La paix vaut encore mieux que la vérité

La paix… Qui n’a jamais voulu la posséder entièrement, cette paix que tous recherchent mais que bien peu trouvent ? Que ne serions-nous prêts à sacrifier pour l’obtenir, ne serait-ce que quelques instants ? C’est ce que semble entendre Voltaire lorsqu’il la met au-dessus de la vérité, lui qui a été si dogmatique durant sa vie. La paix… les peuples l’ont chérie, les nations ont même, chose étrange, combattu en son nom, les civilisations ont été par elle grandes. Les parents la veulent pour leurs enfants, les enfants la souhaitent à leur parents, le foyer se construit tout autour et avec elle prospère et grandit. Elle est le plus grand bien que l’on peut avoir, alors pourquoi ne pas sacrifier pour elle les immanquables querelles qu’entraînent les débats stériles sur une vérité que personne ne comprendra jamais et, qui, somme toute, semble bien subjective ? Pourquoi paix et vérité s’opposent-elles systématiquement alors que si chacun acceptait le point de vue de l’autre nous pourrions tous vivre en harmonie ? Combien actuel est ce message que nous entendons à droite et à gauche, mais combien est-il destructeur pour ce monde si pacifique en apparence ! Essayons d’y voir plus clair dans ce labyrinthe édifié par des maîtres sophistes et voyons en quoi consistent la paix et la vérité et quelle est leur relation.

  Pourquoi la paix est-elle si importante pour l’homme ? Tout simplement parce qu’elle signifie que nous nous trouvons dans un état où sont exclues la contrainte, la douleur, l’inquiétude, la difficulté. Mais ce n’est pas tout : la paix est aussi intimement liée au bonheur car elle permet de goûter pleinement ce que l’on aime, sans inquiétude de le perdre. La paix est ce sentiment de plénitude, de contentement qui vient nous remplir une fois que nous avons atteint l’objet que nous cherchions. Nous recherchons à la fois l’objet pour ce qu’il représente (un travail, l’estime de nos pairs, …) mais aussi pour la paix qu’il nous apportera, pour le vide qu’il viendra combler, et c’est pour cela que l’on peut dire que tout acte humain est fait en vue de la paix, que même la guerre est faite en vue de la paix. Encore une fois, tout ce que l’homme fait est dirigé vers ce « quelque chose » qui lui manque, et c’est pourquoi la paix est le motif de chacun de nos actes. Nous cherchons à remettre dans l’ordre ce qui est déréglé, ce qui n’est pas droit, c’est pourquoi saint Augustin dit de la paix qu’elle est « la tranquillité de l’ordre ». Bien sûr, plus grand est l’objet recherché, plus grande sera la paix que nous en tirerons, et l’objet le plus grand que l’homme peut rechercher n’est autre que Dieu, c’est pourquoi il est dit dans l’Evangile « Recherche la paix et poursuis-la ». Mais pourtant nous observons au quotidien des gens qui ne connaissent pas Dieu, qui le haïssent même et qui pourtant semblent goûter la paix chaque jour de leur vie : ils sont respectés, entourés, comblés de biens et de faveurs. Comment expliquer que les méchants soient dans la paix malgré leur injustice ? A cela saint Thomas répond : « la vraie paix n’est compatible qu’avec le désir d’un bien véritable », et il ajoute « car le mal, même s’il a quelque apparence de bien (…), comporte pourtant beaucoup de défauts à cause desquels l’appétit demeure inquiet et troublé », et il termine ainsi : « La vraie paix ne peut donc exister que chez les bons et entre les bons ». La paix des méchants ne peut donc qu’être apparente et pourtant c’est celle que recommande Voltaire, nous allons voir comment.   

          Lorsque Voltaire affirme que « la paix vaut encore mieux que la vérité », il faut entendre deux sens à ce « encore ». Tout d’abord il signifie que si l’on en venait à comparer paix et vérité la première serait d’un prix beaucoup plus élevé que la seconde, et donc à lui préférer. Ensuite il signifie un rejet implicite de cette vérité qui semble si peu importante voire même ennemie de notre paix. Et qui en effet n’a jamais, au moins une fois, mis de côté cette vérité par lassitude, pour éviter d’envenimer une discussion avec un ami ou un proche ? Il ne faut pas parler là de la prudence qui dans certains cas nous commande de nous taire pour qu’un mal plus grand ne soit pas causé, mais bien de cette opposition qui se fait en nous entre notre désir profond de paix et notre volonté de partager la vérité. La vérité est en effet un bien qui se diffuse, qui ne peut pas rester confiné. Naturellement, nous voulons transmettre la vérité aux autres parce qu’elle est le guide de tout l’agir humain, parce qu’elle est la clé du bonheur. Le problème est qu’elle vient bien souvent nous contrarier dans nos habitudes de vie, dans notre confort –nous parlons là bien sûr de la Vérité avec un grand V, celle qui nous éclaire sur ce qui est moral ou non, sur les réalités spirituelles- et alors grande est la tentation de la laisser passer sans réagir, de lui préférer l’instant présent. On aboutit immanquablement au subjectivisme où l’on considère que « à chacun  sa vérité », que « s’il est heureux comme cela, alors c’est bien », etc… Nous créons, sur les pas de Voltaire, une opposition entre paix et vérité alors même qu’elles sont toutes deux complémentaires comme nous l’avons dit plus haut avec saint Augustin : « La paix est la tranquillité de l’ordre », et cet ordre étant bien évidemment soumis à la vérité.

Il suffit pour s’en convaincre de considérer ceux qui se sont adonnés à la recherche de cette vérité, les moines, les grands philosophes chrétiens : la paix les habite parce qu’ils sont en contact permanent avec la Vérité. Ce sont des exemples vers lesquels tout chrétien et même tout homme peut tendre s’il est animé du désir sincère de la vérité. Rien ne peut détacher l’homme de cette paix puisqu’il sait, il sait la grâce, la vie après la mort, le Ciel et l’Enfer, le Jugement, le Bien et le Mal. Il sait quel est le but de son chemin terrestre et quel est le moyen d’y arriver : quel est alors ce qui pourrait le troubler et le détourner de ce chemin ? La vérité est le plus grand et le plus précieux de tous les biens que peut posséder l’homme car de lui découle son bonheur, et c’est pourquoi le plus ignorant des hommes qui sait ne serait-ce que l’existence de Dieu et sa bonté est plus riche en savoir que le savant athée, ennemi de la religion ou même simplement indifférent. Et l’on voudrait cacher ces vérités sous le prétexte qu’elles viendraient troubler notre paix ? C’est aussi grave que de priver un mourant de la visite du prêtre parce que ce dernier risque de le troubler, de lui faire peur. La vérité est d’un prix tellement élevé que des royaumes chrétiens ont fait la guerre contre l’hérésie, parce que la paix éternelle de millions d’âmes était en jeu. Accepter de sacrifier la vérité pour conserver la paix est un contresens qui mène de manière absolument sûre à la mort de l’âme et à la nécrose spirituelle.

  Certes, la paix est extrêmement importante pour l’homme : sans paix, rien de ce que nous ne pouvons faire n’est appelé à durer et notre bonheur en serait grandement compliqué. Mais cette paix ne peut être réelle, durable, que si elle est s’accompagne d’une recherche, d’une soumission à la vérité. Voltaire commet l’erreur de confondre la paix purement naturelle de l’homme du monde avec celle plus spirituelle de l’homme de l’Eglise. Pour le premier elle est un absolu pour lequel il est prêt à sacrifier la vérité sans sourciller. Pour le second, elle n’est qu’une conséquence de la vérité, de la découverte de ce qui surpasse l’homme.

« Point de paix dans l’homme dont les pensées, les affections, les volontés ne sont pas en tout conformes à l’ordre et à la vérité et à la volonté de Dieu ». (Imitation de Jésus-Christ, II, 3)

Un animateur de MJCF

 

Alerte aux écrans (suite et fin)

La télévision n’aide pas non plus à l’acquisition du langage :

Tout d’abord puisqu’il est inutile de nommer ce que l’on voit, ensuite parce que le langage demande le passage du concret à l’abstrait. Les images données toutes faites par l’écran risquent de « fossiliser » les possibilités d’abstraction de l’enfant. De plus le langage télévisuel est un langage direct, il n’y a jamais de phrases en style indirect ; les temps sont simples, on n’emploie presque jamais le subjonctif : l’enfant se bloque dans un langage très simple qui lui permet tout juste de dire à peu près ce qu’il a à dire.

Le problème est grave car il semble bien que l’enfant doive acquérir les formes complexes, la structure de son expression future avant l’âge de six ans. On rencontre en effet fréquemment des adultes dont le vocabulaire est extrêmement limité, réduit à environ deux cents mots et quelques onomatopées. De plus leur langage est hésitant, abrégé (sympa, ado, sécu…), maladroit. La mémoire bourrée de représentations devient inapte à retenir les articulations des plus simples raisonnements. Les enfants ont une très grande difficulté à écrire quelques lignes de leur composition, à comprendre un texte extrêmement court, à passer du concret à l’abstrait. On aboutit donc à un analphabétisme fonctionnel : les enfants savent lire et écrire, mais ne savent pas utiliser leurs facultés.

« La télévision entrave tant qu’elle peut le jeu normal de la conceptualisation et du jugement, qui empêche « l’homo sapiens » de se former dans l’enfant et qui ne fait succéder à l’enfance que l’infantilisme. Nos contemporains n’ont pas le sens du vrai, parce que, au fond, ils ne sont jamais devenus des hommes. Ce sont des avortons intellectuels. » (Abbé Berto, ND de Joie)

C’est peut-être là que réside l’effet le plus pervers de la télévision : les images qu’elle accumule avec force paralysent l’exercice normal de l’intelligence et empêche de trouver-ou même de chercher- la lumière de la vérité.

Cette analyse très succincte peut paraître sévère et susciter doutes ou même refus. Que chacun fasse le bilan des centaines d’heures passées devant un récepteur et réfléchisse à ce qu’il a acquis dans tel ou tel domaine…Il y a loin de la coupe aux lèvres !

Alors que faire ?

Considérer l’écran comme un spectacle. Or l’être humain n’est pas fait pour aller au spectacle tous les jours. On peut donc le regarder très occasionnellement. Et pour le jeune enfant cela doit rester très exceptionnel. Il faut alors toujours lui préciser s’il s’agit de fiction ou de réalité.

Vivre en famille sans télévision ? (Témoignage d’une mère de famille)

Mais oui, cela existe ! Peut-être même plus souvent qu’on ne pourrait le croire.

Pourquoi se passer de télévision ? Il faut bien répondre à cette question quand on voit l’étonnement que cela suscite autour de nous. Même si nous rencontrons la compréhension d’un nombre croissant de personnes, reconnaissons que, dans l’esprit du plus grand nombre, la télévision est devenue « obligatoire ». N’est-ce pas plutôt un luxe, un loisir parmi d’autres ? Je n’ai jamais vu personne blâmé parce qu’il ne va pas au cinéma, au théâtre, au concert, dans les musées ou parce qu’il ne lit pas, n’écoute pas de musique, etc. Pourquoi, la télévision connaît-elle ce traitement à part ? N’est-ce pas un étrange esclavage que nous subissons en famille ? Pourquoi ne pas comprendre que d’autres désirent faire un choix différent ? Si juste après notre mariage, nous n’avons pas jugé nécessaire d’acquérir un poste de télévision, avant le réfrigérateur ou le lave-linge, comme on peut le constater dans nombre de familles* (dont le budget ne permet pas de tout acheter en même temps) c’est bien parce que, nous sentant faibles, nous voulions nous préserver. Et si, aujourd’hui, nous n’avons toujours pas franchi le pas, c’est pour préserver également nos enfants.

Aurions-nous peur ? Notre sentiment est que si la télévision trônait au milieu du salon, le ver serait dans le fruit. Même si on pense savoir maîtriser le temps d’écoute et le type d’émission, la tentation demeure. Lorsque les enfants sont intenables, ce qui arrive quelquefois, quelle mère de famille à bout de patience n’allume pas la télévision pour obtenir un peu de calme ?

Et, que fait-on du temps gagné ?

Nous avons le temps de nous parler, les repas peuvent se prolonger sans devoir s’aligner sur l’heure d’un programme. En rentrant de classe les enfants trouvent le temps de jouer, de préférence avec leur mère ou leur père les jours où ils ne vont pas en classe. A la campagne, tout est plus facile, car il suffit d’ouvrir la porte donnant sur le jardin pour découvrir mille sujets d’intérêt. En ville cela demande plus d’organisation et donc plus de disponibilité de la part des parents. Les plus grands peuvent lire ou découvrir des jeux de société.

Déplorons qu’en France aujourd’hui, beaucoup de tout petits enfants grandissent devant un récepteur allumé en permanence !

 

  Que dire aujourd’hui de tous ces jeunes mariés qui démarrent leur vie de ménage avec chacun leur propre ordinateur portable (et téléphone !) ?! Ils ont, bien souvent, déjà pris de mauvaises habitudes de « dépendance » et d’indépendance… Quelle volonté et quel courage énergique il leur faut alors pour faire le choix de s’en détacher le plus possible pour le bien de leurs âmes et celui de leur famille !

SL

 

 

 

Coeur à coeur avec Notre Père

          « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit1 », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ?  Les parents et les éducateurs veilleront avec un soin particulier à ce que les leçons de catéchisme soient bien sues. Mais on ne peut aimer véritablement quelqu’un si on ne le connaît pas… Il ne faut donc pas oublier que si la mémoire doit être cultivée, si l’intelligence doit être stimulée avec soin et droiture, le cœur doit en parallèle être éveillé. Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

Pour aider nos mamans – ou parfois nos grands-mamans – à donner l’amour de Dieu à leurs enfants, nous ouvrons cette nouvelle rubrique : « Cœur à Cœur avec Notre Père ». Chacune pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elles apprendront ainsi à leurs enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Quand vous parlerez à Dieu, dites : « Notre Père ».

C’est Jésus, Dieu le Fils, qui nous apprend à prier. Moi aussi, à l’image de l’Enfant Jésus, je veux, pendant cette méditation, parler à mon Père du Ciel.

Mon Père ? Oui, Dieu est vraiment mon Père, et c’est pourquoi il m’a créé à son image et à sa ressemblance, avec une âme qui peut comprendre et aimer. Je ressemble à mon père de la terre, c’est sûr, mais j’oublie parfois que je suis, depuis mon baptême, l’enfant du Bon Dieu.

Qu’est-ce qu’un Papa ? C’est celui qui me donne la vie, celui qui me nourrit et veille sur moi. Grâce à lui je peux grandir, m’instruire et progresser sur le chemin du Ciel. Si je suis malade il me soigne, si je suis triste, il me console, si j’agis mal il me punit, mais si je regrette il me pardonne.

Le Bon Dieu m’a donné la vie par le baptême, il me nourrit de la sainte Hostie, me rend fort par la Confirmation, me soigne par l’Extrême-onction, me pardonne par la Pénitence. Et quand je serai plus grand et qu’il faudra que je quitte mes parents de la terre pour choisir un état de vie, il me comblera de grâces par les sacrements de l’Ordre ou du Mariage.

Ce que mon père de la terre fait pour mon corps, mon Père du Ciel le fait pour mon âme aussi, et ce ne sont pas juste de simples mots. Dieu est vraiment mon père, pour de vrai ! Et il m’a donné pour frère, et modèle, son fils Jésus. Et pour mère la très sainte Vierge. Pour de vrai aussi ! Quelle chance pour moi ! J’aime beaucoup faire des activités avec mon Papa, il m’apprend tellement de choses quand nous bricolons ensemble, ou qu’il m’emmène en promenade, qu’il me raconte une belle histoire. Je veux lui ressembler quand je serai grand. Mais peut-être qu’hier il m’a puni alors que c’est ma sœur qui avait commencé….

Quand vous parlerez à Dieu, dites : « Notre Père ».

C’est Jésus, Dieu le Fils, qui nous apprend à prier. Moi aussi, à l’image de l’Enfant Jésus, je veux, pendant cette méditation, parler à mon Père du Ciel.

Mon Père ? Oui, Dieu est vraiment mon Père, et c’est pourquoi il m’a créé à son image et à sa ressemblance, avec une âme qui peut comprendre et aimer. Je ressemble à mon père de la terre, c’est sûr, mais j’oublie parfois que je suis, depuis mon baptême, l’enfant du Bon Dieu.

Qu’est-ce qu’un Papa ? C’est celui qui me donne la vie, celui qui me nourrit et veille sur moi. Grâce à lui je peux grandir, m’instruire et progresser sur le chemin du Ciel. Si je suis malade il me soigne, si je suis triste, il me console, si j’agis mal il me punit, mais si je regrette il me pardonne.

Le Bon Dieu m’a donné la vie par le baptême, il me nourrit de la sainte Hostie, me rend fort par la Confirmation, me soigne par l’Extrême-onction, me pardonne par la Pénitence. Et quand je serai plus grand et qu’il faudra que je quitte mes parents de la terre pour choisir un état de vie, il me comblera de grâces par les sacrements de l’Ordre ou du Mariage.

Ce que mon père de la terre fait pour mon corps, mon Père du Ciel le fait pour mon âme aussi, et ce ne sont pas juste de simples mots. Dieu est vraiment mon père, pour de vrai ! Et il m’a donné pour frère, et modèle, son fils Jésus. Et pour mère la très sainte Vierge. Pour de vrai aussi ! Quelle chance pour moi ! J’aime beaucoup faire des activités avec mon Papa, il m’apprend tellement de choses quand nous bricolons ensemble, ou qu’il m’emmène en promenade, qu’il me raconte une belle histoire. Je veux lui ressembler quand je serai grand. Mais peut-être qu’hier il m’a puni alors que c’est ma sœur qui avait commencé….

Quand vous parlerez à Dieu, dites : « Notre Père ».

C’est Jésus, Dieu le Fils, qui nous apprend à prier. Moi aussi, à l’image de l’Enfant Jésus, je veux, pendant cette méditation, parler à mon Père du Ciel.

Mon Père ? Oui, Dieu est vraiment mon Père, et c’est pourquoi il m’a créé à son image et à sa ressemblance, avec une âme qui peut comprendre et aimer. Je ressemble à mon père de la terre, c’est sûr, mais j’oublie parfois que je suis, depuis mon baptême, l’enfant du Bon Dieu.

Qu’est-ce qu’un Papa ? C’est celui qui me donne la vie, celui qui me nourrit et veille sur moi. Grâce à lui je peux grandir, m’instruire et progresser sur le chemin du Ciel. Si je suis malade il me soigne, si je suis triste, il me console, si j’agis mal il me punit, mais si je regrette il me pardonne.

Le Bon Dieu m’a donné la vie par le baptême, il me nourrit de la sainte Hostie, me rend fort par la Confirmation, me soigne par l’Extrême-onction, me pardonne par la Pénitence. Et quand je serai plus grand et qu’il faudra que je quitte mes parents de la terre pour choisir un état de vie, il me comblera de grâces par les sacrements de l’Ordre ou du Mariage.

Ce que mon père de la terre fait pour mon corps, mon Père du Ciel le fait pour mon âme aussi, et ce ne sont pas juste de simples mots. Dieu est vraiment mon père, pour de vrai ! Et il m’a donné pour frère, et modèle, son fils Jésus. Et pour mère la très sainte Vierge. Pour de vrai aussi ! Quelle chance pour moi ! J’aime beaucoup faire des activités avec mon Papa, il m’apprend tellement de choses quand nous bricolons ensemble, ou qu’il m’emmène en promenade, qu’il me raconte une belle histoire. Je veux lui ressembler quand je serai grand. Mais peut-être qu’hier il m’a puni alors que c’est ma sœur qui avait commencé….

Heureusement le Bon Dieu voit tout, il sait tout ! Si parfois je peux cacher des choses à mes parents de la terre, puis-je faire la même chose à mon Père du Ciel ?

Bien sûr que non, comme il voit le fond de mon âme, je ne peux pas le tromper. Il lit dans mon cœur, et voit tous mes péchés… mais aussi tous mes efforts, même les plus petits ! Quand je laisse les autres se servir en premier, quand j’offre un sacrifice que mon père de la terre n’a pas remarqué, que je m’applique à l’école… Mon Père du Ciel le voit, et me bénit ! Il me connaît mieux que n’importe qui, mieux que moi-même. Alors je veux aimer passer du temps avec lui, et c’est par la prière que je le ferai. Je peux prier tout le temps, même en jouant, en travaillant, en déjeunant, puisque prier c’est parler à Dieu. J’entends peut-être Papa dire à Maman plusieurs fois par jour « je t’aime », ou de petits mots gentils comme « ma chérie, que c’est bon ce que tu as préparé ». Moi aussi, tout au long de la journée, je peux dire ces mots gentils au Bon Dieu, dans le fond de mon cœur. On appelle ça des oraisons jaculatoires. « Merci mon Dieu pour ce beau temps… ou pour la pluie qui arrose les fleurs ! Merci de m’avoir donné Jésus comme modèle. Lui aussi a eu froid, faim, lui aussi a joué avec des enfants qui trichaient, parfois qui lui disaient de vilains mots. Et comme lui, parce que je veux vous ressembler, je veux accepter toutes ces contrariétés pour grandir dans la vie de mon âme, et devenir un saint ».

Mon Père du Ciel veille sur moi, que ferai-je en retour ?

« Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout. » Voilà le résumé de mon devoir d’Etat envers le Bon Dieu. Je vous adore, ô mon Père divin, c’est-à dire que je vous aime plus que tout au monde, même plus que mes parents de la terre, et je reconnais que je suis votre enfant et que tout ce que j’ai, je vous le dois. Je veux vous écouter et suivre vos conseils, parce que je ne fais rien de bien sans vous.

  Je vous donne mon cœur, il vous appartient, et comme je vais voir Maman pour savoir ce qui ferait plaisir à Papa pour sa fête, je demande à la Sainte Vierge de m’aider à vous plaire, et je le lui demande tout particulièrement en m’appliquant aujourd’hui à réciter mon chapelet avec application.

Germaine  Thionville

 

 

 

Sola vivebat in antris … Marc-Antoine Charpentier

 Notre citation pour mars et avril :

  » J’étais musicien, bon entre les bons, et comme beaucoup plus grand était le nombre de ceux qui me méprisaient que de ceux qui me louaient, musique me fut un petit honneur et grande charge. « 

Testament de Marc-Antoine Charpentier

Sola vivebat in antris …

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)

Un des plus brillants compositeurs de son temps, d’abord au service de Mademoiselle de Guise, contemporain de Lully, l’essentiel de son œuvre est religieuse. Tombé dans l’oubli, Charpentier a été redécouvert dans les années 1950. Et c’est plus de cinq cents œuvres qui sont parvenues jusqu’à nous.

Les méditations pour le temps du Carême sont des motets (chant d’église à plusieurs voix) composés pour alterner avec les prédications des dimanches de Carême. Cet ensemble est fait de dix méditations, la neuvième vous est présentée pour vous inviter à aller à la découverte des neuf autres, magnifiques par leur sobriété et leur style baroque. Belle écoute et belle méditation à vous.

Méditations pour le temps du Carême (Motet)

« Madeleine passait sa vie dans la solitude des grottes, en deuil, et soupirant nuit et jour, d’une voix gémissante, elle disait au Christ :

« 0 mon amour, mon cœur et ma joie, que donnerais- je en retour pour cet amour venant de toi qui te fais te livrer pour le salut du monde ?

Hélas ! Jésus, toute douceur mienne !

Hélas ! Jésus, toute patience !

Me voici pécheresse, et tu es sans péché, me voici libre et dans l’impunité, et toi, comme un coupable, tu marches au supplice.

Las ! Il est transpercé par les clous et la lance, il est dressé sur l’autel de la croix, on lui ôte la vie pour le salut de tous les vivants ».

« Sola vivebat in antris Magdalena lugens et suspirans die ac nocte voce gementi Christo dicebat :

« O amor meus, cor et delicium quid retribuam amori tuo, qui te tradidit in mundi pretium ?

Ah ! Jesu mi dulcissime !

Ah ! Jesu mi patientissime !

Ego peccatrix tu culpa carens, ego soluta et inpunis tu tanquam reus, duceris ad supplicium.

Heu ! Clavis et lancea perforatur in ara crucis elevatur et moritur ipsa vita pro salute viventium. »

IXème méditation (H 388) : Lamentation de Ste Marie-Madeleine

https://open.spotify.com/search/Marc%20Antoine%20Charpentier%20M%C3%A9ditation%20H%20388

 

 

Actualités culturelles

 ¨ Salon-de-Provence (13)

« Dans l’atelier du sculpteur Eugène Piron (1875-1928) : jusqu’au 30 avril 2020, au château de l’Emperi, partez à la découverte d’Eugène Piron, sculpteur de talent peu connu du grand public. Cette exposition remet à l’honneur l’auteur du Sublime réveil, merveilleux monument salonais, sculpté à même le roc pour souligner le mérite des soldats de la Grande Guerre.

 

¨ Laval (53)

Le château de Laval présente jusqu’au 26 avril 2020 l’exposition « Femmes ! ». Une occasion unique de dévoiler un ensemble de 150 œuvres issues des collections du musée : ainsi sont mises en valeur les différentes formes de représentations de la femme dans l’art, ainsi que les œuvres de femmes peintres. Depuis les représentations mythologiques jusqu’à la vision de la femme comme mère, courtisane, travailleuse ou artiste, cette exposition permet un retour assez complet sur le thème de prédilection qu’est – depuis toujours – la figure féminine.

 

¨ Quimper (29)

« Raoul Dufy (1877-1953) : les années folles » jusqu’au 4 mai 2020 : pour la première fois, le Musée des Beaux-Arts de Quimper se livre à une rétrospective sur Raoul Dufy, figure marquante du XXe siècle. Artiste « complet », Raoul Dufy parvient à briser les frontières entre art majeur et art mineur en se livrant aussi bien à la peinture qu’aux arts décoratifs ou encore à l’impression sur tissu. Un exceptionnel ensemble de 300 œuvres issues d’une seule et même collection particulière.

 

¨ Paris (75 006)

« Le dessin à Bologne : Carrache, Le Guerchin, Dominiquin » : jusqu’au 10 avril 2020, l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dévoile une trentaine de dessins des plus grands artistes bolonais des XVIe et XVIIe siècles. Depuis les auteurs maniéristes jusqu’aux maîtres baroques, découvrez ces œuvres merveilleuses dont certaines sont présentées pour la première fois au public.

 

¨ Rueil-Malmaison (92)

« Sempé en liberté. Itinéraire d’un dessinateur d’humour » : Vous n’avez plus que jusqu’au 31 mars 2020 pour découvrir, à l’atelier Grognard, plus de 300 dessins originaux du célèbre illustrateur du Petit Nicolas ! Une exposition fabuleuse retraçant toute la carrière de cet artiste au coup de crayon si reconnaissable.

 

¨ Gand (Belgique)

« Van Eyck. Une révolution optique » : Du 1er février au 30 avril 2020, le Musée des Beaux-Arts de Gand se livre à une magnifique rétrospective sur le peintre médiéval Van Eyck. A cette occasion une grande partie des œuvres de l’artiste flamand sont rassemblées en Belgique, accompagnées des créations de ses contemporains les plus illustres. Un évènement propice à la découverte du faste de la cour de Bourgogne où Van Eyck a déployé ses talents pendant des années.