Actualités culturelles

  • Versailles (France, Yvelines)

Depuis le 30 mai dernier, le château de Versailles a ouvert son « jardin du parfumeur », situé dans le domaine de Trianon. Il ne s’agit pas là de reconstituer fidèlement un espace existant du temps des rois, mais plutôt d’évoquer le souvenir des jardins du Trianon de porcelaine (devenu Trianon de marbre en 1687), pourvus de nombreuses essences odoriférantes. Au temps du développement spectaculaire du monde du parfum (XVIIe-XVIIIe siècles), ces espaces fleurissaient toute l’année. Le nouveau jardin des parfumeurs vous plonge dans un environnement paré de près de 300 plantes utilisées en parfumerie ; on y trouve aussi bien des plantes dont le parfum peut être extrait tel quel (rose, jasmin, jonquille, lavande, fleur d’oranger) que des plantes muettes (dont le parfum ne peut être extrait et doit donc être reconstitué artificiellement : jacinthe, pivoine, violette). Vous pourrez également profiter d’une exceptionnelle allée fleurie de cerisiers du Japon… En route pour une visite olfactive inédite !

 

  • Paris (France)

Jusqu’au 29 janvier prochain, ne manquez pas de découvrir l’exposition Le trésor de Notre-Dame de Paris des origines à Viollet Le Duc présentée au Louvre. Attesté dès le VIe siècle, le fameux « trésor » de la cathédrale s’est enrichi au fil des siècles avant de disparaître au cours d’une nuit d’août 1792, en raison de la nationalisation des biens du clergé et de la confiscation des objets de culte. C’est au XIXe siècle qu’il connaîtra un nouveau développement, en particulier sous le Second Empire : c’est en effet dans ces années que Viollet-le-Duc apportera de nouvelles richesses et remettra à l’honneur ce trésor, pour la conservation duquel il ira jusqu’à construire un bâtiment néogothique (actuelle sacristie de la cathédrale). A travers une centaine d’œuvres exceptionnelles, mais aussi de documents inédits (gravures, manuscrits, inventaires, peintures), le Louvre retrace l’histoire du trésor de Notre-Dame depuis les temps mérovingiens. Cet ensemble exceptionnel, composé entre autres de reliques insignes telles que la Couronne d’épines, des clous et des morceaux de la Croix, rejoindra ensuite la cathédrale en vue de sa réouverture en décembre 2024.

 

  • Rome (Italie)

Bonne nouvelle pour les visiteurs de Rome ! La fameuse Area Sacra située sur le Largo di Torre Argentina est désormais accessible au public. Remis à jour lors de travaux d’aménagement du quartier entre 1926 et 1929, cet espace représente le plus grand complexe de l’époque républicaine actuellement visible. On y trouve les vestiges de quatre temples construits entre les IVe et Ier siècles avant notre ère (époque républicaine, parmi les monuments les plus anciens de Rome) ; c’est également là que se trouvait l’emblématique Curie de Pompée où fut assassiné Jules César. Jusqu’à présent, on ne pouvait qu’admirer de loin cet ensemble, penché au-dessus des barrières le surplombant depuis la rue. C’est pourquoi la ville de Rome mène depuis deux ans des travaux de réhabilitation afin que les visiteurs puissent « se promener dans l’Histoire » selon les mots de la maire du lieu. C’est aujourd’hui chose faite puisque, depuis le mois de juin, le public peut déambuler sur l’aire sacrée grâce à un système de passerelles : un véritable musée à ciel ouvert !

 

  • Bad Ems (Allemagne)

Des fouilles menées près de la ville de Bad Ems en Allemagne ont mené les archéologues à la découverte de vestiges d’un système défensif romain évoqué par César lui-même dans La Guerre des Gaules ! Retrouvée dans le sol de la montagne Blöskopf (Rhénanie-Palatinat), cette construction est constituée de pieux de bois pointus, doublés de fossés. On en retrouve la description dans les écrits de César mais aucune trace n’avait été identifiée jusque-là. Une pièce de monnaie datant de l’an 43 avant J.-C. confirme bien que ce dispositif a été mis en place au Ier siècle. Dans cette même zone avaient été découverts en 2016 les vestiges de deux campements romains, probablement installés là en vue d’extraire du minerai d’argent (qui ne sera réellement dégagé que bien des années plus tard, les Romains n’ayant pas creusé assez profondément) ; situé au niveau de la frontière nord de l’Empire romain, ces installations nécessitaient un système de défense perfectionné.

 

Lumière de septembre

Dès la fin août, la lumière est moins vive, bien que toujours présente, les ombres s’allongent dans une nostalgie paisible.

En septembre, le soleil pare d’or maisons et jardins pour tout présenter avec élégance, comme l’on peint un tableau, sans couleurs vives, mais adoucies. Les fleurs retrouvent la force de repartir après les ardeurs de l’été, et certaines aux teintes délicates n’apparaissent qu’à cette saison.

  Douceur de septembre.

 

Beauté de ce mois qui nous introduit peu à peu dans l’automne, nous prépare doucement au sommeil de l’hiver. Rien n’égale la beauté de ces journées, prolongement de l’été mais sans sa force parfois violente.

Heures où la rentrée s’avance avec les souvenirs des vacances qui furent l’occasion des retrouvailles familiales, et de repos pour repartir plein d’entrain.

  Douceur et élan de septembre.

 

Celles-ci nous ont laissé des souvenirs qui imprègneront la mémoire des petits pour y créer des rituels charmants et rassurants, aidant à la construction des jeunes âmes. Chaque famille connaît ces petites habitudes, chacune a les siennes, elles sont un signe de reconnaissance et se gardent en mémoire jusqu’au bout, et à travers les générations.

  Douceurs de la mémoire familiale.

 

Cependant la nostalgie des bons souvenirs n’est pas utile, si ceux-ci restent enfouis sans être transmis. Que sera cette nouvelle année de reprise des activités si nous n’essayons pas de garder le meilleur, en le faisant grandir, en le dégageant de ce qui est moins noble ?

L’esprit de famille se recueille mais se perfectionne aussi parce que chacun y apporte le meilleur de soi.

Foin des petites rancœurs face aux défauts que chaque famille possède souvent sans s’en rendre compte, voisinant avec de belles qualités. Pardon pour ne pas crisper les générations sur des disputes.

Oubli de soi, ne pas s’attarder sur les imperfections, les agacements des caractères, mais dans les difficultés rencontrées, se hâter pour rendre service ou faire une visite, comme Notre-Dame à sa cousine Elisabeth, à ceux qui sont seuls ou dans la peine.

  Douceur et bonté en famille.

 

Bien souvent notre jeunesse nous suggère d’aller voir ailleurs, de prendre le large, vent de liberté qui nous susurre à l’oreille les plus belles rencontres. Mais que d’illusions parfois… Si nous avions su…

Les difficultés nous ramènent auprès des nôtres, presqu’invariablement, et ceux-ci doivent alors être comme le père de l’enfant prodigue de l’Evangile si nous avions rompus, ou pleins de tendresse pour nos chagrins.

  Douceur des cœurs en famille.           

 

Douceur de ces moments, de ces lumières qui sont un pâle reflet de la bonté divine, de la tendresse de Dieu qui comme un Père nous donne à travers son Eglise un esprit de famille, et nous demande la charité fraternelle.

Esprit de famille qui nous lie aussi les uns aux autres par le baptême, en attendant notre union totale dans la Lumière sans fin.

  Douceur de Dieu.

          Jeanne de Thuringe

 

Le mot de l’aumônier

L’esprit de famille

Bien sûr, lorsqu’on lit les ouvrages de la Comtesse de Ségur, « Les vacances », « Les petites filles modèles » par exemple, on peut se dire avec nostalgie que, à d’autres  époques et dans certains milieux, il était tout de même plus aisé de former et de transmettre l’esprit de famille.

Qui pourrait le nier ? Une jolie propriété ancienne où la même famille vit depuis des siècles ; un passé familial dont les pages, parfois glorieuses et édifiantes, sont connues et servent de référence ; des meubles, des bibelots, des tableaux, des portraits auxquels sont attachés tant d’anecdotes pittoresques, amusantes ou dramatiques ; un parc dont les cachettes et les secrets avaient déjà fait le bonheur des arrière-grands-pères ou des arrière-grands-mères ! Et cette chapelle sous laquelle sont enterrés les ancêtres et dans laquelle tant de messes ont été célébrées et tant de prières se sont élevées à l’occasion de ces événements qui jalonnent l’histoire d’une famille : baptêmes, mariages, enterrements. Une telle propriété était comme l’incarnation d’une famille et restait pour tous le point de ralliement et la robuste racine qui ancrait ses membres sur tel arpent de la terre de France.

Il n’est guère besoin d’épiloguer longtemps sur la prolétarisation des Français. Comprenons bien qu’elle est idéologique, recherchée pour elle-même au nom des idéaux révolutionnaires. Il s’agit de protéger tout individu venant en ce monde des influences néfastes qui viennent de la société. Pour qu’il soit libre, il faut le défendre de l’Église, de sa famille, des traditions et de tout enracinement. Tout est donc conçu, savamment pensé, traduit dans le Code Civil, pour anéantir la société d’autrefois qui était si forte de ses corps intermédiaires. Le bonheur surviendra quand chacun, arraché par l’Etat à la mamelle, sera éduqué par lui et vivra dans le refus de tout engagement profond, dans une existence de relations éphémères, sans jamais rien construire. La famille doit donc, en particulier, disparaître.

Dans ces conditions révolutionnaires, reconnaissons qu’il est bien plus difficile de transmettre l’esprit d’une famille. Toutefois, il ne faut jamais baisser les bras, et il faut affirmer que, même dans ces conditions si défavorables de la modernité, l’esprit de famille peut étonnamment subsister.

Il est fondé, dans les milieux catholiques fidèles à la Tradition, sur un ensemble de considérations dont voici quelques-unes :

– Conscience de la grâce d’avoir gardé ou retrouvé la Foi en ces temps d’apostasie ;

– Volonté de fonder sa famille dans la Foi et de faire tous les sacrifices nécessaires pour la transmettre aux enfants ;

– Acceptation courageuse de vivre à contre-courant de ce monde corrompu ;

– Fierté de maintenir et de transmettre l’héritage catholique et français, coûte que coûte ;

– Foi en ce que Dieu n’a pas dit son dernier mot, que nous devons être ses soldats chaque jour de notre vie et que nous devons rayonner autour de nous pour faire connaître nos trésors ;

– Possibilité, pour ceux qui le peuvent, de retourner à la terre, ainsi que le conseillait Monseigneur Lefebvre, il y a déjà presque cinquante ans ;

– Amour de la France, terre catholique et terre de nos aïeux.

Il est évident que la détermination à vivre dans cette orientation résolument catholique et française ne manquera pas de susciter, dans les familles, là où elle existera, un esprit excellent qui marquera tous ses membres à vie.

S’il est vrai que l’époque de la Comtesse de Ségur est révolue, et que l’on veut nous faire entrer dans celle de la dissolution de la famille, enracinons-nous dans la Foi pour garder nos familles fortes, fierté de l’Église, pépinière de vocations et espérance de résurrection.

 

Je bénis vos familles et les confie au Cœur Douloureux et Immaculé de Marie.

 

R.P. Joseph

 

L’esprit de famille

Chers amis,

S’il y a une « marque de fabrique » qui doit caractériser nos foyers catholiques, c’est bien l’esprit de famille ! Partager la même foi, les mêmes épreuves, les mêmes joies, les mêmes travaux, les mêmes traditions, voici les secrets d’une famille unie ! Et si Dieu a permis que certains de nos lecteurs n’aient pas reçu cette grâce, souhaitons que ce numéro leur donne la force et l’opportunité de pouvoir fonder à leur tour ce qui leur a manqué.

Nous vivons en société et c’est bien dans l’époque formidable qui est la nôtre que Dieu nous a demandé d’exister : aujourd’hui et maintenant ; mais pour cela il nous faut puiser dans nos racines les valeurs qui nous ont construits et avoir comme objectif le ciel, lieu des retrouvailles familiales éternelles. Tous, nous gardons dans le cœur un exemple, une histoire, un évènement qui nous a marqués et a orienté notre vie dans une certaine direction, et même un orphelin saura se construire à partir de ces moments une « famille d’adoption » pleine de richesses.

La famille se dresse comme une cathédrale ; sa voûte protège ses moindres recoins et, depuis sa construction, elle veille comme une mère sur ses enfants en dressant sa flèche vers le ciel. Les rayons du soleil traversant les vitraux apportent à son intérieur des nuances et des tons changeants, qui évoluent selon les heures de la journée et les saisons de l’année. N’est-ce pas l’image des reflets que laisse transparaître une famille unie où chacun rayonne à son tour ou ensemble, souffre et prie dans l’épreuve et les difficultés, partage les mêmes joies simples et transmet la mémoire du passé familial ?

Mais si « l’esprit de famille » est une expression qui fait rêver les plus pauvres, il faut cependant être bien conscient que c’est une richesse à cultiver, à entretenir, à faire grandir. Rien n’est jamais acquis. C’est au père, chef de famille, et à la mère, gardienne du foyer, d’y veiller : en attendant patiemment le retour de l’enfant prodigue, en apaisant les rancœurs qui créent des blessures, en laissant le temps de cicatriser les plaies, en inspirant un plus grand amour du prochain et en conservant fidèlement les principes intangibles…

Vous trouverez dans ce numéro quelques conseils pour sauvegarder ou entretenir cet esprit qui doit réjouir le cœur de Dieu car n’est-ce pas Lui qui, de toute éternité, a choisi de faire vivre ensemble les membres de chacune de nos familles afin que l’on puisse dire « Voyez comme ils s’aiment » ? N’oublions pas de confier tout cela à Notre-Dame et de  remettre cette intention à Dieu dans la prière familiale qui nous regroupe tous quand le soir tombe. N’est-ce pas ce temps fort de la journée qui unit et réunit, et qui ne devrait jamais être délaissé ?

Que ce mois de novembre où nous allons particulièrement confier à Dieu tous ceux qui nous ont précédés et que ce mois de décembre, sanctifié par la solennité de Noël qui fut la première fête de famille de Notre-Dame et de saint Joseph, fasse briller sur chacun de nous, l’espérance du ciel !

Marie du Tertre