Anadiplose, Dentelles de la Visitation et 150e anniversaire de Sainte Germaine de Pibrac

Connaissez-vous l’anadiplose ? Est-ce une maladie grave ? un insecte des pays tropicaux ? une figure de style ?

Vous trouverez facilement sa définition en lisant attentivement ces vers de  Molière dans Dom Juan, acte V scène 2, fin de la tirade de Sganarelle)

« L’homme est en ce monde ainsi que l’oiseau sur la branchela branche est attachée à l’arbrequi s’attache à l’arbre, suit de bons préceptesles bons préceptes valent mieux que les belles parolesles belles paroles se trouvent à la courà la cour sont les courtisansles courtisans suivent la modela mode vient de la fantaisiela fantaisie est une faculté de l’âmel’âme est ce qui nous donne la viela vie finit par la mortla mort nous fait penser au Cielle ciel est au-dessus de la terre(…) »

Dentelles de mode, mode des dentelles à la Visitation

Du 19 mai au 24 décembre 2017, une belle exposition au Musée de la Visitation de Moulins.

Vous découvrirez l’art de la dentelle, suivi de l’historique de cet art souvent méconnu. « Mais le plus beau, et le plus émouvant pour le visiteur résidera sans nul doute dans la découverte des pièces dentelées ou brodées par les sœurs : la foi, l’abnégation et les innombrables heures de travail percent à travers ces œuvres exposées pour la première fois au regard. Ces pièces, d’un point de vue stylistique et technique, sont aussi belles que les pièces sortant de grands ateliers de fabricants. (…) Les religieuses ont poussé la technique à la perfection, l’ont explorée pour la porter au plus haut degré et ont développé un savoir-faire totalement maîtrisé, dans l’excellence, dans l’abnégation, sans compter leur temps, et inscrit dans la pratique de la prière. L’entrelacement des fils invite dès lors à la méditation. Deux exemples sont surprenants : un volant d’aube en Alençon que la sœur Marie-Mélanie Gresselin a mis douze années à réaliser à l’aiguille. Un peu plus loin une aube composée de 360 motifs différents qui chantent la beauté et la diversité de la création avec les cieux, les plantes, les fleurs, les invertébrés, les reptiles, les oiseaux, les mammifères et les grandes figures de la Bible.»[1]

Vous pourrez profiter aussi de votre visite pour découvrir cet ordre fondé en 1610 par Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal, où s’épanouit la vocation de Sainte Marguerite-Marie, privilégiée des apparitions de la rue du Bac.

Attention : Fermé le lundi.

150ème anniversaire de la canonisation de Sainte Germaine de Pibrac

Sainte Germaine de Pibrac est née à Pibrac en 1579, atteinte d’une maladie d’origine tuberculeuse avec une main atrophiée. Elle perdit sa Maman très jeune, son père se remaria et eut d’autres enfants. Sa belle-mère la détestant, l’exclut de la maison à cause de ses plaies chroniques. Elle ne fut bonne qu’à garder les moutons par tous les temps. Germaine fut un modèle de patience car la douleur continue, physique ou morale, ne l’empêcha pas d’aimer et d’aimer toujours sans jamais se plaindre, pardonnant sans cesse, tel Jésus sur la croix. La confession et la communion quotidienne furent le secret de sa sainteté. Elle mourut seule dans son appentis, à 22 ans, épuisée par la maladie et les mauvais traitements. Germaine fut béatifiée en 1854 par le Pape Pie IX et canonisée en 1867 après avoir accompli de nombreux miracles. Sainte Germaine est la patronne des faibles, des malades, des déshérités, et des bergers. Elle est aussi priée spécialement pour demander la grâce de consolider son foyer.

Vous trouverez sur notre site, dans la rubrique « Les prières des familles catholiques », une neuvaine à Sainte Germaine de Pibrac pour l’union harmonieuse de notre foyer.

[1] Extrait du communiqué de presse

Celle du dehors, celle du dedans

Mon enfant, il y a souvent deux jeunes filles en toi, au lieu d’une, mais Moi ton Créateur,

Je t’ai conçue dans l’unité.

Il y a celle du dedans et celle du dehors, celle à laquelle J’ai pensé de toute éternité, celle que J’ai choisie et dont J’ai voulu l’existence avec sa famille et toutes ses circonstances.

Même si son âme est bien abîmée, même si elle ne connaît pas bien sa route, entre celle du dedans et celle dehors, c’est celle du dedans que Je préfère, celle pour laquelle J’ai souffert et J’offre mon sacrifice jusqu’à la fin des temps.

Entre les deux c’est celle du dedans que Je choisis.

Celle du dehors, c’est celle des selfies, des réseaux sociaux, des écrans, des excès, des vantardises, du paraître, qui se laisse étourdir par ce monde séducteur et trompeur.

Celle qui se grise d’amitiés, d’actions, de fuite d’elle-même, se pensant indispensable,

Qui se brûle les ailes sans écouter les conseils des anciens,

Elle joue un rôle qui lui va mal, et en souffre, Je l’aime mais elle Me fait souffrir, et

Entre les deux, c’est celle du dedans que je choisis.

Celle du dedans peut parfois être triste, découragée, se voir tomber et retomber

Ne pas vouloir se regarder en face, par peur de ne pas correspondre à l’image que celle du dehors veut lui imposer, parfaite, sans aspérités ni faiblesses,

Image de la parfaite réussite, parfois même de la si bonne catholique.

Mais celle du dedans accepte-t-elle avec simplicité ce qu’elle est

Sans faux-semblant, avec humilité ?

Entre les deux, même bien imparfaite c’est celle du dedans que je choisis.

Celle du dehors sera changeante selon les lieux, les circonstances, les groupes et la maison, différente jusqu’à ne plus savoir qui elle est vraiment,

Caméléon cherchant à être sans y arriver.

Je verrai son âme triste car cette pluralité, n’a jamais donné la paix.

Paix de dire oui quand c’est oui, de dire non quand c’est non,

Etre simple et transparente, ne vouloir agir que sous un regard d’amour, le Mien.

Comme elle est, non comme elle voudrait être, voilà pourquoi

Entre les deux, même bien imparfaite c’est celle du dedans que je choisis

 

Pour retrouver l’unité de celle du dehors et de celle du dedans,

Le remède c’est la prière, la simplicité et la confiance envers les aînés, l’ouverture de ton cœur à Mes prêtres, et aux amis aînés, sans crainte, te sachant aimée de Moi comme tu es,

Me voir toujours, comme un Ami présent qui ne juge pas mais accompagne et comble déjà d’un bonheur ici-bas bien plus grand que tu ne penses.

Car Mon Royaume c’est la paix intérieure et cette grâce que Je veux te donner, fera que tu ne te diviseras plus, alors

Je me réjouirai dans ton unité retrouvée de celle du dehors et celle du dedans.

 

                                                                                                          Jeanne de Thuringe.

Ah les filles !

« Les jeunes filles sont l’image précieuse de notre mère lorsqu’elle avait notre âge… Plus tard lorsque tu auras mûri, tu découvriras parmi elles ta femme de demain. Aujourd’hui, considères-les tout simplement comme de franches compagnes »

Ces quelques mots de Guy de Larigaudie me semblent bien résumer la façon dont nous devons nous comporter avec nos amies les jeunes filles, ces êtres mystérieux, parfois étonnants et souvent surprenants avec qui nous ne savons jamais sur quel pied danser.

Choisis tes amies, ne t’attarde pas sur celles qui te semblent un danger pour ta pureté ou pour ton âme ; celles qui sont simples et sans arrières pensées, les « franches compagnes » te seront des alliées sûres sur ton chemin vers la perfection. Mais surtout garde ton cœur et ne laisse pas paraître de sentiments autres que celui de l’amitié. Voilà le plus difficile : rester courtois et galant sans qu’elles te croient amoureux tient parfois de l’équilibrisme, mais nos amies, qui sont douées d’un sixième sens, percevront très vite la nuance et resteront simples si tu es simple et clair avec elles.

Garde ton cœur et apprend à apprécier et à évaluer les qualités féminines, car certaines, que tu trouveras magnifiques au début sont en fait le propre des femmes, mais d’autres plus rares ne seront peut être le fait que de celle que tu choisiras.

Quoi qu’il en soit, observe le mystère que Dieu a déposé dans le cœur de nos compagnes mais reste simple et ne te fais pas de nœuds au cerveau.

Tant que tu n’as pas de métier te permettant de pouvoir envisager de faire vivre une famille, attends et ne te livre pas, cela te permettra de mûrir tout doucement au contact de celles que le Bon Dieu aura mis sur ton chemin, et de laisser la Providence te guider tout doucement vers celle qui sera un jour peut être ta femme. En attendant, prie pour elle et pour toi, pour garder ta pureté, pour être un jour digne d’elle. Côtoie le plus souvent de bons amis, cela remet toujours les idées en place et permet de s’extraire du climat parfois compliqué qui peut exister dans les groupes d’amis mixtes si certains y ont trop d’arrières pensées.

En un mot, fais confiance à la Providence, sois patient et ne brûle pas ton cœur aux flammèches des amourettes enfantines.

Bon vent camarade !

Charles

 

Le cœur a ses raisons

 

Ma chère Bertille,

Tu m’as confié que des sentiments contradictoires agitent ton cœur dernièrement  et que, sans coup férir, tu passes de la joie intense à la tristesse soudaine. Tu m’écrivais que tu as bien conscience que ces mouvements brusques et contradictoires sont dus aux nombreuses interrogations qui s’entrechoquent dans ton âme lorsque tu penses à ton avenir et que tu envisages ta possible vie future comme épouse et mère.

Tu te demandes si tu pourras un jour connaître la joie d’aimer et d’être aimée, alors que tu ressens déjà profondément dans tout ton être les appels joyeux à la maternité.

Ces interrogations sont bien légitimes et ne devraient pas prêter le flanc à l’inquiétude, mais tel un mauvais lierre qui s’agrippe à l’arbre et le vide de sa sève, des questions lancinantes tournent en boucle dans ton âme. Elles t’entraînent dans une spirale malsaine et t’empêchent de regarder paisiblement l’avenir qui s’ouvre devant toi. En un mot, elles t’enferment et t’asphyxient.

Tu m’écrivais que tu ne pouvais en effet t’empêcher de te demander constamment si tu rencontreras un jour un homme qui saura t’aimer et t’apporter la sécurité à laquelle tu aspires. Et puis, tu t’interroges pour savoir si tu sauras le comprendre et le rendre heureux ; les garçons te semblent parfois si difficiles à cerner. Tu aimerais savoir comment être sûre que vous serez faits l’un pour l’autre. Et de manière plus générale, tu en viens à te demander si aimer n’est pas un leurre ou tout simplement un mensonge !

Dans nos prochains échanges, je me propose de jeter sur le papier quelques considérations sur cette belle et noble réalité qu’est l’amour souvent mal comprise, parfois déformée voire même profanée.

Aussi grâce au rythme lent de la plume allons-nous aborder ces questions essentielles, tâchant d’y mettre un peu d’ordre. Dans un premier temps, afin d’éviter de nous éparpiller, j’aimerais fixer le cadre de notre promenade épistolaire en me contentant de dessiner le pourtour de cette vaste question de l’amour. Question essentielle qui touche tant de domaines variés qu’il est aisé de s’égarer dans ces dédales où les questions du rôle de l’attirance, des sentiments, de la volonté et de la grâce s’enchevêtrent comme à plaisir. Nous reviendrons sur chaque d’entre elles, car toutes méritent un développement.

Pour l’heure, et de façon volontairement un peu schématique, j’aimerais t’exposer comment je compte procéder. Permets-moi donc de te faire parvenir l’ébauche de mon plan que je modifierai au gré de tes remarques afin que nous cheminions de concert.

  1. L’homme est créé pour aimer. Mais parce qu’il est composé de chair et d’esprit, il doit faire effort pour unifier attirance, sentiments et volonté qui tirent chacun dans un sens bien différent. De plus, l’amour est une réalité complexe qui demande à être analysée afin de savoir de quoi nous parlons vraiment. Faute de faire ces distinctions nécessaires, beaucoup se trompent sur la nature même de l’amour et se brûlent les ailes.

2 .Peut-on parler vraiment d’amour lorsqu’il n’y a qu’une attirance ? N’est-ce pas réduire l’amour à un vil intérêt personnel ?

  1. Il semble évident qu’amour et égoïsme ne font pas bonne pair. Comment se fait-il alors que souvent l’amour passionné fasse tomber l’homme dans un égoïsme éhonté ? Nous toucherons là à la question du plaisir qui se revêt des oripeaux de l’amour.
  2. L’amour est-il un mouvement de la volonté, le fruit d’un choix conscient ou une passion plus forte qui nous entraîne et nous enchaîne ? Lorsque nous aimons, le dernier mot doit-il être laissé au cœur ou la raison a-t-elle encore un rôle à jouer ? L’amour n’est-il qu’une flamme romantique ou une école de vie à l’ombre du sacrifice et de l’oubli de soi ? L’amour doit-il être réduit à une envolée sentimentale ? N’est-il pas au contraire un chemin de crêtes qui mène aux sommets ? Comme tu le devines, la question du bonheur sera au centre de notre recherche, car l’amour est davantage une recherche du bien de l’autre qu’une recherche de soi.
  1. Est-il digne de parler d’amour à propos de Dieu ? L’amour qui est au centre de la vie humaine, n’est-il pas aussi un sentier qui mène à Dieu ? Certains auteurs, et non des moindres, parlent d’amitié entre Dieu et l’homme : qu’est-ce que cela recouvre ? Est-il vraiment possible de parler d’amour entre Dieu et l’homme lorsque la nature divine et la nature humaine sont si différentes ? Si l’amour entre Dieu et l’homme est une réalité, en quoi aimer Dieu et se laisser aimer par Lui peut influencer en profondeur l’amour humain et lui donner son sens profond ?

Tu le vois, les questions sont nombreuses et il nous faudra y répondre pour saisir ce qu’est l’amour et la place qu’il doit occuper dans notre vie. Bien simplement, dans la clarté et la joie, nous allons explorer ensemble ces chemins de vie qui nous mènent à Dieu.

En attendant de recevoir tes remarques et, très certainement, d’autres questions concernant ce noble sujet, je te redis toute mon affection et je t’embrasse…en signe d’amitié !

AZILIZ

L’écho de Théodore Botrel

Rôdant triste et solitaire,
Dans la forêt du Mystère,
J’ai crié, le coeur très las :
« La vie est triste ici-bas ! » ……bas !
L’écho m’a répondu : Bah !

« Echo ! plus rien ne m’enchante !
Echo, la vie est méchante ! » ……chante !
L’écho m’a répondu : Chante !

« Echo ! écho des grands bois,
Lourde, trop lourde est ma croix ! » ……croix !
L’écho m’a répondu : Crois !

« La haine en moi va germer ;
Dois-je rire ? ou blasphémer ? » ……hémer !
Et l’écho m’a dit : Aimer !

Comme l’écho des grands bois
Me conseilla de le faire :
J’aime , je chante et je crois……
……Et je suis heureux sur terre !

Théodore Botrel