Calmer mon bébé « survolté »

Minuit, ou une heure du matin, ou pire encore…

Bébé s’est mis à pleurer pour… pour « quoi » au fait ? Les dents, un mal de ventre, un cauchemar ?

Vous avez vérifié qu’il n’y avait rien de grave…  Qui pourrait comprendre ses larmes ? Ni Papa, ni Maman, ni la baby-sitter éventuellement. Il est impossible de le rendormir …

 

Posez Bébé deux minutes dans son lit, et vite remplissez un lavabo d’eau tiède. Mettez une chaise devant le lavabo. Reprenez votre petit crieur dans vos bras, remontez les manches de son pyjama, asseyez-vous sur la chaise avec votre petit sur les genoux, et doucement faites-lui sentir l’eau du bout des doigts.

Effet de surprise garanti ! Votre bébé va se calmer et « patouiller » cinq à dix minutes. Calmé, il se rendormira sans difficulté. Et vous certainement aussi sans avoir à essayer pour bébé, le bain de la toute dernière chance, épuisant pour ses parents.

De la part d’une de nos lectrices, avec tous nos remerciements.

 

Etudiant!

L’été s’achève, le Bac en poche, les grandes vacances sont passées à toute vitesse dans un mélange d’euphorie et d’inquiétude face à l’inconnu de la vie étudiante qui vient. Après les résultats parfois surprenants de « parcours sup », il a fallu trouver un logement, signe de l’indépendance nouvelle.

Etudiant ! le jour de la rentrée est arrivé. Plein de promesses et synonyme de relative indépendance vis-à-vis des parents et de vie d’adulte. Vous voilà plongé dans le grand bain du monde avec ses attraits, ses richesses et ses mirages. Si vous sortez d’une école catholique, c’est une des premières occasions de côtoyer des camarades qui ne le sont pas, qui ne pensent pas comme vous, souvent par ignorance, parfois par conviction. Quoi qu’il arrive, vous passerez souvent pour un extra-terrestre, un « visiteur » revenant du passé. Parfois hostiles, souvent surpris voire curieux, tout dans votre apparence sera soumis à leur regard interrogateur. Ferez-vous tout pour passer inaperçu, pour paraître comme eux ou resterez-vous vous-même ? La question se posera plusieurs fois et il vous faudra à chaque fois trouver la bonne réponse, seul ! La plupart du temps, vous n’aurez pas de questions directes et quels que soient vos efforts pour passer inaperçu, vous serez considéré comme différent. Mais cette différence, si elle est assumée, les attirera à vous et voyant en vous quelqu’un d’honnête et d’heureux, ils chercheront à vous connaître mieux. De nouvelles amitiés d’un nouveau genre naîtront, l’occasion pour vous d’approfondir votre foi pour être en mesure de répondre à leurs questions, et de faire de l’apostolat si l’occasion se présente, au moins par votre exemple.

Les tentations ne seront pas négligeables, alcool à volonté et autres amusements lors des soirées d’intégration. Mais cela sera facilement surmonté si vous vous appuyez sur les grâces et les armes qui sont à votre disposition.

Profitez-en pour fréquenter les groupes d’étudiants catholiques de votre paroisse. L’occasion d’établir ou de renforcer des amitiés. Confrontés aux mêmes difficultés, aux mêmes questions, aux mêmes épreuves, ce sont dans ces moments que se forment les belles et profondes amitiés qui pourront durer toute la vie. C’est aussi le temps de découvrir les joies des week-end entre amis, des dîners passés à deviser et à refaire le monde.

Les groupes d’étudiants proposant soit des prières, soit souvent des conférences seront l’occasion de continuer votre formation. Appuyée sur des lectures, des discussions et conférences, cette formation intellectuelle que vous allez pouvoir poursuivre tout au long de votre vie d’étudiant aura pour objectif principal de vous faire découvrir le monde tel qu’il est réellement, les différentes forces qui s’y affrontent et d’échapper à l’image trompeuse qu’il veut bien donner de lui, de distinguer le vrai bien qu’il offre et dont on peut bénéficier honnêtement, des vrais maux qu’il présente sous apparence de bien.

La prière et la fréquentation des sacrements seront les armes les plus puissantes qui vous permettront de tenir dans la durée, pour rester vous-même, catholique convaincu et heureux de l’être dans un monde apostat.

Enfin, si vous vous fixez dès le début un rythme de vie bien précis avec une heure de lever, une heure de coucher, temps réservé à la prière et un temps pour la lecture, vous prendrez rapidement de bonnes habitudes qui seront votre meilleur garde-fou contre l’oisiveté et le temps perdu sur internet qui est l’autre grand danger de la vie seul. C’est la tentation facile qui guette chacun d’entre nous quand nous rentrons le soir dans notre chambre d’étudiant. Allumer l’ordinateur et vagabonder sur Youtube ou Facebook ou autres futilités. Le démon vous y attend au carrefour et se frotte les mains. En plus de ces habitudes de rythme de vie, collez une image ou une médaille de la sainte Vierge sur votre ordinateur. Sous le regard de votre mère, vous serez plus fort contre les tentations et elle vous protégera.

Tout ce beau programme a un seul objectif qui sera certainement celui de votre vie de jeune homme étudiant : devenir un homme catholique accompli qui, grâce à Dieu, grâce à son caractère et à sa volonté bien trempée, à sa connaissance du monde dans lequel il évolue et à la science qu’il a acquise durant ses études peut prétendre à avoir un métier et fonder une famille.

 

Telle est la vraie vie d’étudiant, la vraie liberté des enfants de Dieu qui vous procurera le bonheur durant ces années charnières où vous vous prendrez en main et où vous deviendrez un homme ! Vous savourerez la joie d’avancer à grands coups de rame dans la vie souple comme l’eau sous le regard de Dieu ! Alors en avant et que l’aventure commence !

 

Antoine

 

Petites réflexions sur l’école  

Les grandes vacances d’été sont un temps long, propice à préparer la rentrée. Les repas en famille, les emplois du temps allégés, les longues discussions le soir quand la chaleur se fait plus douce, les retrouvailles avec les cousins et les grands-parents, tous ces moments sont des temps précieux où nous pouvons regarder notre vie, sortir la tête de l’eau et apercevoir l’horizon au loin. Ce sont aussi des temps où nous pouvons contempler ce qui nous entoure, nous nourrir des multiples enseignements que la Providence glisse dans notre vie quotidienne et que souvent nous ne voyons pas quand nous courrons après les obligations de l’année scolaire qui rythment nos journées sans répit.

Aujourd’hui c’est la rentrée. Le quotidien revient avec ses nouveaux impératifs, comme chaque année en septembre. Alors, avant de replonger et affronter les courants, prenons quelques minutes pour replacer la fin au dessus de nos actions. Que faisons-nous ? Mais surtout pourquoi ? 

L’école est un lieu où nos enfants vont recevoir un enseignement. Le but est de former la nature humaine blessée par le péché originel. Nos premiers parents avaient la science infuse et l’amitié avec Dieu en naissant. Mais, depuis le premier péché, nous devons acquérir le peu de science que les siècles ont accumulé et nous devons apprendre à connaître Dieu par le catéchisme et l’éveil spirituel. Là est le premier but de l’école, qui vient en complément de l’éducation que nous recevons de nos parents. L’école apporte ce que la famille ne peut apporter. Mais le but est le même. L’enfant est comme un verre vide, sec et creux, seule l’eau de la connaissance peut le remplir. Connaissance de Dieu, de la Création et de ses lois, de la culture de nos pères. Cela doit nous conduire à être docile face au maître, accepter notre ignorance afin de recevoir l’enseignement. L’élève qui croit tout savoir est un enfant arrogant, demain, il sera un adulte sot. Aussi, que les enfants se rappellent leur ignorance, de là viendra l’envie d’apprendre. Que les parents veillent à ce que leurs enfants soient dociles à la maison, afin de l’être aussi à l’école. Ceci est la première réflexion.

L’eau vive de la connaissance que les maîtres enseignent, ce sont nos parents, nos aïeux, les générations passées qui l’ont puisée. Aristote, saint Thomas d’Aquin, saint Augustin, Mendel, Newton, Pythagore, derrière chacun de ces noms qui parsèment les manuels scolaires se trouve un homme qui est venu ajouter sa pierre à l’édifice de la connaissance humaine, l’un ne pouvant avancer sans son prédécesseur. Et nous au milieu ? Souvent, nous peinons à acquérir ce que nos anciens ont inventé. Car finalement la nature humaine reste la même. Nous ne sommes pas plus intelligents que nos anciens avec nos téléphones et nos ordinateurs. Peut-être même sommes-nous plus bêtes, ayant des encyclopédies en deux clics dans nos poches mais pas grand chose dans nos caboches. Cela doit nous conduire à plus d’humilité. De cette humilité découle la confiance en nos maîtres et l’obéissance à nos éducateurs. Que les parents travaillent cette humilité, malgré les grands débats en famille ou sur internet, les avis tranchés et la multitude d’inepties que nous ingérons, nous sommes des nains juchés sur les épaules de ceux qui nous précédent. Voire des sots abrutis par l’instantanéité et la sentimentalité de notre époque. Que les enfants apprennent à se mettre à l’écoute de leurs aînés, afin de continuer jusqu’à la mort à s’émerveiller. Voilà la deuxième réflexion.

 

Enfin, notre époque moderne a inversé les valeurs. Nous savons cela et en constatons les dégâts partout autour de nous : sous-culture bon marché et vulgaire, débats politiques et sorties littéraires souvent médiocres quand ce n’est pas sordide ou scandaleux (causant de nombreux péchés), collègues de travail ne sachant plus ni écrire, ni exprimer une idée, et de plus en plus anti-culture, wokisme et culture de mort. Mais sommes-nous si certains de ne pas être nous aussi infectés par l’air ambiant ? Après tout, nous respirons, nous aussi, ce même air vicié. Notamment, ne sommes-nous pas parfois influencés par les idées modernes : individualisme et négation du péché ? Nos enfants, malgré leur jolies petites bouilles, sont blessés par le péché. Comme nous, ils seront paresseux, orgueilleux, menteurs ou insolents, ou tout cela à la fois. Comme nous, ils feront la foire en classe, rechigneront à l’effort, mépriseront leur professeur ou répondront à l’abbé, ou tout cela à la fois. Depuis quelques années, les enfants hyper-actifs, surdoués, incompris ou inadaptés au système pullulent. Mais, il n’y aurait plus de cancres ? De paresseux ? D’orgueilleux et de menteurs ? Ne tombons pas dans le panneau. Si certain cas sont avérés et si les parents font bien de veiller à cela, n’oublions pas que nos enfants sont de jeunes pousses qui ont besoin de tuteur droit et contraignant pour pousser vers le Ciel, sans quoi ils ramperont sur le sol ou casseront au premier coup de vent. Voilà la troisième réflexion.

En cette période de rentrée, gardons ces petites réflexions à l’esprit. Le bon élève est celui qui, docile et humble, se met à l’écoute de ses maîtres pour grandir vers le Ciel, celui qui travaille à corriger ses défauts avec l’aide de ses éducateurs, celui qui travaille au mieux de ce qu’il a comme talent pour accomplir la volonté de Dieu et un jour parfaire la Création par son métier. Le mauvais élève est celui qui méprise l’enseignement donné, refuse de se corriger et ménage son petit confort. Et nous-mêmes, parents ou adultes ? Sommes-nous de bons élèves ? L’école ne cesse jamais. Dieu place sans cesse des maîtres sur notre route : nos abbés, nos anciens dont les écrits doivent s’aligner dans nos bibliothèques, la Création qui nous entoure et que Dieu nous donne pour nous émerveiller et nous initier à la contemplation et à la connaissance de ses perfections. Sommes-nous humbles et dociles envers ces maîtres ? Sommes-nous de bons élèves ? Méditons cela tandis que les dernières journées d’été meurent avec septembre.

 

Louis d’Henriques

 

 

 

 

 

 

 

Le martyr

Ouvrons notre martyrologe, et parcourons -en les fêtes. Le 21 janvier est fêtée sainte Agnès, vierge morte à l’âge de 13 ans ; au 18 mai est fêté saint Venant, au 7 juin sainte Blandine et ses compagnons, au 3 août saint Étienne, au 27 septembre saints Côme et Damien, au 27 novembre saint Jacques, au 13 décembre sainte Lucie. Ce ne sont là qu’une infime partie des saints que l’Eglise honore du titre de martyr, c’est-à-dire de « Témoin ». Ils sont d’âges et de condition sociale divers, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, mais tous ont en commun d’avoir été mis à mort en raison de leur amour pour Dieu. Ils sont, pour beaucoup, d’une autre époque, mais n’en restent pas moins extraordinairement actuels. Beaucoup sommes-nous à les admirer comme des personnages d’un autre monde, un peu à la manière des héros des fictions modernes, sans chercher davantage à les imiter ou à apprendre de leur vie. La grandeur de leur amour pour Dieu les éloigne de nous, alors qu’elle devrait nous aspirer vers le Ciel. Attardons-nous donc un instant sur ce personnage du martyr en commençant par le définir, puis en l’opposant à la vision de religions et idéologies non chrétiennes, et enfin en rappelant certains points sur l’acte du martyre.

 

Qu’est-ce qu’un martyr ?

Le terme tire son étymologie du grec « marturos » : « témoin1 ». On parle jusqu’au XIème siècle de « martre », que l’on retrouve en toponymie dans le mot Montmartre : mont des martyrs. La forme finale de martyr est ensuite préférée pour éviter toute confusion avec l’animal.

Le martyr est l’homme qui, en haine de Dieu et de ses vertus (Vérité, Justice, …), est mis à mort, ou subit des souffrances qui auraient dû le faire mourir : saint Jean est par exemple appelé martyr alors qu’il est mort de vieillesse, mais il a auparavant miraculeusement survécu à un bain d’huile bouillante. Dans l’antiquité de l’Eglise, seuls les martyrs étaient considérés comme saints, ayant prouvé à travers les souffrances inouïes des persécutions leur véritable amour de Dieu. Il existe deux types de martyrs, si l’on peut ainsi dire. Les premiers sont ceux qui, avant d’être mis à mort, supportent les souffrances infligées par leurs bourreaux sans renier leur amour de Dieu. L’Histoire regorge d’exemples extraordinaires et édifiants de ces chrétiens restés fermes dans leur Foi malgré les cruautés extrêmes de leurs persécuteurs. Les seconds sont les chrétiens qui, tués en haine de Dieu, n’ont pas à proprement parler à défendre leur Foi. Leurs bourreaux ne cherchent pas à les faire renier, mais simplement à les éliminer parce que chrétiens. Dans ce cas, le titre de martyr leur est également attribué s’il est attesté qu’ils ont, sans doute possible, accepté de mourir pour Dieu.

 

Le martyr chez les non-chrétiens

Dans sa Somme théologique2, saint Thomas d’Aquin s’interroge sur l’acte de martyre, et met en lumière le côté à la fois héroïque et surnaturel de cet acte. Tout le monde reconnaît que l’homme prêt à mourir pour une cause est digne de louange et de respect, puisqu’il fait le don de sa vie là où tant d’autres préfèrent abandonner et sauver leur peau. Mais il serait injuste de ne voir dans le martyr qu’un simple héros parmi tant d’autres, mort pour une cause humaine, éphémère et parfois immorale. Le héros humain meurt en effet par amour de la patrie, par amour de l’autre, par amour de l’honneur ou encore par amour du danger, tandis que le martyr meurt par amour pour Dieu et de ce qui s’y rapporte. Les deux buts sont infiniment éloignés, et le moindre martyr dépasse ainsi le plus grand des héros : « Le martyre est par nature le plus parfait des actes humains, comme témoignant de la plus grande charité »3. Le spectacle des légions de chrétiens morts en saints pour l’amour de Dieu n’a pas manqué de frapper les non-croyants, à tel point que le terme même de « martyr » se retrouve couramment pour désigner soit un homme qui donne sa vie pour une cause, soit un homme soumis à de très grandes souffrances. Le dictionnaire universel de Furetière, de 1690, définit ainsi le « martyr » pour les non-chrétiens : « se dit abusivement des hérétiques et des païens qui souffrent pour la défense de leur fausse religion, et qui se sacrifient à leurs idoles ».

 

Le titre de « martyr » a cela de commode, pour les non-chrétiens, qu’il permet surtout de donner une légitimité à une idéologie. Par exemple, le Parti Communiste français n’a cessé de mettre en avant ses « martyrs » morts pendant la Résistance, soi-disant pour la défense de la France et des français, justifiant ainsi les assassinats faits sur ordre et occultant les sabotages effectués contre l’armée française au début de la guerre, sur ordre de Moscou. Le contraste est encore plus flagrant si l’on se penche sur la notion de martyr telle quelle est utilisée dans une religion comme l’Islam. « Martyr » revêt de multiples sens, le premier désignant l’homme « qui meurt ou se blesse et meurt de sa blessure dans une bataille menée pour la cause d’Allah »4. Les autres s’appliquent à différents types de morts telles que la maladie, l’écrasement sous les décombres, la mort en défendant ses biens, etc… On pourrait presque résumer en donnant le titre de martyr à tout musulman qui décède.

Il ne faut en définitive pas confondre la vertu de Force, qui nous est une grâce de Dieu, avec la force humaine, fruit du caractère de chacun et d’efforts purement humains. Le seul vrai martyr est chrétien, les autres ne le sont que par abus de langage ou détournement de sens.

 

Devenir martyr

Selon une étude publiée en janvier 2022 par l’ONG Portes Ouvertes, plus de 360 millions de chrétiens sont persécutés à travers le monde, soumis à des atteintes allant de « l’oppression quotidienne discrète » (vexations, interdits divers5)  aux « violences les plus extrêmes » (mort6). Les chiffres officiels de 2021, ne comptant que les cas documentés, recensent pour cette année 5.898 meurtres de chrétiens, tués en raison de leur religion. La probabilité d’être mis à mort pour sa Foi reste faible, en fonction du pays où l’on se trouve, mais existe bien. L’assassinat du Père Hamel en 2016, en Seine-Maritime, est frappant justement parce qu’il est comme une exception chez nous. Cependant, malgré sa relative rareté, le martyre doit rester comme une balise pour le chrétien. Il est, en effet, nous l’avons déjà dit, l’expression la plus parfaite de l’amour de l’homme pour son Créateur : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime »7.  

Il en résulte que le chrétien doit être prêt, à tout instant, à donner sa vie par amour de Dieu ; autrement, sa Charité serait-elle sincère ? « Celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera »8, nous rappelle Notre Seigneur. La réaction naturelle du chrétien peut alors être l’appréhension, la crainte de ne pas aimer assez Dieu, la peur de reculer par amour de la vie. C’est oublier que le martyre est une grâce donnée par Dieu, qui ne donne jamais d’épreuve au-dessus de nos forces, sans nous procurer son soutien : « Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces »9. Le martyre ne dépend donc pas d’une quelconque force humaine. Il suffit de lire quelques pages du martyrologe pour trouver des exemples d’enfants, de jeunes gens et jeunes filles qui,  timides et faibles d’apparence, ont subi des souffrances indescriptibles sans renier Dieu. Le plus dur, pour la nature humaine blessée, est de saisir cette grâce divine et de la laisser agir en nous.  

 

Cela signifie-t-il qu’il suffit d’attendre la grâce de Dieu, et de laisser faire ? Ce n’est bien évidemment pas le cas, car la grâce ne peut agir si elle ne trouve un terreau favorable dans l’âme choisie. Il est difficile, même si rien n’est impossible à la grâce, de rester ferme devant les bourreaux si l’on ne s’est jamais rien refusé, si l’on n’a développé un certain amour de Dieu et une certaine endurance à la pénitence et à la souffrance, un certain amour de la Vérité et des choses du Ciel. Nous ne sommes pas tous appelés à témoigner, au prix de notre vie, de notre Foi devant les ennemis de Dieu, mais nous ferions de bien piètres chrétiens si nous ne nous y préparons un tant soit peu, chacun selon nos capacités. La grâce de Dieu pourvoira au reste, pourvu que nous n’y mettions pas d’obstacles.

 

Les siècles ont passé depuis le temps des catacombes et des chrétiens jetés en pâture aux bêtes du cirque, mais chaque époque compte son lot de martyrs et de témoins du Christ. C’est aujourd’hui au Moyen-Orient et en Asie que l’Eglise souffre le plus : pouvons-nous affirmer que ce ne sera pas demain au tour des pays d’Europe ? Dieu nous en garde, mais Lui seul décide de nos épreuves. Si le moment vient pour nous de témoigner de notre Foi et de notre amour de Dieu, que ce soit veillant et prêts à recevoir la grâce du Créateur, tels les serviteurs de la parabole que le Maître trouve debout à son retour. Faisons notre part, Il fera la sienne : « les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire ».

 

Un animateur du MJCF

 

1 A ne pas confondre avec « Martyre » : le « témoignage »

2 2nda 2ndae, q.124

3 2nda, 2ndae, q.124 art.3

4 http://www.3ilmchar3i.net/article-la-signification-du-martyr-chahid-89224564.html

5 NDR

6 NDR

7 Jean, XV, 13

8 Marc, VIII, 35

9 1 Cor. X, 13

 

Actualités culturelles

 Fécamp (France, Normandie)

Peut-être avez-vous entendu parler de l’aventure rocambolesque subie par les reliques du Précieux Sang conservées à l’abbaye de Fécamp ? Dans la nuit du 1er au 2 juin dernier, le fameux reliquaire fécampois contenant deux fioles du sang de Jésus avait été dérobé dans la sacristie de l’abbatiale. Ces reliques y étaient vénérées depuis la construction de l’abbaye en 658.

Néanmoins, le 1er juillet, l’un des plus célèbres experts et détectives d’art, Arthur Brand (Néerlandais), découvre le fameux reliquaire dans une boîte en carton devant sa porte ! Cette réapparition miraculeuse aurait été précédée d’un mail anonyme prévenant l’expert du prochain retour des reliques… Voilà une histoire digne d’un roman policier !

 

  • Villenave-d’Ornon (France, Gironde)

Découverte en 2013 à Villenave-d’Ornon, au sud de Bordeaux, une épave de voilier marchand datée du VIIème ou VIIIème siècle commence tout juste à être étudiée par les archéologues. Relativement bien conservé, ce vestige a été retrouvé dans le lit d’une rivière sur une longueur de 12 mètres. Il s’agit bien là d’une découverte majeure car l’architecture navale du Haut Moyen-Age constitue encore aujourd’hui un pan totalement méconnu de notre histoire : le bon état de conservation du navire va rendre possible une reconstitution unique (il existe moins de 5 bateaux de ce type en Europe de nos jours). Les modes de navigation du Haut Moyen-Age n’auront bientôt plus de secrets pour nous !

 

  • Edimbourg (Ecosse)

C’est en juillet dernier que la National Gallery of Scotland a décidé d’étudier un certain nombre de ses œuvres au rayon X en vue d’une exposition dédiée à l’impressionnisme. Lorsque vint le tour du Portrait d’une paysanne (1885) de Van Gogh, la surprise fut à son comble : les experts ont en effet découvert – grâce aux rayons – que la toile cachait un autoportrait de l’artiste ! Van Gogh a très certainement réutilisé l’arrière de son œuvre pour se portraiturer. Cela n’est malheureusement pas visible à l’œil nu dans la mesure où ce côté de la toile est recouvert de colle et de carton… Parviendra-t-on à dégager l’autoportrait sans l’endommager ? La question demeure entière…

 

  • Monaco

Le palais princier de Monaco n’a pas fini de révéler ses secrets : lors d’une campagne de rénovation et de consolidation du monument, les restaurateurs ont en effet découvert avec surprise un ensemble de fresques du XVIème siècle s’étendant sur plus de 600 m² ! L’objectif premier de la campagne de restauration était de rénover les nombreuses peintures du XIXème siècle recouvrant les plafonds du fameux palais Grimaldi : quel ne fut pas l’étonnement des travailleurs en découvrant – sous des couches de peinture et même sous un faux plafond – un extraordinaire ensemble de fresques de l’époque de la Renaissance ! Dégagées au scalpel et au laser, ces œuvres s’étendent depuis la salle du trône jusqu’aux grands appartements en passant par la galerie de la cour d’honneur. N’hésitez plus, l’ensemble est désormais ouvert au public…