Le sommeil

 

Il y a des hommes qui ne dorment pas. Je n’aime pas celui qui ne dort pas, dit Dieu. Le sommeil est l’ami de l’homme. Le sommeil est l’ami de Dieu. Le sommeil est peut-être ma plus belle création. Et moi-même je me suis reposé le septième jour. Celui qui a le cœur pur, dort. Et celui qui dort a le cœur pur. C’est le grand secret d’être infatigable comme un enfant. Or on me dit qu’il y a des hommes qui travaillent bien et qui dorment mal. Qui ne dorment pas, comme l’enfant se couche innocent dans les bras de sa mère, ainsi ils ne se couchent point innocents dans les bras de ma Providence. Ils ont le courage de travailler. Ils n’ont pas le courage de ne rien faire. De se détendre. De se reposer. De dormir. Les malheureux, ils ne savent pas ce qui est bon. Ils gouvernent très bien leurs affaires pendant le jour. Mais ils ne veulent pas m’en confier le gouvernement pendant la nuit. Comme si je n’étais pas capable d’en assurer le gouvernement pendant une nuit… Comme si plus d’un, qui avait laissé ses affaires très mauvaises en se couchant, ne les avait pas trouvées très bonnes en se levant, parce que peut-être j’étais passé par là.                                         

Charles Péguy, Le Mystère des Saints Innocents

 

Du danger de la tristesse

La mauvaise tristesse jette l’âme dans le trouble, l’inquiétude et les peurs irraisonnées. Elle dégoûte de l’oraison, assoupit l’esprit ou l’accable ; elle désoriente l’âme, elle la paralyse dans ses jugements comme en ses décisions et en son courage… Elle prive l’âme de toute paix et engourdit ses facultés.

Saint François de Sales

 

Ma bibliothèque

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin) pour chaque âge de la famille.

En effet, ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Dès l’enfance, habituons nos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oublions jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

ATTENTION : Quand nous conseillons un titre, cela ne signifie pas que tous les ouvrages du même auteur sont recommandables.

CHAPELET POUR TOUT-PETIT – A. Dussart – Editions des Petits Chouans – 2024

Avec talent, Apolline Dussart donne une l’âme à ses illustrations méditées qui nourriront les pensées de nos enfants pendant la Messe ou la récitation du chapelet en famille. L’enfant se reconnaîtra dans l’un ou l’autre de ces petits qui accompagnent Notre-Dame tout au long de ces mystères ; il découvrira des scènes de l’Evangile qui marqueront son imaginaire.

 

DIX MILLE BRASSES DE COURAGE – Y. Pelerin – Ed. Bulle d’or – 2023

Voilà une histoire vraie qui passionnera les lecteurs à partir de 12 ans ! En pleine guerre de religion, l’île de Ré est assiégée ; Pierre Lasnier, pour sauver le pays et ses habitants, parcourt courageusement dix-sept kilomètres à la nage, au milieu des navires anglais, pour porter un message à l’armée de Louis XIII. « Je l’ai fait parce que je savais que je pourrai y arriver ! ». Voilà jusqu’où mènent courage, générosité et persévérance !

 

QUE LA CROIX DEMEURE ! SOS CALVAIRES au secours du patrimoine –  Alexandre Caillé – Salvator – 2024

Avec talent, le directeur général de l’Association SOS calvaires nous conte quelques-uns des récits vécus lors de la restauration de ces crucifix à travers toute la France, telles des étincelles qui à chaque chapître ravivent notre espérance… Non, tout n’est pas perdu ! En secourant le patrimoine de nos villes et de nos campagnes, cette association secourt aussi les âmes en quête d’espérance, prouvant ainsi aux yeux de tous que la croix demeure à la croisée des chemins comme dans les cœurs des hommes !

 

LE LIVRE DE LA CONFIANCE POUR LES BONS ET MAUVAIS JOURS – Marie Pignal – Saint Remi – réimp. 2017.

L’auteur veut faire partager à tous cette confiance acquise au fil des jours. Confiance qui permet de s’abandonner dans les bras de Dieu en lui laissant diriger notre âme. Son rayonnement dilate notre cœur, adoucit nos peines et nous aide à agir avec abandon. Ce témoignage vivant ne manquera pas d’aider toutes les âmes de bonne volonté avides de progresser.

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans – Culture, Formation).

 

La Revue « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles). Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Les oligo-éléments (suite) Rhinites, rhino-pharyngites, sinusites

Ce sont les atteintes ORL les plus fréquentes tout au long de l’année, été comme hiver. Elles se traduisent par des éternuements en salve, de l’écoulement nasal appelé rhinorrhée, une douleur à la déglutition, une obstruction nasale.

Elles évoluent en 3 stades :

Le stade purement fonctionnel ou sthénique : c’est le début du cathare nasal avec les signes précédemment décrits, qui régressent spontanément en quelques jours ;

Un stade organo-fonctionnel dit asthénique, avec augmentation de l’obstruction nasale alors que les écoulements diminuent, avec œdème et épaississement de la muqueuse nasale ;

Un stade organique qui est une période d’œdème irréversible favorisant l’apparition de polypes nasaux.

Quelles en sont les causes ?

Des facteurs allergiques : cas des rhinites saisonnières liées aux pollens ;

Des virus et les bactéries : cas de rhinites aiguës épidémiques, des rhino-pharyngites de l’enfant, des rhinites au cours de maladies infectieuses (grippe) ;

Des intolérances médicamenteuses : par exemple l’aspirine et les anti-inflammatoires peuvent être responsables de rhinites dites vasomotrices.

De l’abus de vasoconstricteurs nasaux qui entraînent des rhinites atrophiques.

 

Traitement :

Rhinite allergique saisonnière :

– MANGANESE : une prise par semaine puis tous les 15 jours pendant 2 à 3 mois ;

– PHOSPHORE : une prise tous les deux jours ;

– SOUFRE :  une prise tous les deux jours.

Rhino-pharyngite infantile :

Rhinites infectieuses :

En période aigüe :

– CUIVRE : une prise matin et soir pendant 3 jours ;

– MANGANESE-CUIVRE : une prise par jour pendant un mois.

 

A titre préventif :

À partir de l’automne et pendant 3 à 4 mois, MANGANESE-CUIVRE en alternance avec SOUFRE  3 semaines par mois.

Rhinites vaso-motrices :

– MANGANESE-COBALT : une prise un jour sur deux en alternance avec MANGANESE-CUIVRE pendant 3 mois ;

– COBALT un jour sur deux en alternance avec SOUFRE.

 Rhino-sinusites infectées : rhinites avec écoulement postérieur :

– CUIVRE-OR-ARGENT un jour sur deux, en alternance avec MANGANESE-CUIVRE ;

– SOUFRE : une prise par jour.

En conclusion, le traitement se fera pendant trois mois au départ ; il est possible de faire plusieurs cures par la suite en respectant une période de repos de 3 mois entre les périodes de traitement.

 

Dr Rémy

 

De l’Europe à l’Union Européenne

L’Europe est à la fois le fruit d’une histoire d’une très grande richesse et un cadre géographique aussi diversifié que ses limites sont imprécises. Le terme Europe viendrait du nom d’une princesse de la mythologie grecque, originaire de Crète, enlevée par Zeus déguisé en taureau. Ce n’est pas une origine très glorieuse pour un continent qui a longtemps dominé le monde mais c’est la thèse officielle des institutions européennes. Il n’est pas facile de définir l’Europe. Si la frontière est clairement formée par l’océan Atlantique à l’ouest et la mer Méditerranée au sud, les limites sont imprécises à l’est et ont varié dans le temps. Le tsar Pierre le Grand a fixé la frontière orientale du continent aux monts Oural. Celle-ci s’infléchit vers l’ouest en descendant vers le sud en longeant le fleuve Oural, à l’intérieur du Kazakhstan, puis la mer Caspienne jusqu’au sud de Bakou en Azerbaïdjan. La limite prend le cap à l’ouest avec la mer Noire vers Istanbul et repart vers le sud en étant représentée par le Bosphore, le détroit des Dardanelles et la mer Egée. La Crète en raison de son appartenance à la Grèce et Chypre qui lui est très liée font partie de notre continent. L’inclusion de la Géorgie et de l’Arménie a été contestée parce que la limite au sud-est a longtemps été le Caucase tandis que leur appartenance à la Chrétienté a conduit à les y inclure. Les limites de l’Europe sont influencées par la politique même si elles traversent plusieurs pays comme la Russie, le Kazakhstan et la Turquie.  

L’Europe a été depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle, le centre du monde intellectuel, artistique, religieux, économique et politique. Son déclin s’est amorcé avec la première guerre mondiale et Paul Valéry a pu alors la décrire comme un petit cap au nord-ouest de l’Asie. Dans un discours prononcé à Zurich en 1922, ce philosophe décrit une Europe fondée sur trois piliers, l’héritage culturel grec, le droit romain et l’unité chrétienne. Cette vision, qui aujourd’hui apparaît idyllique, appartient à l’histoire. 

D’un point de vue politique, l’Europe est aujourd’hui divisée en cinquante Etats qui se partagent une superficie d’environ 10 millions de kilomètres carrés. Le nombre d’Etats a beaucoup varié, passant de 300 en 1789 à 19 en 1871 et 25 en 1914. A défaut d’unité, l’histoire du continent a connu la domination d’un pouvoir politique : l’Empire Romain dans les premiers siècles de notre ère, qui a survécu en Orient jusqu’au XVe siècle, puis l’Empire Carolingien auquel a succédé le Saint-Empire Romain Germanique. La fin du Moyen-Âge et la Renaissance vont voir surgir des divisions religieuses, au XIe siècle entre catholiques et orthodoxes, puis au XVIe siècle entre catholiques et protestants. La Réforme protestante va entraîner une fracture entre les pays européens qui fait encore sentir ses effets aujourd’hui.  La menace islamique puis turque a longtemps pesé sur le continent du VIIIe siècle en Espagne jusqu’à l’échec de la prise de Vienne (Autriche) en 1683. Le pape Pie II, dans une lettre de Europa du 21 juillet 1453, fait part de ses inquiétudes à l’égard de cette menace alors que l’Europe se livre à des guerres intestines laissant les ennemis de la Croix se déchaîner contre elle.

 

Le philosophe de la Renaissance, Erasme, avance l’idée d’un grand ensemble européen réunissant les Etats chrétiens et fondé sur les valeurs de tolérance et de paix. Sully, ministre de Henri IV, a évoqué l’union de l’Europe. Au XVIIe siècle, un autre français, l’abbé de Saint-Pierre, publie un essai sur la paix perpétuelle en Europe. Le rêve européen reprend de la vigueur au XIXe siècle après les désastres causés par les guerres de la Révolution et de l’Empire. Victor Hugo appelle à la création des Etats-Unis d’Europe qui seraient le pendant des Etats-Unis d’Amérique dans le but de démocratiser l’organisation politique du continent. C’est surtout après la première guerre mondiale que le projet européen progresse dans les esprits pour éviter le retour à la guerre même si la montée des nationalismes, notamment en Italie et en Allemagne, n’a pas permis à ce projet de prospérer. L’Europe sort exsangue du second conflit mondial. Les Etats-Unis et l’URSS se partagent le monde. La décolonisation réduit l’influence des anciennes puissances européennes et, surtout, l’Europe est profondément divisée par ce que Winston Churchill a appelé le rideau de fer.  L’ancien – et futur – Premier ministre britannique, dans un discours prononcé à Zurich en 1946, appelle de ses vœux l’unité européenne dans un but défensif contre l’URSS. 

D’un point de vue économique, les Etats-Unis vont aider l’Europe occidentale à se relever, grâce, en particulier, au plan Marshall, tout en subordonnant leur aide à une coordination des politiques économiques des pays bénéficiaires. Dans le domaine diplomatique et militaire, est signé en 1949 le traité de Washington qui crée l’Alliance atlantique entre les Etats-Unis, le Canada et des pays d’Europe occidentale, en plus de la Grèce et de la Turquie. Ce traité sera complété en 1950 par un accord sur l’organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN).

La même année, le 9 mai 1950, la construction européenne, au sens où l’on entend cette expression aujourd’hui, est lancée avec la déclaration prononcée par le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, dans le salon de l’horloge du quai d’Orsay. Cette déclaration, qui a été écrite par Jean Monnet, appelle la France et l’Allemagne, ainsi que les pays européens qui souhaiteront les rejoindre, à placer leur production de charbon et d’acier sous une haute autorité commune. Quatre pays les rejoindront : la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas, et le 18 avril 1951 est signé le Traité de Paris créant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). C’est le début de l’Europe des six. Nous trouvons dans ce traité une organisation basée sur une base triangulaire qui sera reprise avec quelques aménagements dans les traités européens successifs avec une haute autorité au sommet qui sera l’exécutif, et, se partageant le pouvoir législatif, une institution représentant les Etats, le conseil des ministres et une assemblée parlementaire représentant les peuples, aux côtés d’une cour de justice chargée de veiller au respect des traités.       

Les Etats membres de la CECA n’allaient pas s’arrêter en si bon chemin et, dès 1952, vont signer un nouveau traité toujours à Paris sur la Communauté européenne de défense (CED). L’occasion de ce traité a été fournie par les Etats-Unis qui, en raison de la guerre de Corée, ont souhaité alléger leur présence militaire en Europe, ce qui devait être compensé par le réarmement de la jeune République fédérale allemande créée en 1949. Comme les Français étaient alors hostiles à un tel réarmement, la création d‘une armée européenne aurait permis d’exercer une tutelle sur les forces militaires allemandes par les cinq autres états membres. Ce traité, très soutenu par les Etats-Unis, fut ratifié par tous ses signataires à l’exception de la France et n’est donc pas entré en vigueur. L’Assemblée nationale française a rejeté le traité à la suite d’un long débat où se sont opposés d’un côté les démocrates-chrétiens et les socialistes qui y éteint favorables, et de l’autre les gaullistes et les communistes qui le combattaient pour des raisons différentes d’ailleurs. Ce clivage de la classe politique française va durer jusqu’à la fin du XXe siècle, en fait jusqu’au ralliement du parti gaulliste à l’union européenne et à la quasi-disparition des communistes du paysage politique. Le réarmement allemand va quand même être mis en œuvre, sur des bases moins supranationales dans la mouvance de l’OTAN.

La construction européenne va reprendre son cours avec la négociation puis la signature, le 25 mars 1957, au Capitole à Rome, du traité instituant la Communauté économique européenne (CEE) entre les six Etats-membres de la CECA. Ce traité, très important, va créer le Marché commun et est toujours en vigueur sous le nom de traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Nous y consacrerons un prochain article.

Thierry de la Rollandière