Lumière de septembre

Dès la fin août, la lumière est moins vive, bien que toujours présente, les ombres s’allongent dans une nostalgie paisible.

En septembre, le soleil pare d’or maisons et jardins pour tout présenter avec élégance, comme l’on peint un tableau, sans couleurs vives, mais adoucies. Les fleurs retrouvent la force de repartir après les ardeurs de l’été, et certaines aux teintes délicates n’apparaissent qu’à cette saison.

  Douceur de septembre.

 

Beauté de ce mois qui nous introduit peu à peu dans l’automne, nous prépare doucement au sommeil de l’hiver. Rien n’égale la beauté de ces journées, prolongement de l’été mais sans sa force parfois violente.

Heures où la rentrée s’avance avec les souvenirs des vacances qui furent l’occasion des retrouvailles familiales, et de repos pour repartir plein d’entrain.

  Douceur et élan de septembre.

 

Celles-ci nous ont laissé des souvenirs qui imprègneront la mémoire des petits pour y créer des rituels charmants et rassurants, aidant à la construction des jeunes âmes. Chaque famille connaît ces petites habitudes, chacune a les siennes, elles sont un signe de reconnaissance et se gardent en mémoire jusqu’au bout, et à travers les générations.

  Douceurs de la mémoire familiale.

 

Cependant la nostalgie des bons souvenirs n’est pas utile, si ceux-ci restent enfouis sans être transmis. Que sera cette nouvelle année de reprise des activités si nous n’essayons pas de garder le meilleur, en le faisant grandir, en le dégageant de ce qui est moins noble ?

L’esprit de famille se recueille mais se perfectionne aussi parce que chacun y apporte le meilleur de soi.

Foin des petites rancœurs face aux défauts que chaque famille possède souvent sans s’en rendre compte, voisinant avec de belles qualités. Pardon pour ne pas crisper les générations sur des disputes.

Oubli de soi, ne pas s’attarder sur les imperfections, les agacements des caractères, mais dans les difficultés rencontrées, se hâter pour rendre service ou faire une visite, comme Notre-Dame à sa cousine Elisabeth, à ceux qui sont seuls ou dans la peine.

  Douceur et bonté en famille.

 

Bien souvent notre jeunesse nous suggère d’aller voir ailleurs, de prendre le large, vent de liberté qui nous susurre à l’oreille les plus belles rencontres. Mais que d’illusions parfois… Si nous avions su…

Les difficultés nous ramènent auprès des nôtres, presqu’invariablement, et ceux-ci doivent alors être comme le père de l’enfant prodigue de l’Evangile si nous avions rompus, ou pleins de tendresse pour nos chagrins.

  Douceur des cœurs en famille.           

 

Douceur de ces moments, de ces lumières qui sont un pâle reflet de la bonté divine, de la tendresse de Dieu qui comme un Père nous donne à travers son Eglise un esprit de famille, et nous demande la charité fraternelle.

Esprit de famille qui nous lie aussi les uns aux autres par le baptême, en attendant notre union totale dans la Lumière sans fin.

  Douceur de Dieu.

          Jeanne de Thuringe