Larguez les amarres et gardez le cap !

A l’aube de l’âge adulte, nos relations avec notre famille peuvent malheureusement parfois se distendre. Le besoin d’affirmation, de démontrer son autonomie et sa capacité à se gérer soi-même peut conduire à des irritations de part et d’autre.

C’est alors que chacun doit reconsidérer sa place et ajuster son attitude. En effet, le « petit » n’a plus 10 ans et la maman n’est pas une « bonne » …

Au moment de prendre notre indépendance, la famille est en fait notre port d’attache, qui n’a de raison d’être que si l’on peut larguer les amarres, s’éloigner, voguer de par le vaste monde et s’y confronter, puis revenir faire le plein, retrouver la stabilité, l’écoute et le soutien de parents et de frères et sœurs aimants et attentifs. Tout cela pour pouvoir repartir de nouveau, sûr de son origine, de son appartenance et de ses racines.

Cependant, l’observation du monde extérieur peut parfois nous faire réfléchir sur le modèle familial, l’éducation reçue, les choix de nos parents… Ceci associé à de légères tensions dues aux différences de caractère pourraient, dans des cas extrêmes, nous conduire à prendre le contrepied de l’éducation reçue. A l’inverse, une admiration sans limite pour celle donnée par nos parents pourrait conduire à vouloir la reproduire très exactement.

Et c’est souvent d’ailleurs par l’une ou l’autre de ces périodes un peu caricaturales que nous passons avant d’être capables de prendre du recul et de choisir librement, en adulte.

En effet, c’est ce qui marque le passage de l’adolescent encore entraîné par ses parents sur le chemin de la vertu, à l’adulte responsable de ses choix et libre de les poser en conscience grâce à l’intelligence et à la vertu qu’il aura pu développer à l’aide de ses parents et pendant son éducation.

L’objet et le but de l’éducation sont justement de former des hommes libres et responsables, capables de poser des choix raisonnables et vertueux en autonomie. La famille et ses références deviennent une base solide pour se construire et commencer à bâtir sa future famille selon ses propres choix mais toujours avec l’objectif de s’élever au mieux vers le ciel, dans des conditions différentes de celles qu’ont vécues nos parents. Et si parfois des circonstances malheureuses et le dessein de la Providence ont pu faire que la famille dans laquelle nous avons grandi n’ait pas pleinement partagé cet objectif d’élever vers le Ciel, il est important de chercher dans les familles amies quelques bons exemples pour nous appuyer sur elles.

Sachons donc tirer le maximum de l’exemple de nos familles pour grandir et préparer la nôtre, en passant au-dessus des imperfections inhérentes à toute institution humaine, plutôt que de perdre notre temps dans la critique et l’opposition. Nous serons alors de vrais adultes, libres et autonomes, et nous satisferons au devoir du respect filial dû à nos parents envers qui nous avons une dette qui n’est pas solvable, si ce n’est en la transmettant à nos enfants.

 

 Antoine