La louange

           Dans ses Méditations sur l’Evangile, le bienheureux Charles de Foucauld nous donne un des fondements de la joie chrétienne, fleuron de notre Foi et de notre fierté d’être catholiques.

Saint Matthieu, 21,16 : « … et les enfants … criaient dans le temple : Hosanna au Fils de David. »

 

           Notre-Seigneur approuve les enfants qui chantent : « Hosanna au Fils de David ». Il approuve donc, Il veut qu’on le loue… Il ne Lui suffit pas qu’on le remercie, qu’on Lui demande pardon, qu’on Le prie d’accorder des grâces ; ces trois mots : « merci, pardon, secourez-nous », si indispensables, et qui doivent être à tout instant dans nos cœurs sur nos lèvres, ne suffisent pas pour Le prier comme nous le devons : il faut encore Le louer. Louer, c’est exprimer son admiration et, en même temps, son amour, car l’amour est inséparablement uni à une admiration sans réserve. Donc, louer Dieu, c’est se fondre à Ses pieds en paroles d’admiration et d’amour, c’est Lui répéter de toutes les forces qu’Il est infiniment parfait, infiniment aimable, infiniment aimé, que Sa beauté, notre admiration et notre amour sont sans mesure ; c’est Lui dire sans fin. Lui dire sans pouvoir mettre de terme à une si douce déclaration, qu’Il est beau et que nous L’aimons.

 

  Combien la louange fait partie essentielle de l’amour ; combien, par conséquent, elle fait indispensablement partie de nos devoirs envers Dieu ; c’est facile à voir… Mais il est une deuxième cause pour laquelle nous devons à Dieu la louange ; c’est que, nous permettre de la Lui adresser, c’est de sa part une incomparable faveur : permettre à quelqu’un de nous dire, de nous répéter sous toutes les formes qu’il nous aime, n’est-ce pas la plus grande faveur que nous puissions lui faire ? N’est-ce pas lui dire que Son amour nous plaît, nous est agréable, n’est-ce pas lui dire que nous l’aimons aussi ?… Dieu nous permet de nous tenir à Ses pieds, murmurant sans fin des paroles d’admiration et d’amour : quelle grâce, quelle bonté, quel bonheur ! … Mais, quelle ingratitude si nous méprisions une telle faveur ! Ce serait la mépriser que de n’en pas profiter, et non seulement Dieu nous permet ce bonheur des bonheurs, mais Il nous l’ordonne : Il nous ordonne de Lui dire que nous L’admirons et que nous L’aimons, et nous ne répondons pas à une invitation si précieuse et si douce ? quelle ingratitude ! quelle indignité ! quelle grossièreté, quelle monstruosité !

 

  Mon Seigneur et mon Dieu, apprenez-moi à trouver toute ma joie à Vous louer, c’est-à-dire à Vous répéter sans fin que Vous êtes infiniment parfait et que je Vous aime infiniment : « Delectare in Domino et dabit tibi petitiones tuas » avez-Vous dit. Apprenez-moi à me délecter en Vous, dans la vue de Vos infinies beautés et le murmure amoureux et incessant, à Vos pieds, de Vos louanges !

 

  Sainte Magdeleine, obtenez-moi la grâce de louer Notre-Seigneur, notre Maître commun, comme Il veut que je le fasse !

 

 

Courgettes- Macarons

Courgettes façon pizza

 

Ingrédients :

– Courgettes

– Sauce tomate

– Jambon

– Mozzarella

 

Préparation :

– Couper les courgettes en grosses rondelles.

– Mettez-les crues dans un plat à four.

– Mettez dessus de la sauce tomate, jambon, mozzarella….

– Aspergez le tout avec de l’huile d’olive et mettez au four pendant environ 20 minutes à 150°C. 

C’est rapide et délicieux !

 

 

Macarons

Ingrédients pour 30 pièces : 

– 125 g d’amandes en poudre

– 250 g de sucre glace 

– 4 blancs d’œufs 

– 2 ou 3 gouttes d’extrait ou d’essence de vanille 

– 125 g de chocolat noir 

– 125 g de crème fraîche liquide

 – Si vous voulez avoir des macarons roses, mettez quelques gouttes de colorant rose.

 

Préparation :

– Sortez la grille du four. Préchauffez le four à 145°C.  

– Tamisez les amandes avec le sucre glace.

– Montez les blancs en neige avec le sucre glace.

– Incorporez délicatement le mélange amandes-sucre aux blancs en neige en ne les laissant pas tomber.

– Utilisez une poche à douille pour dresser les macarons sur toile silicone ou papier cuisson.

– Faire cuire 15 minutes. Les macarons doivent être dorés et craquants.

– Laissez-les refroidir avant de les démouler.

– Faire fondre du chocolat au bain marie, rajoutez le même poids en crème fraîche liquide chauffée.

– Mélangez les deux et mettre au réfrigérateur en posant un film dessus. Faire le montage quand la crème est froide et dure…

Bon appétit !

 

Henri Charlier et l’ouvrage Culture, école, métier

           Henri et André Charlier sont deux grands convertis au catholicisme du 20ème siècle qui ont eu un parcours remarquable. Henri est né en 1883, baptisé à 31 ans et mort à 92 ans en 1975 au Mesnil-Saint-Loup. C’est un de nos plus grands artistes peintre et sculpteur catholique de la 1ère moitié du 20ème siècle. André Charlier, né en 1895, est lui un éducateur, professeur puis directeur de l’école des Roches, un établissement scolaire de Normandie qui s’était replié à Maslacq entre Orthez et Pau pendant la 2nde Guerre Mondiale. Charlier a eu comme élève des personnalités aussi célèbres que Jean Raspail et dans l’équipe de professeurs qu’il dirigeait, un Jean Madiran. André et Henri Charlier ont nourri, éduqué, élevé des générations entières de jeunes gens, d’apprentis, d’artistes (musiciens, peintres et de sculpteurs), de paysans ou d’intellectuels, dans un authentique esprit français, le même que celui qui a animé un Charles Péguy dont ils étaient tous les deux proches.

 

  Henri et André Charlier ont contribué au renouveau du chant grégorien en écrivant ensemble un ouvrage clé sur le sujet. Les disciples qu’ils ont eus ont permis à plusieurs générations de français de retrouver le trésor de la Tradition catholique et la grandeur de la chrétienté. Qu’il suffise de citer le monastère bénédictin sainte-Madeleine du Barroux fondé par Dom Gérard, un élève d’André Charlier à l’école de Maslaq dont il était directeur dans les années 40 ou encore le pèlerinage de Chrétienté, connu comme le pèlerinage de Chartres et dont l’idée est née au Mesnil-Saint-Loup, là ou Henri Charlier s’était installé comme peintre et sculpteur, 7 ans après sa mort en 1982 à l’occasion de la troisième édition de l’Université du Centre Henri et André Charlier fondée à Fanjeaux en 1979 avec la bénédiction de Mère Anne-Marie Simoulin. Henri et André Charlier ont été de remarquables écrivains et contributeurs à la revue Itinéraires de Jean Madiran. D’André Charlier, on lira avec beaucoup de fruits les Lettres aux Capitaines et les Lettres aux Parents qu’il adressait aux jeunes de son école et à leurs familles. Une biographie écrite par son petit-fils, le père Henri, moine du Barroux, a été publiée aux Ed. Sainte-Madeleine en 2015. D’Henri Charlier, on retient le livre La réforme politique, composé de certains de ses articles parus dans Itinéraires et surtout le très bel ouvrage sur l’enseignement, Culture, école, métier. Charlier traite dans ce livre d’une question centrale que doit se poser tout éducateur, qu’il soit parent ou professeur : quelle instruction donner à un jeune à l’école ? Quelle culture, quels savoirs transmettre ? Il apporte des réponses profondément réalistes à ces questions. Cet ouvrage est un excellent complément au livre L’intelligence en péril de mort de Marcel de Corte car il fournit des remèdes à la crise actuelle de l’éducation.

 

  Les thèses essentielles d’Henri Charlier dans cet ouvrage sont les suivantes :

  1. L’école apprend à penser, à distinguer les idées et à former le jugement ;
  2. Cette formation s’appuie sur une authentique culture vécue : lire des écrivains dans le texte, se réciter chaque jour des vers, être capable de soutenir une petite conversation latine ou traduire des textes dans une autre langue.
  3. L’école doit s’articuler harmonieusement avec les métiers qui s’apprennent dans les ateliers et au contact des professionnels par l’apprentissage.

 

  Concernant le premier point, Charlier montre que la finalité de l’enseignement n’est pas de faire retenir aux enfants dans leur mémoire le plus de choses possibles, mais de leur apprendre d’abord à penser : « Que la mémoire soit pleine de connaissances innombrables amassées par les générations des hommes est tout à fait inutile si l’esprit ne sait ni les unir en idées ni les classer. Le véritable esprit de l’enseignement n’est pas de savoir beaucoup de choses mais d’apprendre à distinguer les idées. » Blaise Pascal l’avait magnifiquement écrit : « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. […] Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale car toute notre dignité consiste en la pensée. » Une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine nous dit encore Montaigne. Penser consiste à exercer son intelligence. Ce n’est pas créer ni recréer le monde comme le désirait un Karl Marx, c’est pénétrer profondément dans la nature des choses, y voir des rapports qui ont échappé aux yeux, rattacher entre eux les faits observés.

 

  Sur le deuxième point, on ne peut donner à un enfant, un jeune homme que ce que l’on a soi-même reçu. Il revenait à nos pères d’être les passeurs de la culture et des savoirs des générations précédentes. Pour transmettre un héritage qui ait une quelconque valeur, il appartient d’abord à ceux qui sont les gardiens de cet héritage de le cultiver. Cultiver sainement l’héritage, c’est non seulement en vivre mais le faire fructifier et enseigner à la génération suivante à faire de même. Voilà qui est bien différent du projet moderne d’accumuler dans des mémoires informatiques sans âme toujours plus d’informations de toute sorte que l’on ne retient pas car l’on invite tout le monde à se servir d’un moteur de recherche pour retrouver telle ou telle information. Le complément indispensable de l’intelligence est cette faculté de l’âme qu’est la mémoire. L’un des préjugés les plus communs que l’on rencontre aujourd’hui avec le numérique est de considérer que l’on n’a plus besoin de savoir par cœur quoique ce soit puisque l’on aurait tout au bout des doigts. C’est ce qui a fait écrire à ce pseudo-philosophe Michel Serres un opuscule intitulé Petite poucette où il vante l’usage du doigt qui accède à toute la connaissance du monde sans peine. Mais pour savoir quoi chercher encore faut-il s’être donné la peine de l’apprendre puis de recourir à sa mémoire pour le retrouver. Si vous voulez chercher ces merveilleux vers de Virgile dans l’Énéide, encore faut-il que vous sachiez que Virgile existe, qu’il a écrit l’Eneide et que ce poème raconte l’histoire d’Énée. Tout ceci a dû vous être enseigné et vous avez dû l’inscrire dans votre mémoire.

 

  Enfin le génie de Charlier est de constater grâce à son art de peintre et de sculpteur que l’espèce de savoir enseigné dans les écoles n’est pas apte à bien former le jugement des choses pratiques si l’enseignant ne s’appuie pas sur des faits concrets, c’est-à-dire l’art de soupeser les causes différentes qui agissent en chaque cas donné. Citons-le : « Un enfant rabote une planche pour la première fois ; il apprend aussitôt que le bois a un fil contre lequel on ne peut rien ; c’est, direz-vous, de la technique tout simplement alors que c’est l’intelligence qui apprend par l’éducation de la main. C’est aussi cette constatation fondamentale qu’il y a une nature des choses à connaître, ce dont les intellectuels se passent généralement, parce qu’elle ne leur a jamais été présentée à eux-mêmes comme une chose d’expérience. Ils pensent la trouver dans des principes généraux beaucoup trop abstraits et ils ont coutume dans l’enseignement de simplifier l’explication des faits. » Les métiers enseignent qu’il y a une nature des choses. Un professeur peut être dans l’erreur, y rester toute sa vie, massacrer 1000 ou 10 000 intelligences, il garde une bonne place, puis prend une retraite confortable. Mais si le paysan manque deux fois de suite les semailles, il est ruiné. C’est l’origine de ce qu’on appelle le bon sens paysan : il sait qu’il y a une nature des choses et qu’on ne la changera pas. L’esprit d’un grand vigneron est un esprit formé – formé à observer, à induire, abstraire, déduire, généraliser.

 

  Selon Charlier, un programme d’éducation type unirait donc tous les Français sur une conception naturelle de la vie, c’est-à-dire enseignant la loi et la morale naturelle dont la justice est le grand ressort, et ce programme s’établira d’autant mieux que l’on y joindra les textes magnifiques que nous ont laissés nos ancêtres dans l’Histoire.

 

Louis Lafargue

 

La joie d’offrir

           La plus grande, la plus belle, la plus durable joie qui existe sur cette terre est certainement l’arrivée d’un enfant dans une famille. Père, mère, grands-parents, parrain, marraine, frères et sœurs, amis, tout le monde se réjouit à l’occasion d’une naissance. Pourtant, cette joie si profonde est précédée d’une épreuve plus ou moins difficile pour la maman, et Jésus le savait bien : « La femme, quand elle enfante, est en peine, parce que son heure est arrivée ; mais quand elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de ses douleurs, dans la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde1 ».

 

  Arrêtons-nous quelques instants sur cette phrase de Jésus. Notons tout d’abord qu’il est ici question de « douleurs » et non pas de « souffrance », comme partout dans la Sainte Ecriture quand il s’agit du don de la vie ; et le terme de « douleur » dans ce cas précis, est très juste. En effet, le Larousse définit la souffrance comme « un état prolongé de douleur physique ou morale », alors que la douleur est une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable » selon l’IASP (Association internationale pour l’étude de la douleur). Dans le cadre d’une naissance, la maman a mal certes, mais le dénouement étant positif, l’issue étant l’immense joie dont nous comble la naissance d’un enfant, il s’agit bien de douleurs physiques et non pas de souffrance morale.

 

  Tout a commencé au paradis terrestre, juste après le péché originel, quand Dieu prononce cette sentence : « Tu enfanteras dans la douleur2 ». Ailleurs dans l’Ecriture, saint Paul dit que la femme « sera sauvée en devenant mère3 ». Or, de nos jours, le recours à une anesthésie péridurale lors d’une naissance est devenu très fréquent. Alors que faut-il penser de ce recours quasi systématique à la péridurale ? Est-ce ne pas accepter les conséquences du péché originel ? Ou est-ce un progrès considérable de la médecine qui a permis de diminuer les complications ces dernières décennies ?

 

  Bénéficier d’une péridurale permet en premier lieu de soulager la douleur, bien sûr, et c’est la plupart du temps le but recherché : une maman reposée peut se sentir davantage prête à accueillir sereinement son bébé. On peut aussi l’utiliser afin de sécuriser un accouchement plus à risque (jumeaux, bébé en siège, pathologie maternelle connue, hémorragie ou césarienne lors d’un accouchement précédent, etc) et ce côté sécurisant peut rassurer tout le monde, les parents autant que l’équipe médicale. Ce sont là deux arguments majeurs qui ont certes une valeur non négligeable, et il faut prendre en compte ces raisons médicales.

 

  Cependant, une péridurale ne présente pas que des avantages car la maman est moins active pour aider son bébé à naître. L’évènement devient presque extérieur à elle. Certains avancent même que les bébés nés sous péridurale seraient moins éveillés, moins vifs que ceux nés sans anesthésiants, mais nous n’avons jamais observé cela dans les quelques cinq cents naissances que nous avons accompagnées jusqu’à présent (en revanche, les bébés naissent généralement endormis dans les cas d’anesthésie générale auxquels on a recours uniquement dans de très rares situations de césarienne en urgence absolue).

 

  Et si nous nous posions la question autrement : pourquoi choisir d’accoucher sans péridurale ?

  D’un point de vue naturel d’abord : pour accompagner son bébé au mieux dans ce moment capital et pour l’aider autant que possible et rester en lien avec lui ; est-ce qu’une mère n’est pas prête à tout pour aider son enfant ? 

 

  D’un point de vue médical ensuite : une fois la péridurale posée, la maman doit rester allongée ; plus question donc de travailler de concert avec la gravité et donc de faciliter la descente du bébé. Par conséquent rester libre de ses mouvements permet d’activer le travail et de peut-être même l’accélérer un peu ; la participation de la maman sera plus active et l’accouchement en sera facilité. De plus, il arrive régulièrement qu’une péridurale soit trop dosée ce qui ne facilite pas la naissance naturelle et augmente les risques d’instrumentation et d’action médicale.

 

  Enfin et surtout, d’un point de vue spirituel : afin d’offrir et prier pour cet enfant à naître, pour tous ceux qui veilleront sur lui, ses parrain et marraine, pour les intentions de nos familles et toutes celles qui nous sont confiées, mais aussi en réparation de nos fautes passées et de celles de nos proches. Dieu nous donne la possibilité de coopérer de manière effective à notre salut éternel, alors nous qui connaissons la valeur de la douleur et du sacrifice, profitons de ces moments riches en grâces pour être généreuses dans notre offrande et soyons reconnaissantes de ce grand don de l’amour de Dieu pour nous et nos enfants.

 

  Répondons à une dernière question qui peut venir à l’esprit d’une maman sur le point d’accoucher :  qu’en est-il des complications soudaines et imprévisibles lorsqu’il n’y a pas de péridurale ? Sachez qu’il est rarement trop tard pour poser une péridurale et le personnel médical qui sent venir les complications saura vous conseiller. Il y a toujours une solution ! Il est très important d’être en confiance avec la sage-femme qui vous accompagne ce jour-là, afin de vous en remettre à ses décisions si besoin était.

 

  Soyez-en convaincues, c’est vraiment une aventure à vivre, vous vous découvrirez des ressources insoupçonnées et vous forcerez l’admiration de votre mari qui vous respectera d’autant plus et sera tellement fier de vous. Cela demande de se dépasser certes, d’aller au-delà de ses limites, il faut le savoir et ne pas en être surprise, mais que sont quelques heures difficiles en comparaison d’une si belle récompense après !

 

  Bien sûr, le don de la vie implique de nombreux sacrifices qui ne se limitent pas au moment de la naissance, il y a également la pénibilité de la grossesse, la fatigue de l’allaitement, les nuits sans sommeil et bien d’autres soucis. C’est pourquoi le « tu enfanteras dans la douleur » de la Genèse ne se limite pas à accoucher avec ou sans péridurale. Il ne s’agit certainement pas de culpabiliser ou de vous dévaluer si vous en avez demandé une jusqu’à présent, mais nous avons certainement un devoir, en tant que catholiques, de ne pas nous contenter de la solution de facilité, et de saisir les occasions d’offrande et de sacrifice par amour de Dieu et en esprit de réparation. Chaque cas étant différent, c’est à chacune de se poser la question pour elle-même et d’y répondre personnellement.

 

  A certaines qui auraient aimé donner la vie le plus naturellement possible, le bon Dieu demandera peut-être le sacrifice de ne pouvoir accoucher comme elles l’avaient espéré, et c’est parfois encore plus difficile d’accepter ses propres limites et d’en faire l’offrande que de passer quelques heures pénibles. A d’autres enfin, le bon Dieu demande le sacrifice d’un berceau vide. Quelle dure épreuve pour ces ménages. Alors prions les unes pour les autres, afin que chacune de nous connaisse la valeur salvatrice d’un sacrifice et ait le courage d’être généreuse.

 

  Ces pistes de réflexion ne se veulent pas un argumentaire scientifique et exhaustif sur le recours à la péridurale, mais elles sont plutôt l’écho des paroles de Pie XII qui nous encourage nous, sages-femmes, à « mettre dans le cœur [des mères] le désir, la joie, le courage, l’amour et la volonté d’avoir soin de leur tout-petit4». Puissent ces quelques lignes vous faire réfléchir sur la grandeur et la beauté de la maternité, c’est notre souhait le plus cher.

Agnès

 

1 Saint Jean XVI 21-22

2 Genèse III 16

3 Timothée II 15

4 Al. aux sages-femmes, 20 octobre 1951

 

Et ne nous laissez pas succomber à la tentation

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

 **********

  Mon sauveur Jésus, dans cette prière, me fait demander à Notre Père la force de résister à la tentation, parce que le mot « succomber » veut dire arrêter de résister. Mais qu’est-ce donc qu’une tentation ? C’est cette petite idée qu’un mauvais ange vient me mettre dans la tête, et qui se fait insistante pour me porter au péché. Elle arrive, et revient, revient encore et toujours jusqu’à ce que je cède. Et c’est hélas bien souvent ce qui arrive ! Je demande donc au Bon Dieu de ne pas me laisser chuter, mais pourquoi ne pourrais-je pas plutôt lui demander de m’éviter les tentations ? Ce serait tout de même beaucoup plus simple si je pouvais ne plus être tenté ! Et j’aurais bien moins de péchés à confesser.

 

Alors, pour comprendre, je me tourne vers vous, ô mon Jésus ! Vous aussi vous avez été tenté, dans le désert. Et pourtant vous êtes Dieu ! Ainsi vous nous avez montré la méthode qui permet de vaincre le démon. Tout d’abord, vous aviez l’âme prête par la prière et la pénitence, et par votre grâce vous me donnez chaque jour le temps et la force de prier et de vous offrir quelques sacrifices parmi toutes les contrariétés qui viendraient empoisonner ma journée si j’oubliais de vous les offrir. La prière et la pénitence, c’est comme une cure de vitamines ou d’huile de foie de morue : elles n’ont pas toujours bon goût, mais elles sont si bonnes pour la santé ! Et il ne faut pas attendre d’être malade pour prendre des forces et faire le plein d’énergie.

 

Par trois fois vous avez été tenté. La première fois, ce fut sur l’attrait des choses matérielles : vous aviez faim, et la tentation porta sur la nourriture. Puis le diable a voulu vous faire tomber par orgueil, par ambition. « Tout ceci je te le donne si, te prosternant, tu m’adores ». Le démon commence par nous attirer dans de « petits » péchés comme la gourmandise, la coquetterie ou la paresse, pour arriver ensuite aux péchés de colère, d’envie, d’orgueil… et tant d’autres ! Ces fautes-là sont bien plus graves, et même si elles ne devaient jamais être remarquées par ceux qui m’entourent, elles sont plus dangereuses pour mon âme. Et si je cède à la première, qui n’a l’air de rien, je suis entraîné dans ce mouvement vers d’autres tentations, et d’autres chutes, de plus en plus importantes.

Concrètement, comment agir face à la tentation ? Comme à la guerre, il y a plusieurs méthodes pour gagner la bataille, il s’agit de trouver la bonne. Parfois même il faut fuir la bataille : « Arrière, Satan ! » Je pourrais demander au prêtre, au cours de ma prochaine confession, de me conseiller sur la bonne manière de combattre cette tentation qui me revient si souvent ! Ce qui est sûr, c’est que je peux compter sur mon Père pour m’aider, et sur ma Maman du Ciel aussi. Et le Bon Dieu m’a confié à un ange gardien pour qu’il me guide et me protège, il suffit que je le lui demande.

 

Tout doit me servir pour grandir dans votre amour, ô mon Père du Ciel, et avancer sur le chemin du Paradis. Cette tentation à laquelle j’ai cédé, je dois m’en servir pour avancer vers vous. Elle me remet à ma place, moi qui me crois si fort, et me donne l’occasion de m’humilier un peu en demandant pardon, à vous et à mon prochain. Me faisant plus petit, je suis certain de grandir encore mieux, comme un rosier que l’on taille sévèrement pour lui donner une belle forme, et qu’il produise ainsi de ravissantes roses parfumées. Chaque chute me montre à quel point le Bon Dieu m’aime et me tend sa main à chaque fois, même quand c’est la centième fois que je tombe. Jamais je ne dois perdre l’espérance, et bien vite je veux me relever après le péché. Dieu m’aime et veut m’aider à triompher, en me comblant de grâces quand je l’appelle au secours. Saint Augustin disait : « Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi ». Il veut que je participe à mon rachat, il demande que je l’aime plus que tout, et quand on aime, le sacrifice est moins lourd et l’effort moins pesant.

Alors mon Père, faites que je vous aime toujours plus, pour m’éloigner plus facilement de ce qui vous déplaît et vous garder sans cesse dans mon cœur, en compagnie de votre sainte Mère.

Germaine Thionville