspirations,
  • le don de science qui nous montre le néant des choses terrestres et la toute-puissance de Dieu,
  • le don d’intelligence qui nous met sous l’inspiration de la Lumière des cœurs,
  • le don de sagesse qui nous donne le sens de la grandeur de Dieu et de sa présence, et nourrit notre charité.

 

Se donner, c’est… aimer

Vivre au sens magnifique du mot, c’est faire la plus belle croisière autour de l’amour. « Souffrir, m’a dit un jour une vieille amie, quand on aime et qu’on sait pourquoi on souffre, n’est-ce pas vivre deux fois ? » Elle a mis son âme dans les plus petites de ses actions ; sous ses doigts, l’humble étoffe de sa destinée est devenue comme une tapisserie royale faite point par point…

Si nous travaillons en premier « à rechercher le royaume de Dieu », n’oublions pas la promesse qui suit : « le reste nous sera donné par surcroît »… et ce reste ce sont tous les petits bonheurs qui, à foison, peuvent pousser sur notre chemin, ne passons pas sans les voir !

Et c’est en nous donnant que nous apprendrons le goût de la vraie grandeur, interdisant à notre cœur toute pensée de mépris, cultivant la bienveillance, goûtant l’émerveillement devant les belles choses du quotidien, emplis de reconnaissance pour tous ceux qui nous entourent ; alors nous aurons trouvé ce que c’est que l’amour.

Méditons le secret que les saints nous ont laissé : alimentons notre vie où ils alimentaient la leur, aux trois sources inépuisables de la foi, de l’espérance et de la charité, et nous n’aurons plus ni peur de vivre, ni peur d’aimer !

« Soli Deo Gloria!» Tout pour la gloire de Dieu !

M-M. H.

 

 

1 Henry Bordeaux, avocat, romancier et essayiste français, originaire de Savoie.

2 Henry Bordeaux – Préface de  La peur de vivre 

3 Prière de saint François d’Assise

4 Henri Bordeaux, La peur de vivre

5 Madeleine Danielou

6 Père Lyonnet

7 Marie de Fiesole, La toute petitesse

8 R.P. Ambroise Gardeil o.p., Le Saint-Esprit dans la vie chrétienne

9 Note écrite par Jean-Sébastien Bach en tête de toutes ses partitions