A la découverte de métiers d’art :

Le chantier archéologique de Notre-Dame de Paris

Le 15 avril 2019, chacun vivait avec émotion le terrible incendie qui ravageait Notre-Dame, assistant impuissant à la chute de sa flèche s’écroulant au fond du brasier ardent. Les réactions des autorités politiques et religieuses ne se firent pas attendre et, comme souvent, il y eut polémique, précisément à propos de sa reconstruction. Pourtant, avant de reconstruire, il faut évaluer l’ampleur des dégâts et nettoyer les lieux. Et c’est là qu’interviennent l’INRAP (Institut National d’Archéologie Préventive), le LRMH (Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques), épaulés par de nombreux spécialistes archéologues, historiens ou historiens de l’art de l’Université ou du CNRS. Les ruines fumantes de Notre-Dame devinrent alors un chantier archéologique à ciel ouvert dont l’étude des gravats, devenus vestiges archéologiques, nous dévoile aujourd’hui une part des secrets de cette cathédrale de plus de 800 ans.

 

Une hauteur sous voûte record à l’époque :

Paradoxalement, Notre-Dame, qui attire foule de visiteurs et de fidèles chaque année, a rarement été étudiée, au point que des zones d’ombres demeurent, notamment autour de la prouesse architecturale qu’elle représente. La hauteur des voûtes atteignant les 33,50 m dans la nef, et réputée la plus haute de son temps, demeurait, jusqu’à l’incendie, une énigme. Les portions de voûtes tombées au sol ou partiellement effondrées livrèrent quelques explications en la matière. Véritable manteau de pierre, ces voûtes d’ogive sexpartites de 12 à 15 cm d’épaisseur sont étonnamment fines. Par comparaison, celles de la cathédrale Saint-Étienne de Sens, première cathédrale où la voûte d’ogive sexpartite est utilisée, avoisinent les 30 cm d’épaisseur, soit le double. Plus lourde, la voûte ne peut donc s’élever aussi haut et se contente d’atteindre les 30 m de hauteur. L’architecte anonyme de Notre-Dame de Paris a donc réussi la prouesse d’amincir les voûtes pour dépasser de peu le record de hauteur de l’époque, record qui sera battu ensuite par les cathédrales de Bourges, Amiens et Beauvais.

 

Le puzzle du grand arc doubleau :

Les blocs de pierre tombés au sol, notamment les claveaux composant les arcs doubleaux de la nef, révèlent également les gestes des tailleurs de pierre, les outils utilisés ainsi que l’organisation générale du chantier de construction. Ainsi, afin de limiter les erreurs d’assemblage, chaque face des claveaux était gravée d’une croix ou d’un autre signe qui permettait de reconnaître facilement la face de pose de la face d’attente, visible jusqu’à la pose de la pierre suivante. Les tailleurs de pierre produisaient les blocs en série, mais prenaient soin de préciser leur ordre d’installation aux ouvriers. De même, la taille des pierres impliquait la réalisation d’encoches, utiles pour maintenir avec des perches en bois les arcs une fois montés durant le temps de séchage. Grâce à ces indices minimes, les archéologues sollicités pour le chantier de reconstruction réalisèrent un puzzle géant du grand arc doubleau écroulé de la nef et surent, après maints rebondissements et aidés des nouvelles technologies, redonner sa place à chaque claveau en vue d’une réutilisation pour la reconstruction de l’édifice.

 

Une charpente du XIIIe siècle, témoin de la sylviculture médiévale :

Principale victime de l’incendie, la charpente médiévale, rare survivante du XIIIe siècle, a maintenant volé en fumée. En chêne, elle tenait sa résistance et sa structure aux connaissances médiévales en matière de sylviculture. Contrairement à une idée répandue, les bâtisseurs médiévaux n’ont pas déforesté l’Europe entière pour les besoins de leurs constructions. Bien au contraire, les forêts étaient cultivées en fonction des besoins. Il s’agissait alors de produire des chênes jeunes et fins, adaptés aux besoins des charpentes médiévales. Ceux-ci étaient cultivés en taillis comme la forêt de Gabor (Tarn) en présente encore. Un gros chêne initial était d’abord coupé au ras du sol, puis de cette souche renaissaient 3 à 5 rejets, qui poussaient ainsi ensemble, en compétition et sans lumière latérale. Ils poussaient donc très vite très haut pour avoir de la lumière et ne pouvaient développer de branches latérales en raison de la densité du peuplement de la forêt. En 50-60 ans, il était ainsi possible d’obtenir des arbres jeunes et droits, à partir desquels pouvaient être débitées des poutres solides, longues et de 10 m sans nœuds. Une forêt de 3 à 4 hectares suffisait donc pour approvisionner un chantier.

Puis les arbres, une fois abattus, étaient taillés a minima à la hache en suivant le fil du bois, c’est-à-dire que le cœur du chêne était préservé et que ses sinuosités étaient respectées de manière à conserver la solidité de l’ensemble. Les poutres obtenues étaient ainsi parfois courbes, mais demeuraient robustes et surtout, en raison de la jeunesse de l’arbre abattu, étaient flexibles et résistantes au vent, qualité nécessaire pour une charpente particulièrement pentue comme celle de Notre-Dame. Une véritable osmose existait donc entre les techniques de production, l’ouvrage final et la nature elle-même.

 

Et sous le sol ? 

Le nettoyage entrepris après l’incendie fut évidemment l’occasion d’observer de plus près les vitraux, notamment la superbe rose occidentale qui après nettoyage a retrouvé un éclat oublié. Mais après s’être intéressé au plafond et à tous ses ornements, le chantier archéologique fut l’occasion de fouiller le sol sous le dallage de la croisée du transept, et d’y découvrir non seulement le sarcophage en plomb d’un chanoine du XVIIIe siècle, mais aussi les vestiges de l’ancien jubé médiéval. Celui-ci, probablement érigé vers 1230, représentait la Passion du Christ. Finement sculpté et peint, il clôturait le chœur. Détruit au XVIIIe siècle, ses différentes composantes furent alors précieusement déposées, comme ensevelies au pied du chœur par respect pour leur caractère sacré. Les 500 blocs retrouvés permettront sans doute dans l’avenir de reconstituer au moins en partie ce jubé médiéval qui, jusque-là, ne nous était connu que grâce à des témoignages postérieurs.

La catastrophe de l’incendie hante encore les esprits, et, en attendant la phase finale de sa reconstruction, chacun se demande si Notre-Dame sera toujours la même. À son chevet depuis 2019, toute une équipe de spécialistes a scruté son corps meurtri par les flammes et c’est ainsi que Notre-Dame, avant de renaître tel un phénix, nous livre en brûlant une partie de ses secrets. Son histoire n’est pas encore terminée.

 

                Une médiéviste

 

Mais pourquoi ?

Mais pourquoi ? Pourquoi ? Telle est la question récurrente des enfants de 5 ans qui s’étonnent et s’interrogent à la découverte du monde qui les entoure. Comprendre la cause des choses, reconstituer les liens logiques, ordonner, hiérarchiser est un travail important pour l’enfant et l’adolescent. Tout ce travail d’assimilation, de décantation se fait progressivement et continue bien après à l’âge adulte.

Mais pourquoi ? N’est-ce pas la question que nous nous posons encore régulièrement devant telle épreuve incomprise, telle décision de nos supérieurs, tel évènement extérieur, tel déchirement intérieur ? Comme des enfants, nous attendons, voire nous exigeons une réponse du ciel, nous voulons comprendre, savoir… Nous voulons à tout prix savoir les raisons des circonstances et évènements extérieurs qui nous « impactent » et comprendre le sens de la vie, et l’importance réelle des choses relativement à l’unique essentiel du salut.

Et comme parfois répondent les parents, le ciel nous répond : « Tu comprendras plus tard.» En effet, si nous nous retournons sur l’expérience de notre courte vie, combien de choses n’avons-nous pas comprises avec le temps. Quand on fait l’exercice de prendre du recul et d’observer l’enchaînement des évènements qui ont marqué notre vie, il est parfois fascinant d’observer à quel point la Providence guide toute chose et oriente nos vies vers ce qui est le mieux pour notre salut.

Il est réconfortant de savoir que notre compréhension actuelle des choses qui nous paraît trop limitée peut s’améliorer et s’augmenter au cours de la vie et des évènements que nous vivrons. Il nous faut cependant y mettre du nôtre, et même si nous ne sommes pas assurés du résultat, nous avons obligation de moyens. Seules la méditation et la réflexion, à l’image de la Vierge Marie qui méditait ces choses dans son cœur, peuvent nous permettre, si Dieu nous en fait la grâce, de progresser dans la connaissance et la compréhension des mystères. Et même si cette compréhension augmente avec l’âge, elle restera bien limitée par rapport à celle que nous aurons au Ciel.

Alors, comme un enfant confiant dans ses parents, accepte de s’entendre dire « tu comprendras plus tard », si malgré nos réflexions et méditations nous ne comprenons toujours pas, acceptons avec abandon les desseins de la Providence sur nous sans les comprendre, en sachant, si cela peut nous aider, que nous comprendrons plus tard, en ce monde ou dans l’autre.

 Antoine

1 Somme théologique, Ia IIae q. 13 a.2

 

Les hommes ont besoin de toi !

Ma chère Bertille,

            Il est un sujet dont il faut que je te parle maintenant que tu es étudiante et que tu te trouves au milieu d’un monde qui peut te surprendre. Cela fait quelque temps que je réfléchis sur ce thème qui fait bondir les uns et sourire les autres… Tu as eu maintenant tout le loisir d’observer cela autour de toi et tu te poses la question : ma tenue vestimentaire a-t-elle vraiment un rôle à jouer dans le combat d’aujourd’hui ? N’est-ce pas donner de l’importance à quelque chose de pourtant bien banal ?

 

Considérons d’abord les faits qui sont des réalités que la génération actuelle cherche à nier mais qui n’ont pas disparu pour autant :

Dieu a demandé au genre humain de peupler la terre ; Il a donc donné, aux hommes et aux femmes, des natures complémentaires qui s’attireront mutuellement et cela inévitablement. Il ne faut pas y voir une quelconque obsession ; cela se passe ainsi, c’est un fait.

Dieu a créé l’homme et la femme différents, non seulement dans leurs corps mais dans tout ce qui fait leur caractère (sensibilité, vaillance, attrait des sens, etc.) Il les a faits complémentaires pour qu’ils puissent fonder une famille et que leurs qualités ajoutées les unes aux autres soient le fondement d’un foyer, peuplé de saints.

Depuis quelques années, le monde actuel veut faire disparaître cette différenciation en nous parlant d’égalité, de parité, de liberté de la femme, de partage des tâches, etc. ; et s’attache particulièrement à « déféminiser » la femme en flattant son orgueil et à « déviriliser » l’homme en brisant son autorité et en le culpabilisant.

Ces trois éléments posés te paraissent peut-être complètement indépendants, ils sont cependant intimement liés et doivent te permettre de déterminer un comportement adéquat tant en ce qui concerne le choix des vêtements que l’attitude à adopter au quotidien.

 

En tant que femme, tu as une mission à accomplir chaque jour. Elle se place aujourd’hui sur plusieurs plans :

Quelle que soit ta vocation tu dois respecter et préserver ton cœur et celui des autres. J’imagine que tu aimerais être choisie – par celui que tu veux donner comme père à tes enfants – non pour ton corps mais pour tes qualités personnelles de profondeur, de cœur, de générosité dont tu fais si souvent preuve ? Inutile donc de vouloir troubler les cœurs masculins par ton physique attrayant. Aimerais-tu que ton futur mari te dise qu’il t’a choisie pour le galbe de tes jambes ? On le sait, Dieu l’a voulu ainsi, les hommes sont sensibles aux charmes féminins, mais veillons à ne rien faire qui puisse éveiller la concupiscence. 

Les garçons, sous un extérieur parfois un peu crâne, ont eux aussi, une lutte à mener, un cœur à préserver, une pureté à protéger, une force d’âme à décupler, une imagination à brider… Ne les empêche pas de monter plus haut à cause de ta tenue, de ta coquetterie ou des relations malsaines. Respecte-les ! Ne joue jamais avec les cœurs ! Tu en porterais la responsabilité devant Dieu !

 

L’homme qui méritera de te prendre pour épouse – si c’est ta vocation – saura déceler tes grandes qualités féminines ! Crois-moi, un garçon qui se laisserait influencer par la coquetterie ou la tenue des filles ne serait pas un bon époux pour toi ! Laisse les écervelées se griller les ailes et prie pour elles !

On le sait, depuis toujours les femmes sont le soutien des hommes, aujourd’hui les hommes, ces >>>    >>> garçons, tes amis, ont besoin de ton aide ! Le monde cherche à détruire l’identité de tous et en particulier celle des hommes en s’attaquant à leur virilité ; par faiblesse et manque de personnalité, ils se sont laissé faire presque insensiblement… Partout on entend des « témoignages » de la supériorité de la femme ; on cherche à amenuiser les hommes, à en faire des caractères mous, sans ressort, sans volonté ; on attaque leur pureté avec des publicités innommables, faisant de la femme un objet à acheter. Ne rentre pas dans ce jeu-là, pénètre dans l’arène et aide tes frères, ces hommes qu’on tue à petit feu ! En donnant toi-même l’image d’une jeune fille gaie, pure, habillée avec goût et féminité, déjà tu participeras à l’œuvre de reconstruction ! Que les filles soient habillées en filles, coiffées en filles, se tiennent en filles, qu’elles ne jouent pas de leurs charmes pour avilir l’homme. Elles les aideront alors à être des hommes taillés comme des chefs de famille, au regard pur et à l’âme claire.

 

Tu es irritée par toutes les actualités insensées ? Tu veux entrer en action contre les mauvaises lois, prendre part aux manifestations ? Je le comprends bien, mais n’as-tu pas reconnu là encore un des aspects de l’inversion complète qu’on nous propose aujourd’hui ? N’as-tu pas décelé les intentions perverses de ceux qui veulent détruire la famille en passant par la destruction de la femme, future maman ? Tu as ici une belle occasion de lutte et crois-moi, ce n’est pas une croisade de second plan ! Avec courage, refuse de t’habiller comme un garçon et fais croître tes qualités féminines qui ne sont pas moindres que celles des hommes mais, comme je te l’ai dit, qui sont différentes et complémentaires… De même, ne sois pas une Eve des temps nouveaux qui participe à la décadence de l’homme en le tentant et en jouant de ses faiblesses… Adopte définitivement des tenues décentes (connais-tu l’expression : « Jupe courte, idées courtes ! » et ne parlons pas de ces petits hauts d’été qui ne cachent rien…). Sois au contraire une aide et un soutien pour aider l’homme à retrouver sa dignité !

 

Tes amis auront alors eux-aussi envie d’être des hommes, quittant leurs allures efféminées et désireux de retrouver leur identité pour conquérir celles qui seront redevenues de vraies femmes ! Entraîne tes amies dans cette bataille : à deux, on est plus fort ! Courage ! Il te faudra sans doute faire quelques sacrifices mais plus ils te coûteront, plus ils seront méritoires pour le ciel ! J’ai conscience qu’ils te demanderont surtout un grand combat contre ton amour-propre pour aller à contre-courant, mais avec l’aide de Dieu et de Notre-Dame, je sais que tu en es capable !

 Je t’embrasse très affectueusement,

Anne

 

 

Pathologie estivale : le coup de soleil

En cette période de printemps, avec l’augmentation de la luminosité et des expositions au soleil, il est bon de se pencher sur une pathologie propre à la saison chaude :  le « coup de soleil ».

 

C’est un problème fréquemment rencontré au cours de la saison d’été et même dès le printemps : il s’agit souvent d’un manque de protection par oubli d’utilisation de la crème solaire mais aussi par une exposition prolongée au soleil comme un endormissement à la plage… Eh oui, cela arrive !

 

La conséquence est une brûlure de la peau, parfois une simple rougeur (1er degré), mais parfois la rougeur est plus importante et associée à des bulles et à une perte de peau (2ème degré de brûlure). A la rougeur est corrélée une douleur plus ou moins intense.

Bien sûr, tous les parents ont été confrontés, au moins une fois, à ce genre de difficultés, l’été, et beaucoup connaissent le produit culte qu’on achète en pharmacie en toute urgence : la Biafine.

C’est une pommade calmante et cicatrisante ; elle est préconisée pour toutes sortes d’érythèmes suite aux expositions solaires mais aussi dans le cas de radiothérapie et sert donc de traitement des brûlures des 1er et 2ème degré.

Seulement, il existe un problème avec ce produit : il y a dans sa composition un ingrédient, la Trolamine ou Triéthanolamine, qui est une amine et donc un dérivé de l’ammoniac. Comme toutes les amines, ce sont des produits cancérigènes.  Mieux vaut éviter.

 

Une alternative à la Biafine est la Vaseline ; c’est un corps gras dérivé du pétrole. Pour cette raison, ce produit est souvent décrié vu sa provenance. Cependant celle qu’on trouve en pharmacie est hautement purifiée et aucune étude n’a jamais prouvé de possibles effets néfastes de la Vaseline. On peut donc l’utiliser à moindre risque et en remplacement de la Biafine.

Cependant, la nature nous donne aussi des solutions efficaces : en usage externe, un mélange d’huiles de Millepertuis, huile de Consoude, de Camomille et de Lys, en des proportions indifférentes ; à utiliser dans une base d’huile d’amande douce pour une onction cutanée.

 

L’aromathérapie nous donne aussi une autre possibilité :  un mélange à réaliser avec des huiles essentielles et des huiles de Millepertuis et de Consoude.

Dans 10 ml d’huile de Millepertuis et de Consoude, on ajoute : 2 gouttes d’huile essentielle de Lavande, 1 goutte de HE Niaouli, 1 goutte de HE Sauge et 1 goutte de Romarin.

Toutes ces solutions sont efficaces pour éviter ces désagréments de l’été, mais le plus simple est d’anticiper et de penser à la protection du soleil : chapeau, lunettes, tee-shirt et crème protectrice.

         

Dr N. Rémy

 

Actualités culturelles

  • France (Paris)

Réalisées entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle, les 6 tapisseries de La Dame à la licorne constituent le principal chef-d’œuvre du Musée de Cluny, qui en est le propriétaire depuis 1882. Objet d’une douzaine de restaurations depuis leur acquisition, les tentures révèlent aujourd’hui des divergences chromatiques prouvant que les restaurateurs ne sont pas parvenus à reconstituer l’exactitude des couleurs d’origine. C’est pourquoi le musée accueille depuis quelques mois des spécialistes des couleurs et des matériaux qui tentent de référencer les différents ingrédients chimiques des coloris : ceci n’est possible qu’avec l’aide d’appareils très sophistiqués, tels qu’une « caméra hyperspectrale ».

La recherche se poursuit en laboratoire où ont lieu des tentatives de reconstitution des teintures, ce qui nécessite une multiplicité de dosages différents jusqu’à l’obtention de la couleur la plus proche de celle du tissage d’origine. La caméra hyperspectrale fait alors son retour pour étudier les nouvelles couleurs reconstituées et comparer leur composition avec celle de La Dame à la licorne.

Ces recherches approfondies sont très longues mais constitueront une précieuse mine d’informations pour les restaurations à venir (non seulement sur les tentures de Cluny, mais aussi sur d’autres œuvres telles que des tapis, costumes, etc.)

 

  • France (Paris)

Le chantier de restauration de la cathédrale parisienne n’a pas fini de révéler des secrets ! C’est un grand pas dans la connaissance des techniques de constructions médiévales qui a été réalisé grâce à la découverte de l’usage massif d’agrafes de fer dans l’élévation de Notre-Dame. Eugène Viollet-Le-Duc avait déjà relevé quelques échantillons lors de ses interventions à partir de 1843, mais personne n’avait alors réalisé l’ampleur de l’usage de cette technique : la restauration actuelle a en effet mis au jour plus d’un millier d’agrafes de fer reliant les pierres entre elles afin de consolider l’édifice. Ces objets mesurent entre 25 et 50 cm et pèsent jusqu’à plusieurs kilos… Une étude scientifique permet d’affirmer que ces éléments architecturaux datent de la construction même de la cathédrale, soit des XIIe et XIIIe siècles. Malgré une utilisation déjà connue dans l’Antiquité (au Colisée par exemple), Notre-Dame de Paris serait la première église au monde à présenter ce genre de particularité. La technique a ensuite été reprise dans d’autres chantiers de cathédrales gothiques : on comprend alors un peu mieux la longévité de ces édifices dont les dimensions – et particulièrement la hauteur – sont généralement exceptionnelles.

 

  • Philippines (mer de Chine orientale)

Le 18 avril dernier a été découverte, à plus de 4 000 mètres de fonds, l’épave du Montevideo Maru, cargo mixte japonais coulé par un sous-marin américain le 1er juillet 1942. Recherchés depuis plusieurs années, les restes du navire ont été retrouvés au large des Philippines (nord-ouest de l’île de Luzon) en mer de Chine orientale. Cette trouvaille vient en réalité réveiller la pire catastrophe maritime de l’histoire australienne : le sous-marin américain USS Sturgeon ignorait en effet que le Montevideo Maru transportait un grand nombre de prisonniers de guerre alliés suite à la bataille de Rabaul (Nouvelle-Guinée). L’anéantissement du navire japonais a donc causé la disparition d’environ 1 060 personnes de 14 nationalités différentes, dont 979 Australiens. Les autorités ont affirmé qu’aucun objet ne serait remonté à la surface par respect pour les familles des disparus.