Le patron chrétien

En 2018, est paru au Presses de Sciences Po un ouvrage de référence intitulé L’entreprise et l’Évangile. Une histoire des patrons chrétiens. C’est le mouvement patronal chrétien qui est étudié dans son ensemble au 20ème siècle à partir des syndicats catholiques créés à la suite de l’encyclique Rerum Novarum du Pape Léon XIII de 1891 jusqu’aux Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) d’aujourd’hui. Les auteurs se sont posés la question suivante : le patronat chrétien diffuse-t-il une vision particulière de l’entreprise ? De l’art de diriger une entreprise ? Au terme de leur enquête, ils écrivent p 201 « Disons le tout net : il n’existe pas selon nous de « théorie » ou de « doctrine » chrétienne de l’entreprise, qui serait synthétisée dans un ouvrage majeur. Il y a néanmoins plusieurs points fréquemment rappelés par les patrons chrétiens. Le premier point n’est guère original pour un mouvement patronal, mais il mérite d’être mentionné : il s’agit du respect de « l’autorité ». Comme l’explique un grand dirigeant catholique aux auteurs : « Pour nous chrétiens, nous savons bien que le patron, le chef est indispensable ».

 

  Nous connaissons tous ce passage célèbre de l’Évangile dans lequel un centurion romain vient trouver le Christ pour lui demander de guérir un serviteur (chez saint Luc, 7,8 et saint Matthieu 8,9) : « Le centurion : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit ; mais dites seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car moi qui suis sous des chefs, j’ai des soldats sous mes ordres, et je dis à l’un : « Va, » et il va ; et à un autre : « Viens » et il vient ; et à mon serviteur : « Fais ceci » et il le fait. Ce qu’entendant, Jésus fut dans l’admiration, et il dit à ceux qui le suivaient : « Je vous le dis en vérité : dans Israël, chez personne je n’ai trouvé une si grande foi ». Cette affirmation de l’autorité dans le domaine militaire, économique ou politique, comme elle peut l’être dans le domaine religieux, va toutefois de pair avec la nécessité du perfectionnement par le patron chrétien de son métier de chef : ce métier n’est pas considéré comme inné, il peut et doit s’apprendre. Le chef chrétien sera lui-même appelé à être un formateur et un entraîneur d’hommes. Le 3ème point mis en avant par les patrons chrétiens concerne la conception de l’entreprise, « à la fois une cellule économique et sociale créatrice de biens et un centre d’échanges de services entre les hommes, à commencer par ses membres, apporteurs de travail et apporteurs de capital, dont chacun apporte en vue de recevoir ». Les finalités de l’entreprise sont souvent évoquées dans les publications du patronat chrétien. Ainsi, l’entreprise doit certes produire, procurer des moyens d’existence aux différentes catégories de personnes, mais aussi valoriser le travail bien fait et unir entre eux les membres de l’entreprise. On y reconnaît également l’affirmation des « finalités humaines de l’entreprise, indissociables de ses finalités économiques ». Ces finalités sont de contribuer au bien commun de la Cité et de pratiquer la vertu de justice à tous les niveaux de la hiérarchie.

La notion de « justice » est ainsi souvent mentionnée dans les textes produits par le patronat chrétien : « Il ne s’agit pas ici pour l’entreprise d’être généreuse, mais juste dans la répartition qu’elle propose en particulier dans les propositions relatives aux salaires dans les entreprises ». Ce point est fréquemment rappelé dans les Évangiles et les écrits des Apôtres. Saint Jacques (5, 1-6) l’exprime par exemple avec force : « Vous autres, maintenant, les riches ! Pleurez, lamentez-vous sur les malheurs qui vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille sera un témoignage contre vous, elle dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des richesses, alors que nous sommes dans les derniers jours ! Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs, le voici qui crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur de l’univers. Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés au jour du massacre. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous oppose de résistance. » Saint Thomas d’Aquin a montré dans la Somme Théologique la dimension sociale de toute rémunération qu’un chef chrétien doit prodiguer à ses employés : celle-ci doit assurer la subsistance du travailleur, sa dignité et permettre une existence décente pour lui comme pour sa famille (élément totalement occulté aujourd’hui dans tout contrat de travail). Il écrira même : « Quand les riches conservent à leurs fins personnelles une surabondance nécessaire à la subsistance des pauvres, ils les volent, et si le pauvre s’empare de force de cette part qui est à lui, ce n’est pas le pauvre qui vole ». C’est pourquoi la rémunération ne peut être ramenée sans risque à un strict salaire à la pièce ou à la tâche car on perd alors de vue la contribution sociale du travailleur. De trop fortes disparités dans la répartition des richesses nuisent enfin au bien commun en favorisant l’apparition de troubles sociaux au sein des couches populaires de la société et des comportements immoraux et égoïstes au sein de l’élite dirigeante. Cette question de la juste rétribution est donc politique. Face à l’accroissement des inégalités de richesses, la pensée thomiste propose de moraliser l’économie, ce qui est le rôle du politique et qui permet ici de responsabiliser socialement les patrons dans leurs actions comme celle de la fixation d’une rémunération. Cette intervention du politique dans l’économie, afin d’assurer la cohésion sociale, est donc de la première importance et doit être bien comprise du patron chrétien.

Le sujet du chef d’entreprise chrétien a été fréquemment exploré par les fondateurs de la Cité Catholique et leurs amis. Le lecteur trouvera encore aujourd’hui de nombreux fruits à la lecture des ouvrages suivants :

Le pouvoir dans l’entreprise de Louis Salleron, édition C.L.C, 1981

Le chef d’entreprise de Marcel Clément, Nouvelles éditions latines, 1956 

Le travail de Jean Ousset et Michel Creuzet, Cité Catholique, 1962

Economie et morale de Marcel De Corte, revista Personal y Derecho, 19771

 

Louis Lafargue

1 Accessible en ligne gratuitement à cette adresse : https://revistas.unav.edu/index.php/persona-y-derecho/article/view/32762

 

 

La peur

           Rivarol, homme de lettres de la seconde partie du XVIIIème siècle connu pour sa finesse d’esprit et ses attaques contre les soi-disant philosophes des Lumières, parlait de la peur en ces mots : « Elle est la plus terrible des passions parce qu’elle fait ses premiers effets contre la raison ; elle paralyse le cœur et l’esprit ». Quelques années avant sa mort, il voyait la Révolution française éclater et répandre la Terreur sur tout le royaume. Plus de deux cents ans ont passé. Nous sommes bien loin du temps où les Colonnes Infernales semaient la mort et la destruction, mais pourtant la Paix universelle promise par les Pères de la Révolution se fait encore attendre : la crise actuelle, plus sociale que sanitaire, a en effet servi, entre autres, à exposer à la face de tous cette peur qui dévore le cœur et l’esprit de ceux qui ne croient plus qu’en eux-mêmes. Intéressons-nous donc à cette passion de la peur, en tâchant tout d’abord de la définir en nous basant sur saint Thomas d’Aquin, puis en observant son utilisation comme moyen de contrôle des masses notamment dans le monde moderne, et enfin en essayant de lui rendre sa valeur propre aussi étonnant que cela puisse paraître.

La peur selon saint Thomas d’Aquin

  « Toutes les passions, écrit le Docteur, découlent d’un même principe : l’amour ». Elles relèvent soit du concupiscible, soit de l’irascible, selon que le bien1 désiré est simple ou ardu à acquérir. Ces deux catégories se subdivisent ensuite en passions « bonnes » ou « mauvaises », selon qu’elles attirent vers une chose considérée comme bonne ou qu’elle repousse une chose considérée comme mauvaise. Par exemple, l’amour à proprement parler est une « bonne » passion du concupiscible, opposée à la haine (on peut bien sûr aimer une mauvaise chose et haïr une bonne chose, mais cela est un autre sujet).

La peur, saint Thomas use plutôt du mot de crainte, est rattachée aux passions de l’irascible. Par opposition à l’audace, qui meut vers un bien difficile à atteindre, la crainte fuit un mal futur auquel il est difficile de résister. Ce mal ne peut être présent, auquel cas il s’agirait de la tristesse, causée par la perte actuelle d’un bien. Il n’est pas non plus invincible, auquel cas l’on parlerait de désespoir. Saint Thomas distingue également deux sortes de maux : celui qui découle de l’agir humain et celui qui lui est extérieur. Dans le cas de l’agir de l’homme, le premier mal est le travail qui pèse à la nature. Il en résulte la paresse, « qui se refuse à agir par crainte d’un travail excessif ». Le second est l’atteinte à sa réputation, « l’infamie », intimement liée à l’orgueil. On reconnaît là les deux vices principaux de l’homme. Dans ce qui est extérieur à l’homme, le mal peut être difficile à surmonter en raison de sa grandeur (il est si grand que l’on ne sait quelle en sera l’issue), il s’agit alors de l’étonnement. Il peut être également insolite, inhabituel (il tire sa grandeur de notre imagination, qui le grossit exagérément), il s’agit alors de la stupeur2. Enfin il peut être imprévisible et impossible à éviter (le « hasard »), il s’agit alors d’angoisse. Ces maux tirent leur puissance soit d’eux-mêmes (la mort, …), soit de l’exagération de notre imagination, qui parce qu’elle n’est plus soumise à la volonté, a tendance à donner au mal plus d’importance qu’il n’en a réellement. Cette œuvre de l’imagination s’inscrit dans ce que nous pouvons appeler la « stratégie de la peur », dans le contrôle de l’homme moderne par les gouvernements et les instances révolutionnaires.

 

La stratégie de la peur

  La peur joue un rôle capital dans le monde moderne, au vu de son utilisation par les deux grands pouvoirs que sont les gouvernements issus de la Révolution et les « Mass médias ».

  Toute société se définit par un agir commun, par un but que partagent ses membres. Sous un gouvernement «traditionnel», le principal moteur de cet agir est naturellement l’amour du bien commun, qui dans le cas d’un pays n’est rien d’autre que l’harmonie entre les citoyens3 et leur épanouissement, de leur progression dans la vertu. Or cela implique nécessairement une connaissance du Bien et du Mal, moralement parlant, et donc une reconnaissance de l’existence de Dieu et la nécessité de Le servir. Les gouvernements révolutionnaires ne peuvent bien sûr admettre cela, et par conséquent sont dans l’incapacité de définir un bien commun vers lequel tendre. Afin de rassembler les peuples et les mouvoir vers un objectif préalablement défini, ces gouvernements désignent alors un « mal commun » propre à terrifier les masses. Ce mal peut être réel (la guerre, …) mais sera soigneusement déformé pour paraître encore plus effroyable (une épidémie, …). Si cela ne suffit pas, on crée tout simplement ce mal commun (une mouvance politique, une menace extérieure, …). Poussée par ce sentiment primal de la peur, excitée par les sens mais contre toute raison, la masse est alors le jouet de ses dirigeants qui l’agitent au gré de leur envie. Il ne peut en être autrement puisque toutes les sociétés naturelles, seuls corps organisés face à l’Etat, ont préalablement été éliminées. La masse se police alors naturellement, vouant à l’opprobre publique l’homme lucide qui voudrait résister et allant jusqu’à le déclarer « ennemi du bien commun », l’exposant aux poursuites judicaires ou encore physiques, comme il en a été – et est toujours – le cas dans les dictatures communistes, même si nos démocraties modernes ne sont pas en reste.  Situation orwellienne4 s’il en est. Cette domination par la peur ne serait cependant pas envisageable si les gouvernements modernes ne pouvaient compter sur un allié de poids : les Mass médias.

Groupes de diffusion massive de l’information, les Mass médias5 décident de ce qui doit être cru par les masses et de ce qui doit être ignoré. Un Etat révolutionnaire ne peut se passer d’eux pour exercer son contrôle sur la foule. Même si leurs moyens d‘actions ne se limitent pas qu’à la peur, celle-ci reste dans notre monde individualiste et égoïste la passion la plus puissante et la plus efficace pour fédérer (momentanément) les individus contre un « mal commun » servant les besoins du régime. A force de répétition et d’amplification, de savantes altérations des faits voire de leur création de toute pièce, les médias donnent l’impression d’un mal irrésistible et omniprésent, propre à terrifier les individus car les menaçant dans leur confort, dans leur mode de vie paisible et égoïste. Selon les directives de l’Etat, les médias poussent ainsi la masse à agir dans un sens donné afin de prévenir ce mal que seule elle peut vaincre, ou la paralysent afin de laisser le champ libre au gouvernement6.    Après tout ceci, et il serait encore possible de développer plus avant le côté évidemment néfaste de la peur, il apparaît que cette passion est un obstacle au bonheur de l’homme et qu’elle doit être vigoureusement combattue. Cependant, elle peut être occasion d’actes vertueux, et non pas des moindres.

 

La nécessité de la peur

  Que la peur soit une des passions les plus puissantes de l’homme, soit. Qu’elle lui soit un obstacle à sa sanctification et à sa progression dans la vertu, c’est certain. Mais qu’elle soit inconditionnellement mauvaise et nuisible, il ne peut en être question. Une passion n’est en soi ni bonne, ni mauvaise : sa valeur dépendra du pouvoir que nous lui laissons prendre sur notre intelligence, sur notre agir. De même qu’il existe une sainte colère qui pousse au bien, la crainte peut être bonne, et cela par rapport à soi, par rapport à la société et par rapport à Dieu.

  L’expression la plus simple de la peur s’exprime par l’instinct de conservation, partagé par tous les êtres vivants7. De sa forme la plus basique qui est la fuite de ce qui porte atteinte à la vie de l’être et à sa santé, elle se retrouve chez l’homme, par phénomène d’opposition, dans la recherche d’un certain confort et le développement de moyens atténuant la pénibilité du travail, même si cela peut facilement – et nous le voyons bien aujourd’hui – déboucher sur la luxure et la société de consommation. De plus, la peur est la condition sine qua non à l’éclosion de vertus comme la force, la persévérance, le courage, qui consistent justement dans le dépassement de cette peur. Le martyre n’est rien d’autre que le dépassement de la peur naturelle à l’homme pour un bien plus élevé : Dieu en personne. La peur est donc un moyen pour l’homme de s’élever, de devenir meilleur. A cela s’ajoute un côté bénéfique de la peur dans le maintien et le développement de la société.

  La construction d’une société vertueuse, harmonieuse, commence par l’éducation et l’enseignement des enfants dans la famille d’abord, à l’école ensuite. Or, les éducateurs le savent bien, il y a trois manières d’éduquer et d’enseigner : par l’amour des parents  et des maîtres d’abord, par le désir d’un bien ensuite (récompense, métier, …), puis par la crainte d’une punition. Si celle-ci est le moyen le moins noble et méritoire, il n’en reste pas moins une étape souvent obligée pour forcer l’enfant à apprendre malgré lui. Cette crainte dépasse d’ailleurs les murs du foyer ou de la classe pour se retrouver dans les rues des villes : le passage à l’âge adulte ne rend malheureusement pas saints des hommes blessés par le péché originel. Il est donc nécessaire à la société politique de faire peur aux criminels, pour empêcher autant que possible les atteintes à la paix civile. La « peur du gendarme » est bonne en ce qu’elle est un obstacle supplémentaire à la réalisation d’un acte nuisible au bien commun : nous pouvons la comparer – toute proportion gardée – à cette voix de l’ange gardien, poussant à reconsidérer ce que l’on s’apprête à faire8.

  Ces aspects positifs de la peur mènent à une autre vision autrement plus élevée : la crainte de Dieu. On retrouve dans cette expression la marque de l’amour qu’a une âme fidèle pour son Créateur, car ces mots, bien plus que la peur des châtiments divins, signifient la crainte d’offenser Dieu. Le juste a bien plus peur de lui-même que de Dieu. Il craint la faiblesse de sa nature qui le fait pécher « sept fois par jour ». Il a peur d’offenser son ami qui a tant fait pour lui. Ayant cette peur, il met alors tout en œuvre pour éviter les chutes, les maladresses, les abandons même minimes. Il emploie toutes ses forces à connaître ce Dieu-Frère, pour aimer ce qu’il aime, rejeter ce qu’il déteste, lui plaire à chaque instant. C’est en cela que « la crainte de Dieu est le début de la Sagesse ».

 

  La crainte ne doit pas être pour nous un obstacle. La seule manière de la faire servir à notre bien est de la tenir fermement soumise à la raison, et à ne pas lui accorder plus d’importance que nécessaire. Son simple rôle est de nous avertir d’un danger, pas de nous empêcher de faire le bien. Sa domestication n’est bien sûr pas l’affaire d’une journée, elle peut être un combat d’une vie, mais elle est un passage obligé pour progresser dans la vertu. La répétition des actes bons, mais redoutés, est comme la fabrication d’une armure. Elle ne supprime pas le danger, mais elle permet de passer outre et d’agir malgré lui. Ne nous illusionnons pas : notre peur indomptée est le seul moyen qui permet aux hommes de mal de triompher et de cracher au visage de Dieu. Coupons nos écrans, n’écoutons plus les voix des marchands de peur, appliquons-nous à connaître le Bon Dieu et à le servir : Il se chargera du reste. Face à l’angoisse qui paralyse nos contemporains et les pousse d’abandon en abandon, les condamnant à une vie pire que la mort, cultivons les vertus d’espérance et de persévérance et soyons fidèles jusqu’au bout :

« Ceux qui luttent, ce sont ceux qui vivent […]

Ayant devant les yeux, sans cesse, nuit et jour,

Ou quelque saint labeur, ou quelque grand amour9. »

  Un animateur du MJCF

 

 

Pour approfondir :

Somme Théologique, 1a, 2ae, q.41-44

Soyez des Hommes, F-A VUILLERMET

La Subversion, R. MUCCHIELLI

Groupes réducteurs et noyaux dirigeants, A. LOUBIER

 

 

1 À ne pas confondre ici avec le Bien, moralement parlant. Un bien n’est ici qu’une chose que l’on recherche pour ce qu’elle nous apporte de plaisant, tout en pouvant être in fine nuisible (l’alcool, …)

2 Étonnement et stupeur sont ici à considérer par rapport à la grandeur dans le mal, et non par rapport à la simple surprise.

3 En tant que membres de la Cité politique, et non d’une quelconque république.

4 En référence à l’ouvrage de George Orwell, 1984.

5 Radio, télévision, films, journaux à grands tirages, réseaux sociaux sur Internet,…

6 Il arrive cependant que ces mêmes médias aient leurs propres objectifs, et s’érigent alors en contre-pouvoir se servant de la masse pour déstabiliser un Etat.

7 Hors végétaux, l’instinct nécessitant une certaine forme d’intelligence, même purement sensible.

8 Considérons cela dans le cadre d’une société juste, où les lois protègent le bien commun. Autrement, cette « peur du gendarme » fait partie de l’arsenal révolutionnaire.

9 Victor Hugo, les Châtiments

 

 

 

Savoir-vivre à table, suite !

           En complément de la liste des règles de savoir vivre à table, parue dans notre dernier numéro, voici la suite de ces principes de base :

 

  1. Ne lorgnez pas l’assiette de votre voisin, en surveillant la façon dont il s’est servi.
  2. Ne vous resservez pas, à moins que l’on vous le propose.
  3. Mettez de petites portions dans votre bouche de façon à pouvoir répondre facilement à une question entre deux bouchées.
  4. Ne saucez pas votre assiette.
  5. Commencez à manger quand la maîtresse de maison a entamé elle-même son assiette.
  6. Si vous avez un doute sur la façon dont un mets se déguste, attendez que l’hôtesse commence, pour voir comment elle s’y prend.
  7. Si vous n’aimez pas un plat, forcez-vous et servez-vous une petite part. Si vous êtes allergique à un aliment, expliquez-le en vous excusant.
  8. Posez vos couverts à la parallèle dans l’assiette quand vous avez fini.
  9. Essuyez vos lèvres régulièrement en les tapotant avec votre serviette, et non en les frottant énergiquement. Et pensez-y systématiquement avant de boire pour éviter de laisser de vilaines traces sur votre verre.
  10. Si vous êtes invité, ne vous levez pas de table pendant le repas. Si vous recevez, arrangez-vous pour ne pas trop quitter la table et vos invités durant le repas.

 

Suite et fin au prochain numéro…

 

Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

  **********

  Que c’est difficile de pardonner, quand on a le cœur blessé ! Qu’est-ce que ce petit mot, pardon, face à l’affront que je viens de subir, ou à la perte de cet objet auquel je tenais tant ! « Pardon », c’est vite dit, vite oublié par celui qui le prononce, et moi je reste avec ma souffrance… Apprenez-moi, ô mon Dieu, à pardonner comme vous entièrement, de tout mon cœur, et à ne pas garder rancune du tort que l’on m’a fait. Pourrais-je rattraper tout le mal que je vous ai fait, toutes les larmes que j’ai fait couler sur les joues de votre mère, ô mon bon Jésus ? Est-ce que je réalise au moins la gravité de la moindre de mes fautes ? Et je voudrais si souvent, par des paroles blessantes et un visage dur, faire sentir à mon prochain combien son geste m’a offensé, alors que je me pardonne bien facilement à moi-même tant de mensonges et de péchés d’orgueil…

Combien de fois dois-je pardonner à mon prochain ? Sept fois, demande saint Pierre ? non, soixante-dix fois sept fois, répond Notre-Seigneur ! C’est-à dire, autant de fois que d’offenses. Si je veux être pardonné de vous, ô mon Père du Ciel, il faut que je fasse de même avec celui qui m’a fait du tort, et que je lui remette sa dette comme je voudrais que vous me remettiez la mienne. Que suis-je face à vous ? Et pour qui êtes-vous mort sur la croix ? Pour moi, certainement, mais aussi pour mon prochain, celui-là même qui vient de m’irriter. Et peut-être vous soulagerais-je dans votre Passion, si je n’ajoute pas au péché, ou tout simplement à la maladresse d’autrui, la rancune et le refus de pardonner.

Le Bon Dieu, père d’une infinie miséricorde, ne me réclame pas un regret profond de mes péchés, avec de nombreuses larmes et un cœur déchiré. Il demande cependant que je veuille regretter. Quelle est la différence ? Quand j’ai mangé la moitié de la tablette de chocolat au goûter, hier, et qu’il n’y en avait plus assez pour ma petite sœur, j’ai fait un péché de gourmandise et d’égoïsme. J’ai demandé pardon, mais dans mon cœur j’avais du mal à regretter ce bon chocolat… en plus, Maman l’avait acheté avec des noisettes dedans ! Pourtant je voulais regretter, car je voyais bien que j’avais mal agi, mais mon cœur ne suivait pas cette volonté. C’est de cela qu’il s’agit. Je veux regretter, car j’ai fait de la peine au Bon Dieu, et à d’autres aussi, et je ne veux pas recommencer. Mon cœur voudrait bien, mais ma tête aime le Bon Dieu et ne veut plus le blesser. Alors le Bon Dieu me pardonne tout de même, et je vais travailler mon cœur pour qu’il suive ma tête, afin que la prochaine fois, si j’ai le malheur de recommencer, mon regret soit plus profond.

Avec mon prochain, il en est de même. Quand il me demande pardon, il a parfois du mal à regretter du fond du cœur, et je le sens bien, mais il essaye au moins avec sa volonté de le faire, et cela suffit. Comme le Bon Dieu lui pardonne, moi aussi. Et sans condition.

Quand cela devient difficile, je regarde Notre-Dame au pied de la Croix, qui accepte de devenir ma maman, à moi qui crucifie son Fils bien-aimé. Comme elle pourrait me haïr, pour tout le mal que j’ai fait, et que je continue de faire à Notre-Seigneur ! Non, elle laisse passer à travers elle, jusqu’à moi, cette grâce du Dieu qui n’est qu’amour : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Dieu veut me pardonner, et sa tendre mère à son exemple fait de même, et me montre jusqu’où va le pardon. Elle intercède pour moi, pauvre pécheur, et me prend sous sa protection.

O ma douce Maman du Ciel, aidez-moi à pardonner du fond du cœur, car je serai pardonné à la mesure de ce que j’aurai remis aux autres leurs dettes envers moi. Aidez-moi à aller plus loin encore, à votre exemple, et à aimer ceux qui me font du tort, pour atteindre la béatitude du Ciel, que Jésus a promise à ceux qui l’aiment, et qui aiment leur prochain par amour pour Lui.

Germaine Thionville

 

La peur

           Rivarol, homme de lettres de la seconde partie du XVIIIème siècle connu pour sa finesse d’esprit et ses attaques contre les soi-disant philosophes des Lumières, parlait de la peur en ces mots : « Elle est la plus terrible des passions parce qu’elle fait ses premiers effets contre la raison ; elle paralyse le cœur et l’esprit ». Quelques années avant sa mort, il voyait la Révolution française éclater et répandre la Terreur sur tout le royaume. Plus de deux cents ans ont passé. Nous sommes bien loin du temps où les Colonnes Infernales semaient la mort et la destruction, mais pourtant la Paix universelle promise par les Pères de la Révolution se fait encore attendre : la crise actuelle, plus sociale que sanitaire, a en effet servi, entre autres, à exposer à la face de tous cette peur qui dévore le cœur et l’esprit de ceux qui ne croient plus qu’en eux-mêmes. Intéressons-nous donc à cette passion de la peur, en tâchant tout d’abord de la définir en nous basant sur saint Thomas d’Aquin, puis en observant son utilisation comme moyen de contrôle des masses notamment dans le monde moderne, et enfin en essayant de lui rendre sa valeur propre aussi étonnant que cela puisse paraître.

 

La peur selon saint Thomas d’Aquin

  « Toutes les passions, écrit le Docteur, découlent d’un même principe : l’amour ». Elles relèvent soit du concupiscible, soit de l’irascible, selon que le bien1 désiré est simple ou ardu à acquérir. Ces deux catégories se subdivisent ensuite en passions « bonnes » ou « mauvaises », selon qu’elles attirent vers une chose considérée comme bonne ou qu’elle repousse une chose considérée comme mauvaise. Par exemple, l’amour à proprement parler est une « bonne » passion du concupiscible, opposée à la haine (on peut bien sûr aimer une mauvaise chose et haïr une bonne chose, mais cela est un autre sujet).

La peur, saint Thomas use plutôt du mot de crainte, est rattachée aux passions de l’irascible. Par opposition à l’audace, qui meut vers un bien difficile à atteindre, la crainte fuit un mal futur auquel il est difficile de résister. Ce mal ne peut être présent, auquel cas il s’agirait de la tristesse, causée par la perte actuelle d’un bien. Il n’est pas non plus invincible, auquel cas l’on parlerait de désespoir. Saint Thomas distingue également deux sortes de maux : celui qui découle de l’agir humain et celui qui lui est extérieur. Dans le cas de l’agir de l’homme, le premier mal est le travail qui pèse à la nature. Il en résulte la paresse, « qui se refuse à agir par crainte d’un travail excessif ». Le second est l’atteinte à sa réputation, « l’infamie », intimement liée à l’orgueil. On reconnaît là les deux vices principaux de l’homme. Dans ce qui est extérieur à l’homme, le mal peut être difficile à surmonter en raison de sa grandeur (il est si grand que l’on ne sait quelle en sera l’issue), il s’agit alors de l’étonnement. Il peut être également insolite, inhabituel (il tire sa grandeur de notre imagination, qui le grossit exagérément), il s’agit alors de la stupeur2. Enfin il peut être imprévisible et impossible à éviter (le « hasard »), il s’agit alors d’angoisse. Ces maux tirent leur puissance soit d’eux-mêmes (la mort, …), soit de l’exagération de notre imagination, qui parce qu’elle n’est plus soumise à la volonté, a tendance à donner au mal plus d’importance qu’il n’en a réellement. Cette œuvre de l’imagination s’inscrit dans ce que nous pouvons appeler la « stratégie de la peur », dans le contrôle de l’homme moderne par les gouvernements et les instances révolutionnaires.

 

La stratégie de la peur

  La peur joue un rôle capital dans le monde moderne, au vu de son utilisation par les deux grands pouvoirs que sont les gouvernements issus de la Révolution et les « Mass médias ».

  Toute société se définit par un agir commun, par un but que partagent ses membres. Sous un gouvernement «traditionnel», le principal moteur de cet agir est naturellement l’amour du bien commun, qui dans le cas d’un pays n’est rien d’autre que l’harmonie entre les citoyens3 et leur épanouissement, de leur progression dans la vertu. Or cela implique nécessairement une connaissance du Bien et du Mal, moralement parlant, et donc une reconnaissance de l’existence de Dieu et la nécessité de Le servir. Les gouvernements révolutionnaires ne peuvent bien sûr admettre cela, et par conséquent sont dans l’incapacité de définir un bien commun vers lequel tendre. Afin de rassembler les peuples et les mouvoir vers un objectif préalablement défini, ces gouvernements désignent alors un « mal commun » propre à terrifier les masses. Ce mal peut être réel (la guerre, …) mais sera soigneusement déformé pour paraître encore plus effroyable (une épidémie, …). Si cela ne suffit pas, on crée tout simplement ce mal commun (une mouvance politique, une menace extérieure, …). Poussée par ce sentiment primal de la peur, excitée par les sens mais contre toute raison, la masse est alors le jouet de ses dirigeants qui l’agitent au gré de leur envie. Il ne peut en être autrement puisque toutes les sociétés naturelles, seuls corps organisés face à l’Etat, ont préalablement été éliminées. La masse se police alors naturellement, vouant à l’opprobre publique l’homme lucide qui voudrait résister et allant jusqu’à le déclarer « ennemi du bien commun », l’exposant aux poursuites judicaires ou encore physiques, comme il en a été – et est toujours – le cas dans les dictatures communistes, même si nos démocraties modernes ne sont pas en reste.  Situation orwellienne4 s’il en est. Cette domination par la peur ne serait cependant pas envisageable si les gouvernements modernes ne pouvaient compter sur un allié de poids : les Mass médias.

Groupes de diffusion massive de l’information, les Mass médias5 décident de ce qui doit être cru par les masses et de ce qui doit être ignoré. Un Etat révolutionnaire ne peut se passer d’eux pour exercer son contrôle sur la foule. Même si leurs moyens d‘actions ne se limitent pas qu’à la peur, celle-ci reste dans notre monde individualiste et égoïste la passion la plus puissante et la plus efficace pour fédérer (momentanément) les individus contre un « mal commun » servant les besoins du régime. A force de répétition et d’amplification, de savantes altérations des faits voire de leur création de toute pièce, les médias donnent l’impression d’un mal irrésistible et omniprésent, propre à terrifier les individus car les menaçant dans leur confort, dans leur mode de vie paisible et égoïste. Selon les directives de l’Etat, les médias poussent ainsi la masse à agir dans un sens donné afin de prévenir ce mal que seule elle peut vaincre, ou la paralysent afin de laisser le champ libre au gouvernement6.    Après tout ceci, et il serait encore possible de développer plus avant le côté évidemment néfaste de la peur, il apparaît que cette passion est un obstacle au bonheur de l’homme et qu’elle doit être vigoureusement combattue. Cependant, elle peut être occasion d’actes vertueux, et non pas des moindres.

 

La nécessité de la peur

  Que la peur soit une des passions les plus puissantes de l’homme, soit. Qu’elle lui soit un obstacle à sa sanctification et à sa progression dans la vertu, c’est certain. Mais qu’elle soit inconditionnellement mauvaise et nuisible, il ne peut en être question. Une passion n’est en soi ni bonne, ni mauvaise : sa valeur dépendra du pouvoir que nous lui laissons prendre sur notre intelligence, sur notre agir. De même qu’il existe une sainte colère qui pousse au bien, la crainte peut être bonne, et cela par rapport à soi, par rapport à la société et par rapport à Dieu.

  L’expression la plus simple de la peur s’exprime par l’instinct de conservation, partagé par tous les êtres vivants7. De sa forme la plus basique qui est la fuite de ce qui porte atteinte à la vie de l’être et à sa santé, elle se retrouve chez l’homme, par phénomène d’opposition, dans la recherche d’un certain confort et le développement de moyens atténuant la pénibilité du travail, même si cela peut facilement – et nous le voyons bien aujourd’hui – déboucher sur la luxure et la société de consommation. De plus, la peur est la condition sine qua non à l’éclosion de vertus comme la force, la persévérance, le courage, qui consistent justement dans le dépassement de cette peur. Le martyre n’est rien d’autre que le dépassement de la peur naturelle à l’homme pour un bien plus élevé : Dieu en personne. La peur est donc un moyen pour l’homme de s’élever, de devenir meilleur. A cela s’ajoute un côté bénéfique de la peur dans le maintien et le développement de la société.

  La construction d’une société vertueuse, harmonieuse, commence par l’éducation et l’enseignement des enfants dans la famille d’abord, à l’école ensuite. Or, les éducateurs le savent bien, il y a trois manières d’éduquer et d’enseigner : par l’amour des parents  et des maîtres d’abord, par le désir d’un bien ensuite (récompense, métier, …), puis par la crainte d’une punition. Si celle-ci est le moyen le moins noble et méritoire, il n’en reste pas moins une étape souvent obligée pour forcer l’enfant à apprendre malgré lui. Cette crainte dépasse d’ailleurs les murs du foyer ou de la classe pour se retrouver dans les rues des villes : le passage à l’âge adulte ne rend malheureusement pas saints des hommes blessés par le péché originel. Il est donc nécessaire à la société politique de faire peur aux criminels, pour empêcher autant que possible les atteintes à la paix civile. La « peur du gendarme » est bonne en ce qu’elle est un obstacle supplémentaire à la réalisation d’un acte nuisible au bien commun : nous pouvons la comparer – toute proportion gardée – à cette voix de l’ange gardien, poussant à reconsidérer ce que l’on s’apprête à faire8.

  Ces aspects positifs de la peur mènent à une autre vision autrement plus élevée : la crainte de Dieu. On retrouve dans cette expression la marque de l’amour qu’a une âme fidèle pour son Créateur, car ces mots, bien plus que la peur des châtiments divins, signifient la crainte d’offenser Dieu. Le juste a bien plus peur de lui-même que de Dieu. Il craint la faiblesse de sa nature qui le fait pécher « sept fois par jour ». Il a peur d’offenser son ami qui a tant fait pour lui. Ayant cette peur, il met alors tout en œuvre pour éviter les chutes, les maladresses, les abandons même minimes. Il emploie toutes ses forces à connaître ce Dieu-Frère, pour aimer ce qu’il aime, rejeter ce qu’il déteste, lui plaire à chaque instant. C’est en cela que « la crainte de Dieu est le début de la Sagesse ».

  La crainte ne doit pas être pour nous un obstacle. La seule manière de la faire servir à notre bien est de la tenir fermement soumise à la raison, et à ne pas lui accorder plus d’importance que nécessaire. Son simple rôle est de nous avertir d’un danger, pas de nous empêcher de faire le bien. Sa domestication n’est bien sûr pas l’affaire d’une journée, elle peut être un combat d’une vie, mais elle est un passage obligé pour progresser dans la vertu. La répétition des actes bons, mais redoutés, est comme la fabrication d’une armure. Elle ne supprime pas le danger, mais elle permet de passer outre et d’agir malgré lui. Ne nous illusionnons pas : notre peur indomptée est le seul moyen qui permet aux hommes de mal de triompher et de cracher au visage de Dieu. Coupons nos écrans, n’écoutons plus les voix des marchands de peur, appliquons-nous à connaître le Bon Dieu et à le servir : Il se chargera du reste. Face à l’angoisse qui paralyse nos contemporains et les pousse d’abandon en abandon, les condamnant à une vie pire que la mort, cultivons les vertus d’espérance et de persévérance et soyons fidèles jusqu’au bout :

« Ceux qui luttent, ce sont ceux qui vivent […]

Ayant devant les yeux, sans cesse, nuit et jour,

Ou quelque saint labeur, ou quelque grand amour9. »

 

 Un animateur du MJCF

Pour approfondir :

Somme Théologique, 1a, 2ae, q.41-44

Soyez des Hommes, F-A VUILLERMET

La Subversion, R. MUCCHIELLI

Groupes réducteurs et noyaux dirigeants, A. LOUBIER

1 À ne pas confondre ici avec le Bien, moralement parlant. Un bien n’est ici qu’une chose que l’on recherche pour ce qu’elle nous apporte de plaisant, tout en pouvant être in fine nuisible (l’alcool, …)

2 Étonnement et stupeur sont ici à considérer par rapport à la grandeur dans le mal, et non par rapport à la simple surprise.

3 En tant que membres de la Cité politique, et non d’une quelconque république.

4 En référence à l’ouvrage de George Orwell, 1984.

5 Radio, télévision, films, journaux à grands tirages, réseaux sociaux sur Internet,…

6 Il arrive cependant que ces mêmes médias aient leurs propres objectifs, et s’érigent alors en contre-pouvoir se servant de la masse pour déstabiliser un Etat.

7 Hors végétaux, l’instinct nécessitant une certaine forme d’intelligence, même purement sensible.

8 Considérons cela dans le cadre d’une société juste, où les lois protègent le bien commun. Autrement, cette « peur du gendarme » fait partie de l’arsenal révolutionnaire.

9 Victor Hugo, les Châtiments