Un avant goût de paradis au foyer

                      Il arrive que l’on ait des soucis si préoccupants que l’humeur générale des habitants du foyer s’en ressente ! Habituellement cela est passager et les quelques nuages laissent place au soleil aussitôt que l’on a surmonté le désagrément. Seulement, il existe aussi des personnes qui entretiennent une humeur morose en famille, qui ne voient que les inconvénients aux événements et se lamentent constamment, quoi qu’il arrive !

« Et voilà, il pleut, c’est toujours comme ça quand j’ai davantage de lessive à faire sécher ! C’est vraiment pénible ! », puis, « Et voilà, il fait beaucoup trop chaud avec ce soleil, il va falloir encore arroser le jardin ! Je n’avais pas du tout prévu ça ! »

Cela devient si pesant qu’il arrive, à la longue, que cela puisse avoir une mauvaise répercussion sur la santé physique, voire mentale, des membres de la maisonnée. En attendant, les enfants prennent l’habitude de grogner pour tout, le mari rentre de plus en plus tard le soir pour fuir cette ambiance qui devient si lourde. Le désordre s’installe, les époux se disputent, les enfants font de même…plus rien ne va jamais puisqu’il en a été décidé ainsi !

  Sursum corda ! Luttons contre ce mauvais penchant si telle est notre nature, élevons notre cœur vers le bon Dieu qui n’est que lumière, joie et paix ! Regardons le ciel se refléter dans la flaque d’eau au lieu de se contenter d’y voir la boue qui y traîne au fond ! La seule pensée que Dieu est toujours là pour nous, dans notre âme de baptisé, devrait nous rendre le sourire et la joie au cœur ! Cette joie est un don de Dieu, il faut non seulement la vouloir et la demander, mais aussi travailler à l’établir en nous. Elle nous apportera la paix, la bonne conscience de ceux qui obéissent à Dieu dans ses commandements, qui font leur devoir d’état pour lui plaire et le servir dans chacun de leurs travaux. Il faut de la volonté pour trouver cette joie, cela se travaille car Dieu nous a créés libres, il ne nous impose pas de l’aimer, libre à nous de le suivre ou non. Tout va ensuite tellement mieux car alors Dieu voit le règne de la raison sur nos sens et répond à nos efforts par la communication de ses biens et de ses faveurs. Elles nous font ainsi goûter quelque chose de la paix céleste qui nous rend semblables à Lui, doux et humbles de cœur. Nous n’en connaîtrons la plénitude que dans la Jérusalem céleste, mais on peut, dès ici-bas, en obtenir quelque avant-goût.

Vous voulez garder cette paix de l’âme ? cette joie pure et simple ? Tournez-vous vers votre Créateur, apprenez à l’aimer davantage par des lectures profondes qui n’ont pas besoin d’être ardues ou difficiles. Vous verrez comme cette soif de Dieu grandira, et comme votre âme se dilatera progressivement dans un plus grand amour pour Lui. Habituez-vous à vivre en sa sainte présence quoi que vous fassiez.

Peu à peu vous vous surprendrez à entretenir dans vos pensées et vos actions les vertus chrétiennes, à la maison d’abord, entre époux…ce qui n’est pas vraiment difficile quand on s’aime, mais en faire l’effort entretient les habitudes : la patience, la douceur, la simplicité, la tempérance de la langue… Cette langue si prompte à rouspéter, se plaindre, exagérer, colporter, murmurer… ! Oh le murmure ! Qui ne murmure pas de temps à autre… et même souvent ?! « Il a encore arraché sa poche de veste ! », « Elle n’a toujours pas aspiré sous le lit ! », « Et qui doit, une fois de plus, descendre la poubelle ?! »

 

  Peut-être que cette véritable histoire d’un prêtre exorciste vous aidera à ne plus murmurer, car le murmure ne vient pas de Dieu et assombrit l’âme :

 Pour chasser le démon d’un possédé, l’exorciste procède par étapes précises afin de reconnaître s’il s’agit vraiment du démon avec prudence, car l’exercice est vraiment dangereux pour qui approche le diable. Après différentes questions très progressives, le prêtre en vient à parler de la Sainte Vierge dont le démon a tant horreur. Un jour, alors que l’exorciste vient de prononcer le nom de Marie, le possédé se met soudain à hurler : « Ah non, ne me parlez pas de celle-là ! Ne m’en parlez pas ! … Devant la Croix, elle n’a même pas murmuré !!! Vous m’entendez ? Même pas murmuré !!! » Oui, Notre Dame si pure, si vertueuse, cette Mater Dolorosa au cœur sept fois transpercé d’un glaive de douleur… n’a pas prononcé un son, elle ne s’est pas abaissée au moindre murmure. Elle a tout accepté et offert sans un seul mot. Réfléchissons à ce silence de Marie, le cœur pourtant insoutenablement broyé.

Vous verrez comme l’on reste plus digne et dans l’offrande lorsque l’on ne murmure plus. On croit que murmurer soulage, mais c’est d’arrêter de murmurer qui apaise !

 

  Peu à peu ce plus grand amour de Dieu, ce travail des vertus chrétiennes, cette joie de l’âme, nous deviennent comme une deuxième nature. Et l’on se sent si « riche de Dieu » qu’on voudrait le donner aux âmes partout autour de nous ! Cet élan nous pousse à rayonner notre foi, à être apôtre !

« Un apôtre, c’est un calice plein de Jésus, et débordant sur les âmes » explique-t-on aux enfants de la Croisade Eucharistique. Tout est dit !

 

  Que nos âmes soient donc débordantes de cet amour de Dieu qui nous pousse joyeusement à Le donner par l’exemple, l’attitude extérieure, le sourire, le regard mais aussi par une parole bienveillante, réconfortante, encourageante. Chers époux, vous ne vous sanctifierez mutuellement, vous ne donnerez de bons fruits que dans une vraie joie chrétienne débordant sur toutes les âmes de votre foyer, puis hors de chez vous. « Dieu le veult ! »

               S de Lédinghen

 

Semeuse de joie

Ma fille, ma sœur, tu le sais bien, un saint triste, est un triste saint… Et il n’est pas si facile d’atteindre, comme saint François d’Assise, la joie parfaite. Joie de la pure volonté divine quand la nature y répugne ou rechigne… Je laisse à d’autres le soin de te l’enseigner.

Je voudrais t’apprendre plutôt comment être une semeuse de joie dans un monde qui confond joie et excitation, humour et grossièreté. Ces petites joies quotidiennes pour donner à l’âme la bonne direction, l’habitude de la gaieté, socle de ce qui fera grandir vers la joie parfaite.

C’est si important de pouvoir laisser derrière toi dans la journée, ou dans ta vie un sillage de bonheur, malgré les malheurs des temps.

Oh, je sais bien que tout va mal avec les décisions de nos gouvernants, cette tyrannie qui prend forme peu à peu, et celle des hommes d’Eglise contre la vraie foi et la messe qui l’exprime.

Les conversations en sont si pleines, que l’on croirait qu’il n’existe plus d’autres sujets. Les âmes sont inquiètes, tournent et retournent tout cela dans leur tête, se précipitent sur les dernières nouvelles données à profusion par « les étranges lucarnes » et cherchent comment échapper à cet étau qui se resserre.

Le remède : semer de la joie.

C’est là le danger : nous faire perdre la paix et la joie qui l’accompagne nécessairement, cette joie simple, faite de confiance et d’émerveillement comme un enfant redécouvrant le monde chaque matin. Si pendant ce temps, Dieu est oublié, loin derrière les créatures, l’Adversaire se réjouit.

Alors à ta petite place, efforce-toi de semer de la joie autour de toi, c’est si nécessaire.

Avoir une oreille attentive et patiente donnant son temps et son cœur.

Penser à ce qui pourrait faire plaisir ou soulager la peine, deviner le petit geste de réconfort ou d’aide, rendre un service inattendu surtout s’il te coûte, tant et tant de petits riens pour,

Semer de la joie.

 Montrer la bonté de Dieu dans chaque instant, savoir sourire d’une situation et rire de bon cœur, dédramatiser l’inquiétude excessive, prier pour savoir comment réconforter afin de trouver les mots justes, même si c’est juste un petit mot.

Être heureuse d’offrir ce qui nous peine ou nous mortifie, comme un honneur qui nous fait participer à la Rédemption.

Réprimer un mouvement d’impatience, au contraire mettre l’autre en valeur.

Souligner ce qui est bien fait et complimenter, s’effacer si cela nous contrarie.

Ne pas se mettre en avant mais laisser les louanges aux autres.

Ne pas contrister pour,

Semer de la joie.

 Rappeler que Dieu est au-dessus de tout et permet le mal dans un dessein mystérieux, qu’après la Passion vient la Résurrection.

Aider à voir toute la bonté divine dans nos vies, dans ce soin permanent si nous Le laissons faire calmement.

  Emmener l’ami un peu triste se promener et s’émerveiller de la beauté de la création ou lui faire découvrir une belle œuvre, un beau lieu, un beau livre.

  Décorer la maison et faire de bons et beaux repas autant que possible,

  Sourire enfin si tu n’as rien d’autre à donner, un sourire franc et net, du fond du cœur.

  Modestement, gratuitement, sans attendre le retour ou le remerciement qui peut-être ne viendra jamais,

  Semer de la joie.

   Vocation bien féminine que de répandre du bonheur autour de toi. Au soir de ta vie, que laisseras-tu derrière toi ? Peu de choses somme toute car nous ne faisons que passer, mais si chacun peut se souvenir que tu semas de la joie, alors celle-ci te sera rendue au centuple. Tu auras alors une place toute particulière dans l’éternité bienheureuse, où la joie ne finit jamais, comme

  Semeuse de joie       

 Jeanne de Thuringe

 

Savoir-vivre à table, suite et fin !

           Voici la fin des principes de base de la tenue à table (voir le début dans les numéros FA27 et 28), afin de garder à ces moments conviviaux le raffinement du Savoir-Vivre à la française :

  1. Ne fumez pas à table, sauf autorisation expresse de la maîtresse de maison et de toute façon pas avant le fromage.
  2. Ne vous curez jamais les dents.
  3. Eternuez le plus discrètement possible, la main devant la bouche, et présentez vos excuses.
  4. Si vous avez absolument besoin de vous moucher, ne le faîtes pas dans votre serviette. Mouchez-vous le plus rapidement possible et sans bruit de trompette.
  5. Veillez à proposer de l’eau ou du pain à vos voisins.
  6. N’entamez pas une grande conversation au moment où vous vous servez d’un plat, afin de ne pas ralentir le service des autres convives.
  7. En France, contrairement à d’autres pays, chacun se sert lui-même et le plat tourne de convive en convive, en commençant par les dames.
  8. On place à droite du maître et de la maîtresse de maison les personnes que l’on veut mettre à l’honneur : celles que l’on reçoit pour la première fois, ou les plus âgées.
  9. On se sert d’un plat sur sa gauche, et l’on donne son assiette à desservir, sur sa droite.
  10. Ne demandez pas à être resservi de vin, mais attendez qu’on vous en propose.

  Et surtout, évitez les sujets de conversation à problème, afin que tout se passe harmonieusement et que personne ne sorte de table avec des maux d’estomac !

 

Aimer son enfant, la pierre angulaire

           Dès la naissance, un enfant est extrêmement sensible aux émotions. Il n’a aucune connaissance ; sa façon de communiquer avec le monde se fait en fonction de ses sentiments : se sent-il rassuré, inquiet, rejeté… ? L’état émotif d’un enfant détermine ainsi sa perception du monde, de ses parents, de son foyer et de lui-même.

  S’il voit son monde qui le rejette, qui ne l’aime pas, qui ne s’occupe pas de lui, il deviendra angoissé. Cette angoisse pourra nuire à un développement normal de son langage, de son comportement, à sa capacité de communiquer et d’apprendre. C’est pourquoi, à travers ses attitudes, très rarement verbalement, et pour être rassuré, un enfant demande sans cesse à ses parents « M’aimez-vous ? »

  Si j’aime mon enfant pour ce qu’il est, lui, un enfant avec ses défauts d’enfants, quoi qu’il arrive et de façon inconditionnelle, la réponse à sa question sera « oui » et l’enfant grandira confiant, se sentant sécurisé.

Si je lui manifeste cette affection seulement lorsqu’il me satisfait ou me rend fière de lui, ou seulement si j’en ai envie, ou encore parce que je veux obtenir quelque chose de lui, une exigence, une attente, alors il ne sera pas certain de mes sentiments et se sentira incompétent car, pour lui, inutile de faire de son mieux, cela ne sera pas pris en compte, et il se trouvera dans un état d’anxiété, d’insécurité et de manque d’estime de lui.

  Étant donné qu’un enfant nous pose la question « M’aimez-vous ? » par sa conduite (un besoin de plus d’affection, ou plus de discipline, ou plus de compréhension…), nous lui donnerons réponse par notre conduite. C’est à travers elle que l’enfant voit si nous l’aimons. Nous transmettons à notre enfant notre amour par notre attitude à son égard, par ce que nous disons, par ce que nous faisons.

Il faut comprendre que l’enfant a un « réservoir émotionnel ». Les besoins émotifs de chaque enfant varient selon qu’ils sont « comblés » ou non (à travers l’affection, la discipline, la compréhension, etc…), et cela influence le reste de sa vie. D’abord comment il se sent : s’il est content, fâché, déprimé ou joyeux. Puis cela influencera sa conduite : désobéissant, pleurnicheur, guilleret, effacé, enjoué… Évidemment plus son réservoir sera plein, plus ses sentiments seront positifs et meilleure sera sa conduite. Il n’y a que nous, ses parents, qui pouvons garder ce réservoir plein !

  Voici un jeune Vincent de sept ans, troisième enfant d’une famille de huit. Depuis toujours, quoi qu’il soit également fonceur et intrépide, sa maman a remarqué qu’il a une sensibilité plutôt tactile. Mais voici que depuis quelque temps elle le trouve « collant », la suivant dans toutes les pièces de la maison, et la saoulant de ses histoires sans fin ! Le soir, il la serre dans ses bras à n’en plus la lâcher lorsqu’elle vient l’embrasser dans son lit, le matin il se met contre elle comme pour obtenir un câlin alors qu’elle est occupée avec le petit dernier… Bref, Vincent devient étouffant ! Un peu inquiète, sa maman se dit avec son mari que cet enfant a besoin d’être un peu « virilisé » ; elle devient alors un peu plus rude avec lui, l’envoyant gentiment jouer dans le jardin ou dans sa chambre dès qu’il arrive dans la pièce où elle se trouve. Mais cette attitude ne fait qu’augmenter les symptômes d’attachement à sa maman qui, ne sachant comment s’en sortir, finit par s’en ouvrir à un prêtre. « Madame ! Cet enfant est celui qui a le plus besoin de vous ! Gardez-le et occupez-le à ce que vous faites, surtout ne le rejetez pas ! » Ce que fit de bon cœur cette maman bien décidée à aider son Vincent. Si bien qu’au bout de quelques semaines de cuisine, de jardinage, de ménage en tandem avec son fidèle acolyte, elle se rendit compte que Vincent venait de moins en moins la retrouver et qu’il lui disait bonsoir avec beaucoup moins d’effusions physiques ! Vincent avait donc enfin rempli son réservoir !

  Ce n’est que lorsque son réservoir est plein qu’un enfant peut être véritablement heureux, atteindre son potentiel et réagir correctement à la discipline. Un enfant qui se sent aimé est capable de tous les efforts, tous les sacrifices, pour conserver cet amour. S’il en est ainsi dans sa vie naturelle, il en est bien sûr de même dans sa vie spirituelle. Un enfant comblé de l’amour de ses parents, comprend et entretient mieux dans son âme l’amour de son Père du Ciel.

S. de Lédinghen

 

La plupart des parents, et c’est heureux, aiment leurs enfants. Mais, bien souvent, les problèmes viennent de ce qu’ils ne savent pas, ou mal, communiquer leur amour à leurs enfants. C’est le sujet que nous aborderons dans le prochain numéro…